MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES
=*=*=*=*=*=
|
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
=*=*=*=*=
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SECRETARIAT GENERAL
=*=*=*=*=*=
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Année Académique
2009-2010
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ECOLE NATIONALE DES REGIES FINANCIERES
=*=*=*=*=*=
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DIRECTION GENERALE
=*=*=*=*=*=
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DIRECTION DES ETUDES ET DES EVALUATIONS
=*=*=*=*=*=
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Mémoire de fin
d'études
Pour l'obtention du
diplôme du cycle A de l'Ecole Nationale des Régies
Financières
Option :
Fiscalité
LES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES
INVESTISSEMENTS : QUELLES STRATEGIES POUR UNE AMELIORATION DE LEURS
CONTRIBUTIONS FISCALES ?
Thème :
Présenté et
soutenu publiquement par :
BASSINGA Noël Jean Romuald
Zomassou
Mars 2010
|
Directeur de
Mémoire
KONVOLBO Moussa
Inspecteur des Impôts
en service à la Direction des Grandes
Entreprises
|
Propositions de reformulation
Thème :
La contribution fiscale des entreprises agréées au code des
investissements : état des lieux et perspectives
Thème Le
bilan de la contribution fiscale des entreprises agréées au code
des investissements et les perspectives
Première partie :
contribution fiscale des entreprises agréées au code des
investissements
Avertissement
Les analyses et les conclusions de ce mémoire sont
formulées sous la seule responsabilité de son auteur.
L'Ecole Nationale des Régies Financières
n'entend donner ni approbation ni improbation aux opinions qui y sont
émises.
***000 000000***
Dédicace
Nous dédions ce
mémoire :
· A Dieu le père tout puissant pour nous avoir
éloigné de la maladie et des problèmes tout au long de
notre formation ;
· à notre père pour nous avoir inscrit
à l'école et assuré nos études ;
· à notre mère pour son amour et son soutien
indéfectible ;
· à notre grand frère Ismaël pour son
encouragement et son exemple de ténacité qui nous ont toujours
inspiré;
· à notre épouse Asséttou, nos filles
Urielle et lévana pour l'amour qu'elles nous portent.
Qu'ils voient en ce mémoire le franchissement
d'une étape de notre carrière dont ils contribuent tous au
succès !
***000 000000***
Remerciements
Nous remercions sincèrement notre Directeur de
mémoire Monsieur Moussa KONVOLBO, pour son orientation, ses
précieux conseils et sa disponibilité tout au long de la
conception et de la réalisation de ce travail malgré ses
multiples occupations professionnelles.
Nous remercions toutes les personnes qui par leurs divers aides
(en conseil et orientation, en lecture, en tirage) ont permis la
réalisation de cette oeuvre. Il s'agit notamment de :
ü M. G. Bruno DABIRE, inspecteur des impôts en service
à la DME-C ;
ü M. Ambroise BAZIE, inspecteur des impôts en service
à la DME-C ;
ü M. Christophe BAKO, inspecteur des impôts en service
à la DVE;
ü M. Léonard BADO, inspecteur des impôts en
service à la DLC ;
ü M. Abdramane OUEDRAOGO, Directeur du Centre des Guichets
Uniques ;
ü M. Amidou ZOPOULA, agent en service à la
DGE ;
ü M. Jonas DABOUE,.....
Nos remerciements vont également à l'ensemble des
Chefs et agents de services de la DGE, de la DME, du CGU où nous avons
mené nos travaux de recherche.
Nous remercions également l'ensemble des étudiants
de la promotion 2008-2010 de l'ENAREF option fiscalité pour l'ambiance
et l'entente qui ont prévalu au sein du groupe tout au long de la
formation.
Nous remercions enfin tout le corps professoral de l''ENAREF pour
la qualité de la formation reçue.
QUE DIEU VOUS BENISSE !
LISTE
DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AN
|
:
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Assemblée Nationale
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Art
|
:
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Article
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BF
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:
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Burkina Faso
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BL
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Budgets locaux
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BM
|
:
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Banque Mondiale
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BN
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Budget National
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C.Inv
|
:
|
Code des Investissements
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CEFORE
|
:
|
Centre de Formalité des Entreprises
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|
CEMAC
|
:
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
|
CERDI
|
:
|
Centre d'Etudes et de Recherches sur le développement
international
|
CET
|
:
|
Code de l'Enregistrement du Timbre et des Valeurs
Mobilières
|
|
Cf
|
:
|
Confère
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|
CFA
|
:
|
Communauté Financière Africaine
|
|
|
|
CGI
|
:
|
Code Général des Impôts
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|
CGU
|
:
|
Centre des Guichets Uniques
|
|
|
|
|
CI
|
:
|
Code des Impôts
|
|
|
|
|
|
CNI
|
:
|
Commission Nationale des Investissements
|
|
|
|
CNSS
|
:
|
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
|
|
|
|
CPI
|
:
|
Conseil Présidentiel pour l'Investissement
|
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|
|
CSI
|
:
|
Contribution du Secteur Informel
|
|
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|
DDET
|
:
|
Direction des Domaines de l'Enregistrement et du Timbre
|
|
DGD
|
:
|
Direction Générale des Douanes
|
|
|
|
|
DGE
|
:
|
Direction des Grandes Entreprises
|
|
|
|
DGI
|
:
|
Direction Générale des Impôts
|
|
|
|
|
DME
|
:
|
Division des Moyennes Entreprises
|
|
|
|
ENAREF
|
:
|
Ecole Nationale des Régies Financières
|
|
|
|
etc
|
:
|
et cetera (et le reste)
|
|
|
|
|
|
FCFA
|
:
|
Francs Communauté Financière Africaine
|
|
|
|
FMI
|
:
|
Fond Monétaire International
|
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|
GUF
|
:
|
Guichet Unique du Foncier
|
|
|
|
|
IBICA
|
:
|
Impôt sur les Bénéfices Industriels,
Commerciaux et Agricoles
|
|
IBNC
|
:
|
Impôt sur les Bénéfices Non Commerciaux
|
|
|
|
IDE
|
:
|
Investissements Directs Etrangers
|
|
|
|
IFU
|
:
|
Identifiant Financier Unique
|
|
|
|
|
IMFPIC
|
:
|
Impôt Minimum Forfaitaire sur les Professions Industrielles
et Commerciales
|
IRF
|
:
|
Impôt sur les Revenus Fonciers
|
|
|
|
|
IRVM
|
:
|
Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières
|
|
|
|
IUTS
|
:
|
Impôt Unique sur les Traitements et Salaires
|
|
|
|
KM
|
:
|
Kilomètre
|
|
|
|
|
|
|
MAEP
|
:
|
Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs
|
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|
MCIA
|
:
|
Ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat
|
|
|
MCPEA
|
:
|
Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et
de l'Artisanat
|
MEBF
|
:
|
Maison de l'Entreprise
|
|
|
|
|
MEF
|
:
|
Ministère de l'Economie et des Finances
|
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|
N°
|
:
|
Numéro
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|
NP
|
:
|
Non prélevé
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|
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
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OP. cit
|
:
|
Opere Citato (déjà cité)
|
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P
|
:
|
Page
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PIB
|
:
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Produit Intérieur Brut
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PM
|
:
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Premier Ministère
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PRES
|
:
|
Présidence
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|
|
|
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|
PVD
|
:
|
Pays en Voie de Développement
|
|
|
|
RCCM
|
:
|
Registre de commerce et du Crédit Mobilier
|
|
|
|
TBM
|
:
|
Taxe de Biens de Mainmorte
|
|
|
|
|
TDT
|
:
|
Taxe de Développement Touristique
|
|
|
|
TPA
|
:
|
Taxe patronale et d'Apprentissage
|
|
|
|
TVA
|
:
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
|
|
|
|
UEMOA
|
:
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES
CONTRIBUTIONS DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS A LA
MOBILISATION DE RECETTES FISCALES
4
CHAPITRE I : PRESENTATION DES INCITATIONS
FISCALES CONTENUES DANS LE CODE DES INVESTISSEMENTS
5
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNEES
STATISTIQUES SUR LES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES
INVESTISSEMENTS
14
DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES POUR
UNE AMELIORATION DES CONTRIBUTIONS FISCALES DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES
INVESTISSEMENTS
27
CHAPITRE I : NECESSITE D'UN CONTROLE DES
ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS
28
CHAPITRE II : REVISION DU SYSTEME FISCAL
BURKINABE ET HARMONISATION DES CODES DES INVESTISSEMENTS DANS L'ESPACE
COMMUNAUTAIRE
37
CONCLUSION
46
INTRODUCTION
La plupart des pays d'Afrique en voie de développement
se sont engagés depuis leurs indépendances dans un processus de
développement sous l'impulsion des institutions de Bretton Woods que
sont le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale
(BM).
Les premières assistances apportées par le FMI
et la BM étaient sous forme d'aides remboursables et
généralement utilisées pour alimenter les budgets de
fonctionnement. L'Etat, présent dans tous les secteurs
d'activités, jouait un rôle important dans le processus de
développement économique et social.
Aujourd'hui, le processus de mondialisation de marché
à inspiration libérale impose aux Etats de se dessaisir des
activités dites productives au profit du secteur privé reconnu
plus dynamique.
Pour mieux assurer le développement économique
à travers le secteur privé la quasi-totalité des pays
africains ont mis en place des dispositifs d'incitation à
l'investissement afin d'affecter le choix des agents économiques et
orienter l'activité économique vers des secteurs
d'activités ou des zones spécifiques.
Ainsi, « la méthode la plus
utilisée...est le recours aux dérogations fiscales. Ces
dernières consistent à accorder des régimes
préférentiels, sous forme de baisse de taux de taxation,
d'exonération totale ou sous plusieurs autres formes se traduisant
généralement par une baisse de la charge fiscale supportée
par les agents économiques visés. Le choix de cet
instrument relativement facile s'explique par plusieurs raisons, notamment, sa
facilité comme alternative aux réformes structurelles et sa non
dépendance du budget général de l'Etat. Les incitations
fiscales ont cet avantage (du moins apparent) de ne pas constituer une charge
directe pour le budget de l'Etat »1(*).
Au Burkina Faso (BF), cette pratique a constitué le
moyen privilégié pour dynamiser l'activité
économique, relancer l'investissement et accroître
l'attractivité vis-à-vis des investissements directs
étrangers (IDE). Ces ambitions ont conduit à l'adoption d'un code
des investissements (C.Inv) par la loi N° 62-95/ADP du 14 Décembre
1995 ; laquelle a été modifiée par la loi N°
15-9/AN du 17 Avril 1997 et par la loi de finances N° 27-99/AN du 25
Novembre 1999.
Même si des résultats encourageants ont
été enregistrés après plus d'une dizaine
d'années de promotion des investissements par des mesures d'incitation
fiscale, leur efficacité sur le niveau des investissements est de plus
en plus mise en doute. Un des constats visibles est que les incitations
fiscales basées sur les exonérations d'impôts constituent
en elles-mêmes une porte ouverte aux investisseurs pour se soustraire
à l'impôt tout en réalisant de bonnes affaires.
Du reste, au regard de la place importante qu'occupent les
recettes fiscales dans le budget du Burkina2(*), une attention particulière mérite
d'être observée sur l'efficience des mesures fiscales incitatives.
C'est pour cette raison que nous nous sommes engagés à mener
notre étude sur le cas des incitations fiscales prévues par le
C.Inv.
En effet, plusieurs textes régissant le climat des
affaires au BF offrent des mesures fiscales incitatives qui se résument
généralement en des exonérations d'impôts. La
restriction de l'étude au C.Inv permettra, à notre avis, de
généraliser les résultats obtenus à l'ensemble de
ces textes.
Même si des recherches antérieures ont
proposé des mesures palliatives à la question des incitations
fiscales au BF, nous pensons que tous les aspects liés à cette
question n'ont pas encore été développés. C'est
pour cette raison que notre étude se formalise à travers le
thème : « Les entreprises
agréées au Code des Investissements : quelles
stratégies pour une amélioration de leurs contributions
fiscales ? »
L'intérêt d'une stratégie s'impose car la
dépendance manifeste des entreprises vis-à-vis des
exonérations pourrait conduire à des faillites si toutes les
solutions proposées sont appliquées immédiatement par
l'Etat. Aussi, dans un environnement de concurrence économique entre les
pays, la suppression rapide de ces mesures ralentirait à coup sûr
les investissements productifs au BF. Cela conduit à la question
sous-jacente de notre thème à savoir : Quelles sont
les mesures fiscales à prendre pour améliorer la participation,
des entreprises agréées au code des investissements, à
l'accroissement des recettes fiscales?
Afin d'apporter des réponses à cette question
nous avons émis deux hypothèses que nous avons cherché
à vérifier.
Dans un premier temps, nous sommes allés sur le
postulat que la contribution des entreprises agréées au code des
investissements à la création de la richesse nationale est
insuffisante par rapport aux avantages fiscaux qui leurs sont offerts.
C'est ainsi que nous avons effectué des analyses à partir des
données reçues du Centre des Guichets Uniques (CGU) situé
au sein de la Maison de l'Entreprise (MEBF) et des données
collectées à la Direction Générale des Impôts
(DGI) plus précisément à la Direction des Grandes
Entreprises (DGE) et la Division des Moyennes Entreprises du centre (DME-C).
L'avantage de notre démarche est d'avoir pu, à partir d'un
échantillon d'entreprises agréées au C.Inv, faire le
rapprochement entre les intentions de ces entreprises et leurs comportements
réels.
Dans un second temps, nous avons émis
l'idée selon laquelle un contrôle fiscal régulier des
entreprises agréées au C.Inv et une relecture des avantages
fiscaux peuvent améliorer leurs contributions fiscales. Sur la
base d'informations et suggestions collectées auprès de personnes
ressources à la Commission Nationale des Investissements (CNI) et
à la DGI, nous avons proposé des solutions évolutives qui
permettraient aux entreprises et à l'Etat de supporter la transition qui
devrait conduire à reformuler les politiques d'incitations fiscales.
L'accent a cependant été mis sur un contrôle
régulier de ces entreprises pendant cette transition.
Nous tenons à porter en remarque que les données
reçues du CGU et de la DGI sur la situation des entreprises
agréées au C.Inv présentent des dissemblances sur la
période allant de 1996 à 2000. Néanmoins, cela n'a pas
entravé les conclusions que nous avons tirées.
Notre étude se présentera comme suit :
Dans une première partie, nous ferons l'état des
lieux des contributions des entreprises agréées au C.Inv à
la mobilisation de recettes fiscales.
Nous proposerons, dans une seconde partie, des perspectives
pour une amélioration des contributions fiscales des entreprises
agréées au C.Inv.
PREMIERE PARTIE :
ETAT DES LIEUX DES CONTRIBUTIONS DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS A LA MOBILISATION DE RECETTES FISCALES
Cette partie a pour objectif, dans un premier temps, de
présenter les avantages fiscaux offerts par le C.Inv (Chapitre I). La
démarche entreprise consiste à définir des termes
spécifiques du sujet pour aboutir à la présentation des
garanties générales et avantages spécifiques offerts aux
investisseurs au BF.
