Création de valeur et évaluation de la performance financière( Télécharger le fichier original )par Fadoua BENABID Université Mohammed Premier - Oujda au Maroc - Licence en économie et gestion 2012 |
Ils ont fait par ailleurs le choix d'expliquer les mécanismes de création de valeur en étudiant les relations susceptibles d'exister entre les indicateurs comptables et la performance boursière synonyme de création de valeur actionnariale en faisant abstraction du comportement des investisseurs suite à la publication des données comptables. L'étude étant de nature exploratoire, les deux auteurs ont, dans un premier temps, pratiqué des régressions uni-variées sur l'échantillon total entre le TSR et chacun des indicateurs comptables définis puis, des régressions multi-variées, les résultats extrêmes censés résulter de données aberrantes, ayant été éliminés dans les régressions. Les résultats auxquels aboutit l'étude de C. Faverjon et A. Marion accordent un pouvoir explicatif significatif aux indicateurs comptables dans l'évaluation de l'entreprise. La valeur de l'entreprise et donc la mesure de la création de valeur actionnariale reste pour eux significativement associée aux indicateurs comptables malgré la présence de plus en plus importante des éléments actifs immatériels qui ne sont pas toujours pris en considération par les systèmes comptables. Ainsi, Leurs traitements statistiques à partir des données comptables mettent en évidence la contribution de l'évolution des rentabilités dans le mécanisme de création de valeur actionnariale62(*). L'estimation des régressions multi-variées devait permettre aux deux auteurs d'évaluer la capacité des indicateurs de croissance et de maitrise du couple rentabilité / risque à expliquer la création de valeur constatée. En effet, les résultats trouvés à ce niveau soulignent la contribution significative de la croissance du chiffre d'affaires et de la croissance du ROIC dans l'explication de la performance boursière. Par ailleurs, en intégrant aux indicateurs de croissance, les mesures de maîtrise de risque, il ressort des résultats de leur étude que la croissance du chiffre d'affaires associée à une maîtrise de l'endettement intervient également dans l'explication de la performance boursière des entreprises. Cependant, ces résultats sont à relativiser. Les régressions multi-variées basées sur plusieurs indicateurs comptables susceptibles de représenter le processus de création de valeur expliquent, au mieux, 32,5% de la performance boursière des entreprises de l'échantillon de l'étude, ce qui montre in fine les limites de l'éclairage informatif des données comptables historiques et la nécessité certainement d'intégrer, dans les régressions, des données complémentaires d'ordre prévisionnel par exemple.
Conclusion du chapitre 2L'objet de ce deuxième chapitre était d'étudier les principaux indicateurs comptables traditionnellement utilisés pour mesurer la création de valeur, et d'étudier leur niveau de pertinence. L'étude a porté sur le principe de leurs calculs et sur les limites que comporte à l'origine tout système comptable qui ne produit pas forcément une situation financière réelle de l'entreprise ainsi qu'au problème de comparabilité entre systèmes comptables différents malgré une tendance à l'harmonisation comptable internationale. Malgré que la pertinence de ces indicateurs soit diversement appréciée comme nous l'avons constaté à travers deux exemples, L'éclairage susceptible d'être apporté par les indicateurs comptables pour l'évaluation de l'aptitude d'une entreprise à créer de la valeur, est remis en cause à travers des méthodes différentes qui ont eu leur succès dans la communication financière des entreprises à partir des années 90. L'Economic Value Added et la Market Value Added en sont les principales. Ces deux méthodes dérivées de la VAN feront l'objet du chapitre suivant. CHAPITRE 3LES MESURES DE LA CREATION DE VALEUR DERIVEES DE LA VALEUR ACTUELLE NETTEEn étudiant au premier chapitre les fondements théoriques de la création de valeur, nous avions précisé que la VAN était, traditionnellement, le critère retenu pour sa mesure basée sur l'actualisation des espérances de flux ; le taux d'actualisation étant le coût du capital qui tient compte de l'impôt et du risque. La création de valeur actionnariale se confond avec la création de valeur pour la firme. Les actionnaires sont en position d'uniques bénéficiaires de la «rente» puisque la valeur des capitaux propres est considérée égale à la valeur actualisée des « rentes » futures. Cette logique est à la base des méthodes de mesures plus élaborées que sont L'Economic Value Added et la Market Value Added que nous expliciterons dans un premier point (I) avant de préciser leurs avantages par rapport à d'autres indicateurs ainsi que leurs limites et leurs implications en terme management (II). I - L'EVA ET LA MVA : DEUX APPROCHES POUR UN OBJECTIF COMMUNCes deux approches de la mesure de la création de valeur présentent des aspects communs dans leur mode de calcul et servent un même objectif, celui de constituer un moyen d'incitation et de contrôle des décisions des dirigeants pour une performance définie en termes de valeur actionnariale. Ce sont deux approches qui s'inscrivent dans une perspective de gouvernance d'entreprises tout en se situant dans le cadre du référentiel concurrentiel à travers le classement des entreprises par rapport à leur EVA et MVA. I .1- L'EVA : principe et composantesI .1.1-Principe de baseL'EVA est une méthode d'évaluation conçue dans une optique actionnariale qui est d'inspiration plus économique que financière. Développée par un cabinet-conseil63(*), elle s'est imposée depuis quelques années comme la méthode la plus riche analytiquement et la plus représentative de la valeur. Elle remet en cause la capacité du système d'information comptable standard à rendre compte des gains réels des actionnaires de l'entreprise64(*). Le résultat net comptable, par exemple, est jugé comme un indicateur fortement trompeur. Une entreprise peut dégager un substantiel bénéfice comptable et ne pas rémunérer à sa « juste valeur » le capital apporté par les actionnaires. Dans la conception de l'EVA, la juste rémunération des actionnaires correspond au coût d'opportunité du capital, c'est-à-dire à la rémunération escomptée d'un autre placement de même niveau de risque. La conception de l'EVA s'appuie sur des références théoriques qui témoignent d'un degré d'élaboration analytique plus intéressant que les constructions comptables ou financières de la valeur. Ainsi, conformément au MEDAF65(*), le coût du capital retenu par l'EVA est égal à la somme du taux d'intérêt rémunérateur de l'actif sans risque tels que les bons de trésor, et de la prime de risque du secteur auquel appartient l'activité de l'entreprise. Cette a prime de risque est évaluée à partir de la droite de marché qui donne le coefficient beta (â) qui représente la volatilité relative du titre ou du secteur par rapport au marché. L'EVA est ainsi définie comme un profit économique généralisé, différent du résultat net comptable. Elle correspond plus exactement au surplus après rémunération des apporteurs de fonds aussi bien les actionnaires que les autres créanciers apporteurs de dettes de financement. L'EVA est alors égale à la différence entre le résultat d'exploitation après impôts (NOPAT)66(*) et le coût moyen pondéré de la dette et du capital (CMPC). Il y a création de valeur positive lorsque l'entreprise enregistre un résultat qui permet la rémunération des fonds propres évaluée au coût du capital. Ce qui veut dire également qu'il ne suffit pas que l'entreprise enregistre un quelconque profit pour pouvoir parler de création de valeur. Plus exactement, lorsque l'EVA est positive, le
résultat d'exploitation de l'entreprise est supérieur au
coût des fonds mis à sa disposition. L'entreprise est alors
créatrice de richesse pour ses bailleurs de fonds. Cela signifie, du
seul point de vue de l'actionnaire, que l'entreprise réalise des
performances supérieures aux attentes du marché. Lorsque l'EVA
est négative, l'entreprise détruit de la valeur, ce qui veut dire
que les performances réalisées sont inférieures aux
attentes du marché. Le coût du capital pris en compte ne se limite pas aux seuls intérêts et charges assimilées supportés par l'entreprise. « L'actionnaire attend des fonds qu'il prête un rendement qui n'est pas porté au compte de résultats, sinon autrement que par les dividendes distribués, et qui ne sont au plus qu'une composante de son entière rémunération. »67(*) Graphique 1 : l'EVA Source : Stern, Stewart in http://www.sternstewart.com/?content=proprietary&p=eva N.B. WACC : Weighted Average Cost of Capital = CMPC. EVA = (RCI - CMPC) x CI Toutes les composantes de la formule sont évaluées à leur valeur de marché. Avec : RCI : Rentabilité des Capitaux Investis (= ROIC : Return On Invested Capital). CI : Capitaux Investis CMPC : Coût Moyen Pondéré du Capital.
