CHAPITRE V. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
V.1. CONCLUSION
La présente étude a été conduite
pour déterminer les facteurs qui influencent le délai de la PEC
des patients aux urgences dans les hôpitaux de Kinshasa en particulier la
Clinique Bondeko, les Cliniques Universitaires de Kinshasa et l'Hôpital
Saint Joseph. L'étude a montré que parmi les patients admis aux
services des urgences, environ un tiers avaient un âge compris entre 18
et 25 ans. Presque la moitié provient des ménages d'une taille
comprise entre cinq et sept personnes. La moyenne de la taille de
ménages est de 6,65 personnes. Ces patients et/ou leurs accompagnants
ont déclarés avoir un revenu mensuel inférieur à
250 USD dans 70% des cas. Les usagers des services des urgences à
Kinshasa ne choisissent pas un hôpital en cas d'urgence pour raison de
bas prix des soins mais plutôt pour sa qualité des soins qu'ils
estiment bonne. Environ trois quart viennent lorsque la maladie s'aggrave.
Dans 67% des cas ils proviennent de leurs domiciles et
arrivent pour les deux tiers d'entre eux par taxi. Seuls deux pourcents sont
venus aux urgences par ambulance. Près de la moitié d'entre eux
passent par un médecin ou un infirmier comme dernier soignant au lieu de
provenance. Cependant, bien qu'ils viennent d'une institution des soins de
santé, deux tiers des cas amènent une note de transfert. Le motif
de transfert le plus fréquemment avancé est la meilleure prise en
charge parfois sans autre précision. Quant à la perception des
coûts, le tiers d'entre les patients qui consultent aux services des
urgences estiment que le tarif de la consultation est cher. Le délai
d'attente avant la consultation médicale varie entre 23,6 et 37,5
minutes. Les patients attendent près de 100 minutes (94,3) avant de
recevoir les premiers soins appropriés. Le tiers d'entre eux estiment
que ces soins leurs sont administrés en retard, à cause de
l'indisponibilité des soignants (75%) et par manque d'argent (69%).
Les prescriptions faites aux urgences portent près de
six (5,45) médicaments dont un (1,34) sera une spécialité
et un (1,02) ne sera pas disponible à la pharmacie de l'hôpital.
Jusqu'à l'administration des premiers soins appropriés, les
patients venus consulter aux services des urgences dépensent en moyenne
40.000 CDF (environ 45 USD), un prix que la moitié d'entre eux estiment
cher. Lorsqu'il suffit qu'un membre du ménage tombe malade pour qu'au
moins 20% du budget soit amputé, c'est une ruine sur le plan financier.
La diminution du train de la vie déjà trop bas ne va que
fragiliser davantage ces ménages. Ceci confirme notre hypothèse
selon laquelle le coût moyen des soins aux urgences pèse trop sur
le budget des ménages.
La qualité des soins est estimée bonne ou
meilleure par plus de la moitié des patients ayant
bénéficié des soins aux urgences. Les CUK sont
l'hôpital le mieux apprécié des kinois de part la
qualité des soins qui y sont dispensés. Ce qui est contraire
à notre hypothèse selon laquelle les hôpitaux
confessionnels sont les meilleurs. Sur base de nos données, nous avons
pu construire un modèle mathématique de régression
linéaire multiple. Il nous a permis de retrouver les variables qui
influencent le délai de PEC appropriée aux urgences. Ce
modèle nous permet de tirer la conclusion suivante : le
délai de PEC appropriée aux urgences est un facteur
dépendant du nombre de médecins généralistes aux
urgences, du délai d'attente pour la consultation et du temps
passé au laboratoire. Cependant, le nombre de spécialités
prescrit n'influence pas significativement ce délai. Ce qui ne confirme
pas notre hypothèse précédemment émise.
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