Il s'agira, dans un second temps, de faire une analyse des
données sur les entreprises agréées au C.Inv (Chapitre
II). Pour mener cette analyse, nous allons d'abord utiliser les estimations
effectuées par les entreprises agréées au C.Inv. Par la
suite, les informations supplémentaires collectées sur ces
entreprises ne concernent que la fiscalité intérieure. L'avantage
de cette démarche est que les conclusions tirées sur cette partie
des ressources3(*) de l'Etat
interpelleront déjà sur la nécessité de trouver des
solutions efficaces.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES INCITATIONS FISCALES
CONTENUES DANS LE CODE DES INVESTISSEMENTS
Il s'agira de définir le rôle de l'impôt et
les fondements des incitations fiscales (section I). Ensuite, de
présenter les incitations fiscales du C.Inv (section II).
Section I : Rôle de
l'impôt et fondements des incitations fiscales
La présentation des fondements des incitations fiscales
nécessite que nous définissions l'impôt et que nous
donnions les différents rôles qui lui sont dévolus.
Paragraphe I :
Définition et rôle de l'impôt
A/ Définition
La définition moderne de l'impôt est celle
donnée par Lucien MEHL et Pierre BELTRAME en ces termes :
« l'impôt est Une prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit
privé, voire de droit public, d'après leurs facultés
contributives, par voie d'autorité, à titre définitif et
sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges
publiques ou à des fins d'intervention de la puissance
publique »4(*)
De cette fonction on retient que l'impôt moderne
présente trois caractéristiques essentielles :
c'est-à-dire qu'il est un acte de puissance publique, il est un
prélèvement définitif sans contrepartie et il a une
finalité publique (le triple rôle de l'impôt :
financier, économique et social).
B/ Rôle de l'impôt
La science fiscale ou fiscalité dénombre trois
rôles de l'impôt :
1) Rôle financier
Le rôle financier est le rôle classique de
l'impôt qui consiste à apporter des ressources financières
à l'Etat pour couvrir les dépenses publiques.
2) Rôle social
L'impôt doit être établi de manière
à permettre l'équité et la justice fiscale lesquelles
contribuent à la justice sociale. Pour ce faire, l'impôt doit
être établi en fonction de la capacité contributive de
chaque citoyen. Aussi, une partie du produit de l'impôt doit être
utilisée pour soutenir les couches les plus défavorisées
de la population.
3) Rôle économique
Le rôle économique de l'impôt
« marque le passage du neutralisme fiscal à
l'interventionnisme de l'Etat »5(*). Il est non seulement un instrument de stimulation des
investissements mais aussi un moyen de leur orientation. L'Etat à
travers sa politique fiscale soutient le développement économique
et particulièrement le développement des investissements
productifs.
Quels sont alors les fondements des incitations
fiscales ?
Paragraphe II : Fondements
des incitations fiscales
Avant de donner les fondements des incitations fiscales, il
est nécessaire de donner une définition de l'incitation
fiscale.
A/ Définition de
l' "incitation fiscale"
« Une incitation fiscale est une
réduction temporaire ou permanente, partielle ou totale de la charge
fiscale accordée à des agents économiques, à un
secteur économique ou social ou à toute activité
habituellement taxée »6(*)
Les incitations fiscales sont un ensemble de dispositions
édictées pour former un système de stimulations fiscales
propres à impulser le développement de certains secteurs ou
à faciliter la réalisation d'objectifs économiques
fixés par le gouvernement. Elles consistent à accorder des
régimes préférentiels, sous forme de baisse de taux de
taxation, d'exonération totale ou sous plusieurs autres formes se
traduisant généralement par une baisse de la charge fiscale
supportée par les agents économiques visés.
Les incitations fiscales trouvent leur justification dans les
effets positifs multiples supposés être engendrés par leurs
institutions. Il paraît de ce fait nécessaire de connaître
les fondements de ces incitations fiscales.
B/ Fondements des incitations
fiscales
Les fondements des incitations fiscales sont
généralement d'ordre économique et socioprofessionnel.
1) Fondements économiques des
incitations fiscales
Elles consistent à l'attraction des capitaux
privés afin de les investir dans des domaines divers notamment dans
l'industrie.
a) Attraction des capitaux
privés
Le besoin de financement des activités dans les pays
conjugué avec la raréfaction de ressources financières
dont disposent les Etats a rendu nécessaire l'attraction de capitaux
privés nationaux et étrangers.
En effet, le secteur privé devrait constituer le moteur
du développement économique et social des pays en voie de
développement (PVD) ce qui explique le retrait de l'Etat dans certains
secteurs d'activités de l'économie.
Le maniement de la fiscalité en vue d'attirer les
capitaux privés dans notre pays semble juste dans son principe surtout
si cette politique est axée vers le capital privé local et
favorise le développement de l'industrie.
b) Industrialisation
De nombreux pays développés doivent leur
prospérité au secteur industriel. Pour certains pays moins
avancés, l'industrialisation parait comme une voie incontournable vers
le développement. Cela se justifie si l'industrie est tournée
vers la transformation des produits locaux en produits finis. La valeur
ajoutée retirée de cette transformation est plus importante que
celle issue des ventes de matières brutes.
Le développement économique passe donc par le
développement d'un tissu industriel basé sur la valorisation des
produits locaux.
A ces fondements économiques des incitations fiscales
s'ajoutent les fondements socioprofessionnels.
2) Fondements socioprofessionnels
Ils concernent essentiellement la promotion de la formation
professionnelle et de l'emploi.
a) Promotion de la formation
professionnelle
L'incitation fiscale en faveur de la promotion à la
formation professionnelle constitue une mesure judicieuse en ce sens qu'elle
permet de renforcer les capacités professionnelles des employés
améliorant ainsi la qualité de la main d'oeuvre nationale.
Elle pourrait dans certaines circonstances aider les pouvoirs
publics, dans leurs politiques de formation professionnelle comme alternative
au système d'enseignement général, à travers la
contribution du secteur privé.
b) Création d'emplois
L'enjeu majeur pour la plupart des PVD consiste à
encourager la création d'emplois et la réduction du chômage
par l'octroi d'avantages fiscaux aux entreprises créatrices d'emplois.
Ces incitations sont généralement sous forme de réduction
des charges sociales et d'impôts sur le revenu.
Les fondements des incitations fiscales vus ci-dessus se
retrouvent dans le C.Inv du BF.
En plus de ces faveurs à l'investissement
déjà présentées, notre C.Inv propose d'autres
formes d'incitations à l'investissement qui nécessitent
d'être connues.
Section II : Incitations fiscales du code des
investissements
Le C.Inv a été institué par la loi
N° 62-95/ADP du 14 décembre 1995. Il a été
modifié successivement par la loi N° 15-97/AN du 17 avril 1997 et
par la loi de finances N° 27-99/AN du 25 novembre 1999.
« Le Code des Investissements a pour objet la
promotion des investissements productifs concourant au développement
économique et social du Burkina Faso. »7(*)
Est considéré comme investissement productif,
tout investissement devant permettre l'exercice d'une activité de
production, de conservation, de transformation d'une matière
première ou de produits semi-finis en produits finis, de prestations de
services. Les activités exclusivement commerciales ou de recherche et
d'exploitation minières ne sont pas concernées par les avantages
que propose le code.
L'objectif de notre étude n'est
pas de passer au peigne fin tout le C.Inv. Nous voulons tout simplement montrer
les garanties offertes aux investisseurs. Ensuite, présenter les
différents régimes privilégiés et les avantages
correspondants.
Paragraphe I : Garanties
générales aux investisseurs
A/ Bénéficiaires
Il s'agit des personnes physiques ou morales, quelle que soit
leur nationalité, régulièrement établies au BF.
Elles sont assurées des garanties générales constituant le
régime de droit commun du présent C.Inv à condition de
respecter des dispositions spécifiques concernant la politique
économique et sociale de l'Etat, notamment la protection de la
santé et de la sécurité publique, la protection sociale et
la sauvegarde de l'environnement.
Toutefois, les entreprises doivent être
régulièrement constituées8(*) et se faire délivrer au préalable une
autorisation par le Ministre chargé de l'industrie.
B/ Garanties
Les investissements productifs dans le domaine industriel sont
librement effectués au BF à condition d'avoir une autorisation
préalable d'implantation délivrée par le Ministre
chargé de l'industrie, de respecter la politique économique et
sociale de l'Etat, notamment la protection de la santé et de la
sécurité publique, la protection sociale et la sauvegarde de
l'environnement.
En outre, il est garanti aux entreprises
régulièrement établies au BF9(*) :
· le droit de disposer librement de leurs biens et
d'organiser à leur gré leur entreprise;
· la liberté d'embauche, d'emploi et de
licenciement;
· le libre choix des fournisseurs et des prestataires de
services;
· la liberté commerciale;
· le libre accès aux sources de matières
premières;
· la libre circulation à l'intérieur du BF
des matières premières, matières consommables, produits
finis et semi finis et pièces de rechange;
· le droit au transfert des capitaux et des revenus.
En plus des garanties générales, des
régimes privilégiés sont offerts sous certaines
conditions.
Paragraphe II : Types de régimes et
incitations fiscales correspondantes
A/ Types de régimes
Il existe six (6) régimes privilégiés
dont cinq (5) d'agrément répartis en trois catégories :
1) Catégorie des entreprises de
production, de conservation et de transformation
A cette catégorie d'entreprise trois (3) régimes
sont prévus :
· le régime « A » :
investir moins de vingt (20) millions de FCFA et créer au moins trois
(3) emplois permanents;
· le régime
« B » : investir au minimum vingt (20) millions
de FCFA et créer au moins sept (7) emplois permanents;
· le régime « C » :
investir au minimum cinq cent (500) millions FCFA et créer au moins
cinquante (50) emplois permanents.
2) Catégorie des entreprises de
prestations de services
Deux (2) régimes sont consacrés aux entreprises
de prestation de services10(*) :
· le régime « D » :
investir au minimum dix (10) millions de FCFA et créer au moins sept (7)
emplois permanents ;
· le régime « E » :
investir au minimum cinq (500) millions de FCFA et créer au moins trente
(30) emplois permanents.
3) Catégorie des entreprises
exportatrices
Un régime privilégié s'applique
uniquement aux entreprises nouvelles tournées exclusivement vers
l'exportation. Il n'y a pas d'obligations particulières en termes de
montant minimum à investir et d'emplois permanents à créer
pour cette catégorie d'entreprises.
B/ Incitations fiscales par
régime
Elles concernent d'abord, la période d'investissement
et ensuite, la période d'exploitation.
1) Pendant la phase
d'investissement
Les avantages liés à l'investissement sont
identiques pour tous les régimes d'agrément.
Ils s'étalent sur une durée de trois (3) ans
à compter de la date de signature de l'arrêté
d'agrément avec une prorogation possible d'une (1) année à
la demande de l'investisseur. Ce sont :
· acquittement du droit de douane de la catégorie
I du tarif des douanes au taux de 5% (taux cumulé = 7,5%) sur les
équipements, les matériels et les pièces de rechange les
accompagnant ;
· exonération totale de la fiscalité
intérieure sur les équipements fabriqués localement.
2) Pendant la phase
d'exploitation
Les avantages liés à l'exploitation sont
fonction du régime d'agrément. Il y a d'une part, des
exonérations totales de certains droits, impôts et taxes et
d'autre part, des réductions de moitié de ces droits,
impôts et taxes. Le tableau suivant présente de façon
synthétique l'ensemble de ces exonérations.
Tableau N°1 :
synthèse des exonérations pendant la phase
d'exploitation
Catégorie11(*)
|
Régime « A »
|
Régime « B »
|
Régime « C »
|
Régime « D »
|
Régime « E »
|
Régimes des
Entreprises exportatrices
|
Exonération totale
|
IBICA et IMFPIC pendant 05 ans ; Patente pendant 02
ans.
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA, TBM et Patente pendant 05 ans.
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA, TBM et Patente pendant 06 ans.
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA ; TBM et Patente pendant 05
ans
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA, TBM et Patente pendant 06 ans
|
Droits, impôts et taxes liés à leur objet
et dont la charge réelle leur incombe pendant 07 ans.
|
Réduction de 50%
|
Patente pendant 03 ans après la période
d'exonération totale.
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA, TBM et Patente pendant les 03 ans
après la période d'exonération totale.
|
IBICA et IMFPIC IRVM, TPA, TBM et Patente pendant les 03 ans
après la période d'exonération totale.
|
|
|
Droits, impôts et taxes liés à leur objet
et dont la charge réelle leur incombe après l'expiration des 07
ans et ce, de façon permanente.
|
Autres avantages12(*)
|
|
|
Régime fiscal stabilisé pendant la durée
de l'agrément.
|
|
|
Possibilité de vendre sur le marché local au
maximum 20% de la production ; mais payer les droits et taxes frappant les
produits similaires importés.
|
Source : Communication de
Monsieur Lancina KI, Directeur Général de la Promotion du Secteur
Privé / MCPEA, Mars 200513(*).
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNEES STATISTIQUES SUR LES
ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS
Le C.Inv a pour but d'attirer les investisseurs nationaux et
étrangers. L'Etat entend, à travers les incitations fiscales
offertes, encourager les investissements productifs susceptibles de
créer une richesse nationale avec une perspective d'amélioration
des recettes fiscales futures. Pour atteindre ces objectifs, l'Etat accepte
perdre certaines recettes fiscales actuelles.
Nous chercherons à vérifier, d'abord, que les
bénéficiaires de ces avantages répondent aux objectifs
spécifiques visés par le C.Inv.
Ensuite, nous étudierons les impacts des incitations
fiscales sur la mobilisation des recettes fiscales (section I).
Enfin, nous verrons les autres facteurs déterminants
des investisseurs et les effets pervers des incitations fiscales (section
II).
Section I :
Méthodologie de recherche et analyse des résultats obtenus
Les recherches se sont déroulées à deux
niveaux. Dans une première phase, nous avons collecté les
informations générales sur toutes les entreprises
agréées au C.Inv et dans une seconde phase, nous avons
constitué un échantillon de ces entreprises pour voir leurs
comportements réels.
Paragraphe I :
Méthodologie de recherche
A/ Au niveau
général
La recherche au niveau général s'est
déroulée au Ministère du Commerce, de la Promotion de
l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA) plus précisément au CGU
délocalisé à la ME. Des recherches complémentaires
ont été menées à la DGI.
Les informations reçues sont les suivantes :
· situation des unités agréées par
année (de 1996 à 2008) au CGU ;
· situation des recettes fiscales de 1994 à 2008
à la DGI.
Comme les informations générales ne nous
permettaient pas de tirer toutes les conclusions nécessaires à
notre étude, nous avons par la suite envisagé une étude
sur un échantillon très réduit mais représentatif
pour étayer nos conclusions.
B/ Au niveau de
l'échantillon représentatif
L'étude, à ce niveau, a été la
plus complexe du fait des difficultés rencontrées pour constituer
l'échantillon.
Nous nous sommes basés sur la liste de toutes les
entreprises agréées au C.Inv (de 1996 à 2007) obtenue
à la DGI plus précisément à la DGE14(*).
