Première partie :
CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La problématique est l'ensemble des
problèmes que pose un sujet de recherche. Elle est structurée
autour des questions fondamentales qu'évoque le thème
d'étude. C'est à travers elle qu'on peut véritablement
savoir ce qui préoccupe le chercheur. Il s'agit pour nous ici de
présenter et d'expliquer notre problème de base, de
présenter les objectifs, les intérêts et les
délimitations de notre travail.
I-1. Formulation et position du problème
Il nous a été donné de constater que
dans les écoles de formation, beaucoup de femmes sont mariées.
Elles mènent une vie académique difficile parce qu'elles semblent
ne pas concilier les activités académiques avec celles relatives
à leur vie conjugale.
En effet, ces femmes partagent leur quotidien entre
leur vie conjugale et leur vie académique. Leur vie se joue entre deux
mondes qui renvoient par ailleurs à deux cadres de socialisation que
sont l'école et leur famille qui sont des structures plus ou moins
contraignantes pour elles.
Il arrive à ces femmes d'être absentes,
d'arriver en retard à l'école, de rater les contrôles
continus et les examens qui sont pourtant indispensables à
l'évaluation de leurs connaissances. Certaines d'entre elles baillent et
somnolent pendant les cours. Une étude menée aux États
unis par Dahi Lewin en 2002 démontre qu'en dehors des bâillements
et des somnolences, d'autres signes peuvent également indiquer qu'une
personne ne dort pas suffisamment. Il met ainsi en relief d'autres
symptômes que nous avons constatés à l'Ecole Normale
Supérieure de Yaoundé telles que l'hyperactivité, la
mauvaise humeur, l'impulsivité et une capacité limitée de
concentration qui sont tous perceptibles chez ces femmes mariées. Cette
réduction du temps de sommeil aurait des effets moins évidents
sur leurs émotions et leur réussite académique. La
réduction du temps de sommeil pourrait perturber leur capacité
à se concentrer longtemps et à retenir ce qu'elles apprennent en
classe.
De même, beaucoup de ces femmes tombent enceinte
pendant leur formation, ce qui pourrait entrainer la baisse de leurs
performances académique qui peut cependant varier d'une femme à
une autre. Ainsi certaines peuvent ne pas avoir de problème de
santé et suivre leurs cours sans trop de peine. Par contre celles dont
la santé est fragile peuvent constamment avoir des malaises qui
justifient leurs multiples absences aux cours. Dans tous les cas, toute femme
enceinte étant astreinte aux visites médicales, ces
étudiantes mariées doivent donc s'absenter
régulièrement pour se rendre à l'hôpital. La
situation est aggravée lorsqu'elles accouchent par césarienne car
celle-ci pourrait entrainer une hospitalisation plus ou moins longue et une
absence prolongée dans les salles de cours et comme l'a exprimé
Nkeumaleu (1999, p.8) :
« Les maternités entrainent un abandon
temporaire de la scolarité par les congés de
maternité »
Ces abandons temporaires entrainent un retard dans le suivi
des programmes. Il leur arrive parfois de se présenter à
l'école le lendemain de l'accouchement lorsqu'il survient la veille de
l'examen, ce qui ne leur est pas du tout facile.
Certaines de ces femmes grignotent pendant les cours
parce qu'elles n'auraient pas eu le temps de prendre leur petit
déjeuner chez elles et ce phénomène est récurrent
pendant les premiers cours de la matinée où beaucoup d'entre
elles prennent leurs sandwichs sous les tables, même si ce
phénomène n'est pas leur apanage à elles seules. De
même beaucoup d'entre elles ont tendance à fuir les exposés
et leur contribution aux travaux en groupe consiste à financer les
saisies et les tirages. Elles avancent comme arguments des
préoccupations d'ordre familial telles que l'assistance ou le suivi
d'un enfant malade, la convocation dans les écoles ou fréquentent
leurs enfants.
Comme nous le constatons, ces femmes mènent
une vie académique difficile. La vie conjugale présente ainsi une
série d'obstacles à la réussite de la vie
académique.
Selon la conception africaine l'homme et la femme
se marient pour fonder une famille, faisant ainsi de la procréation la
principale charge conjugale de la femme qui doit en plus de cela prendre soin
des enfants et de son mari, faire le ménage, et la liste n'est pas
exhaustive.
Il nous semble donc qu'à l'issue de ce
problème d'adaptation des femmes mariées dans les écoles
de formation, la vie conjugale semble jouer un rôle
déterminant.
En effet dans sa sphère privée la
femme mariée pourrait être amenée à exercer
plusieurs activités dans un climat plus ou moins favorable à son
épanouissement.
Elles pourraient exercer des travaux domestiques et
l'on sait que leur contribution dans ce domaine dépasse nettement celle
des hommes. Ces activités domestiques auraient comme conséquence
l'épuisement de la femme qui ne pourrait plus réviser ses
leçons avant de dormir et aura tendance à somnoler pendant les
cours.
Ces femmes mariées pourraient
également être amenées à encadrer leurs enfants qui
sont en bas âge car elles doivent nourrir ces derniers, leur faire
réviser leurs leçons, les apprêter le matin et parfois
même les accompagner à l'école. Lorsque ces enfants ont des
problèmes d'ordre sanitaire ou scolaire, les femmes sont les
premières personnes à être contactées, d'ou les
multiples coups de fils qu'elles reçoivent pendant les cours, sans
oublier les soins qu'elles doivent apporter régulièrement
à leur mari.
Ces responsabilités familiales étant
parfois très absorbantes et compte tenu des exigences du milieu
académique, l'on se pose la question de savoir s'il existe un lien
significatif entre la vie conjugale et l'adaptation des femmes mariées
à la vie académique ?
Ce questionnement nous amène à
formuler la question de recherche suivante :
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