Dédicace
A ma famille et à toutes mes connaissances
qui ont fait montre d'un soutien sans faille, ma profonde gratitude
I
Remerciements
Nous ne saurions présenter ce mémoire sans
adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui, de
près ou de loin, ont rendu possible par leur dévouement et par
leur sympathie, le déroulement de notre stage.
Nous pensons ainsi à Messieurs :
- KAMATE Issiaka : Notre Directeur de
mémoire ;
- TRA BI YRIE Denis : Directeur des
Infrastructures, de l'Equipement et de la Maintenance (DIEM) ;
- EDI ADE David : Chef de la cellule du
projet Santé / KFW, qui a bien voulu nous accueillir au sein de sa
cellule pour nous faire partager les réalités de la vie en
entreprise ;
- GOH Zingbé : Chef du Service
Administratif et Financier, qui a su ménager son temps pour
répondre à certaines de nos préoccupations ;
- AKA Séraphin : Comptable du projet
PVRH II Santé, pour sa disponibilité et ses encouragements ;
- SERI Parfait : Directeur de l'Institut
Supérieur de Comptabilité et Finance (ISCF) d'AGITEL - FORMATION.
Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements
également à Mesdames ;
- CAMARA Mayoga : Notre maître de
stage et également comptable du projet Santé / KFW, qui nous a
enseigné avec pédagogie, sérieux, professionnalisme et qui
a su nous faire travailler dans une atmosphère conviviale ;
- TANOH Françoise : Secrétaire
au projet PVRH II Santé ;
- KADJO : Secrétaire de direction du
projet PASSI, pour sa disponibilité et ses conseils.
II
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tout le personnel de la DIEM pour leur accueil chaleureux et leur franche
collaboration qui nous ont permis de nous intégrer rapidement et
facilement.
Nous invitons l'ensemble du personnel enseignant de la
filière ICF (Ingénierie Comptable et Finance) de l'institut
supérieur de comptabilité et de finance d'AGITEL -FORMATION, de
trouver ici, notre sincère gratitude.
III
Avant-propos
Le Diplôme d'Ingénieur Comptable et Financier de
AGITEL-FORMATION, à été crée en 2004.
Le but principal de la création de ce diplôme est
de joindre l'excellence à la formation afin de former des
diplômés dynamiques au service du pays. C'est donc une formation
née de l'exigence du monde professionnel d'aujourd'hui que cette
école assure aux étudiants. L'école regroupe de nombreuses
filières entre autre l'ingénierie comptable et finance,
accrédité par le CAMES.
Il est nécessaire pour tout étudiant admissible
au diplôme d'ingénieur comptable et financier de faire un stage
pratique au sein d'une entreprise. Ce stage s'impose dans la mesure où
il permet à l'étudiant de mettre réellement en pratique
toutes les techniques apprises à l'école, de se familiariser
à l'environnement du travail, de mesurer sa capacité
d'adaptation, d'intégration, de création au sein du groupe que
constitue l'entreprise ; ce stage est sanctionné par la
rédaction d'un mémoire.
C'est dans ce cadre que notre affectation à la
Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la Maintenance (DIEM) nous
a permis de choisir comme thème « GESTION
D'UN PROJET DE DEVELOPPEMENT SELON LE SIGFIP : CAS DU PROJET SANTE /
KFW». Le présent mémoire
répond à une exigence pédagogique pour tout
étudiant en fin de cycle à AGITEL - FORMATION. C'est un document
de travail académique sanctionnant la formation en ingénierie
comptable et financier.
Cette étude, qui n'a pas la prétention
d'être exhaustive, vu les difficultés rencontrées en
entreprise, se veut tout d'abord un effort accru de recherche.
Puisse ce travail être jugé dans le prisme de ces
difficultés. Il peut être amélioré grâce
à vos critiques et suggestions. Tout en appréciant hautement la
contribution et la démarche novatrice de mon encadreur et de mon
Directeur de mémoire, nous assumons seuls, la responsabilité de
n'avoir pas su disposer pleinement des possibilités infinies dans un
temps et dans un espace fini.
IV
Sommaire
Pages
DEDICACE
-------------------------------------------------------------------------
I
REMERCIEMENTS
--------------------------------------------------------------- II
AVANT PROPOS
------------------------------------------------------------------ IV
SYNTHESE
--------------------------------------------------------------------------
VI
INTRODUCTION
---------------------------------------------------------------------- 1
Première partie : ANALYSE DU SYSTEME
CLASSIQUE----------- 8
Chapitre I: Présentation de la DIEM
------------------------------------------ 10
I- Organisation de la DIEM
----------------------------------------------- 10
II- Présentation de la cellule
d'exécution--------------------------------- 15
Chapitre II: Notification de crédits et
procédure de paiement selon le
Système Classique
-------------------------------------------------- 20
I- Analyse du système classique
---------------------------------------- 20
II- Limites du système classique
------------------------------------------ 29
Deuxième partie : IMPACT DU SIGFIP SUR LA
GESTION DES
PROJETS DE
DEVELOPPEMENT-------------------- 32
Chapitre I : Le SIGFIP, comme outil de gestion des
projets ------------- 34
I- Notification de crédits
------------------------------------------------- 34
II- Procédure de paiement à travers le SIGFIP
------------------------ 39
Chapitre II: Critiques et suggestions
----------------------------------------- 46
I- Critiques
-------------------------------------------------------------- 46
II- Suggestions pour une amélioration du SIGFIP
------------------ 50
CONCLUSION---------------------------------------------------------------------
53
ANNEXES
------------------------------------------------------------------------- 56
BIBLIOGRAPHIE
---------------------------------------------------------------- 74
TABLE DES MATIERES
--------------------------------------------------------75
V
Synthèse
Pays prospère et stable en Afrique avec un taux de
croissance annuel du produit intérieur brut de 7,2 % dans les
années 1970, la Côte d'Ivoire va connaître une crise
économique à la fin des années 80 qui se traduit par la
faiblesse de l'organisation du circuit de dépense publique et la
mauvaise gestion des affaires de l'Etat.
Ainsi, l'Etat de Côte d'Ivoire a opté pour une
réforme de son système économique en mettant en place le
SIGFIP (Système Intégré de Gestion des Finances Publiques)
afin de suivre de façon méthodique l'exécution des
dépenses prévues au budget, de permettre une
célérité dans le traitement de l'information
budgétaire et de renforcer la régularité fiscale des
fournisseurs de l'Etat. A cet effet, la Côte d'Ivoire engrange
près de 705 milliards de franc CFA en quatre ans.
Malgré ces efforts satisfaisants, les concours
extérieurs à l'Etat de Côte d'Ivoire sont soumis à
des conditions de plus en plus rigides et la gestion de nos administrations
est toujours décriée. Cela vient à se demander alors
quelle est la place du SIGFIP dans la gestion des finances publiques ?
Comment la gestion est elle opérée dans nos administrations avec
l'arrivée du SIGFIP ?
C'est dans cette optique que notre affectation à la
cellule du projet Santé / KFW de la DIEM, nous a orienté vers le
choix de notre thème : << Gestion d'un projet de
développement selon le SIGFIP : cas du projet SANTE / KFW
>>.
Notre étude a pour objectif principal d'identifier les
obstacles majeurs à la procédure de gestion des finances
publiques ivoiriennes et de proposer des recommandations. Pour atteindre notre
objectif, nous avons procédé par des entretiens avec le personnel
et par l'exploitation de documents (le rapport d'activité du projet KFW,
le dossier de présentation des projets cofinancés, l'ouvrage sur
le management des services publics en Afrique : retour d'expérience...
des raisons d'espérer).
VI
Toutefois, nos investigations se sont souvent heurtées
à quelques difficultés telles les raisons de secrets
professionnels qui ne nous ont pas permis d'accéder à certaines
informations, la situation socio politique et le peu d'ouvrages sur le
SIGFIP.
Notre travail s'articule autour de deux parties. La
première partie traite de l'analyse du système classique et la
seconde partie aborde l'impact du SIGFIP sur la gestion des projets de
développement.
Au terme des travaux, nous avons constaté les forces et
les faiblesses.
Les forces identifiées sont :
- l'exécution des dépenses prévues au
budget est suivie à tout moment ;
- le contrôle est très efficace grâce
à une gestion en réseau des acteurs du SIGFIP ;
- le budget est beaucoup plus détaillé ;
- la régularité fiscale des fournisseurs de
l'Etat s'est renforcée.
Les faiblesses identifiées sont les suivantes :
- la mauvaise planification du budget ;
- les étapes du circuit d'exécution du budget
sont longues ;
- les retards dans l'exécution du budget ;
- le non retour d'information vers la cellule du projet.
Nos propositions pour améliorer la gestion du projet
Santé / KFW ont été les suivantes :
- la répartition des dotations doit respecter ou
correspondre aux besoins exprimés par la cellule et mise en place
très tôt pour être exécuter ;
- la réduction des étapes dans le circuit de
traitement des dossiers ;
- la formation pour maîtriser le SIGFIP doit s'appliquer
à tous les acteurs ;
- initier des mesures d'encouragement à une meilleure
gestion des finances publiques ;
- le retour d'information sur les règlements, à
la cellule doit se faire et le plus tôt possible.
Telle a été notre contribution à une
meilleure gestion de projet selon le SIGFIP.
VII
Introduction
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
La gestion des finances publiques de l'administration
ivoirienne a très souvent été dénoncée par
les investisseurs étrangers. En effet, la faiblesse de l'organisation du
circuit de dépense publique et la mauvaise gestion des affaires de
l'Etat ne permettent pas aux bailleurs d'avoir une bonne visibilité dans
les engagements de l'Etat. La Côte d'Ivoire a alors opté pour une
réforme de son système économique en renforçant les
capacités des hommes et des femmes.
Dans ce cadre, l'UEMOA a apporté son expertise dans la
mise en place d'une réforme économique favorable aux affaires.
C'est ainsi que de nouveaux codes des marchés publics, de même que
de nouvelles organisations du travail vont voir le jour.
Sur le marché monétaire, alors que la Côte
d'Ivoire subit sa crise, les réformes entreprises permettent de
réaliser des résultats impressionnants pour un pays en
difficulté. Ainsi, seulement en quatre ans, le pays a sensiblement
amélioré sa capacité de remboursement du fait d'une
gestion cohérente de sa trésorerie et de la transparence dans les
finances publiques. Cela a permis de thésauriser sur cette
période, 705 milliards de francs CFA.
Quand bien même la réforme donne des
résultats satisfaisants, le circuit de la dépense publique laisse
apparaître quelques faiblesses. En effet, les retards récurrents
dans l'adoption du budget de l'Etat laissent recourir à des
procédures d'exception qui tendent à s'ériger en norme. Le
manque de souplesse dans le fonctionnement de certaines administrations
engendre quelques difficultés pour le respect des délais de
paiement. En plus, les politiques de formation ne mettent pas l'accent sur la
prise en compte de tous les acteurs de la chaîne de la dépense
publique.
1
Cet état de fait constitue un sujet de
préoccupation réelle pour le gouvernement en
général et le Ministère de l'Economie et des Finances en
particulier.
II. PROBLEMATIQUE
Malgré une bonne capacité de remboursement et
une gestion rationnelle de sa trésorerie, les concours extérieurs
à l'Etat de Côte d'Ivoire sont soumis à des conditions de
plus en plus rigides. Ces conditions sont imposées par les bailleurs de
fonds en raison des insuffisances des finances publiques. Cette situation a
contraint l'Etat de Côte d'Ivoire à renouveler son système
de gestion des finances publiques en mettant en place un système
intégré de gestion des finances publiques afin
d'accélérer les procédures d'élaboration et
d'exécution du budget de l'Etat, mais aussi de contrôler de
façon efficiente l'exécution des dépenses publiques.
