SOMMAIRE
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
AVANT-PROPOS
IV
RESUME
V
ABSTRACT
VI
LISTE DES ABREVIATIONS
VII
GLOSSAIRE
IX
LISTE DES TABLEAUX
X
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE
5
PRESENTATION GENERALE DU WWF ET APPROCHE
CONCEPTUELLE DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
5
CHAPITRE 1 :PRISE DE CONNAISSANCE DU
WWF
6
SECTION 1:LE WWF DANS SON ENVIRONNEMENT
INTERNE
6
SECTION 2:L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DU WWF
18
CHAPITRE 2 :LA GESTION FINANCIERE DES
PROJETS LIES AUX ONG
25
SECTION 1 :DU CONCEPT DE PROJET A LA
GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
25
SECTION 2 : CLAUSES CONTRACTUELLES,
RESPECT DES PROCEDURES ET GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
47
DEUXIEME PARTIE
57
ANALYSE DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS MONT
CAMROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
57
CHAPITRE 3 :METHODOLOGIE D'ANALYSE
58
SECTION 1 : DESCRIPTION DES PROJETS
MONT CAMEROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
58
SECTION 2 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
68
CHAPITRE 4 : VERS UNE AMELIORATION DE
LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS MONT CAMEROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP.
81
SECTION 1 : ANALYSE DES
DYSFONCTIONNEMENTS CONSTATES
81
SECTION 2 :VERIFICATION DES
PROPOSITIONS DE RECHERCHE ET PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS DU WWF FINANCES PAR LA KFW
109
CONCLUSION GENERALE
122
BIBLIOGRAPHIE
125
LISTE DES ANNEXES
130
TABLE DES MATIERES
141
DEDICACE
A
Mon époux, mes enfants, mes parents, mes frères
et soeurs pour leur soutien moral, matériel et financier.
REMERCIEMENTS
Le volume d'un travail aussi important et minutieux n'est
réussi que par une conjonction d'efforts. C'est pourquoi je tiens
à remercier tous ceux qui ont de près ou de loin contribué
à la rédaction de ce mémoire.
Nos remerciements vont à :
- La Direction Nationale du WWF-Cameroun pour
l'opportunité qu'elle m'a offerte de m'inscrire en Cycle Master et qui
nous a toujours accordé le temps nécessaire pour passer nos
examens,
- Notre encadreur professionnel Dr ATANGA
EKOBO, Coordonateur du Programme des Forêts
Côtières du WWF-Cameroun, pour sa disponibilité et sa
collaboration,
- Monsieur le Directeur Général de SUP DE CO
Yaoundé Robert NYANGANG, pour l'opportunité
qu'il nous donne de recevoir des enseignements de qualité,
- Notre encadreur académique Monsieur Jean
Pascal ZOA A NOMO, Enseignant permanent à SUP DE Co
Yaoundé pour son soutien moral, intellectuel et qui malgré ses
multiples occupations n'a ménagé ni son temps, ni ses efforts
pour l'aboutissement de ce mémoire professionnel,
- tous les membres du jury désignés pour
l'évaluation de ce travail ;
- nos collègues du Département des Finances du
WWF-Cameroun pour leur assistance, leur conseil et leur encouragement,
- tous les enseignants de Sup de Co-Yaoundé qui nous
encadrent depuis le début de notre formation,
- mon tendre époux pour son soutien moral, financier et
ses conseils utiles, ainsi qu'à mes chers enfants pour leur
compréhension et leur patience,
J'aimerai enfin adresser ma gratitude à toute ma
famille, toutes mes connaissances, mes camarades de SUP DE CO Yaoundé
pour leur soutien indéfectible à la réalisation de cette
oeuvre.
AVANT-PROPOS
L'Institut Supérieur de Commerce et de Gestion des
Entreprises de Yaoundé (Sup de Co) a vu le jour sur autorisation de
gouvernement camerounais par arrêté N°
05/0011/MINESUP/05/0033/MINESUP dans les années 2004-2005.
L'école est placée sous la tutelle académique de
l'université de Yaoundé II-Soa et entretien un partenariat
académique avec le groupe ESC-Clermont (Ecole Supérieur de
Clermont-Ferrand en France), convention de partenariat signée le
27/07/04 à Clermont-Ferrand.
Le groupe ESC-Yaoundé se structure en deux
cycles :
- Premier cycles : Bac +2
Les étudiants préparent le BTS (Brevet de
Technicien Supérieur) dans plusieurs spécialités.
- Deuxième cycle : BAC+5
Les étudiants y préparent un Master in
management dans l'une des spécialités ci-après :
· Finance-Contrôle de gestion-Audit ;
· Marketing de distribution
· Gestion des Ressources Humaines.
Par ce mémoire professionnel, nous nous sommes
conformés à la règle selon laquelle chaque étudiant
du Cycle Master parvenu en fin de troisième année (Graduate II),
doit rédiger et soutenir un mémoire professionnel. Le but de ce
travail étant d'apprécier leur capacité de recherche et
d'argumentation, leur maîtrise des connaissances acquises au cours de
leur formation théorique et de leur permettre de « toucher du
bout du doigt » les réalités professionnelles.
En ce qui nous concerne, nous avons effectué notre
stage académique au WWF-Cameroun et avons retenu comme
thème : « Contribution à la gestion
financière des projets du Fonds Mondial pour la Nature financés
par la Banque Allemande de Développement. ».
RESUME
Les Organisations non gouvernementales (ONG) sont des
entités à but non lucratif qui pour mener leur activités
reçoivent des financements des bailleurs de fonds privés ou
gouvernementaux. Pour accéder à ces financements, elles doivent
pour la plupart remplir un certain nombre de conditions à savoir
présentent des procédures comptables et financières,
d'audits, de contrôle interne et de passation de marché offrant
des garanties équivalentes aux standards internationalement reconnus. La
justification des fonds pendant les différentes étapes des
projets des ONG passera non seulement par une gestion financière
rationnelle, mais aussi par le respect des procédures comptables et
financières et des clauses contractuelles. Au regard de telles exigences
et à travers l'observation d'une population de 2 projets financés
par la Banque Allemande de Développement, ce travail essaye de
déceler l'origine des écarts constatés dans les rapports
financiers des projets Mont Cameroun et Parc National de Korup produits entre
2006 et 2010. L'analyse de ces deux projets révèle des
dysfonctionnements de deux ordres : ceux dus au non-respect des
procédures comptables et financières et ceux relatifs au
non-respect des clauses contractuelles. En définitive, la
vérification des propositions formulées permet de conclure que
les écarts constatés dans les rapports financiers des projets
Mont Cameroun et Parc National de Korup sont dus au non-respect des
procédures comptables et financières du WWF et de la KfW ainsi
qu'au non-respect des clauses contractuelles contenus dans l'accord de
partenariat signé entre le WWF et la KfW.
ABSTRACT
Non Governmental Organizations' (NGOs) are non-profit entities
that receive funding from private donors or government to conduct their
activities. To access these funds, they should mostly fill a number of
conditions including accounting procedures and financial audits, internal
control and procurement offering guarantees equivalent to internationally
accepted standards. Justifications of funds during the various stages of NGO
projects will not only impeccable financial management, but also in respect of
accounting and financial procedures and contract terms. In view of such
requirements and through observation of a population of two projects funded by
the German Development Bank, this paper seeks to identify the origin of the
differences in financial reporting projects Mount Cameroon and Korup National
Park products between 2006 and 2010. Analysis of these projects reveals two
kinds of dysfunctions: those due to non compliance with accounting and
financial procedures and those related to non compliance with contract terms.
Ultimately, verification of the proposals to conclude that the discrepancies in
financial reports of projects Mount Cameroon and Korup National Park are due to
non compliance with accounting and financial procedures of WWF and KfW, as well
as non-compliance with contractual clauses contained in the partnership
agreement signed between the WWF and KfW.
LISTE DES ABREVIATIONS
AECID
|
Agence Espagnole de Coopération Internationale et de
Développement
|
AFITEP
|
Association Francophone de Management de Projet
|
AFNOR
|
Association Française de Normalisation
|
ASO
|
Association de Solidarité International
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
BMZ
|
Ministère Allemand de l'Economie, de la
Coopération et du Développement
|
CEW
|
Cameroon Environmental Watch
|
CIFOR
|
Center for International Forestry Research
|
DED
|
Deutscher Entwicklungsdients
|
ECOSOC
|
Economical and Social Council
|
GHOA NI
|
Green Heart of Africa Network Initiative
|
GIZ
|
German Technical Cooperation
|
IUCN:
|
Union Mondiale pour la Nature
|
GL
|
Grand Livre
|
KfW
|
Banque Allemande de Développement
|
MC
|
Mont Cameroun
|
MINEP
|
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la
Nature
|
MINFOF
|
Ministère des Forêts et de la Faune
|
MINREX
|
Ministère des Relations Extérieures
|
MTN:
|
Mobile Telephone Network
|
OBNL
|
Organisation à But Non Lucratif
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OSI
|
Organisation de Solidarité International
|
PNK
|
Parc National de Korup
|
PSMNR
|
Programme de Gestion Rationnelle des Ressources Naturelles de
la Région du Sud-ouest
|
SIDA
|
Swidish International Developpement Agency
|
SIG
|
Système d'Information Géographique
|
UE
|
Union Européenne
|
UNESCO
|
United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
|
USAID
|
United State Agency for International Development.
|
WCS
|
World Conservation Society
|
WWF:
|
Worldwide Fund for Nature
|
WWF-CARPO
|
Worldwide Fund for Nature-Central Africa Regional Programme
Office
|
WWF-CCPO
|
Worldwide Fund for Nature-Cameroon Country Programme Office
|
WWF-NSSP
|
Worldwide Fund for Nature-Northern Savannah and Soudanian
Project
|
WWF-SAWA
|
Worldwide Fund for Nature-SAWA
|
WWF-SE
|
Worldwide Fund for Nature-South-East
|
GLOSSAIRE
ACCPAC : Logiciel de
comptabilité utilisé par le WWF
SUN.SYSTEM : Logiciel de
comptabilité utilisé par la KfW.
Time sheet : Tableau conçu
sur la base d'un calendrier dans lequel le personnel du WWF rempli le nombre
d'heure qu'il a consacrée à un projet bien précis au cours
d'un mois. Il sert de support à la récupération des
coûts de temps de travail.
Le Grand livre : Document qui
regroupe les comptes de l'entreprise. Il est établi par report des
écritures du journal et sert à l'établissement de la
balance et du compte de résultats.
LISTE
DES TABLEAUX
N°
|
Titre
|
Pages
|
1
|
Fiche signalétique du WWF
|
20
|
2
|
Caractéristiques des projets MC et PNK
|
75
|
3
|
Revenus du projet PNK de Juin 2006 à Juin 2010
|
92
|
4
|
Différents transferts reçus par le WWF pour le
compte des écogardes
|
93
|
5
|
Revenus du projet MC de Juin 2006 à Juin 2010
|
95
|
6
|
Dépenses du PNK de Juin 2006 à Juin 2010
|
97
|
7
|
Dépenses du MC de Juin 2006 à Juin 2010
|
98
|
8
|
Dépenses effectuées par WWF Yaoundé pour
le compte du PNK et non soumises à la KfW
|
102
|
9
|
Dépenses effectuées par WWF Yaoundé pour
le compte du MC et non soumises à la KfW
|
103
|
10
|
Récapitulatif des coûts salariaux
récupérés dans les projets MC et PNK de Juin 2006 à
Juin 2010.
|
106
|
11
|
Rapprochement des frais de gestion chez WWF-Yaoundé et
WWF-SAWA entre Juin 2006 et Juin 2010.
|
113
|
LISTE DES CARTES
N°
|
Titre
|
Pages
|
1
|
Localisation du site du Programme WWF-SAWA en Afrique et au
Cameroun.
|
68
|
2
|
Site du Programme de conservation des forêts
côtières du Cameroun
|
69
|
LISTE DES SCHEMAS
N°
|
Titre
|
Pages
|
1
|
Les 5 forces concurrentielles de M. Porter
|
34
|
2
|
L'entreprise et son environnement financier
|
47
|
3
|
Les responsabilités de la gestion
financière : un schéma de synthèse
|
49
|
LISTE DES GRAPHIQUES
N°
|
Titre
|
Pages
|
1
|
Répartition des financements du WWF-SAWA par bailleurs
de fonds en 2010
|
70
|
2
|
Prévision des revenus du WWF-SAWA
|
71
|
3
|
Revenus du projet PNK de Juin 2006 à Juin 2010
|
92
|
4
|
Revenus du projet MC de Juin 2006 à Juin 2010
|
95
|
5
|
Dépenses du projet PNK de Juin 2006 à Juin
2010
|
97
|
6
|
Dépenses du projet MC de Juin 2006 à Juin
2010
|
98
|
7
|
Récapitulatif des coûts
récupérés dans le projet MC de juin 2006 à Juin
2010
|
107
|
8
|
Récapitulatif des coûts
récupérés dans le projet PNK de juin 2006 à Juin
2010
|
107
|
9
|
Récapitulatif des frais de gestion du projet MC
enregistrés dans le GL du WWF et de KfW de Juin 06 à Juin 10
|
114
|
10
|
Récapitulatif des frais de gestion du projet PNK
enregistrés dans le GL du WWF et de KfW de Juin 06 à Juin 10
|
114
|
INTRODUCTION GENERALE
Toutes les organisations qu'elles soient publiques,
privées ou même non gouvernementales, ne sont pas à l'abri
du risque. Il est fréquent de lire ou d'entendre que les ONG,
définies comme étant des organisations d'intérêt
public qui ne relèvent ni de l'État ni d'une institution
internationale,1(*) ne sont pas
contrôlées ; qu'elles disposent à leur guise des fonds
collectés auprès de leurs donateurs, et que les contrôles
de l'État ou des organisations internationales gouvernementales (pour
les fonds publics) sont «symboliques», voire inexistants. Ces
idées reçues sont pour le moins surprenantes car, aujourd'hui,
les ONG sont au moins autant, si ce n'est plus, contrôlées que les
sociétés commerciales cotées en Bourse ou que les
structures publiques ou parapubliques. Les scandales, qui sont très
rares, mais malheureusement existent comme dans n'importe quel autre secteur,
ont un impact fort et durable sur la confiance des donateurs et des
conséquences lourdes sur l'image des ONG.
En dépit de leurs particularités, les ONG sont
de nos jours exposées à de nouvelles exigences, et à de
nouvelles contraintes. Pour réaliser pleinement leur vocation, elles
doivent trouver de nouvelles sources de financement, attirer de nouveaux
donateurs et de nouveaux adhérents. Pour ce faire, elles doivent gagner
la confiance des bailleurs de fonds publics et privés, en
améliorant d'une part, la qualité de l'information qu'elles
mettent à leur disposition et, d'autre part, en pratiquant une gestion
financière de leurs organisations selon les règles de l'art.
Confrontées à la concurrence, les ONG ont des
objectifs d'efficacité, de performance, de transparence qui exigent
d'être traités dans le respect de leurs particularités,
mais aussi avec professionnalisme. Aussi, tout en restant fidèle
à leur objet social, les ONG doivent s'assurer que les fonds qui leur
sont confiés sont utilisés conformément à leur
objet.
C'est dans cette perspective que le WWF a signé avec la
Banque Allemande de Développement KfW un accord de collaboration visant
à formaliser leur relation. Partenaire stratégique de la KfW, le
WWF gère les financements octroyés par celle-ci au travers de
deux projets de terrain notamment les projets Mont Cameroun (MC) et Parc
National de Korup (PNK). Ce qui justifie le thème du présent
mémoire professionnel à savoir : « Contribution
à la gestion financière des projets du Fonds Mondial pour la
Nature financés par la Banque Allemande de
Coopération ».
Compte tenu de la rigueur que recommande le WWF dans la
gestion des fonds reçus de la KfW, avec notamment les exigences
liées au strict respect des procédures et des termes
contractuels, nous avons entrepris d'apporter notre contribution à
l'amélioration de la gestion financière de ces deux projets dans
le but de déceler et d'expliquer l'origine des écarts
observés.
C'est au regard de tout ce qui précède
que la présente étude a pour objet de contribuer à
l'amélioration de la gestion financière des projets liés
aux ONG.
De cette problématique découle
notre principale question de recherche à savoir: comment
améliorer la gestion financière des projets liés aux
ONG? Afin d'apporter une réponse simple et pertinente à
cette question centrale de notre étude, déclinons la en deux
questions subsidiaires :
· Le respect des conditions contractuelles
n'améliore- t il pas la gestion financière des projets
liés aux ONG ?
· Le respect des procédures
n'améliore- t il pas la gestion financière des projets
liés aux ONG ?
L'objectif de cette étude est
triple :
· faire un rapprochement des rapports financiers des
projets Mont Cameroun et Parc National de Korup,
· dégager et expliquer les écarts qui en
résultent,
· proposer des recommandations contribuant à
l'améliorer de la gestion financière de ces deux projets.
L'intérêt de ce travail se
décline en trois plans:
· sur le plan individuel, il nous sert de tremplin pour
un approfondissement dans le domaine de la gestion financière des
projets liés aux ONG,
· sur le plan théorique, il vise à montrer
l'importance d'une bonne gestion financière des projets liés aux
ONG et à contribuer à son amélioration,
· sur le plan pratique enfin, il vise à fournir
aux ONG et plus précisément à leurs opérationnels
des d'amélioration de la gestion financière de leurs projets.
Dans le souci de mieux structurer notre travail et d'apporter
des éléments de réponses aux questions ci-dessus
posées deux propositions de recherche ont été
formulées.
· P1 : Le non respect des clauses
contractuelles entre la KFW et le WWF explique les écarts
constatés dans les rapports financiers des projets financés par
la KFW.
· P2 : Le non respect des procédures
par WWF explique les écarts constatés dans les rapports
financiers des projets financés par la KFW.
Pour ce faire, nous utiliserons les documents comptables et
les rapports financiers produits par le WWF et la KfW entre janvier 2006 et
juin 2010.
La présente recherche, pour être bien
menée, prend d'abord appui sur l'observation. De cette observation nous
dégagerons un certain nombre de constats. Ces constats nous conduirons
par la suite à formuler des hypothèses qui seront
vérifiés à partir de la méthode du rapprochement
qui mettra en lumière un certain nombre d'écarts. L'analyse de
ces écarts nous permettra de tirer des conclusions et de suggérer
les recommandations qui s'imposent.
Notre étude sera structurée en deux parties
composées chacune de deux chapitres.
La première partie donnera une présentation
générale de WWF-Cameroun et une approche conceptuelle de la
gestion financière des projets liés aux ONG.
Le premier chapitre de cette partie s'attèlera à
présenter le WWF-Cameroun tandis que son deuxième chapitre
proposera une revue de la littérature sur la gestion financière
en général et des projets liés aux ONG en particulier.
La deuxième partie qui se veut beaucoup plus empirique
analysera la gestion financière des projets Mont Cameroun et Parc
National de Korup.
Dans son premier chapitre, il sera question de
présenter notre méthodologie d'analyse de la gestion
financière de ces deux projets. Son deuxième chapitre quant
à lui se focalisera d'une part sur l'analyse des dysfonctionnements
constatés dans la gestion financière des projets Mont Cameroun et
Parc National de Korup et, d'autre part sur la proposition d'un certain nombre
de recommandations visant l'amélioration de la gestion financière
de ces deux projets.
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION GENERALE DU WWF ET
APPROCHE CONCEPTUELLE DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
La poursuite des objectifs de l'organisation suppose que ses
dirigeants puissent la gouverner, c'est à dire qu'ils puissent doter
l'organisation d'un organigramme clair, définissant les tâches et
responsabilité de chaque employé de manière à
réagir immédiatement aux éventuelles modifications de
celle-ci.
Une telle maîtrise n'est possible que dans le cadre d'un
fonctionnement d'ensemble cohérent et bien organisé, régis
par des instructions et des processus internes bien connus de tous. De ce fait,
une organisation non gouvernementale pourra alors être
présentée comme la mise en commun de moyens financiers et humains
en vue de développer une activité à caractère
humanitaire et à but non lucratif.
La présente partie est structurée en deux
chapitres dont le premier présentera le cadre de l'étude tandis
que le second donnera une approche conceptuelle de la gestion financière
des projets liés aux ONG.
CHAPITRE 1 : PRISE DE CONNAISSANCE DU WWF
Le Worldwide Fund for Nature (WWF) possède un
réseau de bureaux très varié avec pour corollaire une
délégation importante du pouvoir de gestion, et la prise de
divers risques à travers la chaîne de synergie. Ceci suppose donc
l'existence d'une cohérence dans le fonctionnement,
l'établissement des procédures administratives, la
définition claire des fonctions, et des procédures de
maîtrise de risque rigoureuse.
SECTION 1: LE WWF DANS SON
ENVIRONNEMENT INTERNE
Au-delà de sa structuration qui relève de son
environnement interne, le WWF comme toute autre ONG évolue dans un
contexte particulier impliquant une forte capacité d'adaptation.
I.
Présentation du WWF
Dans le monde entier, plus particulièrement au
Cameroun, plusieurs ONG de conservation de l'environnement cohabitent et
oeuvrent pour un objectif commun qui se traduit par le souhait de voir les
Hommes vivre en harmonie avec l'écosystème dans lequel ils
opèrent. L'intérêt du WWF pour la population en ce qui
concerne la gestion des ressources naturelles se reflète
également dans la structure du WWF en tant qu'organisation.
Le WWF est la première organisation mondiale de
protection de la nature. Il compte plus de 4,7 millions de membres à
travers le monde2(*).
L'organisation dispose d'un réseau opérationnel
dans 96 pays proposant 12000 programmes de protection de la nature. Elle est
une organisation semi-autonome, capable de construire une forte identité
locale dont le but est d'atteindre et de puiser dans la façon dont la
conservation se manifeste le mieux dans chaque pays. Les compétences du
WWF dans le domaine scientifique sont mondialement reconnues3(*).
1. Historique
Le WWF a été fondé le 11 Septembre 1961
par un groupe d'éminents scientifiques en l'occurrence Peter Scott, Max
Nicholson, Guy Mountfort et Julian Huxley.qui furent horrifiés par le
rythme avec lequel l'habitat était détruit et les animaux
chassés en Afrique de l'Est. En 1986, du fait de l'empreinte
écologique néfaste de l'Homme qui ne cessait de croitre, le
« World Wildlife for Nature » a revu sa stratégie de
protection des espèces en voie de disparition par la prise en compte de
l'interdépendance de tous les êtres vivants. Etendant ainsi ses
travaux à la conservation de l'environnement tout entier ;
d'où la dénomination « World Wide Fund for
Nature ».
Cependant, afin d'éviter la confusion dans les messages
à travers les frontières et les langues, le WWF est connue
aujourd'hui comme étant simplement « le WWF, l'organisation
mondiale de conservation »
Evolution du WWF au
Cameroun
Le WWF a vu le jour au Cameroun en 1989. Il est passé
de la gestion d'un projet (projet Korup) à la gestion de quatre
programmes à nos jours. De façon chronologique, son
évolution se présente ainsi qu'il suit :
· En 1992, un accord de coopération a
été signé avec le ministère des Relations
extérieures (MINREX), reconnaissant la présence de WWF au
Cameroun.
· En 1994, un accord bilatéral a été
signé entre WWF Pays-Bas et le WWF CCPO permettant une croissance
exceptionnelle dans les activités tant au niveau central que local.
· En Juillet 2002, le Cameroun a accueilli le bureau
régional de WWF en Afrique centrale.
· En 2004, l'accord de siège entre la
République du Cameroun et le WWF-CARPO est signé.
Avec ce siège au Cameroun, le personnel a
augmenté de 4 en 1990 à plus de 100 en 2010, suivi d'une
augmentation significative de son budget ainsi qu'une participation
motivée et croissante des bailleurs de fonds dont la majeur partie des
financements sont portés sur la création et la
préservation des aires protégées. La confiance en cette
instance représentative du WWF au Cameroun n'a eu de cesse de croitre
tant les réalisations opérées par cette dernière
sont palpable et les défis et enjeux de plus en plus grands.
La répartition des programmes de WWF sur le territoire
camerounais se présente de la manière suivante :
· Au Nord : le projet savane soudanienne.
(WWF-NSSP),
· Au Sud-ouest : le programme des forêts
côtières (WWF-SAWA),
· Au Sud-est : le programme Jengi (WWF-Jengi SE),
· Au Sud : le programme Kudu-Zombo (WWF-Kudu
Zombo).
Ces programmes sont renforcés par 8 projets satellites
gérés par la Direction Technique au niveau central, l'ensemble
étant mieux présenté sur la cartographie du Cameroun en
annexe 1.
Dans le cadre du présent travail, nous nous
appesantirons sur le cas du programme des forêts côtières
(WWF-SAWA).
Fiche signalétique
du WWF
Le WWF est de nos jours présent dans plus de 90 pays
à travers le monde entier parmi lesquels le Cameroun.
La fiche signalétique suivante nous donne un
aperçu synoptique du WWF en général, et du WWF-Cameroun en
particulier.
Tableau 1 : Fiche signalétique du
WWF
251655168
Logo du World Wide Fund for Nature 4(*) (Fonds mondial pour la
Nature)
|
Dénomination Sociale
|
Worldwide Fund for Nature/ Fonds Mondial pour la Nature
|
Fondateur
|
Peter Scott, Max Nicholson, Guy Mountfort et Julian Huxley
|
Personnage(s) clef
|
Président: Yolanda Kakabadse depuis
2010.
Président Emérite: SAR le Duc
d'Edinbourg depuis 1996.
Directeur General WWF-International : James
P. Leape depuis 2005.
Représentant Régional
WWF-CARPO : Natasha Kofoworola Quist (mars 2009).
|
Statut juridique
|
ONG (Organisation Non Gouvernementale)
|
Régime fiscal
|
Exonéré d'impôts et partiellement de TVA
au Cameroun
|
Date et lieu de création
|
11 Septembre 1961, Morges, Suisse, 25 Mars 2004 en Afrique
Centrale et en 1990 au Cameroun
|
Siège social
|
Gland, Suisse pour WWF International et Yaoundé
pour WWF-CARPO et WWF-Cameroun
|
Adresse
|
BP 6776 Yaoundé, rue la citronnelle, quartier Bastos,
|
Localisation géographique
|
Yaoundé, Limbé, Campo, Garoua, Yokadouma
|
Structure de l'actionnariat
|
Bailleurs de fonds : les Pays-Bas, la Suède, les
USA, l'Allemagne, la Suisse...
|
Montant des Financements
|
7'000'000 Euro (2009).
|
Effectif
|
Approximativement. 4 500 000 dans le monde entier dont
environ 120 au Cameroun
|
Site internet
|
http://www.wwf.org ou http://www.panda.org
ou http://www.wwfcarpo.org
|
Partenaires
|
ONG, Organisme d'aide, Entreprises, Etat et tous ceux qui
partagent les mêmes objectifs de conservation que lui.
|
Stratégie
|
The unique forest, freshwater landscapes and species resources
in the Green Heart of Africa are managed sustainably so that biodiversity is
conserved, ecosystem functions and services are maintained, global climate is
stabilised and sustainable development and economic growth secure the
livelihoods of the people of Central Africa
|
Slogan
|
For a living planet (pour une
planète vivante en français)
|
Missions
|
Stopper la dégradation de l'environnement dans le monde
et construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en
harmonie avec la nature : en préservant la biodiversité du
globe, en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles
renouvelables; en encourageant les mesures destinées à
réduire la pollution et la surconsommation.
|
Source : documentation WWF.
