_
Président :
HOUNKOU Emmanuel
1er Membre : AZON
TOGODO Aimé
2ème Membre :
SOVIDE Nicaise
La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans le cadre de ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à son auteur.
Je dédie ce mémoire
à :
F Mon père Kandé EDAH SOHOU
et à ma mère Delphine ADJAN MATHIAS
pour les énormes sacrifices que vous avez consentis pour mon
éducation. Affectueuses reconnaissances ;
F Ma fille Mariéva A. EDAH SOHOU
pour la joie que vous m'apportez chaque jour;
F Tous mes soeurs, frères, tantes, oncles,
cousines, cousins, nièces et neveux, que ce travail soit le
vôtre;
F Tous mes amis, collègues du Ministère de
l'Economie et des Finances et camarades de l'Ecole Doctorale de la
FASEG pour vos multiples soutiens
.
A travers ces quelques lignes, nous témoignons du
fond du coeur, toute notre gratitude à tous ceux et celles qui, de loin
ou de près, matériellement ou moralement, avec compétence
et dévouement, ont participé à l'accouchement de ce
travail. Certes, nous ne saurions énumérer tous les concours dont
nous avons bénéficiés. Cependant, qu'il nous soit permis
d'exprimer singulièrement notre gratitude à :
F Notre Directeur de Mémoire, Docteur
Emmanuel HOUNKOU qui, nonobstant ses nombreuses occupations, a
accepté encadrer ce mémoire. Qu'il en soit infiniment
remercié ;
F Notre Maître de stage, Monsieur Aminou A.
MAMAM pour sa disponibilité constante sans laquelle les
enquêtes ne seraient pas réalisées ;
F Toute l'Administration de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, de l'Ecole Doctorale et tous nos formateurs, pour le
savoir, le savoir faire et le savoir être qu'ils nous ont
inculqués dans la discipline et la rigueur requises. Nous vous en
sommes reconnaissant ;
F Tous mes supérieurs hiérarchiques,
notamment Mesdames Solange GOUNDETE ABOUDOU et
Francine DOSSOU-YOVO, qui ont rendu possible la présente
formation ;
F Tous les agents de divers services et tous les
opérateurs économiques qui ont contribué à la
réalisation de nos enquêtes.
art.
|
Article
|
Cf.
|
Confer
|
N°
|
Numéro
|
Nbre
|
Nombre
|
P.
|
Page
|
BGE
|
Budget Général de l'Etat
|
BCEAO
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
BER
|
Bureau des Etudes et la Réglementation
|
CCAG
|
Cahier des Clauses Administratives
Générales
|
CCAP
|
Cahier des Clauses Administratives
Particulières
|
CF
|
Contrôle Financier
|
CM
|
Conseil des Ministres
|
CNRMP
|
Commission Nationale de Régulation des
Marchés Publics
|
CPMP
|
Cellule de Passation des Marchés Publics
|
DA
|
Directeur de l'Administration
|
DCF
|
Délégué du Contrôle
Financier
|
DER
|
Direction des Etudes et de la
Réglementation
|
DGB
|
Direction Générale du Budget
|
DGID
|
Direction Générale des Impôts et des
Domaines
|
DGTCP
|
Direction Générale du Trésor et de la
Comptabilité Publique
|
DIAS
|
Direction de l'Information de l'Assistance et des
Statistiques
|
DMPC
|
Division des Marchés Publics et des
Contrats
|
DNMP
|
Direction Nationale des Marchés Publics
|
DRFM
|
Direction des Ressources Financières et du
Matériel
|
DSEM
|
Direction de Suivi d'Exécution des Marchés
|
FASEG
|
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
|
IM
|
Intérêt Moratoire
|
IMC
|
Intérêt Moratoire
Complémentaire
|
MAEP
|
Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
|
MCAT
|
Ministère de la Culture de l'Artisanat et du
Tourisme
|
MDCTIC
|
Ministère Délégué
Chargé des Technologies de l'Information et de la Communication
|
MDCTTP/PR
|
Ministère Délégué
Chargé des Transports et des Travaux Publics auprès de la
Présidence de la République
|
MEF
|
Ministère de l'Economie et des Finances
|
MEMP
|
Ministère des Enseignements Maternel et
Primaire
|
MEPN
|
Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
|
MESFTP
|
Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la
Formation Technique et Professionnelle
