Section 2 : METHODES ET OUTILS D'AUDIT DU
PORTEFEUILLE DES ENGAGEMENTS
Pour un audit efficient, l'auditeur averti se doit d'utiliser
un ensemble de méthodes et outils techniques applicables dans un cadre
générique au secteur de la microfinance.
Ainsi, l'auditeur doit :
- Acquérir une connaissance approfondie des
activités de l'EMF ;
- Comprendre les normes et les méthodes
comptables ;
- Comprendre les systèmes comptables et les
procédures internes ;
- Évaluer le risque d'audit ;
- Définir le seuil de
signification : le seuil de signification est une limite
au-delà de laquelle les erreurs potentielles sont
considérées comme problématiques ;
- Procéder à une évaluation de
l'audit interne et des relations entre les auditeurs internes et les agents en
charge de la gestion des crédits.
L'application de ces procédésa suscité
pour notre travail d'audit,la recherche des éléments de
réponses aux questions ci-après :
- L'EMF exerce-t-elle l'acticité de crédit
conformément à la réglementation ?
- Le système de suivi des crédits
reflète-t-il correctement les décaissements de crédits,
lesremboursements perçus, et l'état des remboursements à
jour dans les encours de crédits ?
- Les systèmes comptables et de suivi des
crédits sont-ils physiquement sûrs ? Leurs informations sont-elles
produites, et exploitées, sans délai ?
- Lorsque les données du système de suivi
des crédits ne concordent pas avec les données du système
comptable, les différences constituent-ellesun problème
sérieux, soit parcequ'elles sont d'un montant important, soit parce
qu'elles révèlent des incohérences fondamentalesentre les
deux systèmes ?
- Lorsque le système de suivi des crédits
indique qu'un crédit est soldé, le client a-t-il
réellement démontré sa volonté et sa
capacité à s'acquitter de sa dette ou bienle remboursement
apparent n'est-il que le résultat d'une substitution d'un compte
à un autre ?
- Les problèmes de qualité des
crédits sont-ils dissimulés par un rééchelonnement
inapproprié des crédits qui ne seront probablement pas totalement
remboursés, ou par une incapacité à traiter
séparément les crédits rééchelonnés
au moment du calcul des provisions pour créances douteuses ?
- Le produit des intérêts
générés par le portefeuille est-il équivalent au
rendement théorique calculé d'après les termes des
contrats de prêts ? Si l'institution comptabilise le produit des
intérêts échus, sa politique de comptabilisation est-elle
appropriée ?
- Les procédures d'administration des
crédits et la méthodologie de crédit de l'EMF sont-elles
appliquées par les agents et les comités de crédit
?
- L'EMF possède-t-elle une fonction d'audit interne
opérationnelle capable de détecter les types de fraude les plus
courants en microfinance ?
- Le système de suivi des crédits produit-il
des informations permettant une présentation fiable de la qualité
du portefeuille, et une gestion précise et quotidienne de ce
portefeuille ?
- L'institution de microfinance a-t-elle défini une
politique appropriée d'abandon de créances irrécouvrables
? Cette politique est-elle appliquée de façon cohérente
?
- La politique et les pratiques de provisionnement pour
créances douteuses de l'institutionde microfinance sont-elles
appropriées, au vu des données historiques de pertes et de la
situation actuelle des retards de remboursements ?
- En général, la gestion des crédits
au sein de l'EMF permet-elle d'honorer les prescriptions des règlements
COBAC régissant l'activité ?
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