La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)( Télécharger le fichier original )par Rahim Jhan NGUIMBI Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012 |
Section ii : L'effectivite au niveau des actions entreprisesL'hommage qui doit être rendu par l'APSA et l'Afrique centrale aux principes de subsidiarité fonctionnelle, d'avantages comparatifs et de complémentarité interinstitutionnelle est censé donner lieu à un ensemble d'actions concertées, conjointement menées ou soutenues, voire autorisées par le premier au deuxième, comme illustré en page 6 de la Feuille de route I de la FAA. Ce sont donc les actions conduites dans le cadre du mécanisme juridique, institutionnel et opérationnel de l'APSA qui présentent un intérêt pour la présente démonstration de la place de l'Afrique centrale dans l'APSA. Dans cette optique, les actions politiques et stratégiques (paragraphe 1) vont précéder celles qui ont été menées dans le cadre du déploiement des moyens opérationnels (paragraphe 2).Paragraphe 1: Les actions politiques et stratégiquesLes actions politiques ne doivent pas être limitativement perçues comme celles entreprises ou réalisées par les acteurs politiques. Nous avons choisi d'isoler les actions qui relèvent de la stratégie, décidée et mise en oeuvre y compris dans les cadres opérationnels, et de les associer à celles qui sont exécutées par les acteurs politiques ou les organes respectifs de l'APSA et du COPAX. Ces actions sont ici présentées dans le cadre de la formation et de l'élaboration des stratégies (A) et dans celui de la coopération (B). A. Dans le cadre de la formation et de l'affermissement des stratégiesIl nous semble convenable, pour conforter la place de l'Afrique centrale dans l'APSA, de nous aider des actions relevant de la politique de formation et de celles liées à la politique d'affermissement des stratégies adoptées. Ces actions concourent à étayer sous un angle pratique, cette vérité théorique. Sur le premier aspect, il revient de noter que les principales activités de formation visant à rendre opérationnels la FAA en général et les mécanismes régionaux, en particulier, dont la FOMAC, s'appuyant sur la Feuille de route I, sont : D'abord, l'exercice multinational, BARH-EL GAZEL, organisé au Tchad en novembre 2005. Puis, SAWA 2006, organisé à Douala au Cameroun, en manoeuvre multinationale régionale. S'en est suivi, le dernier BARH-EL-GAZEL du 10 au 17 novembre 2007 à MOUSSORO au Tchad. Cet exercice multinational interarmées de maintien de la paix a vu la participation des forces armées des pays de la CEEAC et du Togo. Il visait à identifier les capacités opérationnelles de la CEEAC et à évaluer la capacité de maintien de la paix et d'assistance humanitaire des commandements nationaux dans le cadre de la brigade régionale en attente. A leur suite, la dernière étape d'évaluation et d'opérationnalisation de la FOMAC a été ponctuée par l'exercice KWANZA 2010, qui visait sa certification en vue de sa participation aux missions de paix de la CEEAC ou de l'Union africaine, voire des Nations Unies. Il s'est tenu en Angola, du 22 mai au 10 juin 2010. Cet exercice était mené sous la forme de manoeuvres militaires conjointes et rassemblait près de 4 000 hommes issus des trois unités (terre, marine, air) et des policiers des pays de la CEEAC. Les exercices précédents, qui visaient en principe les troupes d'Afrique centrale, s'inscrivaient en droite ligne du programme global initié par la Feuille de route I de 2005. Ce programme devait aboutir (aux termes de la Feuille de route II), à l'issue des exercices AMANI AFRICA, à la validation ou la certification123(*) de la FAA. Ils ne préjudiciaient donc en rien les exercices interrégionaux ou continentaux, AMANI AFRICA, cordonnés par l'UA et ses partenaires, l'Union européenne et l'ONU. Au cours de ces derniers, les CER/MR ont suivi un programme de formation, sous la forme d'exercice sur carte d'abord (MAPEX), puis, sous la forme d'exercices sur le terrain (les FTX, comme les documents desdits exercices les abrègent). Les premiers exercices AMANI AFRICA ont été organisés en mars et juin 2008, au bénéfice de l'encadrement des états-majors régionaux (PLANELM), dont celui de la FOMAC. Ils l'ont été, certes, en partenariat avec la coopération française, mais surtout à l'aide de la facilité de paix UE/UA et l'école d'état-major du Cameroun. En outre, les commandants des unités des brigades régionales en attente ont pris part, en octobre 2008, à un cycle de formation de l'école de maintien de la paix de Bamako (Mali), puis, à un programme d'entraînement des unités, en Angola, en RDC et au Tchad. Sur le deuxième aspect, celui concernant la politique d'affermissement des stratégies adoptées124(*), BARH-EL-GAZEL 2007 devait permettre d'évaluer les procédures opérationnelles permettant de valider l'opérabilité de la brigade régionale en attente. Cet exercice a permis d'apprécier la capacité de mobilisation et de projection des forces, dans une brève échéance et dans un cadre conjoint, interrégional et interafricain. Une brigade légère de 1600 hommes, placés sous le commandement d'un Etat-major intégré des Etats participants, a donné l'occasion à la brigade de la CEEAC de se mettre en phase avec les autres brigades régionales constituant la Force africaine en attente. Les exercices AMANI AFRICA y ont également contribué. A leur actif, le rapport du MAPEX produit par la CEEAC, note (en page 4) que le MAPEX avait pour but d'entraîner les membres de la Commission de l'UA et les Etats-majors Régionaux (EM/R) à l'assimilation du processus décisionnel retenu par le CPS lors du séminaire stratégique des décideurs en avril 2009 (à Yaoundé) et, in fine, à la mise en oeuvre de la doctrine et des procédures régissant la FAA. Outre la formation et l'affermissement des stratégies, la coopération a permis de déployer des actions politiques, baromètres supplémentaires de l'effectivité de la place de l'Afrique centrale dans l'APSA. * 123 En raison de diverses contingences, la dernière Feuille de route (2011-2015) prévoit la certification de la FAA pour 2015, avec un dernier exercice AMANI AFRICA. * 124 Cet aspect de l'élaboration des stratégies a été conceptualisée par la Feuille de route I, en terme de « documents conceptuels de base de la FAA : [comprenant outre] la doctrine, les procédures opérationnelles permanentes, [notamment] le «C3IS« ou le système de commandement, de communication, de contrôle et d'information ». |
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