CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Généralités sur la maladie des raies
noires du bananier
I.1.1. Historique et répartition géographique
La
maladie des raies noires a été identifiée pour la
première fois aux îles Fidji en 1963 (Rhodes, 1964), il semble que
cette maladie ait été présente bien avant en Asie et dans
le Pacifique. Certaines études sur la diversité de cette
espèce pathogène indiquent une origine en Papouasie-Nouvelle
Guinée. Après sa découverte au Honduras en 1972, la
maladie s'est disséminée dans toute l'Amérique Centrale et
dans le Nord de l'Amérique du Sud. Elle est également
présente en Afrique, en Asie, dans le Pacifique et une partie des
Caraïbes. Sur le continent africain, M. fijiensis a
été observé d'abord en Zambie en 1973, puis s'est
répandu dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est, de l'Ouest et Centrale.
Elle est présente dans toutes les basses terres tropicales humides
(Ploetz et Pegg 2000). L'aire de répartition de Mycosphaerella
fijiensis s'étend progressivement à toutes les zones de
production de bananes (Ploetz et Pegg, 2000; Mourichon, 2003).
En République Démocratique du Congo (RDC),
Sebasigari et Stover (1988) avaient signalé la présence de la MRN
dans la région montagneuse de l'Est du Zaïre. Classiquement, dans
les zones de basses altitudes où est déjà présente
l'espèce M. musicola, l`extension de M. fijiensis
conduit, dans un premier temps, à une période de
coévolution des deux espèces sur le même hôte, suivie
par un remplacement de Mycosphaerella musicola par
Mycosphaerella fijiensis. Toutefois, l'activité
parasitaire de M. fijiensis (durée d'évolution des
symptômes, sporulation) diminue progressivement en altitude, la maladie
de Sigatoka (MS) se maintient, ainsi, dans les seules régions d'altitude
(Fouré et Lescot, 1988 ; Mourichon et Fullerton, 1990 ;
Mouliom Pefoura et Mourichon, 1990).
I.1.2. Agent pathogène
La Maladie des Raies Noires (MRN), aussi connue sous le nom de
Cercosporiose noire ou Black Sigatoka est causée par un champignon
ascomycète Mycosphaerella fijiensis (Ploetz et Pegg
2000 ; Mourichon, 2003) appartenant à la famille des
Mycosphaerellacae. II est hétérothallique et
présente une forme imparfaite Cercospora fijiensis
décrite récemment comme Paracercospora fijiensis
(Deighton, 1976). Cette forme asexuée permet, grâce à la
morphologie des conidiophores et des conidies, de le distinguer de l`autre
espèce : Cercospora musae ou Paracercospora musae,
agent responsable de la maladie de Sigatoka jaune(MS) ou Cercosporiose jaune
(Deighton, 1979).
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