III.3. Stratégie thérapeutique :
III.3.1. Régime diététique :
Dans tous les cas où il y a indication de traitement,
la première mesure à proposer consiste à modifier
l'alimentation des patients. Le traitement diététique repose sur
la réduction globale de l'apport en graisses, l'augmentation du rapport
des acides gras insaturés, la réduction de l'apport en
cholestérol, un régime normolipidique, un régime
hypocalorique en cas de surpoids, et la réduction de l'apport en
certains sucres rapides et en alcools (Thissen, 1999).
Le plus souvent, une activité physique
régulière et progressive est conseillée. Le traitement
d'une maladie sous-jacente (diabète, etc.) doit également
être entrepris. En dehors de certaines formes primitives qui doivent
être traitées d'office, un traitement médicamenteux
à base d'hypolipidémiants ne doit être envisagé
qu'après l'échec d'un régime correctement suivi
(Morin et al., 2003).
III.3.2. Traitement à base de
probiotiques :
Chez les gallinacés, des études
ont montré l'effet positif de l'apport des probiotiques dans la ration
sur le métabolisme des lipides sanguins. Le paramètre le plus
étudié est le taux de cholestérol. Alors chez le lapin,
peu d'études ont montré que l'ingestion du yaourt réduit
la cholestérolémie des animaux. Par ailleurs, chez le rat, assez
de travaux scientifiques ont montré une nette influence des probiotiques
sur le métabolisme lipidique (Idoui, 2008).
Des tests in vitro ont montré une
réduction du taux du cholestérol dans un milieu de culture avec
certains Lactobacillus. Plusieurs hypothèses ont
été mises pour expliquer ce fait, comme l'assimilation du
cholestérol par les bactéries ou l'hydrolyse des sels biliaires
conjugués (Izquierdo, 2009). Cependant
Taranto et al., en 1998 ont mis en
évidence l'effet hypocholestérolémiant de Lb. reuteri
CRL1098 consommé à 104 cellules par jour pendant
7 jours par des souris hypercholestérolémiques dont la teneur
totale en cholestérol a diminué de près de 40 % à
la fin du traitement.
Dans une autre étude, les concentrations en acides
biliaires et la proportion d'acides biliaires déconjugués dans
des échantillons sanguins et de contenu digestif ont été
comparées chez des souris gnotoxéniques sans lactobacilles et
chez ces mêmes souris colonisées avec des souches de lactobacilles
(Lb. delbrueckii et Lb. fermentum ). La proportion de sels
biliaires déconjugués et l'activité « bile salt
hydrolase » (BSH) sont considérablement augmentées dans le
contenu de l'intestin grêle des animaux hébergeant des
lactobacilles (Drouault et Corthier, 2001).
Des études ont été
réalisées sur des humains pour tester l'influence de la
consommation des produits laitiers fermentés sur le taux de
cholestérol sanguin, mais les résultats n'ont jamais
été concluants (Izquierdo, 2009). Gilliland a
montré que plusieurs bactéries, notamment Lb. acidophilus
et Bf. longum, sont capables de limiter le taux de
cholestérol sanguin chez des porcs nourris avec un régime riche
en cholestérol. Ces mêmes bactéries sont capables
d'assimiler le cholestérol in vitro en présence de
taurocholate de sodium. Une partie de ce cholestérol assimilé
(environ 20%) a notamment été retrouvée dans la membrane
cellulaire de ces bactéries lactiques (Drouault et Corthier,
2001).
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