CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE, HYPOTHESES ET
METHODOLOGIE
2.1 : Revue de la
littérature
Les études montrent que le recours aux soins
prénatals dépend des caractéristiques sociales,
démographiques et économiques des femmes et aussi de
l'environnement institutionnel dans lequel elles vivent.
Selon Fourn et al (1999), deux grands types de facteurs
déterminent le comportement des femmes vis-à-vis du recours aux
soins obstétricaux. L'auteur distingue d'une part, les facteurs
prédisposants (département de résidence,
éducation de la femme, âge de la femme, rang de la naissance) et
d'autre part, les facteurs facilitants (accessibilité aux
services de santé, disponibilité des services et qualité
des soins). Zoungrana (1993) distingue deux types de facteurs qui, en fait,
rejoignent un peu les deux premiers, notamment les facteurs affectant
l'offre de soins (accessibilité, coût et qualité des
services) et les facteurs affectant la demande de soins qui
comprennent d'une part les facteurs simples (statut socio-économique du
ménage, l'éducation de la femme, l'activité de la femme,
les facteurs socioculturels, l'âge et la parité de la femme).
2.1.1:
Facteurs prédisposants
Les facteurs prédisposants sont des facteurs qui
affectent la demande de soins. Ils sont soit liés à la femme :
caractéristiques individuelles, ou soit au ménage dans lequel
elle vit, notamment les facteurs économiques comme le niveau de
vie du ménage.
2.1.1.1: Caractéristique du ménage :
niveau de vie du ménage
La femme adopte un comportement de rationalité
économique : toute action, engagée par celle-ci pour
préserver sa santé, est dictée par les moyens disponibles.
En effet, le système de recouvrement de coût appliqué dans
la plupart des pays africains implique la mobilisation des ressources
auprès des usagers des services de santé. Selon Stinson (1984,
cité par Fournier et Haddad, 1995), ce système «
réserve les soins aux seules personnes qui peuvent payer » et
marginalise davantage les femmes qui se trouvent dans une situation
économique difficile. Le niveau de vie du ménage détermine
la capacité de mobilisation des ressources pour la santé des
membres du ménage et ce faisant, la nature et la qualité de leur
prise en charge médicale. Ainsi le constat qui se dégage
clairement, est que le recours à la médecine traditionnelle
et à l'automédication est dicté principalement par les
considérations financières et dans une moindre mesure par les
croyances relatives aux origines et symptômes de la maladie,
cité par Akoto et al (2002).
De plus, l'amélioration du niveau de vie se
traduit par un recours plus intense à la prise en charge médicale
de la grossesse et de l'accouchement. De même, la
détérioration du niveau de vie se traduit par un abandon du
système sanitaire moderne au profit du système traditionnel,
cité par Beninguisse (2003). A travers son étude sur les
facteurs explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux
au Bénin, Tollégbé (2004) trouvent qu'environ 16% des
femmes pauvres n'ont effectué aucune CPN contre 2% des femmes riches.
Pour conclure ce paragraphe nous convenons avec l'OMS que
« Le non accès à des services de santé de base est
essentiellement lié à la pauvreté qui est la pire des
malédictions dont souffre l'humanité » (cité par
l'OMS ; 2000).
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