Les critères de sélection ont été
les suivants :
· concerner uniquement des créations d'entreprises
(exclusion des extensions et réhabilitations) ;
· comprendre des personnes morales et des personnes
physiques ;
· se baser sur des agréments obtenus de 1998
à 2000 ;
· comprendre tous les régimes
prévus ;
· prendre en compte les différents secteurs
d'activités ;
· se limiter aux entreprises gérées part la
DGE et la DME-C.
La composition de l'échantillon ne s'est pas faite sans
difficultés. Nous pouvons citer entre autres : l'absence de
certains fonds de dossiers couvrant toute la période
d'exonération , le non respect des obligations déclaratives
dans une grande partie des dossiers, les multiples cessations
d'activités.
En définitive, sur douze (12) dossiers
présélectionnés seulement six (06) ont permis de faire un
bon dépouillement pour notre étude.
Paragraphe II : Analyse des
résultats obtenus
Comme annoncé plus haut les analyses ont
débuté au niveau général et par la suite elles ont
abouti à l'échantillon.
A/ Au niveau général
L'objectif à ce niveau était de voir
l'évolution du nombre d'agréments accordés et la
localisation des entreprises agréées sur le territoire
national.
1) Evolution
générale par régime
Depuis 1996, plusieurs entreprises ont pu
bénéficier des avantages fiscaux du C.Inv. Le tableau suivant
présente ces entreprises par catégorie et selon les
différents régimes.
TABLEAU N°2 : Situation
des entreprises agréées au code des investissements
par régime de 1996 au
08/11/2007
|
Production, conservation
|
Prestations de
|
|
|
Années
|
et transformation
|
services
|
Exportatrices
|
Total
|
|
Régime A
|
Régime B
|
Régime C
|
Régime D
|
Régime E
|
|
|
1996
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1997
|
0
|
18
|
3
|
2
|
3
|
2
|
28
|
1998
|
1
|
20
|
4
|
5
|
4
|
1
|
35
|
1999
|
1
|
5
|
5
|
3
|
2
|
2
|
18
|
2000
|
0
|
15
|
3
|
3
|
3
|
0
|
24
|
2001
|
0
|
10
|
3
|
3
|
8
|
1
|
25
|
2002
|
0
|
10
|
4
|
3
|
6
|
1
|
24
|
2003
|
0
|
9
|
6
|
4
|
3
|
1
|
23
|
2004
|
0
|
14
|
5
|
5
|
6
|
6
|
36
|
2005
|
0
|
15
|
3
|
3
|
3
|
3
|
27
|
2006
|
0
|
13
|
6
|
10
|
11
|
3
|
43
|
2007
|
0
|
18
|
1
|
9
|
13
|
3
|
44
|
Total
|
2
|
149
|
43
|
50
|
62
|
23
|
329
|
Source : Construit par nous à partir des données
recueillies à la DGE.
On peut constater, d'une part, une évolution
significative des agréments octroyés de 1996 à 2007 (de 02
agrément octroyé en 1996 on a abouti à un total de 329
agréments délivrés au 08/11/2007).
D'autre part, la répartition par régime montre
une préférence pour le régime B (149 agréments
délivrés soit 45,29% du total) et un manque d'engouement pour le
régime A (02 agréments délivrés soit 0,60% du
total). Les régimes C et E, bien qu'offrant plus d'avantages fiscaux,
n'ont pas été suffisamment délivrés comparativement
au régime B (13,06% pour le régime C et 18,84% pour le
régime E). En ce qui concerne le régime des entreprises
exportatrices, 23 agréments ont été délivrés
soit 7% du total.
Nous pouvons déjà dire que le régime B
est préféré aux autres régimes. Pourtant, le
régime C et surtout le régime des entreprises exportatrices
offrent plus d'avantages fiscaux. Cela prouve que lorsque le montant de leurs
investissements est faible les investisseurs ne sont pas incités par les
avantages fiscaux qui leurs sont offertes15(*).
Aussi, les investisseurs sont retissant à faire de gros
investissements qui pourtant leurs offriraient plus d'avantages fiscaux. Enfin,
bien que le secteur des exportations offre plus d'avantages fiscaux, moins
d'investisseurs se lancent dans ce secteur.
Voyons à présent la localisation des entreprises
agréées.
2) Localisation des
unités
Des avantages fiscaux supplémentaires sont
prévus pour les investissements réalisés dans les
localités situées au moins à 50 Km des centres urbains et
ceci dans le but de créer un développement harmonieux dans le
pays16(*).
Le tableau suivant présente la répartition des
entreprises par localité.17(*)
TABLEAU N°3 : Situation des entreprises
agréées au code des
investissements par
localité de 1996 à 2008
Années
|
Localisation des unités
|
Total
|
|
Ouagadougou
|
Bobo Dioulasso
|
Autres localités
|
|
1996
|
5
|
3
|
2
|
10
|
1997
|
17
|
8
|
10
|
35
|
1998
|
24
|
4
|
8
|
36
|
1999
|
16
|
5
|
5
|
26
|
2000
|
16
|
5
|
4
|
25
|
2001
|
14
|
5
|
6
|
25
|
2002
|
19
|
4
|
1
|
24
|
2003
|
14
|
4
|
4
|
22
|
2004
|
23
|
7
|
6
|
36
|
2005
|
18
|
4
|
5
|
27
|
2006
|
33
|
1
|
9
|
43
|
2007
|
29
|
10
|
5
|
44
|
2008
|
50
|
13
|
9
|
72
|
Total
|
278
|
73
|
74
|
425
|
Source : Construit par nous à partir
des données recueillies au CGU.
Le tableau montre que plus de la moitié (65,41%) des
entreprises agréées sont situées à Ouagadougou. Il
est aussi intéressant de remarquer que les deux grandes villes du pays
(Ouagadougou et Bobo Dioulasso) abritent 85,58% de ces entreprises. Ces
statistiques prouvent que des facteurs supplémentaires influencent la
localisation des entreprises. Une analyse plus poussée montre que les
entreprises de production, de conservation et de transformation sont les plus
délocalisées à l'intérieur du pays avec 60
unités soit 81,01% contre 14 unités soit 18,91% pour les
entreprises de prestations de service18(*).
Les données reçues du CGU permettent de
constater que les investissements projetés par les entreprises
agréées sont importants, en particulier pour les entreprises de
prestations de services. Aussi, le nombre élevé d'emplois
à créer pourrait améliorer les recettes en IUTS19(*).
Sur toute la période d'étude, on constate que
les valeurs ajoutées projetées dépassent les manques
à gagner estimés de l'Etat20(*) (1 franc CFA de recette fiscale perdu devrait
conduire à une augmentation des richesses nationales d'environ 342,22
francs CFA). Le Graphique suivant illustre mieux la comparaison de ces
estimations.
Graphique
N°1 : Evolution comparative des manques
à gagner et des
valeurs ajoutées
estimées par année (1996-2008)
Source : Tracé par nous à
partir des données du tableau N°6.
Ce constat devrait conforter nos autorités sur le bien
fondé de ces mesures incitatives. Cependant, il ne reflète pas la
réalité car les chiffres ne sont que des prévisions
conçues par les demandeurs d'agrément. D'où la
nécessité d'effectuer l'étude sur un échantillon
d'entreprises agréées.
B/ Au niveau de
l'échantillon représentatif
L'évolution des recettes fiscales de la DGI montre que
celles-ci ont connu une évolution remarquable ces dernières
années en témoigne le graphique suivant.
Graphique N°2 : Evolution des recettes de la
DGI sur 15 ans (1994-2008)
Source: Tracé par nous à partir des
données du tableau N°7 Annexe I.
Toutefois, il serait injuste de lier cette évolution au
seul fait du C.Inv.
L'échantillon a pour but d'analyser le comportement de
quelques entreprises agréées durant les périodes
d'exploitations exonérées. Nous verrons successivement
l'évolution des valeurs ajoutées, l'évolution des emplois
et des masses salariales, l'analyse du manque à gagner de l'Etat.
1) Evolution des valeurs
ajoutées
Aux termes des articles 19 et 21 du décret N°
2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF du 23 mars 2000 relatif aux conditions d'application
de la Loi N° 62-95/AN du 14 décembre 1995 portant C.Inv au BF, le
taux minimal sur les cinq (5) premiers exercices de la valeur ajoutée
dégagée doit être de 25 % du chiffre d'affaires de la
même période pour les régimes A ; B ; C ;
D ; E et de 35% pour les entreprises exclusivement tournées vers
l'exportation. Vérifions cette condition au niveau de notre
échantillon.
Le graphique suivant présente l'évolution des
valeurs ajoutées de cinq (5) entreprises agréées au C.Inv
durant les cinq (5) premières années d'exploitation.
Graphique N°3: Evolution des taux des
valeurs ajoutées
créées par
rapport au chiffre d'affaires sur les
5 premières
années (Régimes A, B, C, D, E)
Source : Tracé par nous à
partir des données de l'annexe II-C : Synthèse
des chiffres d'affaires (CA) et valeurs
ajoutées (VA) réalisés par
les entreprises de
l'échantillon).
On constate que les entreprises ne respectent pas le taux
minimum de 25% du chiffre d'affaires de la même période pour les
régimes sur les cinq (5) premières années. Une seule
entreprise (du régime A) a pu satisfaire cette obligation.
Les taux des autres entreprises pour la plupart du temps
étaient en dessous du taux minimum.
Il faut remarquer qu'une entreprise (régime D)
présentait déjà pendant cette période des signes de
faillite. Le tableau suivant illustre la situation au niveau de l'entreprise
exportatrice.
Graphique N°4 :
Evolution des taux des valeurs ajoutées créées par
rapport
aux chiffres d'affaires sur
les sept (7) premières années
(entreprise exportatrice)
Source : Tracé par nous à
partir des données de l'annexe II-C : Synthèse
des chiffres d'affaires (CA) et valeurs
ajoutées (VA) réalisés par
les entreprises de
l'échantillon).
Au niveau de l'entreprise exportatrice, nous n'avons pas eu
les données sur les trois (3) premières années. Nous avons
donc poussé notre analyse sur les sept (7) années
d'exonération totale. Le constat est que l'entreprise n'a jamais
réalisé le taux minimum de valeur ajoutée de 35% sur cette
période.
2) Evolution des emplois
et des masses salariales
Les entreprises ont en général, pour
l'échantillon étudié, respecté leurs engagements en
ce qui concerne le nombre d'emplois requis par régime21(*). Elles sont toutes
au-delà des minima requis. Cependant, cela ne prouve pas que la
politique de l'emploi ait été respectée par ces
entreprises.
En effet un nombre d'emplois élevé peut cacher
des bas salaires distribués entraînant une réduction de la
part des employés dans le partage de la valeur ajoutée
créée par l'entreprise.
Aussi, certaines entreprises présentent des
fluctuations importantes de leurs masses salariales pour un nombre d'emplois
sensiblement constant. Une attention particulière apportée
à l'évolution des masses salariales pourrait améliorer les
recettes fiscales en IUTS.
3) Manque à gagner
de l'Etat
Le tableau suivant présente les manques à gagner
de l'Etat et des collectivités locales d'implantation des entreprises de
l'échantillon.
TABLEAU N°8 : Synthèse des
manques à gagner de l'Etat au niveau de l'échantillon
(arrondi aux milliers de
francs CFA)
|
Entreprise N°1
|
Entreprise N°2
|
Entreprise N°3
|
Entreprise N°4
|
Entreprise N°5
|
Entreprise N°6
|
TOTAL
|
|
Régime A
|
Régime B
|
Régime C
|
Régime D
|
Régime E
|
Régime Exp
|
|
Budget
National
|
24 061
|
11 306
|
70 129
|
10 201
|
179 358
|
71 364
|
366 421
|
Budgets Locaux
|
3 393
|
1 619
|
52 216
|
5 660
|
14 908
|
181 465
|
259 263
|
TOTAL
|
27 454
|
12 926
|
122 345
|
15 861
|
194 267
|
252 829
|
625 685
|
Source : Construit par nous
à partir de l'échantillon.
Le tableau montre que le manque à gagner est aussi
important pour les collectivités territoriales (41,47%) que pour l'Etat
(58,53%). Au niveau des collectivités territoriales on constate que les
pertes sont plus élevées au régime C et au régime
des exportations. Cela se justifie car ces deux régimes entraînent
d'énormes investissements22(*). Les investissements réalisés devraient
dans ce cas permettre de compenser les pertes subies.
L'analyse du dépouillement montre que le manque
à gagner au niveau de l'IRVM est minime voir inexistant23(*). En effet, les entreprises
personnes physiques sont exemptées de l'IRVM. De plus, les entreprises
(personnes physiques et personnes morales) sont en général
déficitaires au début de leurs activités.
L'exonération d'IRVM dans ces conditions est sans effet.
L'étude a montré qu'au-delà des pertes
liées aux exonérations, l'Etat peut subir d'autres pertes
liées à la non sincérité des déclarations
des contribuables. Nous avons constaté à ce sujet que des
redressements avaient été effectués sur ces entreprises.
Le montant total des redressements retrouvés dans les dossiers est de
quatre cent quarante sept millions soixante quinze milles trois cents soixante
dix (447.075.370) francs CFA24(*). L'importance des sommes rappelées sur la
période d'étude devrait nous interpeller sur la
nécessité d'effectuer des contrôles réguliers de ces
entreprises tout au long de la période d'exonération.
Il ressort de toute notre analyse que d'autres facteurs
déterminants influencent les décisions des investisseurs.
Section II: Facteurs
déterminants pour les investisseurs et effets pervers des incitations
fiscales
Paragraphe I: Facteurs
déterminants pour les investisseurs
« Les obstacles au développement des
activités productives en Afrique sont de natures diverses. Certaines
tiennent à l`environnement institutionnel, d'autres à
l'environnement économique,... La fiscalité constitue, comme le
montrent toutes les enquêtes disponibles, un handicap parmi
d'autres. »25(*)
A/ Facteurs institutionnels
Les facteurs institutionnels sont multiples et multiformes
selon la méthode de classification. Pour ce qui est de notre
étude, nous nous contenterons de parler de la stabilité politique
et de l'existence d'infrastructures.
1) Stabilité
politique
La stabilité politique dans un pays est un facteur
déterminant dans les décisions d'investissement surtout pour les
investissements directs étrangers (IDE). Cette stabilité peut
être mesurée en termes d'absence de révolutions, d'absence
de coups d'Etat, d'absence de révisions constitutionnelles.
Les projets d'investissements sont le plus souvent rentables
sur le long terme, pour cela les investisseurs surtout étrangers
s'assureront de la stabilité politique du pays d'accueil avant de se
décider à y investir.
2) Existence de structures
d'appui
La présence de structures d'accompagnement rassure les
potentiels investisseurs. Cela doit se traduire, d'une part, à travers
la facilitation des formalités de création d'entreprises, la
réduction des coûts et des délais de création.
D'autre part, elle se traduit par l'existence de textes
réglementant l'environnement des affaires26(*) et la présence
d'organes chargés du suivi de l'application de ces textes.
En plus des facteurs institutionnels, il existe les facteurs
économiques.
B/ Facteurs économiques
Tout comme pour les facteurs institutionnels nous aborderons
seulement les points liés à la taille du marché et le
coût des facteurs de production.