Les ressources de
fonctionnement
Le WWF dont l'objectif réitéré par son
ancien Directeur Général le Dr Claude Martin : «Nos
objectifs n'ont jamais été aussi clairs de réduire les
substances toxiques dans l'environnement, de protéger nos océans
et les eaux douces, d'arrêter la déforestation, et de sauver des
espèces », ne se serait pas assigné des objectifs aussi
« titanesques » s'il ne s'était pas prémuni
d'un nombre assez important de moyens humains, financiers, matériels, et
informationnels.
a. Les moyens humains
Le WWF bénéficie du soutien d'environ 5 Millions
de membres et de près de 4 800 000 employés
répartis à travers ses différents bureaux dans le monde
entier. Ces membres et personnels bénéficient d'une
variété d'expertises parmis lesquelles: les financiers, les
juristes, les environnementalistes, les chercheurs, les chauffeurs, les experts
de toutes natures etc. Il compte 226 employés dans le bassin du Congo
(Afrique Centrale) et environ 130 au Cameroun.5(*) L'intérêt de la population dans la nature se
reflète également dans la structure du WWF en tant
qu'organisation. On y retrouve travaillant en étroite collaboration un
nombre impressionnant d'employés venant d'horizons divers, qui oeuvrent
dans le strict respect des cultures des uns et des autres ainsi que de celle
des populations locales avec qui ils travaillent et dont le principal leitmotiv
est et reste la préservation de l'environnement.
En fait, de part l'étendue de la tâche qu'il
s'est assigné, Le WWF considère également comme faisant
partie de ses membres toutes personnes ou groupe qui poursuit les mêmes
objectifs de préservation de l'environnement
b. Les moyens financiers
Le programme de financement de la conservation au WWF
travaille sur plusieurs initiatives, qui sont conçues pour fournir
à long terme et durablement des financements pour la conservation de la
biodiversité. En partenariat avec les gouvernements, les particuliers
l'industrie privée, les collectivités et les ONG, le WWF
développe des solutions de financement pour protéger et
gérer durablement certaines des plus précieuses ressources
naturelles dans le monde. Les ressources financières du WWF proviennent
en général des particuliers, des fondations, des gouvernements,
des organismes d'aide, des entreprises, de la vente des gadgets etc
c. Les moyens matériels et
immatériels
WWF dans l'accomplissement de sa mission utilise une
variété « impressionnante » de
matériels parmis lesquels :
· des bureaux répartis dans plusieurs pays
équipés de matériels et de fournitures de bureaux de haute
qualité destinés à un travail de qualité,
· du matériel scientifique et de recherche
notamment les GPS, les Cyber trackers, les boussoles etc.,
· du matériel de locomotion notamment des
véhicules de villes et des véhicules tout terrain, des pirogues
à moteurs, des bateaux, des motos, des bicyclettes etc.,
· du matériel informatique comme des ordinateurs
de pointe, des imprimantes, des scanners, des satellites ...,
· des logiciels à la pointe de la technologie,
· des outils de communication très
évolués.
d. Les moyens de communication
L'accès à l'information et à la
communication est une condition préalable du développement
durable puisqu'il permet aux parties prenantes de sortir de leur isolement,
d'échanger des idées et de partager les expériences des
uns et des autres. C'est ainsi que pour faire entendre sa voix afin de mieux
divulguer ses messages de préservation de l'environnement, le WWF a mis
en place une stratégie de communication remarquable qui se
décline en un public cible, une réponse cible, les recherches
nécessaires, le message cible, les supports médiatiques, les
budgets et les critères d'évaluation.
L'organisation utilise plusieurs moyens de communication pour
faire passer le message destiné à son auditoire. Il s'agit
notamment des mass media, (les Journaux, la radio, la publicité etc),
des supports alternatifs (la presse écrite, les rapports annuels, les
bannières, etc.), des supports audio-visuels (les panneaux
publicitaires, les films documentaires, etc.), la communication interactive
(les compétitions-arts, débats, etc.), les démonstrations,
les colloques, Internet (les réseaux, les sites web, les bases de
données étoffées etc).
La
structure générale du WWF
L'organisation de WWF-Cameroun est caractérisée
par une structure du type hiérarchico-fonctionnelle (staff and line).
Dans ce cas, l'entreprise cherche à conserver l'unité de
commandement mais la structure prend appuie sur des organes
spécialisés qui aident à la prise de décision. Ce
qui se traduit par une dissociation entre les fonctions opérationnelles
(au niveau des divisions) et les fonctions de décisions
stratégiques. Les principes d'organisation de cette structure sont les
suivants :
· l'unité de commandement est assurée par
la structure hiérarchique,
· la dissociation dans la structure des tâches de
commandement et des tâches de conseil,
· la création d'un pôle identifié de
spécialistes chargés d'une mission de conseil en direction de
l'ensemble de la structure.
Deux organes sont donc présents :
· l'organe hiérarchique qui dispose seul de
l'autorité dans tous les domaines ;
· l'organe d'état-major (petites équipes)
placé auprès de certains organes hiérarchiques et qui ont
une fonction de conseil, d'étude, de préparation et de
contrôle des décisions. Ils n'ont pas de pouvoir de
décision et n'ont aucune autorité y compris dans leurs
domaines.
Présenté en annexe 2, l'organigramme du
WWF-Cameroun met en exergue cinq grandes composantes que sont :
· la Direction Nationale,
· la Direction de la Conservation,
· la Direction du Développement des Ressources
Humaines,
· la Direction de la Logistique et des
Opérations,
· la Direction des Finances.
La Représentation
Régionale
Elle est chargée comme son nom l'indique de
représenter l'organisation non seulement au Cameroun mais
également en République centrafricaine, au Congo
Démocratique et au Gabon. Elle est responsable de la coordination des
actions menées par les divers bureaux pays qui sont sous sa
responsabilité. Elle rend compte au Directeur des programmes.
La Direction Nationale
Elle est sous l'autorité d'un Directeur National auquel
est rattachée une assistante de direction. Plusieurs missions lui sont
assignées notamment :
· la représentation de WWF sur le plan
national,
· la coordination et la supervision de la mise en oeuvre
de l'ensemble des activités de WWF au niveau national,
· la promotion et la sauvegarde de la marque,
· le maintien de la relation avec les partenaires, les
autres ONG nationaux et internationaux ainsi que les corps
constitués.
La Direction de la
Conservation
Elle entreprend des actions concrètes sur le terrain
afin de sauvegarder les ressources naturelles détectées dans les
diverses écorégions. Elle dispose à sa tête d'un
Directeur chargé de superviser tous les chefs de projets du CCPO. Ses
principales tâches consistent à :
· assurer la gestion des projets du Cameroun,
· assurer la bonne exécution du plan
stratégique GHOA NI,
· évaluer, initier et développer des
concepts pour de nouveaux projets,
· travailler avec les partenaires et les autorités
nationales,
· collecter les fonds pour les projets validés,
· assurer le développement, la mise en oeuvre, le
suivi et l'évaluation des projets etc.
La Direction du
Développement des Ressources Humaines
Cette Direction est chargée de la supervision et de la
coordination des activités liées à la gestion du
personnel. Elle est placée sous l'autorité d'un Directeur
chargé du Développement des Ressources Humaines auquel est
rattachée une assistante de direction. En ligne avec la stratégie
des Ressources Humaines de CARPO, son rôle consiste à :
· veiller au recrutement, à la formation et
à la gestion des performances du personnel de WWF Cameroun,
· administrer les contrats du personnel affecté au
Cameroun en conformité avec la législation camerounaise en
matière d'emploi,
· superviser et contrôler le système de la
paie d'une part et d'autre part superviser le dialogue avec les
employés, les délégués du personnel et l'inspection
du travail ;
· faire le suivi des cas litigieux,
· s'assurer que les obligations sont remplies en termes
d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail etc.
La Direction de la
Logistique et des Opérations
A la tête de cette Direction se trouve un Directeur
chargé de la Logistique et des Opérations, assisté d'un
logisticien et de deux assistants logisticiens. Cette Direction est
principalement chargée de :
· la gestion du parc automobile ;
· l'organisation des séminaires ;
· l'entretien extérieur des locaux ;
· la gestion des approvisionnements ;
· la sécurité des locaux.
Outre ces principales missions, la Direction de la Logistique
et des Opérations a également en charge les relations avec
l'administration en l'occurrence le MINREX, la Police des Frontières, la
Douane etc.
La Direction des
Finances
La Direction des Finances de WWF-CCPO a pour mission
essentielle la gestion des ressources financières, laquelle devrait
aboutir entre autres à l'établissement d'états financiers,
représentant l'image fidèle des actions entreprises par le
programme du Cameroun grâce au logiciel comptable ACCPAC. Sa mission
consiste à :
· superviser les services relevant de son
département,
· superviser la soumission des rapports financiers,
· contrôler les flux de trésorerie,
· préparer les budgets annuels,
· coordonner l'ensemble des audits internes et
externes,
· veiller au suivi des recommandations d'audit,
· développer et maintenir un système de
recouvrement des coûts approprié,
· s'assurer que chaque projet a un compte bancaire le cas
échéant etc.
Elle est composée de trois unités à
savoir l'Unité de la Comptabilité et des Finances, l'Unité
du Budget et « Reporting », l'Unité d'Audit et du
Contrôle de Gestion. Le service informatique, sans toutefois être
une unité dépend entièrement de la Direction des Finances
et est supervisé par un informaticien.
a. L'Unité de la
Comptabilité et des Finances
Elle est chargée de toutes les opérations
relevant de la comptabilité et des finances.
Elle est en effet responsable de la collecte des documents
comptables (factures, chèques émis et reçus etc.).
Grâce à l'analyse de ceux-ci, elle effectue des enregistrements
comptables pour l'établissement des divers états financiers de
synthèse. Elle est aussi responsable de la paie, du calcul et du
règlement des impôts et charges sociales du personnel, du suivi
des relations bancaires, et des fournisseurs. Elle effectue également le
paiement des factures à terme échu.
b. L'Unité d'audit interne et de
Contrôle de gestion
Cette unité est la plus récente des
unités et son rôle consiste à faire:
· le contrôle de gestion ;
· le suivi des contrats et des projets, qui consiste
à veiller au respect des termes des contrats signés avec les
bailleurs des fonds ;
· les missions de contrôle interne dans les
différents sites du WWF-Cameroun suivant un calendrier
établi d'avance ;
· le suivi des recommandations d'audit externe etc.
c. L'Unité du budget et
« Reporting »
Elle effectue principalement des opérations
liées à la gestion de la partie financière des contrats
à travers :
· l'établissement des budgets ;
· le contrôle budgétaire ;
· la production des différents rapports financiers
etc.
d. Le service Informatique
Il est responsable de la maintenance de tout le réseau
informatique du WWF-CCPO. Il s'occupe de:
· la gestion du réseau internet, intranet et
informatique du CCPO ;
· la commande, l'installation et le suivi du
matériel informatique dans les différents bureaux ainsi que
de leurs maintenances et actualisations ;
· la sauvegarde des informations de
l'organisation ;
En outre, il contribue également à la production
des états financiers et initie des sessions de formation à
l'emploi des logiciels utilisés en interne.
En somme, plusieurs facteurs peuvent avoir un impact majeur
sur la façon de gérer une organisation. Certains de ces facteurs
ont un lien direct avec l'entreprise, à l'instar de l'environnement. La
plupart du temps, ce sont donc des facteurs sur lesquels l'entreprise a la
possibilité d'agir. Il importe donc de bien identifier les forces et les
faiblesses présentes en son sein.
D'autres facteurs ont une influence certaine sur l'entreprise,
mais malheureusement, il ne s'agit habituellement pas d'éléments
que celle-ci peut influencer. Il s'agit de l'environnement externe Toutefois,
même sans disposer d'un grand pouvoir d'action sur les facteurs externes,
il est nécessaire de bien les identifier puisqu'ils ont certainement un
impact sur les décisions que prendront les dirigeants de
l'entreprise.
SECTION 2: L'ENVIRONNEMENT EXTERNE
DU WWF
L'analyse externe (Opportunités / Menaces du
marché) vise à étudier les menaces et opportunités
auxquelles une organisation pourrait être confrontée. Le WWF se
situe au sein d'un secteur d'activité, c'est-à-dire d'un ensemble
regroupant la totalité des entreprises qui participent, directement ou
indirectement à la production et/ou à la commercialisation de
biens et services pour satisfaire un type de besoin. Etudier l'environnement du
WWF revient à comprendre les conditions de lutte entre acteurs de son
secteur d'activité, compte tenu des évolutions lourdes de
l'environnement.
Analyse des données générales de
l'environnement
WWF est implémenté dans un environnement
économique qui fait face à la crise économique et dont les
« maigres » ressources de l'Etat sont plutôt
orientées vers la santé, et l'éducation. Face au grand
défi du développement qu'il s'est imposé, le Cameroun est
entrain de favoriser le développement du secteur minier qui constitue
une entrave sérieuse à la conservation de l'environnement.
L'évolution de la technologique mondiale a un impact
très négatif sur la protection de l'environnement. Plus
précisément en ce qui concerne la pollution, constituant de ce
fait un défi majeur de l'implémentation des projets à
moyen et long terme.
L'environnement écologique du programme lui est
favorable. Cependant, l'Etat est en train d'axer son développement sur
l'exploitation des ressources naturelles. Aussi, le grand défi reste
celui de conserver cet équilibre.
Le programme fait face à 2
phénomènes :
· d'une part, l'augmentation rapide de la
démographie due à une forte natalité,
· d'autre part, l'émigration des populations
venant de l'intérieur du pays, à la recherche d'un emploi.
L'environnement politique est très favorable,
d'où l'accord de siège entre le WWF et le gouvernement
camerounais.
Sur le plan juridique, le programme évolue sous la loi
forestière de 1994. Cette dernière est en train d'être
revue pour prendre en compte les besoins des populations locales.
Exemple : la loi ne permet la chasse qu'avec le matériel naturel
(les lianes) alors que la quasi totalité des chasseurs utilisent le fils
de fer.
L'analyse des 5 forces
concurrentielles de Porter
Porter a identifié cinq forces concurrentielles qui
sont :
a. Le Pouvoir de
négociation des clients
La principale influence des
clients sur un marché
se manifeste à travers leur capacité à négocier.
Leur
influence
sur le prix et les conditions de vente (termes de paiement, services
associés) détermine la
rentabilité
du marché. Le niveau de concentration des clients leur accorde plus ou
moins de pouvoir ; des clients peu nombreux faisant face à des
producteurs multiples ont
de plus grandes possibilités de
négociation
(ex : la
grande
distribution). Le pouvoir des clients est d'autant plus grand que les
produits sont standardisés ou qu'il existe des produits de substitution
facilement disponibles (coût de changement de fournisseur bas).
Dans le cas d'espèce, le pouvoir de négociation
des clients est mitigé ; car ce dernier peut, selon le cas, être
vendeur ou acheteur. Face à l'augmentation des prix des services, il se
transforme en acheteur et se rend personnellement service.
Les clients de WWF sont en particulier les ONG internationales
à travers leurs réseaux, et les pays du nord à travers les
agences d'aides gouvernementales (USAID, SIDA, etc)
La stabilité des prix dans ce domaine s'explique par le
fait que les acheteurs sont la plupart des cas vendeurs (la dispersion des
bureaux à travers le monde fait en sorte qu'un bureau WWF basé au
Nord deviendra acheteur des services d'un bureau WWF basé au Sud. Les
ONG internationales s'échangent régulièrement les services
des experts). Les vendeurs d'aujourd'hui seront les acheteurs de demain.
b. Le pouvoir de négociation des
fournisseurs
La capacité des
fournisseurs à
imposer leurs conditions à un marché (en termes de coût ou
de qualité) a un impact direct et inversement proportionnel à
celui des clients. Un faible nombre de fournisseurs, une marque forte, des
produits très différenciés sont autant de facteurs qui
accroissent le coût de changement des fournisseurs et donc le pouvoir de
ceux-ci.
Parmi les fournisseurs du WWF, on compte les Gouvernements,
les agences d'aides, les bureaux WWF, et les autres ONG internationales.
c. La menace des produits de
substitution
Les produits de substitution ne font pas partie du
marché, mais représentent une alternative à l'offre. Il
peut s'agir de produits différents répondant à un
même besoin (ex : téléchargement MP3 / Disque compact),
soit de produits influant sur la demande (véhicules électriques /
carburants fossiles). Les produits de substitution sont
caractérisés par une élasticité croisée qui
est positive. Dans les faits, l'augmentation du prix d'un bien provoque en
conséquence l'augmentation de la quantité vendue de l'autre.
Dans le cas précis du WWF, les produits de substitution
auxquels pourrait faire face l'organisation seraient la recrudescence de
petites ONG spécialisée dans des services bien précis. En
effet, le WWF étant une organisation pluridisciplinaire, offre des
prestations de service dans la préservation des espèces animales,
végétales et tout récemment dans l'amélioration des
conditions de vie des populations. Cependant, il a été
observé que plusieurs bailleurs de fonds préfèrent se
tourner vers les petites ONG spécialisées dans l'une des
prestations qu'offre le WWF. En bref, c'est le retour à la
spécialisation.
d. L'Intensité de la concurrence
intra sectorielle
Les concurrents luttent au sein de l'industrie pour
accroître ou simplement maintenir leur position. Il existe entre les
firmes des rapports de forces plus ou moins intenses, en fonction du
caractère stratégique du secteur, de l'attrait du marché,
de ses perspectives de développement, de l'existence de barrières
à l'entrée et à la sortie, du nombre d'entreprises, de la
taille et de la diversité des concurrents, de l'importance des frais
fixes, de la possibilité de réaliser des économies
d'échelle, du caractère banal ou périssable des produits,
etc.
Les concurrents du WWF luttent pour accroître ou
simplement maintenir leur position. Il existe entre eux des rapports de force
plus ou moins intenses à cause du caractère stratégique du
secteur forestier avec le changement climatique qui est devenu le sujet de
l'heure. Ces derniers peuvent être classés en concurrents
principaux et concurrents secondaires :
· les concurrents principaux sont en
général les ONG ayant une envergure internationale comme IUCN,
WCS, CIFOR, GIZ.
· les concurrents secondaires se contentent très
souvent d'une envergure nationale et/ou régionale et la plupart vit
grâce au financement de ceux relevant de la première
catégorie. Par exemple la CEW.
e. La menace d'entrants potentiels
La survenue de nouveaux concurrents est freinée par
l'existence de barrières à l'entrée : les
investissements initiaux et le temps nécessaire pour les rentabiliser
(également appelée intensité capitalistique ou ticket
d'entrée), les brevets déjà en place, les normes et
standards techniques, les mesures
protectionnistes, l'
image de l'industrie
et des entreprises déjà établies, les barrières
culturelles, etc. Tous ces moyens rendent l'entrée plus difficile pour
une nouvelle firme. Les concurrents déjà en place tentent
généralement de renforcer ces barrières à
l'entrée.
Dans le cas de WWF, la survenue de nouveaux concurrents dans
le domaine de la conservation est freinée par l'existence de plusieurs
paramètres en l'occurrence :
· l'accès aux fonds qui est très
sélectif (ONG du Nord/ONG du Sud),
· L'expertise des ONG déjà
installées,
· les investissements initiaux importants,
· le partage des zones de haute conservation entre les
grandes organisations existantes,
· l'image de marque de WWF dans le pays,
· le comportement des populations face aux nouveaux
entrants.
Tous ces facteurs rendent très difficile l'accès
de nouvelles ONG de conservation dans ce domaine d'activité.
f. Le rôle des pouvoirs publics
Bien que les pouvoirs publics (État,
collectivités locales, etc.) ne figurent pas explicitement dans le
modèle proposé par M. Porter, son influence est prise en compte
et peut affecter chacune des cinq forces. La politique et la législation
mises en oeuvre conditionnent en effet la manière dont chacune des
forces s'exerce sur le marché.
Schéma 1 : les 5 forces
concurrentielles de Porter.
Source: M.E.Porter, How Competitive Forces
Shape Strategy, Harvard business Review, March/April 1979
L'entreprise est un système ouvert qui survit et se
développe dans un environnement en constante évolution, porteur
de menaces et d'opportunités.
La connaissance de l'environnement d'une organisation
constitue donc une étape essentielle dans la démarche du
diagnostic stratégique que toute équipe dirigeante effectue avant
de formuler la stratégie d'ensemble pour l'entreprise.
Dans ce chapitre, nous avons présenté dans une
large mesure le WWF dans son environnement interne et externe. L'analyse de son
environnement interne a consisté dans un premier temps à faire la
présentation générale de cette ONG suivi dans un second
temps de la présentation de sa structure organisationnelle. L'analyse de
son l'environnement externe quant à elle s'est faite sur la base des 5
forces concurrentielles de Porter. De ces analyses, il en ressort que le WWF en
tant qu'ONG évolue dans un environnement qui peut lui être
favorable ou préjudiciable.
Cette prise de connaissance du WWF soulève une
préoccupation importante sinon pertinente qui est celle de la gestion
financière des projets liés aux ONG.
CHAPITRE 2 : LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX
ONG
Les ONG, compte tenu de leur nature et de leur statut
juridique, disposent d'une gestion financière qui sans toutefois
être complètement différente de celle des entreprises
commerciales, possède quand même quelque
spécificités qui leurs sont propres. Aussi, dans le souci de
mieux appréhender la gestion financière des projets liés
aux ONG, nous allons consacrer la première section de ce chapitre
à la clarification des concepts d'ONG, de gestion financière des
ONG et de projet. La deuxième section quant à elle traitera de la
relation entre le respect des clauses contractuelles, le respect des
procédures et la gestion financière des projets liés aux
ONG.
SECTION 1 : DU CONCEPT DE
PROJET A LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
Au niveau mondial les organisations non gouvernementales (ONG)
contribuent largement à la lutte contre la pauvreté, en mettant
en oeuvre des projets de développement avec et auprès des
populations des pays du Sud. Ces projets sont financés par des fonds
publics ou des fonds collectés auprès des donateurs d'origine
nationale ou internationale. Pour une meilleure compréhension de la
gestion financière des projets d'une ONG, nous nous appesantirons sur
trois concepts fondamentaux en l'occurrence les concepts de projet, d'ONG et de
gestion financière d'une ONG.
Approche conceptuelle du projet
Le mot projet provient du mot latin projectum de projicere,
« jeter quelque chose vers l'avant » dont le préfixe pro=
signifie « qui précède dans le temps » (par analogie
avec le grec ñü) et le radical jacere signifie « jeter ».
Ainsi, le mot «projet» voulait initialement dire « quelque chose
qui vient avant que le reste ne soit fait ». Quand le mot a
été initialement adopté, il se rapportait au plan de
quelque chose, non à l'exécution proprement dite de ce plan.
Quelque chose accomplie selon un projet était appelée «
objet ». Cette utilisation du mot « projet » changea dans les
années 1950, quand plusieurs techniques de gestion de projet ont
été élaborées. Avec cette avancée, le mot a
légèrement dévié de sens pour couvrir à la
fois les projets et les objets.
Définitions de la
notion de projet
La norme ISO 10006 (version 2003) de l'Organisation Mondiale
de Normalisation définit le projet comme « un processus unique
qui consiste en un ensemble d'activités coordonnées et
maîtrisées, comportant des dates de début et de fin,
entrepris dans le but d'atteindre un objectif conforme à des exigences
spécifiques, incluant des contraintes de délais, de coûts
et de ressources. ».
L'Afitep-Afnor (X 50-105) quant à lui définit le
projet comme : « Une démarche spécifique qui
permet de structurer méthodiquement et progressivement une
réalité à venir...; un projet est défini et mis en
oeuvre pour répondre au besoin d'un client (...) et implique un objectif
et des besoins à entreprendre avec des ressources
données ».
Le WWF dans son document de norme de gestion de ses projets
définit un projet comme un ensemble d'actions entreprises par un groupe
de praticiens précis_ dont les responsables, les chercheurs, les membres
des communautés, et d'autres parties prenantes_ en vue d'atteindre des
buts et objectifs arrêtés. Les projets s'étendent
généralement sur une courte période avec un délai
bien connu, se focalisent sur un lieu, et ont un nombre limité
d'organisations partenaires. Ils ont tendance à avoir trait au travail
de terrain ou au travail d'élaboration des politiques, mais pas aux deux
à la fois. Les petits projets ont un budget inférieur à
100'000 CHF par an, les projets moyens un budget oscillant entre 100'000 et
250'000 CHF par an, et les grands projets des budgets supérieurs
à 250'000 CHF par an. C'est la cellule de base du travail de
conservation.6(*).
Le projet peut également faire partie d'un ensemble
plus complexe, souvent appelé programme.
Aussi, pour une meilleure compréhension de notre site
d'étude qui se trouve être le programme des forêts
côtières, nous avons trouvé judicieux de clarifier le
concept de programme.
Pour le WWF, un Programme est un groupe distinct de projets
liés ou conjointement gérés qui ensemble, visent
l'atteinte d'une large vision commune ; ou un groupe distinct de projets
liés et conjointement gérés qui sont définis dans
le cadre d'un ensemble de cibles, de buts et d'objectifs à atteindre. Un
programme de conservation est généralement plus grand et plus
complexe qu'un projet. Un programme type implique au moins ce qui suit:
plusieurs pays, plusieurs organisations partenaires au travail de mise en
oeuvre, la complexité et la grandeur pour ce qui des résultats
désirés, ou plus d'un donateur significatif. Les programmes ont
généralement des budgets importants (supérieurs à
un million de CHF pour leur durée) et s'étendent sur une longue
période, et il est possible que leurs dates de fin ne soient pas connu.
Typologie des projets
Le projet se caractérise par l'aspect intentionnel de
l'objectif à atteindre qui permet de structurer méthodiquement
une réalité à venir. Selon l'objectif à atteindre
deux grands types de projets peuvent se distinguer :
· les projets de recherche : Ils se
basent sur une méthode scientifique qui part de théories,
d'hypothèses et de questions posées à priori, et cherche
à comprendre le réel sur cette base et à fournir des
indications sur ce qui peut éventuellement se produire dans un contexte
donné. Ils visent à produire des connaissances, parfois en vue de
mieux comprendre le réel pour le modifier en suite,
· les projets d'intervention : qui
visent à travers des actions à modifier le réel. Ils
s'appuient généralement sur la définition d'un
problème ou d'un besoin et cherche à changer une situation non
désirée en une situation désirée. Ils s'appuient
également sur des stratégies visant à mener des actions
qui seront encadrées par des plans opérationnels.
Il en existe trois sortes :
· les projets institutionnels qui sont toute
activité qui consiste en une acquisition de matériel tels que le
matériel de bureau, le matériel roulant destinés à
une structure précise,
· les projets structurants qui sont toute activité
dont le résultat a un impact direct sur la croissance et la
réduction de la pauvreté,
· les projets de référence qui sont des
projets de grande envergure ayant un effet d'entraînement sur d'autres
secteurs économiques, c'est-à-dire qui débouchent sur des
micros projets mobilisant également d'autres ressources7(*).
Les projets dont il est question dans notre étude sont
des projets structurants.
Après avoir défini la notion de projet et
présenter sa typologie, il nous revient à présent
d'aborder les étapes de sa mise en oeuvre.
Processus de mise en oeuvre
d'un projet
La mise en oeuvre d'un projet obéit au respect d'un
certain nombre d'étapes. Le WWF, une ONG de conservation de la
biodiversité, dans le souci d'harmoniser la gestion de ses projets et
programmes, a élaboré un document relatif aux normes de pratique
concernant la mise en oeuvre de ceux-ci. Ces normes sont destinées
à aider les responsables des projets de conservation à
décrire leur vision à long terme et leurs hypothèses
clés, à mettre au point des activités efficaces, à
évaluer leur succès, et, par la suite, à adapter, partager
et apprendre avec le temps - pour pratiquer une gestion adaptative - en vue de
rendre plus efficaces et efficients les projets. Ces normes sont bien
ancrées dans l'histoire de la planification et de la gestion des projets
et programmes du WWF, à travers d'autres organisations de conservation,
et dans d'autres disciplines. Le WWF à travers ce document de normes
recommande 5 étapes à suivre pour la mise en oeuvre d'un
projet :
· Définir les personnes qui
seront impliquées dans l'équipe du projet lors des
premières étapes, le champ géographique ou
thématique du projet, la vision des résultats que l'on
espère atteindre, et le contexte dans lequel l'on compter travailler, y
compris les menaces, les opportunités et les parties prenantes
clés du projet.
· Concevoir le plan d'action (y compris
les buts, objectifs et activités), le plan de suivi et le plan
opérationnel.