Face à ce changement dans le circuit de la
dépense publique de l'Etat de Côte d'Ivoire, certaines
administrations continuent à accuser du retard dans l'exécution
de paiement et tous les agents ne sont pas toujours pris en compte au niveau de
la formation.
Ainsi, comment peut-on expliquer ces retards et ces
insuffisances ? Comment amener ce système innovant à une
meilleure gestion de la trésorerie dans les finances publiques ?
C'est au vue de ce qui précède que la
présente étude sur la gestion d'un projet de développement
selon le SIGFIP : cas du projet Santé / KFW se justifie.
III. OBJECTIFS
III. 1. Objectif principal
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les obstacles majeurs à la procédure de gestion des finances
publiques ivoiriennes et de proposer des recommandations.
2
III. 2. Objectifs spécifiques
Afin de mener à bien notre objectif principal, il
faille atteindre les objectifs spécifiques suivants :
- analyser l'ancien système appelé système
classique.
- déterminer l'impact du nouveau système SIGFIP
dans la gestion des finances.
- comparer les deux systèmes.
- suggérer des recommandations afin de pallier les
faiblesses du SIGFIP.
IV. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Dans le cadre de l'étude sur la gestion d'un projet de
développement selon le SIGFIP, nous avons donc formulé les
hypothèses suivantes qui nous procureront des voies et moyens
contribuant à la résolution du problème :
Première hypothèse : L'identification des
obstacles majeurs à la procédure de gestion des finances
publiques nous conduira à apporter des recommandations afin de pallier
les insuffisances.
Deuxième hypothèse : Si l'ancien
système est étudié, alors cela nous aidera à
comprendre comment la gestion s'effectuait.
Troisième hypothèse : L'analyse du SIGFIP
nous permettra d'identifier son impact dans la gestion des finances.
Quatrième hypothèse : Si le
système classique et le nouveau système SIGFIP sont
comparés, alors cela contribuera à faire ressortir les avantages
et les insuffisances des deux systèmes.
V. METHODOLOGIE
Pour atteindre notre objectif, la méthodologie
d'approche est basée sur la recherche documentaire et sur les entretiens
avec le personnel (les chefs de projet, le comptable, le chef du service
administratif et financier) de l'entreprise qui nous accueille.
3
Ces entretiens prendront aussi en compte les personnes
intervenant dans le circuit de la dépense publique (la Direction
Administrative et Financière, le Contrôle Financier, l'Agence
Comptable de la Dette Publique).
V. 1. Recherche documentaire
L'exploitation de ces différentes documentations
concourt à la prise de connaissance du système de gestion des
finances publiques (SIGFIP) et aussi à la compréhension de la
gestion dans nos services publics. Ces différentes documentations
peuvent être externes ou internes.
Pour la documentation interne, les documents exploités
sont des rapports qui traitent du projet Santé / KFW. Quant à la
documentation externe, il s'agit de rapports et d'ouvrages traitant des
gestions des finances dans les services publics en Afrique.
V. 2. Entretien avec le personnel
Nous avons utilisé la technique non structurée
qui consiste à interviewer les acteurs sans un questionnaire
établi. Cette technique a été
préférée aux autres en ce sens qu'elle se
caractérise par un contact direct entre le chercheur et ses
interlocuteurs. Ainsi, nous avons eu des échanges avec le personnel
exprimant leurs expériences. Par ailleurs, le chercheur évite
donc de s'éloigner des objectifs de la recherche.
En somme, l'entretien avec le personnel a permis de
recueillir des informations sur ce sujet.
V.3. Traitement des données
Pour l'analyse des informations recueillies, nous avons
utilisé les méthodes historiques et dialectiques.
4
V.3.1-Méthode historique
L'analyse historique nous a permis de comprendre le
comportement des acteurs du SIGFIP face à l'utilisation de ce nouveau
système depuis son introduction à nos jours. En effet, certains
acteurs ne sont pas formés à l'utilisation du SIGFIP ; cela
crée un dysfonctionnement au niveau du circuit de la dépense
publique.
Cette méthode nous a permis de voir comment la gestion
des finances publiques de la Côte d'Ivoire est opérée
depuis l'avènement du SIGFIP.
V.3.2- Méthode dialectique
La méthode dialectique est une démarche qui
part de l'idée de la présence de contradictions dans la
réalité elle-même. Elle recherche les incohérences
des choses, les oppositions, les ambivalences qui constituent souvent l'essence
de la réalité.
La Côte d'Ivoire, pilier économique de la sous
région ouest africaine du fait qu'elle représente 36% de la masse
monétaire et contribue pour près de 40% du PIB de l'UEMOA, est
pourtant confrontée à une mauvaise gestion de ses finances
publiques.
La présence du SIGFIP n'a-t-elle pas pu réduire
les délais de paiements ? On assiste à un retard dans
l'exécution du budget de l'Etat.
Cette méthode nous a permis d'apprécier les
ambivalences et les insuffisances qui existent.
En outre, la méthode dialectique conduira à
l'explication de ces contradictions. Elle permettra d'analyser davantage
le système intégré de gestion des finances publiques.
En somme, il s'agira d'amener les acteurs à une
meilleure compréhension et utilisation du SIGFIP afin de
crédibiliser la gestion des finances publiques.
5
VI. INTERET DE L'ETUDE
Ce mémoire nous permettra d'avoir une meilleure
connaissance du SIGFIP et de comprendre comment la gestion dans nos
administrations est effectuée. Il pourrait donc faciliter notre
insertion socio-professionnelle.
Aussi, ce sujet permettra au ministère de
l'économie et des finances d'améliorer le fonctionnement du
SIGFIP et d'être plus efficient dans l'exécution des
dépenses publiques. Ainsi, cela permettra à l'Etat de Côte
d'Ivoire d'être plus crédible dans la gestion des finances et de
recevoir des concours extérieurs plus importants.
Enfin, l'intérêt de cette étude est
d'amener les autres professionnels et opérateurs économiques
à connaître et à utiliser le SIGFIP afin de renforcer le
système de gestion de leur trésorerie. Ainsi, le contrôle
de l'exécution de leurs dépenses sera plus efficient et permettra
aussi de comprendre comment l'Etat exécute ses dépenses.
VII. LIMITES DE L'ETUDE
Inhérentes à tout travail de recherche, les
difficultés vécues sont de plusieurs ordres.
Sur le plan pratique, il n'a pas été facile de
mener l'étude. En effet, les raisons de secrets professionnels n'ont pas
permis d'accéder à certaines informations. De plus, les
régions d'intervention étant à l'Ouest et dans le Nord,
zone de guerre, cela ne nous permettait pas de visiter les chantiers pour voir
le travail qui a été fait.
Sur le plan théorique, l'insuffisance d'ouvrages sur le
SIGFIP ne nous a pas été favorable.
Toutefois, pour parvenir à nos fins, nous avons
usé de patience et de persévérance.
6
Notre étude comportera deux grandes parties :
- la première partie traitera de l'analyse du
système classique ;
- la deuxième partie mettra l'accent sur l'impact qu'a
le SIGFIP sur la gestion des projets de développement.
7
8
La première partie intitulée l'analyse du
système classique est subdivisée en deux chapitres. Dans le
premier, nous présenterons la structure d'accueil. Dans le second, nous
analyserons le système classique qui était utilisé avant
la création du SIGFIP à travers la notification de crédits
et la procédure de paiement.
9
Ce chapitre traite de la présentation de la DIEM. Elle
s'articulera autour de deux points essentiels.
Le premier point traitera de l'organisation, de la structure
de la DIEM. Quant au deuxième point, il présentera la cellule
d'exécution du projet qui est le service de la DIEM où nous avons
effectué notre stage.
I. ORGANISATION DE LA DIEM
La Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la
Maintenance (DIEM) est une Direction technique du Ministère de la
Santé et de l'Hygiène Publique.
Comme toute bonne entreprise, la DIEM a une organisation.
Ainsi, nous aborderons dans cette organisation : l'historique, la mission
et le fonctionnement.
I.1. Historique
Précédemment dénommée Direction de
la Planification et de la Programmation Sanitaire (DPPS) dans les années
1974-1975, la DPPS est devenue par décret n° 84-721 du 30 Mai 1984
sous l'égide du Ministre Alphonse DJEDJE MADY, Direction de
l'Equipement, de la Maintenance des Formations Sanitaires (DEMFS). Elle avait
pour mission de résoudre les problèmes de toutes les structures
sanitaires en matière de génie civil, d'équipement et de
maintenance des matériels techniques et biomédicaux.
En 1990, avec la nomination du professeur Alain EKRA à
la tête du département de la Santé Publique, la DEMFS est
devenue la Direction des Equipements, du Matériel et de la Maintenance
(DEMM).
10
C'est en 1999, que la DEMM va faire place à la
Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la Maintenance (DIEM).
La DIEM est située à Abidjan Plateau Avenue
gouverneur ABOULAYE FADIGA, prolongée derrière le siège de
la BCEAO. Elle fait face à la société d'assurance AXA et
l'hôtel PULLMAN (Ex SOFITEL).
Les différentes personnes ayant occupé le poste
de Directeur à la DIEM sont :
Années
|
Différents Directeurs
|
Dénomination
|
1974 - 1984
|
M. EZAN Akélé
|
DPSS
|
1984-1990
|
M. YEO Tiovaga
|
DEMFS
|
1990-1994
|
M. AMON Joseph
|
DEMM
|
1994-1996
|
M. ZAGBAYOU Grégoire
|
DEMM
|
1996-1999
|
M. OUATTARA Abraham
|
DEMM
|
1999-2002
|
M. GNIZAKO Bouabré
|
DIEM
|
2002-2004
|
M. DAN Richard
|
DIEM
|
2004-2006
|
M. VEH Sodet Felix
|
DIEM
|
Depuis 2006
|
M. TRA BI Yrié Denis
|
DIEM
|
|
Source : notre étude,
2008
I. 2. Mission
La Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la
Maintenance (DIEM) exerçant sous l'autorité du Cabinet du
Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique est chargée
de :
- l'élaboration des normes de sécurité
et standard relatives aux bâtiments, aux installations techniques,
aux équipements biomédicaux et aux matériels ;
- la programmation des investissements, du suivi et du
contrôle des programmes de construction et d'entretien des
infrastructures ;
- la réalisation des études techniques pour la
construction, l'équipement et l'entretien des infrastructures sanitaires
pour le compte du Ministère ;
- la gérance du parc roulant du Ministère ;
11
- la coordination et le suivi de la mise en oeuvre des projets
d'investissements ciblés dans le domaine des infrastructures et des
équipements;
- la maintenance des infrastructures et des
équipements.
I. 3. Fonctionnement
La Direction des Infrastructures, de l'Equipement et de la
Maintenance est dirigée par un Directeur nommé par décret
pris en Conseil des Ministres.
La DIEM est composée d'une Direction, de trois (3) Sous-
Directions et des Services rattachés.
I.3.1- La Direction
C'est l'autorité suprême de la structure. Elle
fixe les objectifs à atteindre, anime et coordonne les activités
des Sous- Directions et des Services rattachés.
I.3.2- La Sous- Direction des Etudes, de la Normalisation
et de la Programmation des Investissements (S /DENPI)
Elle est chargée de définir et de mettre
à jour les normes et standards dans le domaine des constructions et des
équipements sanitaires.
Elle établit aussi les programmes d'investissements en
liaison avec les services de la Direction des Affaires Financières et
réalise les études techniques pour la construction,
l'équipement et l'entretien des infrastructures sanitaires.
La S/DENPI est enfin chargée de préparer les
dossiers d'appel d'offres, d'analyser ces offres en collaboration avec les
Directions concernées du Ministère et de participer au montage
des dossiers de recherche de financement.