1) Taille du
marché
La possibilité de conquérir un nouveau
marché est un critère déterminant dans le choix des
investisseurs. Les investisseurs mènent généralement des
études sur les éventuels marchés à conquérir
pour dégager les possibilités de réalisation d'une
économie d'échelle. Ces études peuvent se baser sur les
critères suivants :
· l'espace géographique à
conquérir ;
· le pouvoir d'achat de la population ;
· l'existence de concurrence ;
· la fluidité des informations ;
· la présence ou l'absence de mesures de
protection...
Les facteurs de production jouent aussi un rôle
important dans le choix des investisseurs.
2) Disponibilité et
Coût des facteurs de production
La théorie microéconomique relate de
façon simple le problème posé au producteur rationnel. Il
s'agit de la «maximisation de la production et minimisation des
coûts »27(*) des facteurs de production.
Les facteurs de production sont très
déterminants pour les investisseurs. Ils doivent non seulement
être disponibles en quantité et en qualité suffisante mais
avoir des coûts de revient les plus bas possible.
De ce qui précède, nous pouvons affirmer que la
fiscalité à elle seule n'influence pas les choix des
investisseurs et même qu'elle peut entraîner des effets pervers.
Paragraphe II: Effets pervers des
incitations fiscales
Les effets pervers sont nombreux mais nous n'aborderons que
les problèmes liés à l'évasion fiscale et au
rétrécissement de l'assiette fiscale.
A/ Evasion fiscale
Au sens large, l'évasion fiscale est l'utilisation par
le contribuable des possibilités qui lui sont offertes par la loi ou par
son absence, son imprécision ou ses lacunes pour minimiser son
impôt ou pour échapper à toute charge fiscale28(*).
L'évasion fiscale est une conséquence induite de
l'incomplétude29(*)
de la législation fiscale et des exonérations de toute sorte,
base essentielle des faveurs fiscales incitatives.
A titre illustratif l'article 29 de la loi30(*) portant C.Inv prévoit,
en ce qui concerne les investissements nouveaux réalisés dans une
localité située au moins à cinquante (50)
kilomètres des centres urbains, le bénéfice d'une
durée supplémentaire de deux (2) ans pour chaque avantage
prévu à l'article 2431(*) du Code. Cependant le décret fixant les
conditions d'application de ladite loi ne donne pas une explication claire sur
cet article. Les esprits avisés peuvent par exemple proroger aussi bien
les avantages liés à l'investissement que ceux liés
à l'exploitation. Pour les avantages liés à l'exploitation
les entreprises préfèreront que le délai de deux (2) ans
soit un prolongement de la période d'exonération totale.
En plus de ces problèmes, les mesures fiscales
incitatives conduisent au rétrécissement de l'assiette
fiscale.
B/ Rétrécissement de
l'assiette fiscale
Au niveau de la doctrine, le constat de cette situation est
unanime. Selon Gérard CHAMBAS, « la prolifération
des exonérations... de taxes indirectes internes... de l'impôt sur
les revenus constitue une des causes majeures du rétrécissement
de l'assiette fiscale en Afrique »32(*). Il ajoute que ces
exonérations proviennent entre autres des codes des investissements.
Ces propos sont justifiés du fait que l'Etat accorde de
nombreux avantages fiscaux aux entreprises oeuvrant dans des secteurs porteurs
si bien que les bénéfices qui auraient dus être
imposés échappent au fisc.
Aussi, la durée des avantages fiscaux est telle que, en
fin de période d'exonération, soit les entreprises sont
liquidées de manière anticipée, soit elles entament des
procédures ou des manoeuvres pour proroger ces avantages le plus
longtemps possible33(*).
Selon Lucien Mehl et Pierre Beltrame, le rôle des
incitations fiscales dans les pays en développement est
« d'encourager essentiellement l'investissement privé afin
de pallier l'insuffisance des capitaux nationaux et d'attirer la technologie
des pays industrialisés considérée comme un facteur de
développement »34(*).
S'il est possible de quantifier les faveurs fiscales
accordées par le C.Inv, du moins pour ce qui est du nombre total
d'entreprises qui en ont bénéficiées, il est difficile en
revanche d'apprécier l'efficacité économique de ces
mesures fiscales incitatives à l'investissement. L'octroi des avantages
fiscaux n'a jamais été le facteur décisif dans les
décisions d'investissement. Leur rôle a été souvent
surestimé dans la promotion de nouvelles industries. A ce sujet M. Diouf
affirme qu'« aucune exonération fiscale ne peut garantir
la rentabilité d'un investissement ; les codes des
investissement... ne peuvent donc en aucun cas être des occasions
d'investir pour le capital étranger. Leur impact réel est de
transformer les pays sous développés en de véritables
paradis fiscaux pour le capital étranger ce qui se traduit sur le plan
budgétaire par des moins values substantielles »35(*).
Les incitations fiscales en tant que moyen de promotion d'un
secteur privé national sont discutables parce qu'au BF les composantes
du développement économique ne sont pas uniquement fiscales.
Elles tiennent également à des facteurs sur lesquels
l'impôt n'a que peu d'influence.
Le C.Inv dans sa version actuelle mérite qu'une
stratégie soit mise en place pour améliorer le rendement fiscal
des entreprises agréées.
DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES
POUR UNE AMELIORATION DES CONTRIBUTIONS FISCALES DES ENTREPRISES AGREEES AU
CODE DES INVESTISSEMENTS
Dans la perspective de l'amélioration des politiques
d'incitation à l'investissement, une démarche communautaire au
sein de l'UEMOA semble indispensable. En outre, il est nécessaire de
préparer l'ensemble des acteurs économiques burkinabés
à l'adoption du C.Inv communautaire par la révision du
système fiscal et la politique fiscale incitative du BF
conformément aux directives communautaires (Chapitre II). En attendant
la mise en place effective de toutes ces mesures, il s'avère
nécessaire d'améliorer le dispositif de contrôle des
entreprises agréées au code des investissements (Chapitre I).
CHAPITRE I : NECESSITE D'UN CONTROLE DES ENTREPRISES
AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS
Un contrôle rigoureux de la qualité de
l'investisseur devrait être effectué avant l'octroi de
l'agrément. Ce contrôle serait relayé par un suivi
régulier des engagements pris par les bénéficiaires de
régimes privilégiés (Section I). De plus, un
contrôle du respect des obligations fiscales tout au long de la
période des exonérations deviendrait nécessaire (Section
II).
Section I: Contrôle à
priori
Il s'agit des différentes modalités de
contrôle prévues par le C.Inv.
Paragraphe I: Modalités de
contrôle
Elles concernent le contrôle des dossiers de demande
d'agrément et le contrôle des engagements d'investissement.
A/ Contrôle lors des
demandes d'agrément
La CNI est chargée de l'étude des dossiers de
demande d'agrément à l'un des régimes
privilégiés du C.Inv. Elle examine les demandes et donne son avis
pour l'octroi ou non d'un agrément au C.Inv.
En plus du contrôle du dossier dans la forme36(*) la CNI devrait porter une
attention particulière sur la capacité réelle du demandeur
d'agrément à pouvoir réaliser les investissements
projetés. En effet, les dossiers de demande sont montés par des
cabinets d'études qui les rendent le plus attractif possible sans tenir
compte très souvent des capacités réelles de leurs
commettants. Des initiatives ont été déjà prises au
niveau de la CNI afin de limiter les exonérations fiscales en ce qui
concerne les demandes pour extension.
En effet depuis 2006 des agréments ont
été délivrés mais les avantages
concédés ne concernent que ceux liés à
l'investissement37(*).
Cela est sûrement dû à la difficulté,
constatée sur le terrain, à différencier les affaires
liées à l'extension de celles liées à
l'unité déjà existante. Aussi, cela pourrait être la
méthode utilisée pour soustraire les esprits malins qui verraient
à travers les extensions un moyen pour bénéficier pendant
longtemps des avantages fiscaux offerts. Cette limitation des avantages fiscaux
n'est pourtant pas prévue par le C.Inv38(*) ; d'où la nécessité de
réviser le code.
Le contrôle ne doit pas se limiter seulement au dossier
de demande. Il doit se poursuivre après l'octroi des agréments
aux bénéficiaires.
B/ Contrôle des entreprises
agréées au code des Investissements
A ce niveau le contrôle doit se faire à deux
niveaux :
- Pendant la période d'investissement il faudrait
veiller à ce que le matériel commandé soit utilisé
effectivement dans le projet d'investissement. A ce sujet, les services de la
Direction Générale des Douanes (DGD) devraient être mis
à contribution pour qu'une situation générale sur les
importations des entreprises agréées au C.Inv soit établie
périodiquement et mise à la disposition du service chargé
du contrôle. De même, la DGI devrait être à mesure de
faire, à partir des chèques roses39(*) délivrés, l'état des achats
locaux effectués par ces entreprises pendant la période
d'investissement.
Du reste, il faudrait insister sur la réalisation
totale des investissements prévus avant de dresser le procès
verbal de démarrage des activités40(*) car le sacrifice consenti par l'Etat doit se traduire
par la présence d'investisseurs fiables41(*).
- Pendant la période d'exploitation, le contrôle
doit se baser sur le respect des conditions d'exploitation (économiques,
financières, sociales, environnementales et sécuritaires) et
l'application de façon stricte des sanctions prévues par la loi.
Pour cela, l'accent devrait porter aussi bien sur les aspects environnementaux
et sécuritaires que sur les aspects économiques, financiers et
sociaux.
En effet, nous avons constaté tout au long de nos
recherches que l'accent était beaucoup plus mis sur le respect des
aspects économiques (valeur ajoutée apportée) ,financiers
(niveau d'investissement réalisé) et sociaux (création
d'emplois, politique salariale). Pourtant, il est nécessaire que les
investisseurs respectent notre environnement; mettent en place des mesures de
sécurité au travail pour les employés et la population si
nécessaire.
Pour ce faire il faudrait des structures de contrôle
adaptées pour le suivi.
Paragraphe II: Suivi du
contrôle et des sanctions applicables
A/ Suivi du contrôle
En plus de l'étude des dossiers de demande
d'agrément à l'un des régimes privilégiés,
la CNI42(*) est
également habilitée à examiner tout problème
rencontré dans l'application du C.Inv et à soumettre au
gouvernement toute proposition y relative.
Le C.Inv, en son article 23, prévoit la création
d'un service de contrôle du MCPEA; chargé du contrôle du
respect des engagements de l'Etat et des obligations des entreprises
bénéficiaires des régimes privilégiés. Sur
les arrêtés d'agrément, une ampliation est faite au
comité de suivi qui n'existe pas dans la réalité.
« Il y a dans la pratique une commission
interministérielle de constat de démarrage des activités
qui s'est créée de façon informelle c'est-à-dire
qu'elle n'existe pas du fait de la loi, ni d'un
règlement. »43(*)
Cette commission se charge simplement de vérifier que
les investissements projetés ont été
réalisés. Ce contrôle demeure donc insuffisant. Il est
alors nécessaire que la création du service de contrôle
prévu par la loi soit effective et si possible qu'il soit dirigé
par un représentant de la DGI.
Les insuffisances constatées par le contrôle
doivent être sanctionnées.
B/ Sanctions applicables
Les sanctions prévues en cas de manquement
sont : la suppression partielle des avantages ; le retrait
d'agrément ; l'interdiction temporaire ou définitive de
l'activité.44(*)
Ces sanctions ne sont pas dans la réalité appliquées.
De l'avis de Monsieur Abdramane OUEDRAOGO45(*) un seul retrait
d'agrément a été effectué depuis le début du
contrôle. La cause de ce retrait fut le changement de la destination de
l'investissement objet de l'agrément octroyé46(*). Il a même
insisté sur le fait que ce retrait a été effectué
après plusieurs relances de la commission interministérielle. A
notre avis, ce retrait devrait conduire immédiatement au rappel des
avantages fiscaux et douaniers concédés pendant la phase
d'investissement. D'où la nécessité de rendre effectif la
collaboration prévue entre les différents ministères
impliqués dans le suivi de ces entreprises.
De plus, même si des difficultés sont
rencontrées dans l'application de ces sanctions (qui semblent
très lourdes de conséquences apparemment), un rapport
périodique devrait être adressé à la DGD et à
la DGI pour que les rappels de droits prévus par les textes
régissant la fiscalité de porte et la fiscalité
intérieure soient appliqués.
L'absence d'un contrôle régulier au niveau des
structures prévues par le C.Inv oblige la DGI à redoubler de
vigilance sur les activités menées par ces entreprises.
Section II: Contrôle
de l'administration fiscale
Le contrôle fiscal est l'ensemble des procédures
et moyens légaux que l'administration met en oeuvre pour vérifier
la sincérité des déclarations des contribuables. Il
constitue aussi une occasion pour informer le contribuable de ses droits et
obligations tels que prévus par la législation fiscale. Le
contrôle fiscal est le moyen le plus approprié pour relever les
manquements à la loi fiscale.
Par conséquent, il est recommandé que tous les
moyens légaux soient déployés dans le cadre du
renforcement du contrôle fiscal afin d'assurer une meilleure
rentabilité des impôts. En effet, au-delà de son
caractère répressif, le contrôle fiscal a aussi un
rôle éducateur (pour les contribuables vérifiés) et
un rôle de dissuasion (pour ceux qui voudraient se soustraire de leurs
obligations fiscales).
Nous présenterons en premier lieu les
différentes obligations des entreprises agréées au C.Inv.
Nous dégagerons en deuxième lieu les types de contrôles
fiscaux et les résultats auxquels doivent aboutir ces
contrôles.
Paragraphe I : Obligations des entreprises
agréées
Les obligations de ces entreprises se situent à deux
étapes durant la période d'exonération.
A/ Pendant la période
d'investissement
Pendant cette période, les entreprises ne devraient pas
en réalité effectuer des activités d'exploitation.
Elles sont cependant soumises « au respect des obligations
comptables et fiscales en vigueur au BF »47(*). A ce titre, elles
doivent produire toutes leurs déclarations fiscales et effectuer le
reversement d'impôts s'il y a lieu. En effet, ces entreprises collectent
très souvent certains d'impôts pour le compte du fisc (retenues
à la source sur les prestataires, IRF, IUTS...). Aussi, elles doivent
présenter en fin d'exercice des états financiers
conformément à leur régime fiscal.
Cependant, le constat est que ces entreprises démarrent
leurs activités d'exploitation avant même de finir leurs
investissements. En de telles circonstances, les affaires qu'elles
réalisent sont soumises au droit commun et sont imposées comme
tel.
B/ Pendant la période
d'exploitation
Le bénéfice des avantages fiscaux, pendant la
période d'exploitation, est subordonné non seulement à la
réalisation des engagements souscrits (montant des investissements,
nombre d'emplois créés, valeur ajoutée nationale
créée etc.) mais également au respect des obligations
fiscales et comptables citées pendant la période
d'investissements.
A ce titre, les entreprises agréées ont
l'obligation de mener les activités pour lesquelles les agréments
ont été octroyés. En cas de réalisation
d'activités parallèles, elles doivent, lors de
l'établissement de leurs états financiers, faire ressortir
distinctement les résultats qui concernent l'activité
exonérée.
Les entreprises agréées au C.Inv sont aussi
commises par le fisc pour la collecte de certains impôts. Elles doivent
alors effectuer correctement la collecte de ces impôts et procéder
à leurs reversements conformément à la législation
en vigueur.