En effet, Après avoir décrit les
paramètres fondamentaux du projet, la prochaine étape consiste en
la description des actions qui seront menées pour parvenir à la
conservation. Ici, il s'agit en particulier de préciser le Plan d'action
qui sera utilisé pour fixer les buts, objectifs et activités du
projet. Cette étape implique également la mise au point du Plan
de suivi qui sera utilisé pour suivre la progression et préparer
le Plan opérationnel qui fait ressortir la manière dont le projet
développera les ressources financières, humaines et autres
nécessaires sur le long terme. Enfin, elle implique la compilation de
tous les travaux contenus à ce jour dans le Plan stratégique.
· Mettre en oeuvre les plans de travail
tout en garantissant des financements suffisants, des capacités et des
partenaires.
Il s'agit de l'étape la plus importante dans tout le
processus du cycle de gestion adaptative. C'est à ce moment que vous
mettez en action tous les efforts de planification consentis lors des
premières étapes.
Cette étape implique la mise au point et la mise en
oeuvre des plans de travail spécifiques parallèlement à la
garantie d'une quantité suffisante de ressources, de capacités et
de partenaires.
La phase suivante et la plus importante de cette étape
- et en fait de tout le processus - consiste à mettre en oeuvre les
plans de travail selon un calendrier et dans les limites du budget. Au cours
des années suivantes, vous devriez ensuite mettre à jour vos
plans de travail et les mettre en oeuvre.
· Analyser les données,
résultats, hypothèses, et les performances
opérationnelles et financières. Ensuite, adapter les plans de
travail, le cas échéant, au vu des résultats.
Cette étape implique la gestion des données au
fur et à mesure qu'elles entrent et leur analyse régulière
pour les transformer en informations utiles. En particulier, il faut analyser
les résultats et les principales hypothèses de du projet, ainsi
que les données opérationnelles et financières pour les
adapter ensuite aux plans de travail, le cas échéant, au vu des
résultats. Le temps nécessaire à l'achèvement de
cette étape est souvent sous-estimé par les responsables de
projet, ce qui fait qu'ils sont en possession de nombreuses données
collectées mais non analysées ni utilisées. En faisant
volontairement une étape, il sera facile d'observer et de comprendre les
changements, de résoudre les problèmes, d'améliorer le
projet.
· Partager les enseignements, les
produits de la communication formelle, les feedback, les évaluations, et
la culture de l'apprentissage avec les principaux publics externes et
internes.
La dernière étape du cycle de gestion implique
le partage des enseignements et des produits formels avec les publics
intérieur et extérieur clés. Elle consiste
également à donner et à recevoir les feedback, à
conduire des évaluations et des audits, et à promouvoir la
culture de l'apprentissage.
Outre les cinq étapes citées plus haut, le WWF
recommande d'itérer le projet tout au long de son cycle.
L'itération consiste à parcourir à nouveau les
étapes du cycle du projet pour savoir s'il vous faut amplifier ou
développer davantage l'une d'elles au fil du temps. C'est l'essentiel de
la transformation de la gestion ordinaire en véritable gestion
adaptative. La gestion adaptative étant entendue comme l'incorporation
d'un processus d'apprentissage formel dans les actions de conservation. De
façon spécifique, il s'agit de l'intégration de la
conception, de la gestion et du suivi d'un projet pour créer un cadre
destiné à vérifier systématiquement les
hypothèses, à promouvoir l'apprentissage et à donner
à temps les informations sur les décisions de gestion.
Au regard de la masse d'argent que reçoivent les ONG,
de la multiplicité et des exigences des pourvoyeurs de fonds, il serait
important sinon vital pour elles d'effectuer une bonne gestion
financière de leurs projets.
Approche conceptuelle de la notion d'ONG
Les organisations non gouvernementales ont une histoire qui
remonte au moins à 18398(*).
L'Institut de droit international (prix Nobel de la paix en 1904) est
créé en 1873 à Gand ; l'Union interparlementaire est
créée en 1889 ; le Bureau international de la paix (prix Nobel de
la paix en 1910) est créé à Berne en 18929(*). Rotary, futur Rotary International,
est fondé en 1904. Il a été estimé qu'en 1914 il y
avait 1083 ONG10(*). Les ONG
internationales ont été importantes dans le mouvement
antiesclavagiste et le mouvement pour le vote des femmes, et ont atteint leur
apogée au moment de la Conférence mondiale pour le
désarmement11(*).
Cependant, l'expression organisation non gouvernementale n'est
entrée dans le langage courant qu'avec la création de
l'Organisation des Nations unies en 1945 avec les dispositions de l'article 71
du chapitre 10 de la Charte des Nations unies12(*) qui donne un rôle consultatif à des
organisations qui ne sont ni les gouvernements ni les États membres.
Apres avoir défini la notion d'ONG, nous montrerons les
relations qu'elles entretiennent avec d'autres institutions et enfin il sera
question de relever les types de contrôles qui s'impose à elles.
Définitions du
concept d'ONG
Il n'existe aucune définition légale d'une ONG.
La définition de "l'ONG internationale" (OING) est d'abord donnée
dans la résolution 288 de l'ECOSOC13(*) le 27 février 1950 : elle est définie comme
« toute organisation internationale qui n'est pas fondée par un
traité international ».
Le DPI (département de l'Information des Nations unies)
définit une ONG comme un regroupement de citoyens dans un but altruiste.
En France, si le terme ONG est souvent employé, on lui
préfère généralement celui d'OSI (Organisation de
Solidarité Internationale). Les OSI/ASO peuvent être des
associations (Loi du 1er juillet 1901) ou des fondations (loi du 23 juillet
1987).Selon l'Union des associations internationales,14(*) il y'aurait environ 40.000 ONG dans
le monde.
Grâce à l'apport de la sociologie des
organisations, les principaux critères définissant une ONG sont
:
· l'origine privée de sa constitution ;
· le but non lucratif de son action ;
· l'indépendance financière ;
· l'indépendance politique ;
· la notion d'intérêt public.
Le rôle vital des ONG et d'autres "grands groupes" dans
le développement durable a été reconnu dans le chapitre 27
d'Action 2115(*), conduisant à
l'intensification des relations consultatives entre l'ONU et les ONG16(*)
Convergence des ONG avec
les autres institutions
La
Banque mondiale
constate non seulement que « les ONG prennent de plus en plus part
aux processus de développement économique et social, et que les
lois et règlements des États concernant les ONG sont très
divers et parfois susceptibles d'étouffer leurs activités et leur
croissance ». Afin d'encourager le développement des ONG et de
leurs « activités de coopération, facteurs
d'amélioration et d'élargissement de l'aide au
développement », La Banque mondiale propose « une
série de recommandations générales aux États en
matière juridique, destinées à garantir aux ONG une
existence et un fonctionnement sans entrave, indépendamment de
l'État et de manière transparente et responsable »17(*). Pour ce faire, les ONG tout en
restant fidèles à leur objet social, doivent s'assurer
que les fonds qui leurs sont confiés sont utilisés
conformément à leur objet. Ceci n'est possible qu'avec
l'existence des contrôles réguliers conduits aussi bien par leur
personnel en interne que par des cabinets d'audit externe à la demande
des bailleurs de fonds.
Évaluation des
ONG
Les ONG sont soumises à des contrôles externes et
internes, contractuels ou volontaires, obligatoires ou facultatifs, selon les
choix qu'elles font, selon leur statut, selon l'origine des fonds qu'elles
reçoivent. En 1996, le professeur Gérard Sousi dénombrait
déjà plusieurs dizaine de contrôles légaux
obligatoires pour les OSI/ASI18(*).
Les ONG peuvent être évaluées en interne
par le personnel du service d'audit ou en externe par un bailleur de fonds, un
organisme habileté (ex:
Cour des comptes,
services des impôts, etc.), ou par des structures indépendantes
(ex :
Fondation
Prometheus, ONG Scan, Charity Navigator ...).
a. Le contrôle des ressources des
ONG
Il est fréquent de lire ou d'entendre que les ONG ne
sont pas contrôlées, qu'elles disposent à leurs guise des
fonds collectés auprès de leurs donateurs et que les
contrôles de l'Etat ou des organisations internationales gouvernementales
(pour les fonds publics) sont « symboliques » voire
inexistants. Ces idées reçues sont pour le moins surprenantes
car, aujourd'hui, les ONG sont au moins autant, si ce n'est plus,
contrôlées que les sociétés cotées en bourse
ou que les structures publiques ou parapubliques.
La politique de financement des bailleurs de fonds repose en
général sur le principe de réduction des risques de
mauvaise gestion de leurs financements par les bénéficiaires de
subventions. Pour ce faire, la Commission Européenne, la KfW, et bien
d'autres organisations appliquent des contrôles en amont de la
décision de financement (vérification de
l'éligibilité du demandeur et de ses actions) pendant la
durée opérationnelle du financement (par l'application d'un
contrat standard et d'un règlement financier exigeant des audits
réguliers) , en aval du financement (évaluation de la
qualité et de l'impact des .projets ; audits finaux et audit de
l'Office européen de lutte antifraude-Olaf).
L'ensemble des contrôles ex ante, des
contrôles « pendant la durée des projets » et
des contrôles ex post visent à garantir une utilisation des fonds
conforme au projet tel qu'il a été défini avec le bailleur
et conforme aux différents règlements financiers et juridiques
des Etats.
Les contrôles en amont de financement permettent au
bailleur de fonds de s'assurer avant tout engagement de sa part, de la
fiabilité, de la compétence, de l'expertise et de la
solidarité financière de l'ONG qui sollicite un cofinancement.
Les pratiques diffèrent d'un office de coopération à
l'autre.
A titre d'exemple, EuropeAid vérifie
l'éligibilité du demandeur à chaque demande de
cofinancement. Sont ainsi examinés l'éligibilité de l'ONG
(statuts, durée d'existence) sa compétence et son expertise
technique, sa capacité financière à gérer un
financement d'envergure.
Les contrôles pendant la durée du projet servent
à garantir une utilisation adéquate de la contribution
financière des bailleurs de fonds. La Commission européenne a mis
en place différents outils contractuels : règlement
financier, contrat standard, règle de passation de marché. Ces
outils lui permettent de vérifier que l'utilisation réelle des
financements est conforme aux engagements contractuels. Ces
vérifications sont mises en oeuvre à la fois pendant la
durée opérationnelle du projet et une fois le projet
terminé.
Ainsi le bénéficiaire, de subventions doit
produire annuellement des rapports narratifs et financiers
intermédiaires, lesquelles détaillent les activités
engagés au cours de l'année et les coûts qui en
découlent.
Les contrôles « ex post » sont
effectués en fin de projet. L'ONG bénéficiaire d'une
subvention européenne doit produire également des rapports
narratifs et financiers finaux présentant un décompte de
l'ensemble des coûts éligibles du projet, ainsi qu'un état
récapitulatif complet des recettes et des dépenses du projet et
des paiements reçus. Les ONG qui reçoivent les financements les
plus importants sont audités régulièrement.
Parallèlement à ces contrôles strictement
financiers, s'ajoutent aujourd'hui, des outils d'évaluation des projets.
Comme les contrôles financiers, ces outils sont volontaires,
élaborés par les ONG, ou externes, imposés par les
bailleurs de fonds (Rubio, 2006).
b. L'évaluation des projets
Tout ce qui vient d'être mentionné porte sur des
critères financiers et des critères d'ordre organisationnel et
institutionnel. Parallèlement à ces contrôles, les
bailleurs de fonds notamment la Commission européenne peut demander en
début de projet, qu'une évaluation à mi-parcours ou en fin
de projet soit prévue dans le cadre du projet. Elle porte sur le bon
déroulement des activités et la réalisation ou non des
objectifs : on évalue par exemple la pertinence,
l'efficacité, l'impact, la durabilité19(*) du projet. Ces évaluations sont menées par
des évaluateurs externes à l'ONG.
Approche conceptuelle de la gestion
financière
De façon plus précise, l'approche conceptuelle
de la gestion financière peut être abordée, après
l'avoir défini par référence à son objet, aux
missions fondamentales qui lui sont dévolues, aux responsabilités
opératoires qui seront confiées aux spécialistes des
différents métiers de la finance.
Définitions de la
gestion financière
Plusieurs définitions gravitent autour de la gestion
financière.
La BAD définit la gestion financière des projets
comme un processus, dont l'objectif principal est d'optimiser les avantages
financiers et économiques d'un investissement. Elle permet de garantir
la responsabilité et l'efficacité dans la gestion des ressources
publiques en fournissant:
· les informations essentielles nécessaires aux
personnes chargées de la gestion, de la mise en oeuvre et de la
supervision des projets, y compris les organismes publics responsables de la
supervision et les institutions financières,
· l'assurance requise par le pays emprunteur, les
créanciers et la communauté des bailleurs de fonds confirmant que
les fonds sont utilisés efficacement,
· des mesures préventives contre la fraude et la
corruption, puisqu'elle prévoit l'exécution de contrôles
requis pour détecter rapidement les faits inhabituels.
Pour Wolf (1990), la gestion financière est un ensemble
d'activités centrales dans une organisation. Elle s'assure que les
aspects financiers du projet (par exemple, la budgétisation, les
rapports financiers et autres procédures nécessaires) sont
exécutés de manière contrôlée. La gestion
financière traite essentiellement de comment, quand, et pourquoi
l'argent est, ou devrait être, affecté aux activités du
projet. La gestion financière permet aussi de fixer les priorités
de l'organisation. De plus, elle s'occupe de l'analyse des résultats
financiers, qui mesurent la « santé » de
l'organisation, tout en protégeant les intérêts de
l'organisation et ceux du public. Finalement, rester dans le cadre de la loi et
offrir aux donateurs une garantie acceptable que leurs fonds sont
utilisés de manière correcte, requiert des procédures
financières internes fiables (un système transparent) qui doivent
être mises en place par le directeur financier de l'organisation.
Selon E. Cohen (1991), « La gestion
financière constitue un ensemble de méthodes d'analyse et
d'outils opératoires qui permettent aux entreprises et autres
organisations de s'assurer une insertion efficace dans leur environnement
financier ».
En effet, les organisations évoluent dans un espace
financier qui leur offre des instruments et des possibilités d'actions
spécifiques, mais qui les soumet aussi à des contraintes
drastiques. C'est ce qui permet de définir l'objet de la gestion
financière par référence à ces opportunités
et à ces contraintes suscitées par l'environnement financier.
L'objet de la gestion
financière
Il s'agit principalement de la maîtrise des rapports
avec les composantes de l'environnement financier de l'entreprise. Le
schéma ci-dessous représente les cinq branches de la gestion
financière. Cette représentation signifie clairement que, pour
toute organisation ou entreprise, la gestion financière doit assurer la
maîtrise des instruments ou actifs financiers, celle des variables et des
procédures de régulation régissant des opérations
financières, et conduire les relations nouées avec les
partenaires financiers et les marchés concernant l'activité de
l'organisation.
Entreprise
Instrument de paiement, de financement, et de couverture
Institutions financières spécialisées
Variables de régulation
Procédures juridiques de régulation
Marchés d'actifs financiers
Schéma 2 : L'entreprise et son
environnement financier
Source : E. Cohen, Gestion
financière de l'entreprise et développement financier,
Edicef, Paris, 1991.
En première analyse, l'espace financier qui environne
l'entreprise constitue un ensemble de processus relatif à la
création, la conservation et la circulation de monnaie et d'autres
actifs financiers. Cependant, la monnaie et les autres actifs, ne constituent
qu'une des manifestations de systèmes financiers complexes qui mettent
plus largement en jeu cinq ensembles de composantes nettement
identifiées.
En premier lieu, le système financier englobe une masse
d'instruments correspondant à une gamme d'actifs multiformes. Ces actifs
constituent des titres financiers, c'est-à-dire des documents
représentatifs de droits de propriété ou de droit de
créance, détenus par une personne sur une autre personne.
En deuxième lieu, le système financier met en
cause des agents spécialisés, à titre exclusif ou
principal, dans la réalisation d'opérations financières et
qui peuvent donc être caractérisés comme des institutions
financières.
En troisième lieu, la circulation des titres financiers
converge vers des canaux et vers des marchés d'actifs financiers sur
lesquels se nouent des transactions qui les mettent en circulation.
En quatrième lieu, l'ensemble des transactions
financières et l'activité des institutions et des marchés
sont régies par des dispositifs juridiques et techniques qui
définissent les règles formelles de la pratique
financière.
Enfin, les comportements financiers sont aussi, et peut
être principalement, déterminés par l'intervention de
certaines variables de régulation fixées sur des marchés
spécialisés.
Les missions de la gestion
financière
Elles portent essentiellement sur la maîtrise des
contraintes financières fondamentales et la poursuite des objectifs
financiers majeurs.
La plupart des ouvrages et autres publications modernes
relatifs à la gestion financière assigne à cette
discipline un but fondamental : assurer la maximisation de la valeur de
l'entreprise ou encore la maximisation de la richesse de ses
propriétaires.
La maximisation de la valeur exige d'abord que le patrimoine
soit engagé dans des projets d'investissement qui le valorisent
grâce à leur rentabilité future ; à cet
égard, la gestion financière doit s'assurer de la qualité
et du niveau des performances réalisées par l'entreprise dans ses
différents projets et activités. En outre, la maximisation de la
valeur implique sa protection et sa conservation ; aussi, la gestion
financière a-t- elle pour mission d'éviter la dissipation du
patrimoine à l'occasion d'une faillite et doit-elle veiller au maintien
de la solvabilité ou de l'équilibre financier de l'entreprise.
Mais le risque de faillite ne constitue qu'une forme particulière du
risque financier. En effet, l'entreprise est exposée à des
risques multiples liés à l'instabilité de son
environnement financier ; il revient alors à la gestion
financière de mettre en place des instruments de couverture
appropriés pour assurer la protection adéquate contre ces
risques.
Les responsabilités
opératoires de la gestion financière
Elles sont principalement focalisées sur la division du
travail interne à la gestion financière et la
différenciation entre les spécialités de la finance
d'entreprise.
a. Les principales tâches
opérationnelles de la gestion financière
Les responsabilités opérationnelles de la
gestion financière se distribuent entre les trois phases d'un cycle
fondamental tel que le montre le schéma ci-dessous.
Schéma 3 : Les
responsabilités de la gestion financière : un schéma
de synthèse
1-Diagnostic financier
Appréciation des forces et faiblesses tenant
à :
-la situation financière,
-l'activité et les performances de l'entreprise.
2-Décisions financières
Maîtrise des risques Projets de financement Projets
d'investissement décisions de trésorerie
Gestion des risques financiers Gestion financière
à LMT Gestion financière à CT
3-Contrôle financier
Source : E. Cohen, Gestion
financière de l'entreprise et développement financier,
Edicef, Paris, 1991.
Ce cycle comporte en premier lieu une phase de diagnostic
financier ou d'analyse financière qui a essentiellement pour objet
d'apprécier la situation et l'activité financière de
l'entreprise, pour préparer l'adoption de mesures concrètes
permettant de combler ses lacunes et de valoriser ses atouts.
En deuxième lieu, ce cycle comporte une phase de
formulation et de mise en oeuvre des décisions financières.
La troisième phase du cycle de la gestion
financière consiste dans le suivi et le contrôle des projets dont
la mise en oeuvre a été décidée par l'entreprise.
Cette phase permet le plus souvent de constater des »
écarts » ou des « dérives » entre
les réalisations effectives et les projets initialement affichés.
Elle devrait conduire alors à déclencher des mesures correctrices
qui se traduisent soit par une rectification de la trajectoire et un
rapprochement avec les projets initiaux, soit par l'adaptation ou la
révision des projets initiaux.
b. La place de la gestion
financière dans le système financier de l'entreprise
Compte tenu des responsabilités qui lui sont
assignées, la gestion financière occupe une place
privilégiée parmi les fonctions de l'entreprise. D'une part en
effet, elle comporte une technicité propre et exige une haute
spécialisation, ce qui conduit le plus souvent à lui reconnaitre
une certaine autonomie de décision. D'autre part, les décisions
engagées par toutes les fonctions de gestion entraînent des
incidences financières puisqu'elles donnent lieu à la mise en
oeuvre de ressources ou d'emplois, de recettes ou de dépenses ; en
conséquence, la gestion financière subit le contre-coup de
l'ensemble des décisions de gestion et présente un
caractère transversal. Elle réagit à l'ensemble des
mesures de toute nature prise dans l'entreprise, pour autant que ces mesures
aient une incidence financière. Mais elle doit en outre engager des
actions adaptatives, en réaction aux projets des différentes
fonctions de gestion, afin d'assurer le respect par l'entreprise des
contraintes financières majeures.
L'organisation des entreprises doit donc être
conçue de façon à traduire à la fois la
particularité de la fonction financière et sa liaison avec les
autres spécialités de gestion.
Contrairement au contenu de la gestion financière
abordée précédemment, et propre aux organisations à
but lucratif, la gestion financière des ONG s'appuie sur d'autres
critères autres qu'économiques et financiers à l'instar du
respect des clauses contractuelles et des procédures comptables et
financières.
SPECIFICITES DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES
AUX ONG
Le respect des clauses
contractuelles
La gestion d'une entreprise nécessite la maîtrise
de tous les aspects juridiques de son activité. Les conditions
générales et les contrats permettent de les encadrer
adéquatement et de mettre l'entreprise à l'abri de litiges dont
elle se passerait volontiers.
Les ONG entretiennent des relations très
étroites avec leurs bailleurs de fonds. Différentes formes de
contrats relient les ONG parmi lesquels les contrats de subventions, les
contrats de contribution et les accords de partenariat etc.
Les contrats de subvention dans le jargon de la Commission
Européenne s'appliquent aux ONG dont les procédures comptables et
financières n'offrent pas de garanties équivalentes aux standards
internationaux reconnus.
Les contrats de contribution permettent à
l'organisation d'utiliser ses propres règles et procédures,
notamment, ses règles gouvernant l'audit, le contrôle interne, la
comptabilité et la passation de marchés.
Les accords de partenariat quant à eux désignent
des accords formels entre deux ou plusieurs parties qui ont convenu de
travailler en coopération dans la poursuite d'objectifs communs.
A ces contrats sont généralement annexés
les conditions générales, les termes de références
du projet, le budget, le format de rapport etc.
Selon le dictionnaire juridique, les clauses contractuelles
représentent les obligations des parties signataires d'un contrat.
Les conditions générales quant à elles
sont des clauses contractuelles entre au moins deux personnes (ou deux
sociétés). Il s'agit cependant d'un contrat un peu particulier
puisqu'il peut en quelque sorte être "imposé" à l'autre.
Les conditions générales sont importantes car
elles règlent une multitude de questions qui ne sont
généralement pas discutées lors de la conclusion d'un
contrat mais qui peuvent se révéler fondamentales, telles que le
délai de garantie ou le droit applicable.
Les tribunaux sont obligés de les appliquer si un
litige survient (sous réserve de quelques exceptions légales).
Des conditions générales complètes et
bien rédigées permettent aux ONG d'éviter beaucoup de
déconvenues.
Les différentes rubriques d'un contrat signé
entre une ONG et un bailleur de fonds portent en général sur les
termes de référence et le budget validé, la durée
du contrat, le montant du contrat, les livrables, les modalités de
transmission des fonds, les personnes désignées comme contacts
des parties, les dispositions spéciales, l'audit du projet,
l'exécution du contrat et les pièces jointes etc.20(*)
a. Rôle des conditions
générales
Les conditions générales ont un rôle
"supplétif". Cela signifie qu'elles ont pour vocation de régler
les questions que les parties à un contrat ou à une transaction
commerciale n'ont pas pensé à régler, n'ont pas eu le
temps de régler,... et qui diffèrent de la réglementation
légale qui serait normalement applicable à défaut de
pareilles clauses.
Les rubriques communes contenues dans les conditions
générales des agences gouvernementales telles que l'Union
Européenne, USAID etc portent sur l'exécution du contrat, la
responsabilité, les conflits d'intérêt, les dispositions
concernant les paiements, le recouvrement, la confidentialité, les
dispositions fiscales, la résiliation, les dommages et
intérêts, les contrôles et l'audit, la suspension du
contrat, les avenants etc. 21(*)
Le non respect des clauses contractuelles par l'ONG
bénéficiaire de la subvention l'expose à des sanctions
administratives et financières.
b. Sanctions administratives et
financières
L'Union Européenne dans son document « guide
pratique des procédures contractuelles dans le cadre des actions
extérieures de l'UE » a prévu un certain nombre de
sanctions auquel s'expose tout contrevenant aux règles de l'Union
Européenne en matière de subvention à l'extérieur
de l'Union. Ce guide stipule : « Sans préjudice de
l'application de sanctions contractuelles, les candidats, les soumissionnaires,
les demandeurs et les contractants qui ont fait de fausses déclarations,
qui ont commis des erreurs substantielles, des irrégularités ou
une fraude ou qui ont été déclarés en défaut
grave d'exécution de leurs obligations contractuelles peuvent être
exclus des marchés et subventions financés par l'UE pour une
durée maximale de 5 (cinq) ans à compter de la date du constat du
manquement, confirmé à la suite d'un échange
contradictoire avec le contractant. Cette durée peut être
portée à 10 (dix) ans en cas de récidive dans les cinq ans
suivant le premier manquement. Cette décision est adoptée par la
Commission (Collège) à l'issue d'une procédure
contradictoire.
Les soumissionnaires, les candidats ou les demandeurs qui ont
fait de fausses déclarations, qui ont commis des erreurs substantielles,
des irrégularités ou une fraude, peuvent en outre être
frappés de sanctions financières représentant 2 à
10 % de la valeur totale estimée du marché en cours
d'attribution. Les contractants déclarés en défaut grave
d'exécution de leurs obligations contractuelles peuvent être
frappés de sanctions financières représentant 2 à
10 % de la valeur totale du contrat en cause. Ce taux peut être
porté entre 4 et 20 % en cas de récidive dans les cinq ans qui
suivent la date visée ci-dessus.
Lorsque la procédure de passation d'un marché se
révèle entachée d'erreurs substantielles,
d'irrégularités ou de fraude, le pouvoir adjudicateur la suspend
et prend toutes les mesures nécessaires, y compris l'annulation de la
procédure. Si, après l'attribution du marché, la
procédure de passation ou l'exécution du marché se
révèle entachée d'erreurs substantielles,
d'irrégularités ou de fraude, le pouvoir adjudicateur peut
s'abstenir de conclure le contrat, suspendre l'exécution du
marché ou, le cas échéant, résilier le contrat,
selon le stade atteint par la procédure. Si ces erreurs,
irrégularités ou fraudes sont le fait du contractant, la
Commission européenne peut en outre refuser d'effectuer le paiement,
recouvrer les montants déjà versés ou résilier tous
les contrats conclus avec ledit contractant, proportionnellement à la
gravité desdites erreurs, irrégularités ou fraudes.
La suspension du marché a pour objet de vérifier
la réalité des erreurs et irrégularités
substantielles ou fraudes présumées. Si elles ne sont pas
confirmées, l'exécution du marché est reprise
aussitôt que possible. Est constitutive d'une erreur ou d'une
irrégularité substantielle toute violation d'une disposition
contractuelle ou réglementaire résultant d'un acte ou d'une
omission qui a ou peut avoir pour effet de porter préjudice au budget de
l'UE/au FED22(*) ».
Le respect des
procédures comptables et financières
Bien que le nombre de procédures et de rapports
décrits puissent sembler accablant, les ONG ne peuvent pas se permettre
d'être imprévoyantes en matière de finances. Si une
organisation veut protéger son statut et assurer sa survie, elle devrait
se familiariser avec tous les aspects de la gestion financière.
L'élément incontournable dans une organisation en matière
de pratique comptable et financière est le manuel de procédure
comptable et financière.
a. Le manuel des procédures
Le manuel de procédures comptables décrit les
procédures mises en place dans une organisation en matière
d'organisation comptable, de codification des comptes (plan comptable), de
traitement de l'information, de production des états financiers et des
modes de classement des pièces et documents comptables.