La Sous- Direction des Etudes, de la Normalisation et de la
Programmation des Investissements regroupe en son sein trois (3) services :
- le Services des Etudes ;
- le Service de la Normalisation ;
- le Service de la Programmation des Investissements.
12
I.3.3- La Sous- Direction des Infrastructures et des
Equipements (S/DIE)
Elle a en charge :
- la supervision technique du volet « infrastructure et
équipement » des projets financés par les bailleurs de
fonds ;
- le contrôle des programmes d'investissement, le
conseil et l'assistance de toutes les structures du Ministère de la
Santé et de l'Hygiène Publique en matière d'acquisition
d'équipement et de travaux de construction d'infrastructures ;
- la mise en conforme des équipements et des
installations médico-techniques des structures hospitalières
privées en collaboration avec les Directions concernées ;
- la définition et la mise en place de la politique de
gestion efficiente des dons équipements biomédicaux et des
médicaments.
La S/DIE comprend ainsi trois (3) services :
- le Services des Infrastructures ;
- le Service des Equipements ;
- le Service de la Gestion des dons.
I.3.4- La Sous- Direction de la Maintenance (S/DM)
La Sous- Direction de la maintenance s'occupe de la
réalisation, de la coordination et de la supervision des projets de
maintenance. Elle élabore et met en oeuvre la politique nationale de
maintenance des équipements et des infrastructures sanitaires.
Aussi, elle gère les Centres Régionaux de
l'Equipement, du Matériel et de la Maintenance (CREMM), coordonne et
supervise les activités des structures de maintenance
décentralisées du Ministère de la Santé Publique.
Enfin, la Sous- Direction de la Maintenance gère le
patrimoine immobilier et le parc de matériels roulants du
Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique.
13
La S/DM a en son sein trois (3) services :
- Le Service de la Maintenance ;
- Le Service de la Gestion du Patrimoine ;
- Le Service d'appui aux Centres Régionaux de
l'Equipement, du Matériel et de la Maintenance (CREMM).
I.3.5- Les Cellules et Services rattachés
à la Direction de la DIEM
1) La Cellule chargée de la Communication et des
partenariats
Elle est chargée de :
- promouvoir la DIEM ;
- rechercher des partenariats et des appuis
extérieurs ;
- coordonner les relations avec l'ensemble des
partenaires ;
- gérer la communication interne et externe.
2) La Cellule d'Hygiène Environnementale
La cellule d'Hygiène Environnementale est
chargée :
- de mettre en oeuvre une politique de gestion de
l'hygiène environnementale en milieu urbain ;
- de mettre en place une banque de données en
matière de gestion de l'hygiène publique ;
- de mettre en place une politique de gestion des
déchets hospitaliers.
3) La Cellule d'exécution des Projets
Après la suppression du Bureau de Coordination des
Projets (BCP), la cellule d'exécution des projets a été
rattachée à la Direction pour une coordination d'ensemble. La
cellule est chargée de la mise en oeuvre des programmes
d'investissement, objet du financement extérieur de différents
bailleurs. Les activités de la Cellule sont coordonnées par la
DIEM.
14
Il est à noter que plusieurs projets sont
rattachés à la Direction, à savoir :
- le projet PASSI ;
- le projet Santé Espagnol
IECSA ;
- le projet PVRH II Santé ;
- le projet Ivoiro-belge 2 ;
- le projet Santé
/ KFW.
4) Le Service Administratif et Financier (SAF)
Il se charge de :
- la gestion du personnel de la DIEM ;
- la réalisation des opérations liées
à l'élaboration du budget et à la préparation des
marchés et conventions ;
- l'inventaire et du suivi des immobilisations ;
- la tenue des fichiers des entreprises et des
règlements des contentieux.
I.4. Organigramme de la DIEM
L'organigramme (Figure n°1 : organigramme de la
DIEM) présente les différentes sous directions et services de la
DIEM. Elle part de la direction générale de la DIEM, suivi du
secrétariat, du service administratif et financier et des cellules qui
lui sont rattachés. Aussi, la direction a sous sa tutelle trois sous
directions. Et ses trois sous directions ont en leur sein chacun trois
services.
II. PRESENTATION DE LA CELLULE D'EXECUTION DU
PROJET SANTE / KFW
Le projet Santé / KFW (Kreditanstalt Fur Wiederaufbau)
s'inscrit dans le cadre de la coopération entre la République
Fédérale d'Allemagne et la République de Côte
d'Ivoire.
15
Il comprend deux (2) contrats de prêt conclus les 21 et
28 Décembre 1990 dont l'exécution a débuté en 1991
; ce sont :
- le programme Santé de Base (SDB) contrat de
prêt n° 89 66 749 avec un
montant de 7 100 000 DM soit 2 414
000 000 FCFA ;
- le programme Hôpitaux Ruraux (HR) contrat de
prêt n° 88 65 370 avec un montant de
14 750 000 DM soit 5 015 000 000
FCFA.
Une deuxième phase intitulée Appui aux
Districts Sanitaires qui devrait commencer en 1999, n'a pas encore vu
le jour.
Ainsi, la gestion de tous ces programmes est confiée
à une cellule d'exécution des projets au sein de la DIEM du
Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique.
II.1. Création
La cellule a été créée par
arrêté n° 189 MSPAS/ DEMM du 28 Juillet 1994 par le
Ministère de la Santé Publique et des Affaires Sociales (ancienne
appellation du Ministère de la Santé et de l'Hygiène
Publique) et est logée dans les locaux de la DIEM.
Elle a pris fonction en Septembre 1994 et était
dirigée par Monsieur ASSANDE ASSANDE Bernard, Ingénieur
Biomédical.
Mais depuis 2002, elle est dirigée par Docteur EDI ADE
David, Médecin Pédiatre.
Les différents responsables qui se sont
succédé à la tête de la Cellule de projet SANTE /
KFW sont :
NOM ET PRENOMS
|
FONCTION
|
ANNEE OCCUPEE
|
Mr. ASSANDE ASSANDE Bernard
|
INGENIEUR BIOMEDICAL
|
1994- 1998
|
Mme DOFFOU ATSIN CHO Marguerite
|
ADMINISTRATEUR des SERVICES FINANCIERS
|
1998 - 2002
|
Docteur EDI ADE David
|
MEDECIN- PEDIATRE
|
Depuis 2002
|
Source : notre étude, DIEM, 2008
16
II.2. Mission
Le projet Santé / KFW a pour objectif
d'améliorer les services préventifs et curatifs des formations
sanitaires et des Hôpitaux Ruraux en vue d'améliorer la
santé de la population rurale et particulièrement celle des
groupes les plus menacés, c'est-à-dire les mères et les
petits enfants (0 à 5 ans).
Ainsi, pour atteindre ces objectifs qui lui sont
assignés, le projet s'articule autour de quatre (4) composantes :
- réhabilitation de trois cent un (301) Formations de
Base ;
- réhabilitation de quatorze (14) Hôpitaux
Ruraux ;
- équipements ;
- formation.
II.2.1- Réhabilitation de trois cent un (301)
Formations de Base
Il s'agit essentiellement de la réhabilitation ou de la
rénovation de trois cent un (301) dispensaires et maternités de
dix (10) districts sanitaires (Dimbokro, Bouaké, Dabakala, Boundiali,
Odienné, Séguéla, Man, Danané, Guiglo et Touba).
Et les travaux concernent les bâtiments de dispensaires
et de maternités, les logements d'infirmiers et de sages femmes, ainsi
que la construction de latrines à triples fosses ventilées.
II.2.2- Réhabilitation de quatorze (14)
Hôpitaux Ruraux
Il s'agit de relever le plateau technique par des
réhabilitations, des constructions neuves, des équipements (Bloc
opératoire, Laboratoire, Radiologie) et de l'alimentation
électrique principale de treize (13) Hôpitaux Ruraux des villes de
Bongouanou, Daoukro, Bocanda, M'bahiakro, Dimbokro, Dabakala, Boundiali,
Tengrela, Touba, Biankouma, Danané, Guiglo, Duekoué et du Centre
Hospitalier Régional (CHR) d'Odienné.
17
Aussi, il est prévu la construction ou la
réhabilitation d'incinérateur et d'abris poubelle.
Enfin, la construction, l'extension ou l'aménagement
des autres services de chaque hôpital (hospitalisation de chirurgie,
suite de couches, bloc technique de maternité, administration,
pédiatrie médecine...).
II.2.3- Equipements
En ce qui concerne les formations de base, le
renouvellement des équipements porte sur :
- le matériel d'examen ;
- le mobilier de médical ;
- le matériel de stérilisation.
Quant aux hôpitaux ruraux, l'équipement porte
sur :
- la livraison et l'installation d'un lot d'équipements
complets pour le bloc opératoire ;
- la radiologie ;
- le laboratoire ;
- le groupe électrogène ;
- la buanderie.
II.2.4- Formation
Le volet «Formation » comprend d'abord la
formation des Infirmiers et des Sages - Femmes. Il porte sur les thèmes
suivants :
- le rôle de l'infirmier et de la sage - femme dans un
centre de santé ;
- l'hygiène dans un centre de santé ou en milieu
hospitalier ;
- la maintenance des bâtiments et des équipements
dans un centre de santé.
Ensuite vient la formation de trois (3)
Ingénieurs Biomédicaux.
18
Pour mener à bien ces programmes, la cellule a
travaillé en étroite collaboration avec le cabinet SANIPLAN, le
BNETD, les Directions Régionales de la Santé où sont
implantés les centres de santé et les hôpitaux, et les
Etablissements Publics Nationaux (EPN) du Ministère de la Santé
Publique (DRH. DSC, PSP) en fonction du volet du projet.
II.3. Organigramme de la cellule
d'exécution du projet Santé / KFW
La cellule travaille en étroite collaboration
avec le BNETD et l'ingénieur conseil SANIPLAN. Elle a sous tutelle trois
bureaux. Le secrétariat et la comptabilité sont rattachés
à la cellule. (Figure n°2 : organigramme de la CELLULE DU
PROJET SANTE / KFW)
Au terme de ce chapitre, nous pouvons retenir que la DIEM,
direction technique du Ministère de la Santé reste l'un des
maillons essentiels dudit ministère et cela de par son histoire, sa
mission et ses différents services. En effet, sans la DIEM, la
Côte d'Ivoire n'aurait pas d'infrastructures sanitaires.
Mais, la DIEM tire son efficacité par l'utilisation de
son système de gestion le SIGFIP.
Avant d'analyser le SIGFIP, nous amenons le lecteur à
connaître le système classique de gestion des finances publiques.
19
Une entreprise n'est performante que si son système de
gestion est efficace et ses hommes compétents. Ainsi, pour être
crédible vis-à-vis des bailleurs de fonds, la DIEM s'est
appuyée sur des procédures de notification et de paiement bien
formalisées.
I. ANALYSE DU SYSTEME CLASSIQUE
L'analyse du système classique s'articulera sur deux
points qui sont la notification de crédits et la procédure de
paiement.
I.1. Notification de crédits
Selon le dictionnaire encyclopédique, la notification
est l'action de notifier, faire savoir quelque chose à quelqu'un (une
personne) de façon officielle ou dans les formes légales. Ainsi,
dans ce contexte, la notification est le fait d'établir les besoins de
l'entreprise en termes de moyens financiers.
Au niveau du système classique, la notification se fait
à deux niveaux.
I.1.1 - Au niveau du Trésor
La cellule établit la fiche projet d'investissements
publics triennal qui est adressée à la Direction des
Investissements Publics (DIP).
Ensuite, la DIP inscrit le montant demandé après
analyse et le transmet au Service Autonome de Coordination et d'Ordonnancement
(SACO). Le SACO est chargé d'ordonnancer le montant après une
retenue de 20% qui servira à payer les frais de Douanes et la TVA par
chèque spécial du Trésor.