En définitive, ces entreprises doivent savoir que le
bénéfice des avantages fiscaux n'est acquis que dans la mesure
où elles possèdent une comptabilité
régulière en la forme, probante au fond et qu'elles respectent
leurs obligations fiscales.
A présent, voyons quels sont les types de
contrôle à effectuer et à quels résultats ils
peuvent aboutir.
Paragraphe II : Types de
contrôles fiscaux et résultats attendus
Il s'agit des différents types de contrôles
prévus par la législation fiscale et des résultats
attendus à l'issue de ces contrôles.
A/ Types de contrôles
fiscaux
Pour Jacques BRUNON « Le contrôle fiscal
est un élément indispensable à l'équilibre social.
Il est, en effet, la source de la certitude des pouvoirs publics de disposer,
chaque année, des ressources votées par le parlement. De plus, il
contribue à éviter les transferts abusifs des charges entre les
citoyens, de même, que la concurrence déloyale que pourraient
réaliser les entreprises... »48(*)
Il s'agira pour nous de parler du contrôle de cabinet et
du contrôle sur place.
1) Contrôle de cabinet
Ce contrôle commence dès la réception des
déclarations souscrites ou des documents présentés par le
contribuable. Il consiste en un examen de la qualité formelle des
éléments déclarés (contrôle formel). Il vise
à s'assurer que les contribuables qui devaient déclarer et payer
à une échéance donnée ont rempli leurs obligations.
Aussi, il permet de rectifier les erreurs matérielles sans recours
à des recherches extérieures49(*). Il n'abouti pas immédiatement à un
redressement mais permet déjà de repérer les
défaillants et de les relancer.
La seconde phase consiste à s'assurer de la
sincérité des déclarations déposées ;
elle implique une analyse critique et exhaustive des déclarations
souscrites. Ce contrôle est effectué par les services
chargés de l'assiette de l'impôt (contrôle sur
pièces) et se réalise à l'aide des moyens d'investigation
prévus par la loi (demande de renseignements, recoupements internes
d'informations, résultats des enquêtes effectuées par
l'administration...). Cette phase peut aboutir à un redressement et/ou
permettre de sélectionner les dossiers susceptibles de faire l'objet de
contrôle sur place.
Le contrôle de cabinet présente une importance
particulière car il permet déjà de sensibiliser les
entreprises agréées au C.Inv sur leurs obligations fiscales.
Aussi, il permet de contrôler le reversement des autres impôts dont
ces entreprises ne sont pas exonérées (TVA, IUTS, retenues,
prélèvements, TDT, licences de débit de boisson...).
C'est pour cette raison que nous suggérons que des
équipes d'assiette spéciales soient créées dans les
services fiscaux50(*) pour
s'occuper des entreprises agréées au C.Inv. Cela facilitera le
contrôle et permettra d'avoir très facilement les statistiques
fiables sur ces entreprises.
Le contrôle de cabinet doit être suivi d'une
présence du fisc sur le terrain à travers des contrôles sur
place.
2) Contrôle sur place
Le contrôle sur place est la forme la plus
élaborée du contrôle fiscal. Désigné par le
terme de « contrôle fiscal externe », il
suppose une analyse comptable et fiscale de la comptabilité et des
recherches extérieures éventuellement51(*). A la différence du
contrôle de cabinet, il a lieu au siège de l'entreprise et est
effectué par des brigades de vérification.
Le contrôle sur place doit viser notamment au
développement des méthodes de sélection des entreprises
à vérifier (ciblage sur les risques de fraude les plus
élevés), à l'élaboration des programmes de
contrôle permettant une couverture rationnelle du tissu fiscal, au
développement de contrôle pertinent et au renforcement du suivi
des programmes de contrôle par les services centraux. Ainsi, les
techniques de vérification pour la TVA doivent se fonder sur une
détection rapide d'anomalies constatées à travers des
contrôles ponctuels52(*). Le contrôle sur place est sanctionné
par une notification de redressements ou une notification d'absence de
redressements.
A ce sujet, il faudrait que toute entreprise
agréée au C.Inv fasse l'objet d'au moins un contrôle sur
place à l'issue de la période d'exonération. L'accent
devra être porté sur le contrôle ponctuel plus
précisément en TVA. Afin de permettre un bon suivi du fisc, le
législateur pourrait réviser le délai de reprise de
l'administration. A cet effet, il pourrait l'étendre sur toute la
période exonérée, dès la fin du
bénéfice des avantages octroyés.
Les différents contrôles entrepris par le fisc
aboutissent à des résultats qui permettent de rétablir les
parties (l'Etat et l'entreprise vérifiée) dans leurs droits.
B/ Résultats attendus
Comme déjà annoncé, les contrôles
du fisc aboutissent soit à une notification de redressement soit
à une notification d'absence de redressement. Pour éviter des
interprétations diverses de la législation en la matière
lors de la rédaction des conclusions de ces contrôles, le fisc a
initié l'Instruction Administrative N°003-2001 du 22 Novembre 2001
définissant clairement les cas envisageables suite au contrôle sur
pièce ou sur place.
1) Cas de comptabilité régulière en la
forme et probante au fond
Cette régularité signifie que les chiffres
d'affaires et les charges comptabilisées et déclarées sont
considérés comme sincères.
Les exonérations consenties par l'arrêté
d'agrément peuvent en principe être accordées lorsque les
redressements constatés procèdent de simples erreurs commises de
bonne foi. Ils n'entraînent donc pas de rappels de droit, sauf lorsqu'il
s'agit de redressement portant sur des sommes constituant des revenus
distribués. Dans ce cas, l' IRVM demeure exigible.
2) Cas d'absence de comptabilité ou
comptabilité irrégulière en la forme et non probante au
fond
Les redressements pratiqués sont alors imposables dans
les conditions du droit commun.
L'entreprise agréée ne peut se prévaloir
d'une quelconque exonération pour des chiffres d'affaires et des
bénéfices qui n'ont pas été comptabilisés et
déclarés. Un contribuable ne peut être
exonéré qu'en raison des données qui figurent dans sa
comptabilité.
Les redressements de chiffres d'affaires et de
bénéfices sont dans tous les cas imposables à l'IMFPIC,
à l'IBICA, à la patente et à l'IRVM. Les salaires non
déclarés ne peuvent pas non plus bénéficier de
l'exonération de la TPA.
3) Cas d'absence de déclaration ou déclaration
d'éléments d'imposition ne correspondant pas aux données
de la comptabilité
Les taxations d'office et les redressements pratiqués
sont imposables dans les conditions du droit commun.
L'entreprise ne peut, en tout état de cause, être
exonérée qu'à hauteur des éléments
d'imposition qu'elle a déclarés.
Enfin, en cas de constat de fraudes importantes (notamment
dissimulation de chiffres d'affaires, minoration de la masse salariale, apport
des exploitants individuels et associés non justifiés,
discordance entre train de vie et revenus déclarés par les
exploitants individuels et les dirigeants de sociétés...) il
convient, outre l'imposition des redressements constatés, de saisir par
rapport circonstancié la CNI à l'effet de faire prononcer le
retrait de l'agrément et la restitution de tous les avantages fiscaux et
douaniers obtenus.53(*)
Même si des contrôles réguliers de
l'administration fiscale permettraient, pour le moment, de mettre les
entreprises agréées au C.Inv au même pied
d'égalité que celles soumises au droit commun, du moins en ce qui
concerne le respect des obligations, cela ne devrait pas cacher le
problème majeur qui est la remise en cause des incitations fiscales
à l'investissement au BF.
De par ce qui précède, il s'avère que la
révision de notre système fiscal (révision des textes
fiscaux en général et de notre C.Inv en particulier) s'impose de
même que l'harmonisation des politiques d'incitation à
l'investissement au niveau sous-régional.
CHAPITRE II : REVISION DU SYSTEME FISCAL BURKINABE ET
HARMONISATION DES CODES DES INVESTISSEMENTS DANS L'ESPACE COMMUNAUTAIRE
La nouvelle politique d'attraction des investissements au BF
doit se traduire par une révision du système fiscal actuel
(section I). En ce qui concerne notre C.Inv, il faudrait réviser
certaines dispositions et l'harmoniser conformément aux règles
communautaires (section II).
Section I : Révision
du système fiscal Burkinabé
Il s'agira, dans un premier temps, de réduire les
avantages fiscaux contenus dans le C.Inv et d'élargir l'assiette
fiscale. Ensuite, il faudra simplifier les textes fiscaux afin de les contenir
tous dans un code général des impôts (CGI)
rénové.
Paragraphe I: Réduction
des avantages fiscaux concédés dans le code des investissements
et élargissement de l'assiette fiscale
A/ Réduction des avantages
fiscaux concédés dans le code des investissements
Le BF est un pays enclavé avec une faible dotation en
ressources naturelles qui sont d'ailleurs peu diversifiées. De plus, le
désir manifeste des pays de la sous région d'attirer les
investisseurs étrangers nous impose un maintien, voire même
l'amélioration de notre régime fiscal incitatif.
De ce fait, les options en matière d'incitations
fiscales à l'investissement doivent concilier la promotion de la
croissance économique et l'augmentation du niveau des recettes
fiscales.
Les diverses études effectuées ces
dernières années54(*) préconisent une rationalisation des
incitations fiscales en général et en particulier celles du C.Inv
à travers :
· la clarification des termes de certaines dispositions
d'ordre général ;
· la reformulation de la catégorisation des
régimes privilégiés ;
· la révision à la baisse de la consistance
des incitations fiscales prévues.
Pour notre part, la révision du C.Inv doit prendre en
compte les aspects suivants :
· il faudrait faire la part des choses entre l'attraction
des investisseurs et le soutien des entreprises déjà existantes.
A ce sujet, notre C.Inv devrait avoir pour objet la promotion des
investissements nouveaux. Les autres modes de promotions fiscales devront se
contenir dans le CGI ;
· il faudrait cibler la création d'entreprises
nouvelles et certaines extensions d'entreprises. A cet effet, ne pourraient
être éligibles que les extensions se caractérisant par la
création d'une nouvelle unité distincte de celle
déjà existante, disposant d'une autonomie financière avec
une comptabilité séparée;
· il faudrait maintenir les avantages fiscaux et
douaniers pendant la phase d'investissement. « En effet, il est
souhaitable que les incitations fiscales soient destinées à
encourager l'établissement des entreprises. Les investisseurs sont
sensibles à la détaxation des importations de machines et
d'outils divers de même que de certaines matières
premières »55(*) ;
· en revanche, il ne faudrait pas qu'après son
installation, des avantages fiscaux étendus soient accordés
à une entreprise pendant la phase d'exploitation. Ces avantages
devraient être dégressifs d'année en année afin de
préparer l'entreprise à affronter le régime de droit
commun. De plus ; l'octroi des avantages ne devrait pas être total
pendant cette période mais progressif et après constat du respect
des conditions à fixer par type de régimes;
· il faudrait inscrire les exonérations dans le
temps (5 ans maximum), dans la mesure où elles ont pour
finalité de soutenir le décollage des activités
économiques ;
· il faudrait limiter les exonérations à
l'IBICA, l'IMFPIC, la TPA ou remplacer ces exonérations par d'autres
mesures incitatives telles que le prolongement du report des déficits
d'exploitation, la déduction d'une partie des investissements
réalisés directement sur le résultat56(*) ;
· il faudrait inscrire des clauses de non faillite afin
de dissuader les entreprises qui ferment à l'échéance des
avantages fiscaux, privant ainsi l'Etat de recettes fiscales et de valeur
ajoutée à l'économie nationale.
S'il est vrai que la prolifération des
exonérations fiscales conduit au rétrécissement de
l'assiette fiscale, il est aussi vrai que le rétrécissement de
l'assiette fiscale notamment la concentration du poids de la fiscalité
sur quelques secteurs est la cause de la demande d'exonérations
fiscales. D'où la nécessité d'élargir l'assiette
fiscale.
B/ Elargissement de l'assiette
fiscale
L'élargissement de l'assiette fiscale est un des
objectifs contenus dans l'harmonisation des fiscalités
intérieures au sein de l'espace UEMOA. A ce titre, Saint-Simon disait
que « le plus grand homme d'Etat (...), celui du moins qui passe
pour le plus habile, qu'on estime, qu'on avance, qu'on élève le
plus, c'est toujours celui qui trouve le moyen d'augmenter les revenus de
l'impôt sans trop faire crier les
imposés ».57(*)
Pour mieux exploiter qualitativement et quantitativement le
potentiel fiscal par une réduction des pertes fiscales, il faudrait
élargir l'assiette fiscale. Bien que cet élargissement vise
l'accroissement des recettes fiscales, et du même coup, le
relèvement de la pression fiscale jusqu'à la norme communautaire
de 17% du Produit Intérieur Brut (PIB)58(*), il importe d'assurer une bonne corrélation
entre l'assiette fiscale et les taux d'imposition car "trop d'impôt tue
l'impôt".
Au BF, la grande part de l'effort fiscal actuellement consenti
est supportée par le secteur formel. De plus,
l'augmentation des charges publiques semble alourdir le
prélèvement fiscal sur ce secteur.
Un élargissement de l'assiette de l'impôt
s'impose donc. Cela offrirait une possibilité d'allègement de la
fiscalité des entreprises déjà imposées tout en
soumettant à l'impôt des entreprises nouvelles qui y
échappent. Aussi, cela apporterait des ressources nouvelles au budget de
l'État.
Cet élargissement devrait commencer par la
fiscalisation du secteur agricole et la révision du mode d'imposition du
secteur informel.
En effet, « l'agriculture occupe 40% du PIB et
échappe à l'impôt. Un des objectifs serait de parvenir
à intégrer le secteur agricole dans le champ d'application de la
TVA.»59(*)
Selon les dispositions fiscales en vigueur théoriquement le secteur
agricole est soumis à l'IBICA. Mais, pour des raisons techniques,
politiques et économiques, il reste encore non imposé dans la
pratique.
Toutefois, dans un souci d'équité et de justice
fiscale d'une part, de mobilisation optimale de recettes fiscales d'autre part,
il serait bien de trouver la bonne manière de fiscaliser ce secteur en
général et en particulier le sous-secteur de l'agriculture de
rente.
De même, le rendement de la Contribution du Secteur
Informel (CSI), contribution fiscale des activités informelles, est de
nos jours très peu satisfaisant. Ce secteur
représente, cependant, un poids économique et social important.
Il contribue pour 30 % au PIB et crée 70 % des emplois non agricoles
dans le pays. Dans la ville de Ouagadougou le secteur informel pourvoit
à 70% des emplois et occupe plus de 46% des femmes actives60(*). Il embrasse plusieurs tailles
d'activités, allant des vendeurs de rue jusqu'aux grandes entreprises
commerciales connues de tous, mais non inscrites au Registre de Commerce. En
vue d'améliorer le rendement de l'impôt de ce secteur, il faudrait
mettre en place un système d'imposition indexé principalement sur
le volume des activités en lieu et place du mode d'imposition actuel qui
obéit à des règles multiples.
Toutes ces mesures devraient conduire à l'adoption d'un
CGI simplifié et réunissant tous les textes fiscaux.
