I.4.2. Les micropolluants organiques et non organiques :
Les micropolluants sont des éléments
présents en quantité infinitésimale dans les eaux
usées. La voie de contamination principale, dans le cas d'une
réutilisation des eaux usées épurées, est
l'ingestion. C'est la contamination par voie indirecte qui est
généralement préoccupante. Ainsi, certains micropolluants,
comme les métaux lourds ou les pesticides, peuvent s'accumuler dans les
tissus des êtres vivants, et notamment dans les plantes cultivées.
Il peut donc y avoir une contamination de la chaîne alimentaire et une
concentration de ces Polluants dans les organismes. (Baumont et al.
2004).
I.4.2.1. Eléments traces :
Les métaux lourds que l'on trouve dans les eaux
usées urbaines sont extrêmement nombreux ; les plus abondants (de
l'ordre de quelques ìg/l) sont le fer, le zinc, le cuivre et le
plomb.
Les autres métaux (manganèse, aluminium, chrome,
arsenic, sélénium, mercure, cadmium, molybdène, nickel,
etc.) Sont présents à l'état de traces. (Cauchi, 1996).
Certains éléments traces, peu nombreux, sont
reconnus nécessaires, en très faibles quantités, au
développement des végétaux : le bore, le fer, le
manganèse, le zinc, le cuivre et le molybdène. L'irrigation,
à partir d'eaux usées, va apporter ces éléments
(Faby, 1997).
I.4.2.2. Les micropolluants organiques :
Les micropolluants d'origine organique sont extrêmement
nombreux et variés, ce qui rend difficile l'appréciation de leur
dangerosité. Ils proviennent de l'utilisation domestique de
détergents, pesticides, solvants, et également des eaux pluviales
: eaux de ruissellement sur les terres agricoles, sur le réseau routier,
etc.
Ils peuvent aussi provenir de rejets industriels quand ceux-ci
sont déversés dans les égouts ou même des
traitements de désinfections des effluents par le chlore (haloformes)
(Xanthoulis, 1993).
Les principales familles de la chimie organique de
synthèse sont représentées :
Hydrocarbures polycycliques aromatiques, chlorophénols,
phtalates. avec une concentration de l'ordre de 1 à 10ìg/l dans
les effluents. Dans le sol, ces micropolluants restent liés à la
matière organique ou adsorbés sur les particules du sol.
Cependant, quelques composés ioniques (pesticides organochlorés,
solvants chlorés) peuvent être entraînés en
profondeur.
Il semble que les plantes soient susceptibles d'absorber
certains composés organiques, mais il existe peu de données
disponibles à ce sujet. Les PCB, quant à eux, restent
fixés à 97% dans les racines.
En raison de la faible solubilité de ces
éléments organiques, on les retrouvera concentrés dans les
boues et c'est surtout lors de l'épandage de ces dernières que
leurs teneurs devront être contrôlées (Faby, 1997).
11
Généralités sur les eaux usées
Les pesticides sont les éléments traces les plus
surveillés, et une étude d'impact et de métabolisme est
obligatoire avant
leur mise sur le marché. Par contre, le danger
représenté par tous les autres polluants organiques est encore
mal apprécié actuellement. Les contrôles de routine ne
permettent pas de repérer toutes les toxines. Par ailleurs, on ne
connaît rien de la toxicité des mélanges complexes qui
peuvent se former par réaction entre les différents contaminants
(Baumont et al. 2004).
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