|
MESRS
|
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique
|
MFE
|
Ministère de la Famille et de l'Enfant
|
MIC
|
Ministère de l'Industrie et du Commerce
|
MJLS
|
Ministère de la Jeunesse des Loisirs et des
Sports
|
MRAI
|
Ministère de la Reforme Administrative et
Institutionnelle
|
MS
|
Ministère de la Santé
|
MUHRFLEC
|
Ministère de l'Urbanisme, de l'Habitat, de la
Réforme Foncière et de la Lutte contre l'Erosion
Côtière
|
ORTB
|
Office de Radiodiffusion et Télévision du
Bénin
|
PV
|
Procès Verbal
|
RGF
|
Receveur Général des Finances
|
SIGFIP
|
Système Intégré de Gestion des
Finances Publiques
|
UAC
|
Université d'Abomey-Calavi
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
|
N°
|
TITRE
|
PAGE
|
01
|
Mise en oeuvre des pénalités de
retard
|
48
|
02
|
Répartition des données de l'enquête
par rapport au problème spécifique n°1
|
50
|
03
|
Mise en oeuvre du retard de paiement des avances de
démarrage
|
51
|
04
|
Répartition des données de l'enquête
par rapport au problème spécifique n°2
|
52
|
05
|
Mise en oeuvre de la non application des
intérêts moratoires
|
52
|
06
|
Répartition des données de l'enquête
par rapport au problème spécifique n°3
|
55
|
07
|
Détermination du montant des
pénalités de retard
|
58
|
08
|
Répartition suivant la nature des
marchés
|
60
|
09
|
Détermination du montant des intérêts
moratoires
|
63
|
N°
|
TITRE
|
PAGE
|
01
|
Causes liées à la non application des
pénalités de retard
|
61
|
02
|
Causes liée au paiement tardif des avances et
acomptes
|
62
|
03
|
Causes liées à la non application des
intérêts moratoires
|
65
|
L'acceptation : est l'acte
de formation du marché, à savoir dès réception par
l'entrepreneur de la lettre d'acceptation émise par le maître
d'ouvrage. Toute fois le marché ne devient définitif
qu'après l'approbation de l'Autorité compétente.
L'acompte : est un paiement
partiel effectué en règlement de fractions
exécutées d'une fourniture convenue de biens, de services ou de
travaux.
L'autorité
contractante : est la personne morale de droit public ou
de droit privé agissant pour le compte de l'Etat ou de ses
démembrements.
L'entrepreneur : est le
titulaire du marché, personne physique ou morale dont l'offre a
été acceptée par le maître d'ouvrage.
L'ouvrage : est le
résultat d'un ensemble de travaux de bâtiment ou de génie
civil destiné à remplir par lui-même une fonction
économique ou technique. Ainsi, l'ouvrage est le résultat obtenu
à l'achèvement des travaux de construction, de restructuration ou
de réhabilitation d'un immeuble ou encore de travaux de génie
civil. C'est concrètement la construction obtenue au terme des travaux
réalisés d'un immeuble ou d'une réalisation de
génie telle qu'un collecteur des eaux pluviales ou un réseau
d'électricité.
La date d'achèvement
prévue : est la date à laquelle il est
prévu que l'entrepreneur terminera les travaux.
La date
d'achèvement : est la date à laquelle
l'entrepreneur ou le maître d'oeuvre notifie au Maître d'Ouvrage
qu'il peut prendre possession des ouvrages.
La date d'approbation : est
la date de formation du marché, à savoir dès
réception par l'entrepreneur de la lettre de notification émise
par le maître d'ouvrage. Toute fois le marché ne devient
définitif qu'après l'approbation de l'Autorité
compétente.
La date de démarrage :
est la date limite à laquelle l'entrepreneur doit
commencer les travaux relatifs au Marchés.
Le candidat : est toute
personne physique ou morale qui manifeste un intérêt à
participer ou qui est retenue par une autorité contractante pour
participer à une procédure de passation de marché.
Le maître d'oeuvre :
est la personne nommée ou toute autre personne compétente
recrutée par le maître d'ouvrage et notifiée à
l'entrepreneur ; pour agir à la place de celui-ci ; il est
chargé de superviser l'entrepreneur et d'administrer le
marché.
