CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE
L'ETUDE
Ce chapitre présente le cadre théorique et le
cadre géographique de l'étude dans l'arrondissement de Bogodogo.
De la problématique à la revue de la littérature, en
passant par les hypothèses de recherche, les objectifs de l'étude
et la clarification des concepts, ces points seront traités. Les
caractéristiques physiques et socio-économiques du fonctionnement
du réseau d'adduction d'eau potable de la ville de Ouagadougou seront
aussi abordées.
1. 1. Cadre théorique
1. 1. 1. Problématique
L'urbanisation en Afrique subsaharienne se caractérise
par le développement de quelques villes importantes. De 12% en 1950, le
taux d'urbanisation est passé à 30% en 1980 puis à 37% en
2000, soit un triplement en 50 ans (ONU, 2005). Selon les estimations de la
Banque Mondiale (BM), ce taux devrait encore s'accroître dans les
prochaines décennies (BM, 2005). Le Burkina Faso connaît un taux
d'urbanisation relativement faible. Ce taux est passé respectivement de
6,4% en 1975 à 12,7% en 1985 et de 15,5% en 1996 à 22% en 2006.
Si le taux de croissance urbaine se maintient à ce rythme, la population
urbaine passerait à plus de six millions en 2016 (INSD, 2009).
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, constitue la ville la
plus importante du pays. Il a été dénombré dans la
ville de Ouagadougou 709 736 habitants en 1996 soit 41,5% de la population
urbaine totale du pays et 1 475 839 individus en 2006 soit 46,4% de la
population urbaine (INSD, 2009). Les populations de 20-49 ans sont plus
représentées à cause de l'exode rural qui affecte la
frange active de la population. La croissance de la population est due aussi
à l'intégration par extension des villages et petits centres
périphériques. C'est dans un tel contexte d'accroissement que
s'est modelé l'espace urbain de Ouagadougou dont la
4
caractéristique la plus saisissante est
constituée par les extensions périphériques (Ouattara,
2004). Les enjeux de la croissance urbaine sont la dimension
démographique, la dimension spatiale, la dimension pauvreté,
gestion foncière et les services urbains de base (santé,
éducation, électricité, eau potable...).
La gestion de l'approvisionnement en eau potable est difficile
dans les arrondissements en extension dont celui de Bogodogo. L'arrondissement
de Bogodogo regroupe les secteurs 14, 15, 28, 29 et 30 (SDAU, 2009).
L'accès à l'eau potable constitue un véritable besoin pour
la population de la commune de Bogodogo. Malgré des progrès
sensibles dans ce domaine, l'approvisionnement en eau potable devant satisfaire
les demandes domestiques et industrielles se pose depuis plusieurs
années avec acuité compte tenu de la forte croissance
démographique et des migrations.
La production et la distribution d'eau aux usagers connaissent
bien des ruptures. Ces ruptures sont dues à une gestion inadaptée
ou inexistante et non à un déficit de la ressource. Le
renouvellement ou la réhabilitation des installations vétustes ne
sont pas pris en compte dans la maintenance du réseau d'adduction
d'eau.
Le manque de suivi des équipements et l'usure
entrainent le vieillissement de la canalisation et par conséquent des
fuites d'eau (Tamo, 2000).
Le système d'adduction d'eau connait un
dysfonctionnement au niveau du réseau d'eau potable. Les installations
du réseau d'adduction d'eau potable font l'objet d'une
dégradation due à leurs durées de vie. Les interventions
sur le réseau sont de nombreuses casses observées sur le
réseau. Cette situation entraine un mauvais fonctionnement du
système hydraulique dû au vieillissement des conduites d'eau. Les
défaillances techniques du réseau provoquent des chutes de
pression, des fuites diffuses et des ruptures de segments de conduite.
Dans les villes du Burkina Faso, le service d'eau (ONEA) ne
couvre pas les zones à habitat spontané. C'est le cas de
l'arrondissement de Bogodogo où les zones à habitat
spontané des secteurs 15, 28, 29 et 30.
Les ménages ne disposant pas d'eau courante à
domicile parcourent des distances pour s'approvisionner en eau. Les populations
des zones périphériques non structurées ont un
accès difficile à l'eau courante par l'absence de la couverture
du réseau d'adduction d'eau. Malgré l'implantation de bornes
fontaines dont certaines non fonctionnelles, il s'en suit des
difficultés quotidiennes
5
d'approvisionnement avec des files d'attente aux bornes
fontaines parfois très longues. Il se pose un problème de gestion
de la couverture du réseau puisque `'Ouaga 2000» (zone
administrative et cités résidentielles) se trouverait dans la
zone périphérique du secteur 15 spécialement
aménagée et viabilisée.
Une connaissance du potentiel de l'entreprise est
nécessaire pour prendre des décisions stratégiques et
d'opération (Emengini, 2004). Ainsi, pour prendre des décisions
éclairées essentielles aux opérations, à la
croissance et à la gestion des équipements de distribution de
l'eau, l'information doit être rassemblée et analysée. Une
telle information contribue non seulement aux services efficaces, mais
également à l'opération et à l'entretien des
capitaux, et à la planification des extensions et des nouveaux travaux
(Boko, 2006).
Les technologies géospatiales telles que le
Système d'Informations Géographiques (SIG) peuvent être
d'un apport significatif dans la gestion de l'adduction de l'eau potable. Le
SIG constitue une alternative pour étudier, analyser et proposer des
solutions adaptées à la gestion de l'adduction d'eau potable. Ils
offrent la possibilité de combiner des données multisources,
multi échelles et de mettre régulièrement à jour
des données indispensables pour une surveillance continue de la
production et la distribution d'eau potable. Néanmoins, la technologie
SIG actuelle souffre encore de plusieurs lacunes dues en grande partie à
un manque de capacités analytiques capables de supporter les
problèmes spatiaux. La solution la plus diffusée pour faire
évoluer les SIG vers un vrai outil d'aide à la décision
est de les coupler avec les outils de la recherche opérationnelle et en
particulier avec l'analyse multicritère (Chakhar, 2006).
6
La défaillance constatée dans le système
d'adduction d'eau à Ouagadougou, a suscité des interrogations
suivantes :
> Quel est l'état du système de gestion
d'adduction d'eau potable dans l'arrondissement de Bogodogo?
> Quels sont les facteurs déterminants de la
répartition spatiale du réseau d'adduction d'eau potable dans
l'arrondissement de Bogodogo?
> Quelle peut être la contribution des SIG pour une
meilleure gestion de l'adduction d'eau potable dans l'arrondissement de
Bogodogo ?
Cette recherche se propose d'apporter des
éléments de réponse à ces interrogations et de
contribuer de ce fait à l'amélioration du système
d'adduction d'eau potable pour une accessibilité facile de la population
à l'eau potable dans la commune de Bogodogo.
|