CONCLUSION GENERALE
L'objectif assigné à cette étude
était de déceler les écarts observés dans les
documents financiers des projets Mont Cameroun et Park National de Korup,
d'expliquer leurs origines afin de mieux proposer des recommandations
conséquentes.
Pour atteindre cet objectif, nous avons formulés deux
propositions de recherche à savoir :
· P1 : Le non-respect des clauses contractuelles
entre la KfW et le WWF explique les écarts constatés dans les
rapports financiers des projets financés par la KfW.
· P2 : Le non-respect des procédures
par le WWF explique les écarts constatés dans les rapports
financiers des projets financés par la KfW.
A cet effet notre questionnement de départ a
été celui de savoir comment contribuer à
l'amélioration de la gestion financière des projets du Fonds
Mondial pour la Nature financés par la Banque Allemande de
Développement KfW.
Pour répondre à cette question, la
démarche inductive qui s'est imposée à nous de part la
spécification de la problématique de l'étude, qui est de
contribuer à l'amélioration de la gestion financière des
projets MC et PNK.
Partis du principe selon lequel les projets liés aux
ONG exigent une gestion financière particulière et compte tenu de
leur statut juridique, les ONG se trouvent confrontées à d'autres
exigences qui leur sont assez spécifique telles que le respect des
clauses contractuelles et la présentation des procédures de
gestion internationalement reconnues pour être éligibles à
certains financements et satisfaire les bailleurs de fonds avec qui elles sont
déjà en relation.
De façon pratique, nous avons mené une
étude dans le site du WWF à Limbé, bureau qui gère
les projets Mont Cameroun et Parc National de Korup en adoptant une
démarche inductive comme méthode de recherche avec pour outil
d'analyse la méthode du rapprochement. Ce qui nous a a posteriori permis
de valider nos propositions de recherche. Les résultats obtenus plaident
de façon significative pour le respect des clauses contractuelles et des
procédures comptables et financières par le WWF.
Il en résulte de ce fait que :
- le non-respect des clauses contractuelles entre la
KfW et le WWF explique les écarts constatés dans les rapports
financiers des projets financés par la KfW.
- le non-respect des procédures par le WWF
explique les écarts constatés dans les rapports financiers des
projets financés par la KfW.
A la suite de ces résultats, nous avons proposé
des recommandations visant à corriger les dysfonctionnements
relevés dont les principales sont les suivantes :
- les frais de gestion doivent être calculés au
taux convenu avec la KfW et prélevés tous les mois sur la base
des dépenses validées par ce dernier,
- l'imputation des coûts communs doit se limiter aux
coûts de fonctionnement engagés par le bureau WWF de Limbé
et réparti de façon objective,
- la possibilité d'importer les données du
logiciel comptable de KfW par le WWF doit être sérieusement
envisagée et étudiée,
- WWF-Yaoundé devrait adresser tous les mois à
WWF-SAWA une facture couvrant la totalité des dépenses faites
pour le compte des projets MC et PNK,
- le calcul du taux horaire de chaque employé doit
être revu et corrigé, et le recouvrement du temps de travail du
personnel ayant travaillé pour le compte des projets MC et PNK doit se
faire en conformité avec les exigences budgétaires de KfW,
- le personnel du WWF doit être formé et
sensibilisé au respect des clauses contractuelles et des
procédures comptables et financières du WWF comme de KfW,
- le manuel de procédures comptables et
financières ainsi que l'accord de partenariat signé entre le WWF
et la KfW doivent être actualisés.
Par ailleurs, l'originalité de cette étude
réside dans le fait qu'elle nous a été confiée
personnellement par les responsables du WWF.
Mais cette originalité a été en partie
atténuée par la difficulté d'accès à
l'information et l'indisponibilité des responsables des projets
concernés. Etant donné que cette étude coïncidait
avec la période d'audit externe, les départs en congé et
mission du personnel de WWF-SAWA, il nous a été difficile de
rencontrer les uns et les autres afin de recueillir certaines informations
essentielles relatives au fonctionnement des projets MC et PNK.
L'originalité de la présente étude, ne
saurait toutefois occulter sa principale limite qui est d'ordre
méthodologique et tient principalement au caractère non
aléatoire de la sélection de notre échantillon.
En effet, dans ce cas, on ne connait pas les
probabilités d'inclusion des individus de la population. Les
inconvénients liés à notre échantillon sont les
suivantes :
- sa représentativité ne peut être
évaluée que subjectivement,
- en théorie, on ne peut pas calculer d'intervalle de
confiance des résultats,
- on n'a pas d'information sur les taux de réponse.
Au regard de la démarche utilisée et des
résultats issus de cette démarche, le recours à l'audit
interne ne serait-il pas d'un apport majeur pour une optimisation de la gestion
financière des projets MC et PNK en particulier et des projets
liés aux ONG en général ?
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