Analyse du déséquilibre économique au Rwanda.( Télécharger le fichier original )par Jean Paul NIYONILINGIYE Université libre de Kigali Rwanda - Licence en économie 2006 |
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE AU RWANDA.
La politique budgétaire qui est la résultante d'une série d'actions menées par l'Etat permet de faire face à la conjoncture économique en s'appuyant sur l'élaboration du budget annuel. Cette politique comprend alors les options choisies et les moyens utilisés pour assurer la pérennité des services publics et les réalisations de différents projets et programme du gouvernement. Ainsi, le but poursuivi dans ce chapitre est surtout de dénicher la manière dont le gouvernement rwandais s'est comporté dans ses finances publiques, en d'autres mots, nous voulons savoir si cette politique a été réellement mise en application au Rwanda. Pour répondre à cette préoccupation, il s'avérerait important de faire usage des statistiques des finances publiques, ces dernières sont établies suivant les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI). Elles couvrent les principaux indicateurs des finances publiques : dépenses publiques, recettes publiques, dons, endettement intérieurs et extérieurs, tous exprimés en francs rwandais et en dollars américains pour quelques données. Pour le cas du Rwanda, les objectifs de la politique macroéconomique, avant comme après la guerre, sont présentés dans le cadre d'un programme à moyen et à long terme, tout particulièrement, après la période d'urgence, le gouvernement, en collaboration avec la BM et FMI, a préparé un programme économique en vue d'asseoir la base d'un développement durable à moyen et à long termes. Le but premier de ce développement est d'opérer une réduction soutenue de la pauvreté au moyen de politiques et de réformes capables de maintenir la croissance économique à des niveaux élevés et soutenables ; tout en mettant en oeuvre des politiques susceptibles d'exercer un effet direct sur la pauvreté. II.1. Aperçu général sur l'économie rwandaiseLa pauvreté au Rwanda a toujours été un phénomène étendu et profond. En effet, elle touche presque tous les segments de la population et s'est aggravée avec le génocide de 1994 qui s'est traduit pour le déclin rapide des principaux indicateurs sociaux. Les statistiques récentes suggèrent une incidence de la pauvreté de plus de 60%, avec des disparités importantes entre les régions et groupes socio-économiques. Quelques facteurs explicatifs de la pauvreté au Rwanda incluent : rareté des terres et fortes densités, démographie galopante, dégradation de l'environnement, mauvaise gouvernance et mauvaise allocation des ressources, faible niveau de productivité et le degré limité de diversification de l'économie. Sur le plan global, le budget rwandais manifeste un déficit chronique. Une telle situation montre à souhait que le déficit budgétaire est une réalité quotidienne et que son ampleur ne permet pas d'espérer des rendements meilleurs. La question de financement et de ses répercussions sur l'économie rwandaise mérite d'être analysée en profondeur. Les méthodes pour réduire les déficits budgétaires avec le soutien de l'opinion, ont varié d'un pays à l'autre reflétant les différences du contexte politique et culturel. La plus part des gouvernements ont commencé à réduire les déficits lors de ralentissement économique , contrairement à l'avis de nombreux économistes pour qui, une récession est plutôt l'occasion pour éviter le stagflation , de relancer les dépenses publiques18(*). Le Rwanda à l'instar des autres gouvernements a adapté des instruments de financement de ses déficits budgétaires. De façon générale, le déficit budgétaire a évolué pendant ces dernières années en s'aggravant suite à une progression plus significatives des dépenses par rapport à celle des recettes. L'augmentation du déficit a été plus forte que la croissance du PIB qui a pratiquement stagné à partir de 1985, pour reprendre la croissance en 1989. Les ratios du déficit/PIB indiquent une tendance dangereuse qui rend les finances publiques irrésistibles à l'élimination du problème structurel. Au cours de l'année 1996, le déficit budgétaire s'est beaucoup accru, le dernier ayant plus que triplé par rapport à l'année précédente (1995). En effet, les dépenses ont augmenté plus rapidement que les recettes en 1996 par rapport à 1995 du fait de l'intense reprise des activités liées à la reconstruction et à la relance des activités dans le pays après le génocide de 1994. Depuis l'an 2000, les objectifs des politiques économiques sont de prévoir le financement adéquat pour la réduction de la pauvreté, Le développement des ressources humaines et la réintégration du programme national en contrôlant le déséquilibre financier. La politique fiscale se concentre sur les meilleures performances de la réalisation des recettes, contrôler les dépenses budgétaires et effectuer les dépenses prioritaires, les recouvrements des arriérés sur des taxes, des dettes rétrocédées et de dividendes provenant des entreprises publiques. * 18 Werner, réduction des déficits budgétaires et contraintes politiques, in problèmes économiques, no 2424,17, mai 1995, p.12-13. |
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