I.2.5 Utilisation des terres
Le site de la centrale et les terrains le long de l'emprise de
la ligne de transport sont essentiellement couverts de forêt. Cette
couverture forestière porte la marque de l'activité humaine
(défrichage ou défrichage par endroits) à des
degrés divers et comprend une forêt pluviale secondaire. La terre
est également utilisée pour la culture vivrière, de
petites étendues de clairières étant consacrées aux
plantations de bananiers, de palmiers, de manioc et autres cultures
essentielles. À l'intérieur du site de la centrale, on pouvait
voir une petite étendue de terre défrichée pour
l'agriculture et, autour des villages situés le long de l'emprise de la
ligne de transport, les zones de clairière sont nombreuses. Selon les
estimations initiales, près de 80 % de l'étendue du site du
projet se trouve dans une zone de forêt pluviale secondaire, le reste
étant des terres défrichées consacrées
essentiellement à l'agriculture. La principale exception au milieu de ce
panorama de cultures vivrières est une vaste palmeraie commerciale
qu'exploite Ferme Suisse à 35 km environ au Sud d'Edéa. À
la lisière d'Edéa, les terres servent essentiellement à
l'agriculture, les forêts étant défrichées de
façon générale pour des cultures vivrières à
petite échelle et des plantations par intermittence.
I.2.6 Biodiversité
Le site de la centrale couvre une superficie
de 16 ha comprenant des terres broussailleuses récemment mises en
jachère, d'anciennes terres en jachère et des lopins de
forêt perturbée. Une infime partie du site est consacrée
à des cultures, telles que la banane et le manioc. Les zones de friche
sont généralement couvertes d'une végétation
pionnière sans grande valeur, en termes de protection. Il existe des
lopins de forêt naturelle fortement dérangés mais qui
conservent néanmoins une certaine valeur écologique. Ce sont des
habitats de plantes rares et de petits animaux, mais ils sont sans grand
intérêt pour les espèces sauvages de plus grande taille.
Dans la zone d'échantillonnage, l'on a répertorié en tout
499 arbres de diamètre supérieur à 10 cm pour un total de
94 espèces. Coelocaryon preusii est l'espèce la plus
répandue avec un total de 53 pieds. Les autres espèces en
abondance étaient le Tabernaemontana crassa, le Santiria
trimera, l'Anthonotha macrophylla et le Dichostemma
glaucescens. Outre les espèces répertoriées à
l'intérieur des parcelles, il y en avait d'autres de moins de 10 cm de
diamètre, à savoir : le Rinorea verrucosa, le
Rinnorea longisepala et le Rinorea mezilii.
La ligne de transport traversera plusieurs
types d'habitats, surtout les suivants : une forêt riveraine
perturbée, une forêt marécageuse dérangée,
une forêt de raphia perturbée, des friches de différents
âges et un peuplement mûr sur un sol rocheux. Il est ressorti des
études écologiques de base réalisées, qu'en
dépit de l'intensité de la dégradation, certains grands
arbres ont résisté, comme par exemple l'Antrocaryon micraster
et le Hallea ciliata. Certaines étendues sont encore
suffisamment boisées et ont une flore abondante. Ces lopins de
forêt abritent toujours quelques espèces très
protégées, telles que le Cola hypochrysea et le Cola
filicifolia, et de nombreuses espèces de la famille des rinorea.
Ces deux parcelles de terre sont une démonstration de la meilleure
structure de forêt naturelle qui subsiste dans la zone d'étude.
L'Antrocaryon micraster avec ses 119 cm de diamètre, est le
plus gros arbre qui ait été identifié.
L'Allexis caulliflora, le Rinorea kamerunensis,
le Podococcus barteri, sont des plantes de taille plus petite,
ayant moins de 10 cm de diamètre, mais qui sont précieux du point
de vue de la conservation de la nature.
L'on a répertorié en tout 150 espèces de
plus de 10 cm diamètre, 94 à l'intérieur du site de la
centrale et 114 le long de la ligne de transport, et certaines aux deux
endroits.
Les principaux groupes bio-indicateurs rencontrés sont
:
i) 2 espèces (le Rinorea mezili
sp trouvé sur le site de la centrale et sur certaines parcelles le
long de la ligne de transport) considérées comme
endémiques, s'agissant du Cameroun et
ii) 5 espèces (le Drypetes
preussii trouvé au Cameroun et au SE du Nigeria, le Leonardoxa
africana trouvé au SE du Nigeria, au Cameroun, au Nord du Gabon ;
ainsi que le Rinorea verrucosa, le Rinorea longisepala, le
Rinorea kamerunensis) consdiérées comme
sous-endémiques.
L'évaluation de la nécessité
éventuelle de protéger ces espèces a
révélé que seule une quinzaine sur les 150
identifiées (soit 10 %) sont vulnérables et ne devraient avoir
qu'un impact moyen en cas d'extinction, et qu'une seule est menacée de
disparition. La grande majorité des 150 espèces
répertoriées a très peu de valeur en termes de
conservation. Une grande partie des espèces végétales
identifiées dans le cadre du projet sert comme aliment,
médicament et matériau de construction.
La région de Kribi est connue pour abriter une
multitude d'espèces animales, notamment de grands mammifères tels
que : éléphants de forêt, chimpanzés, gorilles de
côte et mandrins, et des renseignements assez fournis sont disponibles
sur les espèces qui existent dans le Parc national de Campo Ma'an.
En ce qui concerne la faune aviaire, on signale la
présence de perroquets gris à la queue rouge et d'une grande
variété d'oiseaux aquatiques (migrants). Parmi les 924
espèces aviaires observées ou connues au Cameroun, l'on en
dénombre 300 dans le sud-ouest du pays.
Du fait du degré de perturbation et de la
présence de villages le long de la zone du projet, la faune se compose
uniquement de petits mammifères, de serpents et d'insectes. Il n'existe
pas d'espèces fauniques spécifiquement associées à
cet habitat perturbé, la plupart des animaux qu'on y rencontre ayant
apparemment migré de la forêt voisine.
Aucun des animaux identifiés au cours de l'étude
ne fait partie des espèces protégées. Ils sont par
conséquent sans grande valeur en termes de protection de la nature.
Ainsi, s'agissant de protection de la faune, le site de la centrale et la ligne
de transport n'ont pas grand intérêt. En outre, la majorité
des espèces répertoriées viennent de la forêt
voisine et n'ont donc pas leurs habitats dans la zone du projet. Elles
constituent néanmoins pour la population locale une source
d'alimentation et de revenu (vente de la viande). La plupart des grands
mammifères, reptiles et oiseaux en danger n'existent ni dans la zone du
projet, ni dans la forêt voisine.
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