Introduction
Le manque de source énergétique et l'absence
d'électrification surtout dans le secteur énergétique
aggravent la pauvreté des pays en développement. Les technologies
de développement durable et renouvelable peuvent être
considérées comme des outils efficaces pour pallier à ce
manque. Plus de 80% des personnes qui n'ont pas accès à
l'électricité sont localisées en Asie du sud et en Afrique
sub-saharienne (World Energy Outlook,2004)
L'électrification peut augmenter de façon significative
le niveau de vie de l'homme en améliorant l'accès à la
santé, à l'éducation, le bien-être et le
développement technologique et de facto contribuer au dynamisme
économique. Les études notamment ceux de F.s Jvadi et
Al.,2012[7]ont montrer que les énergies renouvelables sont le
meilleur choix particulièrement dans les sites isolés mais cela
nécessiterais qu'on étudie tous les aspects techniques et
économiques relatif à l'environnement comme l'on souligner
Matthew Owen et Al,2012[8],et Ralph E. H. Sims,2003 et
Al[9].
La gazéification, outil des énergies
renouvelables, dans les pays en développement est en train de connaitre
une forte vulgarisation qui est suscité par l'intérêt de
plus en plus prononcé pour les énergies alternatives,
principalement la biomasse énergie.
En Afrique, la plupart des gazéifieurs sont
situés en Afrique du Sud, pionnière dans la technologie
(Classement SFA pacific[2]), où les carburants
synthétiques et les produits chimiques sont produis à partir du
charbon depuis 1955. Mais d'autres pays africain comme l'Uganda, le Ghana ont
déjà amorcé les possibilités d'utilisé ces
unités de gazéification principalement pour la production
d'électricité en site isolé.
En Asie, les installations de gazéification se situent
principalement en Inde, en Chine, au Japon ,au Cambodge, ou en Malaisie. Les
pays d'Asie comme la Chine constituent le marché le plus important en
termes de capacité installée et de marché potentiel.
L'ensemble des pays tropicaux en somme représentent une zone de
développement importante qui devrait émerger très
rapidement dans les années à venir dans ce procédé.
Les études menées par Roland
Siemeons,2000[10],ou par Anil K. Rajvanshi,1986[11]
ou encore de Dasappa,2011[12] sur le potentiel et la
faisabilité des projets de gazeïfication dépendamment de la
ressource et de l'environnement local ;comme le précise
Buchholz et Da silva,2010[13]ou Y.S. Mohammedet
Al,2012[14]dans leurs expérimentations.
Nous allons nous pencher donc dans ce document sur les
applications électriques en faisant un résumé sur les
projets de gazéification en procédant à une
synthèse par domaine : la ressource, la pyrolyse, la filtration, le
moteur et un retour d'expérience globale villageoise en Asie et
Afrique.
2.1. La ressource
Les projets de gazéification pour qu'ils soient
économiquement viable en Afrique ou en Asie ont fait ressortir comme
par ailleurs la nécessité de se pencher sur la matière
première du procédé afin de produire un gaz de
synthèse à haut rendement. Selon
Dasappa,2011[12]le potentiel estimé de puissance pour
la gazéification en Afrique sub-saharienne, en utilisant 30% de
résidus agro-industriel de et 10% de résidus bois de
l'agroforesterie s'élève respectivement à 5000 MW et
10000 MW.
Les principales ressources envisagées proviennent donc
des produits ou sous-produits de l'agroforesterie ou des résidus
agricoles ou des process de transformation.
La biomasse pouvant entrer dans le processus de
gazéification doit respecter les conditions physiques comme la
granulométrie, la masse volumique ; l'humidité (% H 15% sur
brute) ,un bon PCI, et de bonnes propriétés thermiques.
Les projets comme par exemple celui du village Melani en
Afrique du Sud[15] étudié par
Ntshengedzeni S. Mamphweli et Edson L. Meyer en 2009 ont
définis que la plupart des bois énergie sec tel que les essences
Acacia auriculiformis, Eucalyptus, Pinus
patula,Pinusellioti ,Pinus canariensis ou le bois de
cyprès en morceau bien découpé, en copeaux ou les
sciures avec une densité (au-delà de 200 kg/m3) sont
adaptés comme combustible. Les coques de noix de coco
mélangées avec des coques noix de palmes ont
montré aussi leur grande potentialité dans ce genre
d'installation tant qu'ils sont découpés à la taille
adéquate et mélangés dans de bonne proportion pour avoir
la densité adéquate pour limiter la production de goudrons et de
particules. Par contre en Uganda les ressources utilisées
étudié par Wilson B. Musinguzi et
Al.,2012[16]sont l'Eucalyptus grandis
en particulier et au Vanuatu selon Barry
Fischer et Attilio Pigneri,2010[17]c'est le Leucaena
Leucocephala.
