1.1.3 Organisation agraire
Les activités agricoles et d'élevage
s'effectuaient auparavant dans le cadre d'une exploitation dirigée par
un seul chef de famille, lequel avait à son service une main d'oeuvre
nombreuse. Actuellement, comme dans d'autres régions rurales, du fait du
processus d'individualisation progressive qui s'est mis en place avec
l'évolution, on assiste à des réformes foncières
successives et à de nouveaux modes de régulation de
l'activité économique. Les unités d'exploitation agricole
se sont réduites peu à peu.
1.1.3.1 Organisation des travaux
agricoles
Selon Vermeulen (2007), les activités agricoles sont
réalisées avec des tâches reparties en fonction du genre.
En effet, entre février-mars les activités de nettoyage des
champs sont des tâches réservées aux hommes de même
que le labour à la houe ou à la charrue (entre avril-maï).
Les semis sont généralement faits par les femmes sauf celui du
coton qui est mixte. Le sarclage des champs est globalement une activité
des hommes. La surveillance diurne pour lutter contre les singes et les
oiseaux, est confiée aux enfants. La récolte est une
activité mixte, mais principalement supportée par la femme.
Aujourd'hui, face aux exigences d'une agriculture qui se
modernise, les femmes occupent un rôle de plus en plus important dans
l'exécution des activités agricoles. En effet, les femmes
possèdent de petits champs sur lesquels elles produisent des plantes
potagères, du sorgho rouge, de l'arachide et parfois du coton dont une
partie de la production est destinée à la vente afin d'obtenir
les revenus nécessaires à la satisfaction de leur besoins.
L'entraide est une forme de solidarité traditionnelle
qui permet aux agriculteurs de satisfaire les différents calendriers
culturaux. Elle est principalement demandée lors du sarclage du coton,
dans les mois de juin ou juillet selon la date de semis, et aussi pour la
récolte des céréales et du coton. Les exploitations qui en
font la demande sont généralement celles qui possèdent de
vastes superficies et un nombre d'actifs réduit.
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1.1.3.2 Mode de gestion du foncier
Le statut d'appartenance à la collectivité
villageoise de Koumbili conférait autrefois à tout autochtone du
village un droit tacite d'usage de la terre. Aussi, la défriche ne
conférait en aucun cas à l'autochtone le droit d'appropriation de
l'espace concerné. Une fois que la terre était mise en
jachère, elle réintégrait le patrimoine foncier du
village.
La gestion du foncier à Koumbili était sous la
double tutelle du chef du village et du chef de terre. Le chef de terre pouvait
conférer à tout étranger demandeur de terre, un droit
d'exploitation sur un espace du village sans un avis ou autorisation
préalable du chef de village. Quant au chef du village, il avait tout le
pouvoir d'octroi d'une terre agricole et d'un site d'habitation à tout
étranger qui désirait s'installer dans le village (Lompo et
Wetta, 1994). Tout étranger qui désirait exploiter une terre ou
s'installer dans le village de Koumbili devait remplir des conditions bien
définies. En aucun cas une personne en situation d'emprunt de terre ne
peut prétendre à une appropriation de celle-ci. La terre,
patrimoine précieux ne se vendait pas.
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