Avec : D : Dette FP : Fonds propres r : Taux d'intérêt de la dette c : Coût des capitaux propres. I .1.2-Précisions relatives aux composantes de l'EVAØ Les capitaux investis : Il s'agit de la somme des fonds propres et des dettes financières nettes. Leur équivalent au niveau de l'actif est le montant de l'actif immobilisé net plus les variations du besoin en fonds de roulement. « Si les dettes financières son retenues pour leur valeur inscrite au passif, sans que ne soit défalquée la trésorerie, le montant des capitaux investis correspond alors, du côté de l'actif, aux immobilisions nettes, augmentées des besoins en fonds de roulement et des disponibilités.»68(*) Ø La rentabilité des capitaux investis Conformément à la définition des capitaux investis dans l'EVA, la rentabilité ne peut se limiter à la seule rentabilité des capitaux propres. En effet, les ressources à l'origine du bénéfice que réalise l'entreprise, les capitaux propres ne sont pas les seules; les dettes de financement à long terme le sont également. De plus, puisque dans l'optique de l'EVA, il s'agit de calculer la valeur qui est créée à la destination des prêteurs, créanciers et actionnaires - en déduisant le coût du capital du résultat économique -, Il faut donc se placer au niveau de l'exploitation69(*) pour ne pas déduire doublement le coût des dettes de financement et afin de tenir compte de l'impôt puisque qu'il constitue une partie du résultat qui revient à l'Etat et non pas à l'entreprise. La rentabilité des capitaux investis prise en compte dans le calcul de l'EVA est donc une rentabilité liée à l'exploitation, une rentabilité dite opérationnelle : le résultat d'exploitation net d'impôt70(*) (NOPAT) est rapporté aux capitaux propres et aux dettes de financement. Ainsi calculée, la rentabilité des capitaux investis n'est donc pas affectée par la structure financière de l'entreprise. Ø Le coût des investissementsLe coût du capital pris en considération dans le calcul de l'EVA est un coût moyen pondéré comme nous l'avons noté plus haut. Ce CMPC exprime le rendement attendu par les actionnaires ainsi que les créanciers. Le coût des dettes est déterminé en rapportant aux emprunts les charges financières du compte de produits et charges. Ce coût des dettes est calculé après impôt sachant que les charges d'intérêts, contrairement aux dividendes versés aux actionnaires, sont déductibles du résultat imposable. De ce mode de calcul il ressort que, pour l'entreprise, les dettes sont moins chères que les fonds propres puisque leurs charges d'intérêts sont déductibles. Quant au coût des capitaux propres, les méthodes d'évaluation sont nombreuses. La méthode souvent utilisée a recours au Modèle d'équilibre des Actifs Financiers. Le coût des capitaux propres (c) donné par le modèle d'équilibre des actifs financiers s'exprime ainsi :71(*) c = i + â (m - i) Avec : i : taux de rentabilité de l'actif sans risque. m : taux de rentabilité du portefeuille de marché. â : volatilité relative de l'actif
considéré par rapport au portefeuille de marché. â = Le taux de rendement exigé par les actionnaires augmente en fonction de l'augmentation du coefficient bêta qui mesure le risque encouru. Il existe une relation de dépendance entre le taux sans risque, le coût des dettes et le coût des capitaux propres. Comme le coût des capitaux propres dépend du taux de rentabilité d'un actif sans risque, il en va de même pour le coût des dettes de financement. En effet, « Même si un nouvel investissement marginal est intégralement financé par de la dette, son coût effectif n'est pas celui de l'emprunt. Comme les créanciers sont prioritaires sur les actionnaires (l'entreprise ne peut en effet payer de dividendes qu'après avoir payé ses créanciers et ne peut rembourser son capital qu'après avoir remboursé ses dettes), le risque pour les actionnaires de ne pas être rémunérés devient plus conséquent. Dit autrement, en augmentant la part de la dette dans les capitaux investis, l'entreprise accroît immédiatement sa prime de risque ; consécutivement le coût de ses fonds propres s'en trouve plus élevé (à la différence du coût moyen pondéré du capital). »72(*) Il convient de préciser que la détermination de l'EVA nécessite un certain nombre de retraitements comptables73(*). Selon Stern & Stewart, 15 retraitements sont indispensables et il existe 250 retraitements potentiels sur la base du système comptable américain l'US Gaap (United States Generally Accepted Accounting Principles). De plus, comme nous l'avons précisé plus haut à propos du mode de calcul de l'EVA, les valeurs prises en considération doivent être celles du marché et non pas les valeurs historiques telles qu'elles résulteraient du système comptable marocain ou français par exemple. Le passage aux normes anglo-saxonne IAS/IFRS facilite en principe ce calcul en permettant de disposer de la fair value , cette « juste valeur » de marché qui caractérise ces normes comptables. Dans cette conception de la valeur, la création de valeur nécessite d'obtenir un taux de rentabilité des investissements supérieur au taux de rentabilité exigé compte tenu du risque. L'entreprise constitue alors une « rente ». L'EVA, permet d'identifier une « valeur créée » annuelle plus concrète qu'un taux de rentabilité comme le ROIC (Return On Invested Capital) par exemple, d'où sa pertinence pour ses partisans. Ainsi, «si on admet que la valeur boursière (plus la dette nette) reflète la valeur actualisée des cash flows nets, il doit y avoir une cohérence entre les EVA futurs et la valeur boursière »74(*) . Cette cohérence est confirmée par les données suivantes (graphique 2) relatives à l`évolution, pour des groupes européens cotés, de la rentabilité économique, du coût du capital, et l'évolution des cours boursiers couvrant la période 1994-2009. Graphique 2 : Rentabilité économique, coût du capital des groupes européens cotés (échelle de gauche) et évolution des cours boursiers (échelle de droite) 1994-2009 Source : Lettre Vernimmen, juillet-août 2008, citée par Mottis N., Ponssard J-P., Création de valeur : dix ans après, Cahier de la recherche n° 2009-52, Octobre 2009, Ecole Polytechnique-CNRS (France), page 13. Sur ce graphique, on observe une corrélation significative entre, d'une part, l'évolution de la valeur économique des entreprises mesurée par l'écart entre la rentabilité économique et le coût du capital (ce qui renvoie au calcul de l'EVA) et d'autre part, les cours boursiers. I .2- La MVAI .2.1- Une méthode de mesure externe de la performanceUn autre indicateur de la valeur créée qui s'est également imposé comme standard de la qualité de management est constitué par la MVA. Mais si l'EVA est plus particulièrement une méthode de mesure interne de la création (ou de la destruction) de la valeur, la MVA est plus une méthode externe de la performance de l'entreprise, susceptible de déterminer, sur la base de critères des marchés, l'utilisation que l'entreprise a faite de ses capitaux. Egalement propriété intellectuelle du cabinet-conseil Stern & Stewart75(*) comme l'EVA, la MVA (Market Value Added = valeur de marché ajoutée) mesure la différence entre la valeur de marché de l'entreprise (capitaux propres et dettes de financement) et la valeur comptable des capitaux investis. Elle représente « la valeur actualisée de la valeur future de l'EVA»76(*). Cette valeur de marché est la somme des flux de création de valeur annuelle actualisée. Il s'agit de la capitalisation boursière nette des capitaux investis qui est la richesse accumulée envers les actionnaires, depuis l'introduction en bourse. Elle n'augmente que si le rendement opérationnel des capitaux investis est supérieur au coût du capital. En effet, si par exemple, de nouveaux de capitaux sont investis et dont le rendement égalise le coût du capital, la valeur totale et le total des capitaux ont chacun augmenté du montant des nouveaux capitaux mais la MVA reste inchangée. Graphique 3 : la MVA Source : Stern, Stewart in http://www.sternstewart.com/?content=proprietary&p=mva Plus simplement, la MVA correspond à l'accroissement de la valeur, mesuré comme une performance par rapport au marché. MVA = VM - VCI (1) Avec : VM : valeur