DEUXIEME PARTIE :
Cette deuxième partie est constituée de 2
chapitres bâtis sur le modèle des comptes rendus d'étude
scientifique. Conformément aux objectifs poursuivis, il y est question
de présenter le contexte physique et humain de l'étude (chapitre
1) et de dresser l'état de lieux de l'incidence et du rythme
d'occurrence de la méningite cérébro-spinale dans
l'Extrême-Nord (chapitre 2).
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CHAPITRE 1 : CONTEXTE PHYSIQUE ET
HUMAIN DU SITE D'ETUDE
1.1. INTRODUCTION
Située entre les 10° et 13° de latitude nord
et les 14° et 16° de longitude est, la Région de
l'Extrême-Nord du Cameroun est occupée par une grande plaine qui
s'étend des pieds des Monts Mandara au sud-ouest jusqu'au lac Tchad dans
le nord, les bourrelets de berge du fleuve Logone en formant la limite est.
Elle fait partie d'une vaste unité géomorphologique et
bioclimatique que l'on retrouve également au Nigeria, au Niger et au
Tchad. Les Monts Mandara à l'ouest, la plaine d'inondation du Logone et
sa zone d'impact sont depuis des siècles habitées par une
multitude de communautés ethniques et culturelles qui vivaient
initialement de la pêche, de l'élevage, de l'artisanat, du
tourisme et des cultures de décrue. Les flux que génèrent
les activités socio-économiques amplifient les risques
climatopathologiques. Dans ce chapitre, nous présentons notre contexte
d'étude sur le plan physique et humain en partant de l'hypothèse
que les caractéristiques morphoclimatiques et le contexte humain
conditionnent le développement de la méningite
cérébro-spinale. Aussi ce chapitre s'articule-t-il autour de la
présentation de l'Extrême-Nord, des conditions de genèse
des lithométéores, des caractéristiques du climat
dominé par la brume sèche, ainsi que des traits
généraux de la population, de la politique de santé des
stratégies de lutte contre la méningite
cérébro-spinale.
1.2. METHODES
Les milieux arides ou secs sont extrêmement divers et
variés, notamment en fonction des formes de terrain, des sols, de la
faune, de la flore, des équilibres hydriques et des activités
humaines qui s'y déroulent. Cependant ces mêmes aspects permettent
de reconnaître comme tel un espace géographique donné.
C'est dans ce contexte que, pour décrire notre cadre d'étude sur
le plan physique, afin de vérifier l'hypothèse
énoncée ci-dessus, nous nous sommes servi des travaux de Modi,
Druilhet, Fontan et Domergue (1997 : 170), de la carte de la situation
météorologique de l'Extrême-Nord à partir des
données climatiques de Suchel (1986) et de la carte des masses d'air et
saisons, pour présenter le contexte météorologique de
l'Extrême-Nord. Pour comprendre la genèse et la typologie
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des phénomènes qui limite la visibilité,
notamment les lithométéores, nous nous sommes servi du
Précis de géomorphologie de Derruaux (1995), Manuel
des méthodes d'observation et de compte rendu de la portée
visuelle de piste de l'Organisation Météorologique
Mondiale(OMM) et de Nouaceur (2004). Nous avons également eu recours aux
données climatiques (température, précipitations et brume
sèche) des stations de Maroua, Kaélé, Mokolo,
Kousséri et Yagoua, et à l'Atlas de la Province
Extrême-Nord Cameroun. Il nous a alors été possible de
construire des diagrammes ombrothermiques. Les données sur l'effectif de
la population quant à elles, proviennent de la Délégation
Provinciale de l'Extrême-Nord du MINPAT (2002) ; nous les avons
complétées grâce aux travaux de Christian Seignobos (1985)
et de Tourneux et Iyébi-Mandjek (1994). Cela nous a permis de
présenter la composition ethnique de la population et son
évolution démographique. Enfin, nous avons utilisé les
statistiques épidémiologiques de la Délégation
régionale de la Santé Publique à Maroua, les documents
relatifs à la politique sectorielle de santé et les
résultats du questionnaire sur la connaissance de la méningite
par un groupe de personnes vivant dans la zone d'étude. Ils nous ont
permis de présenter le contexte humain et sanitaire de notre
étude.
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