20
Enfin, le reste du montant est versé au projet qui se
chargera de la répartition selon les composantes du projet
(l'Equipement, les Bâtiments, l'Ingénieur Conseil, le BNEDT, le
Fonctionnement de la Cellule) et selon le plan d'action du projet.
Le tableau ci-dessous nous montre la contribution (montant en
million de FCFA) de la Côte d'Ivoire dans le financement du projet
Santé / KFW de 1991 à 1998.
TABLEAU N° 1 : FINANCEMENT DU PROJET
(Trésor)
Années
|
Montants inscrits
|
Montants engagés par la DIP et ordonnancés par le
SACO
|
Montants versés
|
Santé de base
|
Hôpitaux ruraux
|
Santé de base
|
Hôpitaux ruraux
|
Santé de base
|
Hôpitaux ruraux
|
1991
|
160
|
|
160
|
|
160
|
|
1992
|
578
|
217
|
578
|
217
|
510
|
48
|
1993
|
206
|
968
|
160,8
|
774,4
|
64
|
442
|
1994
|
257
|
315
|
257
|
415
|
100
|
100
|
1995
|
686
|
1196
|
548,8
|
956,8
|
300
|
700
|
1996
|
325
|
305
|
260
|
244
|
350
|
600
|
1997
|
|
150
|
|
120
|
260
|
67
|
|
|
|
150
|
50
|
50
|
|
70
|
1998
|
200
|
|
160
|
|
300
|
|
100
|
0
|
100
|
100
|
TOTAL 1
|
2212
|
3351
|
1964,6
|
2887,2
|
1794
|
2827,2
|
TOTAL
2
|
5563
|
4851,8
|
4621,2
|
Reste à verser
|
170,6
|
60
|
TOTAL DES RESTES À VERSER
|
230,6
|
Source : DIEM, 1999
I.1.2 - Au niveau du Bailleur
Au niveau du bailleur, la notification se fait
différemment. En effet, le projet Santé / KFW comprend deux
programmes (programme Santé de base et programme Hôpitaux ruraux).
21
Ainsi, le bailleur prête une somme à l'Etat de
Côte d'Ivoire pour chaque programme. Le montant du prêt
destiné à chacun des différents programmes est
subdivisé en deux parties.
Une partie est logée à la KFW (bailleur) en
Allemagne et elle sert à payer directement 92% des équipements
importés pour le programme Santé de base, 88% pour celui du
programme Hôpitaux ruraux et 100% des honoraires de l'Ingénieur
conseil.
L'autre partie, appelée fonds de disposition est
versée sur les comptes locaux bailleurs (compte local bailleur
Santé de Base ; compte local bailleur Hôpitaux Ruraux) à la
Banque Nationale d'Investissement (BNI) (ex. CAA) suite à une demande
d'appel de fonds établie par la cellule.
Il faut souligner qu'un premier montant a été
mis à la disposition de la cellule et a servi à payer les
premières factures ou décomptes. Mais, la cellule est tenue de
faire un appel de fonds pour le remboursement des dépenses
effectuées lorsqu'elles atteignent un minimum de 85 000 000 FCFA en les
justifiant. Cette justification se fait par la présentation des
documents suivants :
- décompte (Cf. annexe 1 : décompte) ;
- procès verbal de réception ;
- photocopie du chèque ;
- relevé bancaire et
- un tableau récapitulatif de toutes les
dépenses à rembourser.
Au début du projet, tous les fonds (contrepartie
ivoirienne, fonds de disposition Santé de Base ; contrepartie
ivoirienne, fonds de disposition Hôpitaux Ruraux) étaient
logés dans un seul compte ouvert dans les livres de la BNI, mais une
mission d'audit recommandera la séparation des comptes en
Décembre 1995 ; ce qui a permis d'ouvrir un compte local bailleur
Santé de base, un compte local bailleur Hôpitaux ruraux et
l'ancien compte est resté le compte de la contrepartie ivoirienne.
Les montants octroyés par le bailleur KFW sont
représentés dans le tableau ci-après :
22
TABLEAU N° 2 : FINANCEMENT DU PROJET
(Kfw)
|
SANTE
|
HOPITAUX RURAUX
|
Prêt
|
7 100 000 DM
2 414 000 000 F CFA
|
14 750 000DM
5 015 000 000 F CFA
|
Fonds de Disposition
|
3 020 000 DM 1 026 800 000 FCFA
|
6 500 000 DM
2 210 000 000 FCFA
|
KFW
|
4 080 000 DM 1 387 200 000 FCFA
|
8 250 000 DM
2 808 000 000 FCFA
|
Source : notre étude, DIEM, 2008
I.1.3 - Situation financière de
Santé de Base et d'Hôpitaux Ruraux
Le tableau de la situation financière de
Santé de base et le tableau de la situation financière des
Hôpitaux ruraux présentent les mêmes subdivisions.
1) Santé de base
Sur un coût total du programme de 4.205.169.660 FCFA, la
KFW a payé la somme de 2.373.643.359 FCFA et la Côte d'Ivoire, la
somme de 1.593.951.087 FCFA d'où un total global de 3.967.594.446 FCFA.
Cela a entraîné un reste à payer de 12.807.996 FCFA pour la
KFW et de 1.654.443 FCFA pour la Côte d'Ivoire. Le montant payé
par la KFW est supérieur à celui payé par la Côte
d'Ivoire.
Le tableau ci-après, nous montre la situation
financière de santé de base.
23
CATEGORIE
|
LIBELLE
|
BUDGET
|
PAYE
|
RESTE À PAYER
|
|
|
|
PRET
|
GVT
|
TOTAL
|
KFW
|
Cl
|
1
|
Equipement
|
907814283
|
835189140
|
72625143
|
907814283
|
0
|
|
2
|
Réhabilitation
|
1 772 665 929
|
798 826 800
|
747 942 031
|
1 546 768 831
|
2 561 577
|
222 746
|
|
Fin. 100% BSIE avant (94)
|
56 277 868
|
|
56 277 868
|
56 277 868
|
0
|
|
|
Fin. Prêt/BSIE
|
871 074 323
|
798 826 800
|
69 463 200
|
868 290 000
|
2 561 577
|
222 746
|
|
Fin. 100% BSIE
|
678 478 831
|
0
|
678 478 831
|
678 478 831
|
0
|
|
|
Fin. Prêt/BSIE latrines
|
166834907
|
153488 114
|
13346793
|
166834907
|
0
|
|
3
|
Ingénieur conseil
|
749 873 838
|
739627419
|
|
739627419
|
10246419
|
0
|
4
|
BNETD
|
142 492 238
|
0
|
141060541
|
141 060 541
|
|
1 431 697
|
5
|
Administration
|
460 568 325
|
0
|
460 568 325
|
460 568 325
|
0
|
0
|
6
|
Dévaluation
|
171 755 047
|
0
|
171 755 047
|
171 755 047
|
0
|
0
|
TOTAL
|
|
4205169660
|
2 373 643 359
|
1 593 951 087
|
3 967 594 446
|
12807996
|
1 654443
|
TABLEAU N° 3 : LA SITUATION FINANCIERE
DE SANTE DE BASE
Source : DIEM, 2007
Le coût total du programme est de 4.205.169.660 FCFA
répartie selon la ligne budgétaire (Equipement = 907.814.283 FCFA
; Réhabilitation = 1.722.665.929 FCFA...)
Au niveau de la partie « PAYE », nous avons trois
colonnes :
- une première partie destinée au bailleur KFW
appelée Prêt ;
- une seconde partie destinée à la Côte
d'Ivoire appelée GVT ;
- une troisième colonne destinée au total.
Ainsi, le montant total payé par la KFW est de
2.373.643.359 FCFA et le montant total octroyé par la Côte
d'Ivoire est de 1.593.951.087 FCFA.
24
Donc, nous avons un total de 3.967.594.446 FCFA qui a
été payé.
Ensuite, nous avons une dernière colonne appelée
«Reste à payer» subdivisée en deux parties :
- la première partie destinée à la KFW
a un montant total de 12.807.996 FCFA ;
- la seconde partie destinée à la Côte
d'Ivoire a un montant total de 1.654.443 FCFA.
2) Hôpitaux ruraux
Sur un coût total de 7.980.891.441 FCFA, la KFW a
prêté la somme de 4.298.752.037 FCFA et la Côte d'Ivoire a
contribué pour 2.810.399.507 FCFA ; d'où un montant total de
7.109.151.544 FCFA. Cela a entraîné un reste à payer de
500.143.101 FCFA pour la partie KFW et de 371.596.796 FCFA pour la Côte
d'Ivoire.
Ici aussi, la part du bailleur est plus élevée
que celle de la Côte d'Ivoire.
Il faut souligner que toutes ces sommes dues que ce soit au
niveau de santé de base comme au niveau d'hôpitaux ruraux ont
été soldées.
Le tableau de la situation financière d'hôpitaux
ruraux a les mêmes caractéristiques que celle de santé de
base.
25
CATEGORIE
|
LIBELLE
|
BUDGET
|
PAYE
|
RESTE À PAYER
|
|
|
|
PRET
|
GVT
|
TOTAL
|
KFW
|
Cl
|
1
|
Equipement
|
2 966 286 648
|
1 738 845 097
|
688 644 989
|
2 427 490 086
|
449 451 356
|
89 345 206
|
|
Maintenance
|
400 000 000
|
|
|
|
352 000 000
|
48 000 000
|
|
Formation
|
31 158332
|
8160000
|
22 998 332
|
31 158332
|
|
|
|
Fin. Prêt/BSIE
|
2 103266 192
|
1 730 685 097
|
233 784 533
|
1 964 469 630
|
97 451 356
|
41 345 206
|
|
électrogène 100% BSIE
|
333 208 523
|
|
333 208 523
|
333 208 523
|
|
0
|
|
Buanderie 100%BSIE
|
98 653 601
|
|
98 653 601
|
98653601
|
|
0
|
2
|
Réhabilitation
|
3387715630
|
1 726 476 773
|
1 328 295 522
|
3 054 772 295
|
50 691 745
|
282 251 590
|
|
Fin. Prêt/BSIE
|
2024 154663
|
1 726 476 773
|
240 073 634
|
1 966 550 407
|
50 691 745
|
6912511
|
|
Fin. 100% BSIE 1
|
1 082 928 621
|
|
1 064525166
|
1 064525166
|
|
18403455
|
|
Fin. 100% BSIE 2
|
280 632 346
|
|
23 696 722
|
23 696 722
|
|
256 935 624
|
3
|
Ingénieur conseil
|
833430167
|
833 430 167
|
0
|
833430167
|
0
|
|
4
|
BNETD
|
337 563 737
|
0
|
337 563 737
|
337 563 737
|
|
|
5
|
Administration
|
284140212
|
0
|
284140212
|
284140212
|
|
0
|
6
|
Dévaluation
|
171 755 047
|
0
|
171 755 047
|
171 755 047
|
0
|
0
|
TOTAL
|
|
7 980 891 441
|
4 298 752 037
|
2 810 399 507
|
7109151 544
|
500143101
|
371 596 796
|
TABLEAU N° 4 : LA SITUATION FINANCIERE
D'HOPITAUX RURAUX
Source : DIEM, 2007
I.2. Procédure de paiement
On distingue les paiements locaux des paiements directs.
I.2.1 - Paiement Local
26
Pour faire un paiement local, le comptable de la cellule
établit un état de paiement (Cf. annexe 2 : état de
paiement) relatif à un dossier X signé par le chef de projet. A
cet état de paiement, il joint la lettre de commande ou l'ordre de
service, le décompte, le bordereau de livraison ou le procès
verbal de réception et le chèque signé par le chef de
projet.