Le maître
d'ouvrage : est la partie qui engage
l'entrepreneur pour exécuter les travaux.
Le marché public de
fournitures : est un contrat écrit à titre
onéreux ayant pour objet l'achat, le crédit bail, la location ou
la location-vente avec ou sans option d'achat de produits entre un fournisseur
et un maître d'ouvrage.
Le marché public de
services : est un contrat qui n'est ni un marché
de travaux, ni un marché de fournitures ; il comprend
également le marché de prestations intellectuelles.
Le marché public de
travaux : est un contrat qui a pour objet, soit
l'exécution, soit conjointement la conception et l'exécution au
bénéfice d'une autorité contractante de tous travaux de
bâtiment, de génie civil, génie rural ou de
réfection d'ouvrages de toute nature.
Le marché : est le
contrat conclu entre le Maître d'Ouvrage et l'Entrepreneur ; pour
exécuter les travaux.
Le prestataire de service :
est toute personne physique ou morale, y compris organisme public, qui offre
des services.
Le soumissionnaire : est
tout prestataire de services, fournisseur ou entrepreneur qui répond
à un appel d'offres.
Le titulaire : est la
personne physique ou morale attributaire dont le marché conclu avec
l'autorité contractante a été approuvé.
Les jours : sont les jours
calendaires.
Les mois : sont les mois
calendaires.
Les prestations : sont tous
travaux, toutes fournitures, tous services ou toutes oeuvres intellectuelles
à exécuter ou à fournir conformément à
l'objet d'un marché.
Les spécifications
techniques : sont des prescriptions techniques contenues
dans le cahier des charges définissant les caractéristiques
requises d'un travail, d'un matériau, d'un produit ou d'une fourniture,
permettant de les caractériser objectivement. Elles comprennent
notamment : les niveaux de qualité ou de propriété
d'emploi (sécurité, dimensions, système d'assurance
qualité, terminologie, essais et méthodes d'essais, emballage,
etc.).
Les termes de référence ou cahier
des charges : Le cahier des charges permet de prendre
connaissance des spécifications techniques auxquelles l'objet du
marché devra être conforme.
Au cours de nos recherches de fin de formation
pour le DESS en Finance et Contrôle de Gestion dans certaines directions
techniques du Ministère de l'Economie et des Finances, certains
problèmes liés à la gestion des Marchés Publics ont
retenu notre attention. Ainsi nous avons choisi de réfléchir sur
le thème: « Contribution à la mise en oeuvre des
sanctions pécuniaires pour une réduction des délais
d'exécution des marchés publics au Bénin». Le
problème général qui est l'exécution hors
délai des contrats de Marchés Publics comporte trois
problèmes spécifiques que sont : la non application des
pénalités liées au retard d'exécution des contrats
de marchés publics, le paiement tardif de l'avance de démarrage
et des acomptes liés aux marchés publics et la non application
des intérêts moratoires liés au retard de paiement des
créances des titulaires de marchés publics.
En fonction des trois problèmes
spécifiques, cette étude poursuit trois objectifs
spécifiques. Le premier est de contribuer à l'application des
pénalités de retard liés à l'exécution
tardive des contrats de marchés publics ; le deuxième est de
proposer des mesures pour la réduction du délai de paiement de
l'avance de démarrage et des acomptes liés aux marchés
publics; le troisième est de suggérer des solutions pour
l'application des intérêts moratoires liés au retard de
paiement des créances des titulaires de marchés publics.
Suite à ces objectifs, des hypothèses ont
été formulées. Dans le but de vérifier ces
hypothèses et d'apporter des solutions à ces problèmes,
des enquêtes de terrains ont été effectuées et nous
ont permis de cerner les causes réelles se trouvant à la base de
ces problèmes spécifiques. Ainsi les causes réelles
liées à la non application des pénalités
liées au retard d'exécution des contrats de marchés
publics sont l'ignorance et le laxisme des acteurs devant appliquer les
dispositions et les imprécisions des textes officiels de
référence. Ensuite la cause du paiement tardif de l'avance de
démarrage et des acomptes liés aux marchés publics est
l'insuffisance des ressources financières. Enfin les causes
réelles de la non application des intérêts moratoires
liés au retard de paiement des créances des titulaires de
marchés publics sont l'imprécisions des textes officiels de
référence et l'ignorance et le laxisme des acteurs devant
appliquer ces dispositions.
Les conditions d'éradication de ces causes
réelles ont été proposées. Pour les causes du
problème relatif à la non application des pénalités
liées au retard d'exécution des contrats de marchés
publics, nous avons proposé comme solutions que le montant des
pénalités de retard soit déterminé, facturé
et inscrit dans une note de débit au fournisseur. De même, il
faudrait inscrire les pénalités de retard sur les procès
verbaux de réception et résilier le contrat au cas où les
pénalités atteindraient le plafond fixé par la loi. De
plus, les cahiers des clauses administratives générale et
particulière du code doivent être revus pour préciser
expressément les dispositions permettant la mise en oeuvre des
pénalités. La solution proposée pour la cause
réelle du paiement tardif des avances de démarrage et des
acomptes liés aux marchés publics est de faire une bonne
préparation du Budget Général de l'Etat en respectant le
principe de l'équilibre et de la sincérité des
prévisions budgétaires. Ceci permettrait aussi d'avoir un budget
réaliste et dont les ressources suffiraient à couvrir les
charges. De même, il faudrait insister sur la nécessite
d'établir en chaque début d'exercice budgétaire un plan de
passation des marchés publics par ministère et institutions de
l'Etat afin d'éviter que toutes les dépenses ne soient
engagées à la même période et suivre le rythme
budgétaire. En ce qui concerne la non application des
intérêts moratoires liés au retard de paiement des
créances des titulaires de marchés publics, il urge de prendre un
décret qui sera relatif à la mise en oeuvre du délai
maximum de paiement dans les marchés et veiller à son application
rigoureuse par les agents des structures responsables de l'Administration.
Pour finir, des conditions de mise en oeuvre des solutions
ont été proposées et des suggestions ont été
formulées à l'endroit de l'Administration et des titulaires de
marchés publics.
INTRODUCTION
CHAPITRE 1: CADRE
THEORIQUE DE L'ETUDE
SECTION 1: Problématique et
intérêt de l'étude
SECTION 2 : Objectifs et
hypothèses de recherche
SECTION 3 : Revue de
littérature et méthodologie de recherche
CHAPITRE 2: CADRE
ORGANISATIONNEL DE GESTION DES MARCHES PUBLICS ET PRESENTATION DES
DONNEES
SECTION 1: Gestion Financière des
marchés publics
SECTION 2 : Structure
organisationnelle des marchés publics
SECTION 3 : Présentation et
limites des données
CHAPITRE 3: ANALYSE
DES DONNEES, APPROCHES DE SOLUTIONS ET CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE
SECTION 1: Analyse des données et
vérification des hypothèses
SECTION 2 : Approches de
solutions
SECTION 3 : Conditions de mise en oeuvre
des solutions et suggestions
CONCLUSION
Bibliographie
Annexes
Table des matières
Au regard des évènements comme la crise
financière, le chômage, l'insécurité, les attentats,
la violence, la perte de valeurs et repères, on est tenté
d'affirmer que notre société court le risque d'une
destruction.
Le Bénin, pays de liberté et de paix
n'échappe pas à cette logique. L'Etat est réputé
dispendieux, mais les services sont à court de moyens humains et
matériels pour mener à bien les politiques de
développement rural, de l'insertion des jeunes et de
sécurité.
Et pourtant, le développement d'une nation repose
sur sa santé économique résultant d'une stratégie
qui tient compte de l'environnement et des performances des entreprises. La
mission principale de l'Etat consiste à satisfaire les besoins de la
population, besoins auxquels l'initiative privée ne peut
entièrement répondre. C'est ainsi que le Budget de l'Etat
constitue l'instrument privilégié de la politique de
développement mise en oeuvre par le Gouvernement. Il prévoit et
autorise en la forme législative, les charges et les ressources de
l'Etat. Son exécution est régie par des règles et
principes bien définis pour une bonne gestion des Finances Publiques.
Dans ce cadre, l'appréciation de l'efficacité et de l'efficience
de la gestion financière des deniers publics passe par la mise en oeuvre
d'un contrôle de qualité. En réalité, l'utilisation
de ces ressources se traduit par l'exécution des dépenses
publiques composées de dépenses en capital (réalisation
d'infrastructures administratives, routières, scolaires, sanitaire,
etc.) et de dépenses courantes (achats de biens et services) dont la
mise en oeuvre suit les procédures de passation des marchés
publics, objet de notre étude.
