1.5. LES TRANSFORMATIONS
DES DECHARGES URBAINES
I.5.1. Le recyclage des
déchets
On peut également éliminer les déchets
solides en les recyclant. Il s'agit ici de trouver une utilisation
entièrement nouvelle d'un produit, non prévue par le fabricant
primitif : les déchets métalliques réutilisés
en sidérurgie et par quelques petites et moyennes entreprises (PME), les
débris de verres en verreries, les papiers et carton en
papèterie, les déchets de manioc et de mais en boissonnerie et en
élevage, en industrie chimique, les babouches abimés et les
sachets plastiques refondus pour en fabriquer d'autres qualitativement
différents.
Au cours des années passées, le volume des
déchets produits par chaque habitant n'a cessé d'augmenter. Cela
représentait un réel problème et une menace pour
l'environnement, car la seule solution dont nous disposions, il y a seulement
une vingtaine d'années, était de détruire ces
déchets en les brûlant, ou de s'en débarrasser en les
enterrant. Un changement de mentalité était nécessaire
pour aborder cette question : au lieu d'éliminer systématiquement
la totalité des déchets, on a choisi d'en valoriser une bonne
partie, c'est à dire de les transformer pour les réutiliser.
Le recyclage des déchets présente un double
avantage Il permet d'abord d'économiser de la matière
première et donc de préserver les ressources naturelles de notre
planète. Il permet également de réduire le volume et le
poids de nos poubelles et donc de limiter les risques de pollution de l'air et
des sols.
Une loi a donc vu le jour sur le plan national le 13 juillet
1992 pour inciter et encadrer le tri des déchets recyclables et susciter
un changement de comportement de la part de tous les citoyens.
Cette politique s'étend sur 10 ans et stipule qu'aucun
déchet récupérable ne devra être stocké ou
détruit après 2012. Les seuls déchets admis dans les
centres d'enfouissement seront les déchets qui ne peuvent être
valorisés et que nous appelons les "déchets ultimes.
I.5.2. Le recyclage du
verre
Photo 4 : La récupération des
verres à Kinshasa
Source : Photo Holy(2011)
Après le deuxième choc pétrolier de 1974,
les verriers Français adoptèrent une démarche
d'économie d'énergie, en refondant du verre cassé pour
alimenter leur production, cette pratique étant plus économique
que de fondre les matières premières qui entrent dans la
composition du verre comme le sable de silice. En 1976, Jean Tournier la
Ravoire, verrier de son état, envisagea de récupérer le
verre usagé pour le réutiliser en tant que matière
première. Rapidement, les verriers français se rendirent compte
de l'enjeu environnemental de ce principe et cosignèrent en 1979, le
premier contrat de recyclage du verre avec des objectifs chiffrés. En
1984, ces objectifs furent atteints; une bouteille sur quatre étant
effectivement recyclée.
Le verre usagé broyé, appelé calcin, est
devenu la principale matière première des verriers : à
l'heure actuelle ils utilisent dans leurs fours, jusqu'à 80 % de calcin
pour la fabrication des nouveaux emballages en verre. Aujourd'hui, le verre
est devenu la matière recyclable par excellence ; une bouteille sur deux
provient du recyclage.
Outre ses atouts environnementaux, le recyclage du verre a
gardé ses vertus humanitaires en favorisant le développement de
la recherche contre le cancer. Chaque année, c'est environ 12 millions
de Francs issus de la récupération du verre usagé qui
aident à la recherche, à l'achat de matériel et permettent
d'assurer un soutien aux familles des malades. Des qualités qui
présagent une longue vie au recyclage du verre...
251612672Dans la ville de Kinshasa, les verres usagés
sont récupérés par les sociétés des
verreries pour la fabrication des bouteilles en verres qui alimentent les
sociétés brassicoles de Kinshasa (Bralima, Bracongo...)
Figure 3 : Recyclage des
verres
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