La différence entre les essences montre que la
ressource dépend fortement de l'environnement et de
l'intérêt économique de la biomasse.
Ainsi au Cambodge qui est un grand producteur de riz par
exemple (7 Millions de tonnes en 2009, selon UNIDO), ils ont vulgarisé
la gazéification à base de résidus rizicoles comme la
balle de riz qui a un grand potentiel
énergétique et dispose d'autres biomasses comme le
bois, les coques de noix de palme, les rafles de maïs, la bagasse, les
coques d'anacarde selon les études de Rogier van
Mansvelt,2011[18],et Orkide Akgün et Jyrki
Luukkanen,2011 [19].
Le tableau 3 ci-dessous récence les
propriétés de quelques type de biomasse et les traitements
opérés avant gazéification(Anil K.
Rajvanshi,1986)[11] et les observations faites à l'issu de la
conversion.
Fuel
|
Treatment, bulk density, moisture (m.c.)
|
Tar produced g/m3
|
Ash content %
|
Gasifier
|
Experience
|
Alfalfa straw
|
Cubed, 298 kg/m3
m.c. = 7.9%
|
2.33
|
6
|
downdraft
|
No slagging, some bridging
|
Bean straw
|
Cubed,
440 kg/m3 m.c. = 13%
|
1.97
|
10.2
|
downdraft
|
Severe slag formation
|
Barley straw (75% straw; 25% corn fodder and 6% orza binder
|
Cubed, 299 kg/m3
m.c. = 4%
|
0
|
10.3
|
downdraft
|
Slag formation
|
Coconut shell
|
Crushed(1-4 cm),435kg/m3
m.c. = 11.8%
|
3
|
0.8
|
downdraft
|
Excellent fuel. No slag formation
|
Coconut husks
|
Pieces 2-5 cm, 65kg/m3
|
Insignificant tar coconut
|
3.4
|
downdraft
|
Slag on grate but no operational problem
|
Corn cobs
|
304 kg/m,3m.c. = 11%
|
7.24
|
1.5
|
downdraft
|
Excellent fuel. No slagging
|
Corn fodder
|
Cubed, 390 kg/m3
m.c. = 11.9%
|
1.43
|
6.1
|
downdraft
|
Severe slagging and bridging
|
Cotton stalks
|
Cubed, 259 kg/m3
m.c. = 20.6%
|
5
|
17.2
|
downdraft
|
Severe slag formation
|
Peach pits
|
Sundried, 474 kg/m3
m.c. = 10.9%
|
1.1
|
0.9
|
downdraft
|
Excellent fuel. No slagging
|
Peat
|
Briquettes,555 kg/m3
m.c. = 13%
|
-
|
-
|
downdraft
|
Severe slagging
|
Prune pits
|
Air dried, 514 kg/m3
m.c. = 8.2%
|
0
|
0.5
|
downdraft
|
Excellent fuel
|
Rice hulls
|
Pelleted, 679 kg/m3
m.c. = 8.6%
|
4.32
|
14.9
|
downdraft
|
Severe slagging
|
Safflower
|
Cubed, 203 kg/m3
m.c. = 8.9%
|
0.88
|
6.0
|
downdraft
|
Minor slag formation
|
Sugarcane
|
Cut 2-5 cms, 52 kg/m3
|
Insignificant
|
1.6
|
downdraft
|
Slag on hearthring. Bridging
|
Walnut shell
|
Cracked, 337 kg/m3
m.c. = 8%
|
6.24
|
1.1
|
downdraft
|
Excellent fuel. No slagging
|
Walnut shell
|
Pelleted.