Il constitue une référence utile pour
appréhender globalement et sans difficulté le système de
traitement de l'information comptable au sein de l'entreprise.
Le manuel des procédures a pour objectif de mettre
à la disposition des responsables de Projet, un outil de
référence à la fois opérationnel et
pédagogique pour la conduite de leurs opérations.
La mise en place des procédures formalisées
répond aux objectifs ci-après :
· fournir un cadre formel d'exécution des
opérations à caractère administratif et financier conforme
:
- aux principes de gestion généralement admis
- aux dispositions des conventions de financement
- à la législation Camerounaise.
· responsabiliser davantage le personnel dans
l'accomplissement des tâches respectives par une définition
précise des postes et des attributions afférentes,
· rendre plus productif le personnel pour une
efficacité accrue par l'optimisation des circuits d'information
(circulation des documents),
· enfin, mettre en oeuvre un contrôle interne
efficace.
Le manuel des procédures est appelé à
être révisé en fonction des changements qui peuvent
intervenir dans l'organisation du service comptable (recrutement, nouvelle
répartition des fonctions...) et des éventuelles recommandations
qui peuvent être émises par les intervenants externes
(Expert-comptable...). On y retrouve les rubriques suivantes :
· organigramme général,
· service comptable : (système et moyens
comptables, journaux auxiliaires comptables, classement des pièces
etc),
· procédure et contrôle interne et
répartition des tâches : (Procédure Achat -
Fournisseurs, Procédure Ventes - Clients, Procédure
Immobilisation - Amortissement, Procédure Paie - Personnel,
Procédure déclaration fiscale et sociale, Procédure
Travaux fin d'exercice).
Par ailleurs, les ONG font face à de multiples
conditions aussi exigeantes les une que les autres pour avoir accès aux
subventions.
b. Conditions d'accès aux
subventions
Plusieurs bailleurs de fonds en l'occurrence la Commission
Européenne, les agences gouvernementale comme l'Agence Espagnole de
Coopération International (AECID), USAID23(*), SIDA24(*) etc
exigent des ONG avant tout accord de subvention que ces derniers
présentent des procédures comptables et financières,
d'audits, de contrôle interne et de passation de marché (les
quatre piliers) offrant des garanties équivalentes aux standards
internationalement reconnus.
Selon l'agence européenne de développement et de
coopération EuropeAid, chaque Ordonnateur devrait vérifier que
ces organisations offrent de telles garanties. Cela peut se faire de deux
façons :
1) l'Ordonnateur peut se fier à une vérification
déjà effectuée par un autre service. A noter que les
procédures de la plupart des agences des Nations Unies ainsi que de la
Banque Mondiale ont déjà été
évaluées à cet égard.
Les résultats de cette vérification peuvent
être obtenus sur demande de l'Ordonnateur concerné.
2) Si l'organisation n'a pas fait l'objet de la
vérification indiquée ci-dessus, l'Ordonnateur devra effectuer
lui-même/elle-même la vérification des quatre piliers. (i.e.
procédures de comptabilité, de contrôle interne, d'audit et
de passation de marchés) Avant que cette vérification ne soit
effectuée, la gestion conjointe25(*) ne pourrait être utilisée que sur la base de
la "présomption de conformité" résultant d'une
coopération de longue date et sans problème de la Commission avec
l'organisation internationale et dès lors de l'évaluation d'un
faible niveau de risque, étant entendu que la vérification des
quatre piliers devait être effectuée dans un délai
raisonnable.
Il ne peut être recouru à la gestion conjointe
avec EuropeAid que si le résultat de l'évaluation des 4 piliers
se révèle satisfaisant.
En somme, il ressort de cette section qu'aucune ONG de
surcroit à vocation internationale, qui reçoit des financements
des gouvernements comme des agences d'aides internationales ne peut
véritablement fonctionner en marge des procédures comptables et
financières internationalement reconnues. De plus, la signature et
l'exécution de ses contrats sont sujettes à l'acceptation
préalable des clauses contractuelles imposées par le bailleur de
fonds. Cependant, qu'en est-il des projets du Fonds Mondial pour la Nature
financés par la Banque Allemande de Développement ?
SECTION 2 : CLAUSES
CONTRACTUELLES, RESPECT DES PROCEDURES ET GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES
AUX ONG
L'accord de partenariat signé en 2006 entre le WWF et
la Banque Allemande de Développement comporte un certain nombre de
clauses que les parties se doivent de respecter mutuellement. Ces clauses
contractuelles sont pour la plupart relatives aux procédures comptables
et financières à appliquer pendant l'exécution des projets
Mont Cameroun (MC) et Parc National de Korup (PNK).
Clauses contractuelles et gestion financière des
projets liés aux ONG
Les clauses contractuelles relatives à l'accord de
partenariat existant entre le WWF et la KfW précisent un certain nombre
d'obligations que les deux parties s'obligent de respecter afin d'assurer une
meilleure gestion financière des projets MC et PNK.
Contenu de l'accord de
partenariat entre le WWF et la KfW
Les personnes signataires de ce contrat sont d'une part, les
co- coordonnateurs du programme représentés pour la partie
camerounaise par le Délégué Régional du
Ministère des Forêts et de la Faune et pour la partie allemande
par le consultant recruté par la KfW et, d'autre part, le WWF
représenté par son Représentant Régional.
L'accord de partenariat dans son prélude défini
les objectifs du Programme de Gestion des Ressources Naturelles au Cameroun,
précisément dans la région du Sud-ouest. Ces objectifs
sont notamment: l'implémentation des mesures conservatoires dans
les Parc Nationaux du MC et du PNK conformément aux priorités
fixées dans le plan de gestion et le plan de travail annuel
Les obligations des parties contractantes à l'accord de
partenariat sont nombreuses.
a. Les obligations de la KfW
Le Délégué Provincial du Ministère
des forêts et de la Faune et le Consultant du programme seront
conjointement responsables de la gestion financière du programme. Plus
précisément l'administration de l'utilisation des fonds investis
dans la gestion des aires protégées.
La KfW n'étant pas la seule partie contractante, le WWF
également est soumis au respect d'un certain nombre d'obligations.
b. Les obligations du WWF dans l'accord
de partenariat signé avec la KfW
Les obligations du WWF dans l'accord de partenariat sont les
suivantes :
· gestion des activités des aires
protégées
Le WWF, en collaboration avec le personnel du Ministère
des Forêts et de la faune, sera responsable de l'implémentation du
plan de gestion et du plan de travail annuel du MC et du PNK.
· responsabilité de l'équipe de
gestion du WWF
- En collaboration avec le WCS, le WWF est responsable de
l'implémentation des mesures de conservation attachées au
résultat N°5 du plan de gestion.
- le WWF accepte d'implémenter les activités
prévues tel que spécifiées dans le programme - cadre et
arrêtées avec les autres partenaires du programme que sont WCS,
GIZ et DED.
- le programme-cadre est accepté et reconnu comme
étant le document principal du programme,
- la ventilation des coûts budgétaires est
directement liée aux activités de conservation prévues,
- Il est bien entendu que l'implémentation des
activités dépend de la disponibilité des fonds.
· modalités de financement
- le WWF ouvrira un compte bancaire distinct pour le Programme
à Afriland First Bank de Limbé et le gèrera en
conformité avec les règles et règlementation en vigueur au
WWF,
- le décaissement des fonds se fera par virement dans
le compte bancaire du programme en plusieurs versements,
- la présentation des preuves de l'utilisation des
fonds, ainsi que la présentation de la demande de reconstitution des
ressources sera effectuée par le WWF sur une base trimestrielle comme
indiquée dans la procédure de gestion financière de
décaissement de fonds. Elle inclura les relevés de comptes de
chaque projet, les transactions bancaires et autres documents attestant que les
fournitures et les services ont été dument fournis et
effectués. Exemple : factures originales, validation des
prestations etc.
- les frais généraux du WWF seront
rémunérés au taux de 10% du montant dépensé,
- les dépenses seront effectuées
conformément aux catégories de coûts convenus dans le plan
de travail annuel,
- Trois factures proformas doivent être
présentées pour l'achat des biens et services d'une valeur
inferieur à €30,000,
- les contrats ayant une valeur estimée ci-dessus
€ 30000 sont passés par voie d'appel d'offres conformément
aux directives pertinentes de la KfW, soit au niveau national ou international,
tel que déterminé par l'existence d'un marché
concurrentiel, et à convenir par le MINFOF et le consultant,
- il a été convenu que le montant minimum des
offres de prix sera de 3000 euros pour les biens et services du programme, ce
qui signifie qu'en dessous de ce minimum une facture originale devrait
être suffisante comme preuve,
- les mois d'octobre et de novembre seront consacrés
à la présentation des budgets de l'année suivante pour
discussion et approbation.
- les transferts entre les catégories de coûts ne
sont pas autorisés en moins que ceux-ci aient été
validés de commun accord.
· rapports
- le WWF préparera des rapports financiers trimestriels
qui seront envoyés aux coordonateurs du programme pour leur
approbation.
L'accord de partenariat étant accepté et
signé par les deux parties, celles-ci sont tenues de les respecter sous
peine de rejet des dépenses non conformes.
C'est ainsi qu'il a été observé quelques
défaillances aux clauses contractuelles de la part du WWF comme de KfW
dans l'exécution dudit accord.
c. Catégories de dépenses
rejetées par la KfW.
Suite au non respect des clauses contractuelles, le WWF s'est
souvent vu rejeter certaines dépenses par la KfW. Il s'agit
des :
- dépenses faites par le bureau central du WWF-Cameroun
basé à Yaoundé et soumises en retard c'est-à-dire
plus d'un mois après la soumission du rapport financier relatif au mois
où la dépense a été faite,
- dépenses non prévues dans le budget annuel et
effectué par WWF dans les cas de force majeure. Par exemple, si la ligne
budgétaire de réparation des véhicules prévoit
100,000 Fcfa de frais de réparation pour l'année, après
l'atteinte de ce montant, la KfW n'acceptera plus les factures relatives
à cette ligne budgétaire quelque soit la circonstance.
Respect des procédures comptables et
financières et gestion financières des projets liés aux
ONG
Conformément à son manuel de procédures,
le WWF doit se conformer aux procédures strictes de comptabilité
et de contrôle interne dans le but de s'assurer que les fonds mis
à sa disposition ont été utilisés
conformément à leur objet.
Le respect des procédures comptables et de
contrôle interne est essentiel à la réussite des programmes
du WWF. Il existe pour deux raisons :
· protéger les actifs et les ressources
financières de l'organisation,
· fournir des informations financières fiables
à l'organisation et à ses bailleurs de fonds.
Pour atteindre ces objectifs, les pratiques comptables et de
contrôles du WWF sont conçues pour s'assurer que :
· toutes les transactions ne sont exécutées
qu'après autorisation de la direction,
· toutes les transactions sont enregistrées avec
précision pour permettre la préparation des états
financiers conformément aux normes comptables internes
généralement acceptées et à préserver les
actifs,
· l'accès aux immobilisations n'est
autorisé que conformément à l'autorisation de la
direction,
· toutes les transactions se rapportent aux
activités du WWF et sont suffisamment documentées.
Pour mieux comprendre le système comptable du WWF,
relatif à la gestion financière des projets MC et PNK, il nous a
semblé opportun de présenter dans un premier temps le traitement
de l'information comptable des projets MC et PNK dans le système
comptable de KfW et dans un second temps, le traitement de cette même
information dans le système comptable du WWF.
Le traitement de
l'information comptable des projets MC et PNK dans le système comptable
de KfW.
Chaque mois, une demande d'avance de fonds est adressée
à la KfW par le coordonateur du programme WWF-SAWA, dans laquelle sont
spécifiées les disponibilités en banques, en caisses et
les montants requis pour les activités et les salaires du mois suivant
(voir annexe 3).
Les fonds reçus seront destinés à trois
catégories de dépenses:
- les dépenses du personnel du MINFOF,
- les dépenses du personnel du WWF de terrain pour les
activités,
- les dépenses du bureau central du WWF-SAWA.
a. Les dépenses du personnel du
MINFOF
Le MINFOF à travers le Conservateur du PNK adresse
chaque mois au WWF une demande d'avance de fonds. Après avoir
reçu la demande, le chef des projets vérifie la conformité
de la demande avec le budget, la disponibilité des fonds et le niveau
d'avance non encore justifié par le conservateur. Si la demande remplit
les conditions requises, après approbation par le chef de projet, les
fonds sont décaissés. Cependant, en cas de doute ou de
réserves émis sur la demande du Conservateur, le chef des projets
envoie à la KfW une demande de non objection. En fonction de la
réponse de la KfW, il pourra valider ou pas la demande du
conservateur.
Au moment de la justification de ces avances, les factures
sont déposées auprès de l'assistant comptable
recruté pour le suivi des projets MC et PNK. Ce dernier contrôle
leurs conformités aux règles et procédures du WWF et de la
KfW. Sur toutes les factures conformes, il y sera apposé un cachet sur
lequel l'on pourra lire les renseignements suivants sur la
dépense :
- le numéro de référence de la
facture : ce numéro est généré automatiquement
par le logiciel « SUN. SYSTEM » qu'utilise la KfW et qui
est installé sur l'ordinateur de l'assistant comptable chargé du
suivi des projets MC et PNK,
- la ligne budgétaire qui est sélectionné
dans le système. Par exemple, on aura le code 1.1 pour les
dépenses de MC et 1.2 pour celles de PNK,
- le type de dépense qui est également
sélectionné dans le système. Exemple : le carburant,
les perdiems, les salaires etc.
- la zone géographique : le code
géographique de MC est 100 alors que celui de PNK est 200,
- le nom du partenaire : (WWF, DED ou WCS etc.),
- la date de la facture,
- la signature du partenaire responsable.
Il est important de noter que le partenaire qui certifie la
dépense devient de ce fait responsable de cette dépense. Dans le
cas où la KfW rejette une dépense effectuée par le MINFOF
par exemple, si cette dépense avait été validée par
un partenaire, celui-ci sera tenu de la rembourser. La certification de la
dépense engage le partenaire à 100%. Aussi, face à un
doute sur une dépense, trois possibilités s'offrent à
lui :
- le rejet de la facture,
- la demande de non objection du consultant qui
représente la KfW ou,
- la certification de la dépense.
Le cachet sert à la fois d'imputation, de
vérification et d'acceptation de la dépense. Raison pour laquelle
il doit être visible sur la facture auquel cas celle-ci se verra d'office
rejetée par la KfW.
A la suite du contrôle de conformité et de la
validation des dépenses, les factures sont saisies dans « SUN
SYSTEM ». Ensuite, elles sont photocopiées et les originales
envoyées avec le rapport financier à la KfW pour validation.
Outre les factures produites par les fournisseurs, le WWF
produit également des factures en interne qui sont enregistrées
dans le rapport financier adressé à la KfW. Ces factures internes
sont précisément les factures de frais de gestion (voir annexe
4), calculées à hauteur de 10% du total des dépenses
mensuelles et les factures de temps de travail du personnel du WWF dont la base
du justificatif est le « time sheet » (Voir annexe 5).
Cette dernière est produite sur la base du taux horaire journalier du
personnel multiplié par le nombre de jour contractuel.
Le rapport financier tel que présenté en annexe
3 comprend dans sa première partie le montant des revenus cumulés
depuis la création des projets et le montant des dépenses
cumulées. La différence entre les deux montants est
expliquée dans la deuxième partie du rapport et comprend les
disponibilités à la banque, à la caisse et le montant des
avances données au personnel. Celui-ci doit absolument être
égal à la différence entre les revenus cumulés et
les dépenses cumulées.
b. Les dépenses du personnel et
les dépenses de fonctionnement du WWF-SAWA.
Le principe de base de ces dépenses est le même
que celui du personnel du MINFOF à la seule différence que le
chef de projet n'adressera pas une demande de non objection à la KfW
avant de valider les dépenses non conformes aux clauses du contrat de
partenariat.
Il sera demandé au personnel ayant engagé des
dépenses non conformes de bien vouloir les ajuster selon les
règles et procédures en vigueur. Les dépenses ne pouvant
pas être ajustées seront imputées dans le compte du
personnel en question qui sera tenu de rembourser l'équivalent de la
dépense au WWF.
Après la vérification de conformité, la
procédure reste la même que celle expliquée dans le cas du
personnel du MINFOF.
c. Le traitement de l'information
comptable des projets MC et PNK dans le système comptable du WWF.
Les photocopies des pièces transmises à la KfW
sont imputées suivant les plans comptables des projets MC et PNK
élaborés par le WWF.
Après leurs imputations, les dépenses sont
saisies dans le logiciel de comptabilité de WWF appelé
« ACCPAC ».
Le calcul du temps de travail du personnel ayant
travaillé pour la KfW étant fait à partir du bureau WWF de
Yaoundé, il n'y est pas toujours pris en considération les
personnes habiletés à passer en charge leur temps de travail dans
ces projets. Nonobstant le nombre de jours et les personnes prévus pour
charger leur temps de travail dans les projets MC et PNK, le WWF-Yaoundé
charge automatiquement les jours affichés dans les « times
sheets »
De même, les coûts communs engagés au
niveau du bureau de Yaoundé sont également comptabilisés
en charge dans ces projets.
Outre les dépenses saisies au niveau du bureau WWF de
Limbé, le WWF-Yaoundé enregistre aussi à son niveau dans
les projets MC et PNK les dépenses qu'il engage pour leur compte. Il
s'agit en général des achats effectués à
l'étranger à partir des comptes logés en Suisse, ou encore
les factures d'assurances de véhicules qui sont réglées et
ventilées dans les différents projets concernés par le
bureau WWF à Yaoundé.
A la fin de chaque mois, un contrôle budgétaire
est généré à partir de ce logiciel. Les rubriques
de ce type de rapport financier sont issues du plan comptable auquel sont
ajoutés le budget, les dépenses de la période, les
dépenses cumulés depuis le début de l'exercice financier,
le pourcentage d'exécution budgétaire et le solde du projet.
Les contrats que les ONG signent avec les bailleurs de fonds
gouvernementaux et non gouvernementaux sont toujours assortis de clauses que
les parties contractantes se doivent de respecter. A ces contrats, sont
assortis des conditions générales qui précisent certaine
clauses qui ne figurent pas nécessairement dans le contrat.
L'exécutant du contrat s'engage généralement à
respecter les clauses du contrat sous peine de sanctions connues d'avance.
Aussi, nous ne saurons conclure cette section sans souligner le
caractère impératif du respect des procédures et des
clauses contractuelles liés aux contrats signés entre les ONG et
les bailleurs de fonds. Le non respect de ces clauses comme nous l'avons
précédemment souligné, pourrait entraîner le rejet
des dépenses engagées par une organisation et entacher sa
crédibilité
En somme, au terme de cette partie, nous retiendrons que les
ONG comme toutes autres organisations évoluent dans un environnement qui
leur est contingent. Elles ont besoin de ressources humaines,
financières et matérielles pour remplir leurs missions au
quotidien. Cependant, compte tenu de leurs natures, leur survie dépend
des financements qu'elles reçoivent de leurs multiples donateurs. Aussi,
pour avoir accès à ces financements, nombre d'entre elles doivent
« montrer pattes blanches » en présentant des
procédures comptables, financières et d'audits reconnues à
l'échelle internationale. Dès lors que les financements sont
octroyés, l'ONG doit régulièrement s'assurer que les fonds
sont gérés conformément aux clauses du contrat
signé avec le bailleur de fonds. C'est dans ce cadre que nous allons
dans la deuxième partie de ce travail, analyser la gestion
financière des projets MC et PNK afin de s'assurer que le WWF les
gèrent selon les clauses et procédures exigées par le
bailleur de fonds KfW.
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE DE LA GESTION FINANCIERE
DES PROJETS MONT CAMROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
Les projets financés par la coopération
allemande sont réalisés en collaboration, non seulement avec des
partenaires étatiques, mais également avec des agences
d'exécution nationales et internationales non-gouvernementales, telles
que l'IUCN26(*) et le WWF. Ces
dernières se concentrent principalement sur la conservation des
écosystèmes et la gestion des réserves forestières
et fauniques, alors que la Coopération allemande s'intéresse
davantage aux questions de gestion durable et de valorisation des produits
forestiers.
L'objet de cette deuxième partie consistera à
exposer de manière explicite notre analyse de la gestion des projets du
WWF financés par la KfW, dans le souci de mettre en relief ses
insuffisances et de contribuer ainsi à son amélioration par des
suggestions conséquentes.
Le premier chapitre intitulé méthodologie
d'analyse décrit dans sa première section le site de
l'étude et dans sa deuxième section la démarche
méthodologique que nous avons utilisée.
Le deuxième chapitre quant à lui met en relief
le déroulement de nos travaux ainsi que les propositions que nous avons
émises.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE D'ANALYSE
L'objectif de ce chapitre est de circonscrire le cadre dans
lequel s'est déroulée notre étude et de justifier les
choix méthodologiques adoptés. Ainsi, dans la première
section, après une brève présentation de notre site
d'étude qui se trouve être le programme des forets
côtière (WWF-SAWA), nous ferons une description des projets Mont
Cameroun et Parc National de Korup. La deuxième section quant à
elle sera consacrée à la présentation de la
méthodologie par nous suivie pour la collecte et le traitement des
données.
SECTION 1 : DESCRIPTION DES
PROJETS MONT CAMEROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
Il est important à ce niveau de présenter les
deux projets de conservation dont la gestion financière fera l'objet de
notre analyse. Ces derniers font partie du Programme de conservation des
forêts côtières du Cameroun exécuté par le
Fonds Mondial pour la Nature.
Présentation du programme de Conservation des
Forêts Côtières du WWF
Le programme de conservation des forêts
côtières du Cameroun du WWF est actif dans les régions du
Sud-ouest et du Littoral (partie nord du fleuve Sanaga). Plus
précisément entre les longitudes 8°29'35» -
11°04'20» E et les latitudes 3°14'24» - 6°32'02»
N, pour une superficie estimée à 44 500 km2 dont la localisation
est donnée ci-dessous.
Carte 1 : Localisation du site du
programme WWF-SAWA en Afrique et au Cameroun
Source : Documentation du WWF
Les différents sites du programme sont :
- Le Paysage du Mt Cameroon,
- Le Paysage de Korup-Oban,
- Le Paysage de Bakossi (Bakossi NP, Mont Kupe, Mont
Manenguba),
- Le Paysage d'Ebo landscape.
Ces forêts sont caractérisées par un
endémisme exceptionnel.
Les cibles visées dans le programme du WWF-SAWA sont
essentiellement constituées des éléphants, des drills, des
grands singes, des oiseaux endémiques des montagnes, des oiseaux d'eaux,
des forêts, des mangroves et des sources d'eaux.
La carte 2 fournie une indication du site du programme de
conservation des forêts côtières.
Carte 2 : Site du
Programme de conservation des forêts côtières du
Cameroun
Source : Documentation du WWF.
Le but de ce Programme est de « Promouvoir la
conservation des paysages marins et côtiers du Cameroun qui sont d'une
importance mondiale afin de maintenir leur diversité biologique, leur
flux génétique tout en améliorant les conditions de vie
des populations locales ».27(*)
Par ailleurs, plusieurs bailleurs de fonds font confiance au
programme des forêts côtières au rang desquels le
WWF-Suède, le WWF-Pays Bas et la KfW. Leur contribution au
fonctionnement du programme au cours de l'exercice 2010 s'est
élevée à 500.000.000 Fcfa. La figure 1 donne une
répartition des financements du WWF-SAWA au cours de l'année 2010
(Juillet 2009-Juin 2010).
Graphique 1 : Répartition des
financements du WWF-SAWA par bailleurs de fonds en 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
de la documentation du WWF-SAWA
Il en ressort à la lumière de ce graphique qu'au
courant de l'exercice 2010, le WWF-Suède a été le
principal bailleur de fonds du WWF - SAWA avec un niveau de financement de
l'ordre de 43% suivi de la KfW qui affiche 42%. Le WWF-Pays Bas vient en
troisième position avec 15% du total des financements.
En dépit d'une année financière 2010
particulièrement sereine pour le WWF-SAWA, les 5 années à
venir d'après les tendances financières prévisionnelles se
projettent dans la même mouvance.
Prévisions des
revenus du programme WWF-SAWA (2011-2015)
Le WWF SAWA prévoit une enveloppe budgétaire de
2, 421, 408,290 FCFA pour les 5 années à venir. Le graphique
suivant présente la répartition du budget du programme pour les 5
prochaines années.
Graphique 2 : Prévision des revenus du
programme des forets côtières
Source : Nous-mêmes inspiré
de la documentation du WWF-SAWA
Une lecture de ce graphique montre que la KfW sera le
principal bailleur de fonds du WWF-SAWA pour les 5 années à venir
avec un total de financement de 1 705 488 200 Fcfa correspondant à 70%
du montant total des financements attendus. WWF-Suède viendra en
deuxième position avec 27% du total des fonds attendus soit 643 764 620
Fcfa., suivi enfin du WWF-Pays Bas qui contribuera à hauteur de 72 155
270 Fcfa représentant 3% du total des financements.
Le budget 2011 de ce Programme du WWF est estimé
à plus de 600 000 000 Fcfa dont près de la moitié provient
du Programme de Gestion Rationnelle des Ressources Naturelles de la
Région du Sud-ouest financé par la Banque Allemande de
Développement.
Le Programme de Gestion
Rationnelle des Ressources Naturelles de la Région du Sud-ouest
(PSMNR)
Le programme PSMNR a démarré en 2006 et la phase
en cours se termine en décembre 2010. En février 2010 une
évaluation du programme a eu lieu et considérant les
résultats dans l'ensemble positifs du programme et l'importance des
aires protégées dans la région de Sud-ouest. Une
proposition de prolongation des interventions sur la période 2011-2015 a
été élaborée et soumise au BMZ .
L'objectif principal de ce Programme est de
« Contribuer à la préservation des
écosystèmes de grande valeurs de la Région du sud-ouest,
principalement autour des Unité Techniques Opérationnelles de
Korup, Mont Cameroun et Takamanda et à l'amélioration d'une
façon durable des conditions de vies des populations
riveraines ».28(*)
Le but du PSMNR est « la gestion durable des
forêts et de la faune par les parties prenantes concernées pour
leur bénéfice, avec une emphase sur le segment le plus pauvre de
la population locale »29(*)
Ce programme a été développé
autour de cinq grands résultats qui sont les suivants :
- R1 : Les Unité Techniques
opérationnelles du Mont Cameroun, Korup-Ndongéré et
Takamanda-Mone sont fonctionnelles en tant que unité administratives et
institutionnelles,
- R2 : L'utilisation des terres et plan
de zonage au niveau Régional pour les différentes Unités
Techniques Opérationnelles incluant les forêts communautaires et
la gestion collaborative des aires protégées sont établies
et respectées,
- R3 : Un plan d'aménagement
pilote d'une forêt communale est approuvé par le gouvernement et
les unités forestières d'aménagement ainsi que les
forêts communales sont suivies d'une manière professionnelle,
- R4 : Les plans de développement
villageois sont élaborés et les mesures prioritaires
exécutées,
- R5 : Les activités de gestion
des aires protégées suivant les priorités des plans
d'aménagement s et les plans de travaux annuels sont
exécutés.
Les projets qui concernent cette étude relèvent
du résultat 5 et sont exécutés au niveau du Mont Cameroun
et du Parc National de Korup.
Présentation du
projet Mont Cameroun
La situation géographique du Mont Cameroun et sa nature
volcanique ont une grande influence sur son sol, son climat, sa
végétation, et sa diversité biologique. Le Mont Cameroun
abrite la deuxième zone (Debundsha) la plus pluvieuse du monde avec plus
de 10 000 mm de pluie par an. Ce volcan toujours actif est la plus haute
montagne (4 095 m) d'Afrique Centrale et de l'Ouest.
Le riche sol volcanique couplé à la grande
accessibilité par la route et par la mer explique la forte immigration
observée dans la zone. La population totale est estimée à
300 000 âmes avec environ 75% dépendant de l'exploitation de la
terre et des ressources naturelles.
