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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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III- CLARIFICATIONS CONCEPTUELLES

Comme tout travail de recherche, le présent mémoire comporte un ensemble de concepts et notions qui méritent d'être clarifiés pour s'assurer que leur emploi ne laisse aucune ambiguïté ni ne prête à aucune équivoque. Ainsi en est-il des concepts et notions ci-après :

1. La place :

Il est communément admis que lorsque la notion « place » est évoquée, celle-ci renvoie respectivement au lieu, à l'espace ou à l'endroit où se trouve une chose ou une personne. Mais elle peut aussi renvoyer au rang, c'est-à-dire, à la situation qu'une personne occupe dans un ordre hiérarchisé. Cependant, le dictionnaire Larousse 2008, dans son édition imprimée en avril 2009, en page 320, permet d'élargir l'appréhension de cette expression. L'une de ses définitions renvoie, en effet, à la charge ou à la fonction occupée par une personne, y compris dans un ordre hiérarchisé.

Il convient de combiner ces deux dimensions de la notion « place » pour aboutir à une circonscription précise du champ de cette étude. En cette occurrence, la place à déterminer, dans le champ du présent objet d'étude, c'est non seulement le rang qu'est censée occuper l'Afrique centrale dans l'ordre hiérarchique établi par le Protocole relatif à la création du CPS, mais c'est aussi, du moins en filigrane, le rôle qu'elle est appelée à jouer dans ce mécanisme continental de maintien de la paix.

En définitive, la place de l'Afrique centrale n'est, en fait, que celle du Mécanisme régional visé par le Protocole du CPS comme étant relié à l'APSA. Or, ce Mécanisme, pour l'Afrique centrale, c'est celui de la CEEAC, en l'occurrence, le COPAX.

2. La paix :

Comme bien d'autres, cette notion est consistante de par sa polysémie. Il suffit pour le noter de s'en tenir à l'éclectique définition que lui accorde le jury du prix Nobel de la paix. Ainsi, lorsqu'il le décerne tantôt à Albert Schweitzer ; à Wangari Maathai pour son action contre la désertification en Afrique ; à Muhammad Yunus qui lutte contre la pauvreté en accordant des microcrédits ; à Nelson Mandela ou à Kofi Annan19(*), entre autres, ce n'est pas pour récompenser une action identique en faveur de la paix. Ce jury considère alternativement la paix comme un état inhérent à l'absence de guerre ou consécutif à un conflit armé et, comme un état de quiétude tant intellectuelle, morale, physique, qu'économique, sans être exhaustif.

Cela dit, dans le contexte précis de ce mémoire, il convient de retenir de la paix l'acception qui fait référence à la fin de la guerre, voire à la fin de la menace de rupture de la paix, à l'instar du concept de « paix et sécurité internationales » articulé par la CNU dès les paragraphes 1 et 6 de son préambule20(*). Ce choix n'est pas sans intérêt, d'autant plus que, s'il est avéré que la paix intéresse aussi bien les situations internes aux Etats, (les crises du pouvoir et des contre-pouvoirs21(*), les questions relevant de la paix morale ou de la contestation armée du pouvoir légal) qui demeurent dans le champ de compétence de leur souveraineté propre, la paix qui est visée par la CNU c'est en réalité celle qui se mesure à l'échelle transnationale22(*). Ce qui justifie l'emploi irrémédiablement concomitant et cumulatif, jamais alternatif, des quatre expressions paix et sécurité internationales par la CNU, permettant de poser définitivement la conviction que la paix visée par la CNU, et les instances qui en reçoivent le mandat, est celle qui concerne un espace que l'on conviendrait d'appeler «un espace transnational''. D'où l'article 2 paragraphe 7, les articles 33, 39 de la CNU23(*), entre autres.

Ce choix est aussi justifié par l'idée que c'est précisément cette paix là qui a du sens pour les relations internationales. Tout au moins pour leur histoire, car c'est probablement parce qu'elle constitue l'une des aspirations légitimes de tous les peuples que sa quête est à l'origine de l'Etat souverain, tel qu'il se trouve fondé par les traités de paix dits de Westphalie24(*). D'ailleurs, lorsqu'un doctrinaire comme Philippe Moreau Defarges25(*) ou Narcisse Mouelle Kombi suggère et établit la guerre comme le ferment de la naissance de la société interétatique, il ne nie pas pour autant ce rôle à la paix, car quêter la fin de la guerre et octroyer aux Etats le droit d'assurer pleinement leur souveraineté, c'est mettre en place les jalons de la paix.

* 19 Respectivement, Albert SCHWEITZER en 1952, Nelson MANDELA en 1993, Kofi ANNAN et ONU en 2001, Wangari MAATHAI en 2004, Muhammad YUNUS en 2006.

* 20 « Résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre (...) et (...) à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales », in Charte des Nations Unies, publiée par le Département de l'information des Nations Unies, réimpression 08-53901, Novembre 2008, p 3.

* 21 Marcelin NGUELE ABADA, « les contre-pouvoirs : instruments de paix en Afrique. Réflexion sur l'exemple du Cameroun », in De la paix en Afrique au XXIe siècle, Presses de l'UCAC, Yaoundé, 2007, pp. 195-215, op cit, p. 3.

* 22 A cet égard, Yves PETIT indique que « (...) la Charte [des NU] a prévu qu'il [le Conseil de Sécurité des NU] est responsable en matière de paix internationale. Il n'a pas pour mission le maintien de la paix à l'intérieur des Etats (...) ». In Droit International du Maintien de la Paix, LGDJ, Paris, 2000, p. 14.

* 23 « Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte (...) », Charte des Nations Unies, publiée par le Département de l'information des Nations Unies, réimpression 08-53901, Novembre 2008.

* 24 Signés le 24 octobre 1648 dans les villes de Münster et Osnabrück pour marquer la fin de la guerre qui a embrasé l'Europe depuis 1618.

* 25 «... la construction de l'Etat souverain (...) est concomitante à la formation et au développement, principalement par la guerre, d'une société interétatique », Philippe Moreau DEFARGES, Droits d'ingérence, Presses de la Fondation Nationale des Sciences politiques, Paris, 2006, p 106.

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