Paragraphe 2 : Méthode
statistique d'estimation et critères de validation des
hypothèses
L'estimation du modèle se fera par la
méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Les
différents tests sont effectués sous le logiciel Eviews 3.1.
A. Tests de
diagnostic
Pour la réussite de cette phase nous testerons d'abord
la multi colinéarité entre la variable endogène et les
variables exogènes. Ensuite, nous testerons la stationnarité de
toutes les séries. Enfin le test de co-intégration des variables
nous permettra de savoir s'il y a lieu de construire le modèle
à correction d'erreur.
1. Le test de multi colinéarité de
Klein
Le test de multi colinéarité est
effectué pour prévenir le risque de l'instabilité des
coefficients des moindres carrés. Il permet également de voir si
la matrice des variables exogènes est régulière
(c'est-à-dire inversible) et finie. Pour y parvenir, le test de Klein
sera appréhendé. Ce test est fondé sur la comparaison du
coefficient de détermination R² calculé sur le modèle
à k variables et les coefficients de corrélation simple
(r²xi xj) entre les variables explicatives. La règle de
décision est la suivante : Si R²< r²xi xj,
il y a présomption de multi colinéarité. Deux
phénomènes ayant une évolution commune sont dits
corrélés. Leur coefficient de corrélation indique le
degré de liaison entre eux.
2. Le test de
stationnarité des variables
Une série chronologique est stationnaire si la
distribution des variables ne varie pas dans le temps. Ceci implique que la
série ne compte ni tendance, ni saisonnalité et plus
généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps. Si la
série est stationnaire, cela signifie que tout choc ne peut avoir qu'un
effet temporaire. Dans la pratique, les variables économiques et
financières sont rarement des réalisations de processus
stationnaire. Le test de stationnarité utilisé est celui de
Dickey Fuller Augmenté (ADF). Les tests ADF permettent donc de mettre en
évidence le caractère stationnaire ou non d'une série
temporelle par la détermination d'une tendance déterministe ou
stochastique. Les hypothèses du test sont les suivantes :
H0 : présence de racine unitaire (série non
stationnaire)
H1 : absence de racine unitaire (série
stationnaire)
Ce test ajoute des retards au modèle testé afin
de contrôler l'auto corrélation. C'est un procédé
qui consiste à identifier l'ordre d'intégration pour saisir la
tendance stochastique ou déterministe des séries. La règle
de décision est la suivante :
-Si ADF estimé < ADF
théorique, alors l'hypothèse H1 est
vérifiée. La variable est donc stationnaire ;
- Si ADF estimé = ADF
théorique, alors l'hypothèse H0 est
vérifiée et la variable est non stationnaire.
3. Le test d'ADF sur les résidus du
modèle de long terme
Le test d'ADF sur les résidus est fait pour confirmer
l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables ; ainsi
lorsque le résidu est stationnaire, l'hypothèse d'une
co-intégration entre les variables est acceptée. La règle
de décision est la suivante :
Si le t-statistique ADF est inférieur à la
valeur critique au seuil de 5%, alors il y a absence de racine unitaire dans
les résidus.
4. Le test de co-intégration des variables
La co-intégration est une situation rencontrée
lorsque deux séries possédant une racine unitaire ont une
même tendance stochastique. Le recours au test de co-intégration
permet de savoir si l'estimation par les MCO de la relation de long terme entre
les variables est possible. De plus il permet de voir s'il y a lieu ou pas
d'estimer un modèle à correction d'erreur.
v Conditions de co-intégration
Deux séries xt et yt sont
intégrées si les deux conditions suivantes sont
vérifiées :
- elles doivent être affectées d'une tendance
stochastique de même ordre d'intégration d.
- une combinaison linéaire de ces séries permet
de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur
Par exemple, les taux d'intérêts pour deux
obligations de termes différents sont généralement
considérés co-intégrés: ils suivent une tendance
similaire avec une différence constante (la prime de risque).
Soit {xt} et {yt} I(1), si pour
un è donné yt - è xt est I(0), alors
on dit que {xt} et {yt} sont co-intégrés
avec le paramètre d'intégration è. Si {xt} et
{yt} sont bel et bien co-intégrés, alors â
estimé de la régression yt = á +
âxt + et est convergent et il n'y a pas de
correction à apporter.
v Processus d'élaboration du test de
co-intégration
Ce test est décrit par l'algorithme d'Engle et
Granger. Il se réalise en deux étapes :
Etape 1 : Tester l'ordre
d'intégration des variables
Une condition nécessaire de co-intégration est
que les séries doivent être intégrées de même
ordre. Si ce n'est pas le cas, elles ne peuvent pas être
co-intégrées. Il faut à travers les tests DF et ADF
déterminer soigneusement le type de tendance (déterministe ou
stochastique) de chacune des variables, puis l'ordre d'intégration.
Etape 2 : Estimation de la relation de
long terme.
Si la condition nécessaire est vérifiée,
on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables :
yt = ao + a1 xt + pour que la relation de co-intégration soit acceptée, le
résidu issu de cette régression doit être stationnaire.
et = yt - â1x - âo
Si et est stationnaire, on passe à
l'estimation du modèle à correction d'erreur.
5. Estimation du modèle à
correction d'erreur (ECM)
Lorsque les séries sont non stationnaires et
co-intégrées, il convient d'estimer leurs relations à
travers un modèle à correction d'erreur. Engle et Granger ont
démontré que toutes les séries cointégrées
peuvent être représentées par un «ECM«.
Deux méthodes sont développées pour
l'estimation du « ECM «. La première est en deux
étapes et la seconde se présente en une seule étape.
Estimation du « ECM « en deux
étapes.
Etape 1 : estimation par les MCO de la
relation de long terme : yt= +xt + et.
Dans le cas d'espèce, on a :
IDEt = c0 +
c1PIBHt-1 + c2TOt-1 +
c3CDt-1+ c4TIt-1 + c5
DS
+ c6 TCt
+ Rt (1)
Etape 2 : estimation par les MCO de la
relation du modèle dynamique (court terme) :
Le coefficient (force de rappel vers l'équilibre) doit être
significativement négatif ; dans le cas contraire il convient de
rejeter une spécification de type ECM. Car avec , le mécanisme de correction d'erreur (rattrapage qui permet de
tendre vers la relation de LT) irait en sens contraire et s'éloigner de
la cible de LT.
De même pour le cas d'espèce, la dynamique de
court terme s'écrit :
dIDEt = c0 +
c1dBIBHt-1 + c2dTOt-1 +
c3dCDt-1 + c4dTIt-1 +
c5dDS + c6dTC + c7Rt-1
(c7 < 0) (2)
En somme, lorsque les séries ne sont pas stationnaires
en niveau, il y a présomption de co-intégration. Le test de
JOHANSEN sera utilisé pour la vérification. Si les tests
confirment que les séries sont co-intégrées, alors un
Modèle à Correction d'Erreur (ECM) sera estimé. L'ECM
traduit la dynamique de court terme et le modèle initial sera celui d'un
équilibre de long terme.
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