TABLE DES MATIERES
Sommaire....................................................................................................i
Dédicaces...................................................................................................iii
Remerciements.............................................................................................iv
Glossaire.....................................................................................................v
INTRODUCTION
GENERALE........................................................................6
1ère PARTIE : AUDIT DE L'ACTIVITE
DE CREDIT ET DE LA GESTION DU PORTEFEUILLE COMPROMIS AU CREDIT
MUTUEL..........9
CHAPITRE I : L'AUDIT DE L'ACTIVITE DE CREDIT DANS LES
EMF........10
SECTION 1 : NOTION D'AUDIT DU PORTEFEUILLE DES
ENGAGEMENTS..10
I - Les Caractéristiques propres à
l'activité de micro crédit.............11
II - L'Etendue de
l'examen...................................................12
III - Les systèmes à
évaluer...........................................................12
IV - L'Evaluation du respect de la
réglementation........................14
SECTION 2 : METHODES ET OUTILS D'AUDIT DU
PORTEFEUILLE DES
ENGAGEMENTS.......................................................................14
CHAPITRE II : PROCESSUS DE GESTION DES CREDITS ET
DU
PORTEFEUILLE COMPROMIS AU CREDIT
MUTUEL.........17
SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DE
L'ENTREPRISE..................17
I - Genèse, Nature, Forme juridique et Actionnariat
du..................17
II - Evolution de l'activité, Portefeuille et
Objectifs......................18
III - Structure organisationnelle et
fonctionnelle...........................22
SECTION 2 : LA GESTION DES CREDITS ET DU
PORTEFEUILLE COMPROMIS AU CREDIT
MUTUEL....................................24
I - Les procédures d'octroi de crédit au
Crédit Mutuel...................24
II - Le processus de déclassification des créances
impayées au Crédit
Mutuel......................................................................41
III - Les mécanismes liés au recouvrement des
créances compromises
au Crédit
Mutuel.........................................................44
i
2ième PARTIE : AMELIORATION DU
SUIVI DES CREDITS ET DES CREANCES IMPAYEES AU CREDIT
MUTUEL...................52
CHAPITRE III : DEMARCHE D'AMELIORATION DU SUIVI DES
CREDITS ET DES CREANCES IMPAYEES AU CREDIT MUTUEL............53
SECTION 1 : CANEVAS DE
RECHERCHE..............................................53
I - Rappel et opérationnalisation du
problème.............................54
II - Le processus de collecte et d'analyse des
données...................61
SECTION 2 : DISGNOSTIC DE LA GESTION DES CREDITS
ET DES CREANCES IMPAYEES AU CREDIT MUTUEL(Analyse de leur impact sur la
situation de l'entreprise).......................................66
I - Diagnostic des différentes phases du processus de
gestion des crédits et de suivi des impayés au Crédit
Mutuel...............................66
II - Impact des faiblesses relevées sur la situation de
l'entreprise......68
CHAPITRE IV : GESTION AMELIOREE DES CREDITS ET DES
CREANCES
IMPAYEES AU CREDIT
MUTUEL....................................76
SECTION 1 : SUGGESTIONS PORTANT SUR LA GESTION
INTERNE DES
ENGAGEMENTS AU CREDIT
MUTUEL...............................76
I - Le système
d'information.................................................76
II - Le manuel de
procédure..................................................77
III - L'Agence Spéciale de
Recouvrement...................................78
SECTION 2 : SUGGESTIONS EXTERNES A LA GESTION DES
ENGAGEMENTS AU CREDIT MUTUEL...............................79
CONCLUSION
GENERALE...........................................................................80
Annexe......................................................................................................81
Bibliographie..............................................................................................82
ii
DEDICACE
A ma filleule, Sacha Andy...
iii
REMERCIEMENTS
o Dr ONOMO Cyrille, encadreur
académique - Docteur en Gestion et Finances et Enseignant à
l'ESSEC de Douala, pour son encadrement à la rédaction de ce
rapport ;
o Monsieur Joseph NJEUNOU, Président
Directeur Général du CREDIT MUTUEL.SA d'avoir permis la
rédaction de ce rapport en me donnant accès à
l'information ;
o Monsieur Christian FOKEING, Directeur
Général Adjoint et encadreur professionnel pour sa
précieuse assistance dans l'élaboration de ce rapport ;
o A la famille NDJEMEN pour leur soutien
perpétuel et infaillible ;
o A Durand pour sa motivation
active ;
o A Nadège, Sonia et Yvie : si
l'amitié à un sens pour moi, c'est grâce à
vous... ;
o Tous ceux que j'aurais oublié par mégarde,
mais qui de près ou de loin ont contribué à la
réalisation de ce mémoire.
iv
GLOSSAIRE
ANEMCAM : Association Nationale des Etablissements
de Microfinance du Cameroun.
BM : Banque Mondiale
CFA : Communauté Financière
Africaine
CNC : Conseil National de Crédit
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale
DCT : Dettes à Court Terme
EMF : Etablissement de Micro Finance
FMI : Fonds Monétaire International
HT : Hors taxes
MINEFI : Ministère des Finances
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
v
v
INTRODUCTION GENERALE
Le Cameroun est un pays de l'Afrique Centrale, situé au
fond du golfe de Guinée. Son environnement financier est
constitué d'un secteur formel (banques classiques), et d'un secteur
informel (tontines) ; entre les deux se situe la microfinance.
En 1980, le Cameroun a connu une grave crise
financière, ce qui a poussé les banques à limiter leurs
engagements. Cette limitation est en fait un revers de tendance par rapport au
passé, où elles avaient a contrario trop prêté. Pour
éviter un effondrement de tout le système bancaire, un plan de
restructuration a été mis en place en 1989. Grâce à
ces réformes et au changement de politique monétaire, les banques
sont devenues plus liquides, mais souffrent du durcissement des conditions
d'octroi de crédit.
Face à la rigidité du système bancaire,
la finance informelle explosed'une remontée exponentielle. Cependant
elle présente des limites puisque les fonds mobilisés ne
permettent pas le financement d'activités économiques
importantes. À côté de la finance informelle, la micro
financese trouve une place capitale, tout en jouant un rôle
économique et socialprépondérant. Elle présente un
certain nombre d'avantages : bonne connaissance du milieu,
proximité des clients, capacité d'innovation, etc.
Nonobstant tous ces traits, caractéristiques et
spécificités, l'objectif fondamental de la micro-finance
demeure de : «semer» l'espoir grâce aux micro-crédits
même si «prêter n'est pas sans
inconvénient», redonner confiance et dignité aux
pauvres, en les aidant à combattre la pauvreté,
l'oisiveté, l'usure, la spéculation, la mendicité et la
thésaurisation.
L'activité de microfinance dans la
sous-région est encadrée et surveillée par une
entité dénommée COBAC (Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale).
Considérant que l'évolution et la croissance des
structures de micro finance dans la sous-région de l'Afrique Centrale,
rendues possibles grâce à l'existence des besoins
spécifiques en matière bancaire et financière
non-satisfaits, militent en faveur de la mise en place d'un cadre
régissant les activités des structures de micro finance pour
sécuriser l'épargne et favoriser le financement des initiatives
économiques de base, la COBAC a promulgué un certain nombre de
règlements à observer par les EMF.
Le règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC
relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de
Micro finance dans la Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale expose dans ses grandes lignes, les
dispositions générales et particulières applicables par
les EMF, notamment dans l'exercice de leur « auto
contrôle » : il s'agit du contrôle
interne ou audit interne.
Le contrôle de l'activité des EMF est
organisé selon les modalités ci-après :
- le contrôle interne, exercé au sein de la
structure par ses propres organes;
- le contrôle externe, effectué par les
commissaires aux comptes ou les auditeurs externes ;
- la surveillance de la Commission Bancaire.
Sur le principe, tout EMF est tenu de se doter d'un
système de contrôle interne susceptible de lui permettre de:
- vérifier que ses opérations, son organisation
et ses procédures internes sont conformes à la
réglementation en vigueur, aux normes et usages professionnels et
déontologiques ainsi qu'aux orientations de l'organe exécutif et
délibérant;
- vérifier le respect des limites fixées
en matière de prise des risques, notamment pour les crédits
accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les
opérations avec d'autres établissements;
- veiller à la qualité de l'information
comptable et financière, en particulier aux conditions de conservation
et de disponibilité de cette information.
Cependant, bien que l'exercice de la micro finance au
Cameroun soit régulée par les organes de tutelle (COBAC et
MINEFI), de récentes données statistiques et l'actualité
qui prévaut en ce moment sur la situation financière de ces
institutions, ont démontré que la gestion en interne des
micro-crédits au sein des EMF n'est pas toujours aisée, voire
parfaitement maitrisée.
Sur la base du fait que le principal risque de
l'activité de micro finance demeure celui lié aux octrois de
crédit, L'on peut dénoncer entre autres failles :
Le non remboursement des crédits
octroyés ;
Le processus inadéquat de
déclassification et de suivi des impayés ;
La faible amplitude des dotations aux provisions pour
créances douteuses...
Notre stage pratique au sein du CREDIT MUTUEL.SA nous a permis
de comprendre les fonctionnements et d'identifier les nombreuses insuffisances
liées à l'activité de microfinance, et principalement
à «la gestion des crédits et du portefeuille
compromis».
C'est pourquoi nous avons porté notre choix sur le
thème « AUDIT DE L'ACTIVITE DE
CREDIT DANS UN ETABLISSEMENT DE MICRO FINANCE (Gestion des Crédits
et du portefeuille compromis) : CAS DU CREDIT MUTUEL.SA».
De la problématique que nous soulevons, les questions
ci-après s'imposent à notre esprit :
- Les procédures liées à la
gestion des crédits et du portefeuille compromis sont-elles
efficaces ? Si oui sont-elles rigoureusement appliquées au sein de
l'institution ? et si non quelles en sont les limites ?
- Le système comptable et d'information est-il
propre à faciliter la piste d'audit ?
- La constitution des provisions pour créances
douteuses est-elle conforme aux prescriptions de la
réglementation ?
- Comment assurer l'audit de l'activité de
crédit de manière à proposer des solutions
concrètes en vue d'une part d'améliorer la gestion des
crédits, et d'autre part de réduire le volume des
impayés ?
Ce travail nous conduira d'abord à faire un
énoncé conceptuel du thème de notre étude,
après quoi nous exposerons une présentation
générale du CREDIT MUTUEL.SA. Nous examinerons ensuite les
conditions d'exercice des activités du «service
crédit», puis de la «gestion du portefeuille compromis»,
en nous livrant à une analyse diagnostique de son fonctionnement.
Enfin, Nous suggérerons quelques approches de solutions
et recommandations en vue de corriger les dysfonctionnements relevés,
dans le but d'apporter des améliorations sur la gestion des
opérations relatives au service crédit et du suivi portefeuille
compromis.
1ère PARTIE
AUDIT DE L'ACTIVITE DE CREDIT ET DE LA GESTION DU
PORTEFEUILLE COMPROMIS AU CREDIT MUTUEL.
CHAP 1 : L'AUDIT DE L'ACTIVITE DE CREDIT
DANS LES EMF
Dans ce premier chapitre, nous allons évoquer les
préceptes d'audit de l'activité de crédit dans les EMF,
requis pour une appréciation et évaluation efficiente du
portefeuille des prêts. Pour imprégnation du lecteur sur
lethème objet de notre étude, nous allons observer tour à
tour, la notion d'audit du portefeuille des engagements (section 1), et les
méthodes et outils d'audit (section 2) préconisés par les
professionnels du domainede l'audit et de la finance.
Section 1 : NOTION D'AUDIT DU PORTEFEUILLE DES
ENGAGEMENTS
L'audit interne a été défini comme «
une appréciation systématique et objectivepar les auditeurs
internes des divers activités et contrôles d'une institution ayant
pour but de déterminer : si les informations financières et les
données d'exploitation sont exactes et fiables, si les risques
d'exploitation de l'institution sont identifiés et réduits
au minimum, si les réglementations externes ainsi que les politiques et
procédures internes sont respectées, si des critères
d'exploitation satisfaisants sont remplis, si les ressources sont
utilisées de manière efficace et économique et si les
objectifs de l'institution sont effectivement atteints.
Auditer le service crédit d'un EMF consiste donc
à examiner en profondeur toutes les activités qui y sont
liées, en vue de pouvoir décrypter de manière distincte,
les points listés ci-dessus.
Le portefeuille de crédits et les provisions pour
créances douteuses qui lui sont associées sont les postes les
plus importants des états financiers d'un EMF.
La masse des crédits (engagements de la
clientèle) constitue généralement l'essentiel de l'actif
des EMF.
Le portefeuille et les provisions sont les postes les plus
susceptibles de comporter des anomalies significatives. Ils forment ensemble,
la principale source de risques d'exploitation pour une institution de
microfinance : la plupart des faillites d'institutions de microfinance
sont dues à la détérioration de la qualité du
portefeuille de crédits.
Plus encore que dans tout autre domaine, un audit efficace du
portefeuille de crédits implique que l'auditeur et l'EMF connaissent
l'existence de risques spécifiques et s'entendent sur les risques
qui doivent faire l'objet de tests, et sur les procédures à
mettre en oeuvre pour ces tests.
Plutôt que de se contenter d'accepter un examen «
standard » du portefeuille, uniquement déterminé par les
normes et politiques pratiquées par l'auditeur, l'EMF doit s'efforcer de
discuter avec l'auditeur des procédures relatives au portefeuille, pour
aboutir à une définition de tests et procédures
adaptés à ses besoins spécifiques.
Ensuite, l'EMF doit s'efforcer de déterminer ceux des
besoins qui seront effectués dans le cadre du travail d'audit, et ceux
qui devront faire l'objet d'un contrat distinct d'examen sur la base de
procédures en place.
Le portefeuille de crédits est le domaine dans
lequel le risque d'audit est le plusélevé dans un EMF.
Étant donné le grand nombre de petits crédits
accordés à des emprunteurs très dispersés, la mise
en oeuvre de contrôles substantifs très étendus peut se
révéler difficile et coûteuse. C'est pourquoi les EMF ont
intérêt, dans la mesure du possible, à mettre l'accent sur
les tests d'efficacité de leurs procédures.
Trois éléments principaux doivent être
pris en considération lors du planning de l'examen du portefeuille :
I. Les caractéristiques propres à
l'activité de microcrédit
- Les EMF octroient de nombreux petits crédits et
reçoivent un nombre encore plus important de remboursements de faible
montant. De plus, les activités des EMF sont souvent largement
dispersées géographiquement. C'est pourquoi, pour être
efficaces, les EMFont besoin de structures opérationnelles
légères et décentralisées. Ces facteurs rendent
plus délicat le maintien de systèmes efficaces d'information et
de gestion du portefeuille.
- Pour traiter efficacement de petites opérations, les
EMF sont obligées de réduire fortement leurs coûts, parfois
au détriment de contrôles et d'informations adéquats sur le
portefeuille, ou au détriment de la supervision des clients et agents de
crédit.
- Les portefeuilles des EMF sont souvent en croissance rapide.
Cette croissance exerce une pression sur les systèmes et peut masquer
des problèmes de remboursement. Un portefeuille en croissance rapide
comprend un pourcentage important de crédits en début de
remboursement. Or les problèmes d'impayés sont plus
fréquents en fin de cycle de remboursement.
- Généralement, les EMF n'aiment pas faire de
provisions pour créances douteuses ou passer ces dernières en
perte. Ils veulent maintenir une bonne image de l'institution aux yeux des
observateurs extérieurs, notamment des bailleurs de fonds et de la
réglementation. Les EMF peuvent considérer, souvent à
tort, qu'elles ne peuvent pas passer un crédit en perte sans envoyer au
client et à l'agent de crédit un message indiquant au premier
qu'il peut cesser ses efforts de remboursement, et au second qu'il peut cesser
les tentatives de recouvrement.
- Pour des raisons que l'on verra plus loin, les
systèmes d'information des EMF destinés au suivi
opérationnel des crédits sont rarement intégrés
dans leurs systèmes comptables (Automatisation de la gestion des
crédits).
II. L'étendue de l'examen
Concernant l'examen du portefeuille, il est impossible de
définir un ensemble de procédures qui convienne à toutes
les EMF. L'examen du portefeuille, plus encore que tout autre domaine
audité d'un EMF, doit être adapté aux particularités
de chaque EMF.
Dans une certaine mesure, le choix des procédures
dépend du système de suivi du portefeuille et du contrôle
interne de l'EMF.
Lorsque ces derniers s'avèrent fiables, il n'est pas
nécessaire que l'auditeur effectue de nombreux tests indépendants
du système d'information.
III. Les systèmes à évaluer
* LE SYSTÈME COMPTABLE : le système
comptable reçoit des informations sur chaque opération de
crédit mais son but est de produire une information globale qui alimente
les états financiers.
* LE SYSTÈME D'INFORMATION DE GESTION DE SUIVI DES
CRÉDITS
Le système de suivi des crédits est
centré sur l'information afférente aux crédits par
individu, dont :
- L'identité du client ;
- Le montant décaissé ;
- Les conditions du crédit, comme le taux
d'intérêt, les commissions, la date d'échéance, etc.
;
- Le calendrier de remboursement - Tableau d'amortissement du
prêt (montants et dates) ;
- Le montant et la date des remboursements perçus ;
- Le montant et la balance âgée des
crédits en retard ;
- L'encours de crédits.
Idéalement, le système de suivi des
crédits doit contenir ces informations non seulement pour les
crédits en cours, mais aussi pour les anciens crédits. En
pratique, la plupart des EMF ne conservent pas cette information,du moins sous
une forme exploitable, pour les crédits recouvrés ou
passés en perte.
L'objet principal du système de suivi des
crédits est de fournir des informations pertinentes pour
l'administration du portefeuille, indépendamment du fait que cette
information alimente ou non les états financiers. Certaines des
données retenues par le système de suivi des crédits sont
également retenues directement par le système comptable - par
exemple, les décaissements, les remboursements ou les
intérêts échus (à noter que le système
comptable et le système de suivi des crédits peuvent retenir des
données relatives aux crédits à des moments
différents et à partir de sources différentes, ce qui peut
mener à des divergences entre les deux systèmes).
Certaines données du système de suivi des
crédits n'alimentent qu'indirectement le système comptable et les
états financiers - comme l'information sur les impayés qui est
utilisée pour estimer les dotations aux provisions dans le
système comptable. D'autres données du système de
suivi des crédits n'entrent jamais dans le système comptable -
par exemple l'identité des clients ou les calendriers de
remboursements.
En principe, le système de suivi des
crédits doit être parfaitement intégré au
système comptable. En pratique, c'est rarement le cas. Les
institutions de microfinance ne peuvent pas utiliser les logiciels
intégrés conçus pour les banques parce que leurs
systèmes de crédit sont trop différents de ceux des
banques. Plusieurs logiciels intégrés ont
été conçus pour les institutions de microfinance, mais ils
offrent rarement l'appui technique local immédiat qui est indispensable
lors de modifications ou de pannes inévitables du
système. En conséquence, de nombreuses institutions
pensent qu'un système comptable standard (informatisé ou manuel)
peut être adapté à leurs besoins spécifiques mais
qu'en ce qui concerne le système de suivi des crédits, elles
doivent concevoir sur mesure leur propre système (encore une fois,
informatisé ou manuel).
