Procédure d'octroi de crédit et gestion du risque dans la micro finance : cas de la gestion du risque de crédit de PAMECAS (Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal).( Télécharger le fichier original )par Abdoulaye SANOGO Institut supérieur de management de Dakar ( Sénégal) - Master 2 en banque 2011 |
INTRODUCTIONLa mise en oeuvre des politiques de stabilisation suivies, des plans d'ajustement structurel au Sénégal, a certes entrainé des performances économiques mais n'a pas contribué, de façon conséquente, à l'amélioration des conditions de vie des populations en général et celle des pauvres en particulier, ni à la réduction de la pauvreté. La micro-finance fait référence à l'offre de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert. Une institution de micro-finance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services. Par ailleurs, les clients des institutions de micro-finance ont besoin des services financiers pour, entre autre, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des activités économiques. Cependant, au-delà de leur fonction d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de micro-finance jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers notamment les modalités suivantes : groupes de solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi, participation à la gestion. La Micro finance désigne l'activité de collecte d'épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains. La micro-finance est aussi définie comme un outil de lutte contre l'exclusion, la pauvreté et les inégalités. Elle devient un phénomène de plus en plus important, aussi bien dans les pays du sud que les pays du nord1(*). A l'école d'Affaires Internationales et publiques, Université de Columbia, Lauren Kesner a défini la finance comme étant la science de la gestion et de la création de patrimoine et suggère que si les pauvres peuvent gérer et accroître leur patrimoine, ils ont besoin de services financiers leur permettant de le faire, en déclarant : " La micro-finance est " micro " uniquement parce que le patrimoine de ceux qui vivent dans la pauvreté est " micro ". C'est un système qui permet d'offrir de services financiers à des individus ou des groupes d'individus pauvres, qui n'ont pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leur micro-entreprise. Si la micro-finance consiste à offrir des services financiers aux populations pauvres et très pauvres, composées notamment des petits travailleurs indépendants ou organisés en groupements, elle s'est développée en tant qu'approche de développement économique qui s'intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu. Les services financiers comprennent généralement le microcrédit et l'épargne. Certaines Institutions de micro-finance (institution de micro-finance) ou Structure de financement décentralisé (SFD) proposent également des services d'assurance et de paiement. Par le vocable « Institutions de Micro-finance » (IMF) ou « Structure de financement décentralisé » (SFD) on désigne une multitude d'institutions composées de coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), de crédit solidaire (inspiré du modèle Grameen Bank du Bangladesh), de caisses villageoises et des banques communautaires etc. Les SFD sont plus ou moins implantées en milieu rural et interviennent à des degrés divers en agriculture. Elles se caractérisent par leur proximité par rapport à leur clientèle et par la flexibilité de leurs procédures d'octroi et de recouvrement qui sont peu contraignantes pour les populations pauvres. Au-delà de leur fonction d'intermédiaire financier, un grand nombre d' institutions de micro-finance ou SFD jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers le groupement de personnes, le renforcement de la confiance en soi, la formation dans le domaine financier et la gestion des compétences au sein d'un groupe. Ainsi, la micro-finance se définit souvent par les deux fonctions d'intermédiation sociale et financière. Loin d'être une simple affaire de banquier, la micro-finance est un outil du développement. La gestion des risques est un aspect très important de la gestion d'une institution de micro-finance. Il est absolument indispensable pour une structure de micro-finance de connaître ses faiblesses et les risques qu'elles engendrent afin de pouvoir développer des systèmes de gestion dans le but d'être pérenne. En effet c'est le processus par lequel les risques sont évalués en utilisant une approche systématique qui identifie et organise par priorité les risques, et qui ensuite met en place les stratégies pour atténuer les risques. Cette approche comprend à la fois la prévention des problèmes potentiels et la détection au plus tôt des problèmes actuels. C'est un processus itératif qui demande la participation du personnel à tous les niveaux de l'organisation. La gestion des risques est une prise de risques calculés. Elle réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de perte. Elle consiste ainsi à mettre en place des systèmes de prévention des problèmes potentiels, de détection et de correction des problèmes subis. Dans cette optique, l'institution de micro-finance va devoir évaluer sa vulnérabilité liée à certains types de risques, élaborer des systèmes de contrôle ainsi que des techniques d'atténuation des risques et des stratégies de gestion de ces risques. La gestion des risques comprend trois étapes que sont : - identification des faiblesses, des limites et des menaces actuelles et potentielles - conception et mise en oeuvre des systèmes de contrôle (garantie, caution etc.) - suivi de l'efficacité des systèmes de contrôle (tableaux de bord des indicateurs et ratios). Le travail prendra en compte deux aspects très importants à savoir la procédure d'octroi du crédit et la gestion des risques dans la micro finance. Tout ceci en prenant le cas du Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal (PAMECAS) qui est une institution de micro-finance crée en 1995. C'est dans ce cadre, que ce travail de recherche s'articulera autour de trois parties subdivisées chacune en chapitre : · La première partie pose les bases théoriques de cette recherche. Elle s'attèle d'abord à la construction de l'objet de recherche ainsi qu'à la spécification de la problématique et pour finir exposer la méthodologie du travail. · La deuxième partie est axée sur la présentation de PAMECAS et du contexte général de fonctionnement de la micro finance au Sénégal. · Enfin, la troisième partie est consacrée à la présentation des résultats. * 1 Justine BERTHEAU Compte-rendu de la conférence - débat du 7 octobre 2004 à L'ENA : « Espoirs et limites de la micro-finance en Afrique » |
|