Puis, il transmet le dossier X à la Direction des
Affaires Financières (DAF) qui vérifie tous les documents et le
DAF contresigne le chèque.
Ensuite, le dossier est transmis à la DGBSPP (Direction
Générale du Budget et du Secteur Parapublic)
antérieurement dénommée DIP (Direction
des Investissements Publics) qui vérifie et le Directeur de la DGBSPP
à son tour contresigne le chèque.
Enfin, le chèque est retiré par la cellule et
remis au bénéficiaire.
Le paiement local concerne surtout les bâtiments,
quelques équipements locaux (lits, armoires...), les conventions du
BNETD (Cf. annexe 3 : conventions du BNETD) et le fonctionnement de la
Cellule d'Exécution des Projets.
Les règlements des factures sur le plan local se font
sur trois comptes (compte contrepartie ; compte local bailleur santé de
base ; compte local bailleur hôpitaux ruraux) logés à la
Banque Nationale d'Investissement (BNI).
Ces paiements concernent à la fois les prestations
cofinancées et les prestations non cofinancées.
1) Prestations cofinancées
Ce sont :
- 8% ou 12% des factures qui sont payés sur le compte
contrepartie selon le programme « Santé de base » ou «
Hôpitaux ruraux » ;
- 92% des factures de prestations locales qui sont
payés sur le compte bailleur « santé de base
» ;
- 88% des factures de prestations locales qui sont
payés sur le compte bailleur « hôpitaux ruraux ».
27
2) Prestations non cofinancées
Elles concernent les conventions du BNETD et le fonctionnement
de la cellule qui sont payés à 100% sur le compte
contrepartie.
I.2.2 - Paiement Direct
Le paiement direct concerne les prestations
cofinancées et les honoraires de l'ingénieur conseil (Cf. annexe
4 : détails des contrats de l'ingénieur conseil SANIPLAN).
Il s'agit de 88% ou 92% des factures d'équipements importés et
100% des honoraires de l'ingénieur conseil.
En ce qui concerne la procédure du paiement direct,
elle est décrite ci- après:
Lorsque la cellule reçoit un décompte
établi par le BNETD (Bureau National d'Etude Technique et de
Développement), elle fait un état de paiement.
La cellule transmet le dossier à la DGBSPP (ex-DIP) en
leur demandant d'établir un ordre de virement direct sur le compte du
fournisseur tiré sur la KFW concernant ledit décompte. La DGBSPP
fait un courrier à cet effet adressée à la dette publique
qui à son tour, le transmet directement à la KFW.
Après exécution, la KFW envoie un avis de
paiement à la dette publique et à la cellule d'exécution
du projet pour confirmer le règlement du décompte.
Peu importe les types de paiements, tout paiement se fait
hors taxes et hors douanes. La part TVA et Douanes est payée par
chèque spécial de Trésor par la Direction
Générale du Trésor sur l'initiative du fournisseur.
Retenons que le système classique a permis à la
cellule de gérer ses finances de manière efficace. Cependant, il
présente des limites.
28
II. LIMITES DU SYSTEME CLASSIQUE
Ces limites s'analysent en plusieurs points :
II.1. La notification de crédits et la
procédure de paiement du système classique
II.1.1 - La notification de crédits
La notification de crédit était faite
très tôt (1er trimestre de l'année) ; ce qui permettait
à la cellule d'avoir le temps nécessaire pour exécuter le
budget.
Mais, elle était aussi faite à deux niveaux
(niveau Trésor, niveau Bailleur). En effet, la notification était
faite au niveau Trésor et était différente de celle qui
était faite au niveau du bailleur. Ainsi, cela ne permettait pas de
contrôler avec efficacité les deux financements.
II.1.2 - La procédure de paiement
Quant à la procédure de paiement, le circuit
était très court. Ainsi, lorsqu'un fournisseur déposait sa
facture accompagnée de son procès verbal de réception, en
une (1) semaine, il avait son chèque.
Cependant, le contrôle était peu rigoureux ;
ce qui ne permettait pas au gouvernement de suivre de façon efficiente
les dépenses.
II.2. Les composantes du projet
Les dotations des composantes (Administration,
Réhabilitation...) étaient en générale
respectées et correspondaient aux besoins exprimés lors de la
préparation des fiches projets.
29
En revanche, ces composantes constituaient en même temps
les lignes budgétaires, ce qui ne permettait pas une analyse approfondie
du budget. Par exemple, l'acquisition de mobilier, la maintenance
d'équipement et la formation sont regroupées dans la composante 1
(Equipement). Cependant, si au niveau de la composante 5 (Administration), il y
a acquisition de mobilier, on l'enregistrera dans la composante 1. Ainsi, il y
a un risque d'erreur dans la détermination réelle des
besoins ; d'où le fait que l'analyse ne serait pas approfondie.
II.3. La non informatisation du système
Aucun règlement n'échappait à la cellule
car cela constituait l'une des pièces justificatives pour les
procédures de remboursement, les appels de fonds ou les bases de
données pour les différents audits.
Cependant, les informations n'étaient pas
informatisées d'où le risque de perte de ceux-ci.
La DIEM de par son système classique a su
gérer ses finances. En effet, ce système a permis à la
cellule du projet d'être rapide dans l'exécution du budget et
aussi de favoriser le règlement rapide des fournisseurs de l'Etat.
Malgré ces avantages, le système classique avait
des insuffisances. Il n'était pas informatisé et le
contrôle dans les diverses étapes de l'exécution des
dépenses était peu rigoureux. Ainsi, l'Etat devenait peu
crédible face aux investisseurs.
30
L'analyse du système classique nous a permis de
comprendre comment la gestion s'opérait dans l'administration publique
et plus précisément à la DIEM.
Le système classique a permis à l'Etat de vite
s'acquitter de ses engagements face à ses fournisseurs. Il a permis
aussi à la cellule d'être informé des règlements.
Cependant, le contrôle des dépenses au niveau de
ce système est moins efficace. Et en plus, le système n'est pas
informatisé ; ce qui engendre des pertes d'informations.
Au regard de toutes ces insuffisances, l'Etat va introduire le
système intégré de gestion des finances publiques
(SIGFIP).
31
32
La deuxième partie aborde l'impact du SIGFIP
sur la gestion des projets de développement et s'articule autour de deux
chapitres également. Dans le premier chapitre, nous analyserons le
SIGFIP comme étant un outil d'amélioration de la gestion de
projet. Dans le second chapitre intitulé « critiques et suggestions
», nous relaterons les avantages et les critiques du système ainsi
que les différentes suggestions apportées pour une
amélioration du SIGFIP.
33
Afin d'être crédible aux yeux des bailleurs de
fonds, l'Etat sera contraint de renouveler son système de gestion des
finances publiques. C'est ainsi qu'il va introduire en 1999, le système
intégré de gestion des finances publiques (SIGFIP).
Ce chapitre, nous permettra de connaître le
SIGFIP à travers l'étude de la notification de crédits et
de la procédure de paiement.
I. NOTIFICATION DE CREDITS
Introduit en 1999, le SIGFIP est un logiciel qui
a été conçu pour servir de système
intégré d'exécution, de contrôle, de suivi et de
prévision des dépenses publiques pour l'exercice
budgétaire.
La notification de crédits, que ce soit
au niveau du système classique qu'au niveau du SIGFIP est le fait
d'établir les besoins financiers de l'entreprise. Au niveau du SIGFIP,
la notification de crédits part de l'établissement du budget au
vote du budget par l'Assemblée Nationale.
I.1. Etablissement du budget consacré aux
dépenses d'investissements et du programme
triennal d'investissement public
La cellule établit des propositions de financement de
projets d'investissement qu'elle soumet à l'analyse de la Direction
Générale de la Planification (DGP) du Ministère de la
Planification. La DGP en collaboration avec la Direction Générale
de Budget et du Secteur Parapublic (DGBSPP) et le Bureau National d'Etudes
Techniques et de Développement (BNETD), analysent techniquement les
propositions. La DGP élabore le document de Programme d'Investissements
Public (PIP).
34
Le PIP est la programmation physique, financière
triennale et glissante des investissements publics. Elle assure de ce fait la
liaison entre d'une part, les stratégies de développement
définies par l'Etat et d'autre part, la Loi de Finance.
Chaque année, le PIP est élaborée pour
les trois années à venir dont la première année
correspond aux investissements du budget de l'Etat. Le PIP prend en compte la
part Trésor et la part bailleur (KFW).
I.2. Présentation du budget en conseil des
ministres
Une fois le budget est entièrement établi en
termes de dépenses courantes et d'investissement, le cadrage
budgétaire est présenté en Conseil des Ministres par le
Ministère de l'économie et des finances. Le Premier Ministre
communique aux ministères techniques, les paramètres de leurs
budgets pour l'exercice budgétaire à venir. Il revient à
chaque ministère de définir ses propositions budgétaires
en détail suivant la priorité de la politique gouvernementale et
les engagements pris avec les partenaires au développement. Cela permet
à chaque ministère de se préparer à la discussion
sur les ajustements de son budget. Les propositions des ministères sont
directement soumises à la DGBSPP lors des conférences
budgétaires.
I. 3. La conférence budgétaire
En septembre, le Ministère de la Santé et de
l'Hygiène Publique organise une conférence budgétaire
interne.
Ensuite, entre novembre et décembre, il y a une
conférence budgétaire avec les responsables du budget. Au cours
de cette conférence, chaque ministère fait l'exposé de son
budget (de dépenses courantes et d'investissement) tout en apportant
plus d'explications pour soutenir son budget, pour rectifier ou clarifier
certains éléments.
35
Le Ministère de l'économie et des finances joue
un rôle clé dans ces discussions en sa qualité de
coordinateur principal du processus et fait des ajustements par rapport aux
besoins budgétaires des ministères et des contraintes de
ressources. S'il se pose des désaccords institutionnels sur les
propositions budgétaires spécifiques d'un ministre donné,
la décision exécutoire est laissée à la
discrétion du Ministre de l'Economie et des Finances.
A la suite de ces étapes, le Ministère de
l'économie et des finances prépare un projet de loi de finance du
gouvernement et le soumet aux ministères pour information. Le projet de
loi de finance est ensuite soumis au Président de la République
pour adoption en Conseil des ministres.
Après la soutenance du budget, la DGBSPP (Direction
Générale du Budget et du Secteur Parapublic) envoie une copie du
budget (Cf. annexe 5 : notification des crédits autorisés)
à allouer à la structure concernée (la cellule projet
Santé / KFW par exemple) par le biais de la DAF. Ainsi, les structures
auront une idée du budget qui leur sera notifié après le
vote du budget par l'Assemblée Nationale.
I.4. Le vote du budget
Le vote du budget à l'Assemblée nationale est la
phase ultime de l'élaboration du budget. Une fois le projet de loi est
voté, il devient loi de finances pour l'exercice budgétaire.
Après le vote, le gouvernement peut faire de nouveaux amendements, le
cas échéant, eu égard, à une modification notable
de la situation économique affectant le réalisme des
prévisions et des affectations budgétaires. Tout amendement du
budget adopté doit, toutefois, suivre une procédure
législative. Le Ministère de l'économie et des finances
prépare une loi modificative distincte, portant amendement de la loi de
finance une fois adoptée par le Parlement.
Le schéma ci-dessous présente de manière
détaillée le cycle budgétaire complet.
36
FIGURE N°3 : SCHEMA DU CYCLE
BUDGETAIRE
Conseil des Ministres appuyé par le
Ministère
de l'Economie et des Finances (MEF)
Étape 1 : Elaboration du cadrage macroéconomique
Étape 2 : Elaboration du cadrage budgétaire
Ministères sectoriels
Parlement
Étape 3 : Préparation des projets de budgets
sectoriels Étape 11: Approbation des comptes
audités par le parlement.