Paragraphe II : Simplification des textes fiscaux et
adoption d'un nouveau Code Général des Impôts
A/ Simplification des textes
fiscaux
Il faudrait créer une fiscalité qui procure aux
Etats des recettes fiscales, sans gêner le développement de
l'activité économique offrant des opportunités aux
opérateurs économiques. En résumé, il faut rendre
la fiscalité si simple qu'elle puisse être comprise par tous. En
effet, un bon système fiscal doit être simple mais aussi
transparent et flexible.
1) Système fiscal
simple
Le système fiscal cédulaire qui est en vigueur
au BF crée une multitude d'impôts et de taxes. Ce système
est déclaratif et le contribuable est tenu de produire plusieurs
déclarations à la fois. L'abondance d'impôts et de
déclarations doublée de la complexité du langage fiscal et
des imprimés destinés aux déclarations produisent des
effets négatifs sur le consentement à l'impôt. Dans un sens
comme dans l'autre, le système cédulaire produit un effet
multiplicateur qui s'exerce tant sur la taxation que sur les
exonérations sélectives et indispose considérablement. Or,
avec un bon système fiscal, il devrait être difficile
d'échapper aux impôts. «Une fiscalité complexe est
répulsive, soulève des résistances et aiguise
l'hostilité des contribuables, surtout lorsque ceux-ci sont
analphabètes et peu avertis des méthodes modernes de gestion. Il
en résulte que le contribuable ne peut être un partenaire
qualitatif et actif du fisc »61(*).
En considérant cette affirmation, la simplification du
système fiscal burkinabé est donc une nécessité si
l'on veut avoir des impôts acceptés, payés
spontanément parce que compris par tous les contribuables ou tout au
moins par une grande partie d'entre eux.
Des mesures ont été déjà prises
pour la simplification des textes et procédures fiscaux mais, il reste
encore des efforts à faire en vue de simplifier notre système
fiscal.
2) Système fiscal
transparent et flexible
L'efficacité d'un système fiscal dépend
de sa transparence. En effet, la transparence du système veut, par
exemple, que chaque contribuable puisse connaître le montant des
impôts payés par les autres contribuables. Cette
nécessité vient du fait que tous les contribuables sont des
consommateurs de services publics et ils doivent être informés de
ce que chacun paye en échange des services fournis.
L'administration devrait à ce sujet publier
périodiquement la liste des entreprises citoyennes et même
faciliter les prestations administratives qui leur sont offertes62(*).
Le système fiscal burkinabé ne doit pas
être non plus rigide car, la politique fiscale d'un pays doit s'adapter
en permanence aux changements de l'économie et aux mutations sociales.
Comme la conjoncture économique change, il est souhaitable de modifier
les taux d'imposition. En effet, Plus, la base d'imposition est sensible
à l'évolution de l'activité économique, plus
l'impôt joue son rôle de régulateur automatique.
Par ailleurs, l'une des grandes faiblesses du système
fiscal burkinabé est son manque de flexibilité. A titre
d'illustration, certaines dispositions du Code des Impôts (CI) et du Code
de l'Enregistrement et du Timbre et l'Impôt sur les Valeurs
Mobilières (CET) datent de la période des
indépendances63(*)
où elles avaient été calquées sur les Codes
français notamment. Or, dans un environnement économique en
perpétuelle mutation, la fiscalité au risque de devenir
inefficace doit à son tour s'adapter.
Les modifications ponctuelles ne suffisent plus et il est
impérieux de faire évoluer l'éparpillement des codes
fiscaux vers le CGI tout en révisant les dispositions
dépassées.
B/ Adoption d'un nouveau Code Général des
Impôts
L'année 1994 marquait une étape importante dans
l'histoire de l'administration fiscale du BF.
En effet, c'est au cours de cette année qu'il eut la
fusion de l'ancienne Direction des Impôts, de la Direction des Domaines
de l'Enregistrement et du Timbre (DDET) et du cadastre pour donner l'actuelle
Direction Générale des Impôts (DGI). Cependant, cette
fusion ne s'est matérialisée que par une réorganisation
des services64(*) .
Les anciens textes de référence de ces anciennes
directions, à savoir le CI et le CET sont restés en vigueur
même s'ils ont souvent connu quelques retouches du législateur.
En 1996, de nombreux textes fiscaux avaient été
rassemblés en un « recueil de textes relatifs à la
fiscalité intérieure ». Ce recueil, bien que
n'occultant pas la nette distinction entre les différents codes et lois,
a eu quand même pour vocation de constituer un pas vers leur fusion
ultérieure. Il est aujourd'hui primordial que les textes
régissant la fiscalité intérieure soient fusionnés
pour en faire un document unique qui ne devrait pas être qu'une simple
compilation.
Le CGI devrait réunir non seulement les principaux
textes que sont le CI et le CET, mais également les lois fiscales
isolées comme celles relatives au foncier. Il gagnerait aussi à
être accompagné d'un livre des procédures fiscales, car
comme dans toutes les législations, la notion de procédure doit
être primordiale. La procédure fiscale en particulier est un
ensemble de règles formelles qui fixent les conditions d'exercice des
pouvoirs de l'administration, et la mise en oeuvre des garanties offertes aux
contribuables.
Enfin, le CGI devrait réunir toutes les mesures
d'incitations fiscales offertes.
Pour
l'administration fiscale comme pour les entreprises, le CGI comporterait un
avantage certain qui tient à l'unicité des textes dans un seul
support. Leur maniabilité s'en trouverait forcément plus
aisée.
A ce sujet, il faut signaler qu'un projet de CGI a
été rédigé cependant, son adoption par
l'Assemblée Nationale tarde toujours.
Au-delà des Etats, l'harmonisation des incitations
fiscales doit se faire au niveau communautaire.
Section II : Harmonisation
des codes des investissements au niveau communautaire
Il importe, d'abord, d'instituer une directive communautaire
afin d'harmoniser les C.Inv des pays membres et ensuite, de les préparer
à l'adoption du C.Inv communautaire qui est l'objectif final.
Paragraphe I : Mise en place d'une directive sur les
incitations fiscales contenues dans les codes des investissements au niveau
communautaire
Toutes les formes de concurrence sont nuisibles lorsqu'elles
ne sont pas encadrées par des règles. La concurrence entre Etats
en vue d'attirer les facteurs de production peut avoir autant de
conséquences néfastes que les autres formes de concurrence.
Les Etats ont très souvent recours à la
fiscalité pour influencer les choix des investisseurs. Cependant,
l'utilisation de l'instrument fiscal à des fins d'intervention
économique, sans présenter une certitude quand à
l'atteinte des résultats escomptés, présente
néanmoins des conséquences évidentes. La concurrence
fiscale entre Etats occasionne toujours des pertes de recettes fiscales, entraîne souvent une distorsion du marché
avec des inconvénients pour l'établissement d'un marché
communautaire.
En effet, les entreprises qui sont installées dans les
paradis fiscaux et qui bénéficient des avantages fiscaux,
livreront une concurrence déloyale aux entreprises des autres Etats. Ces
derniers seront contraints de revoir et d'alléger leurs politiques
fiscales, se livrant ainsi à une concurrence malsaine avec les autres
Etats.
Quand on connaît les origines essentiellement
étrangères des capitaux dans les entreprises susceptibles de
profiter de ces mesures incitatives, l'on peut bien douter que les
bénéfices dégagés par ces entreprises puissent
bénéficier à leurs pays d'accueil.
Il paraît alors nécessaire de réguler les
politiques fiscales incitatives des pays membres de l'UEMOA par l'institution
d'une directive communautaire. Cela permettra, d'une part, d'établir la
cohérence des systèmes internes d'incitation des Etats membres en
vue de l'égalité de traitement des opérateurs
économiques au sein de l'UEMOA et, d'autre part, de mettre en oeuvre un
dispositif adapté aux exigences de compétitivité des
économies nationales.
Afin que cette directive tienne compte de la
souveraineté de chaque Etat, des études devraient se mener pour
connaître ce qui doit rester au plan national et ce qui doit
s'étendre au plan régional. L'objectif final étant bien
sûr l'adoption d'un C.Inv communautaire.
Paragraphe II : Adoption d'un code des investissements
communautaire
En vue d'éviter la concurrence fiscale, l'harmonisation
des C.Inv s'avère indispensable. Jusqu'à présent seul le
code minier communautaire a vu le jour. Quant au C.Inv, son institution tarde
toujours malgré les différentes rencontres qui ont eu lieu
à cet effet65(*).
Les travaux déjà entrepris au niveau
communautaire ont permis de ressortir les objectifs spécifiques à
rechercher à travers ce code qui sont:
· uniformiser l'approche des Etats membres de l'UEMOA
dans leurs politiques respectives pour attirer ensemble les investisseurs et
éviter les surenchères constatées par le passé
entre des pays appartenant au même espace et engagés dans un
même processus de construction d'une union économique et
monétaire ;
· livrer aux investisseurs un message commun qui permet
à ceux-ci d'avoir d'emblée une claire lisibilité du cadre
macro-économique, juridique et fiscal dans lequel ils comptent
investir;
· traiter les investisseurs nationaux et étrangers
sur un pied d'égalité ;
· attirer le maximum d'investisseurs à venir
investir massivement dans les Etats membres, en leur offrant un cadre
légal et fiscal assaini, idéal pour rentabiliser les
investissements ;
· éviter l'introduction de nouvelles distorsions
en matière de concurrence entre entreprises appartenant au même
espace économique ;
· mener une politique commune de promotion des
investissements de tout l'espace UEMOA, tenant compte du contexte actuel de
l'environnement international.
Le C.Inv communautaire ne peut cependant pas se concevoir sans
qu'il y ait une certaine atteinte à la souveraineté fiscale des
Etats, d'où la nécessité d'agir avec prudence dans son
élaboration.
CONCLUSION
Les objectifs recherchés par nos autorités,
à travers le C.Inv, se résumaient à l'accroissement du
niveau des investissements dans le pays et permettre à long terme
d'engranger des recettes fiscales plus importantes.
Pourtant, aux termes de notre analyse, il ressort que les
effets positifs escomptés ne sont pas aussi évidents que cela le
laisse paraître. Plus que cela, notre étude montre que ces
exonérations d'impôts octroyées entraînent des effets
pervers aussi bien sur le niveau de recettes de l'Etat que sur la structure de
l'économie.
De nos jours, il découle de plusieurs études que
l'incitation fiscale à l'investissement est tributaire de variables
autres que la fiscalité. Au titre de ces variables on peut citer :
la stabilité politique, la bonne gouvernance, la fiabilité du
système bancaire, la fiabilité du système judiciaire, le
marché de la main d'oeuvre, la fiabilité de la législation
sociale, l'existence d'infrastructure...d'où la tendance des pays
à la révision des dispositifs d'incitation, notamment par la
réduction des exonérations.
Les pays africains et même certaines institutions
internationales (FMI, BM...) sont unanimes à reconnaître que les
régimes d'incitations fiscales n'ont pas atteint les résultats
attendus, d'où l'importance de la stratégie que nous proposons
afin d'éviter à l'Etat les pertes de recettes fiscales tout en
présentant d'autres formes d'incitations à l'investissement.
Une des stratégies serait de supprimer les
exonérations d'impôts offertes aux investisseurs. Cette
suppression, qui serait plus facile dans un cadre régional,
contribuerait à améliorer l'équité et la
neutralité des systèmes fiscaux. Elle permettrait aussi
d'améliorer le rendement de l'impôt.
En attendant l'aboutissement de ce projet régional, la
stratégie au niveau national serait d'améliorer le dispositif
fiscal de droit commun pour le rendre plus incitatif par une fiscalité
simple et claire, un taux d'imposition marginale incitatif au niveau du droit
commun, un regroupement de l'ensemble des incitations et des
exonérations, des procédures administratives
allégées et harmonisées, un interlocuteur unique pour le
contribuable, le regroupement de l'ensemble des textes fiscaux en un seul
document : le CGI.
Enfin, la dernière stratégie consisterait
à relire dans de brefs délais le C.Inv afin de ne lui
concéder que le rôle de promotion des investissements
nouveaux66(*). Mais avant
l'adoption de ce nouveau C.Inv, il faudrait que l'administration fiscale
effectue le contrôle de toutes les entreprises
bénéficiaires des privilèges du code actuel. Cette action
du fisc devrait être appuyée par une décision des
autorités visant à donner un délai pour la suppression des
avantages des régimes privilégiés antérieurement
concédés avant l'entrée en vigueur du nouveau C.Inv. Cela
permettrait d'établir une certaine égalité entre tous les
investisseurs.
Le BF a déjà entrepris des reformes en faveur de
l'amélioration du climat des affaires. En exemple, nous avons la
création du CEFORE. Aussi des dispositions ont été prises
afin de simplifier et d'alléger le système fiscal. Cela se
matérialise à travers les récentes lois de finances qui
consacrent une baisse du taux des impôts sur le revenu (IRVM, IRF, IBICA,
IBNC...), par la mise en place de la DGE, la création du Guichet Unique
du Foncier (GUF), l'adoption récente du livre de procédure fiscal
et du nouveau C.Inv qui attendent d'être mis en application et par
l'adoption prochaine d'un CGI unifié.
Mêmes si ces réformes engagées ont permis
de consolider des acquis au plan économique et de booster les
activités du secteur privé, elles ne sauraient s'arrêter en
si bon chemin a reconnu le Chef de l'Etat à l'occasion de son discours
d'ouverture lors de la première session du Conseil Présidentiel
pour l'Investissement (CPI) tenue le 5 et 6 novembre 2009 à Ouagadougou,
sous le thème : "Investir facile au Burkina Faso". Pour
lui :« Le défi est de taille car nous savons qu'il ne
suffit pas que l'environnement des affaires soit amélioré pour
que, automatiquement, par un phénomène de ruissellement, l'on
assiste à un afflux en volume et en qualité des
investissements... »67(*). Il est donc important que tous les aspects sur
l'investissement dans notre pays soient pris en compte dans les
stratégies de développement en projet.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
Ø Gérard CHAMBAS,
« Fiscalité et développement en Afrique
subsaharienne », éditions economica. 152 p.
Ø J. LECAILLON et C. PONDAVEN, « analyse
microéconomique »: cours et exercices corrigé,
éditions CUJAS, 327p.
Ø Jacques BRUNON, « le contrôle
fiscal », collection système, 114 p.
Ø Lucien MEHL et Pierre BELTRAME ;
« Science et technique fiscales », édition
PUF, 1984, 785p.
Ø M. DIOUF, « Economie politique pour
l'Afrique », Paris, NEAS, AUPELF, 1991.
Ø Maurice BASLE dans « Systèmes
fiscaux », Paris Dalloz, 1989, 181p.
Ø Maurice COZIAN, « Les grands principes
de la fiscalité des entreprises », Litec, 2é
éditions, Paris, 513p.
Ø Michel Filiga SAWADOGO, « Précis
de droit fiscal Burkinabé », André Boland, Namur,
1991,633p.
MEMOIRES
Ø Abdoulaye KINDO, « Suivi et
contrôle des entreprises bénéficiant des avantages du code
des investissements », Mémoire de fin d'études ENAREF,
Mars 2008, 75p.
Ø Félix BASSONO, «La
problématique de la promotion des investissements par la
fiscalité : cas des entreprises industrielles installées au
BF», Mémoire de fin d'études ENAREF, mars 2006, 97p.