* LE SYSTÈME DE GESTION DES CRÉDITS : Le
système de gestion des crédits n'est pas un système
d'information, mais concerne plutôt l'ensemble des politiques et
procédures, écrites ou non écrites, qui régissent
les opérations de crédit de l'institution, à
savoir :
- Le marketing du crédit ;
- L'évaluation des clients et des crédits ;
- La taille et les conditions du crédit ;
- L'approbation du crédit ;
- Le traitement des décaissements et des remboursements
par les agents de crédit et les caissiers ;
- L'enregistrement des décaissements et des
remboursements dans le système informatique;
- La supervision des clients ;
- Les politiques de recouvrement des impayés ;
- Le rééchelonnement des crédits en
retard ;
- Les contrôles internes, à la fois
opérationnels et ex post.
IV. L'évaluation du respect de la
réglementation
- Application des prescriptions et normes prudentielles de la
COBAC ;
- Application des mesures spécifiques définies
lors des rencontres au sein de l'association professionnelles (ANEMCAM)...
Section 2 : METHODES ET OUTILS D'AUDIT DU
PORTEFEUILLE DES ENGAGEMENTS
Pour un audit efficient, l'auditeur averti se doit d'utiliser
un ensemble de méthodes et outils techniques applicables dans un cadre
générique au secteur de la microfinance.
Ainsi, l'auditeur doit :
- Acquérir une connaissance approfondie des
activités de l'EMF ;
- Comprendre les normes et les méthodes
comptables ;
- Comprendre les systèmes comptables et les
procédures internes ;
- Évaluer le risque d'audit ;
- Définir le seuil de
signification : le seuil de signification est une limite
au-delà de laquelle les erreurs potentielles sont
considérées comme problématiques ;
- Procéder à une évaluation de
l'audit interne et des relations entre les auditeurs internes et les agents en
charge de la gestion des crédits.
L'application de ces procédésa suscité
pour notre travail d'audit,la recherche des éléments de
réponses aux questions ci-après :
- L'EMF exerce-t-elle l'acticité de crédit
conformément à la réglementation ?
- Le système de suivi des crédits
reflète-t-il correctement les décaissements de crédits,
lesremboursements perçus, et l'état des remboursements à
jour dans les encours de crédits ?
- Les systèmes comptables et de suivi des
crédits sont-ils physiquement sûrs ? Leurs informations sont-elles
produites, et exploitées, sans délai ?
- Lorsque les données du système de suivi
des crédits ne concordent pas avec les données du système
comptable, les différences constituent-ellesun problème
sérieux, soit parcequ'elles sont d'un montant important, soit parce
qu'elles révèlent des incohérences fondamentalesentre les
deux systèmes ?
- Lorsque le système de suivi des crédits
indique qu'un crédit est soldé, le client a-t-il
réellement démontré sa volonté et sa
capacité à s'acquitter de sa dette ou bienle remboursement
apparent n'est-il que le résultat d'une substitution d'un compte
à un autre ?
- Les problèmes de qualité des
crédits sont-ils dissimulés par un rééchelonnement
inapproprié des crédits qui ne seront probablement pas totalement
remboursés, ou par une incapacité à traiter
séparément les crédits rééchelonnés
au moment du calcul des provisions pour créances douteuses ?
- Le produit des intérêts
générés par le portefeuille est-il équivalent au
rendement théorique calculé d'après les termes des
contrats de prêts ? Si l'institution comptabilise le produit des
intérêts échus, sa politique de comptabilisation est-elle
appropriée ?
- Les procédures d'administration des
crédits et la méthodologie de crédit de l'EMF sont-elles
appliquées par les agents et les comités de crédit
?
- L'EMF possède-t-elle une fonction d'audit interne
opérationnelle capable de détecter les types de fraude les plus
courants en microfinance ?
- Le système de suivi des crédits produit-il
des informations permettant une présentation fiable de la qualité
du portefeuille, et une gestion précise et quotidienne de ce
portefeuille ?
- L'institution de microfinance a-t-elle défini une
politique appropriée d'abandon de créances irrécouvrables
? Cette politique est-elle appliquée de façon cohérente
?
- La politique et les pratiques de provisionnement pour
créances douteuses de l'institutionde microfinance sont-elles
appropriées, au vu des données historiques de pertes et de la
situation actuelle des retards de remboursements ?
- En général, la gestion des crédits
au sein de l'EMF permet-elle d'honorer les prescriptions des règlements
COBAC régissant l'activité ?
CHAP 2 : PROCESSUS DE GESTION DES CREDITS ET DU
PORTEFEUILLE COMPROMIS
AU CREDIT MUTUEL
Avant de nous plonger dans la gestion en interne des
crédits au CREDIT MUTUEL, il nous semble logique de
précéder l'étude de cette partie par une
présentation globale de l'institution, ainsi que de l'évolution
de ses activités.
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE
L'ENTREPISE
I. Genèse - Nature - Forme juridique -
ACTIONNARIAT
I.1 - Genèse
Le CREDIT MUTUEL a été créé en
avril 1997 sous forme de Coopérative d'Epargne et de Crédit
à capital variable. Il était régi par la loi n°
92/006 du 14 aout 1992 sur les sociétés coopératives et
les groupes d'initiative commune, et le décret n° 92/455/PM du 23
novembre 1992 fixant les modalités d'application de ladite loi.
L'établissement avait alors été immatriculé au
registre provincial des sociétés coopératives et des
groupes d'initiative commune du Littoral.
I.2 - Nature
En respect des dispositions du décret n° 98/300/PM
du 09 septembre 1998 fixant les modalités d'exercice des
activités des coopératives d'épargne et de crédit,
modifié et complété par le décret n°
2001/023/PM du 29 janvier 2001, le CREDIT MUTUEL a été
agréé en qualité de « Société
Coopérative d'Epargne et de Crédit » par
arrêté n° 00636/MINEFI du 20 novembre 2001. L'agrément
du CREDIT MUTUEL en qualité d'Etablissement de Microfinance (EMF) de
première catégorie, de M. NJEUNOU Joseph en qualité de
dirigeant responsable, et du Commissaire aux comptes, dans le cadre du
règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002 fixant les
modalités d'exercice des activités de Microfinance en zone CEMAC,
a été signifiée par lettre du MINEFI n°
000950/MINEFI/SG/DGTCFM/DCFMA/SDMF du 25 octobre 2005.
I.3-Forme juridique
Le CREDIT MUTUEL s'est transformé le 16 août 2005
en société anonyme,avec pour nouvelle raison sociale
« Etablissement de Microfinance et de Gestion de Patrimoine
Financier ».
I.4-Actionnariat
Le Conseil d'Administrationcomposé de 05
Administrateurs, est présidé par M. NJEUNOU Joseph qui en est le
promoteur. Ce dernier détient directement 20% du capital social et
assume également la fonction de Directeur Général ;
M. FOKEING Christian est le Directeur Général Adjoint
nommé par Conseil d'Administration du 19 janvier 2006.
Le capital du CREDIT MUTUEL est constitué uniquement de
sociétaires nationaux (37 au total). Au 31 décembre 2011, il
s'évalue à 510 millions deFCFA de parts souscrites et
entièrement libérées (parts sociales de valeur nominale
10.000 FCFA/l'unité).
II. Evolution de l'activité, Portefeuille et
Objectifs
II.1 - Evolution de
l'activité
Le CREDIT MUTUEL est un EMF dont les activités
principales et secondaires sont regroupées ci-après par
typologie de produits :
Les produits d'épargnes
Les produits de crédits
Activités principales
Les produits de transfert de fonds Western
Union
Les produits de vente des devises
Les produits des autres activités
accessoires
Activités secondaires
Le CREDIT MUTUEL est passé d'une agence ouverte au
démarrage en 1997, à un réseau de 23 agences au
31/12/2011, toutes réparties sur le territoire national (10 agences
à Douala, 12 agences à Yaoundé et 1 agence à
Bafoussam).
Douala
|
Yaoundé
|
Bafoussam
|
1. Carrefour Anatole
2. Mboppi
3. Rail
4. Akwa-portiques
5. Marché central
6. Dakar
7. Marché des femmes
8. PK8 Ndokoti
9. Cité-sic
10. Marché congo
|
1. Marché central
2. Biyemassi Acacias
3. Madagascar
4. Tsinga
5. Biyemassi Express
6. Ekounou
7. Mvog-mbi
8. Essos
9. Elig-Edzoa
10. Mimboman
11. Nkomo
12. Emana
|
1. Marché A
|
II.2 - Portefeuille
Le portefeuille regroupe l'ensemble des produits et services
de l'institution, qui constituent son activité principale. Il s'agit
essentiellement des produits d'épargne et des produits de
crédits comme exposé ci-dessus.
Dans lesproduits d'épargne, l'on peut
distinguer :
Les dépôts à vue (épargne et/ou
dépôts ponctuels, dispositions à payer, etc...) ;
Les dépôts à terme (Comptes de
dépôt à régime spécial, Bon de caisse,
etc...).
Les dépôts à vue sont
constitués des avoirs en comptes d'épargne ou comptes courants
par les clients suivant leur disponibilité financière. Le taux de
rémunération moyen de l'épargne est de 3,5% l'an.
Les dépôts à termesont
des sommes mises à la disposition de l'institution par les usagers,
membres ou opérateurs économiques (susceptibles d'avoir des
excédents de capitaux) pendant une période convenu, ceci
moyennant une rémunération préalablement définie
par application d'un taux d'intérêt.
Les produits de créditquant à
euxsont de deux ordres : les prêts amortissables et les prêts
non amortissables.
Les prêts amortissables : Il
s'agit d'une forme de prêt à remboursement
échelonné, suivant des mensualités constantes
définies dans un tableau d'amortissement y relatif. La durée
à court terme varie de 3 à 6 mois, et à moyen terme de 1
à 2 ans. Le taux mensuel moyen pratiqué peut varier de 2,5%
à 3% en fonction de la clientèle.
Les prêts non amortissables :
Entrent dans cette catégorie de prêts, divers types de
facilités accordées à la clientèle
(découverts, avances sur factures, escomptes divers...)
Pour toutes ces catégories de prêts, le plafond
maximal d'octroi est fixé à 70 millions de FCFA.
L'évolution du portefeuille durant les 3
dernières années se résume ainsi qu'il suit :
*Les ouvertures de comptes
Serie
comptes
|
|
Périodes
|
Variations
|
Nature cptes
|
31/12/2009
|
31/12/2010
|
31/12/2011
|
en volume
|
en %
|
373
|
Cptes sur livrets
|
16 933
|
18 640
|
20 452
|
1 812
|
9,72%
|
371/372
|
Cptescrts/Cpteschq
|
2 427
|
2 545
|
2 821
|
276
|
10,84%
|
32
|
Cptes crédits à CT
|
515
|
577
|
647
|
70
|
12,13%
|
|
Total
|
19 875
|
21 762
|
23 920
|
2 158
|
9,92%
|
*Les dépôts
|
|
|
|
Nature
|
Réalisations
|
Réalisations
|
Variations
|
comptes
|
31/12/2009
|
31/12/2010
|
31/12/2011
|
en volume
|
en %
|
Dépôts à vue cptescrts/Cpteschq
|
841 991
|
736 679
|
634 074
|
-102 605
|
-13,93%
|
Dépôts à terme
|
0
|
0
|
0
|
0
|
#DIV/0!
|
Comptes d'épargne
|
4 536 813
|
5 010 387
|
4 369 149
|
-641 238
|
-12,80%
|
Bon de caisse
|
300 000
|
0
|
0
|
0
|
#DIV/0!
|
S/Total
|
5 678 804
|
5 747 066
|
5 003 223
|
-743 843
|
-12,94%
|
Créditeurs divers
|
79 710
|
157 570
|
21 170
|
-136 400
|
-86,56%
|
Total des dépôts
|
5 758 514
|
5 904 636
|
5 024 393
|
-880 243
|
-14,91%
|
(En milliers de francs CFA)
*Les crédits aux membres
|
|
|
|
Nature
|
Réalisations
|
Réalisations
|
Variations
|
comptes
|
31/12/2009
|
31/12/2010
|
31/12/2011
|
en volume
|
en %
|
Prêts et Crédits à CT
|
723 639
|
952 856
|
1 115 482
|
162 626
|
17,07%
|
Av/découvCptescrants
|
315 201
|
386 432
|
385 609
|
-823
|
-0,21%
|
Av/découvCpteschq
|
379 997
|
310 716
|
444 080
|
133 364
|
42,92%
|
Total eng. sains
|
1 418 837
|
1 650 004
|
1 945 171
|
295 167
|
17,89%
|
Créances douteuses
|
676 593
|
667 289
|
660 959
|
-6 330
|
-0,95%
|
Provisions
|
676 593
|
667 289
|
660 959
|
-6 330
|
-0,95%
|
Net créances dout.
|
0
|
0
|
0
|
0
|
#DIV/0!
|
Total engagements
|
1 418 837
|
1 650 004
|
1 945 171
|
295 167
|
17,89%
|
(En milliers de francs CFA)
Avec ce portefeuille, le CREDIT MUTUEL reste une institution
très proche de ses clients qui recherchent des services adaptés :
l'aide à la constitution d'un capital avec rémunération,
l'offre de crédits appropriés au cycle d'activités de
court et moyen terme, la durée raisonnable du temps d'étude des
dossiers, le fort taux d'acceptation des dossiers sous réserve de
conditions nécessitées et critères de bancarisation des
demandes.
Le système d'information et de gestion bien
qu'étant manuel, permet toutefois le suivi du portefeuille d'un produit,
la production des rapports de gestion et des états comptables. Le CREDIT
MUTUEL a adopté le progiciel NETSOFT créé
spécifiquement pour les EMF.
II.3 - Objectifs
Le CREDIT MUTUEL a pour principaux
objectifs :
- De promouvoir la croissance et le développement des
micros entreprises au Cameroun ;
- D'accroître l'efficacité et la
rentabilité des micros entreprises ;
- D'améliorer les conditions de vie des personnes
à faible revenu etcelles qui sont les plus touchées par la
pauvreté au Cameroun ;
- De développer de nouvelles stratégies en vue
de proposer aux usagers, des produits adaptés à leur besoin ainsi
qu'à leur environnement ;
- D'être à l'écoute des clients ou non
clients en vue de faciliter leur accès à la finance ;
- De participer de manière active à la lutte
contre la thésaurisation ;
- D'utiliser son canal pour appliquer rigoureusement les
mesures et procédures anti blanchiment d'argent recommandées
par les autorités monétaires ;
- De lutter contre le chômage par l'emploi de jeunes
diplômés à travers le Cameroun ;
- De participer à la croissance économique du
fait de sa contribution aux recettes fiscales du trésor public.
III. Structure organisationnelle et fonctionnelle
III.1 - Structure organisationnelle
La structure organisationnelle du CREDIT MUTUEL se
décompose en deux principaux organes : un organe d'administration
et un organe de gestion.
Organes
|
Constitution
|
Organe d'administration
|
Une Assemblée Générale
composée de 37 sociétaires ;
Un Conseil d'Administration composé de
05 Administrateurs.
|
Organe de gestion
|
La Direction Générale ;
Le Contrôle Général -
Contrôle interne/Audit interne (chargé du
Contrôle comptable et Administratif, du Contrôle d'exploitation, et
du Contrôle des engagements. Il intègre également les
démembrements régionaux) ;
Les Directions régionales ;
Les Services centraux (Service
Comptabilité/Fiscalité, Service Informatique, Service du
personnel, Service Juridique & secrétariat des engagements, Service
Commercial) ;
Les Agences.
|
NB : voir organigramme en annexe 1.
III.2 - Structure fonctionnelle (Fonctions et
Attributions)
La description fonctionnelle ainsi etque du schéma
comptable d'exploitation du CREDIT MUTUEL s'articule de la manière
suivante :
a) La fonction marketing et commerciale chargée de la
conception et de la mise en oeuvre de la politique stratégique d'appel
et de fidélisation de la clientèle ;
b) La fonction crédit chargée de la mise en
oeuvre de la politique du crédit ;
c) La fonction juridique chargée du traitement des
phases juridiques, du dossier de financement à la phase contentieuse du
recouvrement des créances ;
d) La fonction administrative chargée du management des
ressources humaines et matérielles nécessaires à
l'exploitation ;
e) La fonction traitement de l'information chargée de
la traduction informatique des données issues des autres fonctions de
l'entreprise en vue de la production des états de synthèse
exploités par les autres fonctions intervenantes ;
f) La fonction comptable et fiscale chargée du suivi
comptable et fiscal de toutes les opérations ainsi que de la confection
des états comptables de synthèse périodiques et de fin
d'exercice, ainsi que de la préparation des missions de commissariat aux
comptes ;
g) La fonction Contrôle de Gestion chargée de la
gestion prévisionnelle ainsi que du suivi permanent des conditions
d'exploitation en rapport avec les objectifs prédéfinis ;
h) La fonction de Contrôle Interne/Audit interne
chargée de suivi général du système d'exploitation
du CREDIT MUTUEL ainsi que de la supervision des missions de commissariat aux
comptes ;
i) La Fonction de Direction Générale
chargé de la gestion, la coordination et la supervision de toutes les
unités opérationnelles ci-dessus.
Section 2 : LA GESTION DES CREDITS ET DU
PORTEFEUILLE
COMPROMIS AU CREDIT MUTUEL.SA1
Nous allons exposer dans cette section, l'exhaustivité
des procédures de gestion des engagements au CREDIT MUTUEL, notamment
les procédures d'octroi de crédit, le processus de
déclassification des créances compromises, et les
mécanismes liés au recouvrement des créances douteuses.
I. LES PROCEDURES D'OCTROI DE CREDIT AU CREDIT MUTUEL
L'emploi partiel de l'épargne collectée à
travers l'activité « crédit » constitue le
service financier de base qu'offre tout établissement bancaire ou para
bancaire. C'est le crédit qui constitue le fondement de
l'intermédiation financière à travers la conciliation des
aspirations des agents économiques à besoins de financement et
ceux présentant plutôt une propension à épargner.
Au CREDIT MUTUEL, cette fonction est fondée sur un
certain degré d'antériorité de la relation de confiance
banque-clientèle qui naît dès l'ouverture du compte.
La décision de crédit est l'ultime phase d'un
processus complexe tenant compte des paramètres multiples à la
fois juridiques, réglementaires, financiers... afin de s'assurer des
conditions de sa bonne sortie. Ce qui suppose par ailleurs la mise en oeuvre de
mécanismes « post décision » de crédit
en vue d'assurer l'effectivité de la bonne sortie d'une décision
de crédit.
Ainsi, l'assimilation de la FONCTION CREDIT passe par une
revue des aspects ci-après :
- en quoi consiste la politique du crédit au CREDIT
MUTUEL ?
- quelle est la typologie des crédits qui en
découle ?
- en quoi consiste la gestion administrative du
crédit ?
- quelles sont les articulations de la gestion
opérationnelle du crédit ?
- comment s'effectue la révision annuelle du
Portefeuille engagements au CREDIT MUTUEL ?
1 Les informations contenues dans
cette section sont principalement issues du manuel de procédure de
gestion du portefeuille engagements, en vigueur au CREDIT MUTUEL.
I.1 - La Politique de crédit
Le CREDIT MUTUEL a pour vocation l'octroi de financements
modestes qui devraient en principe être précédés par
un effort préalable d'épargne de la part des potentiels
bénéficiaires. Ceci en vue de promouvoir une culture
préalable d'épargne de la part de la clientèle tout en
permettant ainsi de se procurer des moyens d'action nécessaires à
la mise en oeuvre de sa politique de crédit.
I.1.1 - Les Fondements de la Politique de
crédit
Dans le cas spécifique du CREDIT MUTUEL, la politique
du crédit est tributaire des paramètres du niveau des
disponibilités stables de trésorerie, du montant et la
durée des crédits jugés raisonnables, du souci de ne pas
s'écarter des objectifs assignés aux E.M.F par l'autorité
de tutelle, du rendement espéré des engagements.