Ministère de l'Economie et des Finances
Auditeur Indépendant
Étape 4: Conférence budgétaire avec les
ministères Étape 10: Audit des comptes de
l'Etat
sectoriels pour réconcilier et faire
les arbitrages nécessaires.
Étape 5: Élaboration du projet budget par le
Ministère de l'Économie et des
Finances.
Ministères sectoriels
Conseil des Ministres
Étape 9 : Comptes soumis par les agences
Étape 6 : Approbation du projet budget par le
et compilés par le Ministère de
Conseil des Ministres et transmission
l'Economie et des Finances
au parlement.
Parlement
Ministère de l'Économie et des
Finances
Étape 7 : Débat parlementaire sur le projet budget
et vote de la loi de finances
Étape 8 : Autorisation des fonds par le
MEF et exécution du budget par
les ministères.
Source : Rapport de la Banque Mondiale sur la Cote
d'Ivoire en matière du renforcement de la gestion et du contrôle
des dépenses publiques.
37
I. 5. L'état des dotations consenties de 1999
à 2008
Nous avons établi l'état des notifications de
crédits consenties de 1999 à 2008 dans un tableau qui se
présente comme suit :
- une partie « ANNEE » qui décrit les dates
auxquelles le budget a été notifié ;
- une partie « TRESOR » représentant la part
Côte d'Ivoire ;
- une autre colonne dénommée « BAILLEUR
» représentant la part bailleur KFW ;
- une colonne dénommée « PAYE » qui
est subdivisée en deux sous colonnes. Une dernière partie
appelée « SOLDE ».
La partie « PAYE » et la partie « SOLDE »
représentent l'état de l'exécution des différents
budgets.
TABLEAU N° 5 : ETAT DES NOTIFICATIONS
DE CREDITS DE 1999 à 2008
Libellé
Année
|
DOTATION
|
TRESOR
|
BAILLEUR
|
PAYE
|
SOLDE
|
TRESOR
TRESOR
|
BAILLEUR
|
18-oct-99
|
278 756 348
|
166845684
|
111 910664
|
150426268
|
149975075
|
9 468 349
|
05-oct-OO
|
121 867 089
|
96 509 808
|
25 357 281
|
98 874 084
|
14 656 995
|
14829476
|
16-oct-01
|
291 287 814
|
178 338 916
|
112948898
|
99 785 520
|
83 091 428
|
108410866
|
16-juil-02
|
201 949 990
|
105 949 990
|
96 000 000
|
54955215
|
81 172 728
|
65 822 047
|
09-déc-03
|
90 809 991
|
56 398 501
|
34 41 1 490
|
49 175 250
|
11 769010
|
29 865 731
|
12-avr-04
|
33756019
|
24 390 400
|
9 365 61 9
|
20 783 074
|
154988
|
1 2 954 346
|
24-nov-05
|
20741 812
|
|
20741 812
|
|
20 626 754
|
115058
|
29-nov-06
|
54 539 784
|
14845052
|
39 694 732
|
14 845 052
|
39 694 732
|
|
22-nov-07
|
2400000
|
2400000
|
|
2400000
|
|
|
04-juin-08
|
4900000
|
4900000
|
|
4 900 000
|
|
|
TOTAL
|
1 101 008 847
|
650 578 351
|
450 430 496
|
496 144 463
|
401 141 710
|
241 465 873
|
Source : notre étude, DIEM, juillet
2008
Le montant total des dotations est de 1.101.008.847 FCFA
dont 650.578.351 FCFA pour la Côte d'Ivoire (Trésor) et
450.430.496 FCFA pour la KFW (Bailleur).
38
Aussi, sur les 650.578.351 FCFA, la Côte d'Ivoire a
payé 496.144.463 FCFA et sur les 450.430.496 FCFA, la KFW a payé
401.141.710 FCFA.
Ainsi, le solde total de (241.465.873 FCFA) pour les deux
parties traduit soit :
- la mauvaise dotation des lignes budgétaires qui ne
correspond pas aux besoins réels de la structure ;
- les dépenses engagées non ordonnancées
à comptabiliser en crédit de paiement pour l'exercice futur ;
- un solde réel qui n'est affecté à
aucune dépense.
Enfin, le montant total de la contrepartie ivoirienne
(Trésor) est plus élevé que celui du bailleur durant ces
huit dernières années contrairement aux huit premières
années.
II. PROCEDURE DE PAIEMENT A TRAVERS LE SIGFIP
Elle concerne le paiement local et le paiement direct.
II.1. Paiement local
La cellule établit une demande d'engagement à
laquelle, elle joint la facture pro forma ou le devis. Le chef de projet vise
la demande d'engagement que la cellule transmet à la DAF.
La DAF est la direction clé en matière
d'exécution des finances publiques. Elle est le point de départ
du SIGFIP et le premier grand point de contrôle ex-ante des
dépenses.
Après analyse, la DAF établit une demande
d'engagement qui est transmis au contrôle financier. La transmission au
contrôle financier se fait de façon manuelle et
électronique. Le contrôle financier vérifie, valide et
ramène à la DAF. La DAF valide de nouveau le document et en
envoie copie au gestionnaire du crédit, au trésorier, et au
fournisseur pour la livraison des biens ou des services. A ce moment-là,
le Gouvernement devient responsable de la dépense ("engagement").
39
Le fournisseur prépare la facture définitive,
après la livraison des biens et services, et l'envoie à la
cellule de projet. La cellule de projet certifie que "le travail a
été fait" et transfère la facture au DAF (à la fois
par document-papier et par voie électronique).
La DAF vérifie les informations fournies par
son agent concernant la dépense. Si la dépense est conforme
à la loi, il transmet une copie du document au contrôle
financier.
Ensuite, le contrôle financier rencontre la cellule pour
constater le service fait (Qualité, Prix, Quantité,
Opportunité de la dépense). Si tout est conforme, le
contrôle financier valide le dossier qui est transmis à la DAF
pour l'émission de l'ordre de paiement. Le contrôle financier
dispose d'un délai de huit (8) jours ouvrables pour vérifier la
validité des paiements de dépenses. La DAF établit un
bordereau de transmission de mandat ordonnancé (Cf. annexe 6 :
bordereau de transmission de mandat ordonnancé).
Enfin, le dossier est déposé à l'agence
comptable de la dette publique pour être pris en charge
(réglé ou payé). En effet, l'Agent Comptable de la Dette
Publique est la dernière personne à intervenir dans le processus
d'exécution des dépenses publiques. L'agent reçoit les
instructions de paiement du DAF et dispose de cinq (5) jours ouvrables pour
certifier la requête de paiement. Une fois la validité des
dépenses certifiée, il dispose de 90 jours pour effectuer le
paiement. Le paiement est assujetti à la disponibilité de fonds
sur le compte de l'agence comptable et au temps d'arrivée des
requêtes de paiement.
II.2. Paiement direct
C'est la même procédure que le
paiement local. Mais le dossier est fait en double. Ainsi, après que le
DAF est établi le bordereau de transmission de mandat ordonnancé
qui est aussi fait en double, l'un des dossiers reste à l'agence
comptable qui se chargera de régler la TVA et 8% ou 12% des factures
selon le programme. Le double du dossier est déposé à la
dette publique qui se chargera d'écrire à la KFW en vue du
paiement direct du fournisseur.
Une fois le paiement fait, la KFW informe la dette
publique en lui envoyant un avis de règlement qui, elle à son
tour, informe l'agence comptable de la dette publique.
40
De manière générale,
l'exécution des dépenses peut suivre les procédures
normales ou simplifiées.
La procédure normale est un processus en quatre
étapes comprenant l'engagement, la liquidation (vérification et
chiffrage de la prestation fournie), l'émission de l'ordre de paiement
ou ordonnancement et le paiement. La procédure normale est
utilisée pour la plupart des dépenses.
Quant à la procédure simplifiée, elle
s'utilise dans les cas d'affectations «spéciales» clairement
définies telles que : le règlement des factures de services
publics, le transfert de crédits à l'étranger, les frais
de voyages et les dépenses spéciales approuvées par le
Ministère de l'économie et des finances. La procédure
simplifiée ne comporte que deux étapes : l'engagement, la
liquidation et l'ordonnancement combinés à la première
étape, et le paiement en lui-même constituant la deuxième
étape.
Cependant, Il existe une procédure de régie
d'avance qui, en principe, passe outre un certain nombre d'étapes de la
procédure normale et de la procédure simplifiée. Cette
procédure s'applique aux paiements effectués par les bailleurs de
fonds et aux fonds de contrepartie déposés sur les comptes
d'affectation spéciale. Dans le cadre de la Régie d'avance, les
paiements sont déposés sur des comptes spéciaux de projet
à la BNI. Chaque compte spécial de projet comporte des
sous-comptes distincts destinés à accueillir les ressources
apportées par les bailleurs de fonds et les fonds de contrepartie. Les
paiements à partir des sous-comptes sont exécutés suivant
les procédures du SIGFIP et mis à la disposition des fournisseurs
par le biais des cellules d'exécution de projet.
Tous les acteurs de la dépense (DAF, Contrôleurs
et Comptables publics) font leurs opérations directement dans le
SIGFIP.
41
FIGURE N°4 : FONCTIONNEMENT DU
SIGFIP
DAF
Engagement
Contrôleur Financier
Ordonnancement
SIGFIP
Suivi de la dépense
Comptable public
Prise en charge comptable
II.3. Ordinogramme
Le schéma ci-dessous
représente le processus utilisé pour l'exécution des
dépenses selon la procédure normale à travers le SIGFIP.
FIGURE N° 5 : ORDINOGRAMME DU SIGFIP
SELON LA PROCEDURE NORMALE
- Demande 4 factures pro forma au fournisseur - Le
gestionnaire de crédit remplit le carnet de demandes d'engagement
- Note sur la demande le # de compte CCA
- Indique le pro rata entre le donateur & la
contrepartie selon les pourcentages de
financement de l'accord de crédit
|
Cellule d'exécution du projet (Gestionnaire
du crédit)
|
Direction des questions administratives et financières
(DAF) du Ministère de la santé (MS)
(Autorisation de paiement
déconcentrée/décentralisée
/"sous-
payeur")
|
- Contrôler les documents justificatifs et
d'accompagnement par rapport à la
demande d'engagement
- impression du bon de commande (Original
pour le fournisseur)
- transmission de la copie n° 1 du bon de
commande au contrôleur financier des
projets sanitaires à financement conjoint
(Directeur de la Dette publique)
|
42
Contrôleur Financier
|
- Approbation du bon de commande (Copie n° 1)
- Signature de l'original du bon de commande
- Récupération pour les archives d'une copie
n°1 du bon de commande
approuvé et signé + une copie de la facture pro
forma
- transmission des autres documents au «sous-payeur «
(DAF/MS)
|
DAF du MS
("Sous payeur ")
|
- Emission de l'étiquette du fournisseur à
coller
sur le bon de commande.
