1. 1. 4. 2. Revue de la littérature
L'examen de la littérature a montré que beaucoup
de travaux scientifiques ont abordé la question de la gestion de
l'adduction d'eau potable et les systèmes d'information
géographique. La documentation a permis une meilleure
compréhension de la problématique de recherche, un meilleur
recentrage des objectifs de recherche et l'orientation de la recherche sur le
plan conceptuel et méthodologique dans la gestion de l'adduction d'eau
potable.
? Accessibilité à l'adduction d'eau
potable
La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et
le Développement (CNUED, 1994) et le Programme « solidaire eau
» (PSEAU, 1994) ont montré l'inaccessibilité de l'eau
potable dans les zones urbaines. Les périphéries des villes sont
les plus exposées et les plus vulnérables en matière
d'adduction d'eau potable. Gorter (1991) a abordé la faiblesse de la
disponibilité de l'eau qui cause d'énormes problèmes aux
populations de Nicaragua.
Des analyses ont évoqué la question de
l'insuffisance des infrastructures hydrauliques dans les villes africaines, et
cette situation expliquerait l'inaccessibilité des populations à
l'eau potable (Salem, 1998). En outre, des études ont
démontré que les zones à habitat spontané sont plus
défavorisées en matière d'adduction d'eau potable que les
zones à habitat viabilisé. Les zones à habitat
spontané ne sont pas couvertes par le réseau d'adduction d'eau
potable et vivent « un calvaire quotidiennement renouvelé »
(Banza, 2004 ; Remis, 1995).
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Certaines études ont montré un lien entre
l'accessibilité à l'eau potable et la pauvreté dans la
ville de Ouagadougou. selon Bricout (1988) l'un des principaux facteurs
limitant l'accès décent aux services d'approvisionnement en eau
potable est dû à la pauvreté. Cette situation amène
les populations à se procurer d'eau potable en quantité
insuffisante et certains ménages se rabattent sur les points d'eau
gratuits (forages, puits et barrages). De même, Dioma (1990) s'est
intéressé à l'accessibilité de l'adduction d'eau
potable en milieu semi urbain (Boromo, sud-ouest du Burkina Faso). Il
relève que la consommation d'eau issue du réseau de l'Office
National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA) est faible et que cette
situation est imputable à des contraintes économiques (coût
du service) mais aussi au nombre élevé de puits privés que
les populations préfèrent utiliser.
Dos (2005) procède à une analyse du fort taux
d'accès à l'eau potable observé à Ouagadougou (97%)
et montre que ce taux cache de nombreuses disparités en terme de
quantité d'eau consommée par les ménages. Dans
l'arrondissement de Bogodogo, l'accessibilité de l'eau est
également liée à la distance parcourue pour
s'approvisionner en eau potable mais elle est aussi liée au coût
des branchements. Une gestion de l'adduction d'eau potable est
nécessaire d'être étudiée pour un accès de la
population à l'eau potable.
? SIG et gestion de l'adduction d'eau
potable
Des études ont été
réalisées dans l'intégration des systèmes
d'information géographique et la gestion de l'adduction d'eau potable.
Chaze (2003) constata que l'utilisation des SIG permet d'accéder en
temps et en heure en information sur la situation du réseau d'eau en
évitant une gestion évènementielle de celui-ci dans les
communes d'Alger. Putz (2003) a réalisé qu'une meilleure
connaissance du système d'adduction passe d'abord par la gestion
intégrée de la ressource. Il a stipula que les données
collectées doivent pouvoir être gérées,
modifiées, adaptées, puis analysées et
représentées sous forme de cartes pour faciliter la
compréhension et la communication. Les systèmes d'information
géographique (SIG) sont des outils qui permettent ce type
d'applications.
Des auteurs ont abordé le rôle et
l'utilité des SIG dans la gestion de l'adduction d'eau potable. Selon
Reynard (2001), le SIG est simultanément un outil d'analyse, de gestion
et de simulation. Il permet de décrire la structure de la
réalité étudiée et de modéliser son
fonctionnement. On peut encore y ajouter la facilité de
représenter des
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données, sous forme de cartes ou graphiques. Fedra
(1993) conclut que les SIG ne sont pas une source d'information mais
plutôt un moyen de la manipuler. Crausaz (2000) complète cette
vision en disant que pour maximiser les profits d'un SIG, il est
nécessaire d'établir auparavant une méthode d'analyse ou
un concept de gestion. Plusieurs collectivités locales ont eu à
élaborer des SIG prototypes capables de gérer l'adduction d'eau
potable. C'est le cas de certaines municipalités qui essaient
d'implanter une gestion proactive des plaintes sur l'adduction d'eau potable,
gestion qui garantit un niveau supérieur de satisfaction locale.
Cependant, ce type de gestion nécessite des moyens matériels
importants permettant de prévoir l'état de l'infrastructure et
d'intervenir comme il faut pour éviter toute dégradation
inacceptable (CERIU, 2010). Au Burkina Faso, l'Office National de l'Eau et de
l'Assainissement ONEA est la seule structure qui dispose d'un service SIG. Des
arrondissements comme par exemple celui de Bogodogo ne dispose pas de service
SIG dans la gestion de l'adduction d'eau potable.
Cette recherche documentaire a permis de cerner les contours
du thème mais aussi les concepts liés à l'eau en
général et en particulier l'adduction d'eau potable dans les
centres urbains. Notons également que peu d'études ont
été menées récemment dans l'arrondissement de
Bogodogo sur les SIG et la gestion de l'adduction d'eau potable.
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