B. Les caractéristiques des ménages.
Dans le cadre opérationnel de notre étude nous
avons présenté une classification des ménages selon le
seuil de pauvreté absolue option normative. Cette classification nous a
permis de ressortir les ménages vulnérables. Nous avons obtenu
les classes suivantes :
- vulnérable, pour les ménages qui ont moins de
146.601F CFA /an /tête comme revenu suite aux dépenses
d'hospitalisation.
- Non vulnérable, pour les ménages qui ont plus de
146.601F CFA / an/ tête comme revenu suite aux dépenses
d'hospitalisation.
Cette classification a permis de déterminer le nombre
de ménages classé dans la catégorie des
vulnérables.
1. Classification des ménages selon la
vulnérabilité.
Au vu du résultat des enquêtes de
l'étude, la méthode basée sur la consommation par individu
des ménages nous donne un nombre de pauvre donc vulnérable qui
correspond à notre objectif d'analyse. Ainsi nous avons dans l'ensemble,
175 ménages vulnérabilisés suite aux dépenses
d'hospitalisation d'après l'analyse du tableau 9.
Autrement dit 54% des ménages dont au moins l'un des
leurs a été hospitalisé sont vulnérables contre 46%
des ménages dont au moins un de leur membre a été
hospitalisé qui sont non vulnérables.
Tableau 9 : Les
ménages vulnérables
Vulnérabilité
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en%
|
Non vulnérable
|
149
|
46
|
46
|
Vulnérable
|
175
|
54
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
2. Caractéristique
sociodémographique.
La détermination du nombre de personnes par
ménage nous semble opportune en ce sens que, les caractéristiques
individuelles peuvent influencer le comportement des ménages en
matière de consommation des services de santé en particulier au
recours de services hospitaliers. Ces caractéristiques pourront nous
permettre de bien stratifier la population étudiée afin de
déterminer, par la suite son degré de vulnérabilité
à un recours de soins hospitaliers.
a. Taille des ménages.
L'analyse du tableau 6 de la page 33 montre que, nous avons en
moyenne six (6) personnes par ménage, et au minimum une personne par
ménage et au maximum 29 personnes. Enfin nous avons un écart-type
de 3 personnes.
b. Structure par sexe et par âge.
Suite à l'analyse du tableau 10 il ressort que, 87,96% des
ménages dont au moins l'un de leur membre a été
hospitalisé sont dirigés par les hommes contre 12,04%
dirigés par les femmes. La majorité des malades
hospitalisés ont pour chef de ménage un homme.
Tableau 10: Sexe du chef de
ménage.
Sexe
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
Femme
|
39
|
12.04
|
12.04
|
Homme
|
285
|
87.96
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
L'analyse du tableau 6 de la page 33 montre que, les chefs de
ménages dont l'un au moins de leurs membres a été
hospitalisé ont un âge moyen de 45 ans, un minimum de 21 ans et un
maximum de 80 ans.
c. Niveau d'éducation.
Le niveau d'éducation varie nettement entre les chefs
de ménage du CNHU et des autres hôpitaux. Au CNHU
21,64%(37 /171) des chefs de ménage ont un niveau universitaire,
d'après l'analyse du tableau 11.
En résumé le CNHU reçoit plus de malade
dont le chef de ménage à un niveau universitaire que les autres
hôpitaux.
Tableau 11: Répartition
des ménages selon le niveau d'étude du chef de
ménage et l'hôpital d'hospitalisation
Hôpital d'hospitalisation
|
Niveau d'étude du chef de
ménage
|
Total
|
|
Aucun
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
|
CNHU
|
23
|
56
|
55
|
37
|
171
|
Autres hôpital de la ville
|
36
|
58
|
49
|
10
|
153
|
Total
|
59
|
114
|
104
|
47
|
324
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
d. Catégorie professionnelle du chef de
ménage.
