1.3.4.3. La part marginale de la méningite dans
les programmes de santé
De la période coloniale marquée par la
médecine moderne par le docteur Jamot, le Cameroun après
l'indépendance a connu une phase d'expérimentation d'idées
novatrices qui ont abouti à la création des zones de
démonstration des actions de santé publique (DASP) dans
lesquelles devaient s'appliquer les politiques de santé
élaborées par le Ministère. Il y avait ainsi 4 zones en
fonction des principales régions écologiques et de la
diversité géographique du pays. Parmi celles-ci figure la
région de savane pure au climat sec.
L'évaluation des DASP en 1975, a dévoilé
plus de points négatifs que positifs. C'est pourquoi en 1982, sous
l'impulsion des résolutions de Alma Ata en Russie, le Cameroun s'est
fixé comme nouvel objectif général d'amener d'ici à
l'an 2000, toutes les populations à un niveau de santé leur
permettant de mener une vie socialement et économiquement productive,
c'est-à-dire limiter ou réduire l'indisponibilité des
personnes en âge de travailler. La stratégie adoptée ici se
résume à la création des villages de santé.
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Les activités des villages de santé ont
présenté par la suite, de nombreuses insuffisances liées
à la qualité de soin, aux problèmes internes des
communautés, à l'interface communauté / service de
santé et aux problèmes inhérents aux prestataires. Il
fallait donc réorienter les soins de santé primaires, d'où
une implication plus prononcée de l'État, conforme aux nouvelles
résolutions de l'OMS (Août 1987). C'est ainsi que des reformes
sont élaborés en rendu publique en 1989, mais officiellement
adopté en 1992 à travers la déclaration de politique
sectoriel de santé et la déclaration de mise en oeuvre de la
réorientation de soin de santé primaire en 1993.
Toutes ces démarches ont abouti à l'organisation
actuelle du secteur de santé au Cameroun, qui se structure en 3 sous
secteurs : le sous secteur public, le sous secteur privé et le sous
secteur traditionnel. C'est au niveau central que sont élaborés
les programmes et les projets spécialisés. Pour l'heure, on en
dénombre 9. Cependant, on remarque après examen des objectifs de
ceux-ci que la lutte contre la méningite cérébro-spinale
ne bénéficie pas d'un programme spécifique, mais est
diluée dans le programme élargi de vaccination et le programme de
lutte intégré conte la maladie de l'enfant. C'est dire à
priori la difficulté qui est celle de venir à bout de cette
maladie, car les attaques de méningite sont le plus souvent
inopinées et régulières, et obligent les populations tout
comme le personnel médical, à réagir tant bien que mal.
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