b- Problème des bidonvilles :
Le problème des bidonvilles est ancien et remonte aux
années trente, le gouvernement pour enrayer ce problème a mis en
place une série d'actions qui n'a pas freiné la
prolifération des bidonvilles.
Les services de l'habitat ont focalisé leur attention
sur le bidonville qui commençait à se développer d'une
façon spectaculaire au milieu des années 30. 8
Aujourd'hui, les villes marocaines subissent un accroissement
de l'habitat insalubre dont les conséquences sont désastreuses :
une transformation radicale du paysage urbain qui se traduit par l'apparition
et la multiplication de noyaux de bidonvilles et de quartiers non
réglementaires qui s'implantent au centre et à la
périphérie des grandes villes. En effet :
o Ce sont prés de 770 mille ménages qui
habitent aujourd'hui des bidonvilles ou résident dans des habitations
non réglementaires ;
o 50 % environ des bidonvilles à l'échelle
nationale, sont concentrés sur l'axe côtier s'étendant de
la ville de Kenitra à la ville de Safi ;
o L'habitat non réglementaire quant à lui se
concentre, pour plus des deux tiers, dans les villes de Tanger, Tétouan,
Agadir, Rabat Salé et Oujda ;
o L'habitat insalubre continue de s'accroître au rythme
de 40.000 unités par an environ, soit 40 % du total de ce qui est
construit chaque année à l'échelle nationale. Cette
évolution risque d'avoir les effets les plus pervers sur
l'équilibre du tissu ;
o Un ménage sur 5 en milieu urbain vit dans un
bidonville, ce qui représente la frange la plus importante
concernée par le programme de logement social initié par le
Ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme en 2003. 9
8 En 1940, on dénombre pour la seule ville
de Casablanca 50 000 bidonvillois, en 1950, 1960 et 1970 ils sont
respectivement 100 000, 160 000 et 250 000.
9 Ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme
du Maroc et la Banque Mondiale, « Etude d'impact social et sur la
pauvreté du programme « Ville sans Bidonvilles », compte
rendu du séminaire de restitution et validation du 9 et
10 mai 2005, septembre 2005
Siham BENSAID Les politiques urbaines d'intégration
sociale par le logement au Maroc
12
Un tel phénomène constitue, non seulement une
transmutation de l'organisation sociale et spatiale, mais s'accompagne aussi de
mutations sociales, économiques et culturelles profondes. C'est dans ce
contexte donc, que la question sociale ou plus précisément la
gestion du développement social urbain est devenue pour le Maroc, un des
enjeux majeurs des années à venir.
La production et la gestion du logement social seront les
exigences incontournables de l'équilibre du milieu urbain.
Le Maroc s'est engagé dans un Programme National de
résorption de l'Habitat Insalubre (PNRHI) en n'intervenant dans la
production de logements sociaux que dans les régions où le
privé fait défaut et en veillant à ce que le prix de
chaque unité corresponde à la capacité financière
des ménages en difficulté.
Mais tous les efforts entrepris dans ce domaine n'ont
cependant pas donné les résultats attendus pour les raisons que
l'on verra par la suite.
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