CONCLUSION GENERALE ET SUGGETION
L'objectif général de la présente
étude était de déterminer l'impact de l'agriculture sur la
croissance économique. Pour ce faire, nous avons utilisé certains
développements récents de l'économétrie des
séries temporelle.
Pour explorer la relation causale entre la croissance
économique et l'agriculture en RDC, nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle l'augmentation des dépenses en capital
dans le secteur agricole peut aussi augmenter le niveau de la production
agricole et cette augmentation peut avoir un impact positif sur la croissance
économique en RDC.
Pour atteindre cet objectif
assigné au départ à cette étude, nous avons
subdivisé ce travail en quatre chapitres :
v Le premier chapitre nous a permis d'assoir un fondement
théorique relatif aux concepts des investissements dans le secteur
agricole (dépenses en capital) et la croissance économique. Nous
avons eu, à cet effet, à présenter les
généralités sur ces, en passant en revue les
définitions, les facteurs exogènes, les interventions publiques,
ainsi que les différentes réactions du secteur privé.
Quand à la croissance économique nous avons eu
à donner une brève histoire sur les théories de la
croissance, des penseurs classiques, néo-classiques, des penseurs des
théories endogènes et enfin la comptabilité de
croissance.
v Le deuxième chapitre nous a permis d'assoir un
fondement théorique relatif aux concepts de croissance économique
et de l'agriculture. Nous avons eu, à cet effet, à
présenter les définitions des concepts relatifs à
l'agriculture et le rôle que l'agriculture peut jouer dans la croissance
économique.
v Au troisième chapitre, nous avons fait état
des lieux des investissements dans le secteur agricole en RDC. Plusieurs points
ont été développés dans ce chapitre notamment
l'importance de la politique agricole dans la politique d'investissement dans
le secteur agricole en RDC et sur l'intégration dans la politique
globale, le code agricole comme cadre institutionnel et du paysannat familial,
les principaux leviers de développement agricole qui appuie la relance
agricole, changement climatique, et enfin les dépenses en capital dans
le secteur agricole.
v Et au quatrième chapitre, nous avons estimé un
modèle économétrique VAR qui met en relation entre la
croissance économique, les dépenses en capital dans le secteur
agricole et la production agricole.
Empiriquement, l'application de cette théorie
nécessite la démarche suivante :
· Vérification de la stationnarité pour
s'assurer qu'elles suivent une marche aléatoire ;
· Détermination du décalage optimal qui
nous permet la détermination de causalité entre les
variables ;
· Prévision, nous permet d'analyser les chocs.
L'étude a montré que les séries
étudiées n'étaient pas stationnaire à l'exception
des dépenses en capital qui étaient dans le cadre du
modèle VAR révèle que entre la croissance
économique et la production agricole, il existe une relation
bidirectionnelle donc une relation où l'une cause l'autre et vice versa
et aussi les dépenses en capital ont causé la production
agricole.
En bref, au regard des situations
évoquées ci-dessus relatifs à l'agriculture congolaise, il
sied de noter que celle-ci a joué un rôle dans la croissance
économique. Mais ce rôle joué par l'agriculture est
déterminé par les niveaux des dépenses en capital que le
gouvernement accorde dans ce secteur enfin d'augmenter le niveau de production
agricole, qui ne permettent pas à l'agriculture d'être le secteur
déclencheur du développement en RDC, pays à vocation
agricole où sa population meurent de faim, pas d'emplois, etc.
Parmi les problèmes nous pouvons citer :
a) Absence des structures de financement de
l'agriculture ;
b) Une faible part du budget de l'Etat allouée à
l'agriculture ;
c) Manque des structures de recherche agronomique ;
d) Etat de délabrement avancé des routes de
desserte agricole ;
e) Manque des structures de conservation ;
f) Faiblesse de l'encadrement ;
g) Manque d'investissement ;
h) Évacuation et conservation des produits.
Tous ces problèmes n'ont pas permis à
l'agriculture d'avoir un impact visible malgré sa contribution à
la croissance économique. On notera également une perte de la
main-d'oeuvre agricole suite aux conflits armés.
Pour que l'agriculture puisse jouer son rôle de
déclencheur du développement en RDC, nous suggérons ce qui
suit :
§ Volonté politique afin d'élaborer une
politique agricole efficace permettant à l'agriculture de jouer son
rôle (contribution à plus de 40% au P.I.B.) ;
§ Elaboration d'un code agricole qui va créer un
contexte harmonieux et incitatif entre l'entreprise et la population
rurale ;
§ Mettre en valeur des millions d'hectares de terres
arables en introduisant le machinisme dans l'agriculture (agriculture
intensive) ;
§ Allouer à l'agriculture les fonds
nécessaires pour son développement ;
§ Multiplication des transferts par l'Etat pour accroitre
les revenus ruraux ceci peut générer un double
bénéfice : en premier lieu par une augmentation directe des
revenus des agriculteurs les plus pauvres ; en second lieu par un
accroissement de leur consommation, essentiellement composée de biens
locaux dont l'augmentation de la production va accroitre les revenus d'autres
personnes ;
§ Créer et relancer les activités des
institutions de financement (COOPEC, SOFIDE, SOFIDAG etc.) afin de
permettre aux agriculteurs d'accéder aux crédits ;
§ Réhabiliter les infrastructures routières
et déterminer les meilleures ; modalités de leur
entretien durable ;
§ Accompagner le refinancement du secteur agricole, par
ressources propres.
Nous n'avions pas voulu terminer ce travail sans
épingle une proposition en ce qui concerne le financement du secteur
agricole en RDC.
On peut financer :
Ø Par la politique de planche à billets. Mais
cette politique a comme conséquence l'inflation ; donc il faudrait
injecter directement dans le cadre d'investissement du secteur agricole et
appliquer une gestion efficace qui, malgré l'inflation les effets ne
soient de long terme.
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