de marché des capitaux investis. VCI : valeur comptable des capitaux investis. La MVA croît lorsque les capitaux investis donnent lieu à un profit dépassant leurs coûts, c'est-à-dire lorsque l'investissement a une valeur actuelle nette positive. I .2.2- La relation EVA-MVALe lien de la MVA avec l'EVA est que la première constitue la valeur actuelle des futurs EVA. Elle est la valeur présente des EVA futures. MVA = valeur présente des EVA futures = actualisées (2) Il est d'ailleurs facile d'établir le lien logique qui existe entre l'EVA et la valeur de marché de l'entreprise. En effet, à partir des formules (1) et (2) ci-dessus, on obtient une valeur théorique du marché : VM= VCI + actualisées (3) Sachant que l'actualisation des EVA futures est faite au coût du capital, on a : VM = VCI + / (1+ CMPC) ; t = 1 à n (4) MVA = / (1+ CMPC) (5) Pour une entreprise, la MVA peut être interprétée comme une estimation que fait le marché des EVA que dégagera cette entreprise. Logiquement, nonobstant les retraitements comptables nécessaires qu'il convient d'apporter pour déterminer la MVA ou l'EVA, la formule (5) doit aboutir à un résultat proche du résultat de la méthode des cash-flows disponibles évoquée précédemment dans ce mémoire et qui suppose également que la valeur de marché d'un actif correspond à la valeur actuelle nette des flux de trésorerie qu'il dégage. On remarque que le calcul de la MVA dépend des prévisions faites des résultats de l'entreprise, ce qui la rend vulnérable aux aléas des conjonctures et donc critiquable. I I- AVANTAGES ET LIMITES DES METHODES EVA - MVAI I.1 Avantage des méthodes EVA - MVA sur les approches traditionnellesLe succès des deux méthodes au point de s'imposer comme indicateurs standards de la qualité de management des entreprises, tient à plusieurs raisons. En plus du fait que les deux méthodes soient la propriété d'un cabinet-conseil mondialement connu et bien introduit dans le monde de la finance, ce qui facilite leur promotion et leur utilisation, il existe d'autres raisons inhérentes aux deux méthodes elles-mêmes. Ø L'EVA, propriété intellectuelle et marque déposée du cabinet-conseil Stern & Stewart, s'est imposée en tant qu'indicateur des plus utilisés pour rendre compte de la valeur créée par l'entreprise. Relativement, sa rigueur théorique et son niveau d'élaboration analytique sont supérieurs à ceux des autres indicateurs de la valeur. Son « positionnement stratégique » à la croisée du financier et de l`économique77(*) en fait un indicateur qui « s'adresse aussi bien à l'actionnaire, dont on entend défendre le point de vue et le revenu, qu'au chef d'entreprise à qui l'on fournit un critère de performance susceptible de traductions opérationnelles, c'est-à-dire d'entrer concrètement dans les pratiques managériales»78(*). Son succès est tel que, désormais la performance de l'entreprise trouve sa traduction dans l'EVA. Elle apporte pour les actionnaires et les dirigeants d'entreprises, une lecture chiffrée de la création de valeur et constitue, à ce titre, un important outil managérial pour valider les projets d'investissement en tenant compte des ressources mobilisées. Ø Les calculs de l'EVA et de la MVA passent au préalable par des retraitements nécessaires, ce qui permet de surmonter les limites des données comptables qui ne traduisent qu'imparfaitement la réalité. Ainsi, relativement aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles par exemple, le rendement d'un actif doit être apprécié sur la base du montant total des capitaux engagés pour son acquisition et non pas sur la base d'une valeur nette comptable. Ø La mesure de la création de valeur tient compte dans les deux méthodes du coût des capitaux propres longtemps ignoré dans la détermination de la performance d'entreprise. l'EVA par exemple ne limite pas le coût des capitaux investis au coût de la dette, mais qu'elle intègre également le coût des fonds propres en rapport avec le risque que prend l'actionnaire. Ø Le calcul de l'EVA consiste à éliminer l'incidence des écritures exceptionnelles ou financières sur le résultat ; écritures relatives, par exemple, aux provisions pour restructuration ou à la revente de valeurs mobilières de placement. Ainsi, « A l'arrivée d'un nouveau dirigeant par exemple, il est courant d'observer le passage de provisions exceptionnelles (en excès) au motif de restructurations. Dès lors que les charges sont réalisées, les provisions deviennent sans objet et doivent être reprises en comptabilité, avec pour effet d'accroître subitement le bénéfice net qu'elles avaient antérieurement contribuées à détériorer. De même, la cession de valeurs mobilières de placement affaiblit le bilan, mais accroît de façon soudaine le résultat financier qui risque alors de masquer une perte nette. Le bénéfice s'améliore grâce à une opération qui n'a que peu de rapport avec l'activité et grâce à un solde qui, au fond, n'a que fort peu de signification, né de la différence entre des produits de placement et des charges d'endettement. Ces techniques, bien connues de la communauté comptable, augmentent la variance des résultats et altèrent la réalité économique initiale du bénéfice opérationnel. En étant calculée à partir du résultat d'exploitation, l'EVA donne ainsi une saine image de la création de valeur»79(*). Ø En comparaison avec la valeur actuelle nette (VAN)80(*) étudiée précédemment dans ce mémoire, l'EVA et la MVA sont des indicateurs qui s'appliquent de manière synthétique à l'ensemble d'une entreprise ou des divisions d'entreprises, alors que la VAN ne s'applique spécifiquement que pour un projet d'investissement. Ce faisant, l'EVA permet d'apprécier la qualité et d'assurer le suivi du management dans un objectif de création de valeur puisqu'elle qui peut être calculée par division et par périodes d'exploitation. I I.2- Les limites des méthodes EVA - MVAPlusieurs limites sont reprochées aux deux indicateurs. Nous nous limiterons, dans ce qui suit, à évoquer les plus importantes sans pour autant trop entrer dans le détail technique que nécessite l'explication de certaines limites. Ø Les actifs stratégiques dans une entreprise peuvent perdre de leur valeur, en raison d'une politique de sous-investissement par exemple, alors que paradoxalement son EVA peut augmenter. Ainsi, « une EVA attrayante est parfois due à une politique de sous-investissement : une réduction sensible des services apportés au client mènera rapidement à une amélioration de l'EVA sous l'effet d'une réduction des charges d'exploitation, avec toutefois des conséquences inquiétantes pour le futur. Au contraire, une EVA négative peut naître d'investissements massifs, dont la valeur actuelle est positive, qui servent à maintenir l'avance sur les concurrents, mais qui obèrent la marge opérationnelle à court terme. »81(*) Ø Dans l'EVA, on ne distingue pas toujours clairement entre une création de valeur stratégique et une création de valeur financière : « L'interdépendance des paramètres ROIC, CMPC et CI est à l'origine de ce problème. Envisageons le cas de l'abandon d'activités peu rentables. Le provisionnement massif des créances génère une perte à court terme, mais épure le bilan et permet de renouer avec la création de valeur à plus long terme. Il y a création de valeur au plan stratégique s'il y a diminution des capitaux engagés pour un niveau de bénéfice opérationnel au moins identique. Cependant, dès lors que le coût des capitaux a diminué, sous l'effet d'une réduction de l'endettement, on est également porté à croire qu'il y a création de valeur sur le plan financier. Toutefois, si la création de valeur stratégique est réelle, la création de valeur financière est quant à elle artificielle ; elle ne repose pas sur une meilleure combinaison de dettes et de fonds propres. »82(*). Ø L'EVA est de par son mode calcul sensible à des variations relativement faibles du montant des capitaux investis et de coût de capital. Une étude réalisée par S. Parienté83(*) sur six grands groupes et citée par Michel Albouy 84(*)confirme que la mesure de la création de valeur peut varier considérablement en fonction de la méthodologie utilisée. Ø L'EVA-MVA considéré comme modèle, n'est pas