Le Mont Cameroun est une zone de grande concentration de la
biodiversité. C'est l'écosystème le plus diversifié
du Cameroun qui est d'ailleurs présenté par l'UICN en 1994 comme
la 10ème zone la plus importante pour la conservation au monde. Le
budget arrêté pour le développement des activités
dans ce site pour les 5 années à venir partant de 2011 est de
852, 744,100 FCFA.
Le Résultat 5 se décline en un certain nombre
d'activités au niveau du Mont Cameroun qui sont :
- la création du Parc National du Mont Cameroun,
- la lutte contre la chasse illégale,
- l'éducation environnementale et,
- le développement d'un plan d'aménagement.
Présentation du
projet Parc National de Korup
Le Parc National de Korup a été
créé en octobre 1986. Il est géographiquement situé
dans la Région du Sud-ouest où il partage la frontière
internationale avec le Nigeria, à 50 km à l'intérieur de
la Baie de Biafra. Le climat est extrêmement humide avec une
pluviométrie de 5000 mm par an.
Le Parc National de Korup a une superficie de 126 000
hectares. Il est principalement constitué d'une ancienne forêt de
basse altitude avec la partie sud primaire. Il est reconnu que ce parc est
situé au coeur du refuge forestier guinéo congolais, qui fait
partie des deux seuls refuges de l'ère Pléistocène
d'Afrique. En raison de son degré d'endémisme très
élevé, Korup est considéré comme le vestige de
l'immense forêt atlantique biafrèene de l'Afrique de l'Ouest et du
centre et aussi comme la forêt d'Afrique le plus riche.
Il y a très peu d'alternatives et d'opportunités
économiques offertes autour et dans la zone du parc pour les
populations. L'accès au Parc National de Korup par route est difficile,
spécialement pendant la saison des pluies. L'accès par les
criques et par l'air est possible. En 1937, l'autorité coloniale
créait la Réserve Forestière de Korup avec en son sein
trois enclaves correspondant à trois villages. Le changement de son
statut en Parc National de Korup en 1986, occasionne l'introduction de trois
autres villages d'où l'existence de six villages devant être
expulsés de l'aire protégée. Finalement un seul village a
été recasé. Cinq villages, avec une population totale de
15 000 habitants, continuent à exister dans le parc. Ces villages
dépendent de la chasse, pêche, et de la collecte des produits
forestiers non ligneux (PFNL) pour la survie de leurs populations. Comme le
Mont Cameroun, le budget arrêté pour le développement des
activités dans ce site pour les 5 années à venir partant
de 2011 est de 852, 744,100 FCFA.
Le Résultat 5 se décline en un certain nombre
d'activités clés au niveau du Parc National de Korup qui
sont :
- la mise à jour du plan d'aménagement,
- la lutte contre la chasse illégale,
- l'éducation environnementale,
- le suivi de la biodiversité.
La présentation de l'environnement des projets MC et
PNK ci-dessus faite ne saurait se terminer sans une mise en relief de leur
caractéristiques.
Tableau 2 : caractéristiques des
projets MC et PNK
Projets
|
Mont Cameroun
|
Parc National de Korup
|
Sites
|
Limbé
|
Korup
|
Date de début et de fin de la première
phase du projet
|
2006-2010
|
2006-2010
|
Date de début et de fin de la première
phase du projet
|
2010-2015
|
2010-2015
|
Bailleur de fonds
|
KfW
|
KfW
|
Maitre d'oeuvre du projet
|
WWF-SAWA
|
WWF-SAWA
|
Objectif du programme
|
Contribuer à la préservation des
écosystèmes de grandes valeurs de la Région du sud-ouest,
principalement autour des UTO de Korup, MC et Takamanda et à
l'amélioration d'une façon durable des conditions de vies des
populations riveraines
|
Idem
|
Objet des projets
|
-la création du Parc National du Mont Cameroun,
-la lutte contre la chasse illégale,
-l'éducation environnementale et,
-le développement d'un plan d'aménagement.
|
-la mise à jour du plan d'aménagement,
-la lutte contre la chasse illégale,
-l'éducation environnementale,
-le suivi de la biodiversité.
|
Budget quinquennal
|
852, 744,100 FCFA.
|
852, 744,100 FCFA.
|
Effectif du projet
|
04
|
04
|
Source : Nous-mêmes
SECTION 2 : DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
Toute étude dans le domaine de la gestion ou du
management nécessite la mise en application d'une méthodologie
permettant de la mener à bien et de façon méthodique. La
méthodologie établit la façon dont on va analyser,
découvrir, décrypter un phénomène (Rispal, 2002).
Dans le cas spécifique de la présente recherche, les
étapes que nous avons suivies notamment l'observation des faits,
l'élaboration des propositions de recherche et leur vérification
nous ont conduit à appliquer la démarche inductive.
La
démarche inductive
Avant de caractériser la démarche inductive qui
transparaît dans la recherche et dont les grandes lignes viennent
d'être présentées, il est important d'expliciter le concept
d'induction.
L'induction peut être globalement comprise de trois
manières :
- en tant que généralisation empirique directe
(par exemple, le soleil se lève tous les matins),
- en tant qu'induction statistique pouvant donner lieu
à des jugements de probabilité (par exemple, les hommes courent
deux fois plus de risque de mourir d'un accident d'automobile que les
femmes),
- en tant que réforme des théories,
hypothèses ou intuitions à la lumière de
l'expérience et de son analyse (par exemple, nos observations en classe
nous incitent à penser qu'il y a un lien entre la faible motivation des
élèves et les comportements dérangeants). Dans la
présente étude, c'est à cette dernière acception de
l'induction que nous nous référons. Ainsi, l'induction est
définie comme un type de raisonnement qui consiste à passer du
spécifique vers le général; cela signifie qu'à
partir de faits rapportés ou observés (expériences,
événements, etc.), le chercheur aboutit à une idée
par généralisation et non par vérification à partir
d'un cadre théorique pré-établi30(*).
Selon plusieurs auteurs consultés, l'induction peut
intervenir à différents moments de la recherche : Chevrier (2004)
explore l'approche inductive à l'intérieur du processus de
problématisation de la recherche ; Paillé (1994) se
réfère à l'induction dans le cadre de l'analyse et
l'interprétation des données. Pour les tenants de la
théorie ancrée, l'induction guide la méthode globale de
recherche. Sans avoir fait une exploration exhaustive des auteurs qui
s'intéressent à l'induction en recherche, il apparaît que
le chercheur peut faire appel à l'approche inductive à
différentes étapes de recherche, de son intuition de
départ puisée dans son « vécu personnel »
(Chevrier, 2004 p. 71) jusqu'au « construit » issu de l'analyse et de
l'interprétation de données empiriques. Le choix de l'induction
traduit aussi une attitude d'ouverture du chercheur à l'endroit d'un
ensemble de données qui sont recueillies et analysées, sans
nécessairement prendre appui sur des théories, un cadre
théorique solidement défini et préexistant. Le défi
est alors de se donner une structure pour mener à bien le processus
d'induction au regard de la diversité et du foisonnement possible des
données. Par ailleurs, pour les sceptiques de l'approche inductive, ce
défi amène le chercheur à faire des choix qui lui font
porter le fardeau de la preuve de la rigueur de la recherche (D'Amboise et
Audet, 1996, p. 78).
Concrètement, dans le cadre de la présente
étude, nous avons d'abord procéder par un recueil d'information
basé sur l'observation et l'étude documentaire. Du recueil de
l'information, nous avons dégagé un certain nombre de constats.
Ces constats nous ont conduit par la suite à formuler des propositions
de recherche. Ces propositions de recherche ont été
vérifiées à partir de la méthode du rapprochement,
laquelle nous a permis de mettre en évidence un certain nombre
d'écarts.
Le recueil de
l'information
Le recueil d'informations pourrait être perçu
comme un processus organisé mis en oeuvre pour obtenir des informations
auprès de sources multiples, en vue de passer d'un niveau de
connaissance ou de représentation d'une situation donnée à
un autre niveau de connaissance ou de représentation de la même
situation, dans le cadre d'une action délibérée dont les
objectifs ont été clairement définis et qui donne des
garanties suffisantes de validité. Il a pour but de chercher à
comprendre un phénomène, de décrire et comprendre un
phénomène ou une situation, d'explorer un nouveau domaine, de
poser ou vérifier une hypothèse, d'évaluer un projet ou
une action etc, en vue de prendre une décision ou produire un
savoir ; d'où la nécessité de recueillir des
informations de qualité !
Il existe 4 méthodes principales de recueil de
l'information à savoir le recours aux questionnaires, la pratique
d'interviews, l'observation et l'étude documentaire.
Dans le cas spécifique de cette étude, nous
avons principalement utilisé l'observation et l'étude
documentaire et, accessoirement l'interview. Nos sources d'informations
proviennent de la documentation du WWF, des ouvrages traitant de la gestion
financière ainsi que des moteurs de recherches tel que Google, Yahoo,
etc.
L'observation
L'observation est une technique d'étude largement
utilisée en Sciences sociales (A. Blanchet et al, 1987 ; M.P.
Michiels-Philippe, 1984) ; elle se définit comme l'enregistrement
de façon « précise et systématique (...) des
activités auxquelles se livrent les gens dans leur cadre
normal » (S. Moscovici, 1984).
Selon Albarello, l'observation est l'action de regarder avec
une certaine attention les faits pour les étudier, les comprendre et les
analyser. Elle permet de recueillir des informations sur les comportements
non-verbaux des sujets. 31(*). Elle
pourrait être perçue comme un processus incluant l'attention
volontaire et l'intelligence, orienté par un objectif terminal ou
organisateur et dirigé sur un objet pour en recueillir des
informations.
Elle peut être utilisée soit dans le cas d'une
étude exploratoire si l'objectif est d'explorer ou de comprendre les
comportements, soit dans le cadre d'une étude descriptive quantitative.
Il existe différentes formes d'observation 32(*) :
· l'observation directe : l'observateur est en situation
avec les sujets et recueil des données sur le contexte, les
comportements, les processus. L'objet y est perceptible,
· l'observation indirecte : implique une inférence
utilisant des données de l'observation et des hypothèses,
· l'observation participante passive : l'observateur est
intégré au groupe mais de manière passive,
· l'observation participante active : l'observateur a un
rôle susceptible de modifier radicalement certains aspects de la vie du
groupe.
L'observation est destinée à nous faire
percevoir différemment les choses, à en avoir une image plus
rigoureuse. Elle nous apprend à nous détacher de ce qui nous
semble familier pour le percevoir autrement. Passer d'une perception simple
à une méthode permettant de faire de la recherche. L'observation
sera le résultat codé de l'acte d'observer suivi de l'acte
d'interpréter.
Dans le cadre de notre étude, nous avons fait une
observation participante passive d'un certain nombre de faits. En effet, nous
avions remarqué qu'au terme de chaque exercice financier, le bureau WWF
de Limbé se plaignait toujours des écarts qu'il constatait entre
les soldes des rapports financiers produits par WWF Yaoundé et ceux
figurant dans les rapports financiers produits par eux à partir du
logiciel de la KfW. A la suite de ces observations, nous avons mené une
étude documentaire afin de déceler l'origine de ces
écarts.
L'étude
documentaire
Le Petit Robert de la langue française 2011
définit le document comme un écrit, servant de preuve ou de
renseignement.
L'étude documentaire est une méthode d'analyse
rigoureuse des documents (analyse de contenu, analyse structurale). Elle peut
recouvrir diverses formes qui dépendront de plusieurs
éléments :
· de la nature des documents à analyser,
· de la quantité des documents à analyser,
· du but et de l'objet de l'investigation33(*).
On peut distinguer deux grands types d'analyse de documents en
l'occurrence la recherche documentaire ou revue de littérature, et le
dépouillement d'archives.
Le dépouillement d'archives est une opération de
structuration d'informations éparses, pour aboutir à un
résultat original utilisable pour le chercheur. Il ne se traduit pas
dans un sous-produit, ou dans un concentré des dossiers initiaux, mais
dans la création d'une structure, où les informations prennent
place par rapport à leur nature et par rapport aux questions de
recherche envisagées. (Wacheux, 1996).
Les archives que nous avons dépouillées
étaient constituées essentiellement des rapports des
précédentes missions d'audit interne et externe, des
justificatifs de dépenses, des rapports financiers produits par
WWF-Yaoundé, des rapports financiers produits par le WWF-SAWA, des
factures établies par le WWF et adressées à la KfW, des
grands livres des deux organisations.
Toutefois, pour compléter les données
collectées dans les documents, nous avons fait recours aux entretiens
ouverts avec le personnel de WWF SAWA notamment le coordonateur de programme,
le Responsable Administratif et Financier et le comptable en charge des projets
financés par la KfW.
Les propositions de
recherche
L'hypothèse selon M. Grawitz est une proposition de
réponse à la question posée ou une réponse dont la
recherche a pour but de vérifier le bien ou le mal fondé de la
question que l'on se pose34(*). Pour le Pr Mourad Touzani, enseignant chercheur à
l'Institut Supérieur de Gestion de Tunis, « l'hypothèse est
utilisée lorsque les relations entre les variables à tester
existent et sont traitées empiriquement alors que les propositions de
recherche sont utilisées lorsque les relations entre les variables
existent logiquement mais n'ont pas été traitées
empiriquement ».
Donc à travers une étude exploratoire, on
parlera de propositions de recherche, puisque le chercheur ne dispose pas de
variables dégagées auparavant par la littérature qui
seront à tester.
C'est la raison pour laquelle nous préférons
parler dans le cadre de cette étude de propositions de recherche au lieu
d'hypothèses.
Dans le cadre du présent travail, les propositions de
recherche qui ont été retenues sont les suivantes :
· Proposition 1 : Le non-respect des clauses
contractuelles entre le WWF et la KfW explique les écarts
constatés dans les rapports financiers des projets financés par
la KfW.
· Proposition 2 : Le non-respect des
procédures par le WWF explique les écarts constatés dans
les rapports financiers des projets financés par la KfW.
Selon le dictionnaire juridique, les clauses contractuelles
définissent les droits et les obligations des parties. On distingue
trois types de clauses (v. Pothier):
- les clauses qui sont de l'essence du contrat,
- les clauses qui sont de la nature du contrat,
- les clauses accidentelles au contrat.
Dans le cas d'espèce, nous entendrons par respect des
clauses contractuelles le respect des engagements pris par WWF vis-à-vis
du bailleur de fonds KfW conformément à l'accord de
Coopération signé entre les deux organismes dans son
alinéa 3 relatif à la responsabilité du WWF. Voir annexe
6
Par non-respect des procédures, nous entendrons
l'inapplication par le WWF des pratiques comptables et financières
existant au sein de son manuel des procédures et reconnues par la
KfW.
La collecte des données
Une fois notre cadre de recherche mis sur pied, il a fallu
qu'on se procure l'ingrédient de base de toute information: les
données. Il convient de noter qu'il existe deux types de
données : les données primaires, données qui
n'existent pas et qu'il faut recueillir sur le terrain pour répondre
à un besoin précis et les données secondaires
« qui ont déjà été collectées et
que l'entreprise peut utiliser » (A.M. Dussaix, 1992). On distingue
dans ce cas les informations internes à l'entreprise (documents
financiers et comptables, rapports d'activités, etc) et les informations
externes (informations économiques sur le secteur d'activité au
niveau national, international obtenues auprès de l'INSEE, de centres de
consultation, etc.) (A.M. Dussaix 1992) ; on classe aussi dans cette
catégorie les banques de données existantes que l'on peut
interroger. Dans cette deuxième étape de notre
méthodologie de recherche, nous sommes plus intéressés par
les données secondaires issues de notre recherche documentaire interne
au WWF.
Nous allons donc nous attarder sur la collecte de celles-ci.
Les points suivants ont été couverts lors de la collecte des
données :
- l'élaboration du plan d'échantillonnage et,
- la collecte des données proprement dite ou la
consultation des documents financiers.
Le plan
d'échantillonnage
Notre plan d'échantillonnage s'articule autour des
points suivants :
a. La population de l'étude
Il s'agit des projets qui nous intéressent. La
recherche en Sciences Sociales ne s'intéressant qu'au comportement
d'ensemble, l'analyse ne peut donc être faite qu'à partir de la
population de l'étude ou l'univers de l'étude. Par
définition, la population fait référence au groupe
d'individus, d'évènements ou des entités importantes que
le chercheur souhaite étudier. Dans le cadre de notre étude,
notre population est constituée par les projets Mont Cameroun et Parc
National de Korup du WWF financés par la Banque Allemande de
Développement KfW.
Il est souvent utile de préciser les unités qui
ne font pas partie de la population. Dans le cas de notre travail, il s'agit
des projets Ebo et Mont Kupé du WWF financés par le WWF Pays-Bas
et le WWF Suède dans la mesure où ils ne sont pas financés
par la KfW.
b. Le cadre d'échantillonnage
Parfois appelé base d'échantillonnage, le cadre
d'échantillonnage est habituellement constitué par la liste de
toutes les unités à partir de laquelle on tirera notre
échantillon non aléatoire. Ces unités sont les projets MC
et PNK pour la simple raison que ce sont les seuls projets financés par
la KfW.
Ainsi, l'examen minutieux de cette documentation nous a permis
de constituer des fichiers à partir desquels nous allions extraire
l'information nécessaire à l'analyse de ces deux projets.
c. L'échantillon
L'échantillon se définit comme un sous-ensemble
représentatif de la population. Il peut être choisi de deux
façons différentes : la procédure probabiliste et la
procédure non probabiliste.
La procédure probabiliste est celle qui suppose que les
individus soient choisis de façon aléatoire et que leur
probabilité d'être dans l'échantillon soit connue.
La procédure non probabiliste par contre est celle qui
consiste à sélectionner les individus de façon non
aléatoire et que la probabilité pour qu'une entité soit
incluse dans l'échantillon soit inconnue.
La procédure que nous avons adoptée est celle
d'un échantillonnage non aléatoire. Plus
précisément, un échantillonnage sur place,
c'est-à-dire dans le site qui abrite les projets MC et PNK.
Nous avons retenu un échantillon de deux projets sur la
cinquantaine que compte le WWF-Cameroun pour la raison ci-dessus
évoquée.
La collecte des
données proprement dite
Les informations nécessaires à l'analyse
empirique sont obtenues par la recherche documentaire.
Le dépouillement des documents financiers est
l'instrument qui nous a permis de recueillir les informations que nous
recherchions. Il est question pour nous d'expliquer dans ce paragraphe
l'exploitation de ces documents financiers et d'exposer nos principales
difficultés de collecte des données.
a. Le dépouillement des
documents financiers de juin 2006 à Juin 2010
Nous avons procédé par :
- la consultation des grands livres des projets MC et PNK
issus du logiciel comptable du WWF, dans la mesure où ils retracent les
transactions passées dans les différents comptes de ces
projets,
- la consultation des grands livres des projets MC et PNK
issus du logiciel comptable de la KfW,
- l'identification des comptes sujets à des
irrégularités,
- le recensement de toutes les factures du WWF
destinées à la KfW (facture de frais de gestion, facture de
récupération des coûts salariaux du personnel ayant
travaillé pour le compte des projets MC et PNK depuis leur
création),
- la consultation du manuel des procédures du WWF,
- la consultation de l'accord de partenariat signé
entre le WWF et la KfW
- la consultation des rapports financiers produits par le
WWF-SAWA à partir des informations issues du logiciel de
comptabilité de la KfW ,
- la consultation des rapports financiers produits par le
WWF-Yaoundé à partir de son logiciel de comptabilité.
b. Les difficultés de collecte
des données
Les plus importantes tiennent d'une part à
l'indisponibilité du personnel financier du projet en raison du
déroulement de la mission d'audit externe et, d'autre part, à
l'indisponibilité d'accès à certaines archives ayant
été transférés par inadvertance au bailleur de
fonds KfW.
Pour faire face à ces difficultés, nous avons
demandé au bailleur KfW de nous permettre d'accéder à ses
archives et avions profité des pauses-déjeuners des responsables
des projets pour leur « arracher » les informations dont
nous avions besoin.
Toutes choses qui ne nous ont pas facilité la
réalisation rapide de ce travail.
Ce n'est donc que de cette façon que nous avons
collectées les données sur lesquelles porteront les
rapprochements.
L'outil d'analyse des données de notre
étude
Compte tenu de l'objectif de notre étude et de la
spécificité de nos données, nous avons retenu la
méthode de rapprochement qui sera clarifié dans un premier temps
et sa technique de mise en oeuvre expliqué par la suite.
Clarification de la
méthode du rapprochement
Toute technique de rapprochement conduit à
déceler des écarts. Le rapprochement en lui-même n'est pas
l'objectif, mais c'est l'analyse de ces écarts qui permettra de
déceler leurs origines.
Cette méthode est utilisée dans les entreprises
bancaires et consiste à associer (lettrer) les opérations
déjà enregistrées dans la société et
à la banque afin de faire apparaître des écritures
isolées, c'est-à-dire enregistrées uniquement par la
banque ou l'établissement. Son but est de vérifier la concordance
des deux comptes (compte banque et extrait de compte) afin de justifier les
différences de soldes. En supprimant les différences entre le
relevé et la comptabilité pour s'approcher de la
réalité, il est possible de détecter des oublis
d'enregistrements, des agios, frais bancaires, que nous découvrons sur
l'extrait de compte, des erreurs d'enregistrements comptables, des
décalages de certaines opérations connues par
l'établissement d'abord et que la banque enregistre après, ou
inversement.
Cette technique peut également être
utilisée dans le cadre du suivi budgétaire sauf qu'ici, on parle
de méthode des écarts.
Un écart est la différence entre la valeur
constatée de la donnée étudiée et la valeur de
référence de cette même donnée. La valeur
constatée est en général la valeur réelle telle
qu'elle apparait dans la comptabilité de gestion. La valeur de
référence peut être une valeur budgétée,
standard ou prévisionnelle. L'écart se justifie par un signe (+
ou -) ; une valeur et un sens qui peut être favorable ou
défavorable35(*).
L'utilisation de la méthode de rapprochement a toujours
pour objectif de déceler les écarts. C'est dans une telle logique
que nous allons présenter sa démarche.
La démarche du
rapprochement
La démarche du rapprochement que nous avons
utilisée dans le cadre de notre étude se décline sur
plusieurs phases :
Phase 1 : pointage des
opérations
Il a consisté à réaliser un pointage
(lettrage) des opérations enregistrées de juin 06 à Juin
10 entre :
· le grand livre du WWF et le grand livre de la KfW (voir
exemple en annexe 7),
· les factures de frais de gestion adressées
à la KfW prélevés sur les projets à hauteur de 10%
du total des dépenses mensuelles des projets et le montant des frais de
gestion enregistrés par le WWF dans ses états financiers (voir
annexe 8),
· le montant des charges salariales facturées
à WWF et le montant des charges salariales enregistrées par le
WWF (voir annexe 9),
· le montant des charges communes facturées
à la KfW et les montants des charges communes enregistrées par le
WWF dans ses livres (voir annexe 10).
Phase 2 : rapprochement
proprement dit
Dans la deuxième phase, nous avons indiqué dans
deux tableaux de rapprochement opposés à trois colonnes chacun
les soldes issus des différents documents ainsi que l'écart qui
en a résulté.
Phase 3 : analyse des
écarts
La troisième phase a consisté à faire un
commentaire des écarts constatés et à rechercher l'origine
de ces écarts.
Phase 4 :
recommandations
Dans la quatrième phase enfin, nous avons
proposé des recommandations devant contribuer à
l'amélioration de la gestion financière des projets Mont Cameroun
et Parc National de Korup.
En définitive, ce chapitre a été
consacré à la présentation de la démarche
méthodologique retenue dans ce travail. A cet effet, l'option retenue
pour conduire nos travaux est la méthode inductive. Celle-ci a
été retenue en fonction du cheminement que nous avons
adopté pour conduire nos travaux entre autres l'observation, le recueil
d'information, l'analyse des constats faits, et la formulation des propositions
de recherche. Après la présentation de la démarche
méthodologique, nous avons présenté l'outil d'analyse
retenu qui est la méthode du rapprochement.
CHAPITRE 4 : VERS UNE AMELIORATION DE LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS MONT CAMEROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP.
Ce chapitre a pour objectif de présenter le
déroulement des travaux que nous avons entrepris, de mener dans
l'optique de déceler l'origine des écarts constatés dans
les projets MC et PNK, de mesurer l'impact de ces défaillances afin de
proposer des recommandations devant contribuer à améliorer la
gestion financière de ces projets.
La première section de ce chapitre est consacrée
à l'analyse des dysfonctionnements alors que la deuxième section
s'intéresse à la vérification des propositions de
recherche et aux recommandations conséquentes.
SECTION 1 : ANALYSE DES
DYSFONCTIONNEMENTS CONSTATES
Cette section se donnera pour ambition de déceler les
dysfonctionnements à l'origine des écarts constatés entre
les rapports financiers des projets MC et PNK. A la suite du rappel des
règles en vigueur, nous avons relevé la pratique
financière en cours dans ces projets et nous avons identifié
enfin les risques et impacts auxquels sont exposés ces projets.
Dysfonctionnement N°
1: Différenciation au niveau des logiciels de comptabilité
utilisés par le WWF et la KfW
Le WWF et la KfW utilisent tous les deux un logiciel de
comptabilité différent pour traiter leurs informations
comptables.
a. Rappel de la procédure.
Le manuel des procédures du WWF dans sa section
relative au logiciel de comptabilité précise que « tous
les bureaux de terrain du WWF doivent utiliser le logiciel de
comptabilité ACCPAC. Toute exception doit être conjointement
approuvée par le Directeur Régional du programme et le Directeur
Administratif et Financier. »
«Au cas où le bureau de terrain est doté
des bureaux satellites, ces derniers peuvent utiliser un simple logiciel de
comptabilité de bonne réputation ayant une version compatible
avec le logiciel ACCPAC utilisé dans le bureau principal. »
b. Constats
Dans le site de Limbe, le bureau WWF utilise le logiciel de
comptabilité « ACCPAC » pour enregistrer ses
opérations et produire ses rapports financiers pendant que KfW utilise
« SUN.SYSTEM » comme logiciel de comptabilité. C'est
ainsi que les transactions comptables ainsi que les rapports financiers sont
enregistrées distinctement dans ces deux logiciels différents et
par deux opérateurs différents. A cause de l'utilisation de deux
logiciels différents pour enregistrer les transactions des projets MC et
PNK, nous avons observé qu'à plusieurs reprises, des
opérations enregistrées dans l'un ne l'étaient pas dans
l'autre, occasionnant ainsi des écarts considérables au fil des
années. La différence observée entre les deux logiciels
est assez importante pour passer inaperçue. En outre, la structure du
plan comptable du WWF ne permet pas de prendre en considération les
exigences de KfW relative aux imputations et au suivi budgétaire. Par
exemple, dans le plan comptable de la KfW, on trouvera la
référence de l'opération qui est automatiquement
générée par SUN. SYSTEM, la ligne budgétaire par
activité qui lorsqu'elle est déroulée permet à
chaque partenaire de sélectionner l'activité qui correspond
à son budget et son plan de travail. Le même processus est
utilisé pour les types de dépenses qui seront par exemple le
carburant, les salaires etc., également liés à
l'activité ; la zone géographique qui distingue le site de
MC à celui du PNK, le partenaire qui initie la dépense, la date
de la transaction et la signature du partenaire responsable. Alors que la
structure des comptes du WWF est réduite aux informations
suivantes :
· le numéro de compte (par exemple le compte 5000
utilisé pour l'imputation des salaires),
· le numéro de projet (par exemple CM0018.04 pour
le MC et CM0018.05 pour le PNK.),
· le code du bailleur (le code de KfW est le 3519),
· le code de l'activité (par exemple M520 pour le
MC et K520 pour le PNK).
