Deux évidences s'imposent :
- les pauvres sont en moins bonne santé que le
reste de la population - Les pauvres sont en mauvaise santé parce qu'ils
sont pauvres. Devant l'Assemblée mondiale de la Santé en
2001, Koffi Annan, Secrétaire général de l'Organisation
des Nations Unies, a déclaré : « Le principal ennemi de la
santé dans le monde en développement est la pauvreté.
» Si la pauvreté tue, c'est parce que les pauvres n'ont pas
accès à l'eau potable, qu'ils sont moins bien soignés, et
moins bien nourris.
De nombreuses enquêtes le démontrent que les
pauvres ont moins
accès que les autres aux soins de base. Quand on fait
la moyenne, non pondérée, des données collectées
par la Banque Mondiale dans 56 pays en développement, on observe que
l'accès aux soins de santé primaire augmente fortement avec le
statut socio-économique du ménage.42
Le rapport d'une étude menée au Burkina Faso
autour du Professeur Slim HADDAD, évoque clairement les
inégalités d'accès à la santé dans les pays
en développement :43
- En zone rurale, les plus pauvres utilisent moins souvent et
plus tardivement les services de santé publics ;
- Les femmes utilisent moins souvent les services de
santé publics ;
42
http://www.u707.jussieu.fr/ds3/Recherche.htm
- Axe1
43 Haddad S. et all, Les inégalités
d'accès aux services de santé et leurs déterminants au
Burkina Faso, in SANTE, SOCIETE ET SOLIDERITE, n°2, 2004,
Montréal, Canada, pp 201-206
- 29 -
- Les personnes qui vivent en zone rurale utilisent davantage
les services publics de première ligne mais cette tendance masque le
fait que plus on demeure loin d'un centre de santé, moins on l'utilise
;
- Les déterminants de la consommation de soins sont
divers : celle-ci est toutefois largement conditionnée par la
capacité à payer des familles ;
- La pauvreté conditionne aussi la disposition à
payer pour des services de santé ;
- Le prix des médicaments et des consultations
hospitalières est jugé beaucoup trop élevé.