Le marché se définit selon le petit Robert
comme étant : « Une convention portant sur la fourniture
de marchandises, de services et de valeurs. C'est un accord, une affaire, un
contrat d'achat, d'échange ou de vente.
Il existe :
§ le marché au comptant, ou l'exécution
du contrat (livraison des produits ou remise des titres) ; paiement du
prix est immédiat ou dans un délai bref fixé par
convention.
§ le marché à terme, portant sur une
opération dont le dénouement intervient à une date
ultérieure convenue par les parties ou une règlementation, et
à un prix convenu ».
Il ressort de cette définition qu'en principe tout
marché revêt la forme d'un échange passé sous forme
d'un contrat à dénouement immédiat ou à terme.
Chercher dare-dare à entourer de certaines normes de
sécurité ce contrat ou cette convention serait sensé de
toute gestion rationnelle relative à l'achat et l'acquisition de tout
bien, prestation de service et réalisation des travaux publics.
Au Bénin, l'importance des Marchés Publics
n'est plus à démontrer étant entendu que près de la
moitié des dépenses du budget de l'Etat sont
exécutées par le biais des Marchés Publics.
C'est ainsi que très tôt, la
nécessité de mettre en place une procédure transparente
dans le domaine des Marchés Publics s'est imposée. Dans ce cadre,
une série de réformes a été initiée sous
l'instigation des institutions financières internationales,
sous-régionales et d'autres partenaires au développement. Les
efforts consentis par les acteurs de cette réforme, ont abouti au vote
et à la promulgation de la loi n° 2004-18 du 27 Août 2004
portant modification de l'Ordonnance n° 96-04 du 31 Janvier 1996 portant
code des marchés publics applicable en République du
Bénin. Courant année 2009, la loi n° 2009-02 du 07
août 2009 portant code des marchés publics et des
délégations de services publics en République du
Bénin a été adoptée en attendant la prise de ses
décrets d'application.
Cependant, force est de constater que le domaine des
Marchés Publics reste un domaine où l'opacité a longtemps
régné dans notre pays. Malgré les insuffisances et
pratiques malsaines décriées par les honorables
députés de l'Assemblée Nationale, la presse, les ONG et le
FONAC à ce sujet, le constat est que les délais
d'exécution sont extrêmement longs, les chantiers sont
abandonnés, les dispositions en vigueur en matière de
marchés publics sont violées rendant la consommation des
crédits lente et la procédure de passation des marchés
publics inadaptées. Cet état de chose entraîne la fuite des
investisseurs étrangers et des bailleurs de fonds qui ont peur des
longues procédures et de l'irrespect des délais contractuels par
les attributaires. Ceci entraîne des surcoûts non seulement aux
attributaires mais également des dépenses induites pour
l'Administration publique.
Ainsi, convient-il de se poser les questions
suivantes :
F Existe-t-il un suivi rigoureux pour une exécution
à bonne date des contrats de marchés publics ?
F Quels sont les dispositions règlementaires
permettant d'assurer une exécution sans retard des contrats de
marchés publics?
F Qu'est-ce qui justifie la non application de ces
dispositions règlementaires ?
Ce sont là des interrogations qui posent
indubitablement la problématique du retard dans l'exécution des
marchés publics dans la procédure des marchés publics au
Bénin qui nous ont conduit à effectuer notre recherche sur le
thème: « Contribution à la mise en oeuvre des
sanctions pécuniaires pour une réduction des délais
d'exécution des marchés publics au
Bénin ».
Ainsi, à travers une recherche diagnostic, nous
essaierons d'apporter notre modeste contribution en proposant des solutions
idoines pour le respect des délais contractuels d'exécution des
marchés publics par les titulaires. Pour y parvenir, notre étude
s'articulera en trois chapitres. Le premier chapitre sera consacré au
cadre théorique de l'étude, le deuxième portera sur le
cadre organisationnel de gestion des marchés publics et la
présentation des données et le dernier abordera l'analyse des
données, les approches de solutions et les conditions de mise en
oeuvre.