Ø Innocent OUEDRAOGO, Mesures incitatives et Evasion
fiscales : Efficacité de la politique de promotion des
investissements au BF ; Mémoire de fin d'études ENAREF,
Avril 1997.
Ø R.M Joseph OUEDRAOGO, Quels apports à
l'amélioration du taux de pression fiscale au Burkina Faso :
état des lieux et perspectives, Mémoire de fin
d'études ENAREF, Avril 2009, 54p.
Ø Samuel KALKOUMDO, « quelles reformes pour
l'amélioration du rendement de l'impôt au Burkina
Faso ? », Mémoire de fin d'études ENAREF, Avril
2009, 54p.
AUTRES PUBLICATIONS
Ø CERDI, Etudes et document, E 2005.01, «
Afrique au sud du Sahara : quelle stratégie de transition
fiscale ».
Ø DGI, Rapport sur la mission d'étude des cadres
de la direction générale des impôts au Cameroun au
titre de la mise en oeuvre stratégie globale de reforme de la politique
fiscale, du 24 au 28 février 2009.
Ø Jean-Pierre Sawadogo ; cours de TVA A2
Fiscalité ENAREF 2009.
Ø Jules TAPSOBA, cours de contrôle fiscal A2
fiscalité, ENAREF 2009.
Ø "Le Pays " N°4487 du vendredi 06
au dimanche 08 novembre 2009.
Ø Mohamed TAAMOUTI, Professeur à l'INESA,
« Incitations fiscales : Fondements et problèmes
méthodologiques d'évaluation », p2, extrait de:
les cahiers du plan N°12, mars-avril 2007.
Ø Rapport du MAEP sur le BF, Chapitre
N°5 : « La gouvernance des
entreprises ».
TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Ø Décision n° 10- 2006/ CM/ UEMOA du 23 mars
2006 portant adoption du programme de transition fiscale au sein de l'UEMOA.
Ø Décision n°16/2006/CM/UEMOA portant adoption
du programme d'harmonisation de la fiscalité directe au sein de
l'UEMOA.
Ø Décret N° 97-204/PRES du 24 avril 1997
promulgation la loi n°15/97/AN du 17 avril 1997.
Ø Décret
N°2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF fixant les conditions d'application de
la Loi N° 62 / 95/AN du 14 décembre 1995 Portant Code des
Investissements au Burkina Faso.
Ø Directive n° 02 -98/ CM/ UEMOA du 22
décembre 1998 portant harmonisation des législations des Etats
membres en matière de TVA.
Ø Instruction Administrative N°003-2001 du 22
novembre 2001 portant sur les conditions et modalités d'application des
exonérations fiscales dans le cadre d'un agrément au code des
investissements, en cas de non respect des obligations comptables et
fiscales.
Ø Loi N° 62/95/ADP du 14 décembre 1995 portant
code des investissements au Burkina Faso.
Ø Loi N° 15/97/AN du 17 avril 1997 portant
modification de la loi n° 62/95/ADP du 14 Décembre 1995, portant
code des investissements au Burkina Faso.
Ø Loi N° 27/99/AN du 25 novembre 1999 portant loi de
finances pour l'exécution du budget de l'Etat - gestion 2000.
SITES INTERNET (webographie)
Ø www.burkinapmepmi.com
Ø www.demlib.com
Ø www.dgi.gouv.ci
Ø www.droit-afrique.com
Ø www.exporter.gouv.fr
Ø www.fasopresse.net
Ø www.finances.gov.bf
Ø
www.lankcharl2008.unblog.fr
Ø www.lefaso.net
Ø www.legifaso
Ø www.impots.gov.bf
Ø porgo.unblog.fr
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 :
synthèse des exonérations pendant la phase
d'exploitation.........................................................................
13
TABLEAU N°2 : Situation des
entreprises agréées au code des
investissements par régime
de 1996 au 08/11/2007.....................16
TABLEAU N°3 : Situation des
entreprises agréées au code des
des investissements par
localité de 1996 à 2008.........................17
TABLEAU N°4 : Situation des
entreprises agréées au code des
investissements dans les
localités autres que
Ouagadougou et Bobo
Dioulasso............................................. vi
TABLEAU N°5 : Situation des
investissements projetés et du nombre
d'emplois à créer par
secteur d'activité de 1996 à 2008................... vi
TABLEAU N°6 : Etat
comparatif des manques à gagner estimés
et des valeurs
ajoutées projetées..............................................
vii
TABLEAU 7: Situation des recettes de
la DGI de 1994 à 2008............................ vii
TABLEAU N°8 :
Synthèse des manques à gagner de l'Etat au niveau
de l'échantillon (arrondi au
millier de francs)................................ 21
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique
N°1 : Evolution comparative des manques à
gagner et des
valeurs ajoutées
estimées par année (1996-2008)..................... 18
Graphique N°2 : Evolution des
recettes de la DGI sur 15 ans (1994-2008)............ 19
Graphique N°3: Evolution des taux
des valeurs ajoutées
créées par rapport
aux chiffres d'affaires sur les
cinq premières
années (Régimes A, B, C, D, E)........................ 20
Graphique N°4 : Evolution
des taux des valeurs ajoutées créées par rapport
aux chiffres d'affaires sur les sept
premières années
(entreprise
exportatrice)....................................................... 20
ANNEXES
ANNEXE I Situation générale des
entreprises agréées au code des investissements au BF et
évolution des recettes de la DGI de 1994 à 2008
TABLEAU N°2 : Situation
des entreprises agréées au code des investissements
par régime de 1996 au
08/11/2007
|
Production, conservation
|
Prestations de
|
|
|
Années
|
et transformation
|
services
|
Exportatrices
|
Total
|
|
Régime A
|
Régime B
|
Régime C
|
Régime D
|
Régime E
|
|
|
1996
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1997
|
0
|
18
|
3
|
2
|
3
|
2
|
28
|
1998
|
1
|
20
|
4
|
5
|
4
|
1
|
35
|
1999
|
1
|
5
|
5
|
3
|
2
|
2
|
18
|
2000
|
0
|
15
|
3
|
3
|
3
|
0
|
24
|
2001
|
0
|
10
|
3
|
3
|
8
|
1
|
25
|
2002
|
0
|
10
|
4
|
3
|
6
|
1
|
24
|
2003
|
0
|
9
|
6
|
4
|
3
|
1
|
23
|
2004
|
0
|
14
|
5
|
5
|
6
|
6
|
36
|
2005
|
0
|
15
|
3
|
3
|
3
|
3
|
27
|
2006
|
0
|
13
|
6
|
10
|
11
|
3
|
43
|
2007
|
0
|
18
|
1
|
9
|
13
|
3
|
44
|
Total
|
2
|
149
|
43
|
50
|
62
|
23
|
329
|
Source : Construit par nous à
partir des données recueillies à la DGE
TABLEAU N°3 : Situation des entreprises
agréées au code des
des investissements par
localité de 1996 à 2008
Années
|
Localisation des
unités
|
Total
|
|
Ouagadougou
|
Bobo Dioulasso
|
Autres localités
|
|
1996
|
5
|
3
|
2
|
10
|
1997
|
17
|
8
|
10
|
35
|
1998
|
24
|
4
|
8
|
36
|
1999
|
16
|
5
|
5
|
26
|
2000
|
16
|
5
|
4
|
25
|
2001
|
14
|
5
|
6
|
25
|
2002
|
19
|
4
|
1
|
24
|
2003
|
14
|
4
|
4
|
22
|
2004
|
23
|
7
|
6
|
36
|
2005
|
18
|
4
|
5
|
27
|
2006
|
33
|
1
|
9
|
43
|
2007
|
29
|
10
|
5
|
44
|
2008
|
50
|
13
|
9
|
72
|
Total
|
278
|
73
|
74
|
425
|
Source : Construit par nous à partir
des données recueillies au CGU
TABLEAU N°4 : Situation des
entreprises agréées au code des investissements
dans les localités
autres que Ouagadougou et Bobo Dioulasso
Années
|
Entreprises de production, de
|
Entreprises de prestations
|
|
conservation et de transformation
|
de services
|
1996
|
|
2
|
|
|
0
|
|
1997
|
|
10
|
|
|
0
|
|
1998
|
|
6
|
|
|
2
|
|
1999
|
|
5
|
|
|
0
|
|
2000
|
|
4
|
|
|
0
|
|
2001
|
|
3
|
|
|
3
|
|
2002
|
|
1
|
|
|
0
|
|
2003
|
|
4
|
|
|
0
|
|
2004
|
|
6
|
|
|
0
|
|
2005
|
|
4
|
|
|
1
|
|
2006
|
|
5
|
|
|
4
|
|
2007
|
|
3
|
|
|
2
|
|
2008
|
|
7
|
|
|
2
|
|
Total
|
|
60
|
|
|
14
|
|
Source : Construit par nous à partir
des données recueillies au CGU
TABLEAU N°5 : Situation des
investissements projetés et du nombre
d'emplois à
créer par secteur d'activité de 1996 à 2008
|
Entreprises de production, de
|
Entreprises de prestations
|
Années
|
conservation et de transformation
|
de services
|
|
Investissements
|
Emplois
|
Investissements
|
Emplois
|
|
(en milliers de FCFA)
|
|
(en milliers de FCFA)
|
|
1996
|
690
|
136
|
0
|
0
|
1997
|
12 344 028
|
951
|
3 391 117
|
211
|
1998
|
13 585 187
|
643
|
5 186 920
|
314
|
1999
|
29 714 882
|
598
|
6 779 513
|
243
|
2000
|
9 641 169
|
501
|
7 539 091
|
280
|
2001
|
5 391 013
|
448
|
152 189 687
|
557
|
2002
|
36 133 526
|
482
|
16 964 848
|
411
|
2003
|
29 372 093
|
688
|
6 113 172
|
182
|
2004
|
30 393 398
|
1 022
|
7 819 394
|
439
|
2005
|
1 944 682
|
231
|
3 539 212
|
285
|
2006
|
40 472 695
|
1 340
|
153 028 666
|
1 006
|
2007
|
10 148 729
|
576
|
107 707 944
|
1 118
|
2008
|
25 436 388
|
1 375
|
48 032 291
|
1 445
|
Total
|
244 578 480
|
8 991
|
518 291 855
|
6 491
|
Source : Construit par nous à partir
des données recueillies au CGU
TABLEAU N°6 : Etat comparatif des
manques à gagner estimés
et des valeurs
ajoutées projetées
Années
|
Manques à
|
Valeurs ajoutées
|
|
gagner estimés
(en milliers de FCFA)
|
projetées
(en milliers de FCFA)
|
1996
|
1 344 353
|
3 581 678
|
1997
|
11 964 183
|
43 678 532
|
1998
|
19 543 103
|
58 247 748
|
1999
|
25 615 585
|
61 616 242
|
2000
|
14 192 046
|
69 884 383
|
2001
|
141 012 363
|
357 263 886
|
2002
|
51 664 627
|
139 519 812
|
2003
|
26 109 587
|
84 907 085
|
2004
|
31 998 966
|
161 352 723
|
2005
|
21 876 441
|
88 468 607
|
2006
|
168 287 221
|
478 226 905
|
2007
|
48 153 421
|
228 494 973
|
2008
|
68 164 588
|
266 156 246
|
Total
|
629 926 484
|
2 041 398 820
|
Source : Construit par nous à partir
des données recueillies au CGU
TABLEAU N°7: Situation des recettes de la DGI
en FFCA de 1994 à 2008
(en FCFA)
Années
|
Prévisions (P)
|
Réalisations (R)
|
R/P (%)
|
1994
|
42 657 373 000
|
40 213 104 977
|
94,3
|
1995
|
86 861 844 000
|
90 171 370 000
|
103,8
|
1996
|
67 015 040 000
|
64 933 669 878
|
96,9
|
1997
|
75 917 095 300
|
75 287 711 601
|
99,2
|
1998
|
89 947 264 000
|
88 047 620 549
|
97,9
|
1999
|
102 172 909 000
|
96 111 882 150
|
94,1
|
2000
|
116 576 000 000
|
103 734 513 652
|
89,0
|
2001
|
129 656 000 000
|
109 036 072 512
|
84,1
|
2002
|
144 495 000 000
|
114 375 635 181
|
79,2
|
2003
|
134 735 665 921
|
138 611 556 496
|
102,9
|
2004
|
163 168 640 000
|
156 612 316 153
|
96,0
|
2005
|
202 900 000 000
|
178 280 011 529
|
87,9
|
2006
|
226 750 165 341
|
186 892 992 699
|
82,4
|
2007
|
261 000 000 074
|
212 499 747 882
|
81,4
|
2008
|
281 597 802 000
|
226 532 615 268
|
80,4
|
Source : construit par nous à partir
des statistiques de la DGI
ANNEXE II
A : Résultats du dépouillement des dossiers de
l'échantillon
B : Synthèse des résultats du
dépouillement (Manques à gagner de l'Etat et des
collectivités locales au niveau de l'échantillon)
C : Synthèse des valeurs ajoutées et des
chiffres d'affaires réalisés au niveau de l'échantillon
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
III
SOMMAIRE
VI
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES
CONTRIBUTIONS DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS A LA
MOBILISATION DE RECETTES FISCALES
4
CHAPITRE I : PRESENTATION DES
INCITATIONS FISCALES CONTENUES DANS LE CODE DES INVESTISSEMENTS
5
Section I : Rôle de
l'impôt et fondements des incitations fiscales
5
Paragraphe I : Définition et
rôle de l'impôt
5
A/ Définition
5
B/ Rôle de l'impôt
5
1) Rôle financier
5
2) Rôle social
6
3) Rôle
économique
6
Paragraphe II : Fondements des incitations
fiscales
6
A/ Définition de l' "incitation
fiscale"
6
B/ Fondements des incitations fiscales
7
1) Fondements économiques
des incitations fiscales
7
a) Attraction des capitaux privés
7
b) Industrialisation
7
2) Fondements
socioprofessionnels
8
a) Promotion de la formation professionnelle
8
b) Création d'emplois
8
Section II : Incitations fiscales du
code des investissements
9
Paragraphe I : Garanties
générales aux investisseurs
9
A/ Bénéficiaires
9
B/ Garanties
9
Paragraphe II : Types de régimes et
incitations fiscales correspondantes
10
A/ Types de régimes
10
1) Catégorie des entreprises
de production, de conservation et de transformation............
