Section II : Impacts environnementaux et sociaux du
projet de construction de la centrale à gaz de Kribi et de la ligne de
transport
La construction de la centrale à gaz de Kribi et de la
ligne de transport aura des impacts potentiels tant environnementaux que
sociaux.
II.1 Impacts environnementaux et sociaux
II.1.1 impacts environnementaux
Nous allons distinguer : les impacts sur les
éléments physico-chimiques et biologiques; et les nuisances.
II.1.1.1 Les impacts sur les éléments
physico-chimiques et biologiques
Nous analyserons ici les impacts sur l'air, l'eau, la
biodiversité, et les sols
II.1.1.1.1 Qualité de l'air
Durant les travaux de construction concernant tant le site de
la centrale que la ligne de transport, la qualité de l'air pourrait se
dégrader du fait de la poussière provenant des activités
sur le terrain, et des émissions de gaz d'échappement des
véhicules. La poussière cause des désagréments et
peut présenter un risque pour la santé.
Durant la phase d'exploitation, les opérations
d'alimentation de la centrale électrique en gaz naturel ou en diesel
peuvent générer des émissions des gaz à effet de
serre(GES) nocif pour l'environnement.
II.1.1.1.2 L'eau
Le projet aura des impacts potentiels à la fois sur les
eaux de surface et les eaux souterraines.
Les impacts potentiels sur les ressources en eau de surface
sont les suivants : contamination du sol par l'érosion ou par le
déversement accidentel de substances potentiellement contaminatrices
telles que le carburant, et le changement dans la quantité d'eau
disponible du fait de la surextraction ou de la modification du ruissellement
dans la zone de captage.
Près de 35 % de l'eau utilisée par les villages
proviennent de puits munis de pompes à main ou à pied. L'eau
souterraine représente par conséquent la principale source
d'approvisionnement en eau de certains villages et elle est essentiellement
destinée à la consommation. Il n'existe pas de puits sur le site
de la centrale, ni à proximité. Durant les travaux de
construction, le projet aura besoin de grandes quantités d'eau mais
celles-ci proviendront principalement des sources d'eau de surface. Le projet
ne devrait donc pas entraîner la diminution des quantités d'eau
souterraine dans les puits existants. Pendant la phase d'exploitation, il est
prévu d'utiliser l'eau souterraine pour les besoins domestiques et les
besoins publics du site. En tenant compte de l'effectif prévisionnel, la
quantité totale d'eau souterraine requise par jour sera de
2,25m3 environ. Le taux de pompage sera donc très faible
(< 0,03l/s). Par contre les stockage des produits chimiques et hydrocarbures
peuvent s'infiltrer dans le sol et détériorer la qualités
de l'eau souterraine.
II.1.1.1.3 sols et utilisation des terres
Le principal impact du projet sur le sol et l'utilisation de
la terre est lié au besoin d'acquisition de terrain et de
défrichage de la végétation. Les impacts
apparaîtront aussi bien pendant la phase de construction que pendant la
phase d'exploitation et la plupart des changements qui interviendront seront
définitifs. Quelques impacts secondaires peuvent apparaître aux
endroits où les sols sont perturbés - ce qui peut causer
l'érosion - et là où les sols sont pollués par les
déversements d'hydrocarbures, etc. L'occupation directe des terres
pendant la construction du projet est estimée à 7,5 ha au niveau
du site de la centrale et comprend notamment l'espace nécessaire pour la
construction des baraques de chantier. Pour la fondation des pylônes dans
le corridor de la ligne de transport, moins de 1ha sera nécessaire.
Pendant la phase opérationnelle les terres occupées par la
centrale sont estimées à 4,75 ha puisque les baraques de chantier
seront détruites. La décision de limiter la hauteur de la
végétation à 2 m va limiter la culture des palmiers, des
bananiers et arbres fruitiers. Néanmoins la superficie totale du site de
la centrale est de 16 ha et sera clôturée afin d'éviter
l'intrusion des populations avoisinantes pendant toute la durée de la
phase opérationnelle. Il n y aura donc plus la possibilité d y
pratiquer l'agriculture ou d'autres activités informelles. La superficie
totale occupée par le couloir de la ligne de transport est estimé
à 285 ha, à l'intérieur de laquelle les restrictions
d'utilisations des terres devront être appliqués et la hauteur de
la végétation limiter 2 m. Ce qui va limiter la culture des
palmiers, des bananiers et arbres fruitiers.
II.1.1.1.4 Biodiversité
Il y a lieu, dans le cadre du projet d'énergie de
Kribi, d'acquérir des terrains pour les constructions, le
dégagement de l'espace et les aménagements en cours à
l'intérieur du couloir de la ligne de transport. Les impacts potentiels
sur la faune et la flore sont les suivants :
· perte d'habitats en raison du défrichage
prévu dans le cadre de la construction de la centrale et de la ligne de
transport ;
· suppression d'habitats afin de dégager l'emprise
;
· risque d'intensification de la chasse, de la collecte
du bois de chauffe et du bois de charpente avec la création de nouvelles
voies d'accès ; et
· perturbation de la faune et accroissement
éventuel du nombre d'animaux tués sur la route.
II.1.1.2 Les nuisances
La nuisance caractérise généralement un
fait perceptible provoquant une souffrance vécue et subit. La notion de
nuisance évoque des stress ressentis au moyen de nos cinq sens. Il
évoque aussi des stress imposés par les humains à d'autres
humains sans que celui qui le subit s'y soustrait sans se priver de la
liberté de jouir naturellement et pleinement de son environnement. Parmi
les nuisances on peut citer : le bruit et les déchets
II.1.1.2.1 Le bruit
Le bruit qui émanera éventuellement de la
centrale électrique de Kribi sera généré par le
trafic et les activités sur le site durant la phase de construction, et
aussi par un léger accroissement du volume du trafic et par l'effet de
couronne (bruit produit par les lignes haute tension). Pendant la phase
d'exploitation, les transformateurs et les turbines à gaz produiront
également du bruit.
II.1.1.2.2 Le trafic
L'impact potentiel du projet de centrale électrique sur
le trafic comprend l'augmentation de la circulation routière, du bruit,
des vibrations, la détérioration de la qualité de l'air,
et l'augmentation des risques d'ordre sécuritaire. Durant la phase de
construction, diverses activités généreront du trafic,
notamment le défrichage du site, la construction de routes
d'accès, l'installation de la centrale et des équipements, et la
construction de la ligne de transport. Il y aura, selon les estimations, 300
mouvements de camions au plus par jour, pour le déplacement de
matériaux vers le site et vice-versa. Pour le transport du personnel
pendant cette période, l'on prévoit jusqu'à 100 mouvements
par jour. Il n'est prévu pendant la phase d'exploitation que 15 à
20 mouvements du personnel par jour. La principale livraison de produits
à la centrale concernera les hydrocarbures. Il faudrait, selon les
estimations, 200 chargements au plus par an. Ainsi pendant la phase de
construction, le projet n'aura pas d'impact significatif sur la route
Douala-Edéa. Cependant, la circulation sur la route Edéa-Kribi
connaîtra une hausse pouvant atteindre 100 % en période de pointe,
et s'accompagner éventuellement d'impacts négatifs, comme par
exemple les accidents.
II.1.1.2.3 Les déchets
Les déchets que produira le projet sont
essentiellement : les GES, les eaux usées, les déchets du
personnel...
En définitive, le projet de la centrale de Kribi et de
la ligne de transport aura va porter atteinte à l'environnement en
occurrence sur ces aspects physico-chimiques et biologiques et sera susceptible
de nuire fortement au bien être populations locales.
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