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
DE L'ETUDE
Ce chapitre nous permet de présenter d'abord la
problématique et l'intérêt de notre étude, puis de
définir les objectifs pouvant nous permettre de fixer les
hypothèses de recherche.
SECTION 1: Problématique et intérêt de
l'étude
Il est question dans cette section
d'étayer premièrement la problématique de l'étude
et deuxièmement l'intérêt que revêt cette
étude.
Paragraphe 1 :
Problématique de l'étude
Nous sommes dans une ère de mondialisation
où les entreprises qu'elles soient nationales ou
étrangères préfèrent opérer dans un
environnement efficient qui garantit leurs affaires, le profit, la
rapidité, l'efficacité sous la surveillance d'une Administration
performante qui régule, fixe les règles d'une compétition
saine et veille à l'application rigoureuse de cette
réglementation. L'importance des marchés publics n'a cessé
de croître de par le monde. Une chaîne de passation des
marchés publics performante est une chaîne où l'on ne doit
noter aucune prédisposition au détournement, à la
corruption, à l'incompétence. Cependant, la passation des
Marchés Publics et leur exécution au Bénin, se trouvent
confrontées à une multitude de problèmes.
Une analyse des différents problèmes
identifiés au cours de nos recherches, nous laisse percevoir que tous
les centres d'intérêts représentent des
problématiques auxquelles les acteurs concernés devront
résolument faire face en vue de rendre crédibles, modernes et
fiables les Marchés Publics au Bénin. Il s'agit de :
Ø la problématique des fractionnements de
commandes et du recours excessif à la procédure de gré
à gré ;
Ø la problématique de la performance dans
les opérations de passation de marchés publics au
Benin ;
Ø la problématique de l'application du
nouveau code des marchés publics et de l'adoption de ses décrets
d'application ;
Ø la problématique des longs délais
de passation et d'approbation des marchés publics au
Benin et;
Ø la problématique d'exécution
tardive des marchés publics au Benin.
Telle est la vue panoramique dans laquelle
s'opèrent les opérations de marchés publics malgré
la nouvelle loi qui vise pourtant plus de célérité et
d'efficacité dans la procédure de passation et d'exécution
des marchés publics et par ricochet l'accroissement du taux de
consommation des crédits budgétaires. Les dernières
années ont connu une baisse considérable du taux de consommation
qui tourne au tour de 35%. Cette situation est bien défavorable à
la croissance économique tant recherchée pour améliorer
les conditions de vie des populations béninoises. Les abandons de
chantiers, l'exécution hors délais des contrats de marchés
publics, les litiges liés à l'évolution des prix
fixés constituent les principales causes de cette situation. Le respect
des délais est donc devenu un obstacle à la gestion efficace des
marchés publics. Pourtant, les délais sont très importants
dans l'exécution des marchés publics parce que très
déterminant pour la consommation des crédits.
Ces pratiques manifestement malsaines ne sont-elles pas
à l'origine des déperditions financières subies par
l'Etat et par conséquent n'entraveraient-elles pas la marche vers
l'émergence ?
Quelles sont les sanctions règlementaires
permettant d'assurer une exécution à bonne date des contrats de
marchés publics?
Qu'est-ce qui justifie la non application de ces sanctions
règlementaires ?
Pour apporter des solutions à toutes ces
préoccupations, nous nous proposons de mener notre réflexion sur
le thème intitulé « Contribution à la
mise en oeuvre des sanctions pécuniaires pour une réduction des
délais d'exécution des marchés publics au
Bénin ».
L'objectif visé est de parvenir à faire
respecter les délais contractuels pour une amélioration des
indicateurs de performances très souvent sollicités par les
partenaires au développement et déterminant pour le renforcement
du partenariat public/privé prôné par les pouvoirs actuels.
Les points recherchés sont surtout : l'application des
pénalités de retard et des intérêts moratoires et,
le respect des délais des paiements d'avance de démarrage et
d'acompte pour l'exécution du contrat telle que prévue.
En effet, la recherche de solutions à ces
différentes interrogations passe par la fixation d'objectifs, la
formulation d'hypothèses, l'analyse critique de la revue de
littérature et une méthodologie cohérente pour la conduite
du travail. Mais il convient de souligner d'abord l'intérêt de la
présente étude.
|