INTRODUCTION
L'élan politique mondial manifesté ces
dernières décennies autour de la lutte contre la pauvreté
montre la gravité avec laquelle se pose la problématique du
développement pour le monde entier. Des sommets mondiaux sur le
développement se succèdent depuis des décennies sans que
la situation de certaines catégories sociales et de certaines parties
du globe ne connaisse une quelconque amélioration. L'Afrique semble
à ce niveau se démarquer du reste du monde. Il est
caractérisé par tous les noms selon l'orientation
politico-idéologique des auteurs : pays du Tiers monde, pays
sous-développés, pays en voie de développement (ou
émergents)..., et tout dernièrement pays pauvres très
endettés pour certains d'entre eux. Pourtant, l'Afrique s'est toujours
débattue pour se tirer de ce mauvais pas ; elle a toujours
composé avec le reste du monde dans l'optique de trouver les voies
susceptibles de la délivrer des mailles du filet du
sous-développement.
En effet, le continent reste un véritable laboratoire
où se sont expérimentées d'innombrables options de
développement. Des programmes et projets de développement pendant
les premières heures des indépendances (décennies 60 et
70), on est en passé aux Programmes d'Ajustement Structurel de la
décennie 80, le souffle du vent de l'Est de la décennie 90 et la
politique de décentralisation à l'entame des années 2000,
l'Afrique croupit toujours dans la misère et semble encore chercher sa
voie.
La problématique du développement, qui est en
même temps celle de la lutte contre la pauvreté, reste un
défi pour l'humanité. C'est dans le souci d'une action
concertée que le sommet du millénaire a été
organisé en septembre 2000 par les Nations Unies et a défini un
certain nombre de politiques connues sous le nom d'Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). Cesnouvelles mesures qui
définissent des objectifs à atteindre et des
échéances pour leurs réalisations sont l'aboutissement de
multiples dispositions. Ces objectifs s'imposent à tous les pays qui
doivent mettre des moyens en oeuvre pour les réaliser.
Mais bien que la pauvreté soit un
phénomène universel, ses manifestations sont variables d'une
région à l'autre. Chaque pays en fonction de sa situation interne
définit sa politique de lutte, ses axes d'intervention. C'est dans cette
optique que le Bénin, à la suite de ses pairs africains et sous
l'impulsion de certains organismes internationaux, a entrepris un certain
nombre de réformes socio-économiques. Le couronnement de cette
volonté se révèle être l'élaboration du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté devenue impérative
pour l'accès aux prestations des organismes d'aide au
développement. Il faut donc initier des politiques sectorielles en
ciblant certains secteurs piliers dont le développement
entraînerait celui du plus grand nombre.
En raison du poids de l'agriculture dans l'économie
nationale et vue la persistance de la pauvreté tant en milieu rural
qu'en milieu urbain, l'Etat béninois s'est donné comme moyen de
lutte contre ce « apartheid international », le
développement de la filière agricole sous tous ses angles. Pour
atteindre cet objectif, le gouvernement a procédé à la
mise en place de plusieurs stratégies et plans. L'une de ces
stratégies est axée sur le développement des
organisations paysannes, des groupements villageois ainsi que toute
association qui se fixe pour objectif le développement local à
travers l'amélioration de la production agricole.
Rémi MANGEARD dans son ouvrage intitulé
Paysans en Afrique stipule que : « c'est en s'organisant
en comité de développement rural et en coopérative que les
paysans améliorent la vie des villageois et développent la
solidarité entre les membres du village ». De ce fait, les
groupements villageois constituent les meilleures formes d'organisations
paysannes, susceptibles de permettre une participation plus large et plus
effective de la population aux activités de production et à la
réalisation des actions favorables à l'amélioration des
conditions de vie. Cette autopromotion des paysans paraît être un
bon créneau pour le développement à la base et par
conséquent mérite qu'une attention particulière lui soit
accordée.
C'est fort de ce constat que le fond international de
développement agricole (FIDA) a décidé d'accompagner le
gouvernement béninois à opérationnaliser ses politiques
macro-économiques notamment celles liées au
développement agricole et ceci à travers les projets et
programmes.
Aujourd'hui, le FIDA intervient à travers un programme
cadre dénommé programme d'appui au développement rural
dont l'objectif est de contribuer de manière significative à
l'allégement de la pauvreté en milieu rurale à travers
l'augmentation des revenus des ménages ruraux et de contribuer à
la création de conditions nécessaires à une croissance
économique durable.
Pour ce faire, il se propose de contribuer au
développement de l'économie rurale à travers la mise en
oeuvre des Activités Génératrices de Revenus (AGR) et de
Micro-Entrepreneur Ruraux MER ; d'assurer le développement d'un
réseau viable de services de financement de proximité et
adaptés aux besoins des pauvres et des promoteurs de MER notamment des
femmes ; de renforcer les capacités des institutions de base et des
acteurs au niveau communautaire et de renforcer la concertation et la synergie
entre les Programmes du FIDA et avec les partenaires stratégiques.
Ainsi après quatre années d'intervention
à l'endroit des groupements villageois pour améliorer la
performance des institutions, une évaluation sur les actions
entreprises parait primordiale.
A travers notre thème : « analyse de
l'état de fonctionnalité des groupements villageois (GV)
appuyés par le projet PADER après quatre années
d'exécution dans la commune de TORRI-BOSITO : une application du
diagnostic participatif », nous projetons appréhender les
effets induits par les actions du projet PADER sur la performance de ces
groupements. De vérifier si les activités des groupements
appuyés pourraient se pérenniser après le retrait du
PADER et ceci du fait que ces groupements ne pensent souvent qu'au gain
quotidien sans se préoccuper du préalable pour asseoir le
fondement, l'organisation, la viabilité des activités de leur
association.
Le présent travail s'articulera autour de quatre
chapitres :
Le premier chapitre sera consacré à la
présentation de la structure d'accueil et la restitution des
observations faites lors du stage ; le second abordera le cadre
théorique, méthodologie de la recherche, le troisième, la
description et les caractéristiques des groupements. Quant au dernier,
une analyse et une discussion par rapport aux résultats des
enquêtes seront faites ainsi que les recommandations à l'endroit
de la structure d'accueil.
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