La législation haà¯tienne à l'épreuve de la violence conjugale( Télécharger le fichier original )par Sagine BEAUZILE Université publique du sud aux Cayes Haà¯ti - Licence en sciences juridiques 2012 |
2.3.2 Les institutions privéesOutre les institutions publiques, il existe aussi des institutions privées travaillant au niveau national pour le respect des droits de la femme et l'égalité des sexes. Parmi ces institutions privées, nous signalons quatre en fonction de leur renommée : ENFOFANM, KAY FANM, SOFA, FANM YO LA. Ces organisations intègrent le Comité Directeur de la (CONAP) qui est un espace de concertation pour la défense des Droits des Femmes et qui regroupe aussi plusieurs organisations basées hors de Port-au-Prince. 2.3.2.1 ENFOFANMENFOFANM est une organisation de Défense des Droits des Femmes haïtiennes spécialisée dans le domaine de l'information et de la formation des femmes. Créée en 1987, elle est la seule structure féministe qui mette à la disposition du public en général et des femmes chercheuses en particulier un centre de documentations spécialisées pour/par et sur les femmes. Elle estime que l'accès à l'information permettra aux femmes de jouer pleinement leur rôle en qualité d'actrices dans le développement démocratique du pays. EnfoFanm intervient dans quatre domaines: documentation et archives; formation; communication; et plaidoyer en faveur des droits des femmes. 2.3.2.2 KAY FANMKAY FANM est aussi une organisation féminine fondée en 1984 qui reçoit et donne appui aux femmes victimes de violence, et entretient un centre d'hébergement pour les victimes. Elle étend ses activités dans les domaines de la Réhabilitation des femmes et des fillettes violentées, la Promotion des droits des femmes, l'incitation aux initiatives génératrices de revenus et de la formation. L'organisation joue le rôle d'un lobby politique de défense des intérêts des femmes, tout en fournissant des soins et des services essentiels aux femmes haïtiennes qui cherchent refuge après avoir été victimes de violence. Kay Fanm est un des membres fondateurs de la Coordination nationale de plaidoyer pour les droits des femmes. A travers ses activités, elle fournit un accompagnement aux femmes, fillettes et adolescentes victimes d'agressions sexuelles, de maltraitance et de violence conjugale. L'accompagnement se fait tant au niveau des services de soins médicaux et psychologiques, les recours judiciaires et conseils juridiques, la médiation de couple que la thérapie de groupe. Elle met en place des structures économiques telles jardins collectifs, microcrédits, ateliers de production, services de restauration et d'hébergement afin de rendre les femmes autonomes. 2.3.2.3 Solidarité Des Femmes Haïtiennes (SOFA)SOFA est une autre organisation féminine fondée en 1986 qui offre des services intégraux aux femmes et filles victimes de violence à travers le pays. Cette organisation compte plus de 5.000 membres et s'implique dans la lutte contre la pauvreté et dans les soins de santé en Haïti. Elle mène un travail de plaidoyer auprès des pouvoirs publics afin qu'ils prennent en compte les droits des femmes et des populations vulnérables. SOFA travaille dans 21 centres d'accueil pour les femmes victimes de violences. Elle enregistre tous les cas de violence et assure la coordination avec les services d'appui médical, psychologique et juridique. En collaboration avec les écoles, SOFA sensibilise les jeunes à la problématique de la violence faite aux femmes. En outre, elle élabore des programmes éducatifs sur le thème du droit à une vie sans violence, par le biais notamment d'émissions radiophoniques. Enfin, SOFA pousse les décideurs politiques à prendre en compte des intérêts des femmes et des jeunes filles dans la législation haïtienne. |
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