Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : le cadre de l'étude
Le cadre de notre est le domaine de la micro finance. Au
Sénégal, trois institutions occupent une place
prépondérante : le crédit Mutuel du
Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la
Production (ACEP) et l'union des mutuelles du partenariat pour la mobilisation
de l'épargne et du crédit au Sénégal (UM-PAMECAS).
En 2002 elles comptent 64% de la clientèle, collectent 75% des
dépôts et autant de prêts. Par ailleurs la BCEAO signale
dans ses documents deux institutions en particulier : Femme
Développement Entreprise en Afrique (FDEA) et l'union des mutuelles
d'épargne et de crédit du département de Sédhiou
(UMEC SEDHIOU). Selon la banque centrale, elle occupe une place significative,
avec des crédits d'un montant de 2,2 milliards F CFA.
Dans ce pays particulièrement dynamique, la donne a
changé depuis 1997. Les deux premières IMF (le CMS et l'ACEP)
octroyaient 75% des crédits et collectaient 70% de l'épargne du
secteur. Le CMS était premier en termes d'épargne tandis que
l'ACEP occupe la première place en matière de crédit avec
34% des encours de crédit contre 12% pour le CMS. En 1999, l'UM-PAMECAS
a nettement renforcé sa position (augmentation du sociétariat de
207% ; contre 44% pour le CMS et 37% pour l'ACEP).
Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS)
Deux temps forts apparaissent dans l'histoire de CMS. Le
premier temps fort de est la constitution de la toute petite caisse CMS jadis
CPEC, créée en 1988 à Thiaré dans le bassin
arachidier et qui est devenue aujourd'hui, malgré l'usure du temps, une
caisse moderne tout en restant ancrée aux problématiques du monde
rural, notamment le financement de la campagne agricole ; les chaines de
valeurs. Le CMS est resté très fidèle au secteur agricole
dans le monde rural où son réseau est présent à
plus de 51%. Le deuxième temps fort est la
« sénégalisation »en 2004, le CMS est
allé à la conquête du marché, au niveau de local et
national, en élargissant l l'accès à des services
financiers de qualité, partout au Sénégal et ce,
grâce) l'expertise nationale exclusivement. Cet effort fut fort
appréciable dans un contexte pu la bancarisation et la modernisation des
moyens de paiement dans l'espace UEMOA est une préoccupation des
autorités compétentes. La bancarisation passe par l'ouverture de
compte dans les banques ou au niveau des SDF telle que menée
récemment par la BCEAO. A titre d'illustration, le CMS enregistre dans
ses livres plus de 500 000 sociétaires actifs ayant des comptes
épargne et de crédit.
Premier réseau mutualiste de par les parts de
marché, le sociétariat, les immobilisations, les encours
d'épargne et de crédit, le groupe Crédit Mutuel du
Sénégal (CMS) est aujourd'hui ce qu'on peut bien appeler une
success-story dans le secteur de la micro finance au Sénégal
voire même en Afrique de l'ouest. Le rapport sur la situation globale du
secteur de la micro finance publié en juin 2010 par la direction de la
micro finance révèle que le CMS occupe des parts de marché
de plus en plus importants avec 55% des actifs du secteur, 37% des
sociétaires, 65% des dépôts. Ces chiffres témoignent
de la CMS dans le secteur de la micro finance.
Aujourd'hui, le CMS a développé son
réseau au niveau de toutes les régions du Sénégal
avec plus 180 points de services. Avec la certification ISO 9001 version 2008
attestant de la qualité des prestations. L'objectif du groupe est de
fédérer les forces de ses membres. La Banque des Institutions
Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO - SA) contribue à son autonomie
financière. De même Technologies Mutuelles du
Sénégal (TMS - SA) en tant que sociétaire
d'ingénierie informatique, travaille à renforcer l'autonomie
technique en mutualisant. Aussi, il faut signaler qu'partir de 2004, avec la
fin de l'assistance technique française, le CSM est parvenu à
améliorer sa rentabilité ; condition sine qua non pour
viabiliser l'instrument et le pérenniser.
Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production
(ACEP)
L'alliance de crédit et d'épargne pour la
production (ACEP) est un volet d'un ex projet de l'USAID qui a
démarré ses activités en 1986 dans le bassin arachidier au
centre ouest du Sénégal. Le projet avait pour objectif d'appuyer
les ONG et les entrepreneurs des régions de Kaolack et Fatick. En 1989,
le bailleur de fonds avait commis un expert évaluateur dont le rapport
faisait ressortir une gestion désastreuse du projet.
Il s'en ai suivi sa réorientation avec un amendement
qui indiquait sans équivoque qu'il y aura in fine « une
institution financière privée, rentable, ayant son siège
à Dakar pour continuer les activités de crédit à
la petite entreprise après la date d'achèvement fixée au
31 décembre 1993. C'est ainsi à partir de 1994, un directeur
sénégalais a été nommé avec comme
d »fi majeur la pérennisation de l'institution et une
extension de ses activités sur tout le territoire national. La
réussite du modèle ACEP a incité les partenaires au
développement à financer une duplication au Cameroun, à
Madagascar et bientôt au Niger et au Burkina Faso. L'ACEP a acquis une
grande expertise dans le financement des TPE et des PME (35 000)
auxquelles elle offre des produits de prêts adaptés à de
meilleurs délais.
En 2010 l'ACEP offre une solidité financière
présente une bonne solidité financière avec un taux de
capitalisation atteignant 70%. Ce qui fait d'elle le SDF le plus
capitalisé de la zone UEMOA. Cette forte capitalisation résulte
de d'un cumul des résultats bénéficiaires depuis 20 ans.
Le levier financier est de 1sur 7 d'où une marge pour financer la
croissance. En 2010, l'ACEP a implanté 10 nouvelles caisses rurales qui
totalisent près de 5000 activités productives pour un
portefeuille de plus d'un milliard FCFA. Les caisses rurales
représentent 77% de notre réseau. Les femmes, quant à
elles, font 51% des emprunteurs actifs.
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