normatif dans ce sens qu'il ne donne pas la stratégie à suivre permettant de créer de la valeur. En effet, l'arbitrage entre les stratégies génératrices de valeur est difficile à partir de ce modèle. C'est le cas par exemple entre deux types de stratégies : une stratégie fondée sur le volume du chiffre d'affaires mais à marge réduite, et une stratégie fondée sur une marge élevée et une rotation lente des investissements. Ces deux stratégies pourraient conduire à une même EVA. Ø Le mode de calcul de l'EVA favorise les groupes. Les grands groupes qui disposent d'un fort actif économique, sont favorisés par le mode de calcul de l'EVA. En effet, ils pourraient de ce fait dégager une EVA élevée malgré une faible création de valeur peu par unité de capital investi. Ø La comparaison entre entreprises basée sur leur EVA n'est pas toujours viable. Elle se heurte au problème de non normalisation des règles de calcul. En effet, le calcul de l'EVA n'est pas soumis à des normes comptables précises. Les entreprises pratiquent, sans réglementation contraignante, leurs propres arbitrages dans les ajustements qu'il convient d'opérer pour déterminer leur EVA. Ainsi, au niveau international, la notion de résultat d'exploitation n'est pas partout la même. Si au Maroc comme en France par exemple, il est calculé avant prise en compte des charges financières, il n'en est pas de même dans les pays utilisant une comptabilité d'inspiration anglo-saxonne. Ø Les composantes utilisées dans le calcul de l'EVA comportent certaines limites ou imprécisions. On relève à ce niveau les remarques suivantes : Il est par exemple difficile d'évaluer le coût d'opportunité des capitaux propres. A ce niveau, Michel Albouy remarque que « il est nécessaire pour arriver à une mesure de type EVA de connaître le coût moyen pondéré du capital de la firme. Bien qu'une telle mesure ait fait l'objet de progrès notables, grâce aux travaux issus de la recherche financière, elle n'en demeure pas moins imprécise et sujette à révision en fonction de l'évolution des marchés. »85(*). A ce propos, l'auteur relève « le manque de stabilité du principal facteur de prix du risque (le coefficient beta)» et l'incapacité de ce coefficient « à expliquer une partie significative de la formation du prix du risque des actions.»86(*). Cette remarque renvoie aux limites propres au MEDAF tels que le biais d'évaluation dû au choix de la période d'estimation ou aussi, l'altération parfois de la relation, en principe positive, entre le risque de marché et la rentabilité, car « en dépit en dépit d'une forte volatilité du titre, une faible corrélation avec le marché atténue la prime de risque et, au final, le coût des fonds propres »87(*) · Dans le détail de calcul de l'EVA, une entreprise pourrait réaliser un bénéfice d'exploitation en raison tout simplement du gonflement de ses stocks. En effet, les produits finis qui sont comptabilisés en tant que production stockée, et qui ne sont en fait qu'un total de coûts de revient, donnent lieu à une augmentation artificielle du résultat. Par ailleurs, les « éléments exceptionnels non inclus dans le bénéfice opérationnel peuvent parfaitement poser un problème de liquidité ; que l'entreprise soit en forte croissance ou soit sensible au refinancement. En revanche, l'EVA est peu sensible à la situation de trésorerie de l'entreprise. Certains préconisent l'appréciation d'une CVA (Cash Value Added), en complément de l'EVA, lorsque l'entreprise est sensible au refinancement. La CVA, qui est donnée par la trésorerie d'exploitation moins le coût des capitaux employés, reproduit mieux la position de trésorerie que les grandeurs basées sur le résultat d'exploitation. On retrouve ici la distinction classique entre la rentabilité et la solvabilité. La rentabilité d'exploitation n'a que peu de rapport avec la position de trésorerie qui est au coeur de la richesse de l'actionnaire. »88(*) Ø Le contenu informationnel de l'EVA en tant qu'indicateur de performance souffre de « court-termisme » pour reprendre le terme utilisé par Albouy89(*) et peut conduire à un management entaché de « court-termisme ». L'auteur rappelle que la difficulté essentielle, pour un investisseur en actions, réside dans la recherche des informations qui lui permettent de formuler ses anticipations à long et moyen termes90(*). Or, dans cette perspective, il est difficile de considérer l'EVA comme l'indicateur qui convient le mieux. En effet, L'EVA est par définition un indicateur annuel de performance. De ce fait, on ne peut faire dire plus à cet indicateur que ce qu'il ne dit. Un EVA élevé durant un exercice n'est en rien révélateur d'une politique de création de valeur continue à long terme. A contrario, il est possible qu'un « EVA faible à court terme soit le résultat d'une politique d'investissement à long terme et à valeur actuelle nette pourtant positive, et qu'un EVA élevé ne traduise qu'une politique de sous-investissement, notamment en recherche et développent ou en formation ». Le risque de court-termisme n'est donc pas écarté avec un tel indicateur. »91(*). D'où le risque d'un management préoccupé par la valorisation actionnariale au détriment de la pérennité de la firme. Conclusion du chapitre 3Dans ce dernier chapitre, nous nous sommes attachés à étudier deux méthodes d'évaluation de la performance d'entreprise, performance qui, à la lumière du référentiel théorique auquel elles renvoient -référentiel théorique étudié au premier chapitre- se confond avec la création de valeur actionnariale. Dans cette étude nous avons relevé, après avoir précisé leur principe de base et les composantes de leur calcul, que les méthodes EVA-MVA présentent des avantages par rapport aux approches traditionnelles de source comptable de par la dimension analytique de l'EVA notamment. En effet, la conception de l'EVA s'appuie sur des références théoriques qui témoignent d'un degré d'élaboration analytique plus intéressant que les constructions comptables ou financières de la valeur. Elles présentent aussi des limites qui vont de la complexité des retraitements avant calcul de l'EVA et de l'imprécision de certaines composantes, jusqu'aux implications sur les décisions de gestion des entreprises qui peuvent aboutir à favoriser le court terme en vue de la valorisation actionnariale au détriment du moyen ou long termes synonymes de la pérennité de l'entreprise. CONCLUSION GENERALENous ne pensons pas nécessaire de revenir, dans cette conclusion générale, sur les différentes conclusions intermédiaires qui ont fait l'objet de la fin de chaque chapitre du mémoire. Nous retenons simplement, qu'en général, le thème de l'évaluation de la valeur créée tel qu'il se pose dans une perspective actionnariale (approche shareholder) correspond à un contexte économique et financier mondial exigeant en matière de performances compétitives et défavorable, en temps de crise, aux autres parties prenantes (Stakeholders) notamment les salariés. L'approche shareholder value reste dominante au détriment d'une approche stakeholder value (ou valeur partenariale) qui se cherche encore en raison entre autres des difficultés liées à la question de sa mesure et donc de la répartition de la valeur créée entre les différentes parties prenantes. L'opposition entre les deux approches, s'est récemment ravivée. Elle est relancée par le concept de shared value (valeur partagée) de M. Porter - en collaboration avec R. Kraemer - et qui constitue une variante de l'approche partenariale de la valeur comme nous l'avons rappelé précédemment en introduction générale de ce mémoire. Une question de fond qui se pose à ce niveau de débat est de savoir s'il est possible d'intégrer au niveau de la stratégie d'entreprise les deux objectifs : celui de performance financière et celui de performance sociale ; autrement dit est-ce que ces objectifs sont-ils compatibles ? Pour Porter92(*), il ya compatibilité entre les deux types d'objectifs d'autant plus qu'en temps de crise, les entreprises sont perçues comme « des entités égoïstes prospérant aux dépens de leur environnement naturel et humain ». Il propose une stratégie innovante basée sur le concept de valeur partagée. Ce concept « peut être défini