I.2.8 Cadre socioéconomique
Le Cameroun a une superficie totale de 475 650 km² et une
population estimée, en 2003, à 16 millions d'habitants, soit une
densité d'environ 33 habitants au km² (estimations de l'Institut
national des statistiques (INS)). Le taux moyen de croissance
démographique est de 2,6 % par an. Selon les estimations de l'INS,
l'espérance de vie était de 52 ans en 1999. La population
camerounaise est jeune, plus de la moitié ayant moins de 25 ans. Le pays
compte près de 276 groupes ethniques. Il existe une grande
diversité géographique et trois principales zones
écologiques : la zone forestière, l'ouest montagneux et la zone
saharienne.
En termes de répartition par sexe, la situation dans
les deux Provinces de la zone du projet est équilibrée. Autrement
dit, la plupart des ménages comptent 50 % d'hommes et 50 % de femmes.
Tableau 2 : répartition par sexe
dans la zone de projet
Répartition par sexe dans la zone du projet
Sexe
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Hommes (%)
|
Femmes (%)
|
Subdivision d'Edéa
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50
|
50
|
Subdivision de Kribi
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49
|
51
|
Les deux subdivisions
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49.4
|
50.6
|
Source : SW
Cependant, en considérant la question du point de vue
du sexe du chef de famille, la donne change fondamentalement, la
majorité (81 %) des ménages étant dirigée par des
hommes. La Subdivision d'Edéa compte une proportion
légèrement plus élevée de ménages
dirigés par les femmes que celle de Kribi. Ceci pourrait s'expliquer par
le fait que les hommes chefs de ménage travaillent à Douala et ne
vivent donc pas en famille. Les ménages dirigés par des
femmes/des enfants, devront être indemnisés en priorité et
bénéficier d'une assistance pour le relogement.
Tableau 3 : Sexe des chefs de
ménage dans la zone du projet
Sexe du chef de ménage
|
% dans la Subdivision d'Edéa
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% dans la Subdivision de Kribi
|
Homme
|
80,2
|
82,5
|
Femme
|
19,8
|
17,5
|
Total
|
100
|
100
|
Source : SW
Bien que l'économie camerounaise repose sur
l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'industrie et les services,
le secteur agricole a été et en demeure le pilier,
représentant près de 30 % du PIB. Selon les statistiques
annuelles publiées par l'INS, ce secteur continue d'employer près
de 75 % de la population totale, génère près de 25 % des
recettes d'exportation et environ 17 % des recettes publiques.
La zone du projet s'étend sur deux Provinces, à
savoir : la Province du Littoral (zone nord) et la Province du Sud (zone sud).
82 % de la population de la Province du Littoral vit en zone urbaine et la
majorité des citadins vit à Douala. Dans la Province du Sud,
seuls 28 % vivent en zone urbaine, à Kribi par exemple. La population
dans les deux Provinces est jeune, comptant plus de 40 % de moins de 15 ans.
La Province du Littoral a une économie locale
prospère, avec des marchés urbains et ruraux dans toute la
Province. Douala, principale ville du Cameroun, a la densité urbaine la
plus forte du pays et ce, en raison des opportunités potentielles de
travail qu'on y trouve et de sa concentration d'infrastructures importantes,
telles que : port, aéroport international, routes et voie ferrée.
Elle est également une plaque tournante pour les produits d'exportation
et d'importation à destination et en provenance d'autres régions
du Cameroun et des pays voisins (Tchad et République centrafricaine). La
Province a la capacité de produire d'importantes quantités
d'électricité grâce à deux centrales
hydroélectriques implantées sur le fleuve Sanaga.
Kribi, dans la Province Sud, est la principale ville de la
zone du projet. La ville de Kribi à proprement parler est une zone
côtière touristique qui compte de nombreux hôtels et maisons
d'hôtes. À l'extérieur de Kribi et de Douala, la terre est
essentiellement couverte de forêt, tandis que les terres contiguës
aux villages sont consacrées à l'agriculture, qui est par
conséquent le poumon économique de la zone. Le secteur compte de
grandes unités exploitées par intermittence, utilisant des
techniques modernes, et détenues pour la plupart par des
sociétés étrangères qui produisent du caoutchouc,
de l'huile de palme, des fruits et des légumes, ou pratiquent
l'agriculture vivrière avec comme principales cultures le manioc, la
banane et le cacao. Les villageois s'adonnent également à
l'élevage et à certaines activités commerciales, à
petite échelle. Dans la zone du projet, la pauvreté passe de
modérée à profonde. Ce qui a été
relevé lors de l'enquête auprès des ménages le
confirme bien, à savoir que plus de 50 % des habitants vivent en-dessous
du seuil de pauvreté. Les principales sources de revenu de ces villages
étaient, par ordre décroissant : l'agriculture (40 %), le secteur
informel (24 %), le secteur formel (23 %), la chasse et la pêche (7 %),
envoi de fonds par les parents (3 %) et autres (3 %).
Au terme de l'analyse du site d'installation de la centrale
à gaz de Kribi et les zones traversées par la ligne de transport,
il en ressort qu'il présente une biodiversité(faunique et
florale) très riche et une certaine dépendance des populations
locales vis-à-vis de leur milieu naturel. Il serait donc judicieux dans
une optique de développement durable, d'évaluer les
différents impacts environnementaux et sociaux dudit projet afin de les
atténuer.
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