|
14.5
|
1.0
|
downdraft
|
Good fuel
|
Wheat straw
|
Cubed, 395 kg/m3
m.c. = 9.6%
|
-
|
9.3
|
downdraft
|
Severe,slagging bridging. Irregular gas production
|
Wheat straw and corn stalks
|
Cubed (50% mix),
199 kg/m3
m.c. = 15%
|
0
|
7.4
|
downdraft
|
Slagging
|
Wood blocks
|
5 cm cube, 256 kg/m3
m.c. = 5.4%
|
3.24
|
0.2
|
downdraft
|
Excellent fuel
|
Wood chips
|
166 kg/m3
m.c. = 10.8%
|
6.24
|
6.26
|
downdraft
|
Severe bridging and slagging.
|
Tableau 5 : Propriété de biomasse
et procédé de gazéification adapté
La figure 5 ci-dessous indique les potentiels de quelques
ressources de référence pour la production
d'électricité par gazéification exposé
parS.M. Shafie et al, 2012[20].
Tableau 6 : Diffèrent type de biomasse et
leur application électrique par gazéification
Ø Préparation de la ressource
La biomasse en entrée doit être sèche
(humidité inférieure à 20%) et calibrée (maximum 5
à 15 cm de côté selon la puissance de l'installation) pour
le bois par exemple. Pour un gazéïfieur fonctionnant au bois il
faut éviter d'incorporer trop d'écorce du bois, du sable ou tout
autre matériau contenant de la silice qui peuvent bloquer le
fonctionnement de l'installation.
La biomasse est calibrée à la bonne dimension
(presse ou broyeur selon le type d'installation), stockée et
séchée grâce à l'énergie thermique produite
par cogénération avant d'être introduite dans le
gazéifieur. Le séchage est ainsi accéléré
par rapport à un séchage à l'air libre: quelques jours
à une semaine peuvent suffire dépendamment du type de
biomasse.
Des études ont montré notamment au Cambodge
l'intérêt économique de ces ressources afin de remplacer
les combustibles conventionnels(Cirad forêt,2001)[2].
La ressource étant un grand point de notre travail, il va
y être étudié l'Acacia auriculiformis et les coques de noix
de coco et de noix de palme comme principales matières
premières.
2.2. Filtration
Le gaz chargé d'élément gênant
(poussière, goudrons, alcalins, cendres etc..), produit doit subir tout
un processus de filtration et d'épuration du gaz avant d'être
valoriser énergiquement.
Le tableau 5 ci-dessous donne les valeurs des teneurs admises par
diverses techniques de valorisation du gaz de gazéification par rapport
aux principaux polluants(Cirad forêt,2001) [2].
Tableau 7 : Qualité des gaz
nécessaire pour la production d'électricité et la
synthèse d'éthanol (n.l. : non limité) ,source
Observer
Dans la littérature et nous appuyant sur les documents
techniques de la plateforme gazéïfieur du centre songhaï de
Porto Novo nous pouvons définir les process d'épuration
suivants:
2.2.1. La séparation des particules
ou poussières
Les particules proviennent pour la grande majorité de fine
de charbon et pour une faible part des cendres. Leur concentration qui
s'exprime en mg/Nm3 dépend pour beaucoup de la nature de la
matière première et du procédé de
gazéification. La concentration est comprise entre 100
mg/Nm3et 100 g/Nm3.
Le dépoussiérage des gaz se fait de
différentes façons. Le plus simple consiste à utiliser des
dispositifs classiques (cyclone, filtres à marche, laveurs,..) en sortie
du réacteur afin de séparer la phase solide de la phase gazeuse.
Cette opération ne peut se faire qu'à des températures
relativement basses ce qui nécessite le refroidissement du gaz en amont
avec la problématique de la condensation des goudrons et la perte
d'énergie des gaz, notamment pour les applications en cycle
combiné.
D'autres techniques comme la filtration à chaud
viennent pallier à ce manquement mais cette technologie est toujours
à l'étape de recherche et développement. Cette technique
consiste à utiliser des filtres à chandelle conçu en
céramique réfractaire pouvant supporter des températures
élevée de l'ordre de 800 à 900°C.Le rendement de ces
filtres sont extrêmement élevé supérieur à
99%.Mais leur utilisation imposerait des coûts supplémentaires et
a ce stade s'ajoute le souci de fiabilité pour un fonctionnement de
longue durée.
Une autre option est d'utiliser les filtres métalliques
produits à partir de poudre d'acierinoxydablequi ont été
testés et ont montré de bonnes performances.
|