comme les politiques et les pratiques opérationnelles qui améliorent la compétitivité d'une entreprise tout en améliorant les conditions économiques et sociales des parties qui y opèrent. La création de valeur partagée se concentre sur l'identification et l'élargissement des liens entre le progrès social et économique. »93(*). Le déploiement de cette stratégie innovante doit intégrer les besoins et les attentes des stakeholders (parties prenantes) et permet aux entreprises de retrouver « le respect et l'estime de la population tout en accroissant leur compétitivité : « Les entreprises peuvent créer de la valeur économique en créant de la valeur sociétale. »94(*)» Il peut être reproché à cette approche de la valeur partagée que sa mise en oeuvre opérationnelle pose des difficultés notamment en matière de mesure. En effet comme le remarque N. Mottis 95(*) , nombre de performances extra-financières (bien- être au travail, égalité des chances, émissions de CO2 de la chaîne logistique...) restent difficiles à évaluer, or pour les dirigeants d'entreprise « pour pouvoir gérer il faut mesurer » et que sans mesure claire, pas d'action possible. Ceci explique en partie la domination de l'approche de la valeur actionnariale malgré les imperfections de sa valeur que nous avons essayé de relever dans ce mémoire. Cependant, nul doute que le fait d'intégrer, en stratégie d'entreprise, l'objectif de performance sociale « constitue une source de motivation pour des cadres et dirigeants de moins en moins motivés par la seule prospérité de l'actionnaire »96(*). Ce travail aurait été mieux étoffé si nous avions pu établir un cas d'évaluation appliquée de la valeur créée par des entreprises marocaines cotées en bourse pour une période donnée et basé sur les indicateurs que nous avons étudiés. Cependant, le temps imparti pour la réalisation du mémoire et les difficultés qui sont relatives aux retraitements des données, au-delà de la difficulté de leur collecte, ne le permettent. Une autre limite du présent travail se situe à la place très limitée accordée au débat d'actualité entre approches de valeur actionnariale, valeur partenariale et sa nouvelle extension, valeur partagée. Ce sont là, deux voies qu'un travail à un niveau supérieur d'études peut prendre en compte. ANNEXESAnnexe 1
Source : Boston Consulting Group, The 2011 Value Creators Report--Risky Business: Value Creation in a Volatile Economy, septembre 2011. Document disponible sur Internet: https://www.bcg.com/documents/file86370.pdf Annexe 2
Source : Boston Consulting Group, The 2011 Value Creators Report--Risky Business: Value Creation in a Volatile Economy, septembre 2011. Document disponible sur Internet: https://www.bcg.com/documents/file86370.pdf BIBLIOGRAPHIEOUVRAGES Barneto P, Gregorio G., Finance, Dunod, 2011 Cobbaut R., Théorie financière , Economica, 1994 Coriat B.et Weinstein O., Les nouvelles théories de l'entreprise, Le livre de poche, Librairie Générale Française, 1995. Fusaro Peter C. et Miller Ross M., Enron : les vraies raisons de la chute, Ed. SB.com, 2003 Vernimmen P., Finance d'entreprise, Dalloz, édition 2012 ARTICLES Aglietta M., Les trois piliers de la valeur partenariale, Enjeux Les Echos, septembre 2011. http://www.ifge-online.org/docftp/2011-09-02~1717@ENJEUX_LES_ECHOS.pdf Aglietta M., La globalisation financière, in L'économie mondiale, 2000, Ed. La découverte, Paris, 1999 ; Pages 6-52-. Document disponible sur Internet : http://www.economieinternationale.eu/francgraph/publications/ecomond/dossierstrat/2000ch5.pdf Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, n° 166, 2006, pages 139-157 Charreaux G., Les mesures de la
création de valeur : fondements théoriques et
limites, Université de Bourgogne, 1999 ;
document disponible sur Internet :
http://gerard.charreaux.pagesperso-orange.fr/perso/articles/Echanges0998.pdf
Charreaux G., L'approche économico-financière de l'investissement, document de travail, université de Bourgogne, France, 1998 : www.leg.u-bourgogne.fr/wp/1000501.PDF Charreaux G., Variation sur le thème : «A la recherche de nouvelles fondations pour la finance et la gouvernance d'entreprise » : http://leg.u-bourgogne.fr/rev/053068.pdf Coriat B. et Weinstein O., les théories de la firme entre contrats et compétences, Université Paris 13, CEPN CNRS, 31 pages : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=REI_129_0057 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, n° 213, mars 2005, pages 43-60 : http://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2005-3-page-43.htm Dionne G., Le risque moral et la sélection adverse : une revue critique de la littérature, L'Actualité économique, vol. 57, n° 2, 1981 Escaffre L., La qualité d'une représentation comptable de la performance, Paris IX Dauphine, document halshs-00587791, version 1 - 21 Avril 2011 : http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/77/91/PDF/manp001_escaffre.pdf Faverjon C.& Marion A., Création de valeur et indicateurs comptables, Université Lyon III, 2008 : http://www.centremagellan.univ-lyon3.fr/fr/articles/47-69_679.pdf Levratto N., Paulet E., Les indicateurs de performance par la création de valeur dérivent-ils d'une lecture idéologique de l'entreprise? CNRS, France, 2005 : http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/03/62/44/ANNEX/presentation_Mons_9mai_2005.ppt Lordon F., « la création de valeur » comme rhétorique et comme pratique, in L'année de la régulation, Vol.4, CEPREMAP, Paris, 2000. Document disponible sur Internet : http://webu2.upmf-grenoble.fr/regulation/Annee_regulation/AR4-2000-04LORDON.pdf Mottis N., Performances financières et performances sociales sont-elles compatibles ? Le Monde de l'économie du 19 juin 2012. Document disponible sur Internet : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/19/performances-financieres-et-performances-sociales-sont-elles-compatibles_1720957_3234.html Mottis N., Ponssard J-P., Création de valeur : dix ans après, Cahier de la recherche n° 2009-52, Octobre 2009, Ecole Polytechnique-CNRS (France) : http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/44/00/10/PDF/2009-52.pdf Mousli M., La valeur partagée, un nouveau concept de Porter, Alternatives économiques, Dossier L'actualité du management et de la gestion, Dossier Web n° 55, Mars 2011 : http://www.alternatives-economiques.fr/l-actualite-du-management-et-de-la-gestion_fr_pub_634.html Parienté S., La création de valeur par l'entreprise, Cahier de recherche de l'ESUG, Université de Toulouse I, n° 144, avril 1997. Pezet A.: la gestion du risque dans la décision d'investissement, document Paris Dauphine, halshs 00587499,version 1-20 avril 2011, 18 pages : http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/74/99/PDF/PEZET.pdf Porter M.et Kraemer R, Creating Shared Value, Harvard Business Review, Janvier 2011. Document partiellement disponible sur Internet : http://hbr.org/2011/01/the-big-idea-creating-shared-value/ar/1 Poulain-Rehm T., L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Revue Finance Contrôle Stratégie - Volume 8, n° 4, décembre, 2005, p. 205 - 238 ; disponible sur : http://leg.u-bourgogne.fr/rev/084238.pdf Vatteville E., La création de valeur : de l'exclusivité actionnariale à la diversité partenariale ? Management & Avenir, 2008/4 n° 18, p. 88-103 : http://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-4-page-88.htm AUTRES DOCUMENTS Association Entreprise et progrès, La
valeur entrepreneuriale, Rapport paru dans Les cahiers d'Entreprise et
Progrès, Avril 2012, 27 pages :
http://www.entreprise-progres.net/ Association Experts comptables et mandats publics, France, Crise financière mondiale et évolution des normes comptables, SIC, février 2009. Document disponible sur Internet: http://www.focusifrs.com/content/view/full/4378 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, page 43, consultable sur Internet: http://www.amf-france.org/documents/general/3872_1.pdf