10
2) Catégorie des entreprises
de prestations de services
11
3) Catégorie des entreprises
exportatrices
11
B/ Incitations fiscales par régime
11
1) Pendant la phase
d'investissement
11
2) Pendant la phase
d'exploitation
12
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNEES
STATISTIQUES SUR LES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS
14
Section I : Méthodologie de
recherche et analyse des résultats obtenus
14
Paragraphe I : Méthodologie de
recherche
14
A/ Au niveau général
14
B/ Au niveau de l'échantillon
représentatif
15
Paragraphe II : Analyse des
résultats obtenus
15
A/ Au niveau général
15
1) Evolution générale
par régime
16
2) Localisation des
unités
17
B/ Au niveau de l'échantillon
représentatif
19
1) Evolution des valeurs
ajoutées
19
2) Evolution des emplois et des
masses salariales
21
3) Manque à gagner de
l'Etat
21
Section II: Facteurs déterminants
pour les investisseurs et effets pervers des incitations fiscales
22
Paragraphe I: Facteurs déterminants pour
les investisseurs
22
A/ Facteurs institutionnels
22
1) Stabilité
politique
23
2) Existence de structures
d'appui
23
B/ Facteurs économiques
23
1) Taille du marché
23
2) Disponibilité et
Coût des facteurs de production
24
Paragraphe II: Effets pervers des incitations
fiscales
24
A/ Evasion fiscale
24
B/ Rétrécissement de l'assiette
fiscale
25
DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES POUR
UNE AMELIORATION DES CONTRIBUTIONS FISCALES DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES
INVESTISSEMENTS
27
CHAPITRE I : NECESSITE D'UN
CONTROLE DES ENTREPRISES AGREEES AU CODE DES INVESTISSEMENTS
28
Section I: Contrôle à
priori
28
Paragraphe I: Modalités de
contrôle
28
A/ Contrôle lors des demandes
d'agrément
28
B/ Contrôle des entreprises
agréées au code des Investissements
29
Paragraphe II: Suivi du contrôle et des
sanctions applicables
30
A/ Suivi du contrôle
30
B/ Sanctions applicables
31
Section II: Contrôle de
l'administration fiscale
31
Paragraphe I : Obligations des entreprises
agréées
32
A/ Pendant la période d'investissement
32
B/ Pendant la période d'exploitation
32
Paragraphe II : Types de contrôles
fiscaux et résultats attendus
33
A/ Types de contrôles fiscaux
33
1) Contrôle de cabinet
33
2) Contrôle sur place
34
B/ Résultats attendus
35
1) Cas de comptabilité
régulière en la forme et probante au fond
35
2) Cas d'absence de comptabilité ou
comptabilité irrégulière en la forme et non probante au
fond
35
3) Cas d'absence de déclaration ou
déclaration d'éléments d'imposition ne correspondant pas
aux données de la comptabilité
36
CHAPITRE II : REVISION DU SYSTEME
FISCAL BURKINABE ET HARMONISATION DES CODES DES INVESTISSEMENTS DANS L'ESPACE
COMMUNAUTAIRE
37
Section I : Révision du
système fiscal Burkinabé
37
Paragraphe I: Réduction des avantages
fiscaux concédés dans le code des investissements et
élargissement de l'assiette fiscale
37
A/ Réduction des avantages fiscaux
concédés dans le code des investissements
37
B/ Elargissement de l'assiette fiscale
39
Paragraphe II : Simplification des textes
fiscaux et adoption d'un nouveau Code Général des
Impôts
40
A/ Simplification des textes fiscaux
40
1) Système fiscal
simple
41
2) Système fiscal
transparent et flexible
41
B/ Adoption d'un nouveau Code Général
des Impôts
42
Section II : Harmonisation des codes
des investissements au niveau communautaire
43
Paragraphe I : Mise en place d'une
directive sur les incitations fiscales contenues dans les codes des
investissements au niveau communautaire
43
Paragraphe II : Adoption d'un code des
investissements communautaire
44
CONCLUSION
46
BIBLIOGRAPHIE
48
LISTE DES TABLEAUX
i
LISTE DES GRAPHIQUES
ii
ANNEXES
iii
* 1 Mohamed TAAMOUTI,
Professeur à l'INESA, « Incitations fiscales :
Fondements et problèmes méthodologiques
d'évaluation », p2, extrait de: les cahiers du plan
N°12, mars-avril 2007.
* 2 L'ensemble des recettes
fiscales (les recettes fiscales de porte et les recettes fiscales internes) a
presque triplé au regard du bond de 150,2 Milliards de francs CFA en
1996 à 405 Milliards de FCFA en 2007. La prévision de ces
recettes fiscales pour l'année 2010 est d'environ 575,44 milliards de
francs CFA sur des prévisions de recettes budgétaires totales
d'environ 890,77 milliards de francs CFA soit environ 64,6% des recettes
budgétaires de l'Etat. Source : www.
finances.gov.bf, documents en ligne.
* 3 Les pertes de recettes
douanières (fiscalité de porte) n'ont pas été
prises en compte ainsi que toutes les autres formes de pertes subies par
l'Etat.
* 4 Lucien MEHL et Pierre
BELTRAME ; « Science et technique fiscales »,
édition PUF, 1984, p77.
* 5 Jean-Pierre SAWADOGO,
Cours de TVA A2 fiscalité, ENAREF 2009, p2.
* 6 Mohamed TAAMOUTI,
Professeur à l'INSEA, « Incitations fiscales :
Fondements et problèmes méthodologiques
d'évaluation », p2, extrait des Cahiers du Plan N°
12, mars-avril 2007.
* 7 Article 1 du C.Inv.
* 8 Etre immatriculé
au Registre du commerce et de Crédit Mobilier (RCCM); effectuer une
déclaration d'existence fiscale donnant lieu au numéro
Identifiant Financier Unique (IFU) ; avoir une carte de commerçant
pour les personnes physiques, avoir l'affiliation employeur à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Source : "Le
promoteur" N°19, Maison de l'Entreprise, Mai 2009, p2.
* 9 Le C.Inv ne fait pas de
différenciation entre les entreprises personnes physiques et les
entreprises personnes morales, ni entre les investisseurs nationaux et les
investisseurs étrangers.
* 10 Voir l'art 22 du
décret N° 2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF du 23 Mars 2000 pour les types
de prestations de services éligibles aux régimes D et E.
* 11 Art 29 du C.Inv :
prévoit le bénéfice d'une durée
supplémentaire de 02 ans des avantages prévus par
catégorie pour les investissements nouveaux réalisés
à 50 Km des centres urbains.
* 12 Les entreprises
utilisant des matières premières locales (représentant au
moins 50% de la totalité des matières premières entrant
directement dans la fabrication) bénéficient d'une
exonération permanente de patente ; une réduction de 50% des
droits et taxes de douanes et de toute autre fiscalité de porte sur les
équipements de production et les pièces de rechange les
accompagnant.
* 13 Source :
www.burkinapmepmi.com
* 14 L'accès à
cet état nous a été refusé au CGU pour des raisons
de confidentialité selon le responsable du centre.
* 15 Exemple du
régime A.
* 16 Article 29 du C.Inv.
* 17 Nous pouvons
déjà constater la discordance sur le nombre d'entreprises
agréées au C.Inv pour la période allant de 1996 à
2000 entre le tableau N°2 et le tableau N°3. Cela montre
déjà la nécessité d'harmoniser les données
au niveau des administrations. L'utilisation des données de la DGE au
tableau N°2 se justifie par le fait qu'elles permettaient de faire une
bonne répartition par régimes accordés contrairement aux
données du CGU. Par ailleurs, l'accès aux données
reçues à la DGE nous avait été refusé au CGU
pour des raisons de confidentialité. De façon
générale, cette discordance de données n'affecte pas les
résultats de notre étude.
* 18Cf annexe I, Tableau
N°4.
* 19 Cf annexe I, Tableau
N°5.
* 20 Cf annexe I, Tableau
N°6.
* 21 Cf annexe II-A :
Résultats du dépouillement des dossiers de
l'échantillon.
* 22 Ces investissements
constituent la base de calcul du droit proportionnel de la patente et du calcul
de la TBM ; tous des impôts locaux.
* 23 Cf annexe II-A :
Résultats du dépouillement des dossiers de
l'échantillon.
* 24 Cf annexe II-B :
Récapitulatif des droits rappelés pendant les périodes
d'exploitation exonérées.
* 25 Gérard. CHAMBAS,
« Fiscalité et développement en Afrique
subsaharienne », Ed economica, p59.
* 26 Textes relatifs au
droit des affaires, au droit du travail, à la législation
financière et bancaire, à la justice, à la
sécurité des biens...
* 27 J. LECAILLON et C.
PONDAVEN, « analyse
microéconomique » : cours et exercices
corrigé, éditions CUJAS p100.
* 28Y Adda,
«L'évasion fiscale internationale dans les pays de l'union
Européenne », thèse Paris II, 2002,457p, la
répression de l'évasion fiscale internationale, RF compt 2002, P9
in Filiga M S et Salifou D, « Le précis de droit fiscal
burkinabé », op.cit, p 97.
* 29 Le terme est de Ch R
MASSOU ; cité par Innocent OUEDRAOGO, « Mesures
incitatives et Evasion fiscales : Efficacité de la politique de
promotion des investissements au BF » ; Mémoire de
fin d'études ENAREF, Avril 1997, p62.
* 30 Loi N° 62-95 du 14
décembre 1995.
* 31 Avantages liés
à l'investissement et à l'exploitation.
* 32 Gérard
CHAMBAS : Fiscalité et développement en Afrique
subsaharien ; p57.
* 33 Innocent OUEDRAOGO,
« Mesures incitatives et Evasion fiscales :
Efficacité de la politique de promotion des investissements au
BF », Mémoire de fin d'études ENAREF, Avril 1997,
p 62.
* 34 Pierre BELTRAME et
Lucien MEHL, « Science et technique fiscale »,
Paris, PUF ; 1984, p556.
* 35 M. Diouf,
« Economie politique pour l'Afrique », Paris,
NEAS, AUPELF, 1991, p 252.
* 36 Il s'agit du
contrôle des éléments du fond de dossier
conformément à l'annexe du décret
N°2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF fixant les conditions d'application de
la Loi N° 62-95/AN du 14 décembre 1995 Portant C.Inv au BF.
* 37A la date du 08/11/07
onze (11) agréments n'octroyant que les avantages liés à
la fiscalité de porte avaient été accordés
concernant dix (10) entreprises de prestations de services et une (01)
entreprise de production.
* 38 Il s'agit du code des
investissements et de son décret d'application tous deux
déjà cités plus haut.
* 39 Système de prise
en charge, par le budget de l'Etat, de certains impôts
(généralement la TVA et les droits d'enregistrement). Cette
procédure ne concerne que les ONG, les projets financés sur
ressources extérieures, les entreprises agréées au C.Inv
et au code minier, les entreprises ayant signées avec l'Etat un contrat
plan.
* 40 Condition pour le
bénéfice des avantages liés à l'exploitation.
* 41 Le code des
investissements a pour premier objectif l'attraction des investisseurs et non
le soutien des entreprises en installation.
* 42 La CNI est
composée de huit (8) membres dont un représentant de la DGI et un
représentant de la DGD. Les six (6) autres membres de la CNI sont
composés d'un représentant du Ministère en charge de
l'environnement et de cinq (5) représentants de structures appartenant
ou directement rattachées au MCPEA. De plus, la CNI
délibère valablement en la présence d'au moins 2/3 de ses
membres. Cela signifie qu'elle pourrait délibérer même en
l'absence des représentants de la DGI et de la DGD. L'ensemble des
avantages concédés étant fiscaux (fiscalité de
porte et fiscalité intérieur) alors, il serait souhaitable, pour
éviter des abus, que le minimum de membres requis pour la
délibération de la CNI (2/3 des membres) comprenne
obligatoirement les représentants de la DGI et de la DGD (voir articles
7 et 12 du décret N°2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF du 23 mars
2000 fixant les conditions d'application de la Loi N° 62
/ 95/AN du 14 décembre 1995 Portant Code des Investissements au Burkina
Faso).
* 43 Abdoulaye
KINDO, «Suivi et contrôle des entreprises
bénéficiant des avantages du code des
investissements », Mémoire de fin d'études option
fiscalité ENAREF, Mars 2008, p44.
* 44 Article 27 du
décret N°2000-99/PRES/PM/MCIA/MEF fixant les
conditions d'application de la Loi N° 62-95/AN du 14 décembre 1995
Portant C.Inv au BF.
* 45 Directeur du CGU, et
membre de la commission interministérielle de constat de
démarrage des activités.
* 46 L'agrément avait
été octroyé pour la réalisation d'un hôtel
mais l'immeuble a été par la suite donné en location.
* 47 Instruction
Administrative N° 003-2001 du 22 novembre 2001, conditions et
modalités d'application des exonérations fiscales dans le cadre
d'un agrément au code des investissements, en cas de non respect des
obligations comptables et fiscales, p1.
* 48 Jacques BRUNON,
« le contrôle fiscal », collection
système, p 16.
* 49 Jules TAPSOBA, cours de
contrôle fiscal A2 fiscalité, ENAREF 2009, p35.
* 50 Plus
précisément à la DGE et dans les DME.
* 51 Jules TAPSOBA, cours de
contrôle fiscal A2 fiscalité, ENAREF 2009, p45.
* 52 CERDI, Etudes et
document, E 2005.01, « Afrique au sud du Sahara : quelle
stratégie de transition fiscale »,p18.
* 53Tiré de
instruction Administrative N° 003-2001 du 22 novembre 2001, conditions et
modalités d'application des exonérations fiscales dans le cadre
d'un agrément au code des investissements, en cas de non respect des
obligations comptables et fiscales, p 3-4.
* 54 Notamment la
stratégie globale de réforme de la politique fiscale
adoptée en Conseil des Ministres du 2 octobre 2008.
* 55 Innocent OUEDRAOGO,
« Mesures incitatives et évasion fiscale :
Efficacité de la politique de promotion des investissements au
BF » ; Mémoire de fin d'études ENAREF, Avril
1997, p83.
* 56 Ces mesures existent
dans le C.Inv du sénégal.
* 57 Saint-Simon,
cité par Maurice. BASLE dans « Systèmes
fiscaux », Paris, Dalloz, 1989, p.142.
* 58 Le taux de pression
fiscal en 2008 était de 12,5%.
* 59 Félix BASSONO,
«La problématique de la promotion des investissements par la
fiscalité : cas des entreprises industrielles installées au
BF», Mémoire de fin d'études ENAREF, Mars 2006, p93.
* 60 Source : Rapport
du MAEP sur le BF, Chapitre N°5 : « La gouvernance des
entreprises », p248. Ce rapport fait aussi
référence au Rapport sur le Développement Humain,
édition 2007 selon lequel il existerait dans la seule
agglomération de Ouagadougou 179 581 unités de production
informelles, dont 165 262 dans les branches marchandes non agricoles soit plus
du quadruple des entreprises formelles du BF.
* 61Tiré des actes du
Centre des Rencontres et d'Etudes des Dirigeants Administrations fiscales
(CREDAF), 1989 sur la communication, p72.
* 62On pourrait par exemple
réduire exceptionnellement le délai de délivrance des ASF
aux entreprises citoyennes ou effectuer plus rapidement le remboursement des
crédits TVA qu'elles sollicitent.
* 63Le code des impôts
à été adopté par la loi 6-65/AN du 26 mai 1965 et
le code de l'enregistrement et du timbre adopté par la loi 26-63/ AN du
24 juillet 1963.
* 64Brassage du personnel,
création de divisions fiscales regroupant une « section
domaines » et une « section impôts »
etc.
* 65 La CEMAC dispose d'un
code des investissements.
* 66Avec une
définition claire des attentes de l'Etat à travers le
terme"investissements nouveaux".
* 67Le plaidoyer de Blaise
COMPARE, extrait électronique du journal "Le Pays "
N°4487 du vendredi 06 au dimanche 08 novembre 2009.