SECTION 2 : Evaluation du potentiel
compétitif de la Tunisie
On se propose d'examiner dans cette section ; les
facteurs qui déterminent la compétitivité d'un pays selon
une optique globale, à savoir la croissance du PIB par habitant en PPA
et le solde commercial de biens en % du PIB, ainsi que l'évolution des
échanges extérieurs en % de PIB, enfin la productivité
globale de facteurs qui constitue l'un des principaux déterminants de
croissance du PIB par tête.
2-1/ croissance du PIB et solde commercial :
Il est question dans cette analyse de voir en quoi la
compétitivité explique la capacité d'une économie
à profiter de la mondialisation.
En analysant le tableau (Annexe 2), les
remarques suivantes s'imposent :
De prime abord, il est fort utile de remarquer que le
degré d'ouverture est influencé dans une large mesure par la
taille de l'économie d'un pays. En effet, plus cette taille est
réduite et plus le pays en question ressent le besoin de s'ouvrir afin
d'accéder à des niveaux de croissance et de développement
plus élevés.
Aussi faut-il soulever que le fait d'appartenir à une
zone et d'avoir un degré de dynamisme joue un rôle fort important
dans l'amélioration du bien-être et le développement d'un
pays sans toutefois être déterminants, il convient à ce
titre de souligner le rôle déterministe de la politique
économique adoptée, de sa cohérence et de sa
capacité à réaliser les arbitrages et les
équilibres requis entre ses différentes composantes.
Enfin concernant la Tunisie, on remarque que malgré un
accroissement du PIB par tête dépassant la moyenne de
l'échantillon, le solde commercial n'a pas suivi du fait d'une relative
détérioration de la balance de biens (-8% contre -11,7%) et ce en
dépit de l'essor qu'a connu le secteur des services accusant ainsi une
légère baisse (-4 % contre -4,3%).
L'enseignement qui ressort de cette analyse est la forte
nécessité pour la Tunisie d'améliorer sa balance de biens
en comptant principalement sur le secteur manufacturier et ce eu égard
à :
- la faible dotation du pays en ressources naturelles.
- la forte dépendance des aléas climatiques du
secteur agricole.
Par ailleurs, l'expérience internationale montre que
les pays ayant les meilleures performances sont ceux où la contribution
du secteur manufacturier est importante d'autant plus que le poids des services
dans l'échange international ne dépasse les 20% des
échanges de marchandises.
2-2 / L'évolution des échanges
extérieurs de biens
Vu L'importance du commerce des marchandises au niveau des
flux mondiaux et son rôle déterminant dans la formation du solde
commercial à l'échelle mondiale et en particulier à celui
de la Tunisie, il convient donc d'analyser l'évolution des
échanges de biens afin d'apprécier au mieux la
compétitivité de l'économie Tunisienne.
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1981 -1986
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1987 -1990
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1991 -1995
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Croissance des exportations en volume
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3,8
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10,8
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6,0
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Croissances des importations en volume
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-0,3
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9,8
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3,7
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Taux de couverture en volume
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45,0
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66,6
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70,1
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Taux de couverture en valeur
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57,6
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71,9
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69,7
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Termes de l'échange
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128,0
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108,0
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99,0
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Evolution des échanges extérieurs
de biens (%)
Compilation IEQ, source : CHELEM
La première remarque qui jaillit de ce tableau, c'est
l'évolution moins rapide de l'importation comparée à celle
des exportations. En effet, durant la période allant de 1981 à
1995 les exportations ont connu un rythme de croissance de 6,9 % alors que
celui des importations n'a enregistré que 4,5 %.
En raisonnant par période, on découvre que les
importations ont connu une baisse de 0,3 % durant la période (1981-1986)
traduisant une faiblesse de l'économie en cette période de
stagnation où les termes de l'échanges atteignaient les 128 %,
vient ensuite, la période (1987-1990) caractérisée par une
forte progression des échanges extérieurs, 10,8 % pour les
exportations et 9,08 % pour les importations malgré une nette
dégradation au niveau des termes de l'échange (108 % contre 128
%).
La troisième période étudiée qui
s'étale de 1991 à 1995, a été marquée par
un ralentissement aussi bien au niveau des exportations que celui des
importations, ayant enregistré respectivement 6 % et 3,7 % ; ceci
peut se comprendre par la conjoncture internationale était
défavorable (guerre du Golfe 1991), de surcroît, les conditions
climatiques difficile qui ont sévi sur le pays (1994 - 1995).
Sur un autre plan, l'évolution des échanges
extérieurs s'est traduite par une amélioration du taux de
couverture tout en accusant une détérioration des termes de
l'échange passant de 1,41 en 1981 à 0,95 en 1995 s'expliquant
par la croissance moins forte des prix à l'exportation par rapport
à ceux des importations (voir graphique 2).
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