Boston Consulting Group, The 2011 Value Creators Report--Risky Business: Value Creation in a Volatile Economy, septembre 2011: https://www.bcg.com/documents/file86370.pdf Trabelsi A., les déterminants de la structure du capital et les particularités du financement dans les PME, thèse de doctorat, Paris-Dauphine, 2006: http://www.dauphine.fr/fileadmin/mediatheque/masters/crepa/pdf/theses/Structure%20de%20la%20dette%20et%20Financement%20des%20PME_Asma%20Trabelsi.pdf TABLE DES MATIERESINTRODUCTION GENERALE.....................................................................................................1CHAPITRE 1..................................................................................................................................6LA CREATION DE VALEUR : LE RENOUVEAU D'UNE APPROCHE D'EVALUATION DE LA PERFORMANCE FINANCIERE I - LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CREATION DE VALEUR ...............................7 I.1- Les principales composantes de la théorie financière néoclassique.....................8I.2- Théorie néoclassique et création de valeur : la prise en compte du risque.........10I.3- Valeur et théories organisationnelles ........................................................................13II- LE CADRE CONTEXTUEL DU DEVELOPPEMENT DE L'APPROCHEPAR LA VALEUR ACTIONNARIALE ..................................................................................17 II.1- L'évolution du contexte : l'importance de la sphère financière............................17II.2- Les implications du développement de l'approche par la valeur actionnariale.20
Conclusion du chapitre 1.....................................................................................................23CHAPITRE 2...................................................................................................................................26 LES METHODES DE SOURCE COMPTABLE DE MESURE DE LA
CREATION I - LES INDICATEURS COMPTABLES DE LA PERFORMANCE FINANCIERE......................26 I.1- Le Return On Equity (ROE) ou la rentabilité des capitaux propres........................27I.2- Return On Asset (ROA ) ou la rentabilité économique............................................27I.3- Return On Capital Employed et le Return On Investment Capital ..........................28II- DES LIMITES DE L'EVALUATION DE SOURCE COMPTABLE ..........................................30II.1- Le problème de la comparabilité des comptes et de la diversité dessystèmes comptables..................................................................................................30 II.2- Un degré de pertinence diversement apprécié.........................................................31Conclusion du chapitre 2.....................................................................................................37CHAPITRE 3..................................................................................................................................38LES MESURES DE LA CREATION DE VALEUR DERIVEES DE LA VALEUR ACTUELLE NETTE I - L'EVA ET LA MVA : DEUX APPROCHES POUR UN OBJECTIF COMMUN....................38 I.1- L'EVA : principe et composantes .................................................................................39I.1.1-Principe de base...........................................................................................................39I.1.2-Précisions relatives aux composantes de l'EVA.......................................................42I.2-La MVA.............................................................................................................................46I.2.1- Une méthode de mesure externe de la performance............................................46I .2.2- La relation EVA-MVA................................................................................................47 I I- AVANTAGES ET LIMITES DES METHODES EVA - MVA..............................................48 I I.1 Avantage des méthodes EVA - MVA sur les approches traditionnelles...............48 I I.2- Les limites des méthodes EVA - MVA.......................................................................51 Conclusion du chapitre 3......................................................................................56CONCLUSION GENERALE..........................................................................................................57ANNEXES........................................................................................................................................60BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................................................62* 1 Barneto P, Gregorio G.,
Finance, Dunod, 2011, 784 pages, page 229. * 2 Cf. par exemple : *Mottis N., Performances financières et
performances sociales sont-elles compatibles ?, Le Monde de
l'économie du 19 juin 2012. Document disponible sur
Internet :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/19/performances-financieres-et-performances-sociales-sont-elles-compatibles_1720957_3234.html * Association Entreprise et progrès, La valeur entrepreneuriale, afin de retrouver le sens de l'entreprise et l'équilibre nécessaire entre développement économique et développement social, Rapport paru dans Les cahiers d'Entreprise et Progrès, Avril 2012, 27 pages. Document téléchargeable sur Internet : http://www.entreprise-progres.net/. * Aglietta M., Les trois piliers de la valeur partenariale, Enjeux Les Echos, septembre 2011. Document disponible sur Internet : http://www.ifge-online.org/docftp/2011-09-02~1717@ENJEUX_LES_ECHOS.pdf * Vatteville E., La création de valeur : de l'exclusivité actionnariale à la diversité partenariale ?, Management & Avenir, 2008/4 n° 18, p. 88-103. Document disponible sur Internet : http://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-4-page-88.htm
* 3 Porter M.et Kraemer R, Creating Shared Value, Harvard Business Review, Janvier 2011. Document partiellement disponible sur Internet : http://hbr.org/2011/01/the-big-idea-creating-shared-value/ar/1. Voir un compte rendu de cet article dans Alternatives économiques, Mars 2011, Dossier L'actualité du management et de la gestion, Dossier Web n° 55, Mousli M., La valeur partagée, un nouveau concept de Porter * 4 Lordon F., « la création de valeur » comme rhétorique et comme pratique, in L'année de la régulation, Vol.4, CEPREMAP, Paris, 2000, page 117. Document disponible sur Internet : http://webu2.upmf-grenoble.fr/regulation/Annee_regulation/AR4-2000-04LORDON.pdf * 5 Cobbaut R., Théorie financière , Economica, 1994, page 285 * 6 Vernimmen P., Finance d'entreprise, Dalloz, édition 2012, page 699. * 7 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, page 43, consultable sur Internet : http://www.amf-france.org/documents/general/3872_1.pdf * 8 D'où, d'ailleurs, l'intérêt porté aux normes comptables IAS/IFRS (International Accounting Standards/International Financial Reporting Standard), normes internationales, d'origine anglo-saxonne, qui déterminent l'information financière au niveau des marchés financiers. * 9 Charreaux G., Les
mesures de la création de valeur : fondements théoriques et
limites, Université de Bourgogne, 1999 ;
document disponible sur Internet : * 10 Idem, page 1. * 11 Cf. Charreaux G.,
L'approche économico-financière de l'investissement,
document de travail, université de Bourgogne, France, 1998 ;
disponible sur Internet :
www.leg.u-bourgogne.fr/wp/1000501.PDF * 12 Pour un Investissement, la VAN « représente la valeur des Flux de trésorerie liés à l' Investissement, actualisés au Taux de rentabilité exigé par le marché... Elle représente donc le montant de la création de valeur anticipé sur l' Investissement. », Vernimmen P., Finance d'entreprise, Op.cit. Page 395. On peut dire que la VAN représente le supplément d'enrichissement apporté par un investissement par rapport au minimum exigé par les actionnaires. * 13 Cf. Charreaux G.,
Les mesures de la création de valeur : fondements théoriques
et limites, Op.cit. Page 2. * 14 Le calcul habituel de la
VAN tient compte de deux types de flux économiques : le
coût de l'investissement initial (Inv. Init) et l'évaluation des
cash flows (CF) susceptibles d'être générés par ce
même investissement pour les périodes à venir. Les cash
flows sont actualisés en date 0, permettant ainsi de connaître la