Cette politique reste cependant évolutive au regard des
paramètres ci-dessus.
I.1.2 - Les orientations stratégiques de la
Politique de crédit
I.1.2.1 - Le choix des segments d'intervention
Le CREDIT MUTUEL a opéré dès sa
création le choix stratégique de concentrer ses prestations
financières dans le secteur tertiaire de l'économie et plus
spécifiquement les commerçants personnes physiques ou morales
ainsi que les prestataires de services.
Ce choix est motivé par la structure essentiellement
à court terme des ressources collectées. La prédominance
des comptes d'épargne dans le portefeuille global clientèle lui
permet de disposer de ressources stables. Ceci lui permet de développer
diverses formes d'interventions essentiellement dans le court terme.
I.1.2.2- Les formes d'interventions
Le CREDIT MUTUEL recherche sans cesse l'adaptation de ses
formules d'interventions aux contours des sollicitations émanant de sa
clientèle.
Le choix de n'offrir ses concours qu'en majorité aux
commerçants et prestataires de services résulte de la prise en
compte des paramètres d'existence d'une relation de proximité
avec les demandeurs, de localisation et identification facile permettant le
contrôle des activités du client, cycle d'exploitation
généralement assez court impliquant des délais de
récupération des fonds prêtés réduits, des
délais de récupération réduits permettent un taux
de rotation élevé du portefeuille crédit et des
possibilités de garanties liquides et contraignantes pour les
bénéficiaires
Compte tenu de ces paramètres, CREDIT MUTUEL a
développé deux principales formes de concours : le
préfinancement des activités d'exploitation par divers types de
crédits de trésorerie en vue généralement de
résorber des décalages de trésorerie ; le financement
d'actifs d'exploitation de dimensions modestes...
I.1.2.3- La prise en compte du risque
Le risque le plus élevé auquel s'expose le
CREDIT MUTUEL en matière de crédit est le risque non
remboursement des fonds prêtés. Il a été
développé un dispositif de couverture bâti autour de
diverses formes de garanties : les garanties matérielles et
immatérielles, les garanties personnelles et la souscription de contrats
d'assurance.
*Les garanties matérielles et
immatérielles
Les garanties matérielles comprennent diverses formes
de mise en gage assorties de promesse de cession des biens sue lesquels elles
sont bâties. Les biens question sont généralement :
les marchandises, les éléments du matériel d'exploitation,
le matériel de transport...
Les garanties immatérielles intègrent
essentiellement divers titres représentatifs de droits sur des biens
existants ou à venir tels les fonds de commerce, les bons de caisse, des
comptes d'épargne, des avis de virement irrévocable, des
chèques de garanties, des actions...
Il est à noter qu'en dehors des chèques de
garantie et des avis de virements irrévocables, les autres titres
doivent être assortis d'acte de nantissement.
*Les garanties personnelles
Les garanties personnelles comprennent
généralement des actes de caution et d'aval. Cependant,
l'acceptation d'une telle forme de garantie passe par certains
préalables :
- La caution/avaliste doit être connue du CREDIT
MUTUEL
- Celui-ci doit présenter des éléments
fiables qu'ils soient matériels ou immatériels
*Les contrats d'assurance
Il s'agit d'un développement récent des
mécanismes de couverture des risques de crédit. A cet effet,
CREDIT MUTUEL a conclu une convention d'assurance collective avec ACTIVA
ASSURANCE dans le cadre de ses activités de crédit.
Cette plate-forme prévoit trois formules
d'assurance : l'assurance des comptes, l'assurance des prêts et
l'assurance incendie.
L'assurance des comptes : elle consiste pour le
client à assurer un montant déterminé de fonds payable
par l'assureur en cas de survenance des risques couverts.Cette assurance une
fois souscrite par le client permet au CREDIT MUTUEL de couvrir les
éventuelles échéances impayées inhérentes
aux crédits accordés.
L'assurance des prêts : la valeur à
assurer dans ce cas est fonction de la valeur des engagements du client avec le
CREDIT MUTUEL. Car en cas de survenance des risques couverts,
l'indemnité versée par l'assureur au CREDIT MUTUEL pour le compte
de l'assuré permet la couverture du solde en compte au jour du sinistre,
exclusion faite des échéances impayées.
L'assurance incendie :souscrite par le client,
elle permet au CREDIT MUTUEL de se couvrir contre les risques de
détérioration par le feu des biens mis en gage dans un dossier de
crédit.
N.B : l'indemnité d'assurance
étant reversée au CREDIT MUTUEL, celui-ci se charge de reverser
à l'intéressé ou à ses ayant droits ladite
indemnité nette des engagements de ce dernier dans ses livres.
I.1.2.4- les conditions d'éligibilité au
crédit
Elles comprennent les préalables requis avant toute
introduction d'une demande de financement : être titulaire d'un
compte chèque personnel ou d'un compte courant et justifier d'une
ancienneté d'au moins six (06) mois de son compte dans les livres du
CREDIT MUTUEL.
I.1.2.5- La structure décisionnelle
La décision de crédit au CREDIT MUTUEL est
établie au sein de trois comités de crédit dont
l'étendue des pouvoirs est décidée en Conseil
d'Administration.
Lors de la tenue du Conseil d'Administration spécial du
25/05/2010, les administrateurs ont procédé à la
reconfiguration des délégations des pouvoirs de crédit de
la manière suivante :
Le Directeur Général Adjoint
|
De 1 à 20.000.000 FCFA
|
Le Président Directeur Général
|
De 20.000.001 FCFA à 50.000.00 FCFA
|
Le Comité de crédit - Direction
Générale
qui composé ainsi qu'il suit :
Le Gestionnaire de comptes ;
Le Chef d'Agence ;
Le Responsable de l'Agence de rattachement de la
région ;
Le Chef de Service Crédits ;
Le Directeur Régional ;
Le Chef de Service Juridique ;
Le D.G.A ;
Le P.D.G.
|
De 50.000.001 FCFA à 70.000.00 FCFA
|
Le Comité de crédit - Conseil
d'Administration composé de :
Le Chef de Service Crédits ;
Le Directeur Régional ;
Le Chef de Service Juridique ;
Le D.G.A ;
Le P.D.G ;
Deux (02) Administrateurs.
|
Au-delà de 70.000.001 FCFA
|
Il y'a lieu de préciser que lors des cessions des
comités de crédit, seule la forme d'expression écrite dans
le processus d'analyse des dossiers de crédit est applicable au CREDIT
MUTUEL. Par conséquent, un avis verbal n'est pas valable dans les
décisions de crédit.
N.B : s'agissant de financement de
micro-projets dont les analyses concluent à un avis favorable, le
plafond par projet est limité à 3.000.000 FCFA.
I.2 - La Typologie des crédits
Concrètement, le CREDIT MUTUEL octroi deux types de
financement à sa clientèle : les prêts non
amortissables et les prêts amortissables.
I.2.1 - Les Prêts non amortissables
Ce sont divers types d'avances en compte allant de quelques
jours à trois (03) mois permettant aux bénéficiaires de
faire face à des décalages ponctuels de trésorerie.
Le principe d'une avance en compte pour la banque à
donner la latitude au client de faire passer par ses mouvements retraits le
solde de son compte en débit jusqu'à un plafond
déterminé et ce pendant un délai précis. A l'issue
de celui-ci, le solde devrait présenter un solde au créditeur
afin de prétendre à une éventuelle nouvelle
décision de crédit.
Les spécificités des conditions de remboursement
d'une avance en compte permettent la distinction de deux formes d'avances:
la facilité de caisse et le
découvert.
*La facilité de caisse : la
facilité de caisse est une avance en compte d'un certain montant dont le
délai de remboursement de un (01) mois à un an.
Sa spécificité réside dans le fait que
pour un montant donné, le bénéficiaire a l'obligation
d'avoir un solde créditeur à la fin de chaque mois afin de
pouvoir bénéficier de la reconduction de ses droits de retraits
au cours du mois suivant et ainsi de suite.
Ce type d'avance est généralement accordé
à des clients connaissant des décalages périodiques de
trésorerie qui se résorbent de façon cyclique.
*Le découvert : le
découvert est une forme d'avance en compte qui se distingue de la
facilité de caisse par l'absence de la contrainte exigeant la couverture
mensuelle su solde débiteur avant les retraits du mois suivant.
Dans cette forme d'avance, c'est à l'issue du
délai de remboursement que la contrainte du nivellement du solde
débiteur s'impose avant toute nouvelle décision de
crédit.
Mais avant ce délai, le client dispose de la
faculté d'opérer des retrais à sa convenance dans la
limite de son plafond.
*Cas particulier du dépassement en
compte : le dépassement en compte s'applique à la
fois dans le cadre du `une facilité de caisse que dans celui du
découvert.
Le dépassement en compte pour un client consiste
à solliciter, en cours d'exécution d'une première
décision de crédit, une rallonge afin de faire face à des
surcoûts non prévus : on parlera alors de dépassement
de facilité ou de dépassement de découvert.
I.2.2 - Les Prêts amortissables
Un prêt amortissable est une dotation en compte
remboursable suivant un échéancier de termes.
Dans la formule du prêt amortissable, le montant
sollicité est logé au crédit du compte du client en
contrepartie d'un compte d'engagement au nom du bénéficiaire. Ce
dernier dispose de la latitude de faire des retraits à sa convenance
à concurrence du montant alloué.
Cependant, à l'issue de chaque terme de remboursement,
le client devra disposer de la provision nécessaire en compte ordinaire
pour l'amortissement progressif de la dette.
La différence fondamentale par rapport à une
avance en compte réside dans l'impossibilité pour le client de
faire passer son solde débiteur. A moins qu'il ne
bénéficie parallèlement d'une décision distincte
d'avance en compte.
Suivant la finalité des fonds sollicités, l'on
peut distinguer trois types : les prêts-équipements,
les prêts- évènement et les
prêts-fonds de Roulement.
*Les prêts-équipements : ce
type de prêt permet d'assister le client dans l'acquisition d'un actif
matériel ou immatériel et dont les rentrées de fonds
attendus de tels investissements permettront de faire face au remboursement de
la dette. Il peut s'agir entre autre de petits matériels et outillage,
achèvement de petites unités de production...
*Les prêts-évènements :
la finalité de ce type de prêts vise à aider le
client à pouvoir faire à des évènements
prévus ou non du type rentrée scolaire, naissances, mariage,
décès...
*Les prêts-FDR : ce type de
prêts est accordé aux structures souffrant de
sous-capitalisation. Ce prêt leur permet alors de disposer de disposer de
ressources « quasi stables » sur une période
déterminée et leur de retrouver un équilibre de leur
structure financière.
I.3 - La Gestion administrative du crédit
La gestion administrative du crédit comprend tous les
traitements préalables à la mise à la disposition
effective du financement accordé au bénéficiaire. La
gestion administrative comprend l'étude, la matérialisation des
garanties et la mise en place du crédit accordé.
I.3.1 - L'Etude
La décision de crédit est la phase terminale
d'un processus qui prend naissance avec l'introduction d'un dossier de
crédit. Ce dernier doit faire ressortir à la fois des
éléments de fonds et de forme et pour cela doit obéir
à une technique précise de montage.
Le banquier qui est appelé à se prononcer sur
une demande de crédit à travers ses structures
spécialisées (Comités de Crédit) puisera dans les
éléments du dossier les paramètres devant motiver la
nature de sa décision.
Compte tenu du degré de complexité d'une
décision de crédit eu égard à l'aspect risque qui
lui est indissociable, l'étude d'un dossier de crédit doit
obéir à une démarche précise. Aussi, tout dossier
de crédit devra-t-il pour être finançable répondre
à une technique précise de montage propre à
résister à l'analyse critique du banquier.
N.B : la durée du processus de
décision ne saurait excéder quarante-huit heures entre
l'introduction du dossier et la réception au sort final, sauf en cas de
suspension de la décision pour complément d'information.
*Traitement du dossier après avis
final
En cas de rejet :
Le dossier est purement et simplement classé. Il en est
de même lorsqu'en cas d'avis favorable, le bénéficiaire
pour une raison quelconque décide de renoncer au crédit. Il lui
est tout de même dans ce cas prélevé les frais
d'étude de dossier.
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
371/372
|
715....
|
Compte Client.............................
Cions/ Etude de dossier
(Libellé : Frais d'Etude de votre dossier de
prêt de FCFA..................du ...............)
|
Montant frais
|
Montant frais
|
Un avis de débit doit être
délivré au client.
En cas de suspension d'avis :
En cas suspension d'avis pour complément
d'informations, le dossier doit être revu pour seconde
représentation au comité de crédit.
Pour cela, le dossier est retourné au gestionnaire
crédit qui a la responsabilité de convoquer de nouveau le client
en vue de fournir des réponses relatives aux différents aspects
pour lesquels il est requis un complément d'information avant
décision finale.
Le montage d'une « représentation »
se fait suivant un canevas identique à celui d'un dossier de
crédit ordinaire. Un dossier de crédit peut être
représenté autant de fois que le comité de crédit
exigera des compléments d'informations nécessaires à un
éclairage de sa décision.
En cas d'avis favorable :
L'avis favorable du comité de crédit peut
être donné pour le montant exactement sollicité par le
client ou alors pour un montant revu à la baisse suivant
l'appréciation qui a été faite du dossier du client.
Un avis favorable implique l'imputation immédiate des
frais d'étude de dossier au client suivant la procédure
explicitée ci-dessus. Ensuite viendra la phase de la
matérialisation des garanties acceptées par le comité de
crédit avant la mise à disposition effective du crédit au
client bénéficiaire.
I.3.2 - La Matérialisation des
Garanties
La présentation d'un dossier bancable ne suffit pas car
le client doit pouvoir proposer des garanties acceptables. Il peut s'agir tel
qu'abordé plus haut des garanties personnelles ou réelles
telles que : cautions ou avals solvables, des hypothèques, des
nantissements de matériels, des baux emphytéotiques (avec toute
les précautions juridiques)...
Au CREDIT MUTUEL, cette activité relève du
Service Crédit (gestionnaires) et du Service Juridique en fonction du
type de garanties validées par le Comité de Crédit.
Il revient au Service crédit, la responsabilité
de la matérialisation des garanties classiques à
l'instar des Promesses de cessions diverses (boutiques...), des
Attestations de Virement Irrévocables obtenu des clients, des
Chèques de garanties (effets divers...), des Assurances vie/incendie,
des Cautions solidaires ordinaires.
Tout acte de garantie validé par le Comité de
Crédit et nécessitant des précautions juridiques
particulières, relèvent exclusivement de la responsabilité
du Service Juridique.
Il peut s'agir entre autre des promesses
d'hypothèques, des hypothèques fermes, des divers actes de
nantissements, des Conventions de prêts, des actes de cautionnements
particuliers, etc...
Par ailleurs, la décision de crédit peut inclure
des clauses dites « sûretés négatives »
c'est-à-dire des clauses qui vont interdire d'aliéner tout ou
partie de l'ensemble du patrimoine du client pendant la durée du
crédit voir même au-delà de l'échéance
théorique du remboursement. En effet, cette clause est de rigueur
lorsque la substance des garanties proposées ne procure pas tous les
apaisements.
Tous les éléments de garanties d'un
crédit, après enregistrement dans un BRADEL ouvert à cet
effet, doivent être conservés dans un « dossier
garantie » ouvert au nom du client et distinct de son
« dossier général ». Ledit dossier doit
être conservé en coffre pour n'être consulté qu'en
cas d'absolue nécessité.
Par ailleurs, toutes les décharges des correspondances
`'banque-client'' relatives aux éléments de garanties sont
conservées dans le « dossier garantie ».
Enfin, dans le cas particulier d'une garantie fondée
sur le nantissement de tout ou partie du solde créditeur d'un compte en
l'occurrence un compte d'épargne, il doit être
procédé au « blocage » de la garantie dans un
compte spécial, lors de l'imputation comptable de l'opération en
Hors bilan.
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
371/372
|
374....
|
Compte client........................
Dépôts de garanties .............
(Libellé : Const garantie/prêt Clt....... De
FCFA............svt accord du .........)
|
Montant garantie
|
Montant garantie
|
I.3.3 - La Mise en place proprement dite du
crédit
La mise en place effective d'un prêt
régulièrement accordé pourra s'accomplir suivant des
modalités spécifiques en fonction, soit du type de prêt
accordé, soit des conditions particulières assorties à la
décision du Comité de Crédit.
Elle est fonction également de la nature du
crédit accordé, suivant que l'on est en présence d'un
prêt amortissable ou non.
*Les prêts non amortissables
Le prêt non amortissable étant une autorisation
de « débit » avec plafond fixé, à
l'issue l'imputation des frais d'étude au bénéficiaire du
crédit, il n'existe à priori plus de traitements
complémentaires. A charge pour le gestionnaire du compte de veiller
quotidiennement sur le compte en question, tant en ce qui concerne les
mouvements de retraits que les approvisionnements.
Entrent dans cette catégorie de prêts, divers
types de facilités accordées à la clientèle
(découverts, avances sur factures, escomptes divers...)
La mise en place pour cette catégorie est
constituée par le droit de tirage que confère au client, l'accord
du Comité de Crédit et la matérialisation des garanties
validées. Il revient alors aux gestionnaires et aux chefs d'agences de
veiller au respect strict du plafond accordé durant le délai
accordé.
*Les prêts amortissables
Il s'agit d'une forme de prêt à remboursement
échelonné suivant des mensualités constantes et suivant un
tableau d'amortissement y relatif.
La mise en place nécessite une écriture
comptable particulière en vue de loger au préalable la provision
dans le compte du client avant autorisation de décaissement. Au
contraire de la forme de prêt non amortissable, toute position
débitrice du compte ordinaire du client est proscrite au profit d'un
compte spécifique dit
« d'engagement »,créé à cet effet.
La mise en place d'un prêt amortissable requiert des
opérations supplémentaires telles que la création d'une
« autorisation » en machine, la création d'un compte
d'engagement au nom du client (s'il s'agit du premier crédit de ce type
accordé au client sinon cette phase n'est pas nécessaire), et la
mise en place proprement dite du prêt :
La mise en place comptable
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
32.....
|
371/372
|
Crédits à CT client ...................
Compte Client..........................
(Libellé : Mise en place prêt
Clt........... FCFA...............svt accord du ........)
|
Montant prêt
|
Montant prêt
|
L'Imputation des frais d'étude du dossier
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
371/372
|
715....
|
Compte Client.............................
Cions/ Etude de dossier
(Libellé : Frais d'Etude de votre dossier de
prêt de FCFA...............du ...............)
|
Montant frais
|
Montant frais
|
Enfin, procéder à une simulation du tableau
d'amortissement du prêt signé et validé de la mention
« lu et approuvé » par le client. Il sera
conservé dans le dossier général du client pour le suivi
du remboursement.
I.4 - La Gestion
opérationnelle du crédit
La mise en place effective d'un accord de prêt
nécessite de la part des gestionnaires et chefs d'agences, dès le
début de la période de validité et ce quel que soit le
type de prêt accordé, des diligences permanentes et/ou
périodiques.
La mise en oeuvre impérative de ces diligences
vise à maîtriser en permanence le comportement du débiteur
à travers celui de son compte. Ceci afin de préserver au maximum
le caractère recouvrable de la dette et d'anticiper autant que possible
tout incident futur susceptible de l'altérer.
La gestion opérationnelle du crédit comporte
tous les mécanismes post mise en place du prêt et destinés
à assurer le suivi et le recouvrement.
