TABLE DES MATIERES
Table des matières
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Table des schémas
3
INTRODUCTION
4
1. Mise en contexte
4
2. Problématique
4
3. Hypothèses
5
4. Méthodologie de la recherche
5
5. Objectif et intérêt du sujet
6
6. Délimitation du sujet
6
7. Canevas du travail
6
Chapitre premier
7
Revue de littérature sur la gouvernance
7
1.1 Analyse conceptuelle
7
1.1.1. Notions
7
1.1.2. Les nouveaux enjeux de la gouvernance en
microfinance
8
1.1.3. Approche d'analyse de la gouvernance
9
1.1.3.1 L'approche basée sur la
théorie néo-institutionnelle
9
1.1.3.2. Approche centrée sur les parties
prenantes
10
1.1.3.3. Diagnostic de la gouvernance selon
l'approche centrée sur les parties prenantes
10
1.1.2. Pouvoir des acteurs sur les décisions
stratégiques et opérationnelles
11
1.1.3. Analyse du pouvoir de décision
13
1.2. Comment s'exerce le pouvoir de
décision
14
1.2.1. Avoir une mission et une vision
stratégique de l'institution
14
1.2.2. Préparer les décisions et
alimenter le contrôle : Le système d'information et de
gestion
15
1.2.3. Élaborer et prendre les
décisions opérationnelles
15
1.2.4. Mettre en oeuvre : les capacités
d'exécutions des décisions
16
1 .2.5 Contrôler
16
1.2.6 Grille d'analyse d'une prise de
décision
17
1.3. La gestion des dysfonctionnements et des
crises
17
1.4. Socle commun de la gouvernance
18
Conclusion partielle
21
Chapitre deuxième
22
Structure et analyse des données
factuelles
22
2.1. Analyse du pouvoir
22
2.1.1. au sein de L'IMF APE
22
2.1.2. COOPEC CODEFI
22
2.1.2.1. Pouvoir de décision
22
2.1.3. Au sein de l' IMF LIFE VEST
23
2.1.3.1. Pouvoir de décision
23
21.4. COOPECAS
23
2.2. Analyse du socle commun de la gouvernance
25
Conclusion partielle
31
Chapitre troisième
32
Analyse critiques et pistes de solutions
32
3.1. Analyse critique du socle de la
gouvernance
32
1 Vision strategique
33
2. Système d'information et gestion
35
3. Mode de prise de décision
38
4. Formation et compétence
40
5. Système de contrôle
43
6. Gestion des crises et dysfonctionnements
45
3.2. Piste de solution
49
Conclusion générale
51
Bibliographie
53
Annexes
54
TABLE DES SCHÉMAS
Schéma 1. La chaîne de décision
de la gouvernance
4
Schéma 3. Visualisation gouvernance IMF
APE
48
Schéma 4. Grille d'evaluation de la
gouvernance de LIFE VEST
48
Schéma 5. Grille d'evaluation de la
gouvernance de COODEFI
49
Schéma 6. Grille d'evaluation gouvernance de
la COOPECAS
49
INTRODUCTION
1. Mise en contexte
Longtemps considéré comme concept applicable aux
entreprises et aux États, la gouvernance constitue l'un des risques
majeurs auxquels est exposé le secteur de la microfinance (Lelart,
2006). L'enjeu de la gouvernance résulte du fait que c'est
l'efficacité institutionnelle qui doit se refléter par la
fiabilité de décisions opérationnelles qui est
déterminante pour les institutions en charge de ce nouveau type de
services financiers (Pierret D., et Doligez
F., 2005).
L'histoire du secteur est parsemée des succès,
des crises et faillites dont les causes étaient en grande partie dues
aux problèmes de gouvernance, le cas le plus frappant est celui de
Corposol en Colombie, dont les structures inadéquates avec la mission et
la vision de l'institution ont conduit aux crises au niveau institutionnel
(Labie, 1999).
Une première vague de recherche sur la
thématique de la gouvernance a été initiée par le
CGAP dans les années 90 se concentrant sur la relation entre le conseil
d'administration et la direction. Cette approche a connu une limite comme
étant l'élément pouvant garantir l'atteinte de la mission
de la microfinance.
D'autre part, une vision plus globalisante, incluant
l'ensemble de parties prenantes a été développée.
Cette approche inclut non seulement le conseil d'administration et la
direction, mais aussi les salariés, les clients, les bailleurs, les
banques, l'État, etc. (Lapenu C., 2002). Cette vision repose sur le fait
que chaque acteur devient un élément important sur lequel doit se
baser l'institution pour garantir l'efficacité institutionnelle
conduisant à l'atteinte de l'objectif social et financier.
L'industrie de la microfinance en RDC active depuis environ
deux décennies reste relativement jeune et fragile parce que les enjeux
de la gouvernance ne sont pas encore bien maitriser par les acteurs. Ceci
justifie, l'orientation particulière de notre recherche, sur les tenants
et les aboutissants de la gouvernance des IMF actives à Kinshasa.
2. Problématique
La République Démocratique du Congo en
général, et la ville de Kinshasa en particulier, connaissent
depuis plus d'une décennie l'accroissement d'IMF et des COOPEC dont
l'objectif est de pouvoir fournir des services financiers aux pauvres et aux
exclus de la finance formelle.
La plupart d'institutions activent à Kinshasa sont
caractérisées par la précarité du système
d'information et de gestion ,l'inefficacité du mécanisme de
contrôle interne, et puis une mauvaise gestion de compétence et
des difficultés de mieux gérer les dysfonctionnement pour un
secteur opérant depuis environ deux décennies. Cette situation
semble difficilement explicable, mais mérite une analyse appondue.
Nos principales questions de recherche se formulent comme
suit :
1) Quelles sont les causes réelles de la
précarité de la gouvernance pour l'essentiel des IMF à
Kinshasa ?
2) Quelles solutions opérationnelles et
stratégiques à envisager pour améliorer, la gouvernance
des IMF des Kinshasa ?
3. Hypothèses
Le manque de maitrise des piliers même de la
gouvernance par les IMF caractérisé par :
- Une vision stratégique n'est pas clairement
définie ;
- Le système d'information de gestion ne produit de
l'information nécessaire pour la prise de décision.
- Un système de contrôle incomplet.
Solutions pour résoudre ces problèmes :
· Au niveau opérationnel
- Renforcer les capacités des ressources humaines pour
accroitre leur performance ;
- Renforcer le système de contrôle afin de
prévenir et détecter les failles et les dysfonctionnent
inhérentes à toute institution financière.
· Au niveau stratégique
- Une définition claire de la vision stratégique
matérialisée dans les documents officiels tels que le plan
d'affaire.
- Disposer de ressources humaines compétente devant
prendre de bonne décisions stratégique de l'institution ;
- Renouvellement de membre au niveau de conseil pour amener le
tonus qui pourrait être altéré avec l'installation de la
routine.
4. Méthodologie de la
recherche
Pour vérifier la validité de nos
hypothèses de recherche nous avons fait recours à la technique
documentaire et à l'interview ainsi qu'à la méthode
coopérative et analytique
La technique documentaire nous a permis de poser les bases
théoriques de relatives à l'évaluation de
l'efficacité d de la gouvernance en microfinance.
La technique d'interview nous a permis de recueillir
auprès de responsables des IMF les informations relatives au
déterminant de la bonne gouvernance en microfinance à l'aide d'un
guide d'entretien.
La méthode comparative nous a permis de ressortir les
éléments de différence dans l'application de facteurs de
la bonne gouvernance entre différentes ISFD.
5. Objectif et
intérêt du sujet
La présente recherche a pour objectif de mettre en
relief toutes les composantes liées à la gouvernance en
microfinance( une vision stratégique partagée, un système
d'information fiable et rapide pour préparer les décisions et
alimenter le contrôle, un mode de prise de décision clair,
adapté à la structure et cohérent avec l'organisation de
l'institution des niveaux de formation, de compétences et d'implication
permettant la mise en oeuvre des décisions, un système de
contrôle efficace , une capacité à prévenir et
à surmonter les crises internes et externes) et de guider les
institutions les institutions prestataires des services micro financiers
à Kinshasa vers la nécessité d'une prise en compte
rigoureuse de ces composantes pour une bonne gouvernance afin d'offrir des
services financiers aux pauvres de manière pérenne.
6. Délimitation du
sujet
Notre recherche, porte essentiellement sur les institutions de
finances de proximité à Kinshasa, Elle exploitera les
données d'un échantillon de deux IMF et deux COOPEC oeuvrant
depuis près trois ans à Kinshasa.
7. Canevas du travail
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre recherche sera subdivisée en trois chapitres.
Le premier chapitre fera une revue de littérature sur
la gouvernance en microfinance, et va présenter des études de cas
liés aux facteurs de succès ou d'échecs dus au
problème de gouvernance en microfinance.
Le deuxième chapitre fait la structure et analyse les
données factuelles après les enquêtes sur terrain.
Le troisième chapitre fait l'évaluation de
l'efficacité institutionnelle des IMF ciblées en faisant une
analyse critique sur les principaux constats de la recherche afin de pouvoir
proposer des pistes de solutions aux problèmes liés à la
gouvernance.
CHAPITRE PREMIER
REVUE DE LITTÉRATURE
SUR LA GOUVERNANCE
La thématique de la gouvernance est au coeur du
développement des organisations tant publiques que privées dont
celles s'orientent vers le développement économique comme les
institutions de microfinance. Cette préoccupation, a suscité une
grande production de littérature cherchant à identifier quels
principes à respecter pour une bonne gouvernance.
Dans ce chapitre nous allons traiter dans la première
section, de notions sur la gouvernance. Il sera question de définir la
gouvernance de manière générale, puis avec un accent
particulier en qui concerne la microfinance, donner les approches d'analyse de
la gouvernance en microfinance. La seconde section analysera deux études
de cas, dont une portera sur les causes d'échec, et l'autre sur celles
de succès.
1.1 Analyse
conceptuelle
1.1.1. Notions
La gouvernance peut être définie selon trois
niveaux ;
- au niveau d'un État,
- d'une entreprise,
- d'une IMF (Lapenue C., 2002).
· Appliquée au niveau d'un État
La bonne gouvernance conduisant à une gestion efficace
des organisations et des activités, repose sur des principes de droit,
de participation directe (par le biais d'institutions légitimes et
démocratiques), de transparence (libre circulation de l'information et
possibilités d'y accéder pour le plus grand nombre),
d'équité, de responsabilisation, de décentralisation et de
légitimité.
· Appliquée à l'entreprise
La gouvernance est centrée sur la relation entre les
dirigeants et les détenteurs des ressources de l'entreprise. Les
différents acteurs de l'entreprise ont généralement des
intérêts divergents. Il s'agit de protéger les droits des
actionnaires et d'encourager une coopération active entre les parties
prenantes afin de créer de la richesse, des emplois et la
durabilité d'entreprises saines financièrement.
· Appliquée à la microfinance
La gouvernance d'une institution de microfinance, basée
sur sa structure de propriété, regroupe l'ensemble des
mécanismes par lesquels les acteurs et actrices (élu(e)s,
salarié(e)s, autres) définissent et poursuivent la mission de
l'institution (notamment le public cible, les services et la couverture
géographique) et assurent la pérennité en s'adaptant
à l'environnement, en prévenant et surmontant les crises
(Cerise-Iram, 2005, p 12)
1.1.2. Les nouveaux enjeux de
la gouvernance en microfinance
Les institutions prestataires de services de microfinance sont
en croissance à travers le monde, le cas de COOPEC qui selon les
statiques de WOCCU (2006), 31 milles COOPEC offrent des services financiers
(épargne et crédit en général) en Afrique. Cette
croissance induit l'arriver de nouveaux stakeholders qui affecte la gouvernance
de celles-ci comme le pense Périlleux A., (2008) identifier quatre
enjeux majeurs de la gouvernance induit à la croissance en microfinance
dans les COOPEC
- La croissance peut rendre le sociétariat plus
hétérogène et risquer d'entrainer une modification de la
mission de la coopérative définie par ses membres
initiaux ;
- L'augmentation du sociétariat peut favoriser le
comportement de passager clandestin, les membres étant plus nombreux,
chacun peut avoir le sentiment de ne pas peser en termes d'influence sur
l'orientation et le contrôle de l'institution et compter sur les autres
pour s'en charger.
- La croissance entraine souvent, le développement de
nouveaux produits et l'augmentation du sociétariat rendent la gestion
des activités courantes plus complexe et voire nécessiter
l'embauche de personnel plus qualifié.
