Suivi d'impact
Le suivi d'impact porte sur l'analyse de l'évolution
de la pauvreté et des conditions de vie des populations. Deux types
d'indicateurs sont calculés pour mesurer l'impact des politiques,
projets et programmes :
- Les indicateurs d'impact mesurant les conséquences en
fonction de l'objectif poursuivi (ex : taux brut de scolarisation),
- Les indicateurs d'impact mesurant les conséquences de
l'évaluation des résultats (exemple : taux brut
d'alphabétisation) dans les dimensions clés du bien-être
des populations.
Le suivi d'impact s'effectue à travers la mis en oeuvre
d'un programme statistique permettant le suivi d'indicateurs pertinents et
d'analyser périodiquement l'évolution de la pauvreté.
Suivi et évaluation
participatifs (SEP)
L'ensemble de mécanismes de suivi et
d'évaluation susmentionnés doivent être
complétés par un dispositif de suivi et d'évaluation
participatif du programme. Le SEP est un processus à travers lequel les
parties prenantes clés du programme :
a) Engagent le suivi et/ou l'évaluation d'un projet,
d'un programme ou d'une politique ;
b) Se partagent le contrôle du contenu, du processus et
des résultats du suivi et de l'évaluation et ;
c) Identifient et ou prennent des mesures correctives.
Principes de base d'un programme de développement
La réussite d'un programme d'action dépend
essentiellement, entre autres facteurs clés, du système de
pilotage et de contrôle de la mise en oeuvre, du suivi et de
l'évaluation des actions stigmatise KASUKU (2009, op. cit.).
Etant donné le caractère multisectoriel et
multidimensionnel du programme et compte tenu du contexte
particulièrement volatile de la Province, nous pensons que le pilotage
et le contrôle de l'action du Gouvernement Provincial devront reposer sur
des mécanismes neutres, rationnels et clairs. En corollaire, ce
programme étant une émanation du document de la croissance et de
la réduction de la pauvreté, sa mise en oeuvre doit être
guidée par les deux principes de base dudit document, qui sont
l'efficience et l'efficacité.
Le principe d'efficience implique que l'ensemble des parties
prenantes à la stratégie de croissance et de lutte contre la
pauvreté (gouvernants et partenaires au développement)
poursuivent les efforts de considération des bases d'une croissance
économique durable, dans un cadre macroéconomique assaini et
cohérent. L'efficacité, quant à elle, implique le respect
des notions de la proximité, du faire- faire, de la transparence et de
la célérité dans le travail avec les partenaires au
développement.
Par proximité, il faut comprendre que les lieux de
prise des décisions concernant la mise en oeuvre des interventions
relatives au programme gouvernemental sont le plus proche possible des
bénéficiaires. Dans cette optique, le gouvernement Provincial
encourage l'émergence des organisations ou comités de
développement dans les territoires, villages, communes et quartiers,
partout dans la Province. Un partenariat privilégie doit être
entretenu avec ces structures de base.
Certes, la mise en oeuvre du programme gouvernemental n'est
pas l'affaire des seules instances officielles et que celles-ci doivent faire
participer à l'action les collectivités locales, les acteurs de
la société civile, le secteur privé et les Organisations
Non Gouvernementales de Développement, en sigle ONGD.
La transparence exige que soient mis en place à tous les
niveaux d'intervention, des mécanismes garantissant la
traçabilité, la visibilité et le contrôle des
opérations de passation des marchés publics et des engagements
financiers. Elle serait matérialisée avec le concours des
médias, par la publication périodique des états de
financement des programmes et projets de la lutte contre la pauvreté
ainsi que la participation des bénéficiaires au processus des
dépenses publiques (PNUD pour appui aux institutions de la transition,
Gouvernance de la Province du Nord-Kivu, Goma, 2006)
Voilà pourquoi, il est impérieux que les
procédures des décaissements, la passation et l'exécution
des marchés soient réorganisées, assainies et
transparentes pour une gestion saine.
v La corruption, un mal qu'il faut
éradiquer
Les prétentions qu'avaient les autorités
gouvernementales rendraient l'Etat plus efficace et pourraient avoir une
incidence majeure sur le développement durable et le recule de la
pauvreté par la création des emplois décents, la
croissance de la production, le paiement d'un bon salaire,
l'amélioration de la production électrique, l'amélioration
des routes... Rien, cependant ne parait garantir que la ville de Goma
recueillera les fruits de leurs interventions.
En tant que seule détenteur du pouvoir de contraindre,
l'Etat peut, certes, intervenir efficacement sur la scène
économique, mais, en à croire le Professeur NAMEGABE (2012), il
peut aussi agir de façon arbitraire. Fort d'un pouvoir qui se
complète d'informations auxquelles ce grand public n'a pas accès,
les agents de l'Etat peuvent être tentés de promouvoir leurs
propres intérêts ou ceux de leurs amis ou alliés au
dépens de l'intérêt général. Le gouvernement
provincial dans son programme de 2007 pages 114-119 s'attachait à mettre
en place et à consolider des mécanismes qui donneraient aux
organes de l'Etat la souplesse et les imitations voulues pour agir dans
l'intérêt de tous mais qui, parallèlement, feront
barrière à l'arbitraire et à la corruption dans leur
rapport avec les entreprises et avec les citoyens. Ce qui semble contraire aux
tracasseries en cours dans la ville de Goma.
Nombreuses furent des reformes qui devaient être
entreprises pour s'en renforcer la capacité d'action du secteur public
de façon à lutter contre l'arbitraire et la corruption. A ce
fait, il serait tout particulièrement utile d'encrer le respect des
règles dans les institutions publiques et de mettre fin au
clientélisme dans la fonction publique, mettre à l'application
des mécanismes visant à éliminer l'intervention
arbitraire de l'Etat et endiguer la corruption comme le souligne le Professeur
NAMEGABE (2012).
Il sied de noter qu'il parait rare, à l'observance de
toutes les péripéties sus évoquées, que les
mécanismes officiels soient suffisants pour vaincre la corruption
surtout dans le pays où elle parait solidement implantée. C'est
ici qu'il faudrait rendre les sanctions plus sévères de la
corruption et du détournement tout en accroissant les
possibilités aux agents de l'Etat de se faire prendre parce qu'elle est
un mal qui a profondément bouleversé la vie et provoque la
colère des citoyens et d'hommes d'affaires partout dans le monde.
Somme toute, les agents de l'Etat s'exigeraient d'une
probité plus grande dans le maintien, la gestion et l'accompagnement des
intérêts publics pour le bien-être de tous.
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