I.4.1- Le Suivi d'une décision de crédit
Le suivi d'une décision de crédit s'opère
sur le plan individuel et sur le plan collectif.
I.4.1.1 - Le suivi individuel d'une décision de
crédit
Le suivi individuel d'une décision de crédit
consiste pour le gestionnaire crédit à s'enquérir
quotidiennement des mouvements du ou des compte(s) du
bénéficiaire du crédit. Cette opération se
réalise à travers le contrôle quotidien des
reçus de versements espèces, le contrôle quotidien des
remises d'effets à l'encaissement éventuels du client et le
contrôle de toutes autres opérations pouvant alimenter le
compte
A ce stade, deux situations peuvent se
présenter suivant la nature du crédit.
*Cas des crédits non amortissables :
Le principe de ce type de crédit voulant qu'il soit
permis au bénéficiaire d'avoir un solde débiteur à
hauteur du crédit accordé, le contrôle quotidien des
mouvements d'approvisionnements de ce compte permet de s'assurer du
nivellement progressif du solde débiteur durant le délai
fixé du remboursement.
*Cas des crédits amortissables :
Le contrôle quotidien des mouvements
d'approvisionnements du compte permet de s'assurer de la disponibilité
de la provision lors des différentes échéances de
remboursement.
Ainsi, à chaque échéance de
remboursement, une écriture d'amortissement doit être
passée au fur et à mesure jusqu'au solde total du compte
d'engagement du client. Pour cela, le gestionnaire crédit doit se servir
du tableau d'amortissement établi lors de la mise en place du
crédit. Ce tableau lui permettra de déterminer les
éléments de la pièce d'amortissement à passer de
la manière suivante : montant de la
mensualité, montant de l'amortissement, montant
des intérêts correspondants, montant des
commissions, montant du Fond de solidarité (FDS), et enfin
le montant de la Taxe.
Constatation de l'amortissement mensuel (Remboursement
mensuel)
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
371/372
|
32.......
713.....
715.....
430.....
160.....
|
Compte Client..........................
Crédits à CT client ............
Intérêts sur crédit à CT
Commissions sur crédit à CT
Etat, tva facturée/Int cred CT
FDS réglementaire
(Libellé : Remboursement prêt
Clt.............. FCFA...............échéance du
............)
|
Mensualité
|
Amortissement
Intérêts
Commissions
Tva
FDS
|
N.B : chaque
échéance honorée doit faire l'objet d'un pointage sur le
tableau d'amortissement.
La mise en place du prêt ainsi que les
amortissements peuvent être gérés automatiquement à
travers une instruction permanente introduite dans le logiciel
d'exploitation.
Cependant, pour des raisons de suivi permanent des
comptes par les gestionnaires et chefs d'agences, le mode de gestion de base
reste le suivi manuel. Ce qui signifie que la passation des mensualités
relatives aux différents prêts amortissables en cours est manuelle
2.
Seuls des cas particuliers, à l'instar des ordres de
virements permanents pour constitution des « cash deposit »
indisponibles, des clients particulièrement crédibles...sont
susceptibles d'être d'office gérés automatiquement.
I.4.1.1 - Le suivi général des
décisions de crédit
Le suivi général des décisions de
crédit s'opère à travers l'élaboration des tableaux
de bord ci-après :
- état récapitulatif des décisions
mensuelles des comités de crédit
- état des engagements de la clientèle (analyse
du portefeuille) toutes les quinzaines
- état des mises à jour mensuelles de la
validité des éléments de garantie en portefeuille
2 Cette situation est l'une des
principales anomalies que nous avons pu relever à l'occasion de notre
étude.
*Le tableau récapitulatif mensuel des
décisions de crédit :
Ce tableau est un listing récapitulatif sur le mois de
l'ensemble des décisions prises par les comités de crédit
et ce quelle que soit la décision finale que chaque dossier a connu
individuellement. Il est établi à partir des données
issues du BRADEL d'enregistrement des demandes de crédit et ressort les
informations suivantes : identification des clients
bénéficiaires, valeur des crédits accordés par
dossier et valeur des rejets prononcés.
Le document ainsi établi est visé par le
gestionnaire et transmis à la Direction Générale pour
contrôle et contre signature. Il est ensuite retourné au
gestionnaire crédit afin d'être classé dans le chrono
« Décision Comité de Crédit »
I.4.2 - L'état des engagements de la
clientèle
Ce tableau est réalisé tous les mois par les
gestionnaire/chefs d'agence. Il permet d'analyser le comportement de l'ensemble
du « portefeuille crédit ». Les informations qui en
découlent sont utiles à la mise en oeuvre des procédures
éventuelles de recouvrement pour les clients défaillants.
A l'aide de l'extrait du listing des soldes de comptes
débiteurs de la clientèle, le gestionnaire crédit
procède au pointage ainsi qu'à la classification des engagements
en fonction de la probabilité plus ou moins grande de recouvrement des
créances. Ces données sont synthétisées dans un
tableau ressortant les rubriques ci-après :
- Les Débiteurs Sains :
engagements au-delà de fcfa un million et ne présentant aucune
difficulté majeure de recouvrement ;
- Les Petits Débiteurs :
Débits plafonnés à fcfa un million et ne présentant
aucune difficulté majeure de recouvrement. Ils peuvent être issus
des accords réguliers de prêts de faibles montants
(inférieurs à fcfa un million) ou de petits débits
résultants des agios en compte (cumul sur trois mois au maximum).
- Les Débiteurs Sensibles : Ceux
dont le gel du compte va au-delà de trois mois et qui présentent
de signes sérieux de difficultés de remboursement.
- Les Débiteurs
Précontentieux : Débiteurs sensibles suspendus du
décompte mensuel d'agios (code 1) et soumis à un suivi
particulier des gestionnaires, de concert avec le Service Juridique.
N.B : lors du transfert de cet
état à la Direction Générale, le gestionnaire
crédit doit en fonction de ses actions de recouvrement lui
adjoindre les propositions de déclassification et les commentaires
et les observations éventuelles.
Un tableau récapitulatif des statistiques de l'ensemble
des décisions du Comité de Crédit est
élaboré systématiquement tous les mois. Au terme de
l'exercice, l'ensemble des tableaux mensuels est condensé pour une
lecture concise des octrois de crédits effectuée au courant de
l'année.
I.4.3 - L'état des mises à jour
mensuelles des garanties
Le tableau des mises à jour mensuelles des garanties
est élaboré à partir du BRADEL d'enregistrement des
garanties lors de la phase de matérialisation des garanties. Il permet
de ressortir les éléments d'informations tels
que l'identification des garanties en portefeuille et la validité
des garanties répertoriées.
La mise à jour des garanties permet les actions de
notification par lettre contre décharge des clients sollicitant des
crédits et dont les dates de validité des garanties sont
caduques, de notification pour prorogation d'échéance par lettre
contre décharge des clients dont les garanties viennent bientôt
à échéance et dont les crédits sont en cours,
etc...
N.B : En cas de retrait des
éléments de garantie suite au remboursement intégral du
crédit ou pour renouvellement de la validité, ceux-ci sont remis
au client contre décharge conservée dans son « dossier
garantie ». L'écriture d'enregistrement comptable de la
garantie est tout simplement contrepassée.
I.5 - La Révision générale
annuelle du portefeuille Engagements
Conformément aux prescriptions de la note de service
N° 108/05/JN/FKP du 20/09/2005 instaurant et définissant les
attributions de la Commission chargée de la mise en forme du Porte
Feuille crédits, une mission de contrôle général du
portefeuille engagements doit être effectuée toutes les fins
d'exercice en vue de la préparation des travaux marquant la
clôture de l'exercice.
Il s'agit d'un Comité d'exception (composé d'un
Responsable d'Agence, du Responsable du Service juridique, d'un gestionnaire et
de toutes autres compétences à la discrétion de la
Direction Générale)mis en place par la Direction
Générale en vue d'analyser la structure du Portefeuille
engagements et dont le Rapport de Synthèse Général
constitue un instrument important d'aide à la décision dans la
politique du crédit au CREDIT MUTUEL.
Au sein de la Commission, les responsabilités sont
définies ainsi qu'il suit :
- Le Rapporteur, est chargé : sur la base de
l'état des comptes débiteurs, d'identifier et de classer les
dossiers à traiter au cours de chaque séance, de faire
l'état des lieux de chaque dossier (origines de l'engagement, garanties
assorties au dossier, en cours de l'engagement, échéance,....),
de monter pour chaque cas traité, le dossier de régularisation
à transmettre à la Direction Générale ;
- Le Gestionnaire garanties, est chargé :
d'émettre un avis sur les aspects juridiques de chaque dossier
traité, d'apprécier l'opportunité, la
régularité ainsi que la validité des garanties
liées à chaque dossier, de proposer à la Commission les
voies et moyens de recouvrement des en cours, de renforcement des garanties
ainsi que tout autre moyen de sécurisation juridique des créances
sur les différents débiteurs ;
- Le Gestionnaire en charge du recouvrement est
chargé : de fournir à la Commission toutes les informations
de gestion courante liées à chaque cas traité
(identification du client, mode de fonctionnement du compte...), de
présenter à la Commission tous les éléments de
garanties mentionnés dans chaque dossier, de proposer à la
Commission la politique de recouvrement à envisager en vue de la
régularisation de chaque dossier, assister le Service Juridique dans la
mise en oeuvre des procédures de régularisations
arrêtées en Commission ;
- Le Président est chargé : d'orienter
l'ensemble des travaux faits en Commission, de coordonner l'ensemble des
dispositifs de régularisation définis en Commission,
d'élaborer le dossier de synthèse hebdomadaire à
l'intention de la Direction Générale.
Ce dernier qui coiffe la Commission est nommé par la
Direction Générale et a la responsabilité de faire
état de l'avancement des travaux à cette dernière durant
la période convenue pour son mandat.
Chaque séance de travail de la Commission comprend
trois principales articulations : Le passage en revue des
différents dossiers sélectionnés pour chaque
séance, Le contrôle des visas chèques émis,
L'appréciation des demandes de visas chèques reçues;
Dans le cas particulier du premier point, les dossiers de
régularisation sont transmis à la Direction
Générale au fur et à mesure de la mise en oeuvre des
mesures de régularisation prévues pour chaque dossier, pour
appréciation et éventuelles instructions.
II. LE PROCESSUS DE DECLASSIFICATION DES CREANCES IMPAYEES
AU CREDIT MUTUEL
Pour tout EMF, le principal risque en matière d'octroi
de crédit reste et demeure celui lié à son non
remboursement par le bénéficiaire.
Dans le but de pouvoir détecter les crédits
compromis en vue de les distinguer du portefeuille sain, il existe des
mesurespréconisées dans les procédures internes du CREDIT
MUTUEL.
II.1 - Les Mécanismes d'alerte
Les mécanismes d'alerte ont pour objectif de
prévenir ou de détecter les signes précurseurs d'une
défaillance du bénéficiaire d'une décision de
crédit.
II.1.1 - Le comportement du compte
Les mécanismes d'alerte se fondent principalement sur
le comportement du compte. Le contrôle quotidien des opérations
liées au compte peut permettre de noter : une intensification des
opérations de retraits, un espacement de plus en plus grand entre les
mouvements d'approvisionnements du compte, une baisse sensible et progressive
de la valeur des versements en comptes, une baisse du niveau de
fréquentation de la banque par le client, etc...
II.1.2 - L'identification des comptes
gelés
Un compte est dit gelé lorsqu'il présente une
absence de mouvements pendant une période plus ou moins importante. Le
gestionnaire de compte a la latitude de faire éditer par le
système de traitement un listing des comptes gelés en fonction de
la période d'inactivité : de zéro à trois mois
et de trois à six mois
II.1.3 - La relance des clients
défaillants
II.1.3.1 - Comptes inactifs de zéro à trois
mois
La relance de ce type de client se fait de manière
graduelle : première lettre de relance, en l'absence de
réaction, deuxième lettre de relance, en l'absence de
réaction, lettre de sommation et d'injonction de payer, en l'absence de
réaction, lettre de mise en demeure, enfin procédure pré
contentieuse, puis contentieuse.
II.1.3.2 - Comptes inactifs depuis trois à six
mois
Les comptes gelés depuis une telle période
supposent que la phase de relance n'a pas permis la reprise des mouvements
d'approvisionnements du compte. Cela implique par conséquent une
procédure de déclassification du compte avant
éventuellement les phases pré contentieuse et contentieuse.
II.2 - Le Pré Contentieux
La phase précontentieuse comporte deuxniveaux : la
déclassification des comptes et les mécanismes de
restructuration.
II.2.1 - La déclassification des
comptes
La déclassification de compte consiste à
suspendre les conditions de l'arrêté normal en ce qui concerne le
décompte d'agios débiteurs. La déclassification de compte
peut provenir soit :
- de la Direction Générale à la suite
d'un rapport sur le contrôle des engagements transmis par le gestionnaire
crédit. Ledit rapport ressort :les actions de recouvrement
menées pour chaque client défaillant, les possibilités de
recouvrement de la créance, les propositions du gestionnaire
crédit ;
- du client défaillant par lettre contre
décharge adressée à la banque. Dans le cas présent,
un dossier y relatif est monté par le gestionnaire suivant les
mêmes canons qu'un dossier de crédit ordinaire.
La phase déclassification peut aboutir à l'une
des trois options suivantes après avis des membres du comité de
crédit : le passage en perte pur et simple de la
créance, la mise sur pied de concert avec le client des
mécanismes de restructuration de sa dette, la transmission du dossier au
contentieux pour recouvrement forcé.
II.2.1.1 - le passage en perte pur et simple de la
créance
Un état des comptes à solder est
confectionné par le gestionnaire crédit et transmis à la
comptabilité pour la passation des écritures.
II.2.1.2 - Les mécanismes de restructuration de la
dette du client
La décision de la restructuration de la dette d'un
client peut émaner soit :
- de la Direction Générale après un
rapport du contrôle des engagements transmis par le gestionnaire
crédit
- du client par lettre contre décharge adressée
à la banque. Dans ce cas, la décision fait suite à une
étude du dossier suivant les mêmes normes que dans le cas d'un
dossier ordinaire de crédit.
Les mécanismes de restructuration comprennent deux
principales options : le moratoire ou le rééchelonnement de
la dette et la mutation de la nature de la dette.
*Le moratoire ou le rééchelonnement de
la dette : Un accord de moratoire ou de
rééchelonnement permet de redéfinir des nouvelles
conditions de remboursement de la dette. Le moratoire peut supposer une
prorogation d'échéance avec reconduction ou des conditions de
remboursement fixées lors de la décision de crédit.
Dans le cas d'une révision des conditions du moratoire,
elle peut avoir trait : au taux d'intérêts, au nombre de
termes de remboursement, à une prolongation pur et simple de
l'échéance de remboursement (surtout dans le cas des prêts
non amortissables).
*La mutation de la nature de la dette
Cette option est possible dans les cas de difficultés
de remboursement d'un prêt non amortissable. La décision dans ce
cas consiste à créer un compte d'engagement ou sera logé
le solde débiteur du client.
Ainsi, l'avance en compte est transformée en engagement
amortissable de manière échelonnée, suivants des
conditions normales ou négociées comme dans le cas d'un
moratoire.
*Clauses particulières assorties aux
mécanismes de restructuration
Un accord de restructuration peut être assorti de
clauses particulières telles l'inéligibilité à tout
nouvel accord de crédit, ou de déchéance de terme...
L'inéligibilité à tout nouvel accord
de crédit : Tout titulaire de compte en phase de
restructuration ne peut bénéficier d'un nouvel accord de
crédit. Car il serait paradoxal qu'unclient bénéficiant de
mesures de clémence pour le remboursement de sa dette puisse de nouveau
s'engager à des conditions normales.
La clause de déchéance de
terme :Cette clause voudrait qu'en cas de nouvelle défaillance
du client dans l'application de mesures de restructuration, le banquier dispose
du droit d'exiger immédiatement la totalité des sommes dues.
II.3 - Le Contentieux
La phase contentieuse est la phase terminale qui fait suite
à un échec de moyens de recouvrement employés lors des
phases d'alerte et de précontentieux.
Les dossiers incriminés sont transmis au Service
Juridique avec un rapport des situations individuelles afin qu'il soit
initiées des actions juridiques de recouvrement forcé.
III. LES MECANISMES LIES AU RECOUVREMENT DES CREANCES
COMPROMISES AU CREDIT MUTUEL
L'application de la politique de recouvrement des
créances au CREDIT MUTEL relève de la
responsabilité d'une entité dénommée ASR (Agence
Spéciale de Recouvrement), organe nouveau et spécifique mis en
place en 2008 par la Direction Générale.
Il convient de préciser que les responsabilités
dévolues à l'ASR ne dispensent en rien les gestionnaires/chefs
d'agences à leurs obligations de suivi du recouvrement classique des
créances de la banque ainsi que de la gestion de la phase amiable du
recouvrement en cas d'incident de remboursement.
Seul un échec dûment justifié (rapports
des descentes sur le terrain, décharges des courriers de relances...)
peut motiver valablement la demande de transfert de la créance à
l'ASR, à défaut, les gestionnaires/chefs d'agences doivent
répondre des manquements à la procédure relevés.
A l'ASR, sont dévolues les attributions
relatives : aux activités liées au
secrétariat des engagements, aux activités administratives
liées au service juridique, et aux activités
spécifiques liées au recouvrement des créances plus ou
moins compromises
III.1 - Les activités liées au
secrétariat des engagements
L'ASR à travers sa fonction de Secrétariat des
Engagements intervient dès la phase de mise en place du prêt
suivant les modalités décrites la section des procédures
de mise en place d'un prêt) et plus précisément :
La matérialisation des garanties, Le contrôle de la
matérialisation des garanties, La sécurisation en
coffre.
Elle doit également établir tous les mois les
rapports de situation mensuelle.
III.2 - Les activités liées au service
juridique
Il s'agira particulièrement dans ce cadre, de toutes
les diligences administratives ayant trait au respect de l'application des
textes juridiques et réglementaires dans tous les actes de la
banque :
- consultations diverses lors de cas particuliers d'ouvertures
de comptes
- gestion des problèmes de succession
- sollicitations (pour avis et rédaction des actes
juridiques de garanties) du Comité de Crédit lors des
décisions de crédits
- validation des actes de garanties
- ...toutes autres procédures nécessitant
l'intervention du Service Juridique.
III.3 - Les activités liées au
recouvrement des créances compromises
III.3.1 - Les modalités de transfert de
créance à l'ASR
L'échec de la phase amiable du recouvrement implique de
la part des gestionnaires/chefs d'agences, l'élaboration d'un dossier de
demande de transfert, qui après avis du Comité de Crédit,
autorise le transfert de la créance en souffrance à l'ASR, pour
actions spécifiques.
Tous les éléments justificatifs de
l'échec de la phase amiable doivent être intégrés en
appui de la demande afin d'éviter des demandes de transfert fantaisistes
ou de fuites de responsabilités des gestionnaires et chefs
d'agences.
III.3.2 - Organigramme administratif de
l'ASR
Sur le plan organique, l'ASR est structurée à
l'image d'une agence classique à savoir : un chef d'agence et au
moins (04) quatre gestionnaires.
Sur le plan fonctionnel, l'ASR assure la gestion quotidienne
du portefeuille contentieux à l'instar des gestionnaires du portefeuille
ordinaire en agence. Le chef de l'ASR supervise le travail de ses
collaborateurs dans le cadre des orientations prescrites par le Comité
de Crédit et, dans des cas particuliers par la Direction
Générale.