- Extrait du BC pour le remettre au fournisseur
- Emission de la déclaration d'expédition qui
doit
être signée, datée et paraphée par
le fournisseur
après avoir indiqué ses préférences
en matière
de méthode de paiement
|
- Reçu du bon de commande et du bordereau
d'expédition en provenance du DAF
- Signature, inscription de la date et paraphe de
la déclaration d'expédition + indication de la
méthode de paiement
- mise en oeuvre du service conformément au
contrat
- après la mise en oeuvre, émission des 3
factures finales certifiées
"Service effectué " sur le dos + signature,
date et paraphe
|
Fournisseurs de biens et de services
|
-Reçu des factures finales certifiées "Service
effectué"
- Emission du projet d'ordre de paiement
Impression de l'ordre de paiement en 3 copies :
- Original (agent comptable)
- Copie n° 1 (DAF)
- Copy n° 2 (Contrôleur financier)
- transmission du dossier au contrôleur financier
DAF du MS
("sous payeur ")
|
43
Contrôleur financier
|
- Approbation et signature des ordres de paiement
- Récupération pour les archives de la copie
N° 2 de
l'ordre de paiement
- Récupération pour les archives d'une copie de la
facture finale
- Visa pour l'impression du bordereau d'expédition
- Transmission du dossier au DAF/MS pour
l'impression du bordereau d'expédition
|
DAF du MS
("sous payeur ")
|
- Impression du bordereau d'expédition du mandat
- Récupération pour les archives de la copie
N°1 de
l'ordre de paiement
- Transmission du dossier après traitement par l'Agence
comptable de la dette publique
|
- Vérification des documents justificatifs
- Signature de l'original du bon de commande
- Visa "Bon à payer " par l'agent comptable
- Le SIGFIP prend les commandes
- Emission des chèques
- Signature des chèques par l'agent comptable ou les
représentants autorisés
- Chèques remis au bureau d'exécution du projet
|
Agence comptable de la dette
publique
(Agent comptable)
|
Bureau d'exécution du projet
|
- Réception des chèques
- enregistrement et copie des chèques
- Bon de livraison des chèques au fournisseur de service
- Entrée dans les comptes du projet
- enregistrement comme demande de fonds à rembourser
(DRF)
- Entrée dans les archives des documents justificatifs
- Suivi de la mise en oeuvre de la dépense au niveau des
directeurs des volets (demande de documents justificatifs)
|
Fournisseurs de biens et de services
|
- Paiement du chèque à la CAA
|
44
L'analyse du SIGFIP a porté sur la notification de
crédits et la procédure de paiement.
Cette analyse a permis de connaître, de comprendre le
fonctionnement du SIGFIP et aussi à montrer l'impact de ce
système sur la gestion des finances publiques en Côte d'Ivoire
plus particulièrement sur les projets de développement comme
celui du projet Santé / KFW.
Cependant, il faut souligner que le SIGFIP a ses forces et ses
faiblesses.
45
Le SIGFIP a été introduit en 1999 afin de
pallier les insuffisances de l'ancien système que nous avons
appelé système classique et d'améliorer ainsi la gestion
des finances publiques.
Le SIGFIP présente des avantages et des limites ou
insuffisances.
Cependant, lorsqu'il y a des faiblesses, il faudrait
suggérer des recommandations afin d'y remédier.
Ainsi, nous apporterons nos critiques et suggestions dans ce
chapitre.
I. CRITIQUES
Ce point se subdivise en deux parties que sont les avantages
et les insuffisances.
Gestion d'un projet de développement selon le
SIGFIP : cas du projet santé / KFW - 36-
I.1. AVANTAGES DU SYSTEME SIGFIP
Le SIGFIP s'inscrit dans le cadre de la réforme visant
à unifier les budgets de dépenses courantes et d'investissement.
Ainsi, les avantages qu'il apporte sont nombreux.
I.1.1 - Au niveau du gouvernement
La mise en place du SIGFIP permet au gouvernement de suivre
à tout moment le niveau d'exécution des dépenses
publiques. En effet, le gouvernement peut suivre en temps réel les
diverses étapes de l'exécution des dépenses prévues
au budget (les dépenses qui sont à la phase d'ordonnancement
comparées à celles qui sont à la phase de paiement, par
exemple).
46
Cela à contribuer au renforcement de la capacité
du gouvernement de suivre et de réduire l'accumulation des engagements
de dépenses (Dépenses Engagées Non
Ordonnancées-DENO) et les arriérés budgétaires.
I.1.2 - Au niveau des services
Cette gestion en réseau entre la DAF, le contrôle
financier et l'agence comptable de la dette publique permet de suivre de
façon méthodique, l'exécution du budget. Des
aménagements peuvent être apportés si le rythme des
paiements est trop rapide à la fin de l'année. Le contrôle
des dépenses s'est amélioré. Aucun paiement ne peut se
faire sans une dotation préalable d'un poste de dépense
engagée. Si un poste de dépense n'est pas entré dans le
système, au début de l'exercice budgétaire, aucun achat ne
peut se faire sur le compte du budget.
I.1.3 - Au niveau des engagements
Ce système présente un budget beaucoup plus
détaillé et très spécifique. L'engagement de la
part bailleur (KFW) se fait au même moment que la part Côte
d'Ivoire (Trésor) ; ce qui permet d'avoir une vue d'ensemble des
deux financements.
I.1.4 - Au niveau de l'Etat et ses fournisseurs
Le SIGFIP permet de renforcer la régularité
fiscale des fournisseurs de l'Etat. Les entreprises qui fournissent à
l'Etat des biens et des services doivent s'être acquittées des
impôts dont elles sont redevables à l'Etat avant qu'elles ne
reçoivent quelques paiements.
Malgré les avantages immenses du SIGFIP, Il comporte
quelques insuffisances.
I.2. INSUFFISANCES DU SYSTEME SIGFIP
Autant, le SIGFIP présente de nombreux avantages,
autant il présente aussi de nombreuses insuffisances.
47
I.2.1 - Dans l'élaboration du budget
Lors de l'élaboration du cadrage budgétaire,
certains ministres ont tendance à prendre automatiquement la limite de
dotation de l'année précédente comme limite du budget
courant, sans évaluation systématique de l'exécution
antérieure. L'on ne fait pas référence à
l'expérience antérieure en matière d'exécution du
budget par rapport à la planification budgétaire de
l'année en cours. En conséquence, les problèmes
antérieurs en matière d'exécution du budget ont tendance
à déborder pour entraîner une mauvaise planification
budgétaire et des écarts répétés entre le
budget exécuté et le budget voté. Cela provient en partie
de la capacité limitée des ministères de tutelle
d'évaluer de manière réaliste leur exécution
antérieure des dépenses comme base de planification pour
l'année en cours.
I.2.2 - Dans le circuit d'exécution du budget
Le circuit d'exécution du budget suit certaines
étapes qui ralentissent indûment l'ensemble du processus. La
procédure normale d'exécution des dépenses publiques par
exemple comporte plusieurs étapes qui vont de l'engagement des
dépenses à l'ordonnancement. Ces étapes sont
complétées par la transmission de documents physiques. De ce
fait, l'ordinateur n'est pas utilisé actuellement de manière
efficace pour simplifier ou supprimer la manipulation de documents physiques,
mais seulement pour enregistrer, suivre et contrôler les transactions
tout au long du processus.
I.2.3 - Délai d'exécution
Le budget est consenti tardivement (18 oct. 05 oct. 29 nov. 09
déc.) avec un montant et une répartition qui ne correspondent pas
toujours aux besoins exprimés par la cellule. Cette situation
entraîne une modification budgétaire qui est très longue,
environ six (6) mois ; ce qui crée un problème au niveau du temps
dans l'exécution du budget (temps très court).
Les retards d'exécution des dépenses sont en
partie aussi la conséquence du renouvellement excessif de DAF, acteurs
clé du processus.
48
L'instabilité politique en Côte d'Ivoire depuis
1999 a conduit à la formation de plusieurs gouvernements et à des
changements fréquents de ministres et, donc, de DAF. Etant donné
que le DAF est nommé par le ministère de l'économie et des
finances, sur proposition du ministère technique, chaque ministre a
tendance à choisir son propre DAF. Ainsi, avec les innombrables
changements de ministres, il y a eu un renouvellement considérable de
DAF. Le SIGFIP n'est pas une procédure facile à maîtriser
pour les nouveaux venus. Alors, les nouveaux DAF sont-ils confrontés
à des difficultés pour remplir les documents. Il y a donc des
retards importants dans l'exécution des formulaires, eu égard au
temps qu'il faut aux nouveaux DAF pour maîtriser le système.
I.2.4 - Le retour d'information (le feed back)
Lorsque les règlements des factures sont faits, la
cellule n'est pas toujours informée et si elle est informée,
c'est soit dans un (1) an, deux (2) ans voire trois (3) ans après la
prise en compte par l'agence comptable de la dette publique. Ce qui ne permet
pas de faire une situation exhaustive des règlements. Cette situation
pose problème lors de la procédure de remboursement car les
photocopies des chèques font partie des éléments
constitutifs voire exigés des dossiers de remboursements par le
bailleur.
Toutes ces insuffisances sont un frein à la mission que
s'est assignée la cellule de projet Santé / KFW. En effet, la
mauvaise planification budgétaire, le circuit d'exécution du
budget qui est trop long, le budget qui est consenti tardivement, ne permettent
pas à la cellule de respecter ses engagements. Ainsi, nous constaterons
le manque d'équipements dans certains hôpitaux, le manque
même d'infrastructures hospitalières.
C'est au regard de toutes ces insuffisances qu'il
est important de formuler des recommandations afin d'améliorer le
SIGFIP.
49
II. SUGGESTIONS POUR UNE AMELIORATION DU SIGFIP
Le système classique a été
remplacé par le SIGFIP depuis 1999. Ainsi, nos suggestions seront
portées sur le SIGFIP.
II.1. Délai d'exécution du budget
Il serait judicieux que la dotation soit mise en place
très tôt (1er trimestre de l'année) pour permettre à
la cellule d'avoir le temps pour l'exécution du budget. Le temps
nécessaire à l'exécution de chaque étape devrait
être réduire et des normes établies avec des sanctions
claires et automatiques, et des mesures d'appoint pour éviter les
retards.
Aussi, il faudrait que la répartition des dotations
respecte ou corresponde aux besoins exprimés par la cellule afin
d'éviter tout le temps, une modification budgétaire.
II.2. Accélération du traitement des
dossiers
Pour une question de rapidité dans le circuit de
paiement, il serait souhaitable que :
La cellule établisse l'engagement visé par
le chef de de projet et le transmette au contrôle financier.
|
ENGAGEMENT
Le contrôle financier vérifie, valide et
transmette le dossier à la DAF. La DAF établisse le mandatement
et le transmette au contrôle financier. Ensuite, le contrôle
financier rencontre la cellule pour constater le service fait ; après
l'attestation du service fait, le contrôle financier transmette le
dossier à la DAF.
|
LIQUIDATION
50
La DAF établisse le bordereau de transmission de mandat
ordonnancé.
|
ORDONNANCEMENT
La DAF remette le dossier à l'agence
co comptable de la dette publique pour le
règlement.
|
PAIEMENT
II.3. La formation
Les réformes ne valent que par la qualité des
hommes qui sont chargés de les appliquer. La réussite de la
réforme peut être liée à la capacité des
hommes et des femmes chargés de la mettre en oeuvre à adopter les
changements. De ce point de vue la formation est un point central de la
réforme. Ainsi, pour permettre aux DAF de maîtriser le SIGFIP
lorsque ceux-ci viennent d'être nommés, il faudrait leur donner
une formation adéquate afin qu'ils aient les aptitudes pour utiliser le
SIGFIP. Aussi, il y a une nécessité de déconcentration de
la connaissance. L'idée qui consiste à former les cadres
supérieurs afin qu'ils assurent la formation de leurs collaborateurs
n'est pas toujours efficace. En intégrant également les agents
d'exécution dans les politiques de formation, on les implique mieux dans
le processus de changement et ils se sentent mieux valorisés et sont
plus dévoués. Le processus étant global, il est donc
nécessaire d'agir sur tous les comportements.
II.4. Mesures d'encouragement à une meilleure
gestion des finances publiques
Les bailleurs de fonds doivent également envisager de
récompenser le pays lorsqu'il atteint, voire dépasse les
objectifs en augmentant progressivement l'aide octroyée,
accélérant ainsi le processus de réforme et
d'assainissement des finances publiques.
