IV.4. La complicité
des créanciers
Dès 1979, les principaux bailleurs de fonds du
régime, très li é au FMI, avaient connaissance des
pratiques frauduleuses et du risque qu'ils encouraient en continuant à
prêter au régime. La poursuite de leur politique de prêts
résulte donc de leurs intérêts bien compris, non de ceux
des congolais (ex zaïrois) (Damien Millet). Certains y ont même
trouvé un bénéfice personnel ou partisan, l'argent
prêté étant rapatrié directement sur les comptes
privés du clan Mobutu et de leurs amis, dans les banques
occidentales.
Selon jean ZIEGLER, le système des pots de vin dont a
bénéficié Mobutu nécessitait « une
ingénierie financière qu'aucun pays du sud et qu'aucun de leurs
gouvernements ne possèdent ». Il conclut que sans l'assistance
technique des puissances financières occidentales (les banques,
intermédiaires financières, etc.). Cela ne pouvait pas
fonctionner. La déclaration de MABI MULUMBA en avril 2004 est encore
plus claire à ce sujet : « on estime que 30% de la
dette de la RDC est entrée dans la corruption. Qui a
empoché du crédits »
IV.5. Trois logiques se
complètent
1) La restitution des richesses dérobées
Des richesses considérables, accumulés
illicitement par des gouvernements et des capitalistes locaux et internationaux
(les entreprises multinationales) ont été placées en
sécurité dans pays les plus industrialisés, avec la
complicité des institutions financières privées et la
complaisance des gouvernements du nord (les mouvements se poursuit
aujourd'hui). Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler du rapport de
l'Office des biens mal acquis dans lequel on a évalué par la
richesse de Mobutu à huit milliards de dollars US. Cet argent est
utilisé par les occidentaux jusqu'à ce jour, le rapport du panel
de l'ONU indiquant l'exploitation illicite des minerais par les nationaux en
complicité avec les étrangers, les rapports BAKANDEJA et
LUTUNDULA élaboré à l'Assemblée Nationale ont
touché même ceux qui sont jusqu'à ce jour aux affaires
politiques et précisément à la direction du pays.
Il convient de préciser que depuis l'éclatement
de la crise de la dette en 1982, les flux financiers se déplacent des
pays en développement vers les pays riches, à l'inverse de ce que
prétendent, avec insistance, les dirigeants des institutions
financières internationales. Pour effectuer une estimation des flux
réels , il faut prendre en compte le remboursement de la dette
extérieure , les sorties de capitaux réalisés par les
capitalistes des pays de la périphérie, le rapatriement des
bénéfices par les multi nationales ainsi que les transferts
invisibles (à travers les procédés de
« sur » ou » sous » facturation) ;
l'acquisition, par les capitalistes des pays les plus industrialisés ,
d'entreprise de la périphérie à des prix bradés
dans le cadre des privatisations ; l'achat à bas prix des biens
primaires ) , le pillage des ressources génériques. Les donateurs
ne sont pas ceux que l'on croit. Considéré comme
donateur » les pays de l'OCDE, membres du comité d'aide au
développement, et les institutions de Bretton Woods, relève de
l'abus de langage. Depuis 1982 écrit Eric TOUSSAINT(2002) ; les
populations des pays en développement ont envoyé vers les
créanciers du nord l'équivalent de plusieurs dizaines de plan
Marshall sur lequel, au passage ; les élites capitalistes locales
ont prélevé leur commission.
Toutes les raisons que nous venons d'évoquer prouvent
à suffisance que l'annulation pure et simple de la dette
extérieure de la RDC est une condition sine qua non pour
déboucher sur le développement du pays selon la nouvelle logique
que nous proposons dans les lignes suivantes.
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