Conclusion
Dans le Grand Delta du Rhône, la gestion du risque
inondation nécessite de la rigueur de la part des différents
acteurs, des collectivités locales aux gestionnaires d'ouvrages. Le
fleuve est endigué depuis plusieurs siècles, mais les crues
majeures continuent d'impacter considérablement les différents
enjeux. La gestion des digues est primordiale dans ce territoire, où les
enjeux humains à l'arrière des digues sont très importants
(Beaucaire, Tarascon, Arles). Si la dynamique du fleuve est parfaitement connue
aujourd'hui, le risque « rupture de digue » est bien
présent (cf. décembre 2003) et nécessite des PCS solides
pour pouvoir gérer les éventuelles crises.
Les outils cartographiques et technologiques actuels font
partis des moyens qui peuvent tendre à améliorer la prise de
décision. L'exploitation de la BDT Rhône, qui a été
conçue pour optimiser la gestion des inondations, peut permettre aux
communes de mettre en place de la cartographie d'aide à la
décision.
Ces outils cartographiques associés au système
de prévision de crues (SPC ou serveur SIHTB) peuvent permettre
d'anticiper les évènements et d'améliorer la gestion de
crise. C'est dans cette optique que s'inscrit le Flood Risk to People. Cet
outil permet de calculer le nombre de blessés et de décès
en fonction de multiples paramètres. Les résultats ainsi obtenus
sont corrects et mettent en avant des zones de faiblesses. L'application de ce
modèle prend toute sa valeur quand elle est faite par anticipation. Il
serait intéressant de l'appliquer sur des catastrophes récentes
comme la catastrophe Xynthia en 2010 (où les victimes ont
été nombreuses), afin de mettre en avant la qualité de cet
outil et l'apport d'une telle modélisation. Cependant, se procurer des
données hydrauliques (quand elles sont disponibles) n'est pas toujours
facile. De plus des scénarios exceptionnels doivent être
modélisés pour que l'outil ait une réelle utilité,
et actuellement les scénarios autres que la crue centennale sont
très peu pris en compte par les gestionnaires des collectivités
locales.
Si les PCS ont été une avancée dans la
responsabilisation des élus, la qualité ce document est encore
trop dépendant du bon vouloir des communes. L'implication des acteurs
locaux et la capacité à passer outre les clivages politiques dans
la gestion du risque restent les pièces maîtresses de
l'amélioration du PCS. C'est l'importance de l'implication (et des
moyens d'organisation mis en oeuvre) qui font passer une gestion de crise
correcte à une gestion de crise optimale. La gestion de crise
dépend également de la cohérence à l'échelle
locale en termes d'occupation des sols.
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