III.3.Conséquence
du déficit budgétaire sur la croissance économique
L'incapacité des pouvoirs publics de recevoir à
court terme les recettes publiques et dans une moindre mesure l'insuffisance
des réductions des dépenses de l'administration a
entraîné une explosion des déficits budgétaires.
Pour combler ces déficits, les pouvoirs publics ont recours aux avances
de la banque centrale, soit auprès des banques commerciales ou des
secteurs privés non bancaire, soit procédé à
l'endettement extérieur ou encore l'augmentation des impôts.
III.3.1 Le déficit
budgétaire et l'effet inflationniste
Le gouvernement peut financer une augmentation du besoin
d'emprunt du secteur public par la vente des titres à la BNR ou par
les recours direct aux avances de cette dernière. Ce qui lui
évite de placer un montant équivalent de titres sur le
marché financier. Cette création monétaire entraîne
une hausse des dépenses en valeur nominale qui a un caractère
inflationniste sauf si elle a pour contrepartie une augmentation de l'offre
intérieure ou des importations. Donc, il a une relation entre les
déficits budgétaires et la monnaie de la banque centrale.
Dès lors, les politiques monétaires et budgétaires sont
étroitement reliées. Enfin, si la masse monétaire
supplémentaire est distribuée sous forme d'une hausse de revenus
et entraîne une augmentation de besoins de consommation, il en
résultera une accélération de la hausse des prix
d'où on parlera de l'inflation. La hausse
généralisée des prix s'appelle donc l'inflation ; ce
phénomène constitue une des principales préoccupations des
économistes et des décideurs économiques.
III.3.1.1 Evolution de
l'inflation au Rwanda.
L'inflation est mesurée par l'indice des prix à
la consommation (IPC). L'IPC est une moyenne pondérée des
variations des prix d'un panier des biens et services entre une période
dite de base et une période dite coura nte. Il figure parmi les
indicateurs principaux qui permettent d'apprécier la situation
économique d'ensemble et de décider ou de prendre certaines
mesures
Tableau 19: Indice des
prix à la consommation dans la circonscription urbaine de
Kigali : base mars-juin 1989.
Années
|
IPC
|
Taux d'inflation
|
1985
|
116.45
|
1.88
|
1986
|
115.03
|
-1.22
|
1987
|
119.91
|
4.24
|
1988
|
123.70
|
3.16
|
1989
|
124.73
|
0.83
|
1990
|
129.97
|
4.20
|
1991
|
155.47
|
19.62
|
1992
|
170.21
|
9.49
|
1993
|
191.44
|
12.47
|
1994
|
314.0
|
-
|
1995
|
380.71
|
98.87
|
1996
|
408.93
|
7.41
|
1997
|
458.06
|
12.01
|
1998
|
483.53
|
6.22
|
1999
|
474.76
|
-21.42
|
2000
|
493.32
|
3.91
|
2001
|
509.88
|
3.36
|
2002
|
519.99
|
1.98
|
2003
|
558.70
|
7.45
|
2004
|
115.7
|
10.9
|
Source : BNR, département de change.
NB : - pour l'année 1994, IPC est estimé
par le FMI.
- les moyennes annuelles de 1995 et 1997 sont
calculées respectivement sur 9 et 10 mois.
- pour l'année 1994 le taux d'inflation n'a
été publié.
Comme il ressort de ce tableau, l'indice moyen annuel des
prix à la consommation qui avait baissé de 1.07% en 1986, a
enregistré une augmentation de 4.09% en 1987, taux
particulièrement faible par rapport aux taux des pays envoie de
développement non producteurs du pétrole et les autres pays
africains. Après la dévaluation de 40% de FRW intervenue dans le
cadre du programme d'ajustement structurel adopté par l'Etat à la
fin de 1990, une autre hausse sera enregistrée à la fin de 1990
et aura des répercussions sur le niveau général des prix
de l'année 1991. Au cours de cette période, le taux d'inflation
est passé de 4.20% à 19.62%.
Suite à une nouvelle dévaluation de Frw de 15%
en 1992, les prix des produits importés ont progressé de 12.5% ,
alors que ceux des produits mixtes et locaux accusaient respectivement une
hausse de 7.7% et 6.7% , soit un taux moyen annuel de 9.49%. La hausse du
niveau général des prix a atteint 12.47% en 1993, s'est maintenue
au taux moyen mensuel de 1.05% de janvier à mars 1994, juste avant la
rupture de la série de l'indice des prix suite aux tragiques
événements qui ont éclaté en Avril de la même
année. Le taux d'inflation a atteint un niveau considérable en
1995, soit 98.87%, qui a été dû aux
événements catastrophiques de la guerre, du génocide et
des massacres de 1994. Puis, il a ensuite atteint une baisse
considérable de 7.41% en 1996. en 1997, l'inflation a augmenté
jusqu'à atteindre un taux de 12% à cause surtout des produits
locaux dont les prix ont augmenté de 30% à la fin de
l'année. Le taux d'inflation mesure par l'IPC était de 2.1%en
2000, une augmentation substantielle par rapport à celui de 1999 qui
était de -2.1% (une augmentation nette de 3.3%). cela était
principalement dû à la hausse des prix internationaux du
pétrole et de la dépréciation du franc rwandais.
La hausse généralisée observée
depuis 2001 s'est accélérée en 2004 et il y a lieu de
souligner qu'en général elle a continué à prendre
sa source beaucoup plus dans la faiblesse de l'offre sur le marché des
produits locaux même si l'inflation importée consécutive
notamment à la flambée des prix du pétrole n'est pas
négligeable dans les tensions inflationnistes sur le marché
interne des biens et des services de consommation finale. Le taux d'inflation
mesuré par l'indice des prix à la consommation est toujours
croissant d'une année à une autre avec un taux en moyenne de
près de 10.9% sur toute la période sous l'étude. Le taux
d'inflation se définit en effet comme étant le mouvement
persistant à la hausse du niveau général des prix et a
comme conséquence majeure la baisse du pouvoir d'achat de la population.
la conclusion à tirer des statistiques mises en exergue ci-dessus ,
c'est le fait qu'en définitive , l'inflation soit moins due à
l'inflation importé qu'à une combinaison du financement
monétaire du déficit et des récoltes vivrières
moyennes du fait de mauvaise pluviométrie
|