CONCLUSION
Pour réaliser cette étude sur la perception des
oeuvres des « cinq chantiers » de la République
Démocratique du Congo dans la ville de Goma, nous nous sommes
posé trois questions ci après :
1. Comment sont perçus les « cinq
chantiers » par la population dans la ville de Goma ?
2. Il y aurait-il des différences de perception selon
le niveau d'étude, l'âge, le statut social ou l'appartenance
à un courant politique quelconque ?
3. Quelle stratégie mettre en place pour que les
« cinq chantiers » puissent être un vrai moteur de
développement susceptible d'améliorer la qualité de vie de
la population ?
Pour essayer de répondre à ces interrogations,
nous avons postulé que :
1) De manière générale, la perception
des « cinq chantiers » serait négative.
2) Qu'elle ne serait pas différente selon les
variables sociodémographiques telles que l'âge, le sexe, la
profession ; mais qu'elle pourrait être influencée par
l'appartenance à un courant politique.
3) Que l'amélioration des investissements et des
conditions de vie de la population (notamment par le salaire) pouvait rendre
positive la représentation citoyenne par rapport aux « cinq
chantiers ».
Il ressort de l'analyse des données testées
par le test de kh2 (avec le croisement des variables) dégageant un seuil
de significativité inférieur à 0,05 (notre seuil de
significativité) et des résultats générés
par notre enquête que : Premièrement, la perception est
globalement négative (cfr les onze premiers tableaux).
Deuxièmement, qu' il n'ya pas de différence de perception de ces
oeuvres du programme « cinq chantiers » de la
République dans la ville de Goma selon l'âge, le sexe, le niveau
d'étude et la profession de nos enquêtés (cfr tableau
n° 12,13, 14, 15 et 16). Ils dégagent tous une tendance
d'insatisfaction malgré leur différence. Les résultats
des tableaux n°17,18, 19, 20,21 reflètent les mêmes
perceptions suivant le croisement des variables. Cependant, les tableaux
n° 14 et 21 reflètent des KH2, successivement, de 12,334 et 10,158
supérieures à 0,05 notre seuil de significativité. Ce qui
nous a permis de confirmer que l'opinion politique influence significativement
la perception des oeuvres des « cinq chantiers » dans la
ville de Goma. Selon qu'on est de la majorité présidentielle, ils
sont bien appréciés et selon qu'on est de l'opposition ou de la
société civile, on apprécie négativement leur
exécution. Les « cinq chantiers » ne sont donc pas
bien connus par la population et ne sont restés qu'au niveau des
idéologies politiques. De ces résultats, notre deuxième
hypothèse de travail a été rejetée
partiellement.
En effet, pour que les « cinq chantiers »
rencontrent la satisfaction des citoyens, la population a émis une
tendance générale en 42,7% de nos enquêtés, le voeu
de voir les autorités politiques prendre conscience de leurs
problèmes locaux et 25,5% de nos enquêtés ont
suggéré la détention en prison de tous les auteurs de
détournements des financements de ce programme. Et tous ceux qui
détournent sont des universitaires. Ce sont les hommes, par leurs
idées et leurs comportements, qui transforment le monde, l'argent et les
autres instruments n'étant que les moyens. Avec un si grand nombre
d'universitaires dans la gestion du pouvoir, le pays devrait quand même
pouvoir progresser rapidement, se demanda BAKOLE WA IIUNGA (1982, p5). Mais,
semble-t-il, que leur savoir n'est pas productif. Il leur manque assez souvent
de rigueur dans le raisonnement, une capacité d'analyse et de
synthèse, une créativité dans la recherche des solutions
réalistes et simples, un sens d'organisation, une méthode de
travail, une capacité de programmation des activités
prioritaires,...Les dirigeants politiques dans la ville de Goma n'ont pas de
l'impact sur la vie sociale des citoyens (confirme notre enquête). Ils
doivent avoir un rayonnement souhaité du développement parce que
la population, globalement selon les résultats de notre recherche, est
déçue dans son attente justifiée. La population a besoin
des hommes et diplômés capables (à distance de ces
intérêts particuliers) d'opiner sur la chose publique en se basant
sur l'intérêt général, éclairés par la
raison et voués au changement pour leur expliquer ce que les
« cinq chantiers » de la république par des actes
visibles pour assouvir au malheur de la population. A cet effet, nous fruits de
l'université, une matrice sociologique et politique, appelés
à administrer directement ou indirectement les affaires communes de la
ville, devons cimenter dans nos esprits des bonnes habitudes citoyennes :
la bonne gouvernance, l'amour de la patrie, les valeurs républicaines,
la justice sociale et la solidarité, la liberté et la libre
entreprise ainsi que l'humanisme.
En définitive, nous croyons que ce travail est loin
d'être parfait, mais nous aspirons à son apport scientifique,
petit soit-il, sur la perception des politiques publiques (cinq chantiers) dans
la ville de Goma. Aussi, devons-nous garder en esprit et internaliser que ce ne
sont des opinions politiques que la science inculque aux individus, ce sont des
attitudes et des dispositions d'agir dans la vérité, la
liberté, la justice et la dignité humaine ; des
schémas inconscients à partir desquels la pensée et
l'action doivent nous caractériser quelles que soient les situations.
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