Ce recrutement de nouveaux employés peut engendrer un
conflit de vision avec le personnel historique, voire même changer la
culture entrainer un changement dans le cas où il ya un nombre important
de nouvelles recrues.
- La croissance entraine souvent la complexification à
plusieurs égards pouvant avoir des conséquences négatives,
sur l'appropriation de l'organisation par les membres, au niveau des produits
les problèmes dus au manque de compétences techniques des membres
pour assurer un contrôle efficace du travail du personnel et des managers
seront intensifiés, concernant la structure organisationnelle le
développement d'un réseau à plusieurs niveaux (caisses de
base, union, et fédération) peut créer un fossé
entre de caisse de base et le niveau supérieur ainsi crée un
sentiment de dépossession du sociétariat.
Dans un autre cas de figure Boyé S., et al. (2009)
montrent le risque d'une dérive menant l'IMF à oublier son
objectif social pour ne plus chercher qu'à maximiser son profit au
bénéfice des actionnaires ceci pourrait se traduire par ;
- La mise au point de produits destinés à des
clients moins pauvre (crédit de montant plus élevés
garantis par des biens matériels)
- Le choix de zones géographiques peu risqués
- Un refus de baisser les taux d'intérêt, quand
bien même la rentabilité le permettrait (à supposer que la
concurrence ne force pas la baisse).
1.1.3. Approche d'analyse de la
gouvernance
La gouvernance étant une question cruciale au sein des
IMF dans la mesure où ses implications influent sur le fonctionnement de
l'institution en générale, il est difficile de pouvoir l'aborder
selon une approche type `'best pratices'' de la bonne gouvernance, la
diversité d'institutions (ONG, Banques, COOPEC, IFNB) qui offrent rend
difficile la possibilité d'aborder la question de la gouvernance selon
une approche conceptuel unique (Ganesh, n.d).
Deux grandes approches se dégagent dans les
écrits de la gouvernance en microfinance; une approche basée
sur la théorie néo - institutionnelle, et une autre approche
centrée sur l'ensemble des intervenants dans la vie de l'institution
qualifier de parties prenantes.
1.1.3.1 L'approche
basée sur la théorie néo-institutionnelle
Cette approche se base sur la relation d'agence, qui est un
contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engagent une autre
personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque,
qui implique une délégation d'un certain pouvoir de
décision à l'agent. Selon cette approche la gouvernance d'une IMF
est avant une préoccupation du conseil d'administration (principal) qui
veille sur la direction (agent) de l'IMF afin qu'elle remplisse sa mission.
Plusieurs études ont été menées
sur les caractéristiques d'un bon conseil d'administration pour assurer
le bon fonctionnement des organisations de microfinance. Conger et al (1999)
cité par Mori et Randøy (2011), montrent que le conseil
d'administration des organisations de microfinance doit être
composé des membres avec différentes aptitudes,
spécialement ceux ayant une expertise dans les domaines sociaux et
financiers.
Ces aptitudes rêvent d'une importance pour un secteur de
la microfinance où les animateurs doivent garder en vue la double
mission de la microfinance, sociale c'est-à-dire faire fournir des
services financiers aux pauvres et aux exclues, et financière qui est de
fournir de services financiers tout en étant viable c'est-à-dire
en garantissant leur propre survie en couvrant leurs charges
opérationnelles et dégager de excédent pour afin
d'être pérenne.
Évoquant dans le même ordre d'idée Hillman
et al (2001) cité par Mori N., (2010) soulignent que l'expertise
qu'apporte la diversification de membre au niveau du conseil d'administration
garantie, les perspectives pour l'institution de prendre des bonnes
décisions au niveau stratégique, lesquels dépendent de la
réussite ou l'échec de l'institution.
Cependant, face aux récents problèmes, dont ont
connus plusieurs organisations de microfinance (crises, faillites, etc.)
certains auteurs se sont fixés pour objectif d'adopter une approche
dépassant l'approche incluant que les deux organes le conseil
d'administration et la direction, cette approche est dite celle centrée
sur les parties prenantes.
1.1.3.2. Approche
centrée sur les parties prenantes
Cette approche répond aux limites de la théorie
néo- institutionnelle basée sur la relation entre le conseil
d'administration (représentation des propriétaires) et la
direction (employés) il n'y a vraiment pas de relation entre mandant
(principal) et agent pour assurer le bon fonctionnement de l'institution qui
doit permettre à l'IMF de répondre à sa double vocation
sociale et financière (commerciale).
CERISE élargit l'analyse de la gouvernance à
l'ensemble des acteurs en jeu - salariés, dirigeants, clients,
investisseurs, partenaires financiers, organisations professionnelles, pouvoirs
publics, etc.- et des dispositifs d'organisation destinés à
« gouverner » -système comptables et d'information,
processus de décision et modes de coordination, systèmes de
contrôle internes et externes, etc.
1.1.3.3. Diagnostic de la
gouvernance selon l'approche centrée sur les parties prenantes 1(*)
Le CERISE s'est attaché à définir une
grille d'analyse (voir annexe) qui permet de prendre en compte l'ensemble de
dimension de la gouvernance celle-ci comprend : la notion de
propriété et de pouvoir, l'ensemble des moyens à la
disposition de la gouvernance, l'analyse de crises et des dysfonctionnements
(Lapenu C., 2002).
· 1. Qui a le pouvoir de décision?
a. Quel est le statut juridique de
l'institution ?
Le statut juridique permet de déterminer qui a la
propriété de l'institution et qui a le pouvoir de
décision. L'analyse des textes organiques (notamment les statuts) va
permettre d'identifier les différents organes de décision et leur
rôle respectif.
Une institution de microfinance peut prendre divers statuts
(projet, association/ONG, mutuelle/coopérative, société
anonyme, institution publique). Le choix du statut sera déterminant pour
le type d'organisation, pour les modalités de prise de décision
et donc pour la gouvernance de l'institution.
b. Qu'est- ce qui motive ce choix ?
Une analyse des raisons qui conduit au choix juridique peut
s'avérer intéressante pour comprendre la démarche et les
contraintes éventuelles de l'institution.
Une analyse des raisons qui conduisent au choix juridique peut
s'avérer intéressante pour comprendre la démarche et les
contraintes éventuelles de l'institution.
Les contraintes légales : le choix du montage
institutionnel sera étroitement lié au cadre légal
encadrant ou non la profession. En effet on distingue les pays ayant un cadre
légal spécifique pour la microfinance et ceux pour lesquels rien
n'existe. Parmi les pays ayant un cadre légal spécifique, on
distingue ceux pour lesquels le choix reste ouvert entre les différents
statuts (société, coopérative, association..) et ceux
où le choix est très restrictif et imposé par les
textes.
Dans les pays n'ayant pas de cadre légal pour la
microfinance tout est possible pour les institutions, toutefois il est
important de vérifier lors du montage l'acceptation par les
autorités de tutelle potentielles afin d'éviter les
problèmes de mise en conformité lors de l'introduction d'une
régulation pour le secteur.
Le niveau de structuration sociale : la cohésion
du groupe notamment des bénéficiaires va orienter vers une
structure plutôt de type coopérative avec une large base sociale
si ces derniers ont participé directement à la mise en place de
l'institution.
La structuration du financement : selon les sources de
revenus, la possibilité ou non de collecter l'épargne ou au
contraire la nécessité de faire appel à des investisseurs
extérieurs va influencer le choix entre un statut de type
coopératif ou plutôt une société.
Le rôle de l'État : en fonction du
rôle joué par l'État et de sa place dans le capital on
s'orientera plutôt vers une structure de type privée ou publique.
Le statut associatif peut également être un moyen pour
l'État de garder un certain contrôle sur les ressources mises
à disposition des institutions.
c. Qui sont les propriétaires des
capitaux ?
Une analyse fine du passif du bilan permettra d'identifier
l'origine des ressources à la disposition de l'institution, la place des
fonds propres par rapport à des apports extérieurs et ainsi de
repérer les acteurs influents au delà des propriétaires
officiels de l'institution.
1.1.2. Pouvoir des acteurs sur
les décisions stratégiques et opérationnelles
a. Quels sont les acteurs en présence ?
L'analyse de la gouvernance se limite souvent à
l'étude des rapports entre les acteurs clés de l'organisation que
sont les dirigeants (Conseil d'administration et direction). Toutefois,
au-delà de la sphère des dirigeants, il est important de cerner
les autres catégories d'acteurs internes ou périphériques
à l'institution jouant un rôle vis-à-vis de l'institution
étudiée. Il est possible de dresser une liste des
différents acteurs intervenant dans la vie de l'institution en
distinguant les acteurs internes, externes et leur niveau d'influence.
Au-delà de l'identification des acteurs, un travail
peut être mené sur la clarification de leur rôle et
tâches dans l'institution. On peut s'interroger notamment sur la
compréhension qu'ont les acteurs de leur propre rôle dans
l'institution, du niveau de partage de cette perception entre les acteurs et de
la place des femmes au sein de l'institution (quelle représentation, en
particulier dans la prise de décision ?).
b. Quel rôle pour chaque acteur dans l'institution
?
Présentation croisée du rôle des acteurs
(par les acteurs eux-mêmes, par les autres acteurs impliqués).
Analyse des écarts entre le rôle théorique, le rôle
réel défini par l'acteur concerné, le rôle
perçu ou attendu par les autres acteurs.
c. Quels acteurs pour quelles instances ?
Parmi l'ensemble des acteurs identifiés ci-dessus, il
est important de distinguer ceux qui sont représentés directement
dans les instances (conseil d'administration, bureau, comité de gestion,
assemblée générale, etc.).
L'analyse des acteurs au sein des instances peut alors porter
sur :
Ø le rôle donné aux différentes
instances ;
Ø la manière dont les élus
émergent ;
Ø les modalités de renouvellement.
d. Quels acteurs pour quelles décisions
Cette préoccupation vise à se rendre compte du
profil des acteurs et de leur représentation dans les instances, le
guide se propose d'analyser le rôle de chacun dans le processus de prises
de décision en distinguant les décisions stratégiques et
les décisions relevant de la gestion.
Le CERISE développe une grille de prise de
décisions (tableau 1) qui est à adapter à chaque
institution en fonction des acteurs concernés et des décisions
(considérées comme stratégique ou de gestion). Elle doit
permettre de discuter du pouvoir réel des acteurs par type d'acteur et
par genre
Tableau 1. Grille de prise de
décision
Choix stratégiques
|
Acteurs/décisions
|
Membres/client(e)s
|
Salarié(e)s
|
Acteurs externes
|
Membres ou client(e)s en AG
|
Elu(e)s
|
Directeur/directrice
|
cadres
|
Bailleurs de fonds/financeurs
|
Actionnaires externes
|
Assistance technique/ appui technique externe
|
État/autorités bancaires
|
Mission /vision
Public cible
Services financiers
|
X
|
XX
|
XX
|
|
XX
|
XX
|
|
|
Implantation géographiques des caisses et points de
distribution
|
X
|
XXX
|
XXX
|
X
|
XX
|
XX
|
|
|
Rythme de croissance/ volume d'activités et
développement nouveaux produits
|
|
XX
|
XX
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Choix/nomination du directeur
|
|
XX
|
|
|
XX
|
XX
|
|
|
Taux d'intérêt
|
|
XX
|
XX
|
|
XX
|
XX
|
X
|
XXX
|
Choix de gestion
|
Grille des salaires
|
|
|
XX
|
|
XX
|
XX
|
X
|
|
Offre des produits financiers
|
|
X
|
XX
|
|
|
|
X
|
|
Octroi/modalités de remboursement
|
|
X
|
XX
|
|
|
|
X
|
|
Affectation des résultats
|
|
X
|
XXX
|
|
X
|
|
X
|
|
Source : CERISE-IRAM (2005)
1.1.3. Analyse du pouvoir de
décision
Les informations collectées à ce stade et la
grille des prises de décisions pour l'institution permettent de
qualifier l'institution sur la base d'une typologie des formes d'exercice du
pouvoir.
Les principaux critères retenus sont :
Pouvoir concentré ou pouvoir réparti entre les
acteurs (en fonction de la répartition des croix dans la grille des
prises de décision) ; place des femmes dans la prise de
décision (en particulier en fonction de leur part parmi les
bénéficiaires) ;
Pouvoir extérieur (opérateur, bailleur,
État, actionnaire externe) ou intérieur (Salariés,
clients) (Selon la distinction acteurs internes/externes à
l'institution) ;
Pouvoir salarié / élus (répartition du
pouvoir et des décisions entre acteurs internes) ;
Répartition confuse ou répartition claire des
responsabilités (selon le degré de facilité à
remplir la grille).