valeur actuelle des flux futurs. VAN = (1+CMPC)-1 + (1+CMPC)-2...+ (1+ CMPC)-n - Invest. Init. * 15 Principaux modèles précurseurs de l'intégration du risque : Arrow K., Le rôle des valeurs boursières pour la meilleure répartition des risques, Econométrie-CNRS, 1953, p. 41-48. Debreu G., The Theory of Value, Yale University Press, 1959 Ainsi que le Modèle d'évaluation des actifs financiers (Medaf) dû à : Sharpe W., Capital Asset Prices: A Theory of Market Equilibrium under Conditions of Risk, The Journal of Finance, September 1964, p. 725-742; et, Lintner J., (1965), The Valuation of Risk Assets and the Selection of Risky Investments in Stock Portfolio and Capital Budgets The Review of Economics and Statistics, February 1965 p. 13-37. Travaux cités par G. charreaux, L'approche économico-financière de l'investissement, Op. cit. Page 7 * 16 Pour une brève revue des travaux sur la problématique risque et choix d'investissements, cf. Pezet A.: la gestion du risque dans la décision d'investissement, document Paris Dauphine, halshs 00587499,version 1-20 avril 2011, 18 pages ; disponible sur : http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/74/99/PDF/PEZET.pdf * 17 Modèle d'Equilibre des Actifs financiers ; de l'anglais, Capital Asset Pricing Model (CAPM). Ce modèle initié dans les années 50 par Markowitz H. (prix Nobel d'économie en 1990) fournit une estimation du taux de rendement attendu par le marché pour un actif financier en fonction de son risque systématique. Ce taux est égal au rendement d'un actif sans risque auquel s'ajoute une prime correspondant au risque du marché :
Avec : E(Rj) : Rendement espéré en fonction du risque du marché ; E(Rm) : rendement espéré d'un portefeuille diversifié d'actifs ; Rf : le taux sans risque, donné le plus souvent par le rendement des obligations d'Etat ; * 18 âj: le coefficient de risque, qui détermine la volatilité de la rentabilité d'une action par rapport à celle du marché : â = * * 20 Idem, page 12 * 21 Idem, page 12 * 22 Théories de l'agence, des coûts de transactions, du signal, des droits de propriétés. Pour une revue synthétique, cf. B. Coriat et O.Weinstein, les théories de la firme entre contrats et compétences, Université Paris 13, CEPN CNRS, 31 pages. Document disponible sur : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=REI_129_0057 Cf. également : Coriat B.et Weinstein O., Les nouvelles théories de l'entreprise, Le livre de poche, Librairie Générale Française, 1995. * 23 Charreaux G., L'approche économico-financière de l'investissement, Op. cit. Page 14. * 24 Pour plus de
développements concernant ces notions, cf. entre autres, Dionne G.,
Le risque moral et la sélection adverse : une revue critique de
la littérature, L'Actualité économique, vol. 57,
n° 2, 1981, p. 193-224. * 25 Charreaux G., Variation sur le thème : «A la recherche de nouvelles fondations pour la finance et la gouvernance d'entreprise », page 20, document disponible sur : http://leg.u-bourgogne.fr/rev/053068.pdf * 26 La théorie de l'agence considère que cette délégation du pouvoir de décision, à de multiples niveaux, se justifie par la « complexité organisationnelle » et la dispersion des connaissances, et plus particulièrement des « connaissances spécifiques », entre les individus. Le pouvoir de décision est délégué à ceux qui détiennent les connaissances spécifiques adéquates. Cf. Coriat B. et Weinstein O., les théories de la firme entre contrats et compétences, Op.cit. Page 9. * 27 Pour plus de développements sur ce point, cf. A. Trabelsi, les déterminants de la structure du capital et les particularités du financement dans les PME, thèse de doctorat, Paris-Dauphine, 2006, disponible sur : http://www.dauphine.fr/fileadmin/mediatheque/masters/crepa/pdf/theses/Structure%20de%20la%20dette%20et%20Financement%20des%20PME_Asma%20Trabelsi.pdf * 28 M.C. Jensen, Agency Costs of Free Cash Flow, Corporate Finance, and Takeovers, American Economic Review, vol. 76, n° 2, May 1986, p. 323-329, cité par : T. Poulain-Rehm, L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Revue Finance Contrôle Stratégie - Volume 8, n° 4, décembre, 2005, p. 205 - 238, disponible sur : http://leg.u-bourgogne.fr/rev/084238.pdf Rappelons que M.C. Jensen est l'un des auteurs à l'origine de la théorie de l'agence notamment dans l'article en collaboration avec W. Meckling, Theory of the firm : managerial behavior, agency costs and ownership structure, Journal of Financial Economics, pp 305-360, octobre 1976. * 29 P. Vernimmen, Finance d'entreprise, Dalloz, édition 2012, Op.cit. page 24. * 30 Poulain-Rehm T., L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Op.cit. page 206. * 31 Plusieurs raisons expliqueraient ce comportement des dirigeants : « d'une part, cela leur permet d'augmenter les ressources sous leur contrôle et, par répercussion, d'augmenter leur pouvoir discrétionnaire et leur prestige; d'autre part, cela leur permet d'accroître le niveau de leur rémunération personnelle, dans la mesure où les hausses de rémunération sont liées à celles du chiffre d'affaires et à la croissance de l'entreprise. Autant d'actions qui peuvent venir diminuer la valeur globale de la firme », T. Poulain-Rehm, L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Op.cit. Page 208. * 32 Jensen M.C. souligne le rôle majeur dévolu à l'endettement pour réduire le free cash flow, Cf. sur ce point, Trabelsi A., les déterminants de la structure du capital et les particularités du financement dans les PME, Op.cit. pages 18 et suivantes ainsi que T. Poulain-Rehm, L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Op.cit. Page 208. * 33 Poulain-Rehm T., L'impact de l'affectation du free cash flow sur la création de valeur actionnariale, Op.cit. Page 208. * 34 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, France, Pages 43-94. * 35 Idem, page 43. * 36 Idem. * 37 Idem, page 44 * 38 Aglietta M., La globalisation financière, in L'économie mondiale, 2000, Ed. La découverte, Paris, 1999 ; Pages 52-6. Document disponible sur Internet : http://www.economieinternationale.eu/francgraph/publications/ecomond/dossierstrat/2000ch5.pdf * 39 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, Op.cit, Pages 46-47 * 40 Idem, page 46 * 41 Idem, page 46 * 42 Idem, pages 46-47 * 43 Levratto N., Paulet E.,
Les indicateurs de performance par la création de valeur
dérivent-ils d'une lecture * 44 Cf. Fusaro Peter C. et Miller Ross M., Enron : les vraies raisons de la chute, Editions SB.com, 2003, 196 pages, Cf. également http://fr.wikipedia.org/wiki/Enron http://fr.wikipedia.org/wiki/Enron * 45 Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Parmalat * 46 Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/WorldCom * 47 Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Lehman_Brothers * 48 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, Op.cit, page 47. * 49 Pariente S., La création de valeur par l'entreprise, Analyse financière - 1997cité par Escaffre L., La qualité d'une représentation comptable de la performance, Paris IX Dauphine, document halshs-00587791, version 1 - 21 Avril 2011 : : http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/77/91/PDF/manp001_escaffre.pdf * 50 PER = Cours de l'action/BPA * 51 Contrairement à l'EBE dont le calcul est focalisé sur le cycle d'exploitation, le résultat d'exploitation prend compte du processus d'investissement en intégrant au niveau de l'exercice des charges relatives aux dotations aux amortissements et aux provisions. * 52 Voir Vernimmen, Finance d'entreprise, 2012, Op.cit. Page 296. * 53International Accounting Standards; International Financial Reporting Standards. Les IFRS constituent des complément aux normes IAS qui sont des normes comptables internationales élaborées par l'IASB, (International Accounting Standards Board) et destinées aux entreprises cotées ou faisant appel à des investisseurs afin d'harmoniser la présentation et la clarté de leurs financiers. Il s'agissait avant tout de rétablir la confiance en instaurant fiabilité, transparence et lisibilité des comptes après les scandales financiers du début des années 2000 notamment. * 54 Règle d'évaluation à la base de la comptabilité anglo saxonne, qui correspond à la valeur du marché et qui n'est donc pas affectée par la valeur « historique » de l'actif ou du passif qu'elle sert à évaluer, contrairement aux comptabilités francophones. L'évaluation en juste valeur comporterait selon ses partisans trois avantages principaux : une plus grande objectivité dans la mesure, la fourniture d'une meilleure information sur les... ...performances présentes et futures et donc une plus grande pertinence, un meilleur contrôle des dirigeants par les actionnaires. Mais la juste valeur a aussi des limites : son extrême volatilité, en particulier dans le cas des établissements de crédit, et les difficultés liées à sa mesure lorsqu'il n'existe pas de marchés ou ceux-ci sont inefficients. * 55 Nombreux sont les travaux sur cette question, cf. notamment : Crise financière mondiale et évolution des normes comptables, Association Experts comptables et mandats publics, France, SIC, février 2009. Document disponible sur Internet: http://www.focusifrs.com/content/view/full/4378. * 56 Rappaport A., Selecting strategies that create shareholder value, Harvard Business Review, vol.59, mai-juin 1981, pp.139-149. Article cité par Faverjon C.