II.3.4. Les déchets
hospitaliers
Les déchets hospitaliers augmentent proportionnellement
aux effectifs des centres de santé. Selon Flouriot, si au début
des années 70, Kinshasa avait 16 établissements hospitaliers et
maternités comptant au total 3.000 lits, vingt ans plus tard, les
effectifs avaient beaucoup évolués.
En 2004, l'Inspection médicale provinciale de la
santé a enregistré environ 2.101 structures médicales
officielles, toutes catégories confondues.
Peu importe leurs critères de sélection, tous
ces établissements sanitaires, petits et grands, produisent des
déchets dangereux dont l'élimination pose de sérieux
problèmes.
Ces déchets biomédicaux sont constitués
essentiellement des éléments utilisés au cours des soins
curatifs. Ils sont liquides (sang, liquide de dialyse, pus, liquide
d'épanchement, etc.), mais surtout solides (matériel
médical, membres amputés, placenta, foetus...). Ainsi en 2007,
Biey a évalué leur production à 30 m par jour et
très souvent leur évacuation s'effectue sans précaution,
d'où ces déchets deviennent la cause de toutes sortes de
pollutions de l'environnement et humain.
Cette estimation volumétrique des déchets
hospitaliers se complète par les statistiques y relatives, des quelques
grandes formations sanitaires de la ville, présentées dans le
tableau ci-dessous.
Tableau I : Production de déchets
hospitaliers dans quelques hôpitaux de Kinshasa
Catégories des hôpitaux
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Quantité (m/semaine)
|
Quantité totale (m/an)
|
Cliniques universitaires de Kinshasa
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0,3
|
15,6
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Hôpital général de Kinshasa
|
5
|
260
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Clinique Bondeko
|
0,2
|
10,4
|
Hôpital général de référence
de Ndjili
|
0,1
|
5,2
|
Source : Kiyombo 2003
II.3.5. Les déchets
liquides
Il n'existe pas encore d'étude spécifique sur la
production des eaux usées à Kinshasa. Les chercheurs ne se
contentent que des estimations qui donnent un lien de cause à effet
entre la quantité d'eau consommée et celle qui est rejetée
parce qu'usée.
Ainsi en 1999, la Regideso produisait 380.000 m par jour pour
des besoins estimés à 526.100 m. Si ses estimations se
révèlent exactes, cela laisse croire que les 380.000 m d'eau
consommée correspondent aux mêmes quantités
rejetées. Dans l'hypothèse que toute eau consommée se
transforme après en déchet liquide, on peut conclure que Kinshasa
produit à peu près 380.000 m par jour, d'autant plus qu'elle en
consomme la même quantité.
S'agissant de la production d'eau usée industrielle,
l'IGIP l'estime à 1.300 m par jour. Ces eaux usées industrielles
kinoises sont déversées sans aucun prétraitement dans le
fleuve.
Il y a ainsi un fort risque de dégradation des
écosystèmes aquatiques et de modification de certains
paramètres.
A Ngaliema par exemple, la baie du fleuve est polluée
par plusieurs usines de la ville implantées au bord de celui-ci et y
déversent des rejets industriels non traités, tels que, les
hydrocarbures, huiles lourdes (lubrifiants)...
Et en dehors des ménages, des industries et des centres
hospitaliers, ces eaux usées proviennent aussi des marchés,
hôtels, bars, restaurants, bâtiments publics, grandes surfaces,
installations de lavage des véhicules, etc.
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