Il ressort du tableau 12 que, la catégorie
professionnelle du chef de ménage des malades hospitalisés est
dominée par le secteur informel qui est de 46,91% et suivi du secteur
privé qui est de 34,26%. Le secteur public, sans emploi et les
retraités sont respectivement de 11,73% ; 4,01% et de 3,09%.
Cela s'explique par le fait que les agents du secteur informel
courent plus de risque face à un choc d'hospitalisation par rapport aux
agents des autres secteurs. Plus le chef de ménage intervient dans le
secteur informel plus il court le risque d'avoir au moins un de ses membres
hospitalisés.
Tableau 12: Catégorie professionnelle du
chef de ménage.
Catégorie professionnelle
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
Secteur informel
|
152
|
46.91
|
46.91
|
Secteur privé
|
111
|
34.26
|
81.17
|
Secteur public
|
38
|
11.73
|
92.90
|
Sans emploi
|
13
|
4.01
|
96.91
|
Retraité
|
10
|
3.09
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
e. Réseau social.
Il ressort du tableau 13 que 77,16% des ménages dont l'un
au moins des membres a été hospitalisé n'appartiennent
à aucun réseau contre 22,84% de ménage appartenant
à un réseau social.
Cela s'explique par le fait que les ménages ne donnent
pas d'importance aux réseaux sociaux qui sont composés des
services d'assurances, des associations d'entraides et des mutuelles
d'assurances.
Tableau 13 : Appartenance à un
réseau social
Appartenance à un réseau
social
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
Appartenant à un réseau social
|
74
|
22.84
|
22.84
|
N'appartenant pas à un réseau social
|
250
|
77.16
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
3. Maladie et niveau de vie.
Nous évoquerons dans cette partie le parcours
thérapeutique du malade. Nous aborderons l'ancienneté de la
maladie, le nombre de recours antérieurs, les caractéristiques du
premier recours, et enfin le mode d'entrée à l'hôpital.
a. Ancienneté de la maladie.
L'examen du tableau 6 de la page 33 montre que, les malades
hospitalisés ont trainés la maladie pendant un temps moyen de
123,9722 jours soit 4 mois 3,97 jours. Les malades hospitalisés trainent
la maladie pour un temps maximum de 8030 jours soit plus de 22 ans.
b. Nombre de recours antérieurs.
Dans l'espoir de trouver une explication au recours tardif
à l'hôpital, nous avons analysé le tableau 14. Le recours
antérieur aux soins concerne le même motif d'hospitalisation,
c'est un peu le parcours thérapeutique du malade.
Il ressort de l'analyse du tableau 14 que, moins de 33% des
enquêtés n'ont aucun recours antérieur par rapport à
leur motif d'hospitalisation contre 67,59% qui ont connu au moins un (1)
recours antérieur. Cela s'explique par le fait que, plus le malade fait
un recours antérieur pour son traitement plus il court le risque
d'être hospitalisé.
Tableau 14 : Répartition des
malades selon le nombre de recours antérieurs.
Nombre de recours antérieurs
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
0
|
105
|
32.41
|
32.41
|
1
|
109
|
33.64
|
66.05
|
2
|
67
|
20.68
|
86.73
|
Plus de 2
|
43
|
13.27
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
c. Caractéristiques du premier
recours.
Suite à l'analyse du graphique 2 il ressort que,
21,46% ; 18,72% ; 26,03% ; 28,31% et 5,94% des malades qui ont
fait au moins un recours antérieur avant d'être
hospitalisé ont respectueusement recouru pour leur premier traitement
à l'automédication, aux soins traditionnels, aux soins de
santé publique, aux soins de santé privée et aux
hôpitaux de zone.
Les recours antérieurs sont dominés par le soin
de santé privée qui est de 28,31% et sont suivis par les soins de
santé publique qui est de 26,03%. Donc ceux qui font des recours
antérieurs vont plus dans les centres de santé privée pour
demander de soins.