& Marion A., Création de valeur et indicateurs comptables, Universite Lyon III, 2008. Document disponible sur Internet : http://www.centremagellan.univ-lyon3.fr/fr/articles/47-69_679.pdf * 57 Le risque opérationnel tel que défini par le comité de Bâle est le "risque de pertes provenant de processus internes inadéquats ou défaillants, de personnes et systèmes ou d'événements externes". Cf. , entre autres, http://www.fimarkets.com/pages/risque_operationnel.php * 58 Hax A, Majluf N., Strategic Management : an integrative perspective, Prentice Hall, 1984. Article cité par Faverjon C.& Marion A., Création de valeur et indicateurs comptables, Op.cit. page 2. * 59 Etude citée par Faverjon C.& Marion A., Création de valeur et indicateurs comptables, Op.cit. page 2. * 60 Faverjon C.& Marion A., Création de valeur et indicateurs comptables, Op.cit. * 61 Le TSR (Total Shareholder Return) correspond, autrement dit, au taux de rentabilité d'une action sur une période donnée et intègre les dividendes reçus et la plus-value potentielle dégagée lors de la cession de l'action. Il est calculé de la manière suivante : TSR = (Plus-value + Dividendes) / capital Actions investi. Le TSR a donné lieu, par extension, au TBR (Total Business return). Le TBR retient du TSR l'idée d'agréger la différence entre valeur initiale et valeur finale, et valeur des cash-flows intermédiaires. Cf. Lordon F., « la création de valeur » comme rhétorique et comme pratique, Op.cit. Page 121. * 62 En raison notamment de la présence, dans la liste des variables explicatives, de la rentabilité économique, des rentabilités marginales et des taux de croissance des rentabilités. * 63 En l'occurrence le cabinet
Stern Stewart & Co. Cf. :
http://www.sternstewart.com/index.php?content=proprietary&p=eva * 64 Lordon F.,
« la création de valeur » comme
rhétorique et comme pratique, Op. cit. page 122. * 65 Voir chapitre 1 du présent mémoire. * 66 Le NOPAT (Net
Operating Profit After Tax) correspond à peu près à
l'Excédent Brut d'Exploitation après impôts. L'optique
« cash flow » commande en effet qu'on ne tienne pas compte des frais
qui ne donnent pas lieu à des sorties de trésorerie effectives
comme les dotations aux provisions. Pourtant le concept de NOPAT apparaît
d'une cohérence problématique puisqu'il consent à
défalquer de l'EBE les dotations aux amortissements, qui ne donnent pas
davantage lieu à débours que les précédentes, mais
qui sont considérées comme « true economic expenses »
[Stewart, The Quest for Value, Harper Business., p. 86 cité par
Lordon F., « la création de valeur » comme
rhétorique et comme pratique, Op. cit., page 122]. * 67 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, n° 213, mars 2005, pages 43-60. http://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2005-3-page-43.htm * 68 Idem,page 43. * 69 Rappelons qu'au niveau
des comptes d'entreprise, on distingue entre niveau d'exploitation (donnant le
résultat d'exploitation), le niveau financier (résultat
financier) et niveau non-courant (résultat non-courant). * 70 Il convient de préciser qu'il s'agit de montant de l'impôt qui devrait être payé si l'entreprise n'avait aucune charge financière liée à l'endettement (quand seules les charges d'exploitation sont incluses). Cf. Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, Op.Cit., page 46. * 71 Lordon F.,
« la création de valeur » comme
rhétorique et comme pratique, Op. cit., page 123. * 72 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, Op.Cit., page 47. * 73 Pour un détail de ces traitements cf. Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, Op.Cit., pages 47-55. * 74 Mottis N., Ponssard J-P., Création de valeur : dix ans après, Cahier de la recherche n° 2009-52, Octobre 2009, Ecole Polytechnique-CNRS (France), page 13. Document disponible sur Internet : http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/44/00/10/PDF/2009-52.pdf * 75 Cf. http://www.sternstewart.com/?content=proprietary&p=mva * 76 Idem. * 77Il s'agit en effet d'un indicateur qui puise dans la théorie économique. « Déjà en 1890, Alfred Marshall définissait le profit économique comme le bénéfice qui reste disponible pour les actionnaires après déduction de la rémunération du capital employé : « Ce qui reste de son gain (celui de l'actionnaire ou du dirigeant) après déduction du coût de son capital à un taux approprié peut être considéré comme son profit d'entrepreneur ou de dirigeant. » Cela signifie que la valeur créée par une entreprise pendant une période de temps doit prendre en compte non seulement les charges enregistrées en comptabilité mais également le coût d'opportunité des capitaux propres. » : Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, n° 160, 2006, page 142. * 78 Lordon F., « la création de valeur » comme rhétorique et comme pratique, Op. cit. page 124. * 79 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, n° 213, Op.cit., page 56. * 80 Rappelons que le calcul de la VAN permet surtout d'apprécier la rentabilité d'un projet. L'EVA et la MVA mettent l'accent sur la rentabilité financière de l'entreprise et sur sa maximisation. * 81 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, Op.cit., page 56 * 82 Idem, page 56. * 83 Parienté S., La création de valeur par l'entreprise, Cahier de recherche de l'ESUG, Université de Toulouse I, n° 144, avril 1997. * 84 Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, n° 166, 2006, pages 139-157. Page 153. * 85 Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, Op.Cit. Page 153. * 86 Idem, page 153. * 87 Denglos G., Le modèle de création de valeur, Revue des sciences de gestion, page 57 * 88 Idem. * 89 Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, Op.Cit. Page 154. * 90 Il peut paraître étonnant de dire que les investisseurs en actions ont essentiellement un horizon temporel d'anticipations à moyen ou long termes. Cependant, si l'on considère que leur horizon temporel est à court terme, la valeur à terme des actions achetées est prise en compte dans la décision d'investissement puisque, la réalisation d'une plus-value satisfaisante est l'une des motivations d'investissement en actions, outre les anticipations de résultats et de cours à court terme. * 91 Albouy M., Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur, Revue française de gestion, Op.Cit. Page 155. * 92 Porter M., Kraemer R. Creating Shared Value, Harvard Business Review, Janvier 2011. Op.cit. * 93 Traduction personnelle de la défintion donnée par Porter et Kraemer dans Creating Shared Value,Op.Cit. Texte d'origine : "The concept of shared value can be defined as policies and operating practices that enhance the competitiveness of a company while simultaneously advancing the economic and social conditions in the communities in which it operates. Shared value creation focuses on identifying and expanding the connections between societal and economic progress.» * 94 Idem. * 95 Mottis N., Performances financières et performances sociales sont-elles compatibles ?, Le Monde de l'économie du 19 juin 2012. Op.cit. * 96 Idem.
| "Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire" |