Ce dernier assure au sein de son unité, la
répartition du portefeuille contentieux entre les gestionnaires tout en
leur prescrivant : la méthodologie de travail, les objectifs
particuliers et globaux des dossiers suivis, ...toutes autres instructions
visant l'efficacité de l'ASR.
Enfin, il est responsable de la production, à
l'intention de la Direction Générale, des rapports de
synthèse mensuelle, tels que préconisés dans le
présent guide de procédures.
N.B : les principes de contrôle et de
supervision du chef d'agence tels que décrits dans le guide y relatif
restent totalement d'actualité en ce qui concerne l'ASR.
III.3.3 - La gestion des engagements
transférés à l'ASR
Il est tout simplement repris de façon
synthétique dans ce cadre, les formalités explicitées au
paragraphe concernant la gestion des clients sensibles
ci-dessus.
Imputation des créances en provenance des agences ou
service crédit siège :
A l'ASR
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
335....
|
451....
|
Créances douteuses client ...................
Cptes de liaison sièges et agences
(Libellé : Transfert créance reçu
clt......... agence......... de FCFA..........)
|
Montant créance
|
Montant créance
|
A l'agence de domiciliation initiale de la créance
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
451....
|
371/372
|
Cptes de liaison sièges et agences
Compte Client.............................
(Libellé : Transfert créance
clt......... de FCFA..........à l'ASR)
|
Montant créance
|
Montant créance
|
N.B : le justificatif de cette écriture
comptable étant le dossier physique reçu du Service Crédit
et comportant la décision du Comité de Crédit
Le transfert des créances en souffrance à l'ASR
autorise de fait l'ouverture de la phase précontentieuse, puis
éventuellement, de la phase contentieuse.
III.3.4 - Les activités spécifiques
liées au recouvrement des créances compromises
III.3.4.1 - La phase précontentieuse du
recouvrement à l'ASR
Pendant cette phase, des voies et moyens plus coercitifs sont
employés en vue de contraindre les débiteurs à honorer
leurs engagements. On retrouvera principalement, les mises en demeure, les
sommations de payer avant poursuites judiciaires...
Une réaction positive du client débiteur ouvrira
la voie à des mesures de restructuration, alors que la phase
contentieuse sera envisagée en cas d'échec.
*La restructuration des créances en
souffrance : la restructuration des créances en souffrance
intègre tous les moyens envisageables de recouvrement de la
créance convenus avec le débiteur à l'instar de la
rétention, de la compensation, de la transaction...
Tout pré accord convenu entre l'ASR et le
débiteur devra faire l'objet d'un dossier de validation à
l'intention de la Direction Générale avant mise en oeuvre
effective. L'on pourra ainsi retrouver dans ces dossiers : des accords de
moratoires, des accords de prolongation exceptionnelle
d'échéances, etc...
Ces accords font impérativement l'objet de conventions
de prêts dûment signées par les parties et
éventuellement enregistrés.
Par ailleurs, ces accords de restructuration sont des
décisions de crédit et impliquent par conséquent la mise
à jour impérative des garanties initiales et
éventuellement la matérialisation des garanties
supplémentaires.
Il est précisé que le chef de l'ASR instruira
ses collaborateurs sur le caractère primordial de l'étroitesse de
la relation à établir avec les débiteurs, en ce sens qu'il
leur revient d'aller au-devant de ces débiteurs pour les
opérations de recouvrements lors des différentes
échéances convenues en évitant autant que possible de se
contenter de les attendre lors de leurs éventuels passages à nos
guichets.
Les accords de restructuration impliquant l'intervention du
Service Informatique (taux spécifiques accordés, remises
d'agios...) feront l'objet d'une saisie formelle par l'ASR accompagnée
de la décision de la Direction Générale. L'on peut
distinguer comme cas de figures de restructurations :
? Les accords de moratoires
Ce sont des accords de remboursements échelonnés
dérivant indifféremment de des découverts ou prêts
amortissables initialement accordés par le Comité de
Crédit, mais non honorés par les clients
bénéficiaires.
Les conditions d'exécutions d'un moratoire sont
spécifiées dans la convention signée entre les parties.
Leur mise en place comptable est semblable en tout point
à celle des prêts amortissables.
En cas de non-respect d'un accord de moratoire, une
phase graduelle, telle que prescrite dans le cadre de la gestion des clients
sensibles est préconisée avant présentation d'un dossier
de demande de déclassification en contentieux pour
provision.
? Les accords exceptionnels de prolongation
d'échéance
C'est une forme assez rare de restructuration issue d'un
découvert initial pour lequel le débiteur sollicite un simple
délai supplémentaire pour couvrir sa dette.
A défaut, introduction d'une demande de
déclassificationen contentieux.
*La reclassification d'un débiteur en client
ordinaire : un débiteur ne peut subir une reclassification en
client ordinaire qu'au terme de sa période de restructuration.
Ainsi, dans le cas d'un débit consolidé en
compte d'engagement avec libération du compte ordinaire, ce
débiteur reste sous la responsabilité de l'ASR, malgré la
« régularisation » de son compte, ce jusqu'au terme
de sa restructuration.
A l'issue du solde final du prêt restructuré,
l'ASR peut, si le client le désire poursuivre ses activités comme
par le passé, demander une reclassification en client ordinaire.
Après avis de la Direction Générale, deux cas de figure
peuvent se présenter :
- dans le cas d'un prêt restructuré
avec libération et poursuite des activités dans le
compteordinaire du débiteur, la reclassification se traduira
simplement par le transfert du dossier physique au Service Crédit ou
à l'agence rattachée de domiciliation du débiteur.
- dans les cas d'un prêt
restructuré avec mise en code 1 (suspension des agios) du
compte ordinaire, le Service Informatique devra être saisi par l'ASR pour
la réactivation du compte. Une copie du rapport d'intervention doit
être adressée au Contrôle d'Exploitation, les gestionnaires
quant à eux sont informés par le dossier reçu de l'ASR.
III.3.4.2 - La phase contentieuse du recouvrement
La phase contentieuse du recouvrement est autorisée
exclusivement par la Direction Générale après soumission
du dossier du débiteur par l'ASR.
Il appartient également à la Direction
Générale de prescrire les orientations dans la conduite
contentieuse du dossier, de même qu'elle peut prescrire l'adjonction aux
juristes internes, d'un conseil indépendant.
Les résultats de la mise en oeuvre des diligences
juridiques dans la phase contentieuse doivent permettre à l'ASR de faire
une évaluation permanente du degré du risque de perte
définitive d'une créance en souffrance.
En fonction du niveau d'avancement des procédures
juridiques en cours prescrites pour chaque dossier, un rapport mensuel
synthétique sur la situation du portefeuille relevant de l'ASR est
adressé à la Direction Générale.
Sur la base de ce rapport, la Direction Générale
pourra prescrire des démarches nouvelles ou complémentaires
à mettre en oeuvre. Elles peuvent être : de nouvelles
voies de recours juridiques à envisager, la
déclassification des créances des créances en souffrance
en créances douteuses, la confirmation pure et simple
d'une perte d'exploitation.
*Les voies de recours
juridiques : sur présentation du dossier du
dossier de situation d'un débiteur par l'ASR à la Direction
Générale, cette dernière, si elle le juge
nécessaire en fonction des possibilités espérées de
recouvrement qui subsistent, prescrire de nouvelles diligences juridiques ou
autres à mettre en oeuvre pour la poursuite du recouvrement
contentieux.
*La déclassification des créances en
souffrance : la déclassification d'une
créance en souffrance relève de la responsabilité
exclusive de la Direction Générale qui peut :soit agir
d'autorité en instruisant la déclassification de la
créance en souffrance en créance douteuse,soit en conclusion du
rapport de situation présenté par l'ASR.
Dans l'attente de l'aboutissement éventuel des voies de
recours juridiques intentées dans le cadre du recouvrement contentieux,
ou par décision d'autorité, la Direction Générale
peut instruire le déclenchement du processus de provisionnement des
créances devenues douteuses3.
Ainsi, à la suite d'un rapport de synthèse de la
situation de l'ensemble des créances en souffrance suivies par l'ASR
adressé à la Direction Générale, une copie des
décisions de provisionnement est transmise au Service
Comptabilité, responsable de l'imputation des provisions à passer
pour les débiteurs désignés.
*La perte pure et simple :
le passage des créances en souffrance et douteuses en perte pure et
simple relèvement exclusivement de la Direction Générale,
faisant suite à un rapport de situation de l'ASR.
Cette décision peut être motivée
par : la modicité de la créance, l'inutilité
éventuelle d'un recours contentieux, une probabilité de perte
jugée grande, l'impossibilité de pouvoir localiser les
débiteurs, etc...
Les Dossiers physiques sont également transmis à
la Comptabilité, accompagnés d'une copie de la
décision.
*Les états de synthèses
périodiques de l'ASR : l'ASR à
l'obligation d'adresser tous les mois à la Direction
Générale les états ci-après :
3 Nous avons pu constater que non
seulement les créances jugées douteuses ne sont pas toujours
déclassifiées à leur juste valeur, mais aussi que
lesprovisions correspondantessont en général sous
évaluées.
- Un état synthétique des situations
individuelles des débiteurs de leur portefeuille
spécifique
- Un état en grandes masses des
différentes catégories des débiteurs relevant de
l'ASR :
Les Débiteurs
Restructurés : Débiteurs précontentieux pour
lesquels la phase amiable s'est soldée par un accord de restructuration
par voie de moratoire, de rééchelonnement dans l'optique du solde
définitif de la dette.
Les Débiteurs Contentieux :
Débiteurs précontentieux pour lesquels la phase amiable s'est
avérée infructueuse et pour lesquels des voies de recours
juridiques sont en cours ou envisagées.
Les Débiteurs Douteux :
créances déclassifiées en vue d'un provisionnement.
Les Débiteurs
Provisionnés : créances ayant fait l'objet d'une
dotation de provisions partielle ou totale.
III.3.5 - Le contrôle de l'ASR
A l'instar du contrôle des engagements diligenté
par le Contrôle d'Exploitation auprès des gestionnaires et chefs
d'agences, l'ASR est également soumis à ces contrôles
mensuels dont les rapports sont adressés à la Direction
Générale.
Les décisions et recommandations qui en sont issues
sont mises en oeuvres telles que décrites pour ce qui concerne les
gestionnaires et chefs d'agences.
2ième PARTIE
AMELIORATION DU SUIVI DES CREDITS
ET DES CREANCES IMPAYEES.
CHAP 3 : DEMARCHE D'AMELIORATION DU SUIVI DES
CREDITS ET DES CREANCES IMPAYEES
AU CREDIT MUTUEL
Dans un cadre général, la recherche vise
à la découverte d'une réalité. Pour être
d'une certaine envergure, la séquence d'étapes par laquelle toute
recherche doit passer est la « méthodologie ». (J.
PERRIEN et al 1986)4.C'est donc vue de donner toute la
considération nécessaire à la validation de notre
étude, que nous avons opté pour une évolution en toute
conformité, à une démarche méthodologique. C'est
ainsi que nous allons distinguer : le canevas de l'étude au sein du
CREDIT MUTUEL dans la section 1, et le diagnostic de l'impact des anomalies et
dysfonctionnements relevées sur la situation de l'Entreprisedans la
section 2.
Section 1 : LE CANEVAS DE RECHERCHE
Le canevas de recherche est l'approche scientifique qui
précise les différentes étapes qui ont permis de traiter
notre thème. Connu également sous le nom de « design de
recherche », il permettra de répondre à la
problématique du thème de notre étude évoqué
à l'introduction. En fait, il s'agira de présenter l'approche
méthodologique qui sous-tend notre analyse.
Le thème de notre étude qui s'intitule
« Audit de l'activité de crédit (Gestion des
Crédits et du portefeuille compromis)au CREDIT
MUTUEL » nous a conduit à une évaluation
minutieuse du processus de gestion des crédits et des créances
impayées, en vue de pouvoir ressortir les acquis d'une part, et d'autre
part les faiblesses, dysfonctionnements et anomalies qui concourent au risque
majeur de cette activité, c'est-à-dire : la
détérioration du portefeuille des engagements (non remboursement
des crédits octroyés). Nous allons tout au long de notre
exposé, comprendre la nature et l'origine des faiblesses
observées à l'issue de notre audit, dans le but de pouvoir en
apporter des propositions d'amélioration.
D'après WACHEUX(1996), l'approche qualitative tient
à l'information, la nature du sujet, la flexibilité de la
recherche et du champ d'investigation.
4J.PERRIEN, E. CHERON, M. ZINS
recherche en marketing : Méthodes et décisions,
Gaétan Morin, 1986, P.34
Nous avons penché pour l'approche
qualitative inductive par la stratégie de recherche
appelée : l'étude de cas.
I. RAPPEL ET OPERATIONNALISATION DU PROBLEME
Selon J. PERRIEN et al5, l'identification et
l'opérationnalisation du problème se définissent comme
« une étape de la recherche ou les éléments de
base de la rechercher doivent être précisés : savoir
ce que l'on cherche ». Cette phase consiste à rappeler le
problème et à énumérer les besoins en
information.
I.1 - Rappel du Problème et propositions de
recherche
Il s'agira ici de faire un énoncé précis
du problème, de nos objectifs, et des enjeux théoriques et
pratiques.
I.1.1 - Rappel du problème
Les EMF en général ont pour but d'être un
moyen de développement économique permettant aux personnes
à faibles revenus exclues du système bancaire formel,
d'améliorer leur mode de vie, d'augmenter leurs revenus, en leur offrant
un ensemble de services financiers tels que : l'épargne, le
crédit, l'assurance, le transfert d'argent, etc...
La microfinance se distingue du schéma bancaire
traditionnel à plusieurs titres :
- Une méthodologie spécifique de traitement des
crédits, du fait de l'absence de garanties :crédits de faible
montant unitaire, octroyés sur une période courte,
générant individuellementde faibles produits
d'intérêt, ce qui conduit les EMF à multiplier les
octrois.
- Une qualité d'information financière moindre,
en raison de l'absence fréquented'objectifs lucratifs et de celle d'un
cadre légal et règlementaire applicable : états
financiersfréquemment inexistants, systèmes d'information
défaillants, pratiques comptablesinadaptées ...
Le CREDIT MUTUEL, EMF dont les activités principales
sont l'épargne et le crédit n'échappe pas à cette
distinction.
5J.PERRIEN, E. CHERON, M. ZINS, op.
cit, P.38
De l'audit de la gestion des crédits et du suivi des
impayés, nous avons pu réaliser les constats
ci-après :
- Une forte dégradation de la qualité du
portefeuille (avec une prolifération de créances douteuses
constatées entre 2005 et 2009) ;
- Un taux réel d'impayés du portefeuille des
crédits de plus en plus croissant, estimé à environ 60% au
31/12/2011 ;
- Le non-respect du règlement COBAC EMF 2002/18 relatif
à « la comptabilisation et au provisionnement des
créances douteuses ».
Nous avons pu noter également une baisse des
performances de l'institution, susceptible de porter atteinte à sa
viabilité financière. Face à cet efficacité
douteuse de la gestion des crédits au CREDIT MUTUEL, notre question de
recherche la suivante : « Comment améliorer
la qualité actuelle du portefeuille au CREDIT
MUTUEL ? »
Afin d'apporter des éléments de réponse
à la problématique que nous venons d'évoquer, il nous
semble logique de commencer par exposer nos propositions de recherche.
I.1.2 - Propositions de recherche
Nos propositions de recherche reposent sur la nature du
travail effectué dans le cadre de notre étude :
l'audit.
La problématique posée étant la forte
amplitude de la dégradation du portefeuille (volume élevé
du niveau d'impayés), l'objectif visé est d'en proposer les
moyens d'amélioration. Cet objectif nécessite une
étude approfondie du processus de gestion des crédits et du
portefeuille compromis, l'identification des causes de non remboursement, un
diagnostic des procédures d'octroi de crédit, etc...
Compte tenu des outils et méthodes appliqués
pendant notretravail d'audit, il y'a lieu de préciser que nous nous
sommes assurés qu'ils soient adaptés aux caractéristiques
des microcrédits octroyés, à la pertinence et la
fiabilité des systèmes d'information, ainsi qu'à la
régularité des pratiques comptables du CREDIT MUTUEL.
Afin d'évaluer le risque de crédit encouru par
l'institution de façon empirique ou prospective, en tant qu'auditeur,
nous nous sommes intéressés en particulier aux aspects suivants
:
- Exhaustivité : les prêts,
produits d'intérêt, provisions et pertes sont exhaustivement
comptabilisés ;
- Existence : les encours de prêts et
les produits d'intérêt correspondent à des créances
et produits réels. Les provisions couvrent des risques
effectifs ;
- Evaluation : les crédits sont
valorisés et les produits d'intérêt calculés
conformément aux contrats de prêts correspondants.
L'évaluation des provisions reflète les risques de non
recouvrement encourus ;
- Séparation des exercices : les
prêts sont rattachés à l'exercice au cours duquel ils ont
été engagés. Les produits d'intérêts sont
comptabilisés au prorata de la période courue, et les provisions
en tenant compte des informations connues à la date de clôture de
la période considérée ;
- Comptabilisation (imputation, centralisation,
totalisation) : les prêts, produits d'intérêt,
provisions et pertes sont comptabilisés dans les comptes
appropriés.
Afin que les aspects suscités soient suffisamment
élucidés, la réalisationd'une analyse rigoureuse de la
documentation relative au processus d'octroi de crédit s'avère
nécessaire : il s'agit du besoin en
information.
I.2 - Les Besoins en informations
Il est question dans ce volet d'édicter l'ensemble des
informations requises qui seront exploitées pour la résolution du
problème, et de préciser les différents lieux de collecte
desdites informations.
En fait, il s'agit de reconstituer une sorte de plate-forme,
pouvant servir de trame à la collecte des données. Pour les
besoins de cette collecte, nous avons pu compiler des informations des
indications de 4 services : les gestionnaires, le service crédit,
le DGA, 02membres du comité de crédit et enfin l'Agence
spéciale de recouvrement.
Pour rendre concis le volume non négligeable des
données, nous avons jugé plus fluide de consigner les besoins en
informations des diverses étapes de crédit dans le tableau
synthétique suivant :
Nature de l'information
|
Objectifs recherché
|
I - Procédures d'octroi des
crédits
|
A - Examen du dossier d'une demande de crédit
|
S'assurer que préalablement à l'octroi
d'un crédit, la décision d'octroi du crédit se fait
à partir d'informations fiables.
|
La fiabilité des informations utilisées
L'institution a-t-elle établi des instructions
précises sur ce point ?
Les documents demandés font-ils l'objet de
contrôles de cohérence, de recoupements ou de confirmations ?
Les premiers contacts avec une micro-entreprise donnent-ils
systématiquement lieu à une visite par le chargé de
crédit ?
|
La documentation des dossiers clients
Tout crédit entraîne-t-il systématiquement
la constitution d'un dossier ?
Existe-t-il des procédures pour la constitution des
dossiers ? (apprécier l'existence d'un document-type reprenant les
pièces justificatives nécessaires par catégorie de client
et de crédit).
Le contenu des dossiers de crédit semble-t-il
clairement défini ?
Les éléments du dossier doivent-ils être
classés dans un ordre préétabli ?
Le dossier est-il organisé autour de sous-dossiers qui
pourraient prévoir une
organisation des informations de ce type : sous-dossier
client, sous-dossier groupe, sous-dossier crédit, sous-dossier
correspondance ?
Un tiers peut-il rapidement porter un avis sur la
qualité du client par simple consultation du dossier ?
