II.3.2. Les déchets des
marchés
Les marchés de la ville de Kinshasa sont situés
en général près des grandes artères ou des avenues.
Ces marchés sont ainsi des hauts lieux de production des
déchets.
Selon le PNA, le marché central de Kinshasa
prévu pour 2000 vendeurs, en abrite aujourd'hui près de 10.000 et
produit à présent près de 45 m de déchets par jour,
dont 60 % de matières organiques, 15 % de plastiques, 10 % de papiers et
cartons, 4 % de verres et poteries, 3 % de bois et de branchages, 2 % de
chiffons et de tissus, 2 % de métaux. A cela, il faut ajouter le 15 m
de déchets que des ménages environnants y jettent chaque soir
dans une décharge sauvage crée anarchiquement. Ceci fait environ
60 m de déchets qu'il faut évacuer à tout prix
quotidiennement.
A côté du marché central, il existe
plusieurs petits marchés éparpillés dans les communes et
qui ont une aire d'influence parfois extra-communale. La présence d'un
marché entraine d'office, la naissance d'une décharge non
contrôlée. A ce propos, le PNA mentionne dans ses rapports avoir
ainsi évacué 3. 024 m de déchets au marché
Gambela en 1997.
D'autres petits marchés des quartiers
s'établissent le long des grands axes routiers et entrainent du coup la
création de dépotoirs, des encombrements. C'est le cas des
marchés Gambela à Kasa-vubu, Djakarta et Mariano à Kalamu,
Rond-point Ngaba et Kianza à Ngaba, Pascal à Masina, Kingasani ya
suka à Kimbaseke, etc. Ils étalent dangereusement leurs ordures
sur les trottoirs pendant plusieurs mois avant d'être
évacués par les pouvoirs publics.
En dehors des décharges liées à la
présence des marchés, il y a celles qui sont nées
carrément dans les lieux de forte fréquentation. De cette
façon, Francis Lelo Nzuzi indique avoir dénombré 80
dépotoirs implantés aux carrefours et dans les arrêts de
bus (Rond-point Ngaba, Bongolo et Maviokele, Kimbondo à Bandalungwa, UPN
à Ngaliema...emprises routières (Saïo,
Pépinière de Bandalungwa, Itaga), les berges de cours d'eau
(marché du pont Kasa-vubu), etc.
II.3.3. Les déchets
industriels
Les déchets industriels sont difficiles à voir
et quantifier à Kinshasa parce qu'ils se trouvent dans des concessions
industrielles inaccessibles à toute personne étrangère.
Néanmoins, il est connu que Kinshasa produit aussi ses
quelques déchets industriels même si les activités des
usines tournent au ralenti dans la ville. Les brasseries et les fabricants de
produits agroalimentaires, cosmétiques, textiles, de matériaux de
construction, de déchets recyclés (plastiques, papiers,
verres...), produisent aussi régulièrement des déchets
provenant des matières premières, des produits finis ou
semi-finis.
Ces déchets sont soit ordinaires et inertes, soit
dangereux et toxiques. Les déchets de matières premières
et des produits sont déversés en vrac dans des décharges
non contrôlées. C'est le cas des sachets d'emballage, des tessons
de bouteilles, des copeaux de bois, de la mitraille, etc. Ces déchets
industriels restent un danger permanent à Kinshasa.
Cependant au stade actuel, il est difficile de connaître
les quantités exactes de la production de déchets industriels qui
sont d'ordres biologiques, chimiques, physique, inflammables,
radioactifs...car, pour échapper au contrôle de services
étatiques, ces fabricants ont la fâcheuse habitude de maquiller
leurs statistiques.
L'une des rares estimations récentes sont celles du PNA
de 2006, qui évalue la production de déchets solides dans les
unités industrielles et commerciales à environ 62.697 tonnes par
an, mais ne précise pas ni leur nature, ni leur origine.
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