Cette inadéquation entre les deux structures comptables
est à l'origine de plusieurs problèmes d'imputation et de
production des rapports financiers inexploitables par le personnel du WWF qui
préfère utiliser les rapports financiers produits à partir
de SUN.SYSTEM pour faciliter le suivi et le contrôle budgétaire
des projets MC et PNK. Ce dernier en effet répond mieux aux exigences
budgétaires de la KfW.
c. Risques / Impact
Une telle situation a entraîné au niveau du WWF,
des difficultés à plusieurs niveaux :
· dans le suivi des enregistrements comptables des
projets concernés, qui engendrent le risque de non enregistrement des
transactions,
· dans la production des rapports financiers exhaustifs,
entraînant le risque de mécontentement du bailleur de fonds,
· au niveau du contrôle des opérations
financières, certaines opérations pouvant être
enregistrées fictivement ou pas du tout. Les risques de fraude et de
détournement sont les plus susceptibles de se produire.
Dysfonctionnement N°
2 : Inhexaustivité des comptes de revenus et de dépenses des
projets Mont Cameroun et Parc National de Korup entre juin 2006 et juin
2010.
· Gestion des revenus
Les revenus sont des entrées de fonds. Lorsqu'ils sont
reçus, ces fonds sont enregistrés comme des revenus dans les
rapports financiers pour la période pendant laquelle ils ont
été reçus et ce dans le compte de revenu
approprié.
a. Constats
Les tableaux et graphiques ci-dessous présentés,
sont constitués de l'ensemble des revenus et dépenses des projets
MC et PNK enregistrés conjointement dans les grands livres (GL) du WWF
et de la KfW depuis leur création soit de janvier 2006 à Juin
2010.
Tableau 3 : Revenus du Projet PNK de
Janvier 2006 à Juin 2010.
Parc National de Korup
|
Période
|
Revenu total GL- WWF
|
Revenu total GL- KFW
|
Ecarts
|
Jan 06-Juin 07
|
85,100,000
|
85,100,000
|
0
|
Jul 07 - juin 08
|
124,833,400
|
118,000,000
|
+6,833,400
|
Jul 08-Juin 09
|
130,660,200
|
148,821,664
|
-18,161,464
|
Jul 09- juin 10
|
131,103,200
|
121,500,000
|
+9,603,200
|
Total
|
471,696,800
|
473,421,664
|
-1,724,864
|
Sources : Grands livres du projet PNK
produit par les logiciels comptables du WWF et de KfW respectivement.
Graphique 3: Revenus du Projet PNK de Janvier
2006 à Juin 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du projet PNK produit par les logiciels comptables du WWF et
de KfW respectivement.
Cependant, le détail des revenus de ces projets
montrent qu'une autre catégorie de revenus et dépenses ne se
rapportant pas à ces deux projets y ont été
néanmoins enregistrées. Il s'agit des revenus et dépenses
destinés aux Eco-gardes travaillant dans le Parc National de Korup.
Aussi, entre 2006 et 2010, 22, 336,600 Fcfa représentant les salaires
des éco-gardes ont été virés dans les comptes du
WWF par la KfW.
Le tableau suivant montre l'état des revenus et
dépenses des éco-gardes enregistrés dans le projet PNK de
janvier 2006 à Juin 2010.
Tableau 4 : Différents transferts
reçus par le WWF pour le compte des éco-gardes
Activité
|
Date
|
Montants
|
Projet
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
8/10/2007
|
-1,091,700.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
18/1/2008
|
-100,500.00
|
100 - Mt Cameroon
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
18/1/2008
|
-1,101,000.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
9/4/2008
|
-1,170,000.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
10/6/2008
|
-1,260,000.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
21/10/2008
|
-2,490,400.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
12/2/2009
|
-2,307,800.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
8/6/2009
|
-3,212,000.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
25/9/2009
|
-3,806,200.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
19/3/2010
|
-3,071,200.00
|
200 - Korup
|
1.9.1 - Bonus eco-guards
|
17/5/2010
|
-2,725,800.00
|
200 - Korup
|
Total
|
|
-22,336,600.00
|
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Suivant les explications qui nous ont été
données par le coordonateur du programme, le WWF n'est que le
facilitateur de ces multiples transactions. Le parc national de Korup est
dirigé par un conservateur, fonctionnaire du MINFOF, et responsable des
éco-gardes travaillant dans le parc. Tous les trimestres, KfW vire dans
le compte du projet Korup une certaine somme destinée à la prise
en charge des éco-gardes. Le principe voudrait que le montant
viré soit aussitôt retiré et transmis au conservateur en
contrepartie d'un budget validé par la KfW.
Cependant, nous avons remarqué d'une part que dans le
GL de la KFW, les fonds destinés aux éco-gardes étaient
logés dans un compte bien distinct des autres alors que dans le GL de
WWF, ces fonds étaient enregistrés dans les comptes de revenus et
de dépenses du projet PNK. D'autre part, il a été
observé que la totalité des fonds des éco-gardes
virés n'étaient pas toujours entièrement retirées.
Tout ceci a concouru à créer la difficulté d'effectuer le
rapprochement des deux GL.
Commentaires :
Les écarts observés entre les deux GL du projet
PNK trouvent leurs origines dans les explications suivantes :
Exercice 2008 (Juillet 07 à Juin
08) :
L'écart de 6, 833,400 FCFA est dû à
l'enregistrement par le WWF dans ses livres des revenus destinés aux
éco-gardes d'un montant de 4, 622,700 FCFA, le reliquat de 2, 210,700
FCFA n'ayant pas été enregistré par la KfW dans ses
livres.
Exercice 2009 (Juillet 08 à Juin
09) :
L'écart de -18, 161,464 FCFA s'explique par le fait
que :
· WWF a enregistré les revenus des
éco-gardes dans ses livres pour un montant de 8, 010,200 FCFA dont
le détail est le suivant : 2, 490,400 + 2, 307,800+3, 212,000 =
8.010.200 FCFA
· Les frais de gestion perçus par le WWF d'un
montant de 8, 171,664 FCFA ont été comptabilisés en
revenus au lieu de passer en diminution de charges,
· 18, 000,000 FCFA qui étaient destinés au
projet PNK ont été comptabilisés par le WWF dans le compte
de revenu du MC.
Exercice 2010 (juillet 2009 à juin
2010) :
L'écart de 9, 603,200 FCFA découle de la
comptabilisation des fonds destinés aux éco-gardes dans le compte
de revenu de PNK soit : 3, 806,200 + 3, 071,200 + 2, 725,800 = 9, 603,200
FCFA.
Comme le projet PNK, le projet MC a également connu des
écarts dans son compte de revenu.
Tableau 5 : Revenus du projet Mont
Cameroun de Juin 2006 à Juin 2010.
Mont Cameroun
|
Période
|
Revenu total-GL WWF
|
Revenu total-GL KfW
|
Ecarts
|
Juin 06-Juin 07
|
75,065,000
|
75,065,000
|
0
|
Juillet 07 - juin 08
|
120,300,500
|
120,200,000
|
+ 100,500
|
Juillet 08-Juin 09
|
55,500,000
|
44,713,625
|
+ 10,786,375
|
Juillet 09-Juin 10
|
84,500,000
|
84,500,000
|
0
|
Total
|
335,365,500
|
324,478,625
|
+10,886,875
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Graphique 4 : Revenus du projet Mont
Cameroun de Juin 2006 à Juin 2010.
Sources : Nous-mêmes
inspiré des grands livres du WWF et de la KfW
Commentaires :
Les écarts relevés dans le compte des revenus du
projet MC en 2008 et 2009 trouvent leurs origines dans les facteurs ci
après :
Exercice 2008 (juillet 07 à Juin
08) :
La différence de 100,500 FCFA observée en 2008
représente le revenu des éco gardes enregistré par WWF
dans le compte de revenu du projet MC.
Exercice 2009 (Juillet 08 à Juin
09) :
Les 10, 786,375 FCFA enregistrés en plus dans
le compte de WWF découlent de deux facteurs :
· La somme de 18, 000,000 FCFA (5, 000,000 + 8,
000,000+5, 000,000) qui aurait dû être affectée au projet
PNK, a été comptabilisée à tort dans le projet
MC ;
· Le montant de 7, 213, 625 FCFA représentant les
frais de gestion de la période allant de janvier à juin 2008,
préalablement comptabilisé en revenu dans le projet MC a
été contrepassé par une écriture de correction. Le
solde étant obtenu par l'opération suivante : (5, 000,000 +
8, 000,000+5, 000,000) - 7, 213,625 = 10,786, 375 FCFA
b. Risques / Impact
La mixture des fonds observée dans le traitement des
revenus des éco-gardes avec les fonds des projets ne contribue pas
à faciliter le rapprochement des comptes de revenus des projets MC et
PNK. D'une part, il ne facilite pas la traçabilité des fonds
reçus pour le compte des éco-gardes. D'autre part, il ne favorise
pas la production de rapports financiers fiables.
Toutes choses contribuant au mécontentement du bailleur
de fonds KfW avec à terme pour corollaire le non renouvellement de
l'accord de partenariat.
· Gestion des dépenses
Le WWF associe au terme dépense des coûts ou
encore des sorties de fonds supportés par un bureau pendant une
période ou un événement donné36(*).
a. Constats
Le tableau suivant montre les écarts relevés
dans les GL du WWF et de la KFW.
Tableau 6 : Dépenses du projet PNK
de juin 2006 à Juin 2010
Parc National de Korup
|
Période
|
Dépenses total-GL-WWF
|
Dépenses total-GL- KfW
|
Ecart
|
Juin 06-Juin 07
|
86,668,959
|
77,982,290
|
+8,686,669
|
Juillet 07 - juin 08
|
121,011,917
|
133,342,840
|
-12,330,923
|
Juillet 08-Juin 09
|
154,715,042
|
120,939,711
|
+33,775,331
|
Juillet 09- june 10
|
127,847,518
|
125,574,483
|
+2, 273,035
|
Total
|
478,620,934
|
457,839,324
|
+20,781,610
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Graphique 5 : Dépenses du projet
PNK de juin 2006 à Juin 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Tableau 7 : Dépenses du projet Mont
Cameroun de Juin 2006 à Juin 2010.
Mont Cameroun
|
Période
|
Dépenses total-GL-WWF
|
Dépenses total-GL- KfW
|
Ecart
|
Juin 06 -Juin 07
|
74,117,988
|
67,486,866
|
+6,631,122
|
Juillet 07 - juin 08
|
119,013,446
|
112,258,040
|
+6,755,406
|
Juillet 08-Juin 09
|
63,546,427
|
60,984,033
|
+2,562,394
|
Juillet 09- Juin 10
|
73,767,002
|
61,948,978
|
+11, 818,024
|
Total
|
330,444,863
|
302,677,917
|
+27,766,946
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Graphique 6 : Dépenses du projet
Mont Cameroun de Juin 2006 à Juin 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Commentaires :
Les comptes de dépenses des projets tout comme les
comptes de revenus des projets MC et PNK présentent des écarts
considérables. Plusieurs raisons expliquent ces
différences :
· Les fonds des éco-gardes : comme dans les
comptes de revenus, les fonds des éco-gardes sont comptabilisés
dans les comptes de charges du projet PNK principalement.
· Les coûts communs : les coûts communs
ont été doublement imputés aux projets MC et PNK par le
WWF. Le dysfonctionnement N°7 traite en profondeur la gestion des
coûts communs au WWF.
· La récupération des coûts ou
« costs recovery » : nous avons remarqué que le
système de récupération des coûts mis en place par
le WWF dans les projets MC et PNK n'était pas harmonisé. Le
WWF-Yaoundé et son bureau de terrain WWF-SAWA utilisent des taux
horaires différents pour calculer le temps de travail passé en
charge dans ces projets. Le dysfonctionnement N°5 fait état d'une
analyse plus approfondie du concept de récupération des
coûts dans les projets de la KfW.
b. Risques / Impact
Les risques liés aux écarts observés dans
les dépenses des projets MC et PNK ont été
identifiés et mis en évidence dans les causes
précédemment identifiées à savoir :
· le risque relatif à la conformité aux
lois et règlementations, traduit ici par le non respect des lois
comptables et le non respect des clauses contractuelles. La conséquence
de ceci peut être un refus de pièces justificatives, le
remboursement partiel ou total des subsides, une non approbation des comptes,
et donc avoir un impact sur l'existence de l'organisation,
· le risque lié à la fiabilité des
comptes traduit par des erreurs d'imputations, à l'incompétence
des comptables, à l'existence de justificatifs non éligibles etc
Les conséquences de ces risques peuvent aboutir de la
non approbation des comptes, au mécontentement du bailleur de fonds,
ainsi qu'à l'arrêt de subventionnement.
Dysfonctionnement N°
3 : Gestion de la petite caisse
Les opérations de trésorerie se font par caisse
et par banque.
a. Rappel de la procédure
Les caisses sont gérées sur la base
« impress », c'est-à-dire qu'à tout moment
les sommes en caisse et les dépenses payées par la caisse non
encore saisies dans le logiciel comptable ACCPAC doivent être
égales au montant autorisé.
L'approvisionnement de caisse se fait sur la base des
prévisions de dépenses pour la période à
venir ; de ce fait, elle est justifiée par les prévisions de
trésorerie validées par le chef de projet ainsi qu'une fiche
d'inventaire de caisse arrêtée à la date de la demande.
Les dépenses par caisse concernent en principe celles
ne dépassant pas 225.000 Fcfa 37(*)
Un compte bancaire distinct doit être ouvert à
Afriland First Bank à Limbé au nom des projets MC et PNK et
géré par le WWF.38(*)
b. Constats
Les comptes bancaires des projets MC et PNK ont
été bel et bien ouvert à Afriland Limbé. Le
programme dispose d'une petite caisse qui permet de faire face aux petites
dépenses journalières. Au moment de l'élaboration des
rapports financiers trimestriels, les dépenses relatives aux MC et PNK
sont mises en évidence dans le journal de caisse et les pièces
justificatives y sont jointes. Nous avons observé avec ce système
que les chèques tirés dans les comptes de la KfW n'étaient
pas destinés aux seules dépenses des projets en question. Cet
argent était également utilisé pour effectuer les
dépenses des autres projets du programme. C'est ainsi qu'il
n'était pas toujours possible pour le caissier de fournir à tout
moment une situation précise des dépenses liées aux
projets de la KfW, alors que l'ouverture des comptes bancaires distincts visait
cet un objectif de traçabilité des dépenses.
c. Risques / Impact
Avec le système existant, les fonds destinés aux
projets de la KfW se trouvent utilisés pour le compte des autres
projets. Ceci peut entraîner un mauvais suivi des finances de ces projets
et par conséquent le mécontentement du bailleur de fonds avec
pour conséquence le non renouvellement de l'accord de partenariat.
Dysfonctionnement N°
4 : les dépenses faites par le WWF au niveau de Yaoundé pour
le compte des projets MC et PNK ne sont pas toujours soumises au remboursement
à la KfW
La facturation dans le jargon de WWF consiste pour un bureau
ou un projet, à envoyer une facture à un moment donné
à un autre bureau ou projet en vue de se faire rembourser les
prestations qu'il aura engagées pour son compte.
a. Rappel de la procédure
L'accord de partenariat signé entre la KfW et le WWF
exigent que ce dernier présente trimestriellement un rapport financier
assortis des originaux des pièces justificatives.
b. Constats
Les pôles de dépenses au sein du WWF-Cameroun
sont localisés soit au terrain (Exemple : à partir du bureau
de Limbé) soit au niveau du bureau central (Exemple :
Yaoundé). Le bureau central peut effectuer pour le compte des projets de
terrain des achats à Yaoundé ou à l'étranger.
Aussi, il utilise ses comptes bancaires logés soient à la Citi
Bank Yaoundé, la Standard Chartered Bank Yaoundé ou encore UBS en
Suisse en fonction de la situation géographique du fournisseur ou de la
devise exigée.
C'est ainsi que WWF-Yaoundé a effectué plusieurs
achats et réglé plusieurs factures au nom de WWF- SAWA,
maître d'oeuvre des projets MC et PNK financés par la KfW. A
l'issue de ces achats, il devait conserver les photocopies de ces factures et
transmettre au WWF SAWA les originaux pour lui permettre de procéder au
remboursement des dits règlements à partir des comptes des
projets ouverts à Afriland First Bank. Cependant, nous avons
constaté que la majorité des achats effectués pour le
compte des projets MC et PNK par le WWF-Yaoundé depuis la
création des projets n'avaient pas été soumis au
remboursement. Nous avons estimé le montant hors frais de gestion de 10%
à environ 10,568,225 FCFA pour le Parc National de Korup et 5,807,543
FCFA pour le MC soit un total de 16, 375,768 FCFA.
Compte tenu de la gravité de la situation, nous avions
recommandé au coordonnateur de programme de tenir informé la KFW
de l'existence de ces factures afin qu'il étudie ensemble de la
possibilité d'un éventuel remboursement. La totalité de la
facture fut remboursée à Yaoundé par le WWF-SAWA.
Cependant, au moment de la soumission du rapport financier, KFW rejeta des
factures pour un total de 2.781.479 FCFA pour le Mont Cameroun et 1.609.288
FCFA pour le Parc National de Korup. Les montants validés furent de
l'ordre de 3, 026,064 FCFA pour le Mont Cameroun et 8, 958,937 FCFA pour le
Parc National de Korup.
Tableau 8 : Dépenses
effectuées par WWF Yaoundé pour le compte de PNK et non soumises
à la KfW
Parc National de Korup
|
Date
|
Reférence
|
Libellés
|
Montants
|
30/06/2007
|
S22/06/12/07
|
Facture DACAM (Pneus de véhicule)
|
653,900
|
16/03/2007
|
S03/05/09/07
|
DHL janvier 07
|
10,810
|
31/12/2006
|
UBS€/02/06/07
|
Achat d'un programme de statistique
|
800,779
|
22/11/2007
|
S22/01/05/08
|
avance pour dédouanement véhicule au port
|
500,000
|
30/11/2007
|
S22/04/05/08
|
Reliquat dédouanement véhicule mont Cam
|
223,036
|
31/12/2008
|
91OD/025/06/09
|
Assurance auto CD 153 RC 15
|
1,960,778
|
31/03/2009
|
91OD/068/09/09
|
Renewal Internet subscription Coastal
|
1,889,156
|
31/01/2010
|
91OD/43/07/10
|
Assurance auto CD 153 RC 15
|
1,902,925
|
31/01/2010
|
91OD/43/07/10
|
Assurance auto IT 15972
|
2,626,841
|
|
|
Total
|
10,568,225
|
Source : Nous-mêmes inspiré
du grand livre du WWF.
Tableau 9 : Dépenses
effectuées par WWF Yaoundé pour le compte du MC et non soumises
à la KfW
Mont Cameroun
|
Date
|
Reférence
|
Libellés
|
Montants
|
14/10/2008
|
S18/03/04/09
|
Reliquat frais de dédouanement véhicule CFP
|
163,544
|
31/12/2008
|
91OD/025/06/09
|
Assurance auto CD 153 RC 12
|
2,211,366
|
31/01/2008
|
UBSF/02/07/08
|
Achat d'un logiciel (micro soft visio)
|
184,473
|
29/02/2008
|
S03/16/08/08
|
Purchase of tyres
|
559,200
|
31/05/2008
|
S04/36/11/08
|
DHL avril 08
|
10,913
|
31/03/2008
|
UBS€/09/09/08
|
Location adresse IP publique
|
268,942
|
31/01/2010
|
91OD/43/07/10
|
Assurance auto # CH 003650/ IT 16275
|
2,409,105
|
|
|
Total
|
5,807,543
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
c. Risques / Impact
Nous sommes d'avis que cette situation favorise la
contestation des créances qui sont en réalité
payées mais n'ont pas été soumises au remboursement depuis
4 années pour certaines. Le risque de non remboursement par la KfW
semble être le plus probable car rien ne le contraint à rembourser
au WWF des dépenses non provisionnées qui est susceptible de se
traduire pour le WWF par une perte qui affectera son résultat.
Dysfonctionnement N°
5 : le non respect de la procédure de récupération
des coûts direct
La récupération des coûts directs ou
Direct « Cost Recovery » consiste en la capture des frais
engagés dans l'appui direct au profit d'autres projets, basés sur
des statistiques comme le temps passé.39(*)
a. Rappel de la procédure
Les points suivants ont été relevés dans
le manuel des procédures du WWF :
· Le système de récupération des
coûts a pour objectif de veiller à ce que les coûts du
projet soient entièrement capturés,
· A la demande des projets, le bureau du programme
fournit des services de soutien, sans lesquels le projet n'aurait pas
fonctionné correctement. Ces services doivent être payés
par le projet qui reçoit les avantages et les coûts devraient
être intégrés dans ce projet dans le cadre de son
coût total.
· La récupération des coûts doit
être mutuellement arrêtée entre les différentes
parties afin que le bureau de terrain ne recouvre pas les mêmes
coûts de deux manières différentes,
· La quantité et la nature des services
estimées et facturées aux projets se doivent d'être
clairement identifiées et approuvées par le
bénéficiaire du projet,
· le système de récupération des
coûts est un examen annuel visant à vérifier l'application
correcte du système, d'examiner la pertinence de la méthode et
les taux utilisés.
· un système de récupération
uniforme de coûts devrait être mis en oeuvre à travers le
bureau de terrain.
· Toutefois, il est reconnu que des ajustements peuvent
être nécessaires pour répondre aux directives des bailleurs
de fonds ; que les coûts récupérés doivent
être entièrement conformes aux exigences des donateurs.
· Le temps passé par le personnel sur les
différents projets est utilisé comme base pour répartir
les coûts parce que le temps est considéré comme ayant la
corrélation la plus élevée du coût réel de
l'administration du projet. Tous les frais directement liés au temps
consacré par le personnel doivent également être inclus
dans le projet. Par exemple, si l'expert-comptable est appelé à
visiter le site sur le terrain pour aider à la mise en oeuvre d'une
procédure financière spécifique, les coûts du voyage
et de séjour devraient être budgétisés dans le
projet et le temps passé sur le site comptabilisé.
Les étapes d'allocation des coûts directs sont
les suivants :
· identifier le (ou les) employés (s) qui vont
passer en charge leur temps de travail au projet : toute personne qui
travaille pour plus d'un projet doit passer en charge son travail à ces
projets.
· établir la base des coûts pour un
employé appelé à charger son temps de travail : la
base de calcul des coûts d'un employé est fonction de son salaire
de base plus les indemnités dont il bénéficie.
· déterminer la base d'imputation des
coûts : en principe, la récupération des coûts
se fait sur une base horaire.
· calculer le taux journalier de chaque employé en
divisant la masse salariale de l'employé par le nombre de jours
ouvrables par an.
· estimer le temps à passer en charge par chaque
employé dans les différents projets : chaque employé
passant en charge son temps de travail dans un projet doit en début
d'exercice établir un calendrier dans lequel il affectera son temps de
travail dans les différents projets tout au long de l'année
fiscal.
· enfin, établir un budget de
récupération des coûts.
b. Constats
Le tableau ci-dessous présente la situation des
coûts salariaux récupérés sur les employés
autorisés à imputer leur temps de travail dans les projets MC et
PNK.
Tableau 10 : Récapitulatif des
coûts récupérés dans les projets MC et PNK de Juin
2006 à Juin 2010.
Mont Cameroun
|
Statuts
|
Salaires recouvrés-GL-WWF
|
Salaire facturés à KfW.
GL-KfW
|
Ecarts
|
Coordonateur
|
44, 294,607
|
37, 352,225
|
-6, 942,382
|
Comptable
|
9, 853,418
|
10, 074,920
|
-221,502
|
Chauffeurs
|
7, 098,815
|
9, 991,700
|
-2,892,885
|
Socio-Economiste
|
21,080,744
|
18,001,330
|
+3,079,414
|
Total
|
82,327,584
|
75,420,175
|
-6,907,409
|
Parc National de Korup
|
Statuts
|
Salaires recouvrés-GL-WWF
|
Salaire factures à KfW. GL-KfW
|
Ecarts
|
Coordonateur
|
45,936,584
|
39,614,813
|
+6,321,771
|
Comptable
|
11,174,977
|
10,074,920
|
+1,100,057
|
Chauffeurs
|
6,900,590
|
9,718,395
|
-2,817,805
|
Biologiste
|
19,738,365
|
22,949,832
|
-3,211,467
|
Total
|
83,750,416
|
82,357,960
|
-1, 392,556
|
Source : Nous-mêmes inspiré
du grand livre du WWF et des factures adressées par le WWF à la
KfW
Pour mieux comprendre l'évolution des coûts
récupérés dans les projets Korup et Mt Cameroun, il
convient d'observer les graphiques ci- après :
Graphique 7 : Récapitulatif des
coûts récupérés dans le projet MC de Juin 2006
à Juin 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
du grand livre du WWF et des factures adressées par le WWF à la
KfW
Graphique 8 : Récapitulatif des
coûts récupérés dans le projet PNK de Juin 2006
à Juin 2010.
Source : Nous-mêmes inspiré
du grand livre du WWF et des factures adressées par le WWF à la
KfW
Commentaires :
Le tableau 9 montre une nette différence entre les
coûts récupérés et passés en chargé
aux projets Parc National de Korup et Mont Cameroun au niveau du bureau de
Yaoundé et ceux facturés à KfW à partir du
WWF-SAWA. Nous constatons à titre d'exemple au sujet du comptable du
programme, que pendant que WWF -Yaoundé totalisait un montant
récupéré de 11, 174,917 FCFA, le WWF-SAWA avait
établi des factures pour un total de 10, 074,920 FCFA soit pour le WWF
en général, une perte de 1, 100,057 représentant le
montant total non facturé à KfW sur 4 années. En
même temps, dans le projet Mont Cameroun, en maintenant l'exemple du
comptable du programme, nous faisons plutôt face à la situation
contraire : pendant que WWF Yaoundé récupérait 9,
853,418 FCFA, le WWF-SAWA avait facturé 10, 074,920 FCFA soit une
surfacturation de 221,502 FCFA à l'endroit de KfW. Cet exemple pris
parmi tant d'autres illustre autant de problèmes que nous avons
rencontrés dans le système de récupération des
coûts directs salariaux du WWF-SAWA. L'origine de ces écarts est
plurielle :
· il a été relevé une
différence des taux horaires pratiqués entre le
WWF-Yaoundé et le WWF-SAWA au moment de la refacturation des heures de
travail. Par exemple, pendant que WWF-Yaoundé passait en charge 16,705
FCFA par heure pour le coordonateur de programme, le WWF SAWA quant à
lui facturait à la KfW 11, 059,8 FCFA par heure pour le même
personnel.
· la circulation de l'information : Une entreprise
est un système ou un ensemble d'éléments
interdépendants. Pour que le processus systémique puisse
fonctionner dans les meilleures conditions, l'information, comme du sang, doit
circuler dans toute la structure pour nourrir le contrôle.
· Cependant, nous avons remarqué une
rétention d'information tant du WWF-Yaoundé que du WWF-SAWA. En
effet, si l'information avait bien circulé entre les deux parties, WWF
-Yaoundé aurait par exemple compris qu'il ne peut passer les
écritures en charge dans les projets de la KfW au-delà d'un
certain quota horaire bien que les « time sheets » soient
fidèlement remplis par les différents acteurs conformément
au temps effectif accordé à ces projets. En somme, le
système d'informations du WWF comporte des failles qu'il convient de
corriger pour un meilleur pilotage de la performance de ces projets.
· l'inhexaustivité des comptes : nous avons
également remarqué des cas où le temps de travail du
coordonateur du programme n'avait pas été
récupéré pendant la totalité de l'exercice 2008 par
WWF-Yaoundé alors qu'il avait été facturé à
KFW par WWF-SAWA pour un montant total de 18, 214,625 FCFA. Soit pour ce seul
employé un manque à gagner de 18, 214,625 FCFA pour
WWF-Yaoundé à titre frais de gestion. Il est à noter que
les frais de gestion représentent 10% du montant total des
dépenses sur une période donnée.