Les critères seront retenus en fonction des
préoccupations de l'institution, l'objectif étant de dresser un
portrait de l'institution et de la répartition des pouvoirs. On pourra
évaluer la nature du pouvoir des acteurs dans les différentes
phases de développement de l'institution : les modes de prises de
décision diffèrent selon la phase de développement, mais
certaines options peuvent perdurer ou influencer l'organisation sur la
durée.
1.2. Comment s'exerce le
pouvoir de décision
Ce point consiste analyser les modalités de la
gouvernance pour identifier les facteurs positifs et les contraintes à
la bonne gouvernance.
Il permet de répondre à la question de savoir
comment s'exerce le pouvoir de décision ?
La gouvernance d'une institution repose sur une chaîne
continue allant de la définition de la mission de l'institution au
contrôle fait par un auditeur externe. Tout chaînon manquant
fragilise le système (schémas1)
Schéma 1. La chaîne de décision de
la gouvernance
1.2.1. Avoir une mission et une vision stratégique de
l'institution
a. Définition
La vision stratégique d'une institution se compose de
ses principes directeurs et de son orientation générale. Elle est
le plus souvent à l'origine de la création de l'institution. Elle
comprend à la fois la définition du public cible, la couverture
géographique, l'offre de services financiers, le type d'organisation.
La vision stratégique figure en général
dans les textes organiques et est reprise dans le plan d'affaires. La vision
stratégique peut évoluer dans le temps en fonction de
l'évolution interne et du contexte de l'institution, mais cette
évolution doit être décidée et dirigée par
les acteurs. Dans le cas où l'évolution est involontaire ou non
maîtrisée, on parlera alors de « dérive de
mission ».
b. Vision stratégique et gouvernance
La vision stratégique d'une institution lui permet de
fixer un cap et de s'organiser pour le suivre. La gouvernance d'une institution
est au service de la mission, celle-ci doit donc être connue et
partagée par tous. Une des spécificités des institutions
de micro finance est le caractère double de la vision, d'une part une
vision sociale (proposer des services financiers aux exclus du système
bancaire), d'autre part une vision économique (dégager
suffisamment de profits pour être viable financièrement). La
combinaison de ces deux axes évolue dans le temps et en fonction de la
structure de gouvernance.
1.2.2. Préparer les
décisions et alimenter le contrôle : Le système
d'information et de gestion
a. Définition
Le système d'information et de gestion d'une
institution regroupe les supports (Manuels et informatiques) et l'organisation
permettant de collecter l'information liée à l'activité de
l'institution. Cette information est traitée et mise à la
disposition des acteurs pour les prises de décision et le
contrôle.
b. Système d'information et gouvernance
En amont de toute prise de décision, se situent la
préparation et la documentation de la décision. L'accès
à une information fiable et récente est donc une condition
importante pour la bonne gouvernance d'une institution.
Le système d'information permet en outre d'alimenter le
contrôle pour vérifier la mise en oeuvre des décisions et
s'assurer de la situation réelle de l'institution. L'analyse du
système d'information est déterminante car les acteurs peuvent
selon le type d'organisation retenir l'information, la choisir, la masquer ou
au contraire la diffuser largement.
De plus, les situations pouvant évoluer rapidement dans
le secteur de la microfinance, il est important d'avoir des informations
fiables et rapides.
1.2.3. Élaborer et
prendre les décisions opérationnelles
a. Définition
Toute décision suppose une phase d'élaboration
basée sur les informations disponibles et la connaissance de
l'environnement et de ses évolutions. Les décisions permettent de
traduire en activité les orientations stratégiques. Le niveau de
prise de décision sera plus ou moins centralisé en fonction de la
structure de gouvernance.
b. Décisions et gouvernance
L'analyse des acteurs mais aussi des mécanismes de
prise de décisions et du rôle des différentes instances
permet de mettre en évidence la cohérence d'ensemble dans la
prise de décision. Ces mécanismes doivent être clairs et
permettent une répartition des rôles, la description se trouve
dans les manuels de procédures. De plus, en fonction du profil des
acteurs impliqués dans la décision, des conflits
d'intérêts peuvent apparaître qu'il est important de
repérer.
Mécanismes de prises de décisions et gestion des
conflits d'intérêts sont au coeur de l'analyse de la
gouvernance.
1.2.4. Mettre en oeuvre :
les capacités d'exécutions des décisions
a. Définition
La mise en oeuvre des décisions repose à la fois
sur les acteurs et leurs compétences ainsi que sur les moyens dont ils
disposent. La prise de décision n'est pas suffisante, encore faut-il
ensuite pouvoir traduire la décision en action. C'est cette
transformation de la décision en activité qui relève de
l'exécution.
b. Exécution et gouvernance
Une bonne gouvernance met en cohérence les
décisions prises et les moyens humains pour les mettre en oeuvre.
L'exécution des décisions amène à traiter des
questions de formation, de motivation et d'incitation.
1 .2.5 Contrôler
a. Définition
La chaîne de décision se termine par le
contrôle, élément déterminant et garant d'une bonne
gouvernance. On peut là aussi distinguer le contrôle sur les
activités de gestion (équilibre financier, détournement,
remboursement, etc.) et le contrôle des orientations stratégiques
(poursuite de la mission, rythme de croissance, etc.)
La chaîne de contrôle de l'institution
démarre au niveau de l'autocontrôle fait par le caissier pour se
terminer au niveau du contrôle externe exercé par les
autorités de surveillance.
b. Contrôle et gouvernance
La capacité de l'institution à se doter d'un
système de contrôle performant avec un système d'alerte
rapide en cas de dysfonctionnement fait partie des éléments
clés constituant le socle commun d'une bonne gouvernance.
1.2.6 Grille d'analyse d'une
prise de décision
Cette grille permet de traiter de cas particuliers pour
analyser le cheminement d'une décision, de sa préparation
jusqu'au contrôle de sa mise en oeuvre. Cet exercice peut être fait
pour l'analyse d'une ou plusieurs décisions (par exemple,
définition d'un produit financier, ouverture d'une nouvelle agence,
modification du taux d'intérêt, etc.). Cette grille permettra
d'illustrer l'ensemble des 5 points de la chaîne de contrôle
traités à travers les questions clés.
Tableau 2 : grille d'analyse d'une prise de
décision
|
Préparation
|
Prise de décision
|
exécution
|
Contrôle
|
Qui ?
|
|
|
|
|
Quelle information ?
|
|
|
|
|
En combien de temps
|
|
|
|
|
Avec qui
|
|
|
|
|
Qui supervise ?
|
|
|
|
|
Source : CERISE-IRAM (2005)
1.3. La gestion des
dysfonctionnements et des crises
L'objectif est d'analysé l'efficacité de la
gouvernance en période de crise ou de dysfonctionnement.
L'outil utilisé est constitué des questions
types sur des cas précis de dysfonctionnement.
La gouvernance d'une institution repose sur une chaine
continue allant de la définition de la mission de l'institution au
contrôle fait par un auditeur externe. Tout chainon manquant fragilise le
système.
La démarche proposée pour conduire cette analyse
comprend quatre phases :
- identification des acteurs qui ont
révélé ces dysfonctionnements ;
- les sources d'information ;
- les procédures qui ont conduit à une
solution ;
- la nature de la solution.
L'approche de la gouvernance développée par le
CERISE-IRAM a conduit à élaborer un cadre d'analyse pour
évaluer l'efficacité de la gouvernance au sein des ISFD
étant donner la pluralité institutionnelle (IMF, COOPEC, ONG,
etc.) et aux modes de gouvernance pouvant exister, il s'agit d'un socle commun
de la gouvernance, conditions minimales à remplir pour garantir une
bonne gouvernance.
1.4. Socle commun de la
gouvernance
Ce socle est composé de six axes Il s'agit :
1) une vision stratégique partagée ;
2) un système d'information fiable et rapide pour
préparer les décisions et alimenter le contrôle ;
3) un mode de prise de décision clair, adapté
à la structure et cohérent avec l'organisation de
l'institution
4) des niveaux de formation, de compétences et
d'implication permettant la mise en oeuvre des décisions ;
5) un système de contrôle efficace ;
6) une capacité à prévenir et à
surmonter les crises internes et externes.
Premièrement : une vision
stratégique partagée
Elle doit comprendre les
éléments suivants :
-Vision stratégique explicite (public cible, produits,
couverture géographique...).
- Vision stratégique formalisée dans les textes
organiques.
- Vision stratégique cohérente entre les textes
organiques et le plan d'affaires.
- Vision stratégique connue et partagée par
l'ensemble des acteurs (élu(e)s et salarié(e)s).
- Vision stratégique cohérente avec le contexte
de l'institution.
Deuxièmement : Système
d'information fiable et rapide pour préparer les décisions et
alimenter le contrôle
Un système d'information et de gestion doit inclure les
éléments ci-après :
- Information complète à tous les niveaux de
l'institution (caisses et niveau central).
- Production rapide d'indicateurs sur le portefeuille et la
structure financière de l'institution (délais de production).
- Qualité et maîtrise du système
d'information (alimentation, maintenance...)/fiabilité de
l'information.
- Accessibilité de l'information.
- Utilisation de l'ensemble des informations pour la prise de
décision
Troisièmement : un mode de prise de
décision clair, adapté à la structure et cohérent
avec l'organisation de l'institution
Ceci implique les éléments
ci-après :
-Les mécanismes de prises de décisions et
Processus de décision formalisé dans un manuel de
procédures.
-Cohérence entre le processus de décision
formel et la pratique de la décision.
-Cohérence entre le rôle des acteurs et le niveau
de prise de décision.
-Bonne prévention/gestion des conflits
d'intérêt.
-Responsabilisation des acteurs dans les prises de
décision.
Quatrièmement : des niveaux de formation,
de compétences et d'implication permettant la mise en oeuvre des
décisions ;
Cet axe doit comprendre les éléments ci-
après :
-Niveau de formation/spécialisation adéquat avec
la fonction occupée.
-Existence d'un plan de formation au sein de l'institution.
-Existence d'outils de motivations/ incitations positives
/négatives pour la mise en oeuvre des décisions.
-Cohérence des moyens techniques et financiers avec la
stratégie de l'institution (budget de formation).
-Capacité à mettre en oeuvre les
décisions prises sans recours externe
Cinquièmement : un système de
contrôle efficace
Un système de contrôle efficace doit inclure les
éléments ci-après :
-Chaîne de contrôle clairement définie
(voir manuel de procédures).
-Chaîne de contrôle connue de l'ensemble des
acteurs.
-Capacité de l'institution à détecter des
failles et anticiper les risques.
-Existence d'un service de contrôle indépendant,
compétent, régulier.
-Supports de contrôle et rapports de contrôle
accessibles (documents écrits suite aux contrôles).
Sixièmement : gestion des crises et
dysfonctionnements
Une bonne capacité à gérer les crises et
dysfonctionnement doit comprendre les éléments suivants :
-Capacité interne des acteurs à détecter
les dysfonctionnements.
-Système d'alerte efficient (délais entre
dysfonctionnements et alerte).
-Capacité de réaction rapide et
proportionnée à l'ampleur du dysfonctionnement (délais
entre alerte et réaction).
-Procédure d'intervention (mise sous
tutelle/rapatriement du pouvoir, etc.).
-Capacité à faire évoluer les
règles / procédures / dysfonctionnements initiaux.
Une grille d'évaluation (schémas 2) de niveau de
performance en matière de gouvernance a été
élaborée par Cerise-Iram (2005) avec une échelle de 1
à 5 pour chaque axe du socle commun de gouvernance, les atouts et
limites de la gouvernance visualisés sur la grille d'évaluation
permettront de pointer les enjeux immédiats et à terme de
consolider et renforcer la gouvernance de l'institution.
Schéma 2 : Grille d'évaluation de la
gouvernance
La note est attribué à chaque institution est
fonction des éléments clés du socle observé au
niveau chaque institution par rapport à leur application de
différents axes du socle commun de la gouvernance.
Certaines institutions ont connus des problèmes de
gouvernance l'évaluation a attribué une note inférieur
à la moyenne pour les six axes du socle commun de la gouvernance, c'est
notamment le cas du PPPCR (Voir l'annexe 1)
A contrario, d'autres structures ont été
vigilante par rapport aux risques majeurs de la gouvernance et ont mis en
place des mécanismes débouchant sur l'efficacité de
décisions stratégiques et opérationnelles dans ce registre
ont identifié le cas de CRG en Guinée (voir annexe 2).
Conclusion partielle
La gouvernance demeure à l'heure actuelle une des
préoccupations majeures pour le secteur de la microfinance. Cette
thématique est abordée selon plusieurs approches dont deux
approches importantes : l'approche centrée sur la théorie
néo- institutionnelle et celle des parties prenantes.
Alors que la première met l'accent sur le rapport entre
deux organes, le conseil d'administration jouant le rôle d'intendant au
sein de l'institution et la direction s'occupe de la marche de l'institution au
quotidien.
La seconde quant à elle relève le fait que la
microfinance contrairement à d'autres secteurs, est à la
croisée de chemin d'acteurs (conseil d'administration, employés,
bailleurs de fonds, pouvoir public, etc.) aux intérêts divergeant,
mais qui interviennent au sein des institutions prestataires de services
microfinanciers. C'est dans ce contexte, qu'il convient d'analyser la
gouvernance des institutions de microfinance.
CHAPITRE
DEUXIÈME
STRUCTURE ET ANALYSE DES
DONNÉES FACTUELLES
Ce chapitre empirique porte sur l'analyse de la gouvernance de
quatre ISFD de la ville de Kinshasa, dont deux COOPEC primaires (COOPECAS,
COODEFI), et deux IMF, une entreprise de microfinance (IMF APE) et une
société de microfinance (IMF LIFE VEST).
L'analyse de la gouvernance de ces ISFD s'est basée sur
l'analyse du pouvoir (2.1), et l'analyse du socle commun de la gouvernance
(2.2).
2.1. Analyse du pouvoir
2.1.1. Au sein de L'IMF APE
L'IMF APE est une entreprise de microfinance de
deuxième catégorie. Elle a pour forme juridique SPRL qui est
l'une de formes juridiques prescrites par la loi2(*). Le pouvoir de décisions est détenu par
les associés qui fixent les orientations stratégiques (mission,
public, taux d'intérêt, rythme de croissance).
Ce choix, est dicté par l'avant projet qui veut que,
les organisations qui veulent fonctionner comme IMF doivent prendre l'une de
deux formes de société, SPRL pour les entreprises microfinance et
SARL pour la société de microfinance.
L'IMF APE offre le crédit à ses clients sans
collecter l'épargne du public, ses ressources financières
proviennent des associés.
Le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire de la Direction
composé du directeur et de l'auditeur interne nommé par les
associés.
La direction prend les décisions stratégiques
(mission, rythme de croissance, taux d'intérêt) et les appliquent
suivant les orientations définies par les propriétaires de l'IMF
APE. Seulement, l'institution ne dispose pas encore d'une grande autonomie au
niveau des décisions stratégiques en ce sens qu'elle a dû
recourir un prestataire technique (RIFIDEC) pour l'élaboration de
différents manuels de procédures.
2.1.2. COOPEC CODEFI
2.1.2.1. Pouvoir de
décision
La COODEFI est une coopérative d'épargne et de
crédit primaire, le pouvoir de décision y est détenue par
l'ensemble de ses membres qui sont regroupé au sein de
l'assemblée générale, celle-ci a pour but de fixer les
orientations générale de la COODEFI.
Le pouvoir s'exerce au sein des organes ci-
après :
L'Assemblée générale
l'organe suprême qui définie la politique générale
de la COODEFI (mission, produits, taux d'intérêt, rythme de
croissance)
Le conseil d'administration composé de
cinq membres est l'organe qui oriente la politique générale de la
COODEFI et le nomme le gérant.
Les commissions techniques qui sont :
ü La commission de contrôle ;
ü La commission de crédit ;
ü La commission de développement.
La gérance est l'organe qui s'occupe de la gestion
quotidienne de la COODEFI, elle est composée d'un gérant et des
agents sous son contrôle.
2.1.3. Au sein de l'IMF LIFE
VEST
2.1.3.1. Pouvoir de
décision
LIFE VEST IMF est une SARL forme juridique de
société de microfinance, le pouvoir de décisions est
détenue par ses actionnaires qui sont propriétaires, ils sont
réunis au sein de l'assemblée générale des
actionnaires et fixent la politique générale de LIFE VEST.
Le pouvoir s'exerce à travers les organes ci
-après :
Le conseil d'administration est l'organe qui est chargé
d'orienter la politique générale de LIFE VEST, il fixe la
mission, taux d'intérêt, rythme de croissance, l'installation de
nouvelles agences, et nomme les dirigeants et le personnel de LIFE VEST.
Le comite de gestion dirigé le directeur
générale, il a pour objet de matérialiser la politique
générale de LIFE VEST et de gérer l'institution au
quotidien.
21.4. COOPECAS
La COOPECAS est une COOPEC primaire le pouvoir de
décision est détenue par ses membres qui en sont
propriétaires et bénéficiaires de ses services.
Le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire des organes
suivant :
L'Assemblée Générale de membres, qui fixe
la politique générale de la COOPECAS.
Le conseil d'administration est l'organe
chargé de suivre l'orientation de la politique générale de
la COOPECAS.
Le conseil de surveillance qui l'organe
veiller sur les opérations de la COOPECAS, il effectue un contrôle
sur pièce et sur place.
Le comité de crédit qui traite
les dossiers de demande de crédit de membres et vérifier le
remboursement de crédit selon les propositions de la gérance.
La gérance qui est l'organe
chargé de matérialiser la politique générale de la
COOPECAS.
2.2. Analyse du socle
commun de la gouvernance
· 2.2.1. Vision stratégique
Caractéristiques
|
IMF APE
|
LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
-Vision stratégique explicite (public cible, produits,
couverture géographique...).
-Vision stratégique formalisée dans les textes
organiques.
-Vision stratégique cohérente entre les textes
organiques et le plan d'affaires.
-Vision stratégique connue et partagée par
l'ensemble des acteurs (élu(e)s et salarié(e)s).
-Vision stratégique cohérente avec le contexte
de l'institution.
|
Vision stratégique de l'IMF APE est d'appuyer les
activités génératrices de revenus dans la ville province
de Kinshasa, lutter contre la pauvreté par l'octroi de
microcrédits aux petits entrepreneurs, inculquer et renforcer la culture
de crédit et du remboursement afin qu'ils puissent participer à
l'effort du développement de la RDC.
Elle n'est pas formalisée dans les documents organiques et
ne figure pas dans le plan d'affaire. Au niveau de l'institution elle est
relativement connue, mais moins cohérente avec le contexte de
l'institution.
|
Lutter contre la pauvreté, en offrant des services
financiers de proximité adaptés aux agents économiques
vulnérables, mais crédibles pour leur permettre de
développer des activités génératrices de revenus.
Elle ne figure pas dans les textes organiques, ni le plan d'affaire.
|
Servir ses membres.
Cette vision est formalisée dans le plan d'affaire, le
statut, les manuels de procédures.
Elle est relativement connue et partagée par tous les
acteurs.
La vision stratégique est relative cohérente, la
COODEFI ne s'adresse qu'à ses membres à qui elle offre une gamme
de services variés.
|
Collecter l'épargne des ses membres et leur consentir le
crédit.
La vision stratégique n'est pas formalisée dans les
textes organiques, et ne figure pas dans le plan d'affaires qui n'existe
pas au sein de la COOPECAS, elle relativement connue par l'ensemble de ses
membres.
|
Il ressort de cette analyse, que certaines
caractéristiques d'une bonne vision stratégique ne figurent au
sein des ISFD sous étude, la formalisation dans les textes organiques,
l'inexistence d'un plan d'affaire.
· 2.2.2. Système d'information et de gestion
Caractéristiques
|
IMF APE
|
IMF LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
- Information complète à tous les niveaux de
l'institution (caisses et niveau central).
- Production rapide d'indicateurs sur le portefeuille et la
structure financière de l'institution (délais de production).
- Qualité et maîtrise du système
d'information (alimentation, maintenance...)/fiabilité de
l'information.
- Accessibilité de l'information.
- Utilisation de l'ensemble des informations pour la prise de
décision.
|
L'information est relativement complète à tous le
niveau. L'information financière est d'abord saisie manuellement, puis
transcrit dans le logiciel pour le calcul des indicateurs sur la qualité
du portefeuille et la structure financière de l'IMF APE.
Relativement maîtriser par les utilisateurs. L'accès
est fonction de responsabilité de l'utilisateur.
|
L'information est complète en fonction de la
hiérarchie, l'information financière est produite rapidement
à l'aide du logiciel qui permet de saisir l'information comptable et la
production des indicateurs sur le portefeuille et la structure
financière de l'institution.
L'information est accessible en fonction du profil de
l'utilisateur.
|
L'accès à l'information est fonction du cahier des
charges de chaque utilisateur.
La production des indicateurs et moins rapide à cause
l'existence de deux outils de captage de l'information (un logiciel comptable
pour la saisie de l'information économico -financière, et
un autre logiciel servant à la production des indicateurs sur la
qualité du portefeuille).
Le système d'information et de gestion est de
qualité mais reste relativement maîtrisé ;
|
L'information est relativement complète l'absence de
production des indicateurs sur la qualité du portefeuille et la
structure financière de COOPECAS.
Le système d'information et gestion demeure rudimentaire
ceci à cause de l'absence d'outils de captage d'une bonne information
économico- financière nécessaire à la prise
de décisions.
|
Il ressort de cette observation, que certaines
caractéristiques du système d'information et de gestion sont non
maitrisées au sein des ISFD sous étude. C'est le cas de la
production rapide des indicateurs sur la qualité du portefeuille
seulement une ISFD (LIFE VEST), le SIG produit les différents
indicateurs et alors que pour les trois autres elle est moins rapide (COODEFI
et IMF APE) et non calculés (COOPECAS).
· 2.2.3. Formation et compétence
Caractéristiques
|
IMF APE
|
LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
Les mécanismes de prises de décisions et Processus
de décision formalisé dans un manuel de procédures.
-Cohérence entre le processus de décision
formel et la pratique de la décision.
-Cohérence entre le rôle des acteurs et le niveau
de prise de décision.
-Bonne prévention/gestion des conflits
d'intérêt.
-Responsabilisation des acteurs dans les prises de
décision.
|
IMF APE dispose de manuels des procédures pour la prise
des décisions. Il s'agit de politique de crédit,
procédures comptables.
Les décisions sont prisent en fonction des normes
établies par la direction auxquelles chaque acteur est tenu
d'obéir.
|
LIFE VEST dispose des manuels de procédures pour la prise
de décisions il s'agit de la politique de crédit,
procédures comptables.
Les décisions opérationnelle comme l'analyse et
l'octroi de crédit relève de la direction tandis que celles
stratégiques relatives aux choix d'implantions géographique,
choix et nomination de dirigeants relèvent du conseil d'administration.
|
La COODEFI dispose de manuels de procédures pour la prise
de décisions.
Les décisions courantes (l'offre de produits financiers,
octroi/modalités de remboursement relèves de la gérance
alors que celles stratégiques (nomination, produits, implantions
géographique) relève du conseil d'administration.
|
La COOPECAS dispose de manuels de procédures (politique
de crédit, politique d'épargne, procédures comptables)
pour la prise de décisions.
Les décisions stratégiques (nomination, volume
d'activité, taux d'intérêt) relève du conseil
d'administration et les décisions opérationnelles (octroi et
modalité de crédit et le remboursement) relèvent de la
gérance.
|
Il ressort de cette observation qu'au sein des 4 ISFD sous
étude, il ya formalisation des procédures de prises de
décisions, mais disposer des manuels de procédures est une bonne
chose, leur application au quotidien dans le processus de prise de
décisions est mieux.
· 2.2.4. Formation et compétence
Caractéristiques
|
IMF APE
|
LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
-Niveau de formation/spécialisation adéquat avec la
fonction occupée.
-Existence d'un plan de formation au sein de l'institution.
-Existence d'outils de motivations/ incitations positives
/négatives pour la mise en oeuvre des décisions.
-Cohérence des moyens techniques et financiers avec la
stratégie de l'institution (budget de formation).
-Capacité à mettre en oeuvre les décisions
prises sans recours externe.
|
Deux types de niveau de formation, diplômé
d'État pour l'agent de crédit, caissière, guichetiers, et
l'auditeur et le directeur le niveau universitaire. Il n'existe Pas de plan de
formation ; en ce qui concerne les outils de motivations et incitations
positives et négatives ces derniers ne sont pas encore
formalisés ;Il n'existe pas de budget de formation ; L'IMF APE
recours à l'extérieur pour l'élaboration de manuels de
procédures pour la prise des décisions.
|
Le critère de formation pour le recrutement sont
déterminés par un cabinet d'expertise en microfinance auquel
l'institution recours ;
Il n'existe pas de plan de formation au sein de LIFE VEST;
Les outils motivations et incitations positives et
négatives sont non formalisés ;Il n'existe pas de budget de
formation ;
Les décisions sont prises sans recourir
extérieur.
|
Les manuels de procédures de la COODEFI spécifient
pour chaque poste la formation adéquate, les fonctions de gérant
et de comptable le niveau universitaire est exigé ;
il n'existe pas un plan de formation au sein de la COODEFI et
budget de formation ;
Les outils motivations et incitations positives et
négatives formalisés;
Les décisions sont prises sans recours
extérieur.
|
Le niveau de formation/ spécialisation définie
dans le manuel de gestion de ressources humaines ;
Il n'existe pas de plan de formation au sein de
COOPECAS ;
Les outils motivations et incitations positives et
négatives formalisés dans le manuels de gestion de
ressources ; et il n'existe pas un budget de formation au sein de
COOPECAS.
Les décisions sont prises sans recourir à
l'extérieur.
|
Il ressort de cette observation, que par rapport à l'
axe formation et compétence que pour les 4 ISFD sous étude, il
est constaté l'absence de plan de formation, un budget de formation,
néanmoins il est observé que trois ISFD(COODEFI, COOPECAS et LIFE
VEST) ne recours pas à l'extérieur pour mettre en oeuvre les
décisions tant stratégiques (mission, choix d'implantation,
rythme de croissance) qu'opérationnelles(octroi/ modalité de
remboursement de crédit) toutefois ne pas recourir à
l'extérieur pour la prise de décision ne pas synonyme de prise de
bonne décisions éclaires au niveau de d'une ISFD.
· 2.2.5. système de contrôle
caractéristiques
|
IMF APE
|
LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
Chaîne de contrôle clairement définie (voir
manuel de procédures).
Chaîne de contrôle connue de l'ensemble des
acteurs.
Capacité de l'institution à détecter des
failles et anticiper les risques.
Existence d'un service de contrôle indépendant,
compétent, régulier.
Supports de contrôle et rapports de contrôle
accessibles (documents écrits suite aux contrôles).
|
L'auditeur interne seul effectue le contrôle au niveau de
l'IMF APE ;
L'absence d'une chaîne de contrôle seul l'auditeur
interne s'occupe du contrôle au sein de l'IMF APE, cette situation
fragilise la capacité de l'IMF APE à détecter les failles
et anticiper les risques.
Pas de service de contrôle indépendant,
compétent, régulier.
|
Une chaîne de contrôle il constitue de l'auto
contrôle fait par chaque agent, l'auditeur interne et se boucle par
l'audit externe qui est faite à la fin de chaque exercice ;
Chaîne connue par l'ensemble des acteurs ;
capacité relative à cause de l'existence d'une chaîne de
contrôle complète ; un service de contrôle
indépendant et régulier existe au sein de LIFE VEST dont les
supports de contrôle sont accessibles.
|
La chaîne de contrôle comprend le comptable qui est chargé du contrôle au niveau de
la COODEFI, suivi du contrôle effectué par le responsable de
chaque service ;
Il ya absence d'un service de contrôle indépendant
et régulier au sein de la COODEFI.
|
La chaîne de contrôle n'est pas définie dans
les manuels de procédures, seul l'auditeur interne effectue le
contrôle au sein de COOPECAS ;
Inexistence d'un contrôle indépendant et
régulier.
|
Il ressort de cette observation, que les 4 ISFD ne remplissent
pas toutes les caractéristique par rapport à l'axe sur le
système de contrôle, c'est le cas de l'absence d'une chaîne
de contrôle au sein de 3 ISFD (IMF APE, COOPECAS, COODEFI) , et un
contrôle indépendant et régulier, seule une d'entre ces 4
ISFD remplie ces deux conditions c'est le cas de LIFE VEST.· 2.2.6.
Gestion des crises et des dysfonctionnements
caractéristiques
|
IMF APE
|
LIFE VEST
|
COODEFI
|
COOPECAS
|
-Capacité interne des acteurs à détecter les
dysfonctionnements.
-Système d'alerte efficient (délais entre
dysfonctionnements et alerte).
-Capacité de réaction rapide et
proportionnée à l'ampleur du dysfonctionnement (délais
entre alerte et réaction).
-Procédure d'intervention (mise sous tutelle/rapatriement
du pouvoir, etc.).
-Capacité à faire évoluer les règles
/ procédures / dysfonctionnements
|
Au niveau interne, l'auditeur interne est chargé de
détecter les crises et les dysfonctions.
Le système d'alerte difficile à apprécier
vu qu'aucun dysfonctionnement nous a été signalé.
|
Au niveau interne la capacité à détecter les
crises est relative, ceci peut être illustré par l'exemple d'un
produit qui a été obligé de reconfigurer (le prêt
de groupe pour en faire un prêt individuel), parce que ce dernier
était moins rentable pour LIFE VEST.
|
Au niveau interne une faible capacité des acteurs
à détecter les crises et dysfonctionnement, ceci peut être
illustré par le cumul de fonction le comptable en chef qui joue
également fonction d'auditeur, qui est de facto juge et partie.
|
Capacité relative l'existence des dysfonctionnement
à interne entre le conseil d'administration qui influence les
décisions opérationnel, le cas de crédit octroyé
à des non membres, sortie de fonds pour le compte de membres du conseil
d'administration dont le remboursement pose problème.
|
Il ressort de cette analyse, une faible capacité des
acteurs internes à détecter les crises et dysfonctionnement, il
s'agit ainsi des dysfonctionnements relatives fonctionnement des organes et aux
respects de procédures.
Conclusion partielle
Il faut préciser ici que le seul décalage entre
les observations faites et les normes conceptuelles de l'outil, ne suffisent
pas à analyser la gouvernance des ISFD concernées. Encore,
faut-il analyser les causes des observations faites et les possibilités
pour les IMF concernées d'améliorer dans les meilleurs
délais le socle de leur gouvernance. Tel est l'objet du troisième
chapitre.
CHAPITRE
TROISIÈME
ANALYSE CRITIQUE ET PISTES
DE SOLUTIONS
Dans ce chapitre, il sera question de faire
l'évaluation de la gouvernance de 4 ISFD retenues pour notre
étude sur base des six axes du socle commun de la gouvernance (3.1), et
de proposer des pistes de solutions par rapport aux défis de la
gouvernance au sein de ces 4 ISFD (3.2).
3.1. Analyse critique du
socle de la gouvernance
À partir des éléments
caractéristiques de chaque axe, nous avons attribué aux
différentes institutions des notes par rapport à leur application
de ces différentes caractéristiques de chaque axe du socle commun
de la gouvernance.
1 Vision stratégique
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Vision stratégique explicite (public cible, couverture
géographique...)
|
IMF APE
|
Vision stratégique non explicite, le ciblage vague par
rapport à la situation géographique (la ville de Kinshasa) alors
que l'IMF est à proximité d'un grand centre commercial
(marché Matadi Kibala) où il existe un grand nombre des petits
entrepreneurs.
|
0,2
|
IMF LIFE VEST
|
La vision stratégique de LIFE VEST est
Incomplète, la couverture géographique, les produits qu'elle
offre n'y figurent pas dans la déclaration de celle-ci.
|
0,3
|
COODEFI
|
COODEFI, se limite juste par une cible inconnue (ses
membres), les types de produits et la couverture géographique n'y figure
pas.
|
0,3
|
COOPECAS
|
La vision non explicite, l'accent plutôt mis sur les
produits offerts, la cible et la couverture géographique n'y est pas
mentionnée.
|
0,3
|
Vision stratégique formalisée dans les textes
organiques
|
IMF APE
|
La vision stratégique ne figure pas dans les textes
organiques, mais dans un document non approprié (le dépliant).
|
0
|
IMF LIFE VEST
|
Vision stratégique est formalisée dans un
document non approprié (dépliant).
|
0
|
COODEFI
|
La vision stratégique formalisée dans le statut
et dans les manuels de procédures.
|
0,6
|
COOPECAS
|
La vision stratégique ne figure dans aucun texte
organique, mais dans un document non approprié (le dépliant).
|
0
|
Vision stratégique formalisée dans les textes
organique et le plan d'affaire
|
IMF APE
|
La vision stratégique ne figure pas dans les textes
organiques, difficile de cerner la cohérence avec le plan d'affaire.
|
0,1
|
IMF LIFE VEST
|
La vision stratégique ne figure pas dans les textes
organiques d'ou la difficulté de cerner la cohérence avec le
plan d'affaire.
|
0,1
|
COODEFI
|
Cohérence entre la vision stratégique, les
textes organique et le plan d'affaire.
|
0,5
|
COOPECAS
|
Inexistence d'un plan d'affaire.
|
0
|
Vision stratégique connue et partagée entre
l'ensemble des acteurs
|
IMF APE
|
Vision stratégique est connue et partagée par
l'ensemble des acteurs, elle figure dans chaque bureau ce qui présume la
connaissance de celle-ci par l'ensemble des employés.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Vision stratégique connue et partagée par
l'ensemble des acteurs à travers le dépliant qui est accessible
à toute personne en relation avec l'institution.
|
0,6
|
COODEFI
|
La vision stratégique partagée par l'ensemble
des acteurs, l'existence des séances d'éducation
coopérative pour transmettre aux membres les principes qui
régissent la COODEFI.
|
0,6
|
COOPECAS
|
La vision stratégique connue par l'ensemble de membre,
elle est expliquée aux membres lors de l'adhésion,
adhésion qui est conditionnée par son acceptation du membre,
elle demeure relativement partagée entre l'ensemble des acteurs
(membres, et employés).
|
0,7
|
Vision stratégique cohérente avec le contexte de
l'institution
|
IMF APE
|
La vision non cohérente avec le contexte de
l'institution qui s'adresser aux petits entrepreneurs de la ville de Kinshasa
alors qu'elle n'a pas de ressources adéquates (entreprise de
microfinance de deuxième catégorie) pour cibler un grand nombre
de petits entrepreneurs.
|
0,2
|
IMF LIFE VEST
|
La vision cohérente avec le contexte LIFE VEST ne
s'adresse qu'aux personnes vulnérables, mais qui sont
crédibles.
|
0,7
|
COODEFI
|
La vision stratégique pas clairement définie ce
qui ne permet pas d'en mesurer la cohérence avec le contexte de la
COODEFI.
|
0,1
|
COOPECAS
|
Vision stratégique cohérente avec le contexte de
l'institution qui offre de services sur bases de ressources de ses membres.
|
0,5
|
Il ressort de cette analyse que par rapport à la
vision stratégique les observations suivantes :
Comme force, la vision stratégique demeure relativement
partagée entre les acteurs pour les 4 ISFD.
En ce qui concerne les faiblesses, la vision
stratégique est non explicite, elle ne pas formalisée dans les
textes organiques et le plan d'affaires.
Fort de ce résultat notre première
hypothèse selon laquelle « la vision stratégique n'est
pas clairement définie au sein des ISFD dans la ville de
Kinshasa `' est validée.
2. Système d'information
et gestion
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Information complète à tous les niveaux de
l'institution (caisses et niveau central).
|
IMF APE
|
Les informations relatives à l'octroi de crédit et
au remboursement de crédit sont enregistrées sur des registres au
niveau de la caisse et des guichets puis la transmission au directeur pour la
saisie dans le logiciel (FINA) qui permet de calculer les indicateurs sur
la qualité du portefeuille.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
LIFE VEST dispose d'un logiciel (loan performer)
paramétré en fonction de cahiers de charge de chaque
employé disponible sur les ordinateurs de caissières et les
agents de crédit mis en réseaux permettent de la transmission de
l'information auprès du chef d'agence qui voir en temps réel la
situation de chaque client le remboursement de crédit, le crédit
en retard, l'épargne. Néanmoins il est mentionné
l'utilisation d'un logiciel ne pas une fin en soi ,il importe donc de produire
une information complète à tous le niveau pour la prise des
décisions.
|
0,5
|
COODEFI
|
La COODEFI dispose d'un logiciel (Comptapro) qui permet la
saisie de l'information concernant les transactions financières avec les
membres, information qui est transmisse en temps réel au chef d'agence
à l'aide d'un réseau.
|
0,5
|
COOPECAS
|
L'information incomplète à tous le niveau à
cause d'existence à cause d'une circulation très lente de
l'information à cause de l'absence d'un système reliant la caisse
à la gérance.
|
0,2
|
Production rapide d'indicateurs sur le portefeuille et la
structure financière de l'institution (délais de production).
|
IMF APE
|
La production des indicateurs indicateur est moins rapide ceci
dû au fait que les informations relatives au portefeuille sont d'abord
saisie manuellement puis transcrit dans le logiciel pour calculer les
indicateurs. En outre l'absence d'un comptable est un handicap pour la
production d'une information comptable et financière.
|
0,3
|
IMF LIFE VEST
|
La production des indicateurs sur la structure financière
est rapide facilitée par l'existence d'un logiciel LoanPerformer qui est
de qualité acceptable.
|
0,7
|
COODEFI
|
Production des indicateurs moins rapide, les informations saisies
à l'aide logiciel comptable doivent être transfert vers le
logiciel FINA pour calculer les indicateurs sur la structure financière
de la COODEFI.
|
0,6
|
COOPECAS
|
Manque de compétence au niveau interne pour calculer les
indicateurs sur la structure financière de la COOPECAS.
|
0
|
Qualité et maîtrise du système d'information
(alimentation, maintenance...)/fiabilité de l'information.
|
IMF APE
|
En ce concerne la qualité du système d'information
et de gestion le logiciel FINA qui est mis à la disposition des IMF de
petite taille par la BCC il est de qualité acceptable et facile à
maitriser car il est paramétrage est fait sur Excel.
|
0,6
|
IMF LIFE VEST
|
le système d'information figure parmi les
références dans la région, paramétrage facile, un
gestionnaire présent dans la ville (GEMIFIC) qui peut intervenir
à tous moment en cas de problème.
|
0,7
|
COODEFI
|
Système d'information de gestion assez bonne permet au
chef d'agence de suivre les transactions des caisses en temps réel pour
ce qui est de la maintenance nous n'avons pas assez d'information à ce
sujet.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Système d'information de gestion précaire par
rapport à la taille de l'institution, absence d'un logiciel pour la
saisie de l'information et la production des indicateurs sur la structure
financière de la COOPECAS.
|
0,1
|
Accessibilité de l'information.
|
IMF APE
|
L'information est centralisée chez le directeur
|
0,5
|
LIFE VEST
|
En fonction du cahier de charge de chaque employé
à accès l'information dont elle a besoins.
|
0,8
|
COODEFI
|
L'accessibilité est fonction du paramétrage du
logiciel qui dépend de taches de chaque agent mais le gérant
dispose d'une information synthétique sur toutes les
opérations.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Accessibilité de l'information très faible à
cause d'une circulation très lente de l'information.
|
0,2
|
Utilisation de l'ensemble des informations pour la prise de
décision.
|
IMF APE
|
Les renseignements nous fournies indiquent que les informations
produites permettent aux responsables de l'institution de voir la tendance de
l'institution vers l'atteinte de la pérennité.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Les informations recueillies alimentent la prise de
décision le cas échéant est la reconfiguration d'un
produit(le crédit de groupe en crédit individuel adapté
aux personnes qui en bénéficiaient) dont les
caractéristiques générées moins de ressources mais
plus des chargés.
|
0,7
|
COODEFI
|
Selon les informations qui nous ont été fournies
par le chef d'agence l'information produite par le système alimente la
prise de décision.
|
0,5
|
COOPECAS
|
L'information disponible est faiblement utilisée dans la
prise de décision.
|
0,2
|
Il ressort de cette analyse que pour les 4 ISFD
présentent des résultats contrastés. Une ISFD(COOPECAS)
présente des faiblesses par rapport à l'ensemble de
caractéristiques pour cet axe, tandis que les 3 autres ISFD
présentent des résultats relativement de bons résultats.
Fort de ceci, nous infirmons partiellement notre deuxième
hypothèse selon laquelle « Le système d'information de
gestion ne produit pas l'information nécessaire pour la prise des
décisions ».
3. Mode de prise de
décision
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Processus de décision formalisé dans un manuel de
procédures.
|
IMF APE
|
L'IMF APE dispose de manuels de procédures
(procédures comptables, procédures administratives, et politique
de crédit), pour la prise de décision, ils sont
élaborés par un prestataire technique en microfinance le
RIFIDEC.
|
0,7
|
IMF LIFE VEST
|
LIFE VEST dispose des manuels de procédures
élaborés en interne.
|
0,7
|
COODEFI
|
La COODEFI dispose des manuels de procédures
élaborés en interne.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Existence de manuels de procédures élaborés
en interne.
|
0,7
|
Cohérence entre le processus de décision formel et
la pratique de la décision.
|
IMF APE
|
Cohérence discutable entre le processus de décision
et pratique de décision ceci peut être illustrée par un
fait apparemment anodin le directeur qui recommande l'octroi d'un crédit
pour une proche qui lui rend visite lors de nos entretiens ce qui laisse planer
un doute sur l'application des procédures.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Chaque agent et tenue au respect stricte de décisions sous
peine d'encourir de sanction.
|
0,8
|
COODEFI
|
Il existe une cohérence le processus de décision et
la pratique.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Cohérence faible à cause de l'incursion du conseil
d'administration qui influence le processus d'octroi de crédit.
|
0,1
|
Cohérence entre le rôle des acteurs et le niveau de
prise de décision.
|
IMF APE
|
Les décisions sont prises en fonction de niveau de
responsabilité mais l'aval du directeur est exigé.
|
0,7
|
IMF LIFE VEST
|
Les décisions de gestion courantes sont prises par le chef
d'agence mais pour les décisions stratégiques (produits,
salaires) dépendent de la Direction générale.
|
0,7
|
COODEFI
|
Il existe une cohérence entre le niveau de prise de
décision. La politique générale de la COODEFI est
définie par le conseil d'administration la gestion quotidienne par la
gérance.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Bonne cohérence les décisions stratégique
sont prises par le niveau hiérarchique l'AGM à travers le Conseil
d'administration, et les décisions opérationnelles par la
gérance sous l'oeil vigilant du conseil d'administration.
|
0,7
|
Bonne prévention/gestion des conflits
d'intérêt.
|
IMF APE
|
Limité par le fait que l'IMF est à la solde d'un
seul groupe acteur qui en détient tout le pouvoir, il s'agit des membres
d'une même famille qui en sont propriétaire.
|
0,4
|
IMF LIFE VEST
|
L'existence de l'organe délibérant
l'assemblée générale des actionnaires qui statue sur les
problèmes de conflits.
|
0,6
|
COODEFI
|
Faible parce que le contrôle interne est effectué
par une personne qui doit être contrôlé le comptable.
|
0,4
|
COOPECAS
|
L'existence d'un conflit en permanence entre le conseil
d'administration et la gérance sur la procédure d'octroi de
crédit démontre le manque de prévention de conflits
d'intérêt..
|
0,2
|
Responsabilisation des acteurs dans les prises de
décision.
|
IMF APE
|
Responsabilisation des acteurs limitée par le faite que la
prise de décisions est conditionnée par l accord du
directeur.
|
0,4
|
IMF LIFE VEST
|
Chaque acteur prend les décisions en fonction de cahier de
charge définie par les manuels de procédures.
|
0,7
|
COODEFI
|
Décisions sont prisent en fonction de
responsabilité de chaque employé.
|
0,5
|
COOPECAS
|
Faible responsabilisation des acteurs le pouvoir est entre les
mains du conseil d'administration qui influence les décisions
opérationnelles telles que l'octroi de crédit.
|
0,2
|
Il ressort de cette analyse critique ci-dessous : comme
force la formalisation des processus de prises des décisions, mais en
ce qui concerne les autres caractéristiques les résultats sont
contrastés.
III. 4. Formation et
compétence
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Niveau de formation/spécialisation adéquat avec la
fonction occupée.
|
IMF APE
|
Le niveau de formation de caissière, guichetière,
et agent de crédit est diplôme d'État pour en ce qui
concerne l'auditeur et le directeur commence à partir du graduat.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Le niveau de formation est déterminé selon les
critères du cabinet qui s'occupe du recrutement, toutefois pour le chef
d'agence le niveau est de licence en économie ou en gestion.
|
0,7
|
COODEFI
|
Les fonctions de directions (gérance,
comptabilité) ont un niveau universitaire.
|
0,6
|
COOPECAS
|
Responsable le gérant et le chef d'agence ont une
formation en gestion et comptabilité mais ils ont réussi une
formation de trois mois en microfinance.
|
0,5
|
Existence d'un plan de formation au sein de l'institution.
|
IMF APE
|
Pas de plan de formation, néanmoins le directeur, l'agent
de crédit, l'auditeur ont bénéficiés de formation
organisée par le FPM, le RIFIDEC, la BCC.
|
0,2
|
IMF LIFE VEST
|
Pas de plan de formation l'unique formation dont ont
bénéficié les agents provient de l'appui technique (le
FPM) à cela s'ajoute les échanges informels avec le directeur
général qui est certifié en microfinance.
|
0,4
|
COODEFI
|
Pas de plan de formation au niveau de la COODEFI, seul les
responsable un membre du conseil d'administration, gérant, le comptable
ont bénéficiés de la formation du FPM, BCC, RIFIDEC.
|
0,4
|
COOPECAS
|
Il n'existe pas un plan de formation au sein de la COOPECAS.
|
0
|
Existence d'outils de motivations/incitations positives
/négatives pour la mise en oeuvre des décisions.
|
IMF APE
|
Outils de motivations positives ou négatives non encore
formalisés, sauf un crédit dont a bénéficié
l'agent de crédit pour achever la construction de sa maison.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
L'existence de prime comme sanction positives et négatives
(code de bonne conduite).
|
0,6
|
COODEFI
|
Il est existe d'outils de motivations (prime, promotion), et
sanctions négatives (blâme, rétrograde, et
révocation).
|
0,8
|
COOPECAS
|
Il en existent-ils sont formalisés dans le manuel de
procédures de gestion de ressources humaines.
|
0,5
|
Cohérence des moyens techniques et financiers avec la
stratégie del'institution (budget de formation).
|
IMF APE
|
Pas de budget pour la formation
|
0
|
IMF LIFE VEST
|
Pas de budget pour la formation.
|
0
|
COODEFI
|
Pas de budget de formation.
|
0
|
COOPECAS
|
Pas de budget de formation.
|
0
|
Capacité à mettre en oeuvre les décisions
prises sans recours externe.
|
IMF APE
|
Faible capacité parce que les outils de prise de
décisions les manuels de procédures et plan d'affaire sont
élaborés par un acteur externe (RIFIDEC).
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Les décisions sont prises sans recourir à
l'extérieur.
|
0,7
|
COODEFI
|
Les décisions sont prises sans recourir à
l'extérieur.
|
0,7
|
COOPECAS
|
Les décisions sont prises au niveau interne.
|
0,7
|
Il ressort de cette analyse critique que les ISFD, de niveau de
compétence relativement acceptable, pour les 4 ISFD, 3 ISFD prennent
les décisions sans recourir à l'extérieur. Mais dans
l'ensemble il est à remarquer l'absence d'un plan de formation alors
qu'avoir des ressources humaines bien formées est un gage pour la prise
de décisions.
5. Système de
contrôle
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Chaîne de contrôle clairement définie (voir
manuel de procédures).
|
IMF APE
|
Il n'existe pas une chaine de contrôle bien définie
seul l'auditeur interne effectue le contrôle sur les achats, sur la
caisse, vérifier les dossiers de clients, le dépôt de
caution et le suivi de crédit.
|
0,3
|
IMF LIFE VEST
|
La chaine de contrôle au niveau de LIFE VEST se compose de
trois étapes :
- Le contrôle fait par chaque agent lui-même par
rapport à ses attributions ;
- Le contrôle fait par l'auditeur interne par rapport aux
procédures ;
- Le contrôle effectué par l'auditeur externe
à la fin de à la fin de chaque exercice sur les états
financiers.
|
0,8
|
COODEFI
|
La chaine de contrôle au niveau de la COODEFI se
présente comme suit :
- Responsable de services (adhésions, visa
-positionnement, trésorerie, crédit, virement, informatique) sur
les agents de ces services ;
- Le comptable sur les différents services ;
- Le comité de surveillance (mensuellement ou
trimestriellement) sur le comptable.
|
0,6
|
COOPECAS
|
La chaine de contrôle définie dans les manuels de
procédures mais incomplète à cause de l'inexistence d'un
contrôle externe.
|
0,5
|
Chaîne de contrôle connue de l'ensemble des
acteurs.
|
IMF APE
|
Pas de chaine de contrôle à part vérification
au quotidien à posteriori effectuer par l'auditeur interne
|
0,1
|
IMF LIFE VEST
|
Connue par l'ensemble des agents.
|
0,8
|
COODEFI
|
La chaine de contrôle est connue par l'ensemble des
agents
|
0,8
|
COOPECAS
|
Inexistence d'une chaine de contrôle seul l'auditeur
interne s'occupe du contrôle.
|
0,4
|
Capacité de l'institution à détecter des
failles et à anticiper les risques.
|
IMF APE
|
Limité car la chaine de contrôle est inexistante a
part le contrôle effectué par l'auditeur interne.
|
0,1
|
IMF LIFE VEST
|
Assez bonne car il existe une chaine de contrôle permettant
de détecter l'origine d'une erreur en ce référant aux
attributions de la personne concernée.
|
0,8
|
COODEFI
|
Très faible parce l'organe en charge du contrôle
selon les procédures n'est le fais que mensuellement ou
trimestriellement.
|
0,4
|
COOPECAS
|
Faible capacité à cause de l'existence de crises
entre le conseil d'administration et la gérance.
|
0,1
|
Existence d'un service de contrôle indépendant,
compétent, régulier.
|
IMF APE
|
Pas de contrôle indépendant et regulier à ce
jour à l'IMF APE à part le contrôle effectuer par la BCC
qui n'est pas régulier.
|
0,1
|
IMF LIFE VEST
|
L'existence d'un audit externe regulier effectué à
la fin d'exercice par un cabinet spécialisé.
|
0,1
|
COODEFI
|
Pas de contrôle indépendant et régulier au
sein de COODEFI, le contrôle effectuer par la BCC intervient à
des intervalles de temps irrégulier.
|
0,1
|
COOPECAS
|
L'absence d'un service de contrôle indépendant et
régulier
|
0,1
|
Supports de contrôle et rapports de contrôle
accessibles (documents écrits suite aux contrôles).
|
IMF APE
|
Pas de contrôle indépendant.
|
0
|
IMF LIFE VEST
|
Un rapport d'audit est disponible auprès du responsable
d'agence de LIFE VEST, un exemplaire du rapport d'audit de l'exercice nous a
été 2011 nous été présenté.
|
0,8
|
COODEFI
|
Inexistant faut d'un audit indépendant regulier.
|
0,2
|
COOPECAS
|
Pas de support à cause de l'absence d'un contrôle
indépendant et régulier.
|
0,1
|
Il ressort de cette analyse, que pour les 4 ISFD seulement
une ISFD(LIFE VEST) dispose d'une chaîne de contrôle
complète, un contrôle indépendant et regulier. Fort de
ceci, nous confirmons notre troisième hypothèse selon laquelle
« le système de contrôle est complet » est un
problème en matière de gouvernance des ISFD à Kinshasa.
6. Gestion des crises et
dysfonctionnements
Critères
|
IMF
|
Analyse critique
|
Note
|
Capacité interne des acteurs à détecter les
dysfonctionnements.
|
IMF APE
|
En interne seul l'auditeur interne est chargé de
détecter les crises et dysfonctionnements, en plus l'absence d'un
comptable démontre la faible capacité à détecter
les crises et dysfonctionnement.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Capacité interne acceptable dus à l'existence d'un
système de contrôle efficace et un système d'information et
de gestion qui permettent détecter les dysfonctions en fonction en
fonction des acteurs impliqués.
|
0,8
|
COODEFI
|
L'existence de cumul de fonction observait le comptable qui
s'occupe aussi de l'audit ce qui à notre avis restreint la
capacité à détecter les crises et les
dysfonctionnements.
|
0,5
|
COOPECAS
|
La capacité interne des acteurs à détecter
les dysfonctionnements est faible ceci à l'absence de synergie entre la
partie stratégique (conseil d'administration) et l'opérationnel
(la gérance) qui évolue avec méfiance l'un par rapport
à l'autre.
|
0,1
|
Système d'alerte efficient (délais entre
dysfonctionnements et alerte).
|
IMF APE
|
L'auditeur interne est chargé d'alerte la direction sur
les dysfonctionnements en ce qui concerne la caisse, le suivi de remboursement,
le dépôt de caution pour le crédit.
|
0,8
|
IMF LIFE VEST
|
Système d'alerte relativement efficient grâce au
suivi régulier de des indicateurs à l'aide portefeuille de
crédit.
|
0,8
|
COODEFI
|
Difficile à évaluer d'autant que seul le comptable
est chargé de contrôle au quotidien tandis que l'organe
habilité à le faire l'audit interne n'existe pas encore, en outre
la commission de surveillance n'effectue qu'un contrôle une fois
mensuellement ou trimestriellement.
|
0,5
|
COOPECAS
|
Système d'alerte non efficient car le système
d'information n'est pas de bonne qualité.
|
0,2
|
Capacité de réaction rapide et proportionnée
à l'ampleur du dysfonctionnement (délais entre alerte et
réaction).
|
IMF APE
|
Difficile à évaluer selon les informations qui nous
ont été fournies l'IMF APE n'a pas encore été
confrontée à un dysfonctionnement depuis son existence.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Bonne capacité, LIFE VEST a restructuré un de ses
produits le crédit de groupe parce qu'il coutait plus qu'il produisait
de ressources il a été abandonnée pour en faire un
crédit individuel adapté aux petits entrepreneurs.
|
0,7
|
COODEFI
|
Non vérifiable parce que la COODEFI selon les informations
qui nous ont été fournies la COODEFI n'a pas encore
été confrontée à un cas de crise.
|
0,5
|
COOPECAS
|
Faible capacité l'institution fait face à une crise
qui affecte la qualité du portefeuille dus au non recouvrement de
certains crédits qui ont été octroyés sous
l'influence du conseil d'administration dont le recouvrement est difficile
à réaliser par l'institution.
|
0,3
|
Procédure d'intervention (mise sous tutelle/rapatriement
du pouvoir, etc.).
|
IMF APE
|
Non vérifiable l'IMF APE qui fonctionne depuis deux ans
selon les informations qui nous ont été fournies l'IMF APE n'a
pas encore été confrontée à une crise.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Non vérifiable parce que LIFE VEST n'a pas encore
été confronté à une crise.
|
0,5
|
COODEFI
|
Selon les informations qui nous ont été fournies
aucune crise ne survenu à ce jour au sein de la COODEFI.
|
0,5
|
COOPECAS
|
La COOPECAS n'étant affilié à une aucune
centrale il est difficile d'applique un rapatriement la crise qui sévit
au niveau hiérarchique élevé.
|
0,3
|
Capacité à faire évoluer les règles
/procédures/dysfonctionnements initiaux.
|
IMF APE
|
Difficile à évaluer d'autant plus aucun
dysfonctionnement nous été signalé.
|
0,5
|
IMF LIFE VEST
|
Difficile d'évaluer ce critère car aucun
dysfonctionnement nous a été révélé.
|
0,5
|
COODEFI
|
Difficile à évaluer car aucun dysfonctionnement
nous a été signalé.
|
0,5
|
COOPECAS
|
Très faible capacité en dépit de la crise
que traverse la COOPECAS aucune règles ou procédures n'a
été modifié situation marquée par la
vétusté de différents manuels de procédures
(politique de crédit, gestion de ressources humaine, procédures
comptable) par rapport au contexte actuel de l'institution.
|
0,2
|
Il ressort de cette analyse que les ISFD présentent des
résultats contrastés quant à différentes
caractéristiques de cet axe. Ceci montre qu'il est d'une grande
importance de développer des mécanismes afin de détecter
les dysfonctionnements au sein des ISFD.
Visualisation de la grille de résultats par rapports
aux six du socle de la gouvernance
Schéma 3. Visualisation gouvernance IMF APE
Ce schéma illustre que dans
l'ensemble, l'IMF APE a une note inférieure à la moyenne pour les
six axes du socle de la gouvernance.
.
Schéma 4. Grille d'évaluation de la gouvernance
de LIFE VEST
En ce qui concerne LIFE VEST les
points faibles en matière de gouvernance concerne les axes vision
stratégique, la gestion de crises et dysfonctionnements.
Schéma 5. Grille d'évaluation de la gouvernance
de COODEFI
En ce qui concerne COODEFI la note pour chaque axe se situe
à la moyenne de manière générale mais la faiblesse
se situe au niveau de la gestion de crises dysfonctionnement.
Schéma 6. Grille d'évaluation gouvernance de la
COOPECAS
La COOPECAS affiche des
faiblesses en matière de contrôle et la gestion des crises et
dysfonctionnements.
3.2. Piste de solution
Au regard de l'analyse critique qui a été faite
pour les 4 ISFD, il est à noter que les défis en matière
de gouvernance par rapport aux six axes du socle commun de la gouvernance qui
sont, la vision stratégique, le système d'information et de
gestion, le système de contrôle, formation et compétence,
la gestion de crises et dysfonctionnement demeurent à ce jour une
préoccupation pour les 4 ISFD de manière
générale.
En ce concerne la visions stratégique elle doit
être explicite pour les 4 ISFD c'est-à-dire inclure les types de
produits offerts, la cible, la couverture géographique, et afin sa
formalisation dans les textes organiques et le plan d'affaire.
La vision stratégique étant l'élément
déclencheur de la création, d'une institution, et un
repère pour évaluer la marche de celle-ci à travers le
temps, elle doit inclure l'ensemble des caractéristiques
précitées.
En ce qui concerne le système d'information de gestion,
l'information est l'élément déterminant pour la prise de
décisions. Ces informations ne doit pas seulement concerner le
crédit mais plutôt la prise des décisions de
manière globale.
Concernant le mode de prise des décisions, l'existence de
manuels de procédures n'est pas une fin en soit, c'est la
capacité de recourir à ces manuels qui en donnent une valeur,
celle-ci doit se vérifier, par leur respect stricte, et leur
l'application des procédures de prise de décisions quotidiennes
au niveau des ISFD.
En ce qui concerne la formation et la compétence,
disposer des ressources humaines bien former doit être une
préoccupation majeur au niveau des ISFD, parce que les ressources
humaines bien former et compétente est une clé de réussite
d'un programme de microfinance.
En ce qui concerne le système contrôle, l'existence
d'une chaîne de contrôle bien définie permet de
prévenir et de détecter les fraudes afin de protéger
l'institution pour qu'elle puisse offrir des services financiers à
travers le temps.
En ce qui concerne la gestion des crises et des
dysfonctionnements, la capacité d'une ISFD à surmonter une crise
augure la possibilité de renforcer les liens entre différentes
parties protagonistes et conduire ainsi à l'élaboration de
nouvelles règles plus efficace.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Cette recherche qui a porté sur l'évaluation de
la gouvernance des ISFD dans la ville de Kinshasa, elle se proposait dans un
premier temps d'observer l'application de déterminants d'une bonne
gouvernance en ayant comme cadre conceptuel le six axes du socle commun de
gouvernance qui sont la vision stratégique , le système
d'information et de gestion, le mode de prise de décision la formation
et la compétence , système de contrôle interne , et la
gestion de crises et dysfonctionnements.
Les deux principales questions de cette recherche ont
été les suivantes :
1. Quelles sont les causes réelles de la
précarité de la gouvernance pour l'essentiel des IMF à
Kinshasa ?
2. Quelles solutions opérationnelles et
stratégiques à envisager pour améliorer, la gouvernance
des IMF des Kinshasa ?
Pour vérifier la validité de nos
hypothèses sous- jacentes à ces questions de recherche nous avons
eu recours à la technique documentaire et à l'interview ainsi
qu'aux méthodes, analytique et comparative.
Les principaux résultats de notre étude se
déclinent en ces termes
En ce qui concerne la vision stratégique :
Pour les 4 ISFD les éléments
caractéristiques d'une vision stratégique les produits, la cible,
la situation géographique ne figure pas dans la déclaration dans
leur vision stratégique seule la COODEFI où cette vision figure
dans les textes organiques, et le plan d'affaire.
En rapport avec le système d'information et de gestion
sur les 4 ISFD, seule une ISFD LIFE VEST dispose d'un système
d information et de gestion qui permet de capter l'information et son
stockage et l'usage de cette information pour la prise des décisions.
Pour ce qui est de mode de prise de décisions, le
constat fait pour les 4 ISFD sous étude est qu'elles disposes toutes des
manuels de procédures pour la prise de décisions, en
générale il a été constaté une faible
responsabilisation des acteurs pour la prise de décisions à cause
d'une forte concentration de pouvoir au niveau hiérarchique
élevé ( le conseil d'administration, direction ou
gérance).
En ce qui concerne la formation et la
compétence
Le constat générale de la recherche est
qu'aucune ISFD ne dispose pas d'un plan de formation concrétisé
par un budget de formation afin de permettre les agents de prendre de bonnes
décisions, seul les formations dispensées par l'appui technique
au secteur tels que la BCC, le FPM, et RIFIDEC, formation financées par
les bailleurs de fonds.
En ce qui est du système de contrôle, le constat
général auprès de 4 ISFD est qu'elle ne dispose pas d'une
chaîne de contrôle complète, mais elle se limite au
contrôle interne, le contrôle indépendant et regulier n'est
effectué qu'au sein de LIFE VEST qui recourt pour ce faire à un
cabinet d'audit certifié.
En ce qui concerne la gestion de crises et dysfonctionnements
le constat de notre recherche est que sur les 4 ISFD une d'entre elles un
dysfonctionnement nous a été révélé il
s'agit de la COOPECAS, mais force est de constater qu'aucune mesure
spécifique n'a été mis en place pour trouver solution
à cette crise, cette crise affecte le niveau hiérarchique le plus
élevé le conseil d'administration composé de membre
fondateurs de la COOPECAS et la gérance.
Bien que le résultat de cette recherche soient
pertinents en terme d'analyse ayant utilisé un cadre d'analyse rigoureux
en matière de la gouvernance, cette recherche pourrait être plus
pertinente, sa limite s'explique par la non représentativité
l'échantillon utilisé dans le cas cadre de cette recherche.
Nous ne pouvons pas prétendre avoir
épuisé le sujet de notre qui à titre de rappel se pencher
à l'évaluation de la gouvernance auprès 4 ISFD dans la
province de Kinshasa, néanmoins elle ouvre la porte à
l'étude de plusieurs autres questions relatives à la gouvernance
dans le secteur de la microfinance en République Démocratique du
Congo tels que :
· L'impact de la gouvernance sur l'atteinte de la
viabilité financière des ISFD, cette recherche pourrait permettre
de voir dans quelle mesure les différents axes du socle commun de la
gouvernance influenceraient l'atteinte de la viabilité financière
facteur déterminant de la pérennité.
· La gouvernance étant la poursuite de la mission
de l'institution, et assurant la pérennité en s'adaptant à
son environnement, en prévenant et surmontant les crises une
étude de relation entre la gouvernance et gestion de risques permettrait
d'inclure dans la gouvernance la gestion des risques inhérents aux ISFD
(le risque institutionnelle, le risque opérationnel, le risque de
gestion financière et le risque externe)
· Une étude comparative entre les différentes
approches de la gouvernance c'est-à-dire une étude entre
l'efficacité de la gouvernance selon une approche type shareholders
(propriétaires /actionnaires et la direction) et l'approche stakeholders
(propriétaires/actionnaires, direction, salariés) devaient
permettre d'évaluer quelle approche adopté pour les ISFD
congolaises.
BIBLIOGRAPHIE
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noeud gordien de la microfinance ?, ADA Dialogue, N°35,
décembre 2005.
ANNEXES
Annexe 1 PPPCR au Burkina Faso
Salué de 1988 à 1996 comme une success story de
la microfinance sahélienne, le PPPCR est entré en crise en 1997,
crise qui a débouché sur sa fermeture en 1999. Le projet a
achoppé principalement sur des dysfonctionnements de la gouvernance. La
défaillance des systèmes techniques a permis à la crise de
se développer : les systèmes d'information, de
comptabilité, mis en place dans la phase initiale, se sont
avérés inadaptés face à la croissance du projet ;
la mise en oeuvre du système de contrôle a été
tardive et rendue difficile par l'éclatement du dispositif (quatre
provinces sahéliennes) et la nature même du système
d'intermédiation adopté (crédit à caution
solidaire). Ne serait-ce que de faire respecter la loi et les règles
consignées dans la Convention signée avec le gouvernement. Si une
caisse (et le village qui est derrière) ne se conforme pas aux
règles, l'association peut (et doit, selon la convention) la mettre sous
tutelle et finalement l'exclure.
Mais, au-delà des difficultés techniques, c'est
le montage institutionnel du PPPCR qui a été au coeur des
dysfonctionnements de la gouvernance : un mandat d'opérateur
confié à une ONG burkinabé, créée de toutes
pièces, sans expérience dans la microfinance et à qui on
n'a pas donné les moyens d'acquérir les compétences
nécessaires ; des responsabilités mal définies entre
l'opérateur, l'institution d'appui technique, le maître d'ouvrage
et le bailleur de fonds : le manque de clarté dans les
responsabilités fut sujet d'incertitudes, d'approximations et de
tensions, entraînant une grande difficulté à prendre
rapidement des décisions, surtout en période de crise.
Cette crise résulte aussi des difficultés
d'atteindre rapidement l'équilibre financier avec le modèle
Grameen Bank transposé en Afrique.
Les problèmes liés à la formation ont
largement contribué à l'échec du projet : niveau de
recrutement initial et formation des cadres et des agents trop faible, absence
de formation de l'ONG opérateur, absence de formation des femmes
bénéficiaires du projet...
D'une manière générale, c'est le manque
de flexibilité par rapport au choix initial qui peut être
questionné. Au Burkina, l'expérimentation a été
réalisée au plus près possible du modèle initial de
la Grameen Bank. Des options plus ouvertes ont été prises
à la même époque en Guinée (zones économiques
diversifiées, crédits ouverts à l'ensemble des demandeurs,
hommes et femmes, à l'exception des catégories «
favorisées », gestion du crédit et de l'épargne par
des salariés de niveau universitaire). Ces options ont sans doute permis
de construire par la suite des solutions originales, avec la recherche d'un
équilibre de pouvoir entre responsables élus et techniciens de
bon niveau.
Source : CERISE -IRAM(2005)
Annexe 2 CRG en Guinée
Fruit d'une large concertation entre les acteurs
concernés, la composition de l'actionnariat et du conseil
d'administration du Crédit rural de Guinée vise à traduire
dans les structures le fonctionnement de la « gestion en commun »
propre au réseau. Deux collèges qui représentent les
principaux acteurs à la base du réseau constituent les «
piliers » de la gouvernance et doivent s'entendre autour des principales
orientations stratégiques du réseau.
Le collège des caisses locales, représentant
les emprunteurs-associés, détient 40 % du capital et propose cinq
candidats au Conseil d'administration. Statutairement, le Président du
CRG-SA est élu au sein de ce groupe d'administrateurs. Le collège
des salariés détient 35 % du capital et propose quatre candidats
au Conseil d'administration.
Les deux collèges qui représentent les
principaux intéressés par le développement du CRG, doivent
donc déboucher sur une vision commune autour des orientations
stratégiques. Pour faciliter l'émergence de compromis entre leurs
intérêts parfois contradictoires, le troisième
collège est constitué de partenaires extérieurs
minoritaires amenés à apporter une expertise technique et
financière, ainsi qu'une certaine capacité de médiation.
Il est composé de l'ancien opérateur du projet (l'IRAM), d'un
investisseur éthique (la SIDI) et de l'État guinéen qui
porte les engagements de futurs actionnaires privés nationaux, banques
commerciales ou organisations professionnelles intéressées au
développement des services du réseau (fédération de
producteurs agricoles, coopératives de pêcheurs, etc.).
Source : CERISE-IRAM (2005)
Annexe 3 COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT AMITIE
SALUTISTE
La COOPECAS est coopérative d'épargne et de
crédit créée le 20 mai 2000 par les anciens
élèves des écoles de l'Armée du Salut
réunies au sein de l'Association « ASSENEAS. »
Sa mission est de collecter l'épargne de ses membres et
leur octroyer du crédit. Sa cible ce sont les personnes démunies,
qui adhèrent en tant que membres, exclues du système bancaire
classique.
Sa vision est celle de s'installer dans toute la
République pour offrir ses services. Son objectif principal est de
maximiser l'avantage coopératif de ses membres en faisant fructifier au
mieux leur épargne.
Les produits que la COOPECAS offre sont : l'épargne
à vue, l'épargne à terme, l'épargne scolaire,
l'épargne à la carte, le crédit à la consommation
et à la production. La structure organisationnelle de cette Institution
en termes d'organes et de départements se présentent comme
suit : une Assemblée générale; un Conseil
d'administration; un Conseil de surveillance et un Comité de
crédit.
Source : l'auteur
Annexe 4 COODEFI
La COODEFI est une coopérative financière
initiée par la population de Butombo (Nord Kivu) en 1981 dans le but
de mettre ensemble leurs revenus afin de résoudre leurs
problèmes. En 1984 elle devient COOFIZA-Butembo (coopérative
financière pour le développement au Zaïre, c'est depuis
1991, elle a prit le nom de la COODEFI, elle est agréée par
depuis le 3 mars par l'arrêté Réf. : Gouv./D143/N ?
00295 du gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Elle a ouvert ses portes
à Kinshasa en juillet 2008 avec son agence de la commune de Kinshasa. Il
y a eu une forte adhésion des membres avec une concentration d'un grand
nombre dans la commune de la Gombe. Sur cette base, les membres ont
recommandé l'ouverture d'une seconde agence dans la commune de la Gombe.
Cette agence est devenue le siège de la COODEFI Kinshasa. Actuellement
COODEFI a deux agences à Kinshasa, le siège à Gombe aux
nouvelles galeries présidentielles local 1M9 et l'agence de la commune
de Kinshasa au bâtiment SOCAPI sur l'avenue Kibati n°57.
Source : l'auteur
Annexe 5 IMF LIFE VEST
LIFE VEST est une institution de microfinance qui a
été créée en 2004 et agréée en 2006.
Cet agrément se matérialisa par la lettre numéro2
Gouv/D.143/000923 de la Banque Centrale du Congo ainsi que par l'Ordonnance
Présidentielle n° 10/038 du 28 mai 2010. À ce jour, elle
compte deux agences, toutes localisées à Kinshasa : dans la
Commune de Gombe et dans celle de Ngaliema.
Mission
LIFE VEST lutte contre la pauvreté en offrant des
services financiers de
Proximité adaptés aux agents économiques
(micro-entrepreneurs) vulnérables mais crédibles, pour leur
permettre de développer des activités génératrices
des revenus.
Vision : LIFE VEST vise à devenir une grande
institution professionnelle au service de ses clients.
Valeurs : Honnêteté, travail et discipline.
Organes de gestion : L'organisation a mis en place une
structure organisationnelle qui reprend les organes de gestion ci-après
: l'Assemblée Générale le Conseil d'Administration le
Conseil de Surveillance le Comité de Gestion.
Source : l'auteur
Annexe 6 IMF APE
L'IMF APE fonctionne comme une IMF depuis 2008, elle a obtenu
l'agreement de la Banque Centrale du Congo comme entreprise de
microcrédit de deuxième catégorie le 22 mars 2010, sous
la forme de Société de Personnes à Responsabilités
Limitées (SPRL). L'IMF APE est située N/9 de l'avenue Pasteur
Baruti Q/Maman Mobutu C/Mont-Ngafula.
La mission de l'IMF APE en tant qu'une IMF de deuxième
catégorie, est d'appuyer les activités
génératrices des revenues installée dans la ville
province de Kinshasa, et de lutté contre la pauvreté par
l'octroi des microcrédits, et la formation de ses clients ;
Sa vision est d'être une entreprise microcrédit
fiable, viable, professionnelle et pérenne rendant des services
financiers de qualité à ses clients.
Produits offert l'IMF offre des services financiers et
non financier à ses clients ,il s'agit de microcrédit ,Micro
leasing, Crédit Éclaire ( Express), Crédit solidaire, et
Crédit individuel, pour le produits non financiers la formation aux
clients sur la culture du crédit dans le développement de la
PME, l'entreprenariat collectif, coopératif ou associatif, la
comptabilité et la gestion d'une PME, les techniques de vente, la
technologie appropriée dans la fabrication de certains produits, etc.
Source : L'auteur
* 1 Cette partie est un
emprunt du guide opérationnel sur la gouvernance propose par CERISE-
IRAM (2005).
* 2 L'avant projet de loi sur
la microfinance du 14 juillet 2009.
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