Paragraphe 2 : Clarification conceptuelle et revue
de la littérature
Ce paragraphe fait un bref aperçu sur la revue de la
littérature relative aux sujets de la santé et la
pauvreté. Cependant, il présente en premier lieu les
définitions des concepts clés de notre champ d'étude.
C. Définition des concepts.
v La pauvreté.
Selon Ouattara (2003), la pauvreté exprime un aspect de
niveau de vie et résulte d'une insuffisance de ressources engendrant une
consommation insuffisante (expression d'un niveau de bien-être trop
faible). Sa mesure s'appuie soit sur le revenu, soit sur la consommation2,
traduite en valeur monétaire. On définit un seuil
monétaire en deçà duquel on est considéré
comme pauvre, et l'on comptabilise le nombre de pauvres par
référence à ce seuil (ligne de pauvreté). Ce seuil
peut être estimé soit à partir du revenu, très
variable, soit de la consommation plus stable dans le temps.
v Vulnérabilité.
Telle que définie et mesurée, la pauvreté
est une notion statique. Elle est une mesure ex-post du bien-être d'un
ménage. En revanche, la vulnérabilité telle que
précisée ci-après est une mesure future
(prévisionnelle) du bien-être d'un ménage (Ouattara,
2003).
La vulnérabilité est la probabilité
actuelle de pénurie dans le futur. Un individu, un ménage ou une
communauté est vulnérable lorsqu'il est prédisposé
à certains inconvénients, exposé à des chocs, des
pertes, des échecs, des risques. Le risque3 désignant des
évènements incertains qui peuvent affecter le niveau de vie,
comme la maladie, la vieillesse, les pertes de récolte, le
chômage, la sécheresse ou les risques liés aux actions
d'autres personnes ou aux décisions politiques.
Pour une définition opérationnelle, on dira que
la vulnérabilité d'un ménage, d'un individu ou d'une
communauté, quel que soit son niveau de richesse, est la
probabilité que celui-ci trouve sa situation ou ses conditions de vie se
dégrader dans le futur face aux fluctuations de la vie
(risques et chocs).
v Soin hospitalier :
Dans le cadre de notre étude les soins hospitaliers
sont les soins qui entraînent une hospitalisation effective d'au moins
une journée du malade dans un hôpital de dernier recours (centre
hospitalo-universitaire).
v Ménage.
C'est l'unité principale d'analyse de l'étude,
le ménage est défini comme un groupe de personnes,
apparentées ou non, qui partagent le même toit, mettent en commun
tout ou une partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins
essentiels, notamment la nourriture et le logement, et reconnaissent
l'autorité d'une seule et même personne, le chef de ménage.
Défini comme une unité budgétaire dans cette étude,
le ménage se distingue de l'unité familiale qui regroupe des
personnes unies par le sang ou le mariage.
v Seuil de pauvreté.
On distingue deux types de seuil de pauvreté. Le seuil
de pauvreté relative et le seuil de pauvreté absolue.
- L'approche de la pauvreté relative est voisine du
concept d'inégalité, dans la mesure où elle
s'intéresse aux différences relatives entre les individus d'une
même communauté. Il existe diverses manières de
déterminer un seuil de pauvreté relative dont les plus connues
sont l'usage des caractéristiques centrales : les quantiles
(médiane, quartile, quintile, décile, centile,) et la moyenne
(MARIKO, CISSE, 2000).
- Le seuil de pauvreté absolue peut être
défini selon Koné (2005) comme le niveau de bien-être
nécessaire à un individu pour survivre dans un contexte
donné. Nous avons deux conceptions du seuil de pauvreté
absolue : le seuil biologique et le seuil normatif.
Le seuil biologique fait référence à un
niveau de vie en dessous duquel, la vie de l'individu serait en danger. Il
s'exprime par le minimum dont un individu a besoin
en matière d'alimentation, de logement, d'habillement. Ce besoin
varie en fonction de l'environnement dans lequel vit l'individu.
Le seuil normatif comprend non seulement les besoins biologiques
mais aussi les besoins sociaux (éducation, santé, loisir,
etc....) que la communauté juge nécessaires ; ce seuil varie en
fonction des valeurs, désirs et attentes de la communauté
(Koné, 2005). C'est cette conception, beaucoup plus complète qui
a été utilise dans notre étude.
v Dépense de soins hospitaliers.
L'emploi d'argent par les ménages pour l'acquisition
de soins de santé au niveau du CNHU. Elle comprend les actes
médicaux et les médicaments.
v Dépense de soins catastrophiques.
Une dépense est catastrophique lorsqu'elle a un
caractère imprévisible et urgent dont l'ampleur entraîne
des bouleversements pouvant ruiner l'individu tant sur le plan
économique, que social au niveau du budget du ménage. Cette
ampleur peut être mesurée de diverses manières, soit la
pression de la facture d'hospitalisation sur le revenu global du ménage
; la dépense totale d'hospitalisation sur le revenu global du
ménage ; la facture d'hospitalisation sur le revenu par tête ;
etc....
v Dépense Totale Globale du ménage
(DTG).
C'est le total des dépenses
alimentaires et non alimentaires réalisées par les ménages
durant un mois.
v Revenu.
Dans le cadre de notre étude, le revenu n'est rien
d'autre que la dépense totale globale (DTG) du ménage ceci pour
contourner la difficulté de la non déclaration des revenus.
Au Bénin, tout comme dans tous les pays en voie de
développement, il est très difficile de déterminer les
revenus réels des ménages. Cela à cause de la
prédominance du secteur de l'économie informelle mais aussi des
attributs sociologiques.
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