B-1. L'harmonisation de l'intervention des institutions
Au Sénégal, la diversité des institutions
qui ont la charge de la gestion des côtes limite considérablement
l'efficacité de la protection puisqu'il y'a interaction, chevauchements
et lacunes dans la gouvernance côtière. Ce sont les services de
l'administration centrale et déconcentrée, les
collectivités locales et les structures à vocation
régionale qui ont compétences pour gérer ce secteur.
Un nombre important de projets et programmes de dimension
internationale et nationale est mis en place. Et, l'absence d'un cadre
institutionnel cohérent de gestion du littoral atténue leur
efficacité. Ainsi, une harmonisation de leur intervention permettra
d'éviter tous les obstacles de la gestion en l'occurrence les
problèmes de conflits de compétences, les incohérences de
leurs actions. On peut voir des esquisses de solution à ce niveau. Le
problème de conflit de compétences a poussé le
Gouvernement, vu la nécessité de coordonner les actions de ces
différentes structures, à créer, par décret, une
Haute Autorité chargée de la Coordination de la
Sécurité maritime, de la Sûreté maritime, et de la
Protection de l'Environnement marin (HASSMAR).
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Mater !!, droit de l'environnement. THEME : La
gestion de l'environnement sur le Domaine Public Maritime au
Sénégal : Etude
de la Grande Côte. Présenté par
Malick SANOKHO
L'inexistence d'un cadre institutionnel cohérent de
gestion du littoral a pour conséquence de rendre inapplicables les
mesures nationales de sauvegarde mais aussi les engagements internationaux
souscrits par le Sénégal. Dans ce dernier cas de figure, on peut
citer l'exemple de la Convention d'Abidjan ratifiée par l'Etat
sénégalais. En effet, le cadre fédérateur de la
Convention d'Abidjan ne peut être opérationnel si, au plan
national, il n'existe pas un cadre de gestion intégrée du
littoral à l'image de la Mauritanie, avec notamment : un cadre
institutionnel cohérent de gestion du littoral ; un cadre de suivi du
littoral (observatoire).
Des efforts sérieux doivent être entrepris pour
arriver à une gestion institutionnelle cohérente. Il est
important qu'il y'ait un cadre global de gestion et d'aménagement des
zones côtières afin d'éviter les réponses
isolées et les conséquences qui pourraient en découler.
C'est pour cela qu'il est nécessaire que le Sénégal
s'engage dans une politique de gestion intégrée des zones
côtières.
B-2. L'harmonisation de l'intervention des citoyens
à travers des organisations locales
L'application des conventions internationales post-Rio a
légitimé l'intervention de nouveaux acteurs dans le domaine de la
gestion de l'environnement et des ressources naturelles au
Sénégal. Ainsi, à coté des pouvoirs publics,
plusieurs organisations locales ont été créées par
des citoyens pour atténuer les atteintes causées par la pollution
de leur environnement. On peut citer ; entres autres, l'Association
Sénégalaise des Amis de la Nature (ASAN), SOS Littoral.
Cependant, aucune de ses associations n'impliquent totalement les citoyens du
quartier ou de la localité qui a suscité sa création.
Au regard du graphique ci-dessous, seulement 20% des
enquêtés pensent que les citoyens sont impliqués
suffisamment dans le dispositif organisationnel de gestion du littoral et de
l'environnement. Par contre, les 4/5 soit 80% des personnes
enquêtées disent que l'implication reste insuffisante.
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Mater !!, droit de l'environnement. THEME : La
gestion de l'environnement sur le Domaine Public Maritime au
Sénégal : Etude
de la Grande Côte. Présenté par
Malick SANOKHO
Graphique 3: Appréciation de l'implication
des populations
pensez-vous que l'implication des citoyens dans la
gestion est insuffissante ?
20%
Oui Non
80%
Source : Enquête mémoire Master II
environnement, FSJP ; M. SANOKHO
Les associations de défense de l'environnement ne
regroupent que très peu d'individus, souvent elles composent un groupe
d'amis habitants dans la même rue. En vue d'une efficacité
d'actions des organisations locales, il est nécessaire d'avoir un cadre
de concertation commune pour tous les acteurs sous la direction des pouvoirs
publics. Ce cadre permettra aux populations s'impliquer à travers des
réunions de quartier ou conseils de quartier comme le cas de saint
louis, et de solutionner les contraintes de proximité. La
pluralité des organisations traduit un détournement d'objectif de
protection au profit de satisfaire les intérêts personnels. Il
convient donc, de coordonner les interventions pour mieux asseoir la politique
publique de protection du littoral.
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