Existe-t-il une procédure pour vérifier le
contenu des dossiers, par une personne ou un service indépendant ?
|
B - L'analyse financière
|
S'assurer que les procédures d'analyse
financière utilisées n'engendrent pas de risque quant à la
pertinence et à l'objectivité des conclusions portées sur
le client étudié.
|
Les outils
L'institution utilise-t-elle des outils d'analyse
financière ?
La documentation sur ces outils est-elle suffisante ?
Tout nouvel embauché dispose-t-il d'une formation
spécifique sur l'utilisation de ces outils ?
|
Le système de scoring
Les critères retenus dans la grille de scoring
semblent-ils suffisants pour pouvoir porter une appréciation pertinente
sur la capacité d'endettement et la solvabilité du client ?
Y a-t-il des notes qui conditionnent automatiquement l'octroi
du crédit, son refus ou une étude complémentaire ?
Les critères d'acceptation des crédits sont-ils
régulièrement actualisés en fonction de l'évolution
des impayés dans le temps, des modifications du contexte
économique ou législatif, des évolutions du comportement
de la clientèle ... ?
Dans le passé, des fraudes consistant à
faciliter l'octroi des crédits par connivence entre le chargé de
clientèle et le client ont-elles été
détectées ?
Existe-t-il des procédures et des contrôles pour
s'assurer d'un usage fiable du score ?
|
C - L'autorisation du concours et le déblocage des
fonds
|
S'assurer que l'autorisation des crédits se
fait à partir d'un document normalisé et en respectant la grille
des délégations en vigueur et vérifier qu'un
contrôle global du dossier est effectué avant le déblocage
des fonds.
|
L'autorisation de crédit
L'institution a-t-elle mis en place un document standard
d'autorisation de crédit ?
Ce document semble-t-il suffisamment précis et complet
notamment sur les points suivants :
- informations générales : unité
d'exploitation, état civil du client, numéro de compte, date
d'entrée en relation ... ?
- description des crédits : nature, durée, taux,
garanties, crédits précédents, date de validité,
commissions ... ?
- éléments de décision : synthèse
de l'analyse financière ou du score, fonctionnement du compte, avis
motivé du chargé de clientèle ... ?
|
Le système de délégation
La grille de délégation pour l'octroi des
crédits est-elle claire et précise ?
Peut-on retrouver facilement l'identité de la personne
qui a octroyé le crédit ?
Y a-t-il des sanctions prévues en cas de non-respect
des délégations ?
Un système de délégation pour autoriser
les dérogations aux conditions générales est-il clairement
défini ? (dépassement d'autorisation, taux d'endettement
supérieur à celui défini dans les conditions
générales ...).
Les décisions de crédit prises par le
Comité des crédits sont-elles toujours reprises dans les
procès-verbaux ?
|
Le déblocage des fonds
S'assure-t-on que le dossier est complet ? (par exemple
à partir d'une check-list des pièces constitutives).
Le déblocage des crédits est-il effectué
par une personne ou un service différent de celui qui l'autorise ?
|
II - Le suivi des dossiers de
crédit
|
A - La mise à jour permanente du dossier de
crédit
|
S'assurer que la mise à jour des dossiers est
faite régulièrement avec soin et précision.
|
Des règles en matière de mise à jour
ont-elles été établies par l'institution?
Les dossiers sont-ils systématiquement affectés
à un chargé de clientèle qui en assure la mise à
jour ?
Les dossiers contiennent-ils un historique des incidents de
paiement du client ?
Le dossier contient-il des comptes rendus de visite ou
d'entretien avec le client même en l'absence de difficultés
financières ?
|
B - Le suivi des échéanciers et la détection
des impayés
|
S'assurer de l'existence d'un suivi permanent des
encours permettant la détection et la prévention rapide des
risques et une gestion plus efficace les impayés.
|
Le système de détection et de recensement des
risques
L'institution utilise-t-elle un système
automatisé de détection et de recensement des risques sur les
concours avec la clientèle ?
A partir du moment où un incident est signalé,
le système recense-t-il également l'ensemble des concours du
client ?
Le système de recensement permet-il d'apprécier
la notion de groupe ? par quels moyens ?
Le système utilisé par l'institution semble-t-il
fiable au regard des points suivants :
- Les déclencheurs d'alerte :
- les déclencheurs utilisés semblent-ils
pertinents ?
- permettent-ils un recensement exhaustif des incidents de
paiement ?
- n'y a-t-il aucun doublon qui entraînerait une
surcharge des états d'anomalies ?
- Les états d'anomalie :
- quelles sont les différents états d'anomalie
édités par le système ?
- quelle est l'information reprise dans chacun de ses
états ?
- quelle est la périodicité d'édition de
chacun d'eux ?
- quelle est la diffusion de chacun de ses états ?
- pour traitement des incidents ?
- pour contrôle des régularisations
opérées ?
Le système édite-t-il des états
d'anomalies journalières par chargé de clientèle et par
client de façon à ce que tous les états aient bien un
destinataire nommément désigné ?
Certains états (notamment les états de
synthèse des incidents pour la détermination des provisions)
prennent-ils également en compte des informations externes pour affiner
l'analyse ?
Le système permet-il de recenser tous les
crédits de fonctionnement dont la date de validité est
expirée ?
Dans son ensemble, le système vous semble-t-il fiable
pour assurer un recensement exhaustif des dossiers à risques ?
|
Le suivi des engagements à risques
Chaque dossier est-il rattaché à un
chargé de clientèle qui assure le suivi des engagements du client
?
Les états d'anomalies journalières
(dépassements d'autorisation, échéances
impayées...) sont-ils bien suivis au jour le jour ?
Existe-t-il une procédure particulière pour les
dépassements d'autorisation ?
Le processus de renouvellement des crédits de
fonctionnement est-il mis en place dans un délai suffisant avant
l'échéance des autorisations ?
Les moyens d'action mis en oeuvre pour relancer les clients
défaillants et la périodicité de chacune des relances
sont-ils suffisants ?
Ces moyens assurent-ils une progressivité dans
l'intensité de la relance qui doit être de plus en plus coercitive
pour le client ?
Les procédures prévoient-elles clairement, qui
autorise les délais de paiement, les réductions de taux, les
abandons de créances ... ?
|
C - La conservation des dossiers de crédit
|
S'assurer que les conditions de conservation des
dossiers de crédit sont satisfaisantes.
|
Les dossiers de crédit sont-ils conservés dans
un lieu sécurisé, ignifugé et fermé à
clé pour éviter le vol et la destruction ?
Le code d'accès à ce local est-il modifié
régulièrement ?
Les dossiers sont-ils archivés selon un ordre
préétabli ? (numéro de dossier, ordre alphabétique
...).
Ce mode de classement semble-t-il efficace pour retrouver
facilement les dossiers ?
Y a-t-il un inventaire physique régulier des dossiers
en stock ?
Les dossiers sortis du service sont-ils consignés et
répertoriés ? Sous quelle forme ?
|
III - La procédure de provisionnement des
crédits
|
A - La détermination des provisions
|
Prendre connaissance des méthodes de
provisionnement en vigueur, de la procédure d'arrêté des
provisions mise en place par l'institution, de façon à permettre
un recensement exhaustifdes risques et une correcte évaluation des
provisions.
|
Les méthodes de provisionnement
Les dossiers à provisionner font-ils
systématiquement l'objet d'une analyse individuelle ?
L'institution utilise-t-elle des méthodes statistiques
pour le provisionnement ? pour quel type de crédit ?
L'institution est-elle en mesure de justifier les taux
utilisés par référence à des études
statistiques des défaillances passées ?
Ces statistiques sont-elles remises à jour
régulièrement ?
Si l'institution est fiscalisée, des
précédents contrôles fiscaux ont-ils remis en cause les
provisions comptabilisées ? sur quels fondements ?
Les méthodes de provisionnement sont-elles
homogènes d'un exercice sur l'autre ?
|
Le provisionnement des dossiers pré-contentieux
Existe-t-il une procédure claire et précise
expliquant les modalités du provisionnement ?
Est-elle à jour, le cas échéant, à
chaque arrêté des provisions ? (ou au moins pour la clôture
annuelle). Cette procédure permet-elle d'appréhender tous les
types de crédit ?
La procédure est-elle diffusée à
l'ensemble des chargés de clientèle et des intervenants dans
l'arrêté des provisions ?
La procédure prévoit-elle un document standard
de provisionnement (fiche d'appréciation des provisions) ?
Le contenu de ce document et les pièces à
fournir paraissent-ils suffisants pour arrêter objectivement les montants
à provisionner ?
La décision de provisionnement.
- Les chargés de clientèle font-ils
obligatoirement une proposition de provision ?
- Dans le réseau, ces propositions font-elles l'objet
d'un deuxième avis par un chef d'agence ou un directeur régional
?
- La décision définitive du montant à
provisionner est-elle prise au siège de l'institution? par qui ?
Y a-t-il un service en charge de centraliser les provisions
décidées ?
La centralisation est-elle effectuée sur un logiciel
spécifique ?
Ce logiciel permet-il l'édition d'états de
détail des provisions :
- par dossier ?
- par mouvements (provision à l'ouverture, dotation,
reprise, provision à la clôture) ?
Une revue d'ensemble des provisions est-elle effectuée
au siège de l'institution ? par qui ?
Les procédures prévoient-elles le suivi des
événements significatifs intervenus entre la date
d'arrêté des provisions et la clôture des comptes ? selon
quelles modalités ? à partir de quel montant ?
Tous les dossiers recensés comme à risques par
le système de détection sont-ils examinés en vue d'un
provisionnement éventuel ?
Les états de synthèse des incidents de paiement
fournis par le système de détection et servant de base au
provisionnement font-ils l'objet d'un contrôle approfondi ? (annotations,
visas ...).
Les fiches d'appréciation des provisions
expriment-elles clairement les risques en cours, les chances de
récupération et la valeur des garanties pour déterminer le
montant de la provision ?
Les états de synthèse des incidents de paiement
sont-ils arrêtés à une date antérieure à la
date de fin d'exercice, en fonction des impératifs du calendrier de
clôture des comptes ? Dans ce cas, les incidents significatifs intervenus
entre les deux dates sont-ilspris en compte ?
La synthèse des provisions
Un responsable est-il en charge d'établir un tableau de
synthèse de l'ensemble des provisions constituées par
l'institution ?
Ce tableau est-il celui qui est transmis à la
comptabilité pour enregistrement ?
Une note de synthèse sur l'évolution des
provisions est-elle faite ?
- reprend-elle les principales évolutions de l'exercice
et les plus importants dossiers provisionnés pendant l'exercice ?
- est-elle transmise à la direction
générale de l'institution ?
Les procédures et les moyens mis en oeuvre vous
semblent-ils suffisants pour assurer l'exactitude et l'exhaustivité des
provisions ?
|
B - La fiabilité du traitement comptable
|
S'assurer que les procédures permettent le
respect des dispositions comptables en vigueur et prévoient un
contrôle des traitements comptables.
Les comptes utilisés
Le système comptable utilisé par l'institution
est-il conforme aux instructions réglementaires :
- concernant le plan comptable utilisé ?
- concernant la collecte de l'information : le système
permet-il l'élaboration des états périodiques aux
autorités de tutelle ?
Si l'institution utilise un plan comptable interne, est-elle
en mesure de raccorder son plan de compte avec le plan comptable
règlementaire de façon à pouvoir servir correctement les
états périodiques aux autorités de tutelle ?
Les intérêts courus non échus sont-ils
bien enregistrés dans un sous-compte propre à chaque
catégorie de crédits et non pas dans un compte global ?
Le compte « valeurs non imputées » fait-il
l'objet d'un pointage journalier par le service qui en a la gestion ?
Les flux relatifs aux créances douteuses et aux
provisions sont-ils enregistrés dans les comptes adéquats ?
L'institution effectue-t-elle une subdivision comptable des
reprises de provisions pour faire ressortir les reprises correspondant aux
excédents de provisions ?
A tout moment, les soldes des comptes « Pertes sur
créances irrécouvrables couvertes par provisions » et «
Reprises de provisions utilisées » sont-ils identiques ?
Y a-t-il des procédures mises en place pour s'assurer
que les dotations et les reprises constituées sur un même dossier
lors des clôtures intermédiaires n'apparaissent plus dans la
présentation des flux du compte de résultat à la date de
clôture de l'exercice ?
L'institution a-t-elle opté pour la comptabilisation
des intérêts non réglés ?
|
Le déclassement automatique des créances
douteuses
Le système permet-il l'identification automatique des
créances impayées de chaque client dans un attribut
spécifique de son compte principal ?
A partir de quel délai, au regard des
différentes catégories de crédits, les
échéances impayées sont-elles déclassées
automatiquement en créances douteuses ainsi que le capital restant
dû ?
Le système assure-t-il automatiquement le
déclassement en créances douteuses de l'ensemble des engagements
du client en respect du principe dit de contagion ?
Si une créance devient douteuse sans qu'il y ait pour
autant un impayé, une procédure de transfert en créances
douteuses est-elle prévue ?
- qui effectue le virement en créances douteuses de
l'ensemble de l'encours du client ?
- qui le contrôle ?
- comment ce contrôle est-il matérialisé
?
|
La comptabilisation des provisions
Y a-t-il des instructions prévues en matière de
comptabilisation et d'arrêté des comptes de provisions ?
(diffusion, calendrier ...).
- Qui effectue la comptabilisation des provisions pour
créances douteuses ?
- A partir de quel document les provisions sont-elles
comptabilisées ?
Les pièces comptables sont-elles préalablement
visées par le chef comptable ?
Si la comptabilisation n'est pas faite par le service
comptable, quels sont les documents qui lui sont ensuite transmis :
- un double des pièces comptables ?
- un état récapitulatif des créances
douteuses et des mouvements de provisions ?
Le service comptable contrôle-t-il
régulièrement les imputations ? Comment est
matérialisé ce contrôle ?
|
Le suivi des créances contentieuses
Le passage en pertes des créances contentieuses :
- Quelles sont les personnes habilitées à solder
un dossier en pertes ?
- Une fiche d'imputation comptable est-elle établie
?
- Indique-t-elle avec précision la justification de
l'écriture ?
- La comptabilité générale
possède-t-elle un exemplaire de ces fiches ?
Le suivi des règlements sur les dossiers en contentieux
:
- Qui reçoit ces règlements ?
- Qui en assure la comptabilisation ?
- Sont-ils immédiatement enregistrés ?
|
D'après A. SARDI (2002).
II. LE PROCESSUS DE COLLECTE ET D'ANALYSE DES DONNEES
Les techniques de collecte de données utilisées
dans le cadre de notre étude sont parallèles à notre
approche méthodologique.
Nous allons tout au long de ce paragraphe présenter de
manière détaillée, le processus de collecte de
données, ainsi que la démarche de leur analyse.
II.1 - Le Processus de collecte des données
Le processus de collecte des données s'établit
en deux phases : la méthode de collecte des données et
l'instrument de collecte des données.
II.1.1 - La Méthode de collecte des
données
Pour réaliser la collecte de nos données, nous
procédé à la lecture des documents, l'observation du
déroulement quotidien des opérations liées à
l'activité de crédit, et les entretiens individuels.
II.1.1.1 - La lecture des documents
Nous avons tout d'abord listé la trousse documentaire
nécessaire à notre étude, et la genèse des
filières bibliographiques. Il nous a été possible ainsi de
ressortir les missions, l'organisation, l'environnement et les
spécificités juridiques et fonctionnelles du CREDIT MUTUEL.
La remontée bibliographique a consisté à
cerner les notions de crédit et de risque de crédit, les outils
et méthodes de gestion du risque de crédit. Nous avons pu
examiner : le manuel de procédures relatif à la gestion des
crédits et du portefeuille compromis, les rapports d'audits interne, les
rapports de la COBAC, les rapports d'activités, les ouvrages relatifs
à la gestion des crédits, à l'audit des crédits, et
à la prévention du risque lié l'activité de
crédit, et les sites web.
II.1.1.2 - L'observation
L'observation nous a permis de comprendre la gestion courante
de l'activité de crédit au sein de l'institution, et de pouvoir
identifier les dysfonctionnements et anomalies qui y sont liés. Nous
avons pris une part active aux différentes phases du processus d'octroi
de crédit, du montage des dossiers de prêts jusqu'au
déclenchement des procédures de recouvrement (passage dans chaque
service ou unité intervenant dans la chaine du processus de gestion des
crédits).
Par ailleurs, nous avons prêté une attention
particulière aux pratiques usuelles d'études, d'analyse des
dossiers de demande de crédits, au suivi des échéances de
remboursements et au recouvrement des impayés de crédit.
II.1.1.3 - Les Entretiens individuels
Les entretiens nous ont permis de bien explorer le domaine et
de pouvoir aisément le décrire. Ils ont été
menés travers des discussions et échanges avec les personnes
directement et indirectement lié avec notre étude :
- Les enseignants et camarades de classe : afin de mieux
circonscrire notre thème et définir les axes de
réflexion ;
- Les responsables et agents en service au CREDIT
MUTUEL : afin de retracer distinctement les procédures
appliquées, le fonctionnement des activités liés au
crédit, et d'en distinguer les insuffisances.
Sur le plan pratique, nous avons eu des entretiens sur la base
d'un échantillon de recherche constitué de trois responsables de
l'institution, représentant les différents maillons de traitement
de la chaine du processus d'octroi des crédits :
- Les gestionnaires : qui nous ont renseigné sur
les modalités d'étude des dossiers de crédits, les
éléments de motivations des avis favorable/défavorable
qu'ils émettent à l'issue de leur analyse ;
- Le Directeur Général Adjoint : qui nous a
dressé un bref aperçu de l'environnement de la microfinance au
Cameroun, l'organisation et le fonctionnement du CREDIT MUTUEL.SA, la
problématique de dégradation du portefeuille (non remboursement
des crédits) ;
- Le Chef de l'ASR (Agence Spéciale de
Recouvrement) : qui a exposé le processus de rencontre des
créanciers pour éventuelle négociation, et la pratique du
suivi des recouvrements liés aux créances impayées.
Ces entretiens ont été menés sous une
base non suggestive, avec définition des thèmes
généraux sans aucune intervention pour orienter les propos du
sujet interviewé.
II.1.2 - L'instrument de collecte des
données
Nous nous sommes munis d'un questionnaire
d'évaluation pour recueillir les données
nécessaires à notre étude. Le questionnaire d'entretien
est un ensemble de préoccupations spécifiées en support
lors de nos entretiens de recherche qualitatif. Il peut également
être considéré comme notre guide
d'audit ; il a été conçu en fonctions des
personnes que nous avions planifié de rencontrer, et des informations
sollicitées.
Le guide d'audit que nous avons mis sur pied comportait les
modules suivants :
Modules
|
Objectifs
|
Module 1
L'organisation et le fonctionnement du CREDIT MUTUEL
|
Identification, compréhension et fonctionnement des
différentes composantes de l'institution pouvant intervenir dans le
processus de gestion des crédits.
|
Module 2
L'activité, les produits et la production du CREDIT
MUTUEL
|
Compréhension de l'objet social de l'institution, son
activité, ses produits, sa production, ainsi que tous ses indicateurs de
performances.
|
Module 3
Le processus de gestion des crédits au CREDIT MUTUEL
|
Cerner le cycle global d'un crédit de la phase de
montage et d'octroi, au suivi des remboursements afin de pouvoir
détecter les faiblesses conduisant au non remboursements des
crédits octroyés.
|
Module 4
La problématique de non remboursement des crédits
octroyés au CREDIT MUTUEL
|
Avoir une idée précise sur les causes de constat
d'impayés, moteur de la dégradation du portefeuille et indicateur
d'une moins bonne appréciation des risques couvrant l'activité de
crédit.
|
Module 5
Le Système d'information et de gestion au CREDIT
MUTUEL
|
Renseigner sur les moyens de circulation des informations en
interne, sur l'architecture et l'efficacité du système
informatique, et sur la sincérité des états produits par
la comptabilité.
|
Module 6
Vérification de l'existence des mesures prises par le
CREDIT MUTUEL en vue de résorber la qualité actuelle du
portefeuille
|
Inventorier l'ensemble des solutions déjà
utilisées ou envisagées pour la prévention, la maitrise et
la réduction des créances impayées.
|
II.2 - Le Processus d'analyse des données
En conformité à notre démarche
qualitative, nous avons orienté notre analyse de données vers
trois techniques : le résumé/synthèse des
observations, l'analyse de contenu et la triangulation.
