1.2. 2-2 Revue de la
littérature
2-2-1 Etat des connaissances sur les travaux
antérieurs sur le sujet d'étude
Ici, les résultats de nos recherches nous ont permis
de regrouper les études trouvées sur notre sujet en trois
thématiques : La réforme agricole et réduction de la
pauvreté rurale en Afrique, la classification des institutions de base
(GV, MER, CVD) au Bénin et l'appréciation des effets d'un projet
portant sur les GV/OP.
Sous la première thématique, se retrouvent les
travaux de Souleymana SOULAMA, agrégé de la faculté des
sciences économiques à l'Université de OUAGADJOUGOU (2003)
et ceux des organisations d'appui-conseil au monde rural (la SNV Mali et al,
2008).
Souleymana SOULAMA, dans son article intitulé
groupement villageois : pertinence d'une organisation d'économie
sociale au BURKINA FASO , part de la formule du groupement villageois
(groupement villageois au Burkina Faso et au Bénin, Association
villageoise au Mali et au Sénégal, groupement villageois à
vocation coopérative en Côte-d'Ivoire...) apparue dans les
années 1970 sous le vocable de développement
communautaire pour hisser le groupement villageois au sommet des
moyens de réduction de la pauvreté rurale. Leur objet
s'étend à toute activité économique, sociale et
culturelle visant au bien-être de leurs membres et de la
communauté. En effet, selon l'auteur, le groupement villageois est une
organisation de développement socioéconomique qui associe en son
sein, de manière structurelle l'économique et le social, le
marchand et le non- marchand, le tout, au service du développement
socioéconomique du territoire villageois. Tout cela fait du groupement
villageois une structure de base des stratégies du développement
rural. L'auteur souligne principalement que la performance des dits groupements
est indispensable pour l'atteinte des objectifs qu'ils se sont assignés
et ceux attendus d'eux. Il pose donc la question de savoir si à partir
de l'éventail disponible d'activités productives, le GV arrive
à mettre en oeuvre la combinaison optimale qui lui permette de maximiser
la ristourne sociale à partir de laquelle il peut effectivement
contribuer au développement économique et social. Selon cet
auteur, pour maximiser la ristourne sociale, le GV doit auparavant accomplir
les performances organisationnelles et les performances économiques
à travers les critères suivants : organisation et
structuration, les activités et le partenariat.
Ces organisations d'appui-conseil au monde rural, dans leur
guide d'auto évaluation des Coopératives agricoles de base
(2008), partent du constat selon lequel les organisations paysannes se posent
régulièrement la question de savoir si elles sont sur le bon
chemin, est-ce que les orientations stratégiques prises, les
activités entreprises et notamment les services fournis aux membres
contribuent-ils à une amélioration effective de leur
situation pour construire des outils d'évaluation de la performance
de ces coopératives agricoles de base/organisations paysannes (OP) pour
les accompagner dans cette remise en cause continue. En effet, ces auteurs
soulignent que la réforme agricole qui met au centrelesGV/OP pour
réduire la pauvreté rurale doit s'accompagner des outils
d'évaluation de la performance. Car ces outils permettront aux
animateurs, aux adhérents et surtout aux responsables de
suivi-évaluation d'apprécier facilement l'effet du renforcement
des capacités de gestion, des diverses activités menées et
le chemin qui reste à parcourir. Pour ces mêmes auteurs, les OP
comme toute organisation peuvent être appréhendées selon
trois domaines de compétences :
Ø L'organisation interne: C'est tout
ce qui concerne le fonctionnement interne.
Ø Les services ou les biens fournis par
l'organisation: ce sont les services que la coopérative ou l'OP
offre aux adhérents et qui motivent les hommes et les femmes à
adhérer.
Ø Les relations externes : ce
sont les relations que l'organisation entretient avec d'autres organisations,
d'autres acteurs dans le secteur agricole.
Ces auteurs ont évalué la performance des
organisations paysannes à travers ces trois domaines de
compétence. Pour ces mêmes auteurs, chaque domaine de
compétence exige de chaque organisation paysanne d'avoir des
capacités de gestions essentielles. Pour ces mêmes auteurs, le
renforcement des diverses capacités améliore la performance des
GV/OP. Ils ont utilisé le score moyen pour évaluer la performance
de ces OP. Le score permet de déterminer les domaines de
capacités renforcées ou celles à renforcer pour
l'émergence de ces OP. En effet, pour faire l'évaluation, des
questions sont formulées pour interroger sur les capacités de
gestion essentielles. Les participants à l'évaluation discutent
sur la question et donnent une réponse. Les réponses sont
traduites ensuite en un niveau d'appréciation (SCORE) des
capacités à l'aide d'une grille d'évaluation. Chaque
capacité de gestion aura alors un score.
Une analyse de ces deux approches ne révèle
tellement pas de différence. En effet, la première approche nous
fait reconnaitre simplement que les GV ou OP doivent accomplir des performances
organisationnelles et économiques pour augmenter les revenus des
ménages ruraux adhérents. Donc une vision sur la performance des
GV/OP permet d'avoir une idée sur le revenu des ménages ruraux
et, par surcroit, de prévoir l'amélioration de leur condition de
vie. La seconde approche mentionne que le renforcement des divers domaines de
compétence des GV/OP permet l'amélioration de leur performance.
La deuxième thématique, est soutenue par les
travaux du Centre d'Etudes Economiques de Formation, d'Aménagement et de
Construction (CEFAC) en 2008.
Le Centre d'Etudes Economiques de Formation,
d'Aménagement et de Construction (CEFAC) dans le rapport final
intitulé : « évaluation des institutions de base
dans les anciens villages du PAGER et du PROMIC au Bénin »
présente les fondamentaux dans l'évaluation des GV/OP. Trois
variables (organisation et structuration, technique et économique,
syndical) divisées chacune en des sous-variables sont utilisées
pour évaluer la performance de ces institutions de base. Cela a permis
de les classer selon les critères (durable, en évolution et
déficients). L`IBGG (Indice de bonne gouvernance globale) est
utilisé à cet effet.
Le score est également utilisé pour
déterminer les types et les domaines de capacités à
renforcer.
La troisième thématique est
développée dans le rapport (organisations paysannes et
développement rural au Sénégal) soumis par Alain de Janvry
et Elisabeth Sadoulet à la BM en janvier 2004.
Alain de janvry et ElisabetSadoulet dans leur rapport ont
défini une grille d'analyse du fonctionnement et de la performance des
organisations. La grille d'analyse définie n'est pas tellement
différente de celle des autres citée ci-dessus. Ils soulignent
aussi que la diversité des activités de ces GV/OP rend
très difficile l'établissement des critères communs de
performance.Ils reconnaissent, un peu plus loin dans leur rapport,les
différentes difficultés rencontréespour mesurer les effets
d'un projet portant sur les OP/GV. Pour cela, ils proposent dans la mesure
où un des objectifs de leur projet est le renforcement du fonctionnement
et l'amélioration de la performance des groupements, que les
mêmes indicateurs de fonctionnement (indicateurs de
référence) devraient servir à mesurer, lors d'un passage
ultérieur, l'effet d'un projet.
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