Paragraphe 2 : Quelques études empiriques
Les nombreuses analyses qui ont
porté sur des déterminants des investissements directs
étrangers ne sont pas parvenues à dresser une liste
complète pour les facteurs expliquant leur pénétration sur
un territoire donné.
Les études empiriques sur les déterminants de la
localisation des firmes multinationales mettent principalement l'accent sur
deux groupes de facteurs à savoir les facteurs d'ordre
institutionnel et ceux d'ordre économique. Ainsi, selon Levis (1979) et
Schneider F. et Frey B. S. (1985), pour obtenir un bon modèle pouvant
permettre d'estimer les flux d'IDE dans les pays en développement, il
faut absolument tenir compte à la fois des facteurs économiques
et ceux politiques du pays récepteur des IDE.
D'une manière générale, il existe une
certaine unanimité quant au rôle des institutions sur
l'attractivité des IDE dans les pays en développement. La
littérature fait ressortir quelques aspects prédominants : la
qualité des institutions, le climat des investissements
(réformes), la corruption, le risque politique, et la bonne gouvernance.
Dans la littérature sur les déterminants d'ordre
économique des IDE, certains auteurs ont mis l'accent sur l'influence de
la volatilité du taux de change sur l'attractivité des IDE dans
le pays d'accueil, alors que d'autres ont considéré le taux
d'inflation et le taux d'intérêt comme facteurs
déterminants des IDE. Par ailleurs, d'autres auteurs ont montré
que la démographie et l'éducation peuvent aussi avoir un impact
significatif sur la pénétration des IDE dans un pays.
Lucas (1993) pense que l'instabilité politique est une
préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en
développement. Dans le même ordre d'idées, Kaufmann et Wei
(1999), Wang et Swain (1997) trouvent que l'instabilité politique, la
corruption, la non-transparence institutionnelle, les guerres et autres coups
d'Etat sont des situations qui réduisent les entrées d'IDE.
ESSO (2005) a effectué une
étude sur les déterminants des IDE et leur influence sur la
croissance économique en côte d'Ivoire. A partir des
modèles économétriques, il a montré que :
« le niveau moyen de connaissances, le niveau du PIB par tête,
le degré d'ouverture, la dévaluation, les mesures incitatives
à l'investissement, le taux d'épargne et le degré des
libertés civiles et des droits politiques ont des effets significatifs
sur les flux d'IDE entrants de la Côte d'Ivoire ». De
même, il affirme les IDE ont eu une influence significative positive sur
la croissance économique de la Côte d'Ivoire sur la période
1970-2001 ». Les variables utilisées pour l'analyse sont
principalement internes. Ce sont le PIB par tête retardé,
l'épargne en pourcentage du PIB, l'ouverture de l'économie, le
capital humain, le crédit au secteur privé, l'inflation, les
libertés civiles et les droits politiques, la dévaluation, les
mesures incitatives. Le taux d'intérêt du marché
français a été utilisé comme variable
représentant les facteurs externes.
Hernandez et al. (2001), en étudiant les
déterminants des IDE entrants de pays en développement, trouvent
que le taux d'intérêt international, le PIB des pays
industriels, le service de la dette et la variation du taux de change effectif
réel influencent significativement la pénétration des IDE
dans un pays.
Au Bénin, des études ont
été menées ces dernières années sur
l'évolution de la pénétration des flux d'IDE dans le
pays. Il s'agit principalement de «l'examen de la politique
d'investissement du Bénin« sous l'égide de la
Conférence des nations Unies sur le Commerce et le Développement
(CNUCED) publié en 2005 ; et de «l'évaluation du
climat des investissements au Bénin« (ECI) de 2004 à 2005
sous la houlette de la Banque Mondiale.
Au total, les différentes études
réalisées au Bénin ont révélé que
l'instauration d'un climat plus favorable aux entreprises, ainsi que la
création du CPI et du CFE ont donné rapidement des
résultats encourageants. Toutefois, les réformes se sont
montrées insuffisantes. Les résultats de l'enquête ECI
indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n'est
globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les
secteurs. En effet, les points négatifs sont sérieux et abondent.
Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme
endémique, à l'incohérence des réglementations et
de leur application, à une faible efficacité de l'appareil
judiciaire, à une taxation lourde et mal appliquée et à
des problèmes d'accès et de coût des crédits. En
outre, de sérieux problèmes d'infrastructures demeurent,
notamment au niveau des transports et de la fourniture
d'électricité.
|