51
II.5. Feed back
La cellule doit être rapidement informée du
règlement afin d'avoir toutes les pièces justificatives lors des
procédures de remboursement.
Système intégré de gestion des finances
publiques, le SIGFIP a été conçu pour permettre à
l'Etat de Côte d'Ivoire d'améliorer la gestion de sa
trésorerie tout en accélérant les procédures
d'élaboration et d'exécution du budget et aussi de
maîtriser l'exécution des dépenses publiques.
Cependant, des insuffisances peuvent être
relevées comme les retards dans l'exécution du budget, la lenteur
dans le traitement des dossiers.
Ainsi, des solutions telles que l'accélération
du traitement des dossiers, la formation existent pour améliorer
davantage le SIGFIP.
52
L'introduction du SIGFIP en 1999 a aidé l'Etat de
Côte d'Ivoire à attirer les investisseurs en vue d'un meilleur
développement du pays.
En effet, grâce aux nombreux avantages que le SIGFIP
apporte, la gestion des finances publiques s'est améliorée.
Malgré les multiples avantages du SIGFIP, on remarque
des retards dans l'adoption du budget, la lenteur dans le respect des
délais de paiement, le manque de formation des acteurs du
système.
C'est dans ce sens que nous avons suggéré des
solutions afin que le SIGFIP soit plus performant.
53
Conclusion
Au terme de notre étude, nous remarquons que le
système classique a permis à l'Etat de Côte d'Ivoire
d'avoir une bonne capacité de remboursement et une gestion limpide de sa
trésorerie. Il a facilité aussi la transmission des informations
après les règlements (paiements) à la cellule.
Toutefois, ce système n'était pas
informatisé d'où le risque de pertes d'informations. En outre, le
contrôle était inefficace, ce qui ne pouvait donc pas faciliter le
suivi des dépenses par le gouvernement.
Toutes ces limites vont amener les bailleurs à
être plus rigide dans l'octroi des concours extérieurs. Aussi, une
meilleure gestion est indispensable à toutes entreprises car il y va de
sa survie dans un monde où la concurrence est en perpétuelle
évolution. L'on ne tend plus seulement à la mettre en oeuvre,
mais à l'appliquer en l'améliorant de manière continue.
Ainsi, pour améliorer son système de gestion, l'Etat va
introduire en 1999 le SIGFIP qui est le système intégré de
gestion des finances publiques.
Ce nouveau système va permettre à l'Etat de
Côte d'Ivoire d'être crédible aux yeux des bailleurs de
fonds. En effet, le SIGFIP a posé les jalons d'une transparence dans la
gestion financière de l'Etat. Il a permis d'avoir des budgets beaucoup
plus détaillés et très spécifiques ; ce qui
permet d'avoir une vue d'ensemble des deux financements (Bailleur et
Trésor).
Il a aussi renforcé la régularité fiscale
des fournisseurs de l`Etat.
Au vue de tout ce qui précède, le SIGFIP est un
outil nécessaire voire indispensable pour toute gestion moderne des
finances publiques.
Cependant, il est à noter qu'il présente
quelques faiblesses telles que la mauvaise répartition des dotations,
les retards dans l'adoption du budget, le non prise en compte de tous les
acteurs à la formation de la maitrise du SIGFIP.
54
Alors des efforts réels restent à faire par
l'administration ivoirienne afin de rendre son système de dépense
publique plus efficace.
C'est dans cette optique que nous avons suggéré
des recommandations pour une amélioration de ce nouveau système
qui est le SIGFIP. En effet, nous préconisons que le budget soit mis
à la disposition de la cellule très tôt pour éviter
les retards dans l'exécution dudit budget. Aussi, il faudrait associer
les agents d'exécution dans la politique de formation afin de
maîtriser le SIGFIP.
Enfin, informer la cellule du projet après avoir
effectué les règlements des fournisseurs.
Nous pouvons affirmer que si les recommandations sont suivies,
alors le SIGFIP sera plus performant.
55
56
Listes des annexes
ANNEXE 1 : Décompte
ANNEXE 2 : Etat de paiement
ANNEXE 3 : Conventions du BNETD
ANNEXE 4 : Détails des contrats de
l'ingénieur conseil SANIPLAN
ANNEXE 5 : Notification des crédits
autorisés
ANNEXE 6 : Bordereau de transmission de mandat
ordonnancé
FIGURE 1 : Organigramme de la DIEM
FIGURE 2 : Organigramme de la CELLULE DU PROJET SANTE /
KFW
57
Glossaire
BNETD : Bureau National d'Etude Technique et de
Développement
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement
DM : Deutsch Mark
DSC : Direction de la Santé Communautaire
DRH : Direction des Ressources Humaines
F.CFA : Francs de la Communauté Financière
Africaine
GVT : Gouvernement
HT : Hors Taxes
HTP : Hors Taxes Douanes
KFW : Kreditanstalt Fur Wiederaufbau
PSP : Pharmacie de la Santé Publique
PVRH2 : Programme de Valorisation des Ressources Humaines
phase 2
PASSI : Projet d'Appui au Système de Santé
Ivoirien
TVA : Taxes sur la Valeur Ajoutée
73
Bibliographie
Ouvrage général
DIBY Koffi Charles, Management des services publics en
Afrique : retour d'expérience... des raisons d'espérer,
2ème édition, 2007, Abidjan, Ed. HACHETTE
Rapports
- ASSANDE Assandé Bernard, Rapport
d'activités projet KFW, Oct. 1998, Abidjan.
- BANQUE MONDIALE, Côte d'Ivoire, renforcement de la
gestion et du contrôle des dépenses publiques : revue des
dépenses publiques, 16 Déc. 2003.
- EGOUME Philipe, Procédure d'exécution de la
dépense publique et transparence, 26 Avril 2007, FMI Abidjan.
- HARTIG Ron, Mise en place d'un système
intégré de gestion des finances publiques. L'expérience du
Sénégal : Attentes, Apports et Contraintes liés au
SIGFIP, du 13 au 16 Déc. 2004, Dakar.
- SERY Sitta Florentine, Dossier de présentation des
projets cofinancés. Mars 2003, Abidjan.
Webographie
- AGBANYAN Gustave, Le sigfip dans la gestion
budgétaire en Côte d'Ivoire, 9 Juin 2010,
Http://comptabilite.suite101.fr/article.cfm/le-sigfip-dans-la-gestion-budgetaire-en-cote-divoire
- NOMBRE Sako Marie Gustave, Pratique de la gestion de la
trésorerie : le cas de la MA.BU.CIG, 2007, Http :
// www.mémoireonline.com / sommaires/ economie-finance2.html
74
Table des matières
DEDICACE............................................................................................................
I
REMERCIEMENTS..............................................................................................
II
AVANTPROPOS..................................................................................................IV
SOMMAIRE..........................................................................................................V
SYNTHESE......................................................................................................VI
INTRODUCTION................................................................................................
1
Première partie : ANALYSE DU SYSTEME
CLASSIQUE........................... 8
Introduction.................................................................................
9
Chapitre I: Présentation de la
DIEM................................................................
10
I- Organisation de la
DIEM.............................................................................
10
I.1. Historique.
....................................................................................................
10
I.2.
Mission............................................................................................................
11 I.3.
Fonctionnement...............................................................................................
12 I.3.1-La
direction.................................................................................................
12
I.3.2-La sous-direction des études, de la normalisation et
de la programmation des
investissements..................................................................................................
12 I.3.3-La sous-direction des infrastructures et des
équipements............................ 13 I.3.4-La sous-direction de
la maintenance............................................. 13 I.3.5-Les
cellules et services rattachés à la direction de la
DIEM.................. 14
1) La cellule chargée de la communication et des
partenariats.............................14
2) La cellule d'hygiène
environnementale..............................................14
3) la cellule d'exécution des
projets....................................................................14
4) Le service administratif et financier
............................................................... 15
I.4. Organigramme de la
DIEM.............................................................................15
II- Présentation de la cellule d'exécution
du projet Santé / KFW...................15
II.1.Création...........................................................................................................16
II.2.Mission............................................................................................................17
II.2.1- Réhabilitation des trois cent un (301) formations
de base..........................17
II.2.2- Réhabilitation de quatorze (14) hôpitaux
ruraux........................................17
II.2.3-
Equipements................................................................................................18
II.2.4-
Formation...................................................................................................18
II.3. Organigramme de la cellule d'exécution du projet
Santé / KFW..............19
Chapitre II: Notification de crédits et
procédure de paiement selon le
Système
Classique...................................................... 20
75
I- Analyse du système
classique......................................................................20
I.1. Notification de
crédits...............................................................................
20
I.1.1-Au niveau du
trésor.....................................................................................20
I.1.2-Au niveau du
bailleur..................................................................................21
I.1.3-Situation financière de Santé de base et
d'Hôpitaux ruraux.......................23
1) Santé de
base...................................................................................................23
2) Hôpitaux
ruraux...............................................................................................25
I.2. Procédure de
paiement..................................................................................26
I.2.1- Paiement
local.............................................................................................26
1) Prestations
cofinancées....................................................................................27
2) Prestations non
cofinancées.............................................................................28
I.2.2- Paiement
direct...........................................................................................28
II- Limites du système
classique.......................................................................29
II.1. La notification et la procédure de paiement du
système classique............29
II.1.1- La
notification..............................................................................29
II.1.2- La procédure de
paiement.........................................................................29
II.2. Les composantes du
projet.........................................................29
II.3. La non informatisation du
système...............................................30
Conclusion
partielle........................................................................31
Deuxième partie: IMPACT DU SIGFIP SUR LA
GESTION DES
PROJETS DE
DEVELOPPEMENT.......................32
Introduction...............................................................................
33
Chapitre I: Le SIGFIP, comme outil de gestion des
projets......................34
I- Notification de
crédits....................................................................................34
I.1. Etablissement du budget consacré aux
dépenses d'investissements
Et du programme triennal d'investissement
public.......................................34
I.2. Présentation du budget en conseil des
ministres............................................35
I.3. La conférence
budgétaire.............................................................35
I.4. Le vote du
budget....................................................................36
I.5. L'état des dotations consenties de 1999 à
2008...................................38
II- Procédure de paiement à travers le
SIGFIP...............................................39
II.1. Paiement
local.........................................................................39
II.2. Paiement
direct......................................................................40
II.3.
Ordinogramme........................................................................42
Chapitre II: Critiques et
suggestions................................................................46
I-
Critiques.........................................................................................................46
I.1. Avantages du système SIGFIP
....................................................46
I.1.1-Au niveau du
gouvernement......................................................46
I.1.2-Au niveau des
services............................................................47
I.1.3- Au niveau des
engagements......................................................47
I.1.4- Au niveau de l'Etat et ses
fournisseurs..........................................47
I.2. Insuffisances du système
SIGFIP..................................................47
76
I.2.1- Dans l'élaboration du budget
....................................................................48
I.2.2- Dans le circuit d'exécution du
budget..................................... 48
I.2.3- Délai
d'exécution..............................................................48
I.2.4- Le retour d'information (le Feed
back).....................................49
II- Suggestions pour une amélioration du
SIGFIP...................................50
II.1. Délai d'exécution du
budget...................................................50
II.2. Accélération du traitement des
dossiers.......................................50
II.3. La
formation......................................................................51
II.4. Mesures d'encouragement à une meilleure
gestion des finances
Publiques..........................................................................51
II.5. Feed
back.........................................................................52
Conclusion
partielle....................................................................53
CONCLUSION ...........................................................................................54
ANNEXES......................................................................................................56
Liste des
annexes.......................................................................57
GLOSSAIRE.............................................................................................73
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................74
TABLE DES
MATIERES...............................................................................75
77
|