Cela s'explique par le fait que, les centres de santé
privée sont plus en plus disponibles pour offrir le service de
santé aux demandeurs de soins.
Graphique 2 : Répartition des
malades selon les caractéristiques du premier recours
Source : Résultat des enquêtes de
l'étude
d. Type de médecine au premier
recours.
Ce résultat montre que 60% des malades
hospitalisés ont fait recours pour le premier traitement de leur motif
d'hospitalisation à la médecine moderne contre 40% qui ont fait
recours à la médecine traditionnelle pour le premier traitement
de leur motif d'hospitalisation. Pour une observation de 324 ménages
dont l'un des leurs a été hospitalisé, font plus recours
à la médecine moderne que traditionnelle (graphique 3).
Graphique 3: Type de médecine au
premier recours.
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
e. Mode d'entrée à
l'hôpital.
L'analyse du tableau 15 montre que 46,60% des malades
hospitalisés se rendent à l'hôpital pour faire des
consultations, 40,43% des malades hospitalisés viennent par l'urgence et
12,96% des malades hospitalisés viennent sur rendez-vous.
En résumé il ressort de ce tableau que les
consultations dominent dans l'ensemble, soit 46,60% et sont suivies des
urgences qui sont de 40,43% et 12,96% des malades ce sont rendus à
l'hôpital sur rendez-vous. Cela s'explique par le fait que, les malades
hospitalisés trainent la maladie pendant un temps et quand ils viennent
pour la consultation, ils sont gardés pour être
hospitalisé. Plus la maladie traine plus vous courez le risque
d'être hospitalisé au cours de votre consultation.
Tableau 15: Répartition des malades
selon le mode d'entrée à l'hôpital.
Mode d'entrée à
l'hôpital
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
Consultation
|
151
|
46.60
|
46.60
|
Urgence
|
131
|
40.43
|
87.04
|
Rendez-vous
|
42
|
12.96
|
100.00
|
Total
|
324
|
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
f. Durée d'hospitalisation.
L'analyse du tableau 16 montre que, 35,80% des malades ont
été hospitalisés pendant un (1) à quatre (4)
jours ; 32,72% des malades ont été hospitalisés
pendant cinq (5) à sept (7) jours et 31,48% des malades ont
été hospitalisés pendant plus de sept (7) jours.
En résumé moins de 65% des malades
hospitalisés ont fait au moins cinq (5) jours contre moins de 36% des
malades qui ont été hospitalisés au moins pour une
journée.
Tableau 16 : Durée
d'hospitalisation.
Durée en jour
|
Effectif
|
Effectif en %
|
Cumule des effectifs en %
|
[1 ; 4]
|
116
|
35.80
|
35.80
|
[5 ; 7]
|
106
|
32.72
|
68.52
|
Plus de 7
|
102
|
31.48
|
100.00
|
Total
|
324
|
100.00
|
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
4. Coût d'hospitalisation et sources de
financement.
L'analyse du coût moyen d'hospitalisation et le
nombre de recours antérieur montrent que, les chefs de ménage
dont l'un des leurs a été hospitalisé et qui a eu un (1)
recours antérieur ont dépensé en moyenne 121.336,9 F
CFA ; ceux qui ont eu deux (2) recours antérieurs ont
dépensé en moyenne 144.479,4 F CFA et enfin ceux qui ont eu
plus de deux (2) ont dépensé en moyenne 221.876 F CFA (Tableau
17). Ceci montre que, plus il y a de recours pour une maladie plus on
dépense. Cela s'explique par le fait que, plus le malade demande de
soins, plus les dépenses en soins de santé n'augmentent.
Tableau 17: Moyenne des dépenses
d'hospitalisation par rapport au nombre de recours.
Nombre de recours antérieur
|
0
|
1
|
2
|
Plus de 2
|
Coût moyen d'hospitalisation
|
166.413,9
|
121.336,9
|
144.479,4
|
221.876,6
|
Source : Résultat des
enquêtes de l'étude
|