II.2.1 - Le Résumé/synthèse des
observations
Cette méthode a été utilisée pour
l'extraction d'informations importantes issues des renseignements tirés
de nos entretiens avec les services intervenant dans le processus d'octroi de
crédit.
Nous avons pu dégager pour chaque anomalie
relevée, l'essentiel des solutions visant à les
améliorer.
II.2.2 - L'analyse de contenu
Les données recueillies seront traités selon la
méthode d'analyse de contenus. Il s'agit d'une technique d'étude
détaillée des contenus des documents tels que les interviews, les
questionnaires, les archives, les discours, les rapports, les dossiers, les
formulaires, etc... L'on dénombre et établit alors les
fréquences d'apparition des éléments retenus comme
unité d'information ou de signification. Selon Aubert et LOTARSKI
6, dans le cadre d'une analyse de contenu, deux démarches de
travail sont possibles :
· Soit l'on repère dans le texte, des informations
répondant à des questions au préalable
identifiées ;
· Soit on fait émerger des
régularités, des tendances ou des singularités
consignées dans le texte.
Nous avons porté notre choix sur la première
démarche en repérant les informations qui nous permettraient de
comprendre le processus de gestion des crédits et du portefeuille
compromis au CREDIT MUTUEL, et de pouvoir extraire les causes de non
remboursements de certains crédits.
6AUBERT LOTARSKI, Etudes et
conseils : démarche et outils. Outils pour agir,
2007
De notre analyse, nous constatons que les causes de
dégradation actuelle du portefeuille sont de trois ordres : les
défaillances liées au bénéficiaire du
crédit, au CREDIT MUTUEL, et au secteur de la microfinance.
A travers l'analyse de contenu de nos entretiens, les
interprétations ont convergé vers la mise en place d'un ensemble
d'outils d'évaluation à tous les niveaux clé du processus
de gestion des crédits.
II.2.3 - La Triangulation
Elle peut être définie comme « la
combinaison de méthodologies dans l'étude d'un même
phénomène ». Son objectif est d'éliminer ou
réduire les biais et augmenter ainsi la fiabilité et la
validité de l'étude ; améliorer la
compréhension d'une étude, fournir ainsi une richesse qualitative
et une meilleure compréhension du phénomène
étudié ; rassurer les chercheurs quant aux résultats
fournis par l'étude8.
Dans le cadre de notre étude, nous avons
triangulé la méthode d'observation avec les entretiens
semi-directifs et l'analyse documentaire. En effet, ces méthodes nous
ont permis d'avoir diverses sources de données qu'il convenait de
rapprocher en vue d'étaler le processus de gestion des crédits,
d'en faire le diagnostic, et enfin d'en ressortir les points faibles.
La validité interne d'une recherche est obtenue lorsque
le chercheur observe profondément ce qu'il veut observer. Le chercheur a
intérêt à multiplier les observations pour préciser
la signification du fait étudié (HLADI RISPAL, 2002).
Tout au long de cette section, nous avons exposé la
méthodologie qui nous a conduit l'atteinte de notre objectif de
recherche préalablement défini, ceci à travers la collecte
des informations essentielles et indispensables au :
diagnostic de la gestion du crédit et des créances
impayées au CREDIT MUTUEL. Ceci constitue l'objet
d'étude de la deuxième section de ce chapitre.
7 DENZIN, N.K; 1978
8 JONSEN, K., JEHN, K.A; 2007
Section 2 : DIAGNOSTICS DE LA GESTION DES CREDITS
ET DES CREANCES IMAYEES AU CREDIT MUTUEL.
Analyse de leur impact sur la situation de
l'entreprise
Les impayés représentent le moteur principal de
la dégradation du portefeuille au CREDIT MUTUEL. Ils peuvent être
imputables entre autres aux faiblesses relevées dans le processus de
gestion des crédits, au système de traitement de l'information,
et au fonctionnement de l'Agence spéciale de recouvrement. De ce fait,
le retraitement des données collectées tout au long de notre
audit à travers l'analyse de contenu, nous a permis de mettre en
évidence les faiblesses et les risques inhérents ;
d'où la nécessité pour un diagnostic efficace, de
réexaminer toute la chaine de gestion des crédits.
Cette section s'articulera en deux sous-sections à
savoir : en section 1, le diagnostic proprement dit du processus d'octroi
de crédit et de suivi des impayés au CREDIT MUTUEL (en vue de
mettre en évidence ses insuffisances et éventuels risques), et en
section 2, l'évaluation de ces processus (en vue distinguer pour chaque
observation, leur impact sur la situation de l'entreprise).
I. DIGNOSTIC DES DIFFERENTES PHASES DU PROCESSUS DE
GESTION
DES CREDITS et de suivi des impayes AU CREDIT MUTUEL
Dans cette première sous-section, nous allons nous
atteler à énoncer les principales lacunes du processus de gestion
des crédits. Pour y parvenir, nous allons nous appesantir
essentiellement sur la phase d'octroi, la phase de remboursement et enfin les
indicateurs de gestion.
I.1 - Identification des faiblesses
Les faiblesses relevées sont principalement
imputables : au bénéficiaire du crédit, à
l'institution elle-même, et au secteur de la microfinance.
I.1.1 - Les faiblesses imputables au
bénéficiaire du crédit
Ces faiblesses sont principalement dues aux causes de
décès, perte d'emploi et incapacité de travail des
bénéficiaires, et aux problèmes de trésorerie et/ou
faillites des PME& PMI.
I.1.2 - Les faiblesses imputables à
l'institution(CREDIT MUTUEL)
Les causes de non remboursement des crédits
liées au CREDIT MUTUEL sont multiples. Nous pouvons énoncer
notamment : le niveau médiocre du suivi permanent des comptes par
les gestionnaires successifs sur les cinq derniers exercices, l'absence totale
des tableaux de situation périodiques à l'intention de la
Direction Générale, dans l'optique d'une mise à jour
permanente des procédures et/ou décisions de la politique
générale de gestion des engagements, le faible niveau de
coordination entre les différents services intervenant de façon
plus ou moins déterminante dans la gestion globale du Portefeuille
engagements (Service Crédit, Service Juridique, Service Informatique,
Contrôle d'Exploitation, et dans une certaine mesure la
comptabilité).
Même si les trois facteurs ci-dessus sont loin
d'expliquer à eux tous seuls l'état actuel du Portefeuille des
engagements, ils en constituent tout de même les paramètres
explicatifs majeurs. Ce listing n'est qu'une illustration de l'environnement
actuel de gestion du Portefeuille engagements.
L'on peut déplorer entre autres comme
conséquences : une profusion inexplicable de comptes gelés
(abandonnés) parfois sur plus d'un exercice, des décisions de
gestion non appliquées par les services interpellés à
l'instar du service Crédit (les gestionnaires) et/ou le Service
Informatique, suites à des rapports de contrôles des engagements,
un suivi non satisfaisant du Portefeuille Garanties en ce qui concerne les
délais de validité ainsi que leur mise à jour permanente,
la non comptabilisation des garanties, un chevauchement des
responsabilités entre le service juridique et le service crédit
dans la mise en oeuvre de certaines décisions du comité de
crédit, avec au final soit des conflits inter services, soit un abandon
général de situations pendantes qui s'éternisent et se
détériorent, la complaisance dans les études de dossiers,
la gestion manuelle des crédits et du portefeuille compromis, la
sous-utilisation du logiciel informatique, l'interconnexion inexistante des
agences du réseau, le non-respect de la règlementation en
matière de déclassification des impayées et de
constitution des provisions pour créances douteuses, l'absence de suivi
des remboursements en temps réel.
Nous ne saurons clore ce paragraphe sans évoquer les
autres obstacles majeurs auxquels sont confrontés l'institution tels
que : l'inexpérience des agents de recouvrements, la fraude
(exemple: falsifications des données financières, transferts dans
les comptes personnels afin d'avoir des gains illégaux, allongement des
délais, prêts fictifs, corruption, dissimulation, etc.) ; une
clientèle ne disposant pas de garanties tangibles, et de manière
sporadique, l'insuffisance des moyens de financement.
I.1.3 - Les faiblesses imputables au secteur de la
microfinance
La carence essentielle liée au secteur de la
microfinance, est celle de l'absence d'une centrale de risque pour les
emprunteurs auprès d'EMF comme il en existe pour les banques classiques.
Malgré de nombreuses sessions et discussions des EMF
représentées lors des tenues des réunions de l'association
professionnelle (ANEMCAM), l'inexistence d'une centrale des risques propre au
secteur demeure persistante.
L'on peut aussi décrier la concurrence excessive :
les EMF agréés au Cameroun sont passés de 460 en 2008
à un volume de 495 au 31/12/2010(Rapport Cobac 2010).Cette
évolution exponentielle d'ouverture des EMF,induit une perte
considérable de part de marché des plus anciennes.
II. IMPACT DES FAIBLESSES RELEVEES SUR LA SITUATION DU
CREDIT MUTUEL
Conformément à notre démarche, nous
allons procéder point par point à l'analyse approfondie des
lacunes identifiées, dans la mesure où elles ont une incidence
sur le calcul des ratios prudentiels. Ces derniers ont également un
impact considérable sur la gestion de l'EMF car ils affectent les grands
équilibres financiers du bilan et par conséquent, les
possibilités de déploiement de l'activité.
II.1 - Analyse de l'impact des faiblesses liées
au bénéficiaire du prêt
Les causes de décès, perte d'emploi et
incapacité de travail des bénéficiaires de prêts en
cours de remboursement, et problèmes de trésorerie et/ou
faillites des PME& PMI, ont un impact sur la situation de l'institution, en
ce sens que les créanciers sont d'office jugés incapables de
rembourser. Dans ces cas, les créances sont donc directement
comptabilisées en pertes. Ce qui constitue une diminution du
résultat de l'entreprise.
II.1 - Analyse de l'impact des faiblesses liées
au CREDIT MUTUEL
Les plus grandes anomalies relevées sont celles
rattachables au CREDIT MUTUEL. En vue de rester dans une logique d'analyse
conforme à la démarche suivie depuis le début de notre
exposé, nous les avons regroupés en 2 causes principales :
les insuffisances du système informatique, etl'exécutioninexacte
des modalités de gestion des prêts définies dans le manuel
de procédure, et son défaut de mise à jour.
II.1.1 - Les insuffisances du système
informatique
Notre audit nous a permis de ressortir trois principales
failles adossées au système informatique, et impactant la
situation du portefeuille : la gestion manuelle des crédits,
l'inexistence de l'interconnexion informatique des agences du réseau
II.1.1.1 - La gestion manuelle des crédits
Le portefeuille des engagements se décompose en deux
grands pouls : les Crédits et les Créances en souffrance.
*Les Crédits
Les crédits constituent l'une des activités
principales du CREDIT MUTUEL. Nous avons déploré à l'issue
de notre étude, que plusieurs modules du logiciel installé soient
inutilisés, et l'outil informatique sous exploité.Sur le
principe, les différents modules de gestion des crédits offerts
par le logiciel NETSOFT peuvent être automatisés.
La Direction générale a opté cependant
pour une gestion de base manuelle des crédits. Cette option a pour
objectifs principaux : d'obliger les gestionnaires dans l'exécution
de leurs tâches quotidiennes, à effectuer un suivi personnel et
constant du portefeuille, d'éviter tous éventuels
dérapages dans le suivi des crédits, de rapprocher les
gestionnaires au traitement des crédits, et permettre ainsi la maitrise
quasi parfaite du portefeuille.
Observons ci-après, les statistiques de crédit
pendant les 3 dernières années :
Eléments
|
Années
|
2009
|
2010
|
2011
|
Nombre de dossiers
|
136
|
147
|
162
|
Crédits demandés
|
1 348 651 026
|
1 403 513 188
|
2 189 021 713
|
Crédits octroyés
|
1 068 631 026
|
1 128 783 188
|
1 802 671 713
|
Montant rejetés
|
280 020 000
|
274 730 000
|
386 350 000
|
Pourcentage des accords
|
79%
|
80%
|
82%
|
Pourcentage des rejets
|
21%
|
20%
|
18%
|
Au 31/12/2011, l'institution détiens 647 comptes actifs
de crédits, et environ 1974 comptes chèques en découverts,
soit un total de 2621 comptes correspondant aux avances faites à la
clientèle.
Compte tenu du volume de comptes d'avance existants dans le
portefeuille, nous décrions fortement qu'ils fassent l'objet d'un suivi
manuel, malgré les raisons évoqués par l'organe de
gestion. De tous les modules existants dans le logiciel en exploitation, seul
celui relatif à la mise en place de prêt a été
activé en mode automatique.
Des impacts du suivi manuel des crédits, nous pouvons
citer :
- La comptabilisation de produits fictifs
(intérêts sur prêts remboursement non effectif) ;
- La lourdeur évidente des tâches
à exécuter par les gestionnaires, entrainant très
souvent l'enregistrement de nombreuses erreurs dans les comptes et ainsi, un
manque de suivi efficient des crédits (gestion manuelle des
autorisations, imputation manuelle des remboursements ou amortissements de
prêts, élaboration manuelle des tableaux de
synthèses,...).
- La brouille de la piste d'audit 9
imputable à ce système de suivi, dans la mesure
où la plupart des informations générales relatives
à la clientèle ne sont pas introduites dans le système
informatique, mais n'existent que dans les dossiers physiques individuels pour
certains.
- La faible efficacité du contrôle des
engagements : les états de synthèse produits par le
service crédit souffrent d'une inconstance caractérisée.
En général, ils ne sont constitués que de tableaux
élaborés de manière extracomptable. Cette situation plombe
considérablement l'action du contrôle, dont les travaux ne
sauraient se limiter qu'à l'exploitation des états manuels.
- Les diligences définies au chapitre concernant la
gestion des crédits sont en réalité théoriques, et
ne sont que très partiellement mise en pratique.
- L'insuffisance du nombre de gestionnaire responsable
du suivi des comptes d'engagement. De plus, dans la pratique, aucune structure
formelle de gestion des crédits n'a été réellement
mise sur pied.
- L'insuffisance dans la gestion administrative des
dossiers physiques des engagements, notamment des concours sans
dossiers ou aves des dossiers incomplets (absence de documentation juridique
et/ou comptable) ou comportant des informations devenues caduques.
- L'inexistence des procès-verbaux de
réunion du comité de crédit : les
délégations de pouvoirs sont exercées exclusivement par le
PDG. Le comité de crédit à quelque détail
près est réduit à une pure formalité, si bien que
nous estimons que les crédits ne sont pas réellement
discutés. Lorsque l'examen par les pairs n'est plus efficace, des
décisions de crédit hasardeuses peuvent augmenter le risque de
contrepartie.
9La piste d'audit est définie
par le règlement CRB 97-02, transposable à l'audit en
microfinance, comme « un ensemble de procédures permettant la
reconstitution dans un ordre chronologique desopérations, la
justification de toute information par une pièce d'origine à
partir de laquelle il doit être possible de remonter par un cheminement
ininterrompu au document de synthèse et réciproquement,
l'explication de l'évolution des soldes d'un arrêté
à l'autre par la conservation des mouvements ayant affecté les
postes comptables ».
N.B : Il y'a lieu de préciser que l'état du
portefeuille actuel est de nature à affecter la détermination des
principaux ratios liés à l'activité de crédit
à savoir : le ratio de couverture des risques (ratio de
solvabilité) et le ratio de couverture de risque par les ressources
disponibles
Le ratio de couverture des risques (ratio de
solvabilité) - Règlement COBAC EMF 2002/07
Le règlement relatif à la couverture des risques
définit un ratio, dit de solvabilité, qui a pour vocation de
proportionner l'activité du crédit au niveau des fonds propres ou
fonds patrimoniaux des EMF, autrement dit, d'adapter le niveau de prise de
risques à la surface financière des établissements.
Le rapport entre fonds patrimoniaux nets ou fonds propres nets
(au numérateur), et les crédits, diminués des provisions
constituées (au dénominateur) doit être en permanence
supérieur ou égal à 10%.
Catégorie 1 Fonds patrimoniaux
nets = 10% Catégories 2 et 3 Fonds propres nets =
10%
Encours de crédits Encours de
crédits
Le ratio de solvabilité de l'institution des 3
dernières années :
Eléments
|
Années
|
2009
|
2010
|
2011
|
Fonds patrimoniaux nets
|
189 453 410
|
199 201 036
|
237 322 214
|
Encours Crédits nets
|
1 418 837 858
|
1 650 004 462
|
1 945 170 888
|
Ratio de couverture de risque
|
13,35%
|
12,07%
|
12,20%
|
Les indicateurs ci-dessus nous confirment que malgré
les manquements édictés ci-dessus, l'institution affiche un taux
de solvabilité réglementaire, sous réserve d'une
analyse approfondie des dossiers physique de crédits.
Le ratio de couverture des risques par les ressources
disponibles - Règlement COBAC EMF 2002/12
Le règlement relatif à la couverture des
crédits par les ressources disponibles fixe le coefficient maximum des
ressources qu'il est possible d'affecter à l'activité de
crédit. Ce coefficient est fixé à 70%
pour les EMF des catégories 1 et 2 exerçant leurs
activités de manière indépendante et pour les organes
faîtier.
Il s'agit ici de préserver la liquidité des
établissements ainsi que son fonds de roulement.
Catégorie 1 et 2 Encours des
crédits nets à la clientèle - encours nets des
Crédits adossés à des
ressources externes
Fonds propres nets +
Dépôts de la clientèle - immobilisations nettes
(Ou Fonds patrimoniaux nets)
*Les Créances en souffrance
Les créances en souffrance représentent un poste
clé de la situation bilancielle des EMF. Elles sont issues de la
détérioration du portefeuille, c'est-à-dire des octrois de
crédits donc les remboursements sont devenus irréguliers,
ineffectifs ou alors inexistants. Elles sont en général mal
évaluée ou sous évalués dans les EMF.
La qualité du portefeuille de crédit d'un EMF
conditionne fortement le jugement que l'on peut porter sur la solidité
de sa situation financière. L'externalisation des impayés et des
contentieux est généralement une faiblesse des
établissements qui accordent des crédits.
Il était donc nécessaire que la COBAC
précise par règlement, à la fois les règles
d'externalisation et de comptabilisation des créances douteuses et
contentieuses, ainsi que leur mode de provisionnement.
Le traitement comptable des créances en souffrance est
largement divulgué dans le règlement COBAC EMF 2002/18. Ce
règlement distingue, dans la hiérarchie des difficultés de
recouvrement :les créances en situation de simple
impayé (depuis moins de 45 jours), les créances
immobilisées (impayés depuis plus de 45 jours, 90 jours
pour les crédits de campagnes), les créances
douteuses : ce sont les créances immobilisées
présentant un risque de non recouvrement partiel ou total, les
créances contentieuses : ce sont les créances
faisant l'objet d'un recouvrement par le service du contentieux ou par une
procédure d'arbitrage ou judiciaire.