· la non permanence des méthodes : le Cost
recovery est fait sur le personnel recruté spécialement pour
travailler dans les projets de la KfW alors que la KfW supporte
déjà tous les frais relatifs à leurs salaires et
assurances. Tel est l'exemple du biologiste du PNK pour lequel toutes les
charges salariales et les assurances auraient dues passer en charges directes
dans le projet korup. Cependant, nous avons constaté qu'il a
été affecté non pas à un mais deux autres projets
de base et le cost recovery a été fait sur le projet korup au
profit de ces projets de base. En même temps, on remarque en janvier et
mars 2010 par exemple, que les charges salariales de ce biologiste ont
été imputées en charges directes au projet PNK.
· Le non-respect des procédures de WWF et des
termes de références de l'agrément signé entre WWF
et KfW : pendant que le budget du contrat avait clairement
identifié les personnes susceptibles de faire du « cost
recovery » dans les projets de la KfW, le WWF-Yaoundé passait
en charge systématiquement le temps de travail mentionné dans les
« time sheets » produits par les employés à
la fin de chaque mois. Le principe aurait voulu que le surplus de temps de
travail effectué pour les projets de KfW non prévu dans le budget
soit porté à l'attention du bailleur afin d'obtenir son
approbation avant de le lui imputer, tel était le processus suivi par le
WWF-SAWA, contrairement à WWF-Yaoundé qui passait en charge ce
surplus de temps de travail systématiquement occasionnant ainsi de
grands écarts dans les lignes budgétaires concernées
c. Risques / Impact
Il a été identifié plusieurs types de
risques en l'occurrence :
· le risque relatif à la conformité aux
lois et règlementations, traduit ici par le non-respect des lois
comptables et le non-respect des clauses contractuelles. Le non-respect des
règles définies dans le contrat peut apparaitre suite à
une méconnaissance des termes du contrat, à un manque de
communication avec le pouvoir subsidiant, à une différence
d'interprétation sur les pièces éligibles, voire d'un
changement d'activité non concerté avec le pouvoir subsidiant. La
conséquence de ces faits peut être un refus de pièces
justificatives, un remboursement partiel ou total des subsides, une non
approbation des comptes.
· le risque lié à la fiabilité des
comptes traduit par des erreurs d'imputations, à l'incompétence
des comptables, à l'existence de justificatifs non éligibles etc
Les conséquences de ces risques peuvent aboutir de la
non approbation des comptes, au mécontentement du bailleur de fonds,
ainsi qu'à l'arrêt de subventionnement.
Dysfonctionnement N°
6 : Le non-respect des procédures et des clauses contractuelles en
matière de gestion des coûts communs
Les coûts communs ou « common cost »
sont des coûts engagés pour un but commun ou conjoint
bénéficiant à plus d'un projet. Ces coûts communs
sont répartis entre les projets, qui utilisent le produit ou service,
sur une base de répartition équitable et mutuellement
accepté.40(*)
a. Rappel de la
procédure
· les coûts communs sont passés en charge
sur la base d'une répartition prédéterminée pour
chaque montant facturé.
· les coûts communs sont codifiés par nature
de compte dans les projets concernés.
· bon nombre de coûts communs engagés
résultent de la cohabitation entre plusieurs projets. Le coût
souvent réparti entre le loyer, le téléphone, les
véhicules, les équipements, les services publics et l'assurance
du bureau hôte du projet.
· Il revient au bureau de terrain de déterminer la
méthode de calcul des coûts communs.
· le total des coûts communs budgétés
est reparti à travers les projets qui bénéficient des
biens et des services.
· la méthode d'allocation des coûts communs
doit être équitable, mesurable et simple tel que la surface
occupée, le nombre d'employés etc.
· tous les coûts communs budgétés
doivent être documentés avec la base d'allocation, le montant
total ventilé dans chaque projet ainsi que la méthode
utilisée. Il est recommandé de convertir les coûts communs
par nature de compte en pourcentage, lesquels seront appliqués à
chaque fois que le coût d'une prestation sera ventilé par
projet.
b. Constats
Les coûts communs sont doublement passés en
charge dans les projets de la KfW. En effet, nous avons remarqué que
pendant que le bureau WWF de Limbé passait en charge dans les comptes
des projets de la KfW sa quote part des coûts communs relative aux frais
de fonctionnement comme le téléphone, internet, l'eau,
l'électricité, le carburant, le WWF-Yaoundé passait aussi
systématiquement en charge à ces mêmes projets les
coûts communs de fonctionnement mis en place au niveau de Yaoundé.
Ces coûts sont relatifs à la contribution des bureaux de terrain
aux dépenses du bureau central.
Après avoir parcouru les grands livres des projets PNK
et MC que ce soit du côté du WWF ou de la KfW, nous avons
recensé des doubles emplois relatifs aux coûts communs d'un
montant de 364,791 FCFA pour le projet Korup et de 540,195 FCFA pour le projet
Mt Cameroun.
De même, nous avons remarqué qu'il n'existe pas
au niveau du WWF SAWA une méthode de répartition adéquate
des coûts communs. Les coûts communs sont répartis
inéquitablement dans les projets. A titre d'exemple, tous les mois, les
factures d'électricité, d'eau, d'internet, de
téléphone, etc. sont imputées dans un projet
différent alors que les montants de ces factures fluctuent en fonction
de la consommation du mois.
c. Risques / Impact
Une telle situation entraîne des difficultés que
ce soit dans le suivi des comptes de ces projets que dans la qualité des
rapports financiers produits par le WWF-Yaoundé.
Une répartition inéquitable des coûts
communs pourrait entrainer la contestation de certaines factures par KFW voire
leurs rejets avec pour corollaire la survenance de litiges entre les deux
parties.
Dysfonctionnement N°
7 : Le non-respect des procédures et des clauses contractuelles en
matière de traitement des frais de gestion
Les frais de gestion ou « management
fees » représentent un pourcentage appliqué au total
des dépenses directes et communes d'un projet de terrain. L'objet de ces
frais est de récupérer les coûts administratifs
dépensés par le bureau WWF chargé d'apporter son appui
à l'implémentation du projet.41(*)
a. Rappel de la procédure
Le manuel de procédures du WWF dans sa section relative
aux frais de gestion stipule que les frais de gestion sont:
· calculés et enregistrés sur la base des
dépenses effectives du projet et non sur la base du budget,
· calculés mensuellement ou trimestriellement,
· enregistrés dans la série des comptes
5900 de la charte des comptes du WWF de deux manières : la
première consiste à les considérer comme une charge pour
les projets bénéficiant du service, et la deuxième comme
un revenu pour les projets fournisseurs de service. Tel est le cas des bureaux
programme comme celui du bureau central de WWF-Cameroun.
b. Constats
Le tableau ci-dessous résume parfaitement la
qualité du traitement des frais de gestion calculés par le
WWF-Yaoundé et son bureau de terrain le WWF-SAWA.
Tableau 11 : Rapprochement des frais de
gestion chez WWF-Yaoundé et WWF-SAWA entre juin 2006 et Juin
2010.
MC et PNK
|
Périodes
|
GL-WWF-MC
|
GL-KFW-MC
|
Ecarts
|
Période
|
GL-WWF-PNK
|
GL-KFW-PNK
|
Ecarts
|
FY07
|
6,737,999
|
6,547,422
|
190,577
|
FY07
|
9,564,146
|
7,485,389
|
2,078,757
|
FY08
|
0
|
10,636,498
|
-10,636,498
|
FY08
|
0
|
12,881,645
|
-12,881,645
|
FY09
|
5,776,949
|
4,558,587
|
1,218,362
|
FY09
|
14,065,005
|
9,603,185
|
4,461,820
|
FY10
|
5,390,400
|
6,277,385
|
-886,985
|
FY10
|
9,280,805
|
6,091,048
|
3,189,757
|
Total
|
17,905,348
|
28,019,892
|
-10,114,544
|
Total
|
32,909,956
|
36,061,267
|
-3,151,311
|
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du WWF et de la KfW
Il convient d'observer le graphique ci-dessous pour mieux
suivre l'évolution des frais de gestion de 2006 à 2010.
Graphique 9 : Récapitulatif des
frais de gestion du projet MC enregistrés dans le GL du WWF et de KfW de
Juin 06 à Juin 10
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du projet MC du WWF et de la KfW
Tableau 10 : Récapitulatif des
frais de gestion du projet PNK enregistrés dans les GL du WWF et de KfW
de Juin 06 à Juin 10
Source : Nous-mêmes inspiré
des grands livres du projet PNK du WWF et de la KfW
Commentaires :
Il ressort de ce tableau que les frais de gestion ne sont pas
calculés suivant les procédures de WWF. En effet, L'accord de
coopération signé entre le WWF et la KfW précise dans son
article 3 alinéa 3, que les frais de gestion du WWF seront
rémunérés au taux de 10% du total des dépenses
approuvées par KfW trimestriellement sur les projets PNK et MC.
Durant l'exercice 2007, WWF-Yaoundé calculait les frais
de gestion au taux de 12,5% alors que WWF-SAWA facturait ces même frais
à la KfW au taux de 10%.
Pendant l'exercice 2008, WWF-Yaoundé n'a pas
calculé les frais de gestion sur les projets de KFW dans ses
états financiers. D'où un manque à gagner fictif de 12,
881,645 FCFA pour le PNK et 10, 636,498 FCFA pour le MC. Le manque à
gagner fictif s'explique par le fait que bien que WWF-Yaoundé n'ait pas
calculé ces frais, le WWF-SAWA les avaient calculés et
facturés à la KfW.
Le troisième constat est celui de l'existence d'une
différence entre les montants de frais de gestion facturés par le
WWF-SAWA à la KfW et ceux calculés et imputés aux projets
KFW par WWF-Yaoundé. Ce déséquilibre comme nous l'avions
déjà mentionné plus haut est dû tant à
l'inhexaustivité des comptes qu'aux différentes sources
d'écarts que nous avons déjà identifiés.
Enfin, nous avons également constaté que les
frais de gestion remboursés par la KfW étaient
comptabilisés comme des revenus pour d'autres projets du programme SAWA
notamment le projet « Bilatéral » financé par
l'Etat néerlandais. En effet, WWF-SAWA explique avoir opté pour
cette pratique à cause des problèmes de trésorerie que
connait depuis un certain temps le bureau central de Yaoundé. Aussi,
pour éviter de se retrouver face à une incapacité de
WWF-Yaoundé à pouvoir répondre favorablement aux multiples
appels de fonds que lui adressent les projets de terrains pour
implémenter leurs activités, WWF-SAWA a
préféré convertir les frais de gestion destinés au
bureau central en avance aux projets.
c. Risques / Impact
Les risques auxquels pourrait faire face le WWF sont :
· le risque d'inhexaustivité des comptes se
traduit par le non enregistrement de certains frais de gestion
déjà payés par la KfW. L'inhexaustivité des comptes
pourrait donner un mauvais aperçu de la situation financière de
ces projets et fausser la qualité des décisions que les
responsables pourraient être appelés à prendre.
· le non respect des lois comptables : les
règles comptables de WWF étant précisées dans son
manuel de procédures, le non respect de ces règles peut entrainer
la perte de subventionnement. La non-conformité aux règles
comptables peut également être un signe d'existence de fraude ou
de vol d'actifs.
SECTION 2 : VERIFICATION DES
PROPOSITIONS DE RECHERCHE ET PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS DU WWF FINANCES PAR LA KfW
Il est question dans cette section de vérifier les
propositions de recherche formulées dans ce travail et d'indiquer par la
suite nos perspectives d'amélioration de la gestion financière
des projets MC et PNK ci-dessus analysés.
Vérification des propositions de recherche
A la suite des observations que nous avons faites, deux
propositions de recherche ont été dégagées et
mériteraient au terme de nos travaux d'être
vérifiées.
Vérification de la
proposition de recherche N°1
La proposition de recherche que nous avions formulée
était la suivante :
· Proposition 1: Le non-respect des clauses
contractuelles entre la KfW et le WWF explique les écarts
constatés dans les rapports financiers des projets financés par
la KfW.
L'analyse des rapports financiers des projets MC et PNK a mis
en relief 4 dysfonctionnements liés au non-respect des clauses
contractuelles par WWF.
a. Le non-respect des clauses
contractuelles relatives à la récupération des coûts
ou « costs recovery » liée au temps de
travail:
Le plan de travail annuel annexé à
l'agrément signé entre le WWF et la KfW prévoit le nombre
de jours de travail qu'un personnel bien précis devrait passer en charge
dans les projets MC et PNK. Cependant, au niveau de Yaoundé, le WWF ne
respecte pas ces prescriptions et passe en charge dans ces projets le temps de
travail effectif de tout employé ayant déclaré avoir
travaillé pour le compte de ces projets.
b. Le non-respect des clauses
contractuelles relatives au prélèvement des frais de
gestion :
L'accord de partenariat signé entre le WWF et la KfW
précise que le taux des frais administratifs à prélever
dans les projets financés par la KfW est de 10%. Cependant, au cours de
nos travaux, nous avons relevé, d'une part, des cas où
WWF-Yaoundé aurait prélevé 12.5% à titre de frais
de gestion et, d'autre part, des cas où il n'aurait a contrario rien
prélevé à ces projets.
c. Le non-respect des clauses
contractuelles en matière de gestion des coûts communs :
Le WWF a depuis la création des projets MC et PNK
passé doublement en charge les coûts communs à ces
derniers. En effet, pendant que le site d'implémentation de ces projets
(WWF-SAWA) imputait ses frais de fonctionnement à ces projets le
WWF-Yaoundé de son côté leur imputaient les même
coûts ; ce qui est contraire aux procédures de WWF et
à l'agrément existant entre le WWF et la KfW.
d. La non soumission des dépenses
faites par le WWF pour le compte des projets MC et PNK
L'accord de partenariat signé entre la KfW et le WWF
exigent que ce dernier présente trimestriellement un rapport financier
assortis des originaux des pièces justificatives. Cependant, force est
de constater qu'au terme de 4 exercices comptable, le WWF Yaoundé ait
accumulé des factures non soumises au remboursement pour un montant
total de 16, 375,768 FCFA. Traduisant ainsi le non-respect de la clause
contractuelle relative à la présentation des justificatifs de
dépenses.
Les dysfonctionnements ci-dessus constatés sont tous
imputables au non-respect des clauses contractuelles contenues dans l'accord de
partenariat signé avec la KfW. Ce qui conduit à confirmer la
proposition 1.
Vérification de la
proposition de recherche N°2
La proposition de recherche N°2 que nous avions
dégagé était la suivante :
· Proposition 2 : Le non-respect des
procédures par WWF explique les écarts constatés dans les
rapports financiers des projets financés par la KfW.
Trois anomalies liées au non-respect des
procédures comptables et financières ont été
détectées à savoir :
a. Le non-respect des procédures
comptables et financières en matière de
récupération des coûts ou « costs
recovery » liée au temps de travail:
Selon le manuel de procédure du WWF, le système
de récupération des coûts a pour objectif de veiller
à ce que les coûts du projet soient entièrement
capturés, il recommande que des ajustements puissent être
nécessaires pour répondre aux directives des bailleurs de fonds,
que les coûts récupérés soient entièrement
conformes aux exigences des donateurs et enfin qu'un système de
récupération uniforme de coûts soit mis en oeuvre à
travers les bureaux de terrain.
Cependant, nous avons constaté dans l'analyse des
dysfonctionnements relative à la récupération des
coûts liés au temps de travail des employés ayant
accordé leur temps de travail aux projets MC et PNK, que ces
procédures n'étaient pas respectées. En effet, plusieurs
constats ont été faits :
- le mode de calcul des taux horaires utilisé par le
WWF-Yaoundé n'est pas le même que celui utilisé par le
WWF-SAWA. Ce qui engendre des soucis d'uniformité de calcul des taux
horaires dans ces deux bureaux..
- La KfW avait déjà identifiée dans le
budget du contrat les personnes susceptibles d'imputer leur temps de travail
à ses projets mais, au niveau de Yaoundé, le WWF ne respecte pas
cette procédure. Ce dernier passe systématiquement en charge dans
les projets MC et PNK les temps de travail de tous les employés sans
exception, ayant travaillé pour ces projets.
b. Le non-respect des procédures
comptables et financières relatives au prélèvement des
frais de gestion :
Le manuel de procédure du WWF précise que les
frais de gestion sont calculés mensuellement ou trimestriellement.
Pourtant, le WWF -Yaoundé, au cours de l'exercice 2008, n'a
effectué aucun prélèvement de frais de gestion dans les
projets MC et PNK.
c. Le non-respect des procédures
comptables et financières relatives à la gestion des coûts
communs :
De part leur définition, les coûts communs ou
« common cost » doivent être répartis entre
les projets qui utilisent le produit ou service, sur une base de
répartition équitable et mutuellement accepté.
Le WWF et la KfW se sont mutuellement accordés sur le
principe selon lequel ce dernier ne devait supporter que les coûts
communs relatifs aux frais de fonctionnement du bureau de Limbé.
Cependant, l'analyse du dysfonctionnement N°7 nous fait constater le
contraire. En effet, pendant que le site d'implémentation de ces projets
(WWF-SAWA) imputait ses frais de fonctionnement aux projets MC et PNK, le
WWF-Yaoundé de son côté leur imputaient les même
coûts ; ce qui est contraire aux procédures de WWF.
Force est de constater que tous ces dysfonctionnements sont
imputables au non-respect par le WWF des procédures comptables et
financières. D'où la confirmation de la proposition 2
Respect des clauses contractuelles et des
procédures comptables et financières : Vecteur majeur
d'amélioration de la gestion financière des projets MC et PNK
Au terme de nos travaux d'analyse de la gestion
financière des projets MC et PNK, différents faits ont
été relevés et méritent d'être
améliorés sur la base d'un certain nombre de recommandations. Ces
recommandations sont relatives au respect d'une part des clauses contractuelles
et des procédures comptables et financières d'autre part.
Recommandations
contribuant au respect des clauses contractuelles
L'existence de clauses contractuelles au sein d'un contrat
vise à formaliser les obligations des parties contractantes. Le WWF et
la KfW gagneraient à respecter ces clauses dans le souci d'une part, de
préserver et de fructifier leur relations et, d'autre part,
d'éviter d'entacher leur crédibilité mutuelle. C'est ainsi
qu'au terme de nos travaux, nous avons proposé 4 recommandations devant
contribuer à améliorer la gestion financière des projets
MC et PNK. Les recommandations suivantes ont été formulées
dans le souci d'éviter qu'ils ne se reproduisent à l'avenir.
a. Recommandation N°1 :
Décentraliser le traitement des frais de gestion
Le calcul des frais de gestion par le bureau central de
Yaoundé ne permet pas d'une part de prendre en considération les
dépenses qui pourraient être éventuellement rejetées
par la KfW. D'autre part, le taux contractuel des frais de gestion à
prélever sur les projets MC et PNK étant toujours de 10%. Nous
pensons que WWF gagnerait à décentraliser le calcul et
l'enregistrement des frais de gestion au niveau de son bureau de terrain
basé à Limbé. Car, sa proximité avec le bailleur de
fonds KfW le pousserait au respecter des clauses contractuelles ainsi
qu'à la détention d'informations comptables et financières
beaucoup plus crédibles
L'oubli de prélever les frais de gestion comme nous
l'avons remarqué pendant le déroulement de nos travaux constitue
un sérieux manque à gagner qui pourrait être
préjudiciable au WWF.
b. Recommandation N°2 :
Respecter la clause contractuelle de recouvrement du temps de travail
Le système de récupération des
coûts lié au temps de travail des employés du WWF qui ont
travaillé pour le compte d'autres projets a pour objectif de veiller
à ce que les coûts du projet soient entièrement
capturés. Aussi, eu égard aux dysfonctionnements observés
pendant le déroulement de nos travaux, nous recommandons au WWF de
respecter les clauses contractuelles liées à la
récupération des coûts salariaux. En effet, le non respect
de ces termes pourrait engendrer le mécontentement et le rejet de ces
dépenses par la KfW.
c. Recommandation N°3 : Former
et sensibiliser le personnel du WWF à la connaissance et au respect des
clauses contractuelles
La formalisation de la relation entre deux parties ne suffit
pas à créer un cadre de gestion convivial et
sécurisé. A cette formalisation, il faut ajouter la
sensibilisation et la formation du personnel à la connaissance et au
respect des exigences de cette relation.
C'est ainsi que nous recommandons au WWF de programmer des
séances de formation et de sensibilisation de son personnel au respect
des clauses contractuelles des contrats qu'il signe avec ses différents
partenaires.
En agissant ainsi, le personnel sensibilisé et
formé sera moins enclin à violer les clauses contractuelles dans
la mesure où il aura connaissance des difficultés auxquelles il
expose l'organisation en ne respectant pas ces clauses. La
crédibilité de l'organisation sera ainsi
épargnée.
d. Recommandation N° 4 :
Actualiser l'accord de partenariat signé entre le WWF et la KfW.
Un contrat au moment de son exécution connait
très souvent certains développements qui mériteraient
d'être formalisés par des amendements au contrat de base. Ces
amendements viennent préciser certains vides qui existaient dans le
contrat et qui ne facilitaient son exécution. Dans le cas précis
de l'accord de partenariat entre le WWF et la KfW, la mise à jour de ce
contrat est plus que jamais nécessaire car au lieu de continuer à
donner des directives verbales ou par courrier électroniques, la KfW
gagnerait à revoir les clauses du contrat.
Recommandation contribuant
au respect des procédures comptables et financières
Plusieurs dysfonctionnements liés au non-respect des
procédures comptables et financières ont été
recensés. Les recommandations suivantes ont été
formulées afin d'éviter leur résurgence.
a. Recommandation N°5 :
Respecter la procédure de recouvrement du temps de travail
Les recommandations liées au non-respect des
procédures que nous formulons sont de plusieurs ordres.
- dans un premier temps, nous recommandons que le mode de
calcul des taux horaires appliqué jusqu'ici soit revu et corrigé
dans l'optique d'une harmonisation de ces taux entre WWF-Yaoundé et les
bureaux de terrain.
- à la suite de ces corrections, si des écarts
en faveur de KFW sont constatés, une facture d'avoir devrait lui
être adressée pour constater la dette.
- l'étape suivante devra consister à affecter un
projet de base définitif à chaque employé, lequel
permettra et facilitera le calcul du cost recovery dans le respect des
procédures de WWF.
- ensuite, nous proposons une décentralisation du
calcul du « cost recovery » au niveau du terrain afin de
réduire le risque d'inhexaustivité au moment de la production des
rapports financiers.
En agissant ainsi, le WWF améliorerait la
qualité de l'information comptable et financière qu'elle transmet
à l'extérieur et éviterait d'éventuels rejets de la
part de la KfW.
b. Recommandation N°6 : Eviter
la double imputation des coûts communs
La gestion des coûts communs a pour objectif la
répartition des coûts entre les projets qui utilisent les
mêmes produits ou services, sur une base de répartition
équitable et mutuellement acceptée.
En raison de l'impact négatif de la double imputation
et de la répartition inéquitable des coûts communs
observés dans les projets MC et PNK, nous recommandons au WWF le respect
de ces procédures. Ce respect passera par la passation
d'écritures de correction dans les comptes des projets MC et PNK en vue
de contrepasser les coûts communs passés doublement en charge dans
ces projets.
L'impact de ces corrections se mesurera par des comptes de
projets plus corrects et des rapports financiers plus fiables.
c. Recommandation N 7 : Envisager
la création d'une passerelle entre les logiciels de comptabilité
du WWF et de la KfW
Un logiciel de comptabilité est un programme
informatique permettant d'assurer toutes (ou presque toutes) les tâches
de la
comptabilité
pour établir la valeur et le gain d'une entreprise. Il enregistre et
traite les transactions comptables à l'intérieur de modules
fonctionnels comme la comptabilité fournisseurs, la comptabilité
clients, la paie et le grand livre.
Le
logiciel de
comptabilité fonctionne comme un
système
d'information comptable. Il peut être développé
spécifiquement par l'entreprise qui l'utilise, et peut être
acheté à un fournisseur de logiciel, ou être une
combinaison d'un progiciel applicatif acheté à un fournisseur
avec des adaptations locales. Sa complexité et son coût sont
variables en fonction de l'entreprise qui l'utilise.
Les logiciels comptables permettent des gains
considérables de temps par l'utilisation de bases de données non
redondantes mises progressivement à jours par l'entreprise (liste des
clients, fournisseurs, articles vendus et achetés...). Les documents
comptables peuvent être modifiés et imprimés et par
conséquent peuvent être diffusés plus rapidement. Le
logiciel de comptabilité est souvent le premier pas vers une
intégration complète du système d'information. Ainsi, ces
logiciels ont pour objectif d'assurer l'unicité de l'information,
l'homogénéisation des processus, une information
actualisée en permanence, la centralisation des entités
distantes, et l'interactivité par le réseau.
Par conséquent, dans le souci de réduire les
écarts observés dans les différents documents financiers
dus à l'inhexaustivité de certaines transactions comptables deux
solutions peuvent être préconisées :
- faire à la fin de chaque mois, un rapprochement
systématique de transactions comptables issues des deux logiciels,
- le service de l'Information Technologique du WWF doit
étudier la possibilité de créer une passerelle entre les
deux logiciels de sorte que les informations issues de SUN.SYSTEM puissent
être importées dans le logiciel de comptabilité du WWF.
d. Recommandation N°8 :
Soumettre mensuellement au WWF-SAWA l'état des dépenses
engagées par le WWF-Yaoundé pour le compte des projets MC et
PNK
Les dépenses effectuées par le bureau de
Yaoundé pour le compte de ses bureaux de terrain sont en
général faites dans deux cas :
- à la demande des bureaux de terrain pour les achats
à faire à Yaoundé ou à l'étranger,
- dans le cas où la dépense sera partagée
entre les différents bureaux.
Cependant, le fait que la plupart de ces factures ne soient
pas par la suite adressées aux bureaux de terrain pour ce qui est le cas
notamment des projets MC et KFW, crée un sérieux préjudice
tant aux projets de terrain qu'au bureau central. En effet, pendant que les
premiers sont dans l'impossibilité d'enregistrer ces transactions dans
leur comptabilité, le second quant à lui ne peut
récupérer les fonds dépensés. En fin de compte, ce
phénomène orchestre des écarts dans les différents
journaux, fausse les rapports financiers, offre à KfW des
possibilités de rejet dans les cas où ces dépenses
finissent par lui être soumis, entraînant de ce fait
d'éventuelles tensions de trésorerie
Par conséquent, pour éviter tous ces
désagréments, WWF-Yaoundé gagnerait à adresser tous
les mois à WWF-SAWA une facture couvrant la totalité des
dépenses faites pour le compte des projets MC et PNK.
e. Recommandation N°9 : Former
et sensibiliser le personnel à la connaissance et au respect des
procédures comptables et financières
La formation du personnel permet de créer un
environnement de contrôle positif. Sa mise en place poursuit deux
objectifs :
- maintenir et assurer un niveau de compétence
adéquat aux parties prenantes, et faciliter la compréhension des
procédures du contrôle interne,
- enseigner et stimuler une intégrité
personnelle et professionnelle des valeurs éthiques.
En effet, les procédures comptables et
financières sont appliquées à tout le personnel de la
société. Elles sont manipulées par les gestionnaires.
Toutes ces personnes doivent être formées et sensibilisées
pour assurer des résultats efficaces et efficients.
La formation, comme dans le cas du WWF peut être faite
à travers des séminaires et des ateliers d'explication, de
démonstration et des tests de procédures.
Les méthodes de contrôle doivent aussi être
imposées au moyen d'instructions fermes, et de plan d'utilisation des
supports et autres documents. La formation consiste aussi à amener le
personnel à avoir une compréhension du contrôle interne
suffisante et des risques auxquels le WWF est exposé. C'est à ce
prix qu'il peut s'acquitter de ses responsabilités de manière
efficiente et efficace.
Les principes du contrôle interne sont efficacement
applicables s'ils sont accompagnés des valeurs morales et de la
volonté personnelle. Ce sont des apports essentiels du personnel
à l'esprit constructif de l'organisation.
Les valeurs d'éthique adoptées par toutes les
parties prenantes constituent donc une attitude de soutien. Ce sont là
des points de réflexion qu'il faut inculquer au personnel pour la mise
en place des procédures efficaces appropriées.
