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La vie académique des femmes mariées inscrites dans les écoles de formation: cas des étudiantes du département des sciences de l'éducation de l'école normale supérieure de Yaoundé ( Cameroun)

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par Rodrigue TCHIMTCHOUA
Université de Yaoundé 1 - Diplôme de conseiller d'orientation scolaire universitaire et professionnelle 2010
  

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Première partie :

CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

La problématique est l'ensemble des problèmes que pose un sujet de recherche. Elle est structurée autour des questions fondamentales qu'évoque le thème d'étude. C'est à travers elle qu'on peut véritablement savoir ce qui préoccupe le chercheur. Il s'agit pour nous ici de présenter et d'expliquer notre problème de base, de présenter les objectifs, les intérêts et les délimitations de notre travail.

I-1. Formulation et position du problème

Il nous a été donné de constater que dans les écoles de formation, beaucoup de femmes sont mariées. Elles mènent une vie académique difficile parce qu'elles semblent ne pas concilier les activités académiques avec celles relatives à leur vie conjugale.

En effet, ces femmes partagent leur quotidien entre leur vie conjugale et leur vie académique. Leur vie se joue entre deux mondes qui renvoient par ailleurs à deux cadres de socialisation que sont l'école et leur famille qui sont des structures plus ou moins contraignantes pour elles.

Il arrive à ces femmes d'être absentes, d'arriver en retard à l'école, de rater les contrôles continus et les examens qui sont pourtant indispensables à l'évaluation de leurs connaissances. Certaines d'entre elles baillent et somnolent pendant les cours. Une étude menée aux États unis par Dahi Lewin en 2002 démontre qu'en dehors des bâillements et des somnolences, d'autres signes peuvent également indiquer qu'une personne ne dort pas suffisamment. Il met ainsi en relief d'autres symptômes que nous avons constatés à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé telles que l'hyperactivité, la mauvaise humeur, l'impulsivité et une capacité limitée de concentration qui sont tous perceptibles chez ces femmes mariées. Cette réduction du temps de sommeil aurait des effets moins évidents sur leurs émotions et leur réussite académique. La réduction du temps de sommeil pourrait perturber leur capacité à se concentrer longtemps et à retenir ce qu'elles apprennent en classe.

De même, beaucoup de ces femmes tombent enceinte pendant leur formation, ce qui pourrait entrainer la baisse de leurs performances académique qui peut cependant varier d'une femme à une autre. Ainsi certaines peuvent ne pas avoir de problème de santé et suivre leurs cours sans trop de peine. Par contre celles dont la santé est fragile peuvent constamment avoir des malaises qui justifient leurs multiples absences aux cours. Dans tous les cas, toute femme enceinte étant astreinte aux visites médicales, ces étudiantes mariées doivent donc s'absenter régulièrement pour se rendre à l'hôpital. La situation est aggravée lorsqu'elles accouchent par césarienne car celle-ci pourrait entrainer une hospitalisation plus ou moins longue et une absence prolongée dans les salles de cours et comme l'a exprimé Nkeumaleu (1999, p.8) :

« Les maternités entrainent un abandon temporaire de la scolarité par les congés de maternité »

Ces abandons temporaires entrainent un retard dans le suivi des programmes. Il leur arrive parfois de se présenter à l'école le lendemain de l'accouchement lorsqu'il survient la veille de l'examen, ce qui ne leur est pas du tout facile.

Certaines de ces femmes grignotent pendant les cours parce qu'elles n'auraient pas eu le temps de prendre leur petit déjeuner chez elles et ce phénomène est récurrent pendant les premiers cours de la matinée où beaucoup d'entre elles prennent leurs sandwichs sous les tables, même si ce phénomène n'est pas leur apanage à elles seules. De même beaucoup d'entre elles ont tendance à fuir les exposés et leur contribution aux travaux en groupe consiste à financer les saisies et les tirages. Elles avancent comme arguments des préoccupations d'ordre familial telles que l'assistance ou le suivi d'un enfant malade, la convocation dans les écoles ou fréquentent leurs enfants.

Comme nous le constatons, ces femmes mènent une vie académique difficile. La vie conjugale présente ainsi une série d'obstacles à la réussite de la vie académique.

Selon la conception africaine l'homme et la femme se marient pour fonder une famille, faisant ainsi de la procréation la principale charge conjugale de la femme qui doit en plus de cela prendre soin des enfants et de son mari, faire le ménage, et la liste n'est pas exhaustive.

Il nous semble donc qu'à l'issue de ce problème d'adaptation des femmes mariées dans les écoles de formation, la vie conjugale semble jouer un rôle déterminant.

En effet dans sa sphère privée la femme mariée pourrait être amenée à exercer plusieurs activités dans un climat plus ou moins favorable à son épanouissement.

Elles pourraient exercer des travaux domestiques et l'on sait que leur contribution dans ce domaine dépasse nettement celle des hommes. Ces activités domestiques auraient comme conséquence l'épuisement de la femme qui ne pourrait plus réviser ses leçons avant de dormir et aura tendance à somnoler pendant les cours.

Ces femmes mariées pourraient également être amenées à encadrer leurs enfants qui sont en bas âge car elles doivent nourrir ces derniers, leur faire réviser leurs leçons, les apprêter le matin et parfois même les accompagner à l'école. Lorsque ces enfants ont des problèmes d'ordre sanitaire ou scolaire, les femmes sont les premières personnes à être contactées, d'ou les multiples coups de fils qu'elles reçoivent pendant les cours, sans oublier les soins qu'elles doivent apporter régulièrement à leur mari.

Ces responsabilités familiales étant parfois très absorbantes et compte tenu des exigences du milieu académique, l'on se pose la question de savoir s'il existe un lien significatif entre la vie conjugale et l'adaptation des femmes mariées à la vie académique ?

Ce questionnement nous amène à formuler la question de recherche suivante :

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams