CONCLUSION ET SUGGESTIONS
A travers ces quelques lignes nous avons
présenté les résultats obtenus après notre
enquête visant l'élaboration de ce travail portant sur le
financement et l'accessibilité aux structures de la Zone de Santé
Rurale de Binza.
Ce travail est parti de trois interrogations majeures ;
d'abord celle qui cherchait à savoir quelles sont les principales
sources de financement des services de santé dans la zone de
santé de Binza. Nous avons voulu savoir, en outre, le niveau de la
capacité de la population à couvrir les coûts des soins de
santé qu'elle a reçus et enfin si le positionnement
géographique de certaines entités rurales aurait un impact sur
l'accessibilité de la population aux services de santé
particuliers.
Après analyse des données recueillies au
près de cent soixante ménages par questionnaire, mais aussi
l'interview nous accordée par les responsables de structures de
santé, nous avons obtenu les résultats ci- après :
L'importance du financement des services de santé ainsi
que les orientations des interventions sont différentes selon qu'il
s'agit de la population, du gouvernement central ou des organismes
internationaux ; la population occupe une part non négligeable dans
financement des services (39,1%), une légère contribution pour
les médicaments et une contribution insignifiante dans l'achat des
divers intrants. Ce qui a confirmé notre hypothèse selon laquelle
diverses partenaires devraient intervenir pour couvrir en
entièreté le coût des services de santé en ce qui
concerne la prestation du personnel, l'achat des médicaments et le
renforcement des capacités.
La répartition du revenu dans le groupement de Binza
est ambigüe mais reste faible ; avec la prédominance du secteur
agricole traditionnel et de l'assistance extérieure, notre enquête
a prouvé que plus de la
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moitié de la population sollicite une assistance par
emprunt ou par don pour couvrir ses dépenses de santé. Ce chiffre
est venu soutenir l'un des postulats selon lequel la population rurale est
généralement pauvre qu'il a difficile à couvrir le
coût de sa santé, d'où la nécessité d'une
assistance extérieure pour renforcer l'accès aux services de
santé.
Pareillement, les modalités de paiement pour les
ménages dont le revenu est évalué à moins de 50
dollars américains continuent à soutenir que les pauvres
répondraient à leurs exigences de paiement des soins de
santé par emprunt ou par le revenu issu du don sollicité ce qui
ne suffit pas pour couvrir la charge des soins reçu, surtout au niveau
de l'HGR qui dispose des services très particuliers et où les
factures se sont retrouvé généralement allé au
delà de 50 dollars par épisode de maladie. Ce qui confirme notre
deuxième hypothèse selon laquelle la capacité de paiement
de coût des soins par la population serait faible, ce qui pousserait la
population à recourir à des mesures alternatives comme l'emprunt
et la demande d'assistance.
Généralement la population fréquente
l'HGR par le biais de transfert établi par le personnel soignant au
niveau du Centre de Santé le plus proche.
Pour la population totale estimée à 187 057
habitants, environ 86 275 habitants vivent à plus de 15 Km de
l'Hôpital Général de Référence, soient 46% de
la population totale ; reste à savoir si cela constitue un frein
à l'accessibilité de cette population aux services particuliers
de l'HGR.
Dans son rapport de l'année 2011, le Bureau central de
la Zone de Santé de Binza estime que 3,7% des patients sont
référés à l'HGR. Quant à ce qui concerne le
niveau d'utilisation de l'HGR par la population en 2011 sur l'ensemble des
malades attendus à l'HGR seuls 38,4% ont été reçus
en hospitalisation. Les gestionnaires de la santé ont estimé que
les causes de cette disparité sont généralement la
fréquentation des tradi- praticiens, l'orientation
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des malades de l'axe Sud vers l'HGR Rutshuru, il y a
gratuité des soins dans les CS et recouvrement à l'HGR mais rares
étaient ceux qui avaient éprouvé les difficultés de
déplacement suite à la distance géographique.
Il va de soi de chercher à résoudre les vrais
problèmes liés à l'accès aux structures de
santé étant donné que la situation géographique de
l'HGR ne constitue pas le majeur frein à l'utilisation des services
particuliers. Surtout, la nécessité et l'urgence s'impose
à solliciter au près de différents partenaires l'extension
de leurs interventions vers la couverture des coûts des soins à
l'Hôpital général de Référence.
Notre capacité de la maîtrise de
l'économie de la santé étant limitée eu
égard à la complexité qu'englobe cette discipline, nous ne
manquerons pas à rester ouverts à toute remarque, suggestion et
recommandations qui viserait à améliorer la qualité de ce
travail.
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