Au regard des défaillances relatives au non-respect des
procédures comptables et financières du WWF et de KfW, et de
leurs conséquences négatives sur la situation des projets MC et
PNK, nous proposons l'organisation régulière des séances
de formation et de sensibilisation du personnel comptable et financier du WWF
à la connaissance et au respect des procédures comptables et
financières du WWF et de la KfW. Cette formation et cette
sensibilisation auront pour but de réduire la marge d'erreur induite par
la méconnaissance et le non-respect des derniers. Le nombre
d'écritures de correction sera réduit considérablement et
l'information comptable et financière sera plus fiable augmentant ainsi
la crédibilité du WWF.
f. Recommandation N°10 :
Actualiser le manuel des procédures comptables et financières
Le manuel de procédures est un document qui
amène les parties prenantes à comprendre et à
contrôler le système de traitement. Ce document doit être
conservé aussi longtemps que la présentation des états
financiers exigée auxquels il se rapporte.
Après la formation et la sensibilisation à
l'utilisation du manuel de procédures comptables et financières,
son utilisation nécessite des mises à jour, des révisions
et des contrôles.
La mise à jour et la révision par la Direction
Générale vont dépendre des conclusions de la surveillance
de ces procédures, il sera donc question :
- d'analyser les principaux incidents,
- de ressortir les conclusions sur les contrôles
réalisés,
- de prendre en compte les travaux effectués par
l'auditeur interne,
- de s'appuyer sur les remarques formulées par les
auditeurs externes,
- de considérer les apports de contrôle de
l'administration fiscale et sociale.
La mise en place d'un système de suivi des
progrès faits par le WWF au regard des recommandations des auditeurs
externes est d'un apport important et indéniable.
A cet effet, le WWF, dont le manuel des procédures
comptables et financières date de 2002, gagnerait à le mettre
à jour compte tenu des points de surveillances énoncés
préalablement.
Outre les recommandations relatives au respect des clauses
contractuelles et des procédures comptables et financières, nous
proposerons trois autres recommandations dont l'importance est loin
d'être négligeable.
g. Recommandation 11 : Créer
des journaux de caisse distincts pour les projets MC et PNK.
Les projets MC et PNK disposent chacun d'un compte bancaire
dans lesquels leurs transactions sont faites. Le souci de
traçabilité des opérations est certainement à
l'origine de la création de ces deux comptes bancaires. C'est ainsi que
dans le même ordre d'idée, nous suggérons la
création d'un journal de caisse pour chaque projet afin de tracer les
opérations qui sont faites par caisse et pouvoir présenter
à tout moment la situation financière de chaque projet sans un
retraitement préalable comme tel est le cas en ce moment.
L'approvisionnement de ces caisses se fera à partir de
leurs comptes bancaires respectifs. Par exemple, pour approvisionner la petite
caisse du projet Korup, le chèque devra être tiré dans le
compte bancaire du projet Korup et vice versa.
h. Recommandation N°12 :
Créer des comptes particuliers pour la gestion des salaires des
écogardes
La masse d'argent destinée aux écogardes soit
20, 336,000 FCFA ayant transitée dans les comptes des projets MC et PNK
depuis l'année 2006 est assez considérable pour faire l'objet
d'une recommandation. En effet, compte tenu du
« désordre » que ces fonds ont crées dans le
suivi des projets MC et PNK, nous recommandons que ceux-ci soient
dorénavant traités avec plus de rigueur. Aussi, la
création d'un compte de revenu et de dépenses destinés
à l'enregistrement des transactions liées aux salaires des
écogardes serait salutaire pour les projets MC et PNK.
Cette séparation de compte permettra d'avoir une
meilleur visibilité dans les comptes des écogardes comme dans
ceux des projets MC et PNK. Elle permettra également d'avoir des
montants de revenus et de dépenses plus réalistes. Dès
lors, des rapports financiers plus fiables pourront être produits et
communiqués.
i. Recommandation N°13 :
Réaffecter les revenus du PNK imputés au MC
Notre dernière recommandation portera sur le revenu
destiné au projet PNK et enregistré à tord dans le compte
de revenu du projet MC soit 18, 000,000 FCFA. Compte tenu de l'écart que
cette erreur d'imputation a pu causer, nous suggérons qu'une
écriture destinée à contre passer cette transaction soit
passée.
La vérification interne des comptes intervient
notamment pour s'assurer que les gestionnaires administrent leurs
activités de manière efficace, efficiente et effective. Ceci dans
le souci de fournir une évaluation indépendante des processus de
gestion des risques, de contrôle et de gouvernance, et formuler des
recommandations visant l'amélioration des performances du WWF.
Ainsi, l'observation et le respect des règles
établies, la pratique de valeurs positives, mais aussi l'action
menée par les analystes financiers, les auditeurs internes et bien
d'autres acteurs, auront un impact psychologique qui contribuera à
réduire les erreurs détectées dans les différentes
entités. Tout ceci permettra au WWF d'être plus efficace dans le
respect des clauses contractuelles ainsi que dans celui des procédures
établies afin de satisfaire les exigences du bailleur de fonds KfW.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif assigné à cette étude
était de déceler les écarts observés dans les
documents financiers des projets Mont Cameroun et Park National de Korup,
d'expliquer leurs origines afin de mieux proposer des recommandations
conséquentes.
Pour atteindre cet objectif, nous avons formulés deux
propositions de recherche à savoir :
· P1 : Le non-respect des clauses contractuelles
entre la KfW et le WWF explique les écarts constatés dans les
rapports financiers des projets financés par la KfW.
· P2 : Le non-respect des procédures
par le WWF explique les écarts constatés dans les rapports
financiers des projets financés par la KfW.
A cet effet notre questionnement de départ a
été celui de savoir comment contribuer à
l'amélioration de la gestion financière des projets du Fonds
Mondial pour la Nature financés par la Banque Allemande de
Développement KfW.
Pour répondre à cette question, la
démarche inductive qui s'est imposée à nous de part la
spécification de la problématique de l'étude, qui est de
contribuer à l'amélioration de la gestion financière des
projets MC et PNK.
Partis du principe selon lequel les projets liés aux
ONG exigent une gestion financière particulière et compte tenu de
leur statut juridique, les ONG se trouvent confrontées à d'autres
exigences qui leur sont assez spécifique telles que le respect des
clauses contractuelles et la présentation des procédures de
gestion internationalement reconnues pour être éligibles à
certains financements et satisfaire les bailleurs de fonds avec qui elles sont
déjà en relation.
De façon pratique, nous avons mené une
étude dans le site du WWF à Limbé, bureau qui gère
les projets Mont Cameroun et Parc National de Korup en adoptant une
démarche inductive comme méthode de recherche avec pour outil
d'analyse la méthode du rapprochement. Ce qui nous a a posteriori permis
de valider nos propositions de recherche. Les résultats obtenus plaident
de façon significative pour le respect des clauses contractuelles et des
procédures comptables et financières par le WWF.
Il en résulte de ce fait que :
- le non-respect des clauses contractuelles entre la
KfW et le WWF explique les écarts constatés dans les rapports
financiers des projets financés par la KfW.
- le non-respect des procédures par le WWF
explique les écarts constatés dans les rapports financiers des
projets financés par la KfW.
A la suite de ces résultats, nous avons proposé
des recommandations visant à corriger les dysfonctionnements
relevés dont les principales sont les suivantes :
- les frais de gestion doivent être calculés au
taux convenu avec la KfW et prélevés tous les mois sur la base
des dépenses validées par ce dernier,
- l'imputation des coûts communs doit se limiter aux
coûts de fonctionnement engagés par le bureau WWF de Limbé
et réparti de façon objective,
- la possibilité d'importer les données du
logiciel comptable de KfW par le WWF doit être sérieusement
envisagée et étudiée,
- WWF-Yaoundé devrait adresser tous les mois à
WWF-SAWA une facture couvrant la totalité des dépenses faites
pour le compte des projets MC et PNK,
- le calcul du taux horaire de chaque employé doit
être revu et corrigé, et le recouvrement du temps de travail du
personnel ayant travaillé pour le compte des projets MC et PNK doit se
faire en conformité avec les exigences budgétaires de KfW,
- le personnel du WWF doit être formé et
sensibilisé au respect des clauses contractuelles et des
procédures comptables et financières du WWF comme de KfW,
- le manuel de procédures comptables et
financières ainsi que l'accord de partenariat signé entre le WWF
et la KfW doivent être actualisés.
Par ailleurs, l'originalité de cette étude
réside dans le fait qu'elle nous a été confiée
personnellement par les responsables du WWF.
Mais cette originalité a été en partie
atténuée par la difficulté d'accès à
l'information et l'indisponibilité des responsables des projets
concernés. Etant donné que cette étude coïncidait
avec la période d'audit externe, les départs en congé et
mission du personnel de WWF-SAWA, il nous a été difficile de
rencontrer les uns et les autres afin de recueillir certaines informations
essentielles relatives au fonctionnement des projets MC et PNK.
L'originalité de la présente étude, ne
saurait toutefois occulter sa principale limite qui est d'ordre
méthodologique et tient principalement au caractère non
aléatoire de la sélection de notre échantillon.
En effet, dans ce cas, on ne connait pas les
probabilités d'inclusion des individus de la population. Les
inconvénients liés à notre échantillon sont les
suivantes :
- sa représentativité ne peut être
évaluée que subjectivement,
- en théorie, on ne peut pas calculer d'intervalle de
confiance des résultats,
- on n'a pas d'information sur les taux de réponse.
Au regard de la démarche utilisée et des
résultats issus de cette démarche, le recours à l'audit
interne ne serait-il pas d'un apport majeur pour une optimisation de la gestion
financière des projets MC et PNK en particulier et des projets
liés aux ONG en général ?
BIBLIOGRAPHIE
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Sciences de Gestion, SUP De CO Yaoundé, année
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2. TOENGAHO LOKUNDO, « Parti politiques et
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11.
http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/DamboisG/liv1/index.html
Consulté le
26 Décembre 2010
AUTRES
1. Accord de partenariat entre WWF et KfW.
2. Manuel de procédures comptables et
financières du WWF.
3. Normes de gestion des projets WWF.
4. Rapport d'activité 2009 du WWF- CCPO
5. WWF Field Operations Manual, part II: Financial Policies
and Procedures. Section2: Accounting and Controls: Basics, 1 july 1995. Date of
last update: 30 September 2002.
LISTE
DES ANNEXES
N°
|
Titres
|
Pages
|
1
|
Cartographie du Cameroun
|
131
|
2
|
Organigramme du WWF-Cameroun
|
132
|
3
|
Rapport financier adressé à KfW
|
133
|
4
|
Facture de frais de gestion adressée à KfW
|
134
|
5
|
« Time sheet »
|
135
|
6
|
Accord de partenariat signé entre le WWF et la KfW
|
136
|
7
|
Exemple de pointage des revenus enregistrés dans le GL
de MC et PNK
|
137
|
8
|
Détail du rapprochement entre les frais de gestion
facturés à la KfW et les frais de gestions calculés et
enregistrés par le WWF dans les comptes des projets MC et PNK
|
138
|
9
|
Détail du rapprochement entre les charges salariales
facturées à la KfW et celles calculées et
enregistrées par le WWF dans ses livres
|
139
|
10
|
Détail de rapprochement entre les charges communes
imputées en trop à la KfW.
|
140
|
Annexe 1 : Cartographie de la répartition des
programmes de terrain du WWF-CCPO
Annexe 2 : Organigramme du WWF-Cameroun
Annexe 3 :
Rapport financier adressé à la KfW
Annexe 4 :
Facture des frais de gestion adressé à la
KfW
Annexe 5 :
« Time sheet »
Annexe 6 :
Accord de partenariat signé entre le WWF et la KfW
Annexe 7 :
Exemple de pointage des revenus enregistrés dans le GL
de MC et PNK
Annexe 8 :
Détail du rapprochement entre les frais de gestion
facturés à la KfW et les frais de gestions calculés et
enregistrés par le WWF dans les comptes des projets MC et PNK
Annexe 9 :
Détail du rapprochement entre les charges salariales
facturées à la KfW et celles calculées et
enregistrées par le WWF dans ses livres
Annexe 10 :
Détail de rapprochement entre les charges communes
imputées en trop à la KfW.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
AVANT-PROPOS
IV
RESUME
V
ABSTRACT
VI
LISTE DES ABREVIATIONS
VII
GLOSSAIRE
IX
LISTE DES TABLEAUX
X
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE
1
PRESENTATION GENERALE
DU WWF ET APPROCHE CONCEPTUELLE DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX
ONG
5
CHAPITRE 1 : PRISE DE
CONNAISSANCE DU WWF
6
SECTION 1: LE WWF DANS SON ENVIRONNEMENT
INTERNE
6
I. Présentation du WWF
6
1. Historique
7
2. Evolution du WWF au Cameroun
7
3. Fiche signalétique du WWF
8
4. Les ressources de fonctionnement
10
a. Les moyens humains
11
b. Les moyens financiers
11
c. Les moyens matériels et
immatériels
12
d. Les moyens de communication
12
II. La structure générale du
WWF
13
5. La Représentation
Régionale
14
6. La Direction Nationale
14
7. La Direction de la Conservation
14
8. La Direction du Développement des
Ressources Humaines
15
9. La Direction de la Logistique et des
Opérations
15
10. La Direction des Finances
16
a. L'Unité de la Comptabilité
et des Finances
17
b. L'Unité d'audit interne et de
Contrôle de gestion
17
c. L'Unité du budget et
« Reporting »
17
d. Le service Informatique
18
SECTION 2: L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DU
WWF
18
I. Analyse des données
générales de l'environnement
19
1. L'analyse des 5 forces concurrentielles
de Porter
19
a. Le Pouvoir de négociation des
clients
20
b. Le pouvoir de négociation des
fournisseurs
20
c. La menace des produits de
substitution
21
d. L'Intensité de la concurrence
intra sectorielle
21
e. La menace d'entrants potentiels
22
f. Le rôle des pouvoirs publics
22
CHAPITRE 2 : LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
25
SECTION 1 : DU CONCEPT DE PROJET A LA
GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
25
I. Approche conceptuelle du projet
25
1. Définitions de la notion de
projet
26
2. Typologie des projets
27
3. Processus de mise en oeuvre d'un
projet
28
II. Approche conceptuelle de la notion
d'ONG
31
1. Définitions du concept d'ONG
32
2. Convergence des ONG avec les autres
institutions
33
3. Évaluation des ONG
33
a. Le contrôle des ressources des
ONG
34
b. L'évaluation des projets
35
III. Approche conceptuelle de la gestion
financière
35
1. Définitions de la gestion
financière
36
2. L'objet de la gestion
financière
37
3. Les missions de la gestion
financière
38
4. Les responsabilités
opératoires de la gestion financière
39
a. Les principales tâches
opérationnelles de la gestion financière
39
b. La place de la gestion financière
dans le système financier de l'entreprise
40
IV. SPECIFICITES DE LA GESTION FINANCIERE
DES PROJETS LIES AUX ONG
41
1. Le respect des clauses contractuelles
41
a. Rôle des conditions
générales
42
b. Sanctions administratives et
financières
43
2. Le respect des procédures
comptables et financières
44
a. Le manuel des procédures
44
b. Conditions d'accès aux
subventions
45
SECTION 2 : CLAUSES CONTRACTUELLES, RESPECT
DES PROCEDURES ET GESTION FINANCIERE DES PROJETS LIES AUX ONG
47
I. Clauses contractuelles et gestion
financière des projets liés aux ONG
47
1. Contenu de l'accord de partenariat entre
le WWF et la KfW
47
a. Les obligations de la KfW
48
b. Les obligations du WWF dans l'accord de
partenariat signé avec la KfW
48
c. Catégories de dépenses
rejetées par la KfW.
50
II. Respect des procédures comptables
et financières et gestion financières des projets liés aux
ONG
51
1. Le traitement de l'information comptable
des projets MC et PNK dans le système comptable de KfW.
52
a. Les dépenses du personnel du
MINFOF
52
b. Les dépenses du personnel et les
dépenses de fonctionnement du WWF-SAWA.
54
c. Le traitement de l'information comptable
des projets MC et PNK dans le système comptable du WWF.
54
DEUXIEME PARTIE
57
ANALYSE DE LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS MONT CAMROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
57
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
D'ANALYSE
58
SECTION 1 : DESCRIPTION DES PROJETS MONT
CAMEROUN ET PARC NATIONAL DE KORUP
58
I. Présentation du programme de
Conservation des Forêts Côtières du WWF
58
1. Prévisions des revenus du
programme WWF-SAWA (2011-2015)
62
2. Le Programme de Gestion Rationnelle des
Ressources Naturelles de la Région du Sud-ouest (PSMNR)
63
3. Présentation du projet Mont
Cameroun
64
4. Présentation du projet Parc
National de Korup
65
SECTION 2 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
68
I. La démarche inductive
68
1. Le recueil de l'information
69
2. L'observation
70
3. L'étude documentaire
72
4. Les propositions de recherche
73
II. La collecte des données
74
1. Le plan d'échantillonnage
75
a. La population de l'étude
75
b. Le cadre d'échantillonnage
75
c. L'échantillon
76
2. La collecte des données proprement
dite
76
a. Le dépouillement des documents
financiers de juin 2006 à Juin 2010
77
b. Les difficultés de collecte des
données
77
III. L'outil d'analyse des données de
notre étude
78
1. Clarification de la méthode du
rapprochement
78
2. La démarche du rapprochement
79
CHAPITRE 4 : VERS UNE
AMELIORATION DE LA GESTION FINANCIERE DES PROJETS MONT CAMEROUN ET PARC
NATIONAL DE KORUP.
81
SECTION 1 : ANALYSE DES DYSFONCTIONNEMENTS
CONSTATES
81
1. Dysfonctionnement N° 1:
Différenciation au niveau des logiciels de comptabilité
utilisés par le WWF et la KfW
81
a. Rappel de la procédure.
81
b. Constats
82
c. Risques / Impact
83
2. Dysfonctionnement N° 2 :
Inhexaustivité des comptes de revenus et de dépenses des projets
Mont Cameroun et Parc National de Korup entre juin 2006 et juin 2010.
83
a. Constats
84
b. Risques / Impact
88
a. Constats
89
b. Risques / Impact
91
3. Dysfonctionnement N° 3 : Gestion de
la petite caisse
92
a. Rappel de la procédure
92
b. Constats
92
c. Risques / Impact
93
4. Dysfonctionnement N° 4 : les
dépenses faites par le WWF au niveau de Yaoundé pour le compte
des projets MC et PNK ne sont pas toujours soumises au remboursement à
la KfW
93
a. Rappel de la procédure
93
b. Constats
93
c. Risques / Impact
96
5. Dysfonctionnement N° 5 : le non
respect de la procédure de récupération des coûts
direct
96
a. Rappel de la procédure
96
b. Constats
98
c. Risques / Impact
103
6. Dysfonctionnement N° 6 : Le non
respect des procédures et des clauses contractuelles en matière
de gestion des coûts communs
103
a. Rappel de la procédure
104
b. Constats
104
c. Risques / Impact
105
7. Dysfonctionnement N° 7 : Le non
respect des procédures et des clauses contractuelles en matière
de traitement des frais de gestion
105
a. Rappel de la procédure
106
b. Constats
106
c. Risques / Impact
109
SECTION 2 : VERIFICATION DES
PROPOSITIONS DE RECHERCHE ET PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE LA GESTION
FINANCIERE DES PROJETS DU WWF FINANCES PAR LA KfW
109
I. Vérification des propositions de
recherche
109
1. Vérification de la proposition de
recherche N°1
110
a. Le non respect des clauses contractuelles
relatives à la récupération des coûts ou
« costs recovery » liée au temps de
travail:
110
b. Le non respect des clauses contractuelles
relatives au prélèvement des frais de gestion :
110
c. Le non respect des clauses contractuelles
en matière de gestion des coûts communs :
110
d. La non soumission des dépenses
faites par le WWF pour le compte des projets MC et PNK
111
2. Vérification de la proposition de
recherche N°2
111
a. Le non respect des procédures
comptables et financières en matière de
récupération des coûts ou « costs
recovery » liée au temps de travail:
111
b. Le non respect des procédures
comptables et financières relatives au prélèvement des
frais de gestion :
112
c. Le non respect des procédures
comptables et financières relatives à la gestion des coûts
communs :
112
II. Respect des clauses contractuelles et
des procédures comptables et financières : Vecteur majeur
d'amélioration de la gestion financière des projets MC et PNK
113
1. Recommandations contribuant au respect
des clauses contractuelles
113
a. Recommandation N°1 :
Décentraliser le traitement des frais de gestion
113
b. Recommandation N°2 : Respecter
la clause contractuelle de recouvrement du temps de travail
114
c. Recommandation N°3 : Former et
sensibiliser le personnel du WWF à la connaissance et au respect des
clauses contractuelles
114
d. Recommandation N° 4 :
Actualiser l'accord de partenariat signé entre le WWF et la KfW.
115
2. Recommandation contribuant au respect des
procédures comptables et financières
115
a. Recommandation N°5 : Respecter
la procédure de recouvrement du temps de travail
115
b. Recommandation N°6 : Eviter la
double imputation des coûts communs
116
c. Recommandation N 7 : Envisager la
création d'une passerelle entre les logiciels de comptabilité du
WWF et de la KfW
116
d. Recommandation N°8 : Soumettre
mensuellement au WWF-SAWA l'état des dépenses engagées par
le WWF-Yaoundé pour le compte des projets MC et PNK
117
e. Recommandation N°9 : Former et
sensibiliser le personnel à la connaissance et au respect des
procédures comptables et financières
118
f. Recommandation N°10 :
Actualiser le manuel des procédures comptables et financières
119
g. Recommandation 11 : Créer des
journaux de caisse distincts pour les projets MC et PNK.
120
h. Recommandation N°12 :
Créer des comptes particuliers pour la gestion des salaires des
écogardes
120
i. Recommandation N°13 :
Réaffecter les revenus du PNK imputés au MC
121
CONCLUSION GENERALE
122
BIBLIOGRAPHIE
125
I. OUVRAGES
125
II. ARTICLES ET REVUES
127
III. THESES ET MEMOIRES
128
IV. SITES WEB
128
V. AUTRES
129
LISTE DES ANNEXES
130
Annexe 1 : Cartographie de la
répartition des programmes de terrain du WWF-CCPO
131
Annexe 2 : Organigramme du WWF-Cameroun
132
Annexe 3 :
133
Rapport financier adressé à la
KfW
133
Annexe 4 :
134
Facture des frais de gestion adressé
à la KfW
134
Annexe 5 :
135
« Time sheet »
135
Annexe 6 :
136
Accord de partenariat signé entre le WWF et
la KfW
136
Annexe 7 :
137
Exemple de pointage des revenus enregistrés
dans le GL de MC et PNK
137
Annexe 8 :
138
Détail du rapprochement entre les frais de
gestion facturés à la KfW et les frais de gestions
calculés et enregistrés par le WWF dans les comptes des projets
MC et PNK
138
Annexe 9 :
139
Détail du rapprochement entre les charges
salariales facturées à la KfW et celles calculées et
enregistrées par le WWF dans ses livres
139
Annexe 10 :
140
Détail de rapprochement entre les charges
communes imputées en trop à la KfW.
140
TABLE DES MATIERES
141
* 1 Rubio F, Dictionnaire
pratique des ONG, éd. Ellipses, 2004, p77
* 2 WWF-France, Panda
magazine, 2006
* 3 Panda magazine Op.Cit.
* 4 Gerard Watterson est le
créateur du logo original de WWF.
* 5Rapport d'activité
2009 du WWF- CCPO
* 6 Normes de gestion des
projets WWF.
* 7 Guide de gestion des
projets initié par le Chef de la Division des Etudes, des Projets et de
la Coopération du MINEP.
* 8 The Rise and Fall of
Transnational Civil Society: The Evolution of International Non-Governmental
Organizations since 1839. By T. R. Davies City Universipawel is gayty London
Working Paper
* 9 « Quand Freud
et Einstein imaginaient l'ONU : Bonnes feuilles de
Romuald Sciora et
Annick Stevenson, Planète ONU. Les Nations unies face aux
défis du XXIe siècle, éd. du Tricorne, Genève,
2009 », dans
Monde
Diplomatique, Septembre 2009
* 10 Ashgate, The Challenges
of NGO Peacebuilding., Edited by: Richmond, Oliver P., and Carey, Henry F.,
2005. Page 21.
* 11 Thomas Richard Davies,
The Possibilities of Transnational Activism: the Campaign for Disarmament
between the Two World Wars, 2007.
* 12
Charter of The United
Nations: Chapter X.
* 13 L'ECOSOC est le Conseil
Economique et Social des Nations Unies.
* 14 L'union des
associations internationales(UAI) a été créée
à Bruxelles en 1910 (
www.uia.org). Elle a contribuée
à la création de la Société Des Nations (SDN).
* 15
Charter of The United
Nations: Op. Cit.
* 16 1996/31. Consultative
relationship between the United Nations and non-governmental organizations
* 17 Site du gouvernement
français, résumé d'un document de travail de la Banque
mondiale par Fabrice Fize
* 18 Gérard Sousi,
Les ressources des ONG, 24 avril 1996, n° 50, P.61.
* 19 Critère
d'évaluation des actions de développement définis par le
CAD de l'OCDE.
* 20 Termes contractuels
standard des contrats du réseau WWF
* 21 Contenu des conditions
générales de l'USAID et de l'UE.
* 22 Fonds Européen
de Développement
* 23 United State Agency for
International Development.
* 24 Swidish International
Development Agency.
* 25 La gestion conjointe
est une modalité spécifique d'allocation budgétaire
("méthode de mise en oeuvre" ou "mode de gestion" du Budget
Général ou du FED selon la terminologie communautaire) applicable
aux organisations internationales selon laquelle la Commission
européenne délègue certaines de ses tâches
d'exécution à une organisation internationale dont les
procédures respectent les standards internationaux en ce qui concerne
les "quatre piliers" (i.e. procédures de comptabilité, de
contrôle interne, d'audit et de passation de marchés)
* 26 The International Union
for Conservation of Nature
* 27. Coopération
germano-camerounaise, Document de stratégie pour la coopération
dans le pôle prioritaire d'intervention, Gestion Durable des Ressources
Naturelles, Novembre 2003.
* 28 Coopération
germano-camerounaise, Document de stratégie pour la coopération
dans le pôle prioritaire d'intervention, Gestion Durable des Ressources
Naturelles, Novembre 2003.
* 29 Coopération
germano-camerounaise, Document de stratégie pour la coopération
dans le pôle prioritaire d'intervention, Gestion Durable des Ressources
Naturelles, Novembre 2003.
* 30 J.P Deslauriers,
Recherche qualitative.Guide pratique Montreal, McGraw-Hill, 1991.
* 31 ALBARELLO, L.,
Cité par TOENGAHO LOKUNDO, « Parti politiques et
décentralisation territoriale en République Démocratique
du Congo. Cas de la Région du Haut Zaïre après l'ajustement
politique de 1990 », Thèse de doctorat en science Politique
et Administratives, FSSAP, Université de Kisangani, Kisangani, 2003,
p. 30.
* 32 Reuchlin M., les
méthodes en psychologie, PUF, 10e édition 1995.
* 33 Ingrid Torres « Le marketing des services
d'information et de documentation : une étude documentaire »,
Documentaliste-Sciences de l'Information 6/2002 (Vol.
39), p. 290-297.
* 34 M. Grawitz ;
Lexique des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1996, p.211
* 35 Alazard et Separi,
Control de gestion, manuel et applications, Dunod, Paris, 2007.
* 36 WWF Network Standard
terminology, issued : April 2006
* 37 Note de service
N°0019/WWF/PERS/FY07/obn, Instruction comptable N°03 FY07.
* 38 MoU between WWF and
provincial delegate of MFW and consultant, financial management of
disposition fund transfers (amended), 07 Août 2006.
* 39 WWF Field Operations
Manual, op.cit P.4
* 40 WWF Field Operations
Manual, op.cit P.4
* 41 WWF Field Operations
Manual, op.cit P.4
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