Les créances impayées doivent être
comptabilisées au compte correspondant, au plus tard 15 jours
après leur échéance.
Dès lors qu'un risque de non recouvrement
subsiste, les créances sont provisionnées de façon
suivante :les créances jugées totalement
irrécouvrables, ou ne pouvant faire l'objet d'une procédure de
recouvrement, doivent être provisionnées en
totalité, dès leur constatation, les créances
faisant l'objet d'une caution personnelle pour lesquelles la caution
n'a pas pris l'engagement ferme de remboursement doivent être
provisionnées intégralement au bout d'un an, les
créances assorties d'un gage ou d'un nantissement doivent
être provisionnées immédiatement pour la partie non
couverte par la sûreté, et au plus tard au bout d'un an pour la
partie couverte, les créances assorties de garanties
hypothécaires doivent être provisionnées à
hauteur de 15% au moins au bout d'un an après leur constatation, de 45%
au bout de la deuxième année, de 75% au bout de la
troisième année et de la totalité au bout de la
quatrième année.
De l'examen des états financiers du CREDIT MUTUEL, nous
avons pu extraire les informations suivantes :
Eléments
|
Années
|
2009
|
2010
|
2011
|
Encours crédits bruts
|
1 418 837 858
|
1 650 004 462
|
1 945 170 888
|
Créances en souffrance
|
676 593 390
|
667 289 240
|
660 958 854
|
Prov/crédits en souffrance
|
676 593 390
|
667 289 240
|
660 958 854
|
Crédits nets*
|
1 418 837 858
|
1 650 004 462
|
1 945 170 888
|
Pourcentage créances compromises
|
48%
|
40%
|
34%
|
Pourcentage provisions comptabilisées
|
100%
|
100%
|
100%
|
*Crédits nets = Encours crédits bruts +
Crédits en souffrance - Prov/crédits en souffrance
Cependant, les conclusions de notre analyse physique,
individuelle et minutieuse des dossiers de crédits exposent qu'en
réalité, 14% du volume des encours brut de crédits au
31/12/2011 correspond aux comptes inactifs depuis plus de six mois, dont les
comptes d'avance concernés n'ont enregistré aucun
remboursement.
Ce constat constitue une violation des dispositions du
règlement COBAC EMF 2002/18, passible d'injonction ou de sanctions
disciplinaires.
Les raisons fondamentales qui justifient les
défaillances au niveau du suivi des engagements compromis (notamment les
comptes d'avances inactifs depuis plus de 6 mois, figurant parmi les encours
sains de crédits) sont les suivantes :
- Le système de cotation interne définie
pour la classification des débiteurs (débiteurs sains,
petits débiteurs, débiteurs sensibles, débiteurs
précontentieux, contentieux provisionnés) n'intègre pas
les critères prévus par la réglementation (créances
impayés, créances immobilisées, créances douteuses,
créances contentieuse) ;
- Le défaut d'activation en mode automatique du
module de gestion des crédits compromis : les comptes de
déclassification changent selon que la créance initiale passe du
statut d'impayé à celui d'immobilisé, douteuse ou
contentieuse. Du fait de la gestion manuelle du portefeuille optée par
la Direction Générale, il est de toute évidence impossible
actuellement au CREDIT MUTUEL de réaliser cette opération, au
regard de tout ce que nous venons d'exposer.
La disproportion que nous avons relevée au niveau du
volume des encours exige une correction des indicateurs que nous avons
calculés sur la base des éléments pris en comptes dans les
états financiers.
Ainsi, par correction extra comptable, nous aurons en
réalité :
Eléments
|
2011
|
2011 (corrigé)
|
Encours crédits bruts
|
1 945 170 888
|
*1 672 846 964
|
Créances en souffrance
|
660 958 854
|
**933 282 778
|
Prov/crédits en souffrance
|
660 958 854
|
660 958 854
|
Crédits nets*
|
1 945 170 888
|
1 945 170 888
|
Pourcentage créances compromises
|
34%
|
55,7%
|
Pourcentage provisions comptabilisées
|
100%
|
70,8%
|
*1.672.846.964 = 1.945.170.888 x (100-14) / 100
** 933.282.778 = 660.958.854 + (1.945.170.888 x
14/100)
II.1.1.2 - l'inexistence de l'interconnexion informatique des
agences du réseau.
L'une des innovations majeures des NTIC dans le secteur de la
micro finances est sans aucun doute, l'interconnexion des unités
d'exploitation.
L'interconnexion des réseaux locaux des EMF est la
possibilité de faire dialoguer plusieurs sous réseaux
initialement isolés, par l'intermédiaire de
périphériques spécifiques, pour former un réseau
étendu.
Cette opération permet au EMF d'accéder
très rapidement à l'information, de pouvoir tout contrôler
à partir du siège où est installé le serveur. Elle
permet davantage de pouvoir compiler les données à tout moment,
en vue de produire un certain nombre d'états consolidés, et tout
ceci en un temps record.
Pour avoir accès aux données d'une agence au
CREDIT MUTUEL, les opérateurs sont contraints de se déplacer sur
le site, transférer ces données sur un support amovible avant de
pouvoir les exploiter au siège.
Cette carence est un frein non seulement pour l'exploitation
(obligation de se communiquer par téléphone pour avoir des
informations sur un compte déplacé, augmentation du risque de
fraude), mais aussi pour les agents devant assurer le traitement de
l'information (difficulté d'accès à l'information :
contrôle des engagements consolidés, états
périodiques consolidés des engagements, états
consolidé des impayés, états consolidé des
garanties, etc...). Nous pouvons également évoquer l'absence de
suivi des remboursements en temps réel, d'où l'aggravation du
niveau des impayés.
II.1.2 - L'exécution inexacte des
modalités de gestion des prêts définies dans le manuel de
Procédure et son défaut de mise
à jour
D'une manière générale, La maîtrise
du risque de crédit implique des procédures
opérationnelles strictes concernant l'administration des crédits
postérieurement à leur octroi. Bien qu'il existe un manuel de
procédure de gestion des prêts au CREDIT MUTUEL, nous estimons
qu'il n'est que partiellement appliqué. De plus, il n'a
été victime d'aucune actualisation depuis sa publication
interne.
L'incidence de ses manquements sur la qualité
du portefeuille s'avère important, dans la mesure où toute
violation des règles et contraintes à observer avant, pendant, et
après l'octroi de crédit est une source probable de risque de non
remboursement.
Le personnel affecté à la gestion des
prêts n'est pas souvent suffisamment formé et recyclé,
d'où une insuffisance de compétence, conduisant à une
maitrise précaire de l'activité de crédit, et se
traduisant par une mauvaise tenue administrative et physique des dossiers de
crédits...
C'est à ce point que s'achève ce chapitre
concernant la démarche d'amélioration du thème objet de
notre étude. Nous allons dans le chapitre suivant, émettre un
certain nombre de suggestions émanant de nos travaux d'audit,
susceptibles d'apporter des aménagements significatifs à la
gestion du portefeuille des engagements de la clientèle.
CHAP 4 : GESTION AMELIOREE DES CREDITS ET DES
CREANCES IMPAYEESAU CREDIT MUTUEL
A l'examen des procéduresinhérentes à la
gestion des prêts au CREDIT MUTUEL, et des diverses remarques nées
à l'issue de notre travail d'audit, il nous semble opportun à
présent de mettre en évidence, les suggestions dont nous
préconisons l'application, pour que la gestions des prêts et des
créances impayées soit nettement améliorée, soit
une révision prospèrede l'état actuel de la qualité
du portefeuille.
C'est l'objet de ce dernier chapitre, qui sera divisé
endeux sections : les suggestions portant sur la gestion en interne des
prêts par l'institution (section 1), et les suggestionsexternes qui sont
celles dont l'application n'incombe pas directement au CREDIT MUTUEL (section
2).
Section 1 :LES SUGGESTIONS PORTANT SUR LA GESTION
INTERNE DES ENGAGEMENTS AU CREDIT MUTUEL
Elles portent essentiellement sur : le système
d'information, le manuel de procédures, et l'Agence Spéciale de
Recouvrement.
I. LE SYSTEME D'INFORMATION
Le système informatique doit satisfaire aux besoins de
la comptabilité, concernantnotamment le traitement efficient de
l'ensemble des produits et services de crédit, le respectdu dispositif
règlementaire, l'élaboration d'états de gestion à
usage interne et externe (autorités de tutelle, partenaires financiers
...).
Nous suggérons :
- L'activation des modules de gestion automatique des
crédits dans le logiciel exploité, en vue de supprimer les
états produits manuellement, et qui très souvent ne sont pas
conformes à la réalité des comptes dont les soldes
évoluent ;
- La mise en place d'un projet d'interconnexion des agences du
réseau, qui facilitera les opérations entre les points de ventes
de même que l'accès aux données servant à la
production des états de synthèses des engagements (balance
âgée consolidée, états des crédits
consolidés, états des impayés, etc...).
Nous sommes convaincus que la combinaison de ces actions
permettra à l'institution de pouvoir produire des états et des
informations fiables et sincères.
II. LE MANUEL DE PROCEDURES
Le contenu d'un manuel de procédures doit être
précis et exhaustif, faire l'objet d'une mise à jour permanente,
et être effectivement appliqué.
Suite à notre audit, nous recommandons pour ce
point :
- Une mise en application effective du manuel de
procédures : ceci par l'organisation en interne de
plusieurs sessions de séminaires, formations ou recyclages des agents
ayant à charge la gestion des prêts. Cette disposition permettra
au personnel concerné d'être à même de cerneret
administrer toutes les opérations relatives au crédit, et dans
une certaine hauteur de pourvoir prévenir les risques qui y sont
liés ;
- Une mise à jour permanente du manuel de
procédure actuel, qui devra intégrer les
évolutions et/ou modifications survenues depuis sa publication au sein
de l'institution ;
- Une action visant à repréciser les
niveaux de responsabilités des différents services
intervenant dans la gestion globale du Portefeuille ;
- Une redéfinition adéquate de la
politique de provisionnement des créances douteuses : nous
jugeons les provisions pour créances douteuses inscrites dans les
états financiers de l'institution inadaptées. Pourtant,
l'auditeur externe a émis une opinion sans réserve sur les
états financiers du CREDIT MUTUEL. Normalement, les audits
d'institution de microfinance doivent prévoir une évaluation
consciencieuse des provisions pour créances douteuses. Sans un
provisionnement adéquat pour les pertes probables, l'encours de
crédits du bilan peut être véritablement
faussé. En outre, le provisionnement pour créances
douteuses affecte directement la rentabilité d'une institution de
microfinance parce qu'il apparaît sous le poste « dotation aux
provisions pour créances douteuses » dans le compte de
résultat.
Enfin, un provisionnement adapté pour
créances douteuses au bilan donne une bonne indication initiale sur la
capacité de l'institution à gérer l'aspect le plus
risqué de son activité : les
impayés10.
- La définition d'un procédé de
coordination des actions de ces différents services dans un
souci d'efficacité globale du système de gestion ;
- L'enregistrement comptable des garanties de
crédit qui n'est pas évoqué dans le manuel
actuel : ce qui permettra d'assurer une lisibilité facile sur les
états financiers, de la valeur des garanties reçues de la
clientèle, par rapport aux encours nets de crédit.
10CGAP Série « Outil
technique n°3 » 1998 - Obtention de la preuve d'audit :
provisions pour créances douteuses et abandons de créances (chap.
7, page 65)
Au CREDIT MUTUEL, la comptabilisation des opérations en
hors bilan n'est pas effectuée, notamment la constatation d'agios
réservés et l'enregistrement des garanties formalisées.
L'enregistrement comptable des garanties est la
suivante :
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
93.....
|
99....
|
Engagement reçus de la clientèle
Compte général des engagements reçus de la
clientèle
(Libellé : Enrgengsign de prêt Clt.......
FCFA...............du ...............)
|
Montant garantie
|
Montant garantie
|
Lors de la restitution de la garantie au client,
l'écriture ceci dessus est tout simplement contrepassée.
III. L'AGENCE SPECIALE DE RECOUVREMENT
Une fois qu'une créance est jugée douteuse et
son transfert effectué à l'ASR, les actions de recouvrements
doivent être menées, ceci en vue de procéder au
recouvrement de tout ou partie de la dette. Les recouvrements
opérés atténuent la dégradation du portefeuille,
puisque leur comptabilisation s'opère au débit du compte ayant
enregistré la créance par la contrepartie d'un compte de produit
« reprise de provisions » ou
« récupérations sur créances
abandonnées ».
Pour accroitre les chances de pouvoir enregistrer des
recouvrements sur créances douteuses ou abandonnées, nous
proposons au CREDIT MUTUEL :
- De procéder à une remise à
niveau des agents affecté à l'ASR : en les
inscrivant par exemple à des séminaires externes sur les moyens
d'optimisations des recouvrements sur le portefeuille compromis des EMF. La
plupart des agents de ce service se sont formés sur le tas, et n'avaient
aucune notion de recouvrement des créances avant leur affectation
à ce service.
- De redéfinir les modalités
d'intéressement des agents de l'ASR :les commissions
prévues pour les agents ne sont pas toujours mis à leur
disposition à temps. Il peut même arriver qu'elles ne leur soient
pas octroyées. Ceci constitue les principales raison de
démotivations de l'équipe responsable du recouvrement.
Section 2 : SUGGESTIONEXTERNE A LA
GESTION DES
ENGAGEMENTS AU CREDIT MUTUEL
Il s'agit uniquement de la création d'une centrale des
risques pour le secteur de la micro finance.
En partageant, les unes avec les autres, les informations sur
les emprunteurs, les EMFpeuvent réduire leurs risques et éviter
ainsi des pertes. En effet, l'historique de crédit d'un emprunteur est
un indicateur important de sa solvabilité.
Ces services d'information sur la solvabilité des
emprunteurs, encore appelés services d'information sur les
crédits, ou encore centrale des risques ou bien crédit bureau,
offrent des avantages aussi bien aux EMF qu'à leurs clients dans un
environnement d'informationimparfaite et permettent :
- De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs,
- D'éviter les risques d'endettements croisés,
mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour en rembourser un
autre) et de surendettement,
- D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser leur
prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de ne pas
voir leur nom communiqué à la centrale des risques.
Cependant, les centrales des risques du secteur de la micro
finance et autres mécanismes formels, qui permettent l'échange
d'information sur la situation d'endettement des emprunteurs dans la plupart
des pays de la CEMAC, sont presque absents dans les contextes où les
acteurs de la microfinance sont les plus actifs.
C'est la raison pour laquelle l'on remarque en
général un même emprunteur ayant
bénéficié de plusieurs crédits dans des EMF
différentes, et dont les comptes sont en situations
d'impayés.
Bien que nous fassions le constat de cette lacune, nous
précisons toutefois qu'elle ne saurait être imputable au CREDIT
MUTUEL, mais plutôt aux organes de régulations du secteur à
qui la création d'une centrale des risques devrait en principe
incomber.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude, il ressort que l'audit de la
gestion de crédit constitue une tâche délicate et
très fondamentaledans les EMF, du fait des risques élevés
qu'ils encourent si les prêts ne se remboursent pas ou ne sont pas
maitrisés.
L'audit de l'activité de crédit d'une
institution de microfinance nécessite donc, au regard de ses nombreuses
particularités, l'adoption d'une méthodologie spécifique,
sensiblement distincte de celle applicable au secteur bancaire traditionnel,
qui permettrait d'appréhender l'ensemble des risques relatifs à
l'institution et son environnement.
C'est dans cette optique, que nous avons focalisé
notre attention sur la politique de gestion des prêts au sein du CREDIT
MUTUEL, en optant pour la réalisation d'un audit de l'activité de
crédit. L'analyse de ce thème nous a permis ressortir tous les
facteurs susceptibles de constituer les obstacles, et de relever les
insuffisances liées au mode d'octroi et de recouvrement des
crédits, en vue d'en dégager les perspectives
générales dans le sens de l'amélioration de la
qualité du portefeuille, au bénéfice tant de
l'institution, que des professionnels de la finance.
La prise en compte de ces suggestions permettra sans doute
auCREDIT MUTUEL d'améliorer cet aspect de son activité.
Cependant, nous n'avons pas la prétention d'avoir
proposé des solutions définitives de résolution des
dysfonctionnements relevés dans la gestion des prêts au CREDIT
MUTUEL. Nous espérons toutefois que les recherches ultérieures se
pencheront d'avantage sur les autres aspects qui nous auraient
échappé, car il est important de savoir aujourd'hui si les EMF
ont une maitrise quasi parfaite de la gestion des crédits, qui
représentent fondamentalement, leur principale source de revenu.
En définitive, cette maitrise s'avère d'autant
plus importante, que la conséquence directe qui pourrait en
résulter (dégradation du portefeuille) est un rappel sur
provisionnement des créances douteuses par la COBAC, action qui
plomberait la situation de l'EMF en définitive (augmentation des charges
du compte d'exploitation), par un déséquilibre des structures
bilancielles (détérioration des fonds propres).
La pérennité d'un EMF est assurée par une
viabilité financière (liquidité, solvabilité, et
maitrise du risque de crédit), qui lui permet de garantir son autonomie
et d'assurer la satisfaction de sa clientèle.
ANNEXE
Annexe 1 : Organigramme du Crédit
Mutuel.
Annexe 2 : Règlement COBAC/EMF/2002-18
relatif à la « Comptabilisation et au provisionnement des
créances douteuses ».
BIBLIOGRAPHIE
I- DOCUMENTS
- Prospectus du CREDIT MUTUEL.SA
- Rapport d'activitésCREDIT MUTUEL.SA
- Manuel de procédures du service
crédit.
- Rapport d'activités COBAC 2010
II - OUVRAGES
- DONNADIEU Ludovic - « L'audit externe du risque de
crédit appliqué au secteur de la microfinance dans les pays en
développement » - - Université PARIS X - Octobre 2009 -
- CARE - « Manuel de gestion des risques en microfinance
» - 2001 - 129 pages.
- CGAP - « Audit externe des institutions de microfinance
» - Volume 1 - Décembre 1998
- CGAP - « Audit externe des institutions de microfinance
» - Volume 2 - Décembre 1998 -
- CGAP - « Audit externe des institutions de microfinance
» - Annexes - Décembre 1998
- CNCC - « Les contrôles dans les
établissements de crédit » - 1998 - 343 pages.
- SARDI Antoine - « Audit et contrôle interne
bancaire » - Afges - Juillet 2002 - 1099 pages.
- SIRUGUET Jean-Luc, FERNANDEZ Emmanuelle, KOESSLER Lydia -
« Le contrôle internebancaire et la fraude » - Dunod - 2006 -
278 pages.
- MANJOTEL Bruno - « Connaître et maîtriser
le risque de crédit : présentation d'uneméthodologie
d'approche pour l'auditeur » - Mémoire d'expertise-comptable -
Session denovembre 1998 - 110 pages.
III - SITES INTERNET
- Site de CERISE (Comité d'Echanges, de
Réflexion et d'Information sur les
Systèmesd'Epargne-crédit), plate-forme dédiée
à la microfinance.
- http://www.cgap.orgSite du GGAP
(Groupe Consultatif d'Assistance aux plus Pauvres), organisme d'appui à
lamicrofinance.
- http://www.capaf.orgSite du CAPAF
(Programme de renforcement des capacités des institutions de
microfinanceen Afrique francophone).
-
http://www.microfinancegateway.orgPortail d'informations
consacré à la microfinance créé par le CGAP.
- http://www.mixmarket.org
-
http://www.planetfinance.orgSite de Planet Finance, organisation